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La cuvée extra brut du champagne Frerejean Frères

Speed Tasting, le retour. Thierry Desseauve et Louis-Victor Charvet dégustent la cuvée extra brut du champagne Frerejean Frères. Leur avis en vidéo

En partenariat avec Champagne Frerejean Frères

Production Jéroboam
Montage Nicolas Guillaume

Vente des Hospices de Nuits-Saint-Georges : première réussie pour iDealwine

Photo Antoine Morfaux.

Dimanche 9 mars. Cyrille Jomand, président et co-fondateur d’iDealwine, abat une dernière fois son marteau de commissaire-priseur, dans le grand cellier du château du Clos Vougeot. La soirée est une réussite. Non seulement tous les lots ont trouvé acquéreur – ce n’était pas le cas l’an dernier – mais le prix de vente des vins est à la hausse. Cette année, les professionnels ont dû particulièrement batailler pour obtenir l’une des 35 pièces (NDLR, une pièce est un fût de 228 litres, soit environ 288 bouteilles) mises à l’encan lors de cette 64e édition. 35 pièces cette année contre 150 proposées l’an dernier. Le faible volume de production lors du millésime 2024 est dû à des conditions météorologiques particulièrement exécrables.

Pour pallier ce manque de vin, la direction des Hospices avait décidé de proposer à la vente 240 bouteilles et 120 magnums, en complément des lots de 2024. Une première depuis 1938. Conservés dans l’œnothèque du domaine, vinifiés et élevés par Jean-Marc Moron, le régisseur du vignoble des Hospices de Nuits, ces millésimes (2005 à 2017) ont permis à l’hôpital de récolter 60 900 euros supplémentaires. « Tous ces fonds vont servir à financer nos projets d’investissement pour les quatre établissements de Beaune, Arnay-le-Duc, Seurre et Nuits-Saint-Georges dont j’ai la charge », précise Guillaume Koch, le nouveau directeur des hospices civils.

Une partie de la vente est par ailleurs destinée à une association caritative. Cette année, c’est « Coucou Nous Voilou », fondée par Marc Salem et parrainée par Chantal Ladessou et Philippe Candeloro, qui a été mise à l’honneur. L’association, qui œuvre à améliorer le quotidien des enfants et adolescents hospitalisés, a ainsi récolté 50 905 euros, auxquels s’ajoutent 2 000 euros issus de la vente d’un coffret exceptionnel comportant deux bouteilles de nuits-saint-georges premier cru (1955 et 1959), offerts par la maison Edouard Delaunay. « Ces vins avaient été acquis par mon grand-père auprès des hospices et n’avaient pas quittés nos caves depuis lors », précise Laurent Delauney, le dirigeant de la maison éponyme, également président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).

Les chiffres de la 64e édition

856 950 euros, le montant total de la vente, hors pièce de charité.

    • 796 000 euros pour la vente des pièces du millésime 2024, soit un prix moyen de la pièce en forte hausse (+ 41,5 %), proche du record absolu.
    • 60 950 euros issus de la vente de millésimes décalés du domaine.
    • 50 950 euros (montant provisoire) pour la pièce de charité (pièce vendue hors enchères, par souscription).

22 147 euros, le prix moyen des pièces de vin rouge. Une hausse de 40,6 % par rapport à l’an dernier (où les prix avaient chuté de plus de 30 %) et un montant proche du record atteint en 2022.

28 815 euros, le prix de vente moyen des pièces de premiers crus. Le nuits-saint-georges premier cru Les Saint Georges, climat candidat à la montée en grand cru, creuse cet écart avec un prix moyen de 50 000 euros.

43 000 euros, le montant total de la pièce (27 000 euros) et de la feuillette (16 000 euros) de vin blanc (un nuits-saint-georges premier cru Les Terres Blanches).

Vinsobres, les projets pour grandir

Avec environ 1 500 hectares de vignes répartis sur un territoire de 3 500 hectares, la commune de Vinsobres se partage entre vignes et forêts. Le cahier des charges de l’appellation interdit d’ailleurs tout déboisement afin de préserver ces écosystèmes naturels. « Un équilibre que les vignerons tiennent absolument à conserver », précise Charles Vinson du domaine du Moulin.

Située aux confins des Alpes, Vinsobres bénéficie d’un climat et d’une géographie propices à la culture de la vigne. En plus de la présence de nombreuses zones boisées, le mistral assèche et protège les vignes contre les maladies cryptogamiques et le Pontias, un vent local, rafraîchit l’air matinal, même en plein été. L’amplitude thermique entre le jour et la nuit est marquée, ce qui favorise une maturité lente des raisins.

L’INAO autorisant désormais l’ajout de couleurs dans une appellation existante, la reconnaissance des blancs pourrait avoir lieu d’ici deux ans. Avec ce projet, l’appellation veut donner une réponse à la demande croissante pour la catégorie sans engager une procédure de modification du cahier des charges, souvent lourde. « Initialement, l’idée était d’étendre la zone de production, mais cela aurait exigé plusieurs années d’expertises et d’analyses de terrain », précise Aurélien Aubert, porte-parole de l’appellation Vinsobres.

Une évolution logique pour l’appellation, qui mise sur la qualité et la diversité de ses terroirs. Sur les 1 500 hectares de vignes seuls 48 hectares sont aujourd’hui consacrés aux cépages blancs, principalement du viognier (17 hectares) et du grenache blanc (10 hectares) mais aussi les cépages clairette, marsanne, roussanne, etc. Le rolle pourrait aussi être autorisé à terme dans les assemblages mais cela « dépendra de l’évolution réglementaire », souligne Richard Jaume, le copropriétaire du domaine Jaume.

Le village de Vinsobres, regarde son vignoble qui fait face au mont Ventoux.

Les terroirs de Vinsobres

Les premières terrasses, situées entre 200 et 250 mètres d’altitude, sont constituées de limons accumulés, représentent l’essentiel de la production des blancs.
Les coteaux, situées entre 250 et 350 mètres d’altitude reposent sur un terroir argilo-calcaire.
Les terroirs des collines, situés entre 300 et 500 mètres d’altitude et composés à parts égales d’argile, de sable et de limon, sont marqués par un relief accidenté.
– Enfin, entre 350 et 450 mètres, on retrouve le plateau composé de galets roulés et des marnes.

Vinsobres /

Vinsobres en trois points

– Cru des côtes-du-rhône depuis 2006 pour les rouges. Ce classement concerne exclusivement les terres offrant une vue sur le mont Ventoux.
– Cépages majoritaires : grenache, syrah et mourvèdre
– Le volume de production est partagé à parts égales entre les sept caves coopératives et vingt-trois domaines

feuilles ŽtalŽes

Sept vins à découvrir

Domaine Chaume-Arnaud, vinsobres 2021
Philippe Chaume et Valérie Chaume-Arnaud ont fait de ce domaine l’un des plus réguliers de l’appellation. Le couple applique avec passion les principes de l’agriculture biodynamique depuis 2003 et les vignes sont certifiées bio depuis 2009. Un 2021 en équilibre et en fraîcheur, qui exprime avec finesse des arômes de fruits rouges.
17,30 euros

Domaine Vallot, Cuvée François 2022
François Vallot dirige ce domaine certifié en agriculture biologique depuis 2003 et en biodynamie depuis 2007. Situé entre Nyons et Vaison-la-Romaine, le vignoble s’appuie sur des coteaux ensoleillés aux sols calcaires, à 450 mètres d’altitude. Une adresse de vins fins, à l’image de cette cuvée qui dévoile un fruit frais, réhaussé par des notes d’épices. Bouche charnue et gourmande, finale longue.
12 euros

Domaine Saint Vincent, Cuvée Saint-Pierre 2022
Philippe Lescoche, rejoint par sa fille Ludivine, a acquis en 2012 ce domaine familial. Le vignoble (50 hectares) culmine à plus de 500 mètres d’altitude et est certifié en agriculture biologique depuis 2023. Issu de vieilles vignes de grenache et de syrah soigneusement sélectionnées sur le lieu-dit Saint-Pierre, ce 2022 à la bouche fine et gourmande exprime un joli fruit aux senteurs de garrigue et des notes toastées.
17 euros

Domaine Jaume, Altitude 420 2022
Le domaine incontournable de l’appellation a fêté ses 100 ans en 2005. Les frères Pascal et Richard Jaume ont été rejoints par Anthony et Vincent, la cinquième génération. La culture raisonnée et le travail minutieux à la vigne comme au chai permettent l’élaboration de vins riches et puissants, non dénués de finesse et de complexité. La cuvée Altitude 420, assemblage de grenache et de syrah plantés entre 400 et 440 mètres d’altitude, dévoile des notes de groseille, de cassis et de violette. Finale élégante, persistante, de belle longueur.
12 euros

La Vinsobraise, Cuvée Thérapius 2022
Moteur de l’appellation, la cave de la Vinsobraise (250 adhérents aujourd’hui) a ouvert ses portes en 1949. Son président, Michael Jaume, a fait de la qualité des raisins un principe fondamental. Parmi les cuvées produites, la cuvée Thérapius séduit par sa robe rouge grenat, son nez sur les fruits noirs et le cuir et sa bouche onctueuse, avec une belle fraîcheur.
15,20 euros

Domaine du Moulin, Les Vieilles vignes de Jean Vinson 2023
Denis et Frédérique Vinson, épaulés par leurs deux fils Charles et Joseph, peuvent compter sur leur chai d’élevage creusé dans la roche, qui offre des conditions idéales pour le vieillissement des vins. Le vignoble de 20 hectares (45 parcelles) comprend des vieilles vignes plantées en coteaux, sur un terroir argilo-calcaire très caillouteux. Elles produisent ce vin d’une grande finesse, aux arômes de fruits gourmands et aux tanins soyeux.
9,50 euros

Domaine Autrand, vinsobres 2023
Christine Aubert, propriétaire du domaine depuis 2002, a été rejointe en 2008 par son fils Aurélien. Le duo veille sur un vignoble de 82 hectares divisé en deux parties. La majorité est située à une altitude moyenne de 400 mètres sur des coteaux argileux ou caillouteux. Le reste est planté autour du domaine familial, sur des coteaux caillouteux à une altitude moyenne de 200 mètres. Assemblage de grenache, syrah et mourvèdre cultivés en altitude, ce 2023 délicat et élégant, plaira par ses tannins souples et ses arômes de fruits rouges et noirs.
12,70 euros

André Drappier n’est plus

Photo Mathieu Garçon.

Si tout le monde connaît aujourd’hui le visage de son fils, Michel, c’est André qui a véritablement lancé l’entreprise dans le sillon de la modernité. Jusque-là, la maison avait traversé toutes les crises de la Champagne, elle s’en était sortie en vendant des moûts à de grandes maisons de la Marne. Alors que jusqu’en 1950 la maison ne propose qu’une seule cuvée, l’idée de génie d’André et son épouse Micheline est de créer la cuvée Carte d’Or en 1951. Une réussite pour celui qui n’est à l’époque que récoltant-manipulant (ce n’est qu’en 1986 qu’il prendra le statut de négociant). À la fin de la même décennie, il crée également l’extra-dry, la cuvée que le général de Gaulle va sélectionner pour son usage familial, à Colombey-les-Deux-Églises (et non pour l’Élysée, comme une légende tenace mais fausse l’affirme).

André était né en 1926, sa santé avait décliné ces derniers mois. Il n’aura pas soufflé sa centième bougie.

À sa famille, à ses proches et aux amoureux de la maison, Bettane+Desseauve présente ses plus sincères condoléances.