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Retour des vignes à Chauvigny

Avec 43 963 hectares recensés en 1882, la Vienne fut un véritable bassin viticole. Peu à peu désertée par la vigne, la région n’avait pas connu de plantations depuis 50 ans avant qu’Ampelidae ne décide de créer une parcelle de trois hectares baptisée “Le Moulin des Dames” dans l’historique cité médiévale de Chauvigny (photo) et de lui adjoindre une unité de production dédiée, un investissement qui s’inscrit dans la continuité des actions menées par ce domaine pour « replacer sur la carte des vins » les terroirs oubliés de la Vienne et leur rendre « leur dynamique d’antan. »

Créé en 1995 par l’œnologue Frédéric Brochet sur la base de 49 ares hérités, Ampelidae s’attache à « utiliser les outils du monde moderne pour sublimer l’expression aromatique des cépages, notamment le sauvignon. » Mené en bio, attaché aux bonnes pratiques environnementales certifiées, mais également à celles qui sont « éclairées par le savoir et tournées vers demain » (cépages résistants, vins sans sulfites, vegan), le domaine Ampelidae compte aujourd’hui une centaine d’hectares en production et accueille volontiers les amateurs pour leur faire découvrir son travail et ses vins (plus de détails ici).

Située en surplomb du cours de la Vienne, la parcelle de vignes de Chauvigny bénéficiera d’une exposition parfaite, sera intégralement plantée en sauvignon blanc et sera évidemment cultivée en bio.

Deux vignobles historiques changent de main

Domaine de Nalys, ©Jean-Luc Abraïni.


A propos du domaine de Nalys, l’une des plus anciennes propriétés de l’appellation châteauneuf-du-pape (elle est mentionnée au cadastre communal dès le XVIIe siècle) qu’elle vient tout juste d’acquérir, la maison rhodanienne dirigée par la famille Guigal évoque « un véritable coup de cœur » et « le rêve de trois générations ». Reconnu pour la qualité exceptionnelle de ses blancs, ce domaine de plus de 50 hectares qui regroupe trois grands îlots de tailles similaires, Nalys (lieu-dit cadastré Grand Pierre), le bois Sénéchal (lieu-dit Séneseau) et le terroir de la Crau, fut la propriété du docteur Dufays jusqu’en 1975. Il fut ensuite cédé aux Assurances mutuelles agricoles, Groupama, son propriétaire jusqu’alors.

Rappelant que la maison Guigal « élève et sélectionne des vins de Châteauneuf-du-Pape depuis 1946 », Marcel Guigal estime tout naturel que la famille intègre aujourd’hui cette « prestigieuse appellation historique. » Petit-fils du fondateur de la maison, Philippe Guigal se réjouit de cette acquisition : « Nous avons hâte de nous mettre au travail et d’apporter notre contribution pour porter au plus haut les couleurs de cette appellation emblématique de la vallée du Rhône méridionale. » Enfin, le président de Groupama Méditerranée, Amaury de Cornut-Chauvins, a déclaré que le groupe était ravi que ce domaine détenu par Groupama depuis 1976, « soit repris par une maison aussi prestigieuse que Guigal qui, en apportant tout son savoir-faire, assurera à coup sûr un avenir radieux aux vins de Nalys. »

Par ailleurs, une autre acquisition notable a eu lieu dans le vignoble bourguignon, où Pierre-Henry Gagey a annoncé que la maison Louis Jadot avait racheté Prieur-Brunet, domaine créé au début du XIXe siècle par Claude et Jean Prieur et resté dans la même famille depuis. Ce vignoble de 18 hectares mené par Dominique Prieur et son fils Guillaume, représentant de la huitième génération aux commandes, est composé de parcelles situées en appellation santenay (village et 1ers crus “Maladière”, “Comme”, “Clos Rousseau”, “Clos Faubard”), bâtard-montrachet, chassagne-montrachet (1ers crus “Morgeot”, “Embazées”), meursault (village, “Chevalières” et 1er cru “Les Charmes”), volnay (1er cru “Santenots”), pommard (1er cru “Les Platières”) et beaune (1er cru “Clos du Roi”). La maison Louis Jadot compte s’inscrire « dans la continuité du travail réalisé par la famille Prieur pendant toutes ces années. »

La Bourgogne au crépuscule

Ce samedi, la cave des Vignerons des Terres secrètes organise au départ de Verzé la dix-huitième édition de sa marche au crépuscule dans le vignoble du Mâconnais. Créée dans le but de faire découvrir de façon différente les terroirs de ce « midi ensoleillé de la Bourgogne » et le travail du collectif de viticulteurs* officiant sur ces “terres secrètes” selon les préceptes de la charte Vignerons en développement durable, cette balade ponctuée de dégustations de saint-véran, mâcon, pouilly-fuissé, et suivie d’un dîner est devenue un incontournable rendez-vous estival. Cette année, deux parcours de 8 et 12 kilomètres sont proposés aux marcheurs. Départ à 18 h 30. Tarifs : 6 euros la participation à la marche, 11 euros pour le dîner. Plus de renseignements ici et au 03 85 36 60 64.

