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Le spot de la semaine : La Cave (rue Corvetto à Paris)

Trois questions à Elise Lemaire-Lanoe, la co-propriétaire de cette nouvelle cave. Son parcours nous passionne


Cet article a été publié dans En Magnum #31. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Pourquoi créer une cave ?
Je suis née dans une famille de vignerons. Ma famille (famille Caslot) possède le domaine de la Chevalerie dans la Loire. J’ai fait des études de neuropsychologue. Avec le temps, je me suis rendu compte que ce n’est pas fait pour moi, même si dans ma famille on est neuropsychologue de mère en fille. Comme j’avais toujours fait un peu de restauration en parallèle de mes études, je suis retournée vers mon premier amour. J’ai longtemps travaillé dans un restaurant pas très loin d’ici dans l’espoir d’ouvrir un jour mon propre établissement ou une cave à vin. Je me suis entraînée en demandant aux clients de choisir un plat, me donner une couleur, un prix, pour leur suggérer un vin. J’ai fait ça pendant sept ans. Personne n’a été déçu de mes choix. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon associé, un passionné de vin avec qui j’ai ouvert cette cave juste après l’obtention d’un diplôme d’œnologie.

Comment avez-vous fait ?
J’avais déjà construit une bonne partie de ma clientèle. Essentiellement de bureau, des personnes qui travaillent dans la finance ou des professions libérales. Je voulais aussi apporter un renouveau dans le quartier avec une cave qui propose des bouteilles avec un bon rapport qualité-prix. L’endroit était une crêperie. Tout a été changé de A à Z en se posant beaucoup de questions. La déco ? L’aménagement ? Le choix des références ? Les activités à proposer ? Il s’agit de dissocier ce qu’on aime des goûts des clients et de proposer une gamme suffisamment large, à l’image de la demande. Je connaissais bien le quartier, mais je n’avais pas une idée précise des bouteilles appréciées par les clients, à part ceux qui fréquentaient le restaurant dans lequel je travaillais. Je me suis nourrie des recommandations de professionnels et j’ai fait ma propre enquête auprès des habitants et des commerçants des alentours. J’ai également fait appel à des petits agents qui mettent en avant le travail qualitatif d’une poignée de vignerons.

On trouve quoi chez vous ?
Les clients n’ont pas de région de prédilection. Ils veulent un vin pour un moment plaisir ou pour un accord gastronomique. Leurs attentes et mon amour pour mes racines m’ont finalement poussée à faire de la Loire la région fétiche de la cave. Grâce à la reconnaissance et à l’aide de ma famille, j’ai pu avoir beaucoup de vins en direct des producteurs. Ce focus sur la Loire est complété par une petite sélection de la vallée du Rhône, du Languedoc-Roussillon, de la Bourgogne, de Bordeaux et du Beaujolais avec, par exemple, le domaine de Mont Joly. Une bouteille vendue à 15 euros. Un vin très bien fait, joliment vinifié, à un prix intéressant. Une aromatique sur des fruits frais, sans acidité, tout ce qu’on attend d’un gamay. Il est représentatif des vins que je veux, que je peux vendre. Nous avons au total 450 références françaises, spiritueux compris. Quelques vignerons stars comme Jean-Louis Chave dans le Rhône donnent un coup d’éclat à l’ensemble.

Les prix ?
Il y a deux genres de budget. Celui des professionnels oscille entre 20 et 50 euros pour une bouteille alors que les habitants du quartier cherchent des références entre 10 et 20 euros.

D’autres activités ?
Nous avons la chance d’être dans un quartier avec d’excellents métiers de bouche. Un fromager-affineur, un traiteur italien, un primeur, une boulangerie, etc. Nous avons donc conçu un petit espace cosy avec des couleurs chaudes et une dizaine de tables, à l’image d’un bistrot. Les clients ont la possibilité de manger sur place et de se laisser guider pour le vin. Cet espace peut aussi être privatisé.

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Le + : Des pépites de la Loire, un accueil chaleureux.
Le choix de la caviste : L’anjou blanc Pavillon 2019, de Terra Vita Vinum, 38 euros.
« Un chenin précis, droit, linéaire, minéral. »

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6, rue Corvetto
01 40 17 08 93

Bandol et les défis de la couleur

Cédric Gravier, président des vins de Bandol et propriétaire du domaine de La Suffrène, connaît les atouts et les faiblesses de son appellation face aux nouveaux défis de consommation. Entretien et précisions

 

Vous insistez sur le fait que le vin rosé de Bandol n’est pas qu’un rosé de Provence. C’est-à-dire ?
Ce vignoble de Provence est construit autour de la ville de Bandol. Il faut adhérer à l’association pour produire du bandol. Une obligation qui implique des contraintes en termes de production et de contrôle produit. La communication est normalement assurée par une interprofession, mais comme l’appellation n’en a pas, nous nous occupons aussi de cette partie sans contrainte pour les adhérents. Bandol a une carte à jouer sur cette différenciation et les différents types de rosés que les amateurs veulent découvrir. Nous sommes avant tout un rosé de Provence, mais nous avons nos spécificités grâce notamment au mourvèdre et à l’offre de millésimes plus anciens. Nous avons là quelque chose de très fort et un style unique, c’est ce qu’il faut continuer à mettre avant.
Il n’y a aucune notion de couleur dans le cahier des charges de l’appellation. Ce qui explique la grande variabilité des couleurs d’un producteur à un autre. Dans l’ensemble, nous sommes quand même sur des rosés un peu plus colorés que la moyenne.

Tout en souhaitant mettre en avant le côté identitaire de vos rosés.
C’est un vin de repas et d’apéritif. Un mélange de finesse et d’élégance, avec du caractère en plus apporté par le cépage, son adaptation au terroir et le travail des vignerons. Sa particularité se caractérise par sa structure plus importante et par sa longueur en bouche. À table, nos rosés s’associent très bien aux plats simples comme les plus gastronomiques.

La mise sur le marché se fait au 1er mars, une date tardive par rapport aux rosés d’autres appellations. Nous essayons aussi de mettre en avant le grand potentiel de vieillissement de nos rosés. Un, deux, et même 10 ans. D’un à trois ans de vieillissement, il y a vraiment quelque chose à faire auprès du grand public. La consommation des rosés plus vieux reste très anecdotique. Mais nous tenons à démontrer que le bandol rosé est un vrai vin, très intéressant au-delà de trois ans de vieillissement.

Et les rouges ?
La proportion de rosé a augmenté ces dernières années. Ce n’est plus un effet de mode, il a une vraie place entre le blanc et le rouge. Il s’initie désormais une démarche de recherche de différents types de rosé comme nous avons différents types de blanc et de rouge. Dans ce cas, Bandol a une vraie carte à jouer avec sa spécificité. Le rosé représente 77 % de la production, le blanc reste très anecdotique avec 5 %. Le rouge (18 %), reste l’ADN de Bandol. La réputation de l’appellation s’est construite grâce à son vin rouge. Mais en produisant moins de rouges, nous obtenons des vins encore plus qualitatifs en pratiquant un choix plus précis sur les vignes. Le marché du rouge est aujourd’hui un peu plus difficile, moins dans l’air du temps, mais il y a une réelle volonté chez la plupart des vignerons de le remettre sur le devant de la scène. Nous continuons à faire des cuvaisons très longues, mais des extractions moins fortes pour obtenir des vins construits sur la longueur. Les tannins sont peut-être plus élégants qu’avant et donnent un potentiel de buvabilité sur la jeunesse que nous n’avions pas. Les rouges vieillissent toujours très bien et ils ont une expression aromatique et une structure qui fait que nous pouvons quand même les consommer très tôt.

Le mondovino de la semaine #193 tourne à fond

Des vignerons et des terroirs d’avenir, les lauréats 2023 du concours d’AdVini • 2022, des ventes aux enchères records sur iDealwine  • Un duo de sauternes de Rayne Vigneau • La tournée générale d’Ollier Taillefer • Le cocktail 100 % Bourgogne • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


De gauche à droite : Stéphane Derenoncourt, Benoit Périssé, Leila Lare, Hervé Hannin, Antoine Leccia, Bleuzen, David Michelis, Julien Fabrégat, Laura Balsan, Fabrice Pecqueur, Jacques Fournier, Laure Gasparotto, Stéphane Dardenne.

Des vignerons et des terroirs d’avenir, les lauréats 2023 du concours d’AdVini

La 7e édition du Concours Vignerons et Terroirs d’Avenir organisé par AdVini en partenariat avec l’Institut Agro Montpellier, l’Institut Agro Fondation et le Crédit Agricole s’est clôturée mardi 21 mars. Sept projets d’installation vigneronne ont été sélectionnés par les organisateurs du concours. Ils ont ensuite été accompagnés par sept groupes d’élèves-ingénieurs en option viticulture et œnologie de l’Institut Agro Montpellier. Les étudiants en dernière année d’études ont occupé un rôle de consultant et ont aidé les candidats à structurer leur projet tout au long du mois de février. « Pour départager les projets en lice, un jury composé de sept personnes représentatives des différents métiers de la filière vin, rejoint par le lauréat du Premier Prix de la sixième édition, s’est réuni mardi 21 mars 2022. Hélène Bleuzen, installée dans le Ventoux sur son domaine éponyme, remporte le Premier Prix du Concours Vignerons et Terroirs d’Avenir assorti d’une dotation de 50 000 euros. Le Deuxième Prix et la dotation de 20 000 euros ont été attribués à Leila Lare et Benoit Périssé de la Fontaine des Grives à Bergerac. Le jury composé d’éminents professionnels de la filière vin a décerné le Troisième Prix aux Languedociens Laura Balsan et Julien Fabregat du Mas Origine » détaille Antoine Leccia, président-directeur général d’AdVini.

2022, des ventes aux enchères records sur iDealwine

En 2022, 47 ventes aux enchères ont été organisées sur le site idealwine.com, dont neuf ventes de collections privées (cave d’un amateur et d’un montant minimum de 250 000 euros), soit 197 928 bouteilles vendues pour une valeur record de 38,3 millions d’euros frais d’adjudications inclus. Le prix moyen de la bouteille vendue est de 194 euros en moyenne. « Si le premier semestre a été marqué par une forte envolée des prix, le dernier trimestre de l’année a connu un net ralentissement, voire une baisse de cours pour un certain nombre de signatures qui s’étaient envolées – une baisse qui ne compense pas, toutefois, les augmentations du premier semestre. Le contexte est inédit puisque la plus forte envolée des prix se mesure habituellement sur le dernier trimestre de l’année. Cette situation résulte d’une conjonction de facteurs alliant une forte inflation, la hausse des taux et un contexte géopolitique international instable qui ont incité les amateurs à une plus grande prudence dans leurs achats », précise Angélique de Lencquesaing, directrice générale et co-fondatrice d’iDealwine.

Dans le verre


Un duo de sauternes de Rayne Vigneau

Le château de Rayne Vigneau, premier cru classé de Sauternes au terroir magnifique, propose un coffret de deux bouteilles : Monsieur & Madame de Rayne. Deux millésimes complémentaires – le 2012 et le 2016 – qui raviront les amateurs de sauternes jeunes et plus matures.

Château de Rayne Vigneau, « Monsieur & Madame », 42 euros le coffret.

La tournée générale d’Ollier Taillefer

Françoise Ollier et son frère Luc, cinquième génération, ont repris l’exploitation familiale en Languedoc. Les neveux de Françoise, Florent et Guilhem, ont imaginé ce vin composé de carignan, mourvèdre, syrah et cinsault,. Résultat : un vin de copain sans sulfites, jeune, sur le fruit et la fraîcheur, à prix d’ami.

Ollier Taillefer, Tournée Générale, 12,50 euros.

Le cocktail 100 % Bourgogne

Cette édition limitée de marc de Bourgogne est le fruit de l’association entre la cave de Lugny et la distillerie Jacoulot, toutes deux installée en Bourgogne. « Animés d’une vision moderne du spiritueux qu’ils souhaitaient créer, nous avons sélectionné ensemble un marc de Bourgogne, issu de pinot noir » précise Grégoire Pissot, œnologue de la cave. « Le marc choisi a été distillé en 2015 selon un procédé de distillation continu multiétagé à l’aide d’alambics constitués de vases de distillation et de colonnes de concentration. Il a ensuite connu deux vieillissements consécutifs », ajoute Philippe Vançon, œnologue de la maison Jacoulot. Ce spiritueux qui titre à 42 % peut être dégusté seul ou en cocktail.

La recette à réaliser directement dans un verre : disposez 3 à 4 glaçons. Versez 3 cl du marc de Bourgogne. Ajoutez 3 cl de crème de pêche, 2 cl de liqueur de fleur de sureau et 2cl de jus de citron. Mélangez et rajoutez l’eau gazeuse. Finir avec trois tours de poivre cinq baies et une rondelle de citron.

Marc de Bourgogne Cave de Lugny x Maison Jacoulot, Édition limitée à 800 bouteilles 29 euros (35cl)

Olivier Jullien, le sud illuminé

Il n’y a pas de train sans une locomotive puissante, brillante, innovante. Sans le vouloir vraiment, Olivier Jullien a endossé ce costume


Article paru dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2023, pages 226-227


Réunion d’une vingtaine de vignerons de l’appellation terrasses-du-larzac, avant la crise sanitaire. Il y a de l’ambiance, le millésime s’annonce bon, les discussions sont animées, bruyantes, la cacophonie s’installe. Au bout de cette tablée joyeuse, un vigneron commence à parler. Olivier Jullien expose sa vision du vin. Sa voix ne porte pas particulièrement, mais tout le monde se tait. Le maître parle. L’homme est celui par qui tout a commencé, quand tout le monde était encore persuadé que les vins du Languedoc ne servaient qu’à faire des sauces, quand personne ne savait situer les terrasses du Larzac. On le respecte pour ses vins, ses savoirs, son intelligence et surtout pour un humanisme presque d’un autre temps, pourtant si moderne tant il est nécessaire.
Tout commence au début des années 1980. Jullien n’a pas de vignes, juste un BTS viti-oeno en poche. Il loue quelques parcelles pour faire son vin, qu’il réussit à vendre en installant des panneaux publicitaires pour attirer les touristes de passage ou en posant des flyers photocopiés sur les pare-brises des voitures. Les premiers professionnels à acheter sont les Belges. Eux n’ont pas de préjugés sur les vins du Languedoc. Devant la flambée des prix des grands bordeaux, ils cherchent d’autres sources d’approvisionnement pour leur clientèle. Quelques restaurateurs, comme les patrons du Mimosa à Saint-Guiraud, envoient beaucoup de leurs clients chez Olivier. Lui reprend ses études afin de mieux comprendre ce qui se passe dans un raisin et dans un chai et obtient le diplôme d’œnologue. Curieusement, la tradition est allée ici de fils en père. Dix ans après le démarrage du mas Jullien, le père d’Olivier, viticulteur coopérateur de son état a créé son domaine, le mas Cal Demoura, dont l’aventure est aujourd’hui brillamment poursuivie par les Goumard.

Tout commence à Jonquières
Le terroir des débuts est celui de Jonquières, dont Olivier aime passionnément les calcaires. La terre se loue à qui veut bien la prendre, les prétendants sont rares. Ce terroir donne aux vins des arômes complexes, au-delà du seul fruit, avec des matières longues en goût, soutenues par des tannins plein de reliefs qui étirent la densité du vin. Assez vite, face au réchauffement climatique que les gens de la vigne constatent à chaque millésime, l’idée d’aller cultiver plus haut dans les terrasses devient une évidence. Abandonner une grande partie de ses vignes de Jonquières n’a pas été un crève-cœur. Il a l’impression d’avoir fait ce qu’il avait à faire, ne se sent plus utile au lieu. Tombé amoureux des terroirs d’altitude de Saint-Privat lors d’une balade à VTT, il décide d’y acheter des vignes puis d’y vivre.
Ces terroirs situés entre 300 et 450 mètres donnent des vins aux arômes précis avec des équilibres fluides, longs en saveurs, légers et aux tannins doux. Carlan est la première implantation avant d’autres comme Lous Rougeos, dont les vieux vignerons disaient que chaque famille de la commune voulait autrefois en posséder un lopin. La dégustation du millésime 2020 confirme les propos des anciens. Par acquisitions successives, Jullien réussit à constituer un vignoble largement en friche. Avec la régression du monde rural, le vigneron devient un fournisseur d’accès pour des citadins qui expriment un besoin vital pour l’énergie de la nature.
Olivier Jullien a toujours voulu faire du vin pour donner de la joie, du plaisir. C’est sa lutte épicurienne. Sans l’envie de faire un vin en particulier, sans idées précises et plutôt avec la somme de ses questions, il revisite régulièrement ses propres dogmes. Certifié bio, il pratique la biodynamie sans certification. Elle est pour lui une démarche intime, amoureuse, que l’on ne peut pas faire tamponner par un quelconque organisme étranger.

Accessible malgré la demande
Nous voyons régulièrement émerger de nouvelles cuvées, en Languedoc ou ailleurs, dont le prix est arbitrairement fixé cinq fois plus cher que le standard local, parfois dix fois, parfois plus. La loi de l’offre et de la demande aurait voulu que Mas Jullien domine par ses prix la production du Languedoc. Olivier souhaite un prix qui lui permette de bien vivre et d’investir malgré les faibles volumes produits, sans couper le lien avec l’amateur. Ce qui l’amène à relever le défi compliqué de se faire respecter, d’avoir une image hyper qualitative sans entrer dans le jeu de la spéculation.
Pour lui, tenir cette ligne est fondamental en termes de cohérence et de confiance avec sa clientèle sur la durée. En fonction des volumes disponibles, hélas faibles sur les derniers millésimes, les amateurs intéressés peuvent acheter les vins en répondant à ses offres de réservation chaque mois de mars. Longtemps inconnus, les terroirs de l’AOC terrasses-du-larzac doivent beaucoup à Olivier. La plupart des grands amateurs situent aujourd’hui l’appellation à la pointe qualitative d’un Languedoc qui ne traîne plus ses casseroles des années anciennes. « Ce qui manque le plus ici comme ailleurs est de trouver des personnes qui ont le sens de la vigne », explique Olivier. Peut-être ne se rend-il pas compte que le vignoble des Terrasses en est plutôt bien pourvu par rapport à d’autres zones du Languedoc. Nombre de néo-vignerons peuvent le remercier de ses conseils avisés. Il aide ceux qui s’installent dès lors qu’ils ont une ambition qualitative.

Nous vous recommandons la lecture de La Mécanique des vins (Grasset) de Laure Gasparotto et Olivier Jullien.

Noble Champagne, l’œuvre du temps de la maison Lanson

Cette maison chargée d’histoire fête le retour au premier plan de sa cuvée Noble Champagne, relookée pour l’occasion et déclinée en version brut et blanc de blancs. Ce 2004 de grande classe rappelle à tous la maîtrise de la marque en matière d’assemblage et de raffinement. Il met en lumière les fondamentaux de son style entre tension et élégance suprême, permis par un long vieillissement en cave. Un grand champagne de gastronomie.

Lanson, Noble Champagne 2004 blanc de blancs, 205 euros (disponible uniquement en coffret)

Un montlouis de grande race

François Chidaine,
Les Bournais, montlouis 2019

Pourquoi lui
François Chidaine est un type adorable, entouré d’une bande de jeunes tous dévoués à leur patron. C’est un signe. Aussi, il fait des vins remarquables dans tous les compartiments du jeu. Des vins fins, à l’aromatique précise et subtile, l’élégance incarnée dans un verre. Le résultat d’une viticulture de…

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Les caves de Taillevent : Paris puissance deux

Trente ans après l’ouverture de sa cave rue du Faubourg Saint Honoré et après s’être exporté au Japon (Tokyo & Yokohama) et au Liban (Beyrouth), Taillevent ouvre une seconde cave à Paris, rue de la Pompe, dans le très résidentiel 16e arrondissement

Ce nouvel écrin, à la fois cave et cellier, reprend les codes esthétiques (chêne, brique et fer forgé) de la cave signée Pierre-Yves Rochon. On y retrouve aussi les 2 000 références qui ont fait la renommée de Taillevent Saint Honoré et la même volonté de s’engager dans l’expérientiel. « C’est le rôle de Paul Robineau, qui nous a rejoint il y a déjà deux ans et qui est aujourd’hui le directeur exécutif de la sommellerie sur tous les établissements (caves et restaurants) » commente Thierry Gardinier, actionnaire principal, avec ses frères Laurent et Stéphane, du groupe Taillevent. « Son rôle est de piloter les sommeliers à l’intérieur des maisons et en même temps d’y créer des expériences. »

« Le but c’est d’aller au-delà de la dégustation classique » poursuit Paul Robineau. « J’aimerais que l’on fasse des événements avec des acteurs extérieurs au groupe Taillevent. Faire intervenir des MOF sur le fromage, des masters en saké ou encore M. Chapon, chocolatier, pour l’art de la dégustation des chocolats avec les vins. Je suis en contact avec la maison Dior pour faire venir un nez et expliquer les différences olfactives en le parfum et le vin. Il y a plein de choses à mettre en place. » Bref, l’expérience est au cœur du projet. Tant mieux. Si Paris ne manque pas de caves ni de restaurants, finalement assez peu de lieux sont dédiés à une expérience autour du vin.

Taillevent Victor Hugo
130 Rue de la Pompe
75116 Paris
01 83 64 31 31

Le bordeaux-bashing, c’est mort

Requiem in pace, le bordeaux-bashing. Et bon vent. La dernière étude communiquée par SOWINE/DYNATA 2023 nous apprend que la plupart des consommateurs français (jusqu’à 57 % des connaisseurs) préfèrent le bordeaux. Après avoir passé des années à pousser le bordeaux-bashing vers la sortie jusqu’à en faire une Une de EnMagnum, je dois bien avouer que c’est très jouissif. Je me réjouis.

Le bordeaux-bashing, c’est quoi ça ?
Mené par une petite coterie de sommeliers et de journalistes toute empêtrée dans ses idéologies et ses postures d’originalité, c’est un bel exemle de tyrannie d’une minorité. Là, c’est la mauvaise manière de dénigrer tout ensemble Bordeaux, la région, les châteaux, les propriétaires, les cépages, les pratiques culturales, les vins, le succès, les prix. Déjà, pour les prix, n’en parlons plus, la Bourgogne est loin devant, comme les grands vins italiens. Ces rebelles en chewing-gum s’indignaient de l’arrogance des propriétaires. Comprendre qu’un propriétaire de château bordelais, jusqu’à un passé récent, confiait toute sa production aux négociants de la Place de Bordeaux, n’avaient donc rien à vendre et ne se souciaient pas des visiteurs de passage. Les châteaux étaient simplement fermés, on n’avait pas encore inventé l’œno-tourisme et ses mérites.

Et puis ?
Le bordeaux-bashing

 

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Le mondovino de la semaine #192 tourne à fond

Sowine/Dynata : le baromètre de la consommation • Ruinart Sommelier Challenge, c’est parti • Feuillatte en effervescence • Un rosé du Roussillon dans toute sa fraîcheur • Le ron ligero de Cuba • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Sowine/Dynata : le baromètre de la consommation

Comme chaque année, l’agence Sowine et Dynata dévoilent leur étude sur les tendances de consommation des Français dans l’univers des vins et spiritueux. On y apprend que le vin (55 %) et la bière (56 %) sont au coude-à-coude. Si l’on ajoute le champagne (37 %), les vins repassent sur la première marche du podium. Le vin blanc est plébiscité à 93 % contre 83 % pour le rouge et 88 % pour le rosé. Chardonnay, merlot et pinot noir forment le trio de tête des cépages consommés. Bordeaux est la région préférée des consommateurs experts, amateurs et néophytes. 70 % des consommateurs boivent des vins étrangers. Et on consomme moins et mieux.

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur https://sowine.com/barometre/barometre-2023/

Ruinart Sommelier Challenge, c’est parti

Impliquée dans la transmission des savoir-faire et dans l’accompagnement des professionnels de la sommellerie, Ruinart organise le 22 mai, à l’hôtel Cheval-Blanc Paris, l’édition de son Sommelier Challenge 2023. Au programme, champagne, variations climatiques et impact sur le chardonnay. « Créé en 2010 aux Etats-Unis et organisé aujourd’hui dans neuf pays, le programme vise à fédérer des sommeliers talentueux ayant des valeurs d’excellence et souhaitant continuer à se former aux vins et à leur élaboration » précise Florence Boubée-Legrand, œnologue de la maison, qui animera cette journée technique. « Ouvert à l’ensemble des sommeliers, l’inscription est gratuite. Les candidatures se font directement sur le site Internet de la maison jusqu’au 22 avril inclus. Les vainqueurs de chaque édition nationale participent à un séjour de formation unique de quatre jours à la découverte de la Champagne au sein de la Maison Ruinart » ajoute Frédéric Panaïotis, le chef de caves.

Informations et réservations sur https://www.printemps-bourges.com/

Feuillatte en effervescence

« EFFERV’&SENS », c’est le nouvel atelier de dégustation à l’aveugle proposé par Nicolas Feuillatte à Chouilly. Cet atelier sensoriel est un parcours pédagogique qui met en lumière toutes les étapes nécessaires à l’élaboration du champagne. « Chez Nicolas Feuillatