C’est parti pour Art & Vin 2014, seizième volet de ces expositions d’été organisées chez les vignerons indépendants du Var. Du 1er juillet au 31 août, cette édition se placera sous le double signe de l’architecture – considérée comme la mère de tous les arts jusqu’au XVIIe siècle – et du patrimoine. De caveaux anciens en chais modernes, de paysages viticoles en jardins remarquables, la cinquantaine de domaines et châteaux participants (on les retrouvera là) font partie intégrante de cette mise en valeur du travail des artistes, plus de soixante cette année. A l’extérieur ou à l’intérieur, les œuvres d’art sont installées dans les lieux vignerons les plus propices.
Les sculptures de Bernar Venet sont au château d’Astros (Vidauban), les installations de Carsten Höller à la Commanderie de Peyrassol (Flassans-sur-Issole), le travail de David Dahan et Just Cage à Château Thuerry (Villecroze) et le collectif d’artistes colombiens contemporains de tout premier plan représentés par la galerie de Luz Elena Montoya – Mauricio Gomez, Jaime Gomez, Alejandro Tobón (voir ci-dessus), Anibal Vallejo, José Fernando Munoz, Kamel Ilian (voir ci-dessous) – présente ses œuvres depuis hier et jusqu’au 21 août au château de Saint-Martin (Taradeau). Une carte interactive permet d’organiser son circuit. L’agenda complet des événements émaillant cette saison 2014 d’Art & Vin, notamment les vernissages, est ici. Tous les artistes à découvrir cet été sont répertoriés là.
Vignoble varois, de l'art tout l'été
Un champagne de solera chez Henriot
Quand je me retourne sur les bouteilles vides qui jonchent le sillage, de ce fameux magnum de rosé 1989 vidé avec bonheur l’an dernier jusqu’à tous les bruts Souverain et les millésimes des Enchanteleurs en autant de pierres blanches, il y a une constante dans l’extrême qualité de la production des champagnes Henriot. Convoqués pour découvrir la nouveauté de l’année, Michel Bettane et moi n’y sommes pas allés à reculons. Si tant est que le mot « nouveauté » soit applicable en l’espèce.
En remettant au goût du jour une pratique…lire la suite.
Bienvenue aux terrasses-du-larzac
Après l’appellation picpoul-de-pinet en blanc, l’Inao vient de distinguer une seconde appellation de l’ancienne famille de vins des Coteaux du Languedoc, productrice de rouge cette fois. Depuis jeudi, les cinq coopératives et soixante caves particulières travaillant les 2 000 hectares de ce vignoble situé au nord-ouest de Montpellier sont autorisés à étiqueter leurs vins « AOC terrasses-du-larzac », ce qui sera fait pour le millésime 2014, dès que le décret sera publié. Sur ce territoire de 45 km sur 20, relèvement brutal du Massif Central où l’altitude favorise des nuits plus fraîches qu’au cœur du Languedoc, trente-deux communes sont concernées par ce dossier en reconnaissance constitué en 2010 : Aniane, Arboras, Argelliers, Le Bosc, Brissac, Causse-de-la-Selle, Ceyras, Jonquières, Lagamas, Lauroux, Mérifons (la plus à l’ouest), Montoulieu, Montpeyroux, Moulès-et-Baucels (la plus au nord), Murles, Octon, Pégairolles-de-Buègues, Pégairolles-de-l’Escalette, Poujols, Puéchabon, Saint-André-de-Buègues, Saint-André-de-Sangonis, Saint-Félix-de-Lodez, Saint-Guiraud, Saint-Jean-de-Buèges, Saint-Jean-de-Fos, Saint-Jean-de-la-Blaquière, Saint-Privat,Saint-Saturnin, Soubès, Usclas-du-Bosc et, en partie, la commune de Gignac. La production de terrasses-du-larzac est de 10 300 hectolitres. Exclusivement rouge, un terrasses-du-larzac doit être issu d’au moins trois cépages parmi les cinq variétés du Languedoc* et d’un rendement n’excédant pas les 45 hectolitres à l’hectare.
Président du syndicat de l’appellation créé en 1997, Vincent Goumard voit dans cette reconnaissance spécifique de leur terroir « un message fort message fort adressé aux vignerons », qui rayonne selon lui sur l’ensemble du Languedoc, à qui l’on a longtemps refusé le statut de région « où naissent de très grands vins. ». Interrogé sur la célérité avec laquelle l’Inao a rendu sa décision, il admet que « le chemin a été assez rapide » tout en rappelant que les fondements de l’appellation sont bien antérieurs. « Olivier Julien a commencé à faire de grands vins dans ce terroir dès 1985. Or, à l’époque, on “jouait collectif” sous la bannière Coteaux du Languedoc. Si les Terrasses du Larzac bénéficient d’une belle réputation, alors que la dénomination (accolée à l’AOC languedoc, NDLR) date seulement de 2005, c’est, à l’évidence, qu’il y avait de solides fondations bien avant. » Rien ne va vraiment changer pour les amateurs qui donnaient déjà à ces vins le nom simplifié de terrasses-du-larzac. En revanche, et au-delà de la satisfaction qu’il y a à voir reconnue la qualité de son travail, la donne est toute autre pour les vignerons. Sur le plan juridique, ils bénéficieront désormais « d’une sécurité à l’international à laquelle ils n’avaient pas accès avec le seul statut de dénomination Terrasses du Larzac au sein de l’appellation languedoc », l’AOC – dite aussi AOP au niveau européen – agissant comme une protection contre les contrefaçons étrangères. Ils disposeront également de leur propre organisme de défense et de gestion. Vincent Goumard précise qu’il n’y a pas de volonté de s’éloigner de la maison mère qu’est l’AOC languedoc. « En revanche, elle ne pourra pas prendre de décision pour nous. »
* Grenache, mourvèdre, syrah, carignan et cinsault, qui doivent représenter ensemble au minimum 75 % de l’encépagement, et ne peuvent pas représenter plus de 75 % séparément.
Le festival de Bordeaux
La ville de Bordeaux fête cette année le cinquantenaire de son jumelage avec la ville de Los Angeles, Californie. Si bien des animations et expositions sont prévues pour l’occasion (en savoir plus ici), ce week-end dédié à la neuvième édition de Bordeaux fête le vin ouvre le bal. Jusqu’à dimanche, le premier événement œnotouristique d’Europe sera en effet l’occasion de voir ou revoir en plein air quelques classiques du cinéma hollywoodien. Un pique-nique aura également lieu dimanche au jardin botanique, à l’initiative de l’association Bordeaux-USA. Food trucks et musique country sont au programme de ce rendez-vous avec la culture américaine. Pour ce qui concerne la découverte des vins, au long d’un parcours de deux kilomètres consacrés aux 80 appellations de Bordeaux et d’Aquitaine, le Pass Dégustations comprend cette année vingt tickets (et un verre, avec étui).
Huit d’entre eux permettent de déguster dans les pavillons « Appellations », deux tickets sont valables dans les pavillons « Millésime », deux autres sont spécifiquement réservés au rosé et au crémant. Un ticket « Coup de cœur », sept tickets privilèges permettant l’accès aux expositions du musée d’art contemporain (CAPC), au Musée d’Aquitaine, au Musée des douanes, à un atelier de l’Ecole du vin de Bordeaux, aux chais de Millésima, ainsi qu’un « Tickarte » pour voyager une journée sur l’ensemble du réseau TBC, complètent ce sésame indispensable. Il est vendu 15 euros en prévente et 20 euros sur place. Il existe également un pass portant uniquement sur les grands crus (Passeport 1855, 60 €) et d’autres ouvrant accès aux domaines (Pass Vignobles). Le programme complet du week-end, de concerts en feux d’artifices (il y en aura un chaque soir) est ici. Pour la billetterie en ligne, c’est par là.
Bordeaux fête le vin 2014, jusqu’au 29 juin. De 11 h à minuit, accès libre.
Jazz & Wine Bordeaux 2014
Le festival créé en 2006 par le saxophoniste Jean-Jacques Quesada avec l’objectif de mêler les savoir-faire du jazz et du vin débute ce soir avec le Pat Metheny Unity Group (théâtre Femina, Bordeaux). Tout au long de l’été, six concerts uniques en France seront autant d’occasions d’aller écouter de grands noms de la scène internationale dans des lieux emblématiques des appellations du vignoble bordelais. Chacun d’entre eux sera suivi d’une dégustation. Le programme complet de cette neuvième édition de Jazz & Wine est à découvrir ici.