* Issu de l’union des caves de Verzé et de Prissé créées en 1928, Vignerons des Terres secrètes réunit 120 viticulteurs et commercialise 37 sélections parcellaires et domaines (5,6 millions de bouteilles).

Dès ce soir, Gassier fait son cinéma


Pique-nique dans les vignes, yoga dans les vignes et balades au long d’un sentier pédagogique dédié à « l’exceptionnelle biodiversité de la Sainte-Victoire et à la richesse de ses vins », dont nous vous avions parlé en détail ici, la saison œnotouristique bat son plein au château Gassier. A partir de ce soir et chaque vendredi jusqu’au 1er septembre, elle sera assortie d’un nouveau rendez-vous dédié au cinéma (tous les films, toutes les séances sont ). Avant chacune de ces projections, qui auront lieu en plein air, à la tombée de la nuit, les spectateurs auront l’occasion de déguster les vins du domaine, accompagnés de planches de fromages ou de charcuterie (ouverture au public à partir de 19 h). Tarif : 11 euros par adulte (un verre de bienvenue offert), 5 euros par enfant, la billetterie est .

Les vins de la vallée du Paradis

Niché au cœur du vignoble des Corbières, dans la vallée dite du Paradis, le château Haut Gléon est une propriété viticole qui produit, sur 35 hectares et dans les trois couleurs, des vins d’AOC corbières et d’IGP vallée-du-paradis et pays-d’oc. Ce vaste domaine de 260 hectares qui abrite deux gîtes, cinq chambres d’hôtes (on les découvrira ) et pas moins de deux piscines au cœur d’un paysage de garrigue et de forêts, « où les vues sont splendides et les senteurs de lavande et romarin sont omniprésentes », proposera cet été à ses visiteurs deux soirées à thème, dîners-spectacles qui se tiendront les vendredis 21 juillet et 4 août et seront chaque fois précédés – à 18 h – d’une visite du domaine et d’une dégustation de ses vins. Tarifs : 25 euros par personne, plus de renseignements et réservation en cliquant .

L’heure de la fusion


Si l’on ne vous les présentait plus que sous le nom de Rhonéa depuis de longs mois déjà, la bannière sous laquelle les vignerons des caves “Vignerons de Caractère” (Vacqueyras) et “Balma Venitia” (Beaumes-de-Venise) ont décidé de travailler et d’envisager durablement et collectivement l’avenir vient de prendre un tour plus officiel.Trois ans après leur rapprochement, ces deux caves ont décidé d’évoluer vers un modèle économique et sociétal commun et les assemblées générales extraordinaires qui se sont tenues fin juin ont entériné leur fusion : « Créées en 1956, les deux caves sont devenues des références en vallée du Rhône et ont contribué, depuis plus de 60 ans, au développement de leurs appellations et de leurs coopérateurs. Animés par des valeurs telles que la transmission, la solidarité, le partage, le respect, l’échange, le soutien, la construction, les 236 artisans vignerons ont su dépasser leurs identités propres au profit d’une opportunité économique, stratégique et humaine : Rhonéa. »

Cette coopérative “nouvelle génération” s’appuie sur un collectif dynamique, attentif aux enjeux économiques (nous vous en avions parlé ici) et environnementaux (voir ). Les ambitions à court terme de cette nouvelle “maison” du Rhône sont multiples, du renforcement de son image et de ses marques à l’uniformisation des pratiques qui ont cours dans ses vignobles en passant par la rationalisation de la vinification des différentes appellations, la finalisation de la mise en commun de ses moyens ou encore la simplification des structures juridiques et des démarches administratives. Après trois ans d’une aventure humaine collective pour les vignerons et salariés des deux caves, ce modèle participatif qui se consolide aujourd’hui via l’existence désormais officielle de la Société coopérative agricole Rhonéa « a pour vocation de s’agrandir et d’accueillir de nouveaux vignerons et de nouvelles caves pour devenir un pôle coopératif attractif et innovant, un acteur incontournable de la vallée du Rhône. »

Best Red Winemaker 2017


L’historique maison bourguignonne Albert Bichot a reçu le titre convoité de meilleur “faiseur” de vin rouge de l’année à l’issue de l’édition 2017 de l’International Wine Challenge (on trouvera ici tous les résultats de ce concours réputé, parfois surnommé “Les Oscars du vin”). Déjà récipiendaire de ce titre de meilleur vinificateur de l’année en 2011, pour ses vins blancs, la maison voit donc à nouveau distinguées lors de cette prestigieuse compétition internationale la qualité de ses vins et l’exemplarité de sa viticulture (quatre de ses six domaines sont certifiés en agriculture biologique).

Douze médailles d’or et deux médailles d’argent ont été attribuées aux quatorze vins présentés par Albert Bichot cette année et le millésime 2014 de son criots-bâtard-montrachet grand cru a reçu le trophée de “Meilleur vin blanc du monde”. Outre le fait de faire la fierté d’Albéric Bichot, du directeur technique, Alain Serveau, et des équipes de cette maison familiale, ces distinctions issues de la dégustation par un jury d’experts d’environ 14 000 vins attirent l’attention des amateurs du monde entier : « C’est la Bourgogne dans son ensemble qui est mise à l’honneur, le savoir-faire de ses viticulteurs et la richesse de ses climats classés au patrimoine mondial de l’Unesco. »

Les Tribus de Margot avec Felipe Alves

Saint-Emilion Jazz Festival, 6e millésime

Retour de la scène des douves du palais Cardinal, dégustation musicale exceptionnelle au château Angélus, traditionnel bar à vins éphémère installé au cœur du parc Guadet, où de nombreux concerts gratuits sont programmés : ce week-end, Saint-Emilion servira à nouveau de décor à un festival de jazz dont le propos est de faire rêver « dans un monde qui, plus que jamais, sombre dans la folie d’une réalité désenchantée »
, écrit Dominique Renard, le président de cet événement qui accueillera sur trois jours de grands artistes internationaux dans un cadre privilégié. « Il est vrai qu’à ce titre nous sommes exceptionnellement gâtés. Saint-Emilion n’est pas qu’un village viticole, c’est la capitale mondiale de la qualité. Des artistes de renommée internationale, nous en avons déjà avec toutes ces propriétés fabuleuses qui produisent le nectar divin et attirent chaque année plus d’un million de visiteurs, avides d’histoire, de patrimoine mais avant tout, de rêve. » Le programme est à découvrir ici.

« Il existe des centaines de festivals en France et des milliers de part le monde ; certains petits, d’autres grands, dont la seule question commune se résume à : comment aller à la rencontre de son public? Nous avons nous aussi essayé de répondre à cette question en programmant des artistes que nous jugeons de grande qualité, en y ajoutant un zeste d’émotion, sublimée par les lieux que nous investissons. »

Dominique Renard
, président du Saint-Emilion Jazz Festival

vinsdesaint-emilion

Détecteur de grêle

Société spécialisée dans la conception de solutions de prévention des risques météo, Selerys annonce que son détecteur de cellules orageuses à risque (foudre, fortes précipitations, grêle), baptisé Skydetect, va équiper un million d’hectares supplémentaires en Aquitaine (Saint-Emilion), en Isère, dans la Somme et dans le Tarn et Garonne, permettant ainsi « aux viticulteurs et arboriculteurs, mais aussi aux activités météodépendantes situées dans la zone de couverture de bénéficier des services de détection du risque orageux, au travers d’abonnements dédiés aux alertes risque grêle. » Accompagnant déjà de nombreux producteurs en Bourgogne, dans la vallée du Rhône, la Drôme, le Gard, les Bouches-du-Rhône et la Corse (au total, trois millions d’hectares sous surveillance), Selerys poursuit avec ce nouveau déploiement des capteurs Skydetect un développement de son réseau français dont l’ambition est de « mailler le territoire et permettre aux acteurs météosensibles une productivité plus sereine. »

La solution en cours d’installation au Clos de l’Oratoire, grand cru classé situé sur le coteau nord-est de Saint-Emilion, permettra aux viticulteurs dont les exploitations sont situées dans un rayon de 30 km de bénéficier, dès la fin de l’été et via un abonnement, du système d’alerte Skydetect. Ils pourront ainsi agir bien en amont et « utiliser efficacement le système de lutte active de leur choix (canons, fusées, ballons, etc). » Propriétaire des lieux, Stephan von Neipperg explique que Saint-Emilion fait face à des épisodes de grêle de plus en plus fréquents, violents, aux parcours extrêmement aléatoires : « En 2009, cette exploitation avait été touchée à près de 90 %. Au-delà des pertes, il faut savoir que des vignes en agriculture biologique seront par la suite plus fragilisées face aux maladies cryptogamiques. Deux de nos propriétés étant certifiées AB depuis 2014, les premiers grands crus classés Canon La Gaffelière et La Mondotte, et deux autres étant en cours de certification, Clos de l’Oratoire et Château Peyreau, nous n’avons pas hésité une seule seconde lorsque nous avons été sollicités pour accueillir ce radar. Il permettra au plus grand nombre d’entre nous de lutter le plus efficacement possible. »