Samedi 5 juillet
Château Maison Blanche (Montagne)
Jack DeJohnette Trio
Samedi 19 juillet
Eglise Saint-Martin (Gajac)
« Intermezzo Jazz and Wine »
Carte Blanche à Baptiste Trotignon
Mercredi 23 juillet
Château Beychevelle (Saint-Julien-Beychevelle)
Trio Steve Swallow
Mardi 29 juillet
Château de la Citadelle (Bourg-sur-Gironde)
Joe Lovano Trio
Jeudi 7 août
Château Laroze (Saint-Emilion)
John Abercrombie et Marc Copland Duo
Mercredi 27 août
Château Guiraud (Sauternes)
Richie Beirach et Dave Liebman
Les élus du vin s'insurgent
Suite à la décision prise ce matin par l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers de déléguer les nouveaux noms de domaine .vin et du .wine sans égard pour les indications géographiques protégées (un rappel des faits ici), nous publions ci-dessous sans la modifier la déclaration que viennent de co-signer Philippe Armand Martin, député de la Marne, coprésident de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin, François Patriat, président de la région Bourgogne, sénateur de Côte d’Or et coprésident de l’ANEV, Catherine Quéré, députée de Charente-Maritime, présidente du groupe d’études « Viticulture » de l’Assemblée Nationale, Gérard César, sénateur de Gironde, président du groupe d’études de la vigne et du vin du Sénat, Alain Suguenot, député de Côte d’Or, président du groupe d’études « Œnologie et territoires » de l’Assemblée Nationale et Jean-Paul Bachy, président de la région Champagne Ardenne, président de l’Assemblée des régions européennes viticoles (AREV).
La gouvernance de l’internet n’est pas un sujet à prendre à la légère. Les débats qui entourent l’ouverture de nouveaux noms de domaine par l’ICANN le montrent : le numérique impacte concrètement nos économies. Gouverner internet, c’est gouverner nos économies. Elus de régions viticoles, nous sommes particulièrement concernés par l’ouverture des nouvelles extensions « .vin » et « .wine ».
A Londres, lors de la 50ème session de l’ICANN qui s’est déroulée du 22 au 26 juin, les discussions sur ce sujet ont été très tendues, notamment sur la protection sur internet d’un secteur économique majeur pour l’Union Européenne : les Indications Géographiques (AOP/AOC, IGP). Malgré l’opposition active de la France, qui a pris des positions fortes sur le sujet, celle de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, de l’Allemagne, de la Suisse et de la Commission Européenne, l’ICANN a décidé d’autoriser sous la pression des Etats-Unis l’utilisation du « .vin » et du « .wine » sans protection pour les Indications Géographiques. Une entreprise de grande distribution américaine pourra désormais acheter en toute impunité des noms de domaine tels que « www.champagne.wine » ou « www.bourgogne.wine » et revendre du vin mousseux californien ou du vin rouge chilien.
En tant que représentants des milliers de vignerons de nos territoires, nous ne pouvons pas accepter ce pillage numérique. Un vin mousseux californien, si bon qu’il soit, ne sera jamais le même qu’un vin de Champagne, car leurs terroirs sont différents et leurs caractéristiques également.
Par conséquent :
– Nous appelons le gouvernement français et l’Union Européenne à mettre en oeuvre des mesures légales de blocage de tous les sites internet en infraction avec la législation communautaire
– Nous appelons le gouvernement français et l’Union Européenne à prendre toute les mesures nécessaires pour accélérer la réforme de la gouvernance de l’internet, en dehors de l’ICANN ou à travers elle
– Nous invitons tous les territoires viticoles d’Europe à se mobiliser pour défendre les Indications Géographiques sur internet
– Nous invitons tous les acteurs économiques à être très vigilants concernant l’ouverture des nouveaux noms de domaine sur internet pour être en mesure de protéger leur potentiel économique numérique
Les débats sur l’ouverture du « .vin » et du « .wine » doivent maintenant servir à plusieurs autres secteurs économiques, qui pourraient être également menacés par l’ouverture sans concertation par l’ICANN des nouveaux noms de domaine internet. Nous savons que la question de la protection des signes de qualité sur internet se posera pour l’ouverture des nouveaux « .food » et « .coffee ». Nous sommes également inquiets par la protection des noms des collectivités locales sur internet dans le
cadre de l’ouverture de certains nouveaux noms de domaine comme le « .guide » et nous les mobiliserons en cas d’utilisation abusive.
Déclaration commune de :
– Philippe Armand Martin, député de la Marne, coprésident de l’Association Nationale des Elus de la Vigne et du vin (ANEV)
– François Patriat, président de la région Bourgogne, sénateur de Côte d’Or, coprésident de l’ANEV
– Catherine Quéré, députée de Charente-Maritime, présidente du groupe d’études Viticulture de l’Assemblée Nationale
– Gérard César, Sénateur de Gironde, président du groupe d’études de la Vigne et du vin du Sénat
– Alain Suguenot, député de Côte d’Or, président du groupe d’études OEnologie et territoire de l’Assemblée Nationale
– Jean-Paul Bachy, président de la région Champagne Ardenne, président de l’Assemblée des Régions Européennes Viticoles (AREV)
33Entrepreneurs fait pousser les start-ups
Véritable booster de talents, 33Entrepreneurs a pour ambition de propulser des start-ups aux projets innovants, rassemblées autour du domaine du vin, de la gastronomie ou du tourisme, grâce à un accompagnement personnalisé et intensif. Aujourd’hui, de grands ambassadeurs du monde du vin comme Jean-Louis Triaud, Jean-Michel et Jean-Charles Cazes, investissent au sein de 33Entrepreneurs. Interview de Vincent Prêtet, président fondateur.
Quels sont les concepts qui ont séduit les investisseurs et en particulier, Jean-Michel Cazes et Jean-Louis Triaud à investir dans le projet ?
Bordeaux est une ville reconnue pour la qualité et le savoir-faire de ses vins. En tant que tel, l’économie de son industrie s’est développée autour du talent de ses vignerons et de divers canaux de distribution. L’objectif est donc d’exploiter ce potentiel, cette notoriété pour investir et dénicher les talents de demain et les technologies qui feront évoluer cette industrie. C’est essentiellement autour de ce concept que Jean-Michel Cazes et Jean-Louis Triaud nous ont rejoints, chacun avec son parcours et son appétence. L’un comme l’autre ont aujourd’hui à cœur de tendre la main à ces jeunes start-ups. On a, par exemple, l’opportunité de tester des dispositifs technologies assez poussés, comme des capteurs que l’on peut mettre sur les vignes pour mesurer le taux de sève à l’intérieur. Avec ce genre d’équipement technologique, et en faisant en sorte que celui-ci réponde précisément aux besoins des châteaux, ils peuvent avoir demain un vrai avantage concurrentiel par rapport aux autres. Cela leur permet ainsi de rester au meilleur niveau. 33entrepreneurs est le premier véhicule d’investissement au monde qui est dédié à l’innovation technologique au service du vin, de la gastronomie et du tourisme.
Comment fonctionne ce « véhicule d’investissement » ?
Aujourd’hui, nous cherchons un million d’euros pour lancer nos opérations, avec l’entrée dans le groupe d’un certain nombre d’investisseurs français et étrangers. Ensuite, il y a un comité d’investissement qui se réunit pour sélectionner les start-ups dans lesquelles on va prendre des participations. Pendant 3 à 4 mois, six à douze start-ups spécialisées dans les catégories vins, gastronomie et tourisme profiteront de notre dispositif d’accélération, elles seront coachées par notre équipe interne et par une équipe d’entrepreneurs expérimentés dont certains sont investisseurs, nous les appelons « les mentors ». Chaque start-up bénéficie d’un petit investissement financier de quinze à cinquante mille euros, pour une petite prise de participation de l’ordre de 5 à 10 %.
Durant ce dispositif, les start-ups commencent davantage à travailler sur la plateforme technologique ; le deuxième mois, elles travaillent sur l’orientation vers le marché et le troisième mois, elles se perfectionnent sur la présentation de l’offre commerciale. Le pitch est d’aller convaincre des partenaires pour financer la croissance à plus grande échelle. Pour les auto-entrepreneurs, c’est vraiment une zone de test où l’on sélectionne avec nos investisseurs des projets prometteurs et à l’issue du coaching, les meilleurs dossiers retenus vont bénéficier d’investissements de notre part ainsi que d’investisseurs tiers, pour faire émerger ce qui pourrait être demain le futur « Coravin», par exemple. On mutualise les capacités d’investissements pour sélectionner de belles équipes avec un profil international prometteur.
Comment choisissez-vous les start-ups ?
On a organisé un grand concours au mois de janvier, qui nous a fait traverser cinq villes : Munich (Allemagne), Venise (Italie), Lausanne (Suisse), Saint-Raphaël (Provence, France) et Londres. Ces concours ont pour vocation de nous faire rencontrer les entrepreneurs. Sachant qu’il y a aussi les investisseurs potentiels, les institutionnels et des journalistes dans la salle, de façon à ce que notre offre soit connue.
Quel est le profil type de la start-up que vous recherchez ?
Tout d’abord, nous voulons une équipe constituée d’au moins deux personnes qui a de belles ambitions. Deuxième critère, le projet doit inclure de la technologie.
Troisième critère, un concept que les entrepreneurs ont envie de développer à grande échelle, notamment pour créer plus tard des emplois. Quatrièmement, on veut que ce soit des gens ouverts au mentorat, des entrepreneurs qui viennent prendre un peu de l’argent qu’on leur donne, mais qui viennent surtout bénéficier des conseils et du coaching qu’on peut leur apporter. On tient plutôt à entrer dans une zone de discussion avec des entrepreneurs qui accepteront d’être challengés pour améliorer leur projet. Enfin, cinquième critère, il faut être prêt à venir passer quelques mois à Bordeaux pour profiter de toute cette expérience.
Combien cherchez vous de start-ups ?
L’objectif est d’investir tous les six mois dans six à douze start-ups.
Quelle est votre stratégie de sortie ?
Notre horizon d’investissement est plutôt de cinq à sept ans. Il faut quand même donner du temps aux entreprises pour se développer. Dans certains cas, c’est plus court. Il est préférable d’avoir quelques sociétés qui arrivent à avoir leur propre croissance et qui puissent se construire en toute autonomie. Deuxième cas, les acquisitions peuvent se révéler plus stratégiques de la part de certains opérateurs, qui trouveraient de l’intérêt à racheter telles ou telles compétences ou technologies pertinentes.
Bollinger, l'exigence durable
Engagée depuis de nombreuses années dans des procédés de viticulture durable, la Maison Bollinger vient d’obtenir une toute nouvelle certification environnementale, spécifiquement adaptée à l’appellation champagne. Mis en place par le Comité Champagne en mai dernier, ce référentiel technique désormais proposé aux exploitations champenoises inclut des points réglementaires, mais s’appuie surtout sur des engagements volontaires de la part des vignerons en matière de pratiques viticoles (conduite de la vigne, protection phytosanitaire, fertilisation, entretien des sols, gestion des déchets, préservation du paysage et de la biodiversité).
Le 23 juin, l’organisme certificateur Ocacia a pu attester du respect par Bollinger des cent vingt-cinq exigences de ce référentiel. Suite à cet audit, le vignoble est donc devenu la première exploitation certifiée « Viticulture Durable en Champagne », ce dont s’est réjoui Jérôme Philipon, le président du directoire. « Champagne Bollinger apporte ainsi son soutien à cette ambitieuse démarche de progrès initiée par l’interprofession champenoise. En plus de la certification HVE (pour Haute valeur environnementale, une certification obtenue en 2012, NDLR), cette nouvelle certification champenoise vient récompenser les efforts entrepris par Bollinger dans le domaine du respect de l’environnement et de la préservation du paysage, notamment en vue de la candidature de la Champagne à l’UNESCO. »
Dès 2010, Bollinger a mis en place à un cahier des charges interne exigeant – portant sur la qualité finale du raisin autant que sur les moyens utilisés pour l’obtenir, et a fait réaliser le bilan carbone de l’entreprise. L’enherbement des parcelles et le désherbage mécanique a réduit sa consommation d’herbicides de 85 % en cinq ans. Enfin, lors de l’obtention de la certification HVE, Bollinger était la première maison de négoce à pouvoir revendiquer cette distinction. Quant au tracteur électrique ci-dessus (le T4E fabriqué dans la Marne par l’entreprise Kremer Energie), il a été livré ce printemps. Adapté à la viticulture durable, il permet de supprimer la consommation de fuel et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il est aussi non-polluant d’un point de vue sonore, et améliore notablement le confort de travail des salariés.
Le riesling selon Chapoutier
« Very exciting » et également « very long », tel est l’avis de la critique anglaise Jancis Robinson sur l’alsace 2012 du domaine Schieferkopf. Issu du nouveau lieu-dit du vignoble (Berg), ce vin est désormais disponible en France, aux côtés des deux autres lieux-dits du domaine, Fels et Buehl. C’est avec la même passion pour l’expression singulière des sols et des terroirs qui préside à ses sélections parcellaires dans la vallée du Rhône que Michel Chapoutier s’est intéressé à l’Alsace, à la particularité de ses cépages et à leur subtile minéralité. Avec quelques amis, il acquiert en 2009 le domaine de Schieferkopf, un vignoble implanté sur la seule veine de schiste bleu d’Alsace. Ce terroir unique dans la région, particulièrement adapté au riesling, est en cours de conversion à l’agriculture biologique. Aux deux lieux-dits déjà exploités s’est ajouté celui de Berg, situé sur le même versant, mais possédant une roche mère moins affleurante et des sols plus profonds. Cette parcelle est exposée plein sud à 380 mètres d’altitude.
En Bourgogne comme à Bordeaux, le syndrôme du mercato
Le Domaine de l’Arlot nous informe que son brillant directeur technique Jacques Devauges quittera le domaine en janvier 2015. Le temps de former pendant une vinification celle qui lui succède, Géraldine Godot, elle aussi parmi les meilleures de sa génération. Elle arrive de la maison Alex Gambal. Jacques a réussi des vins formidables en 2011 et 2012 et ce sera une recrue de premier ordre pour le Clos des Lambrays, sa prochaine destination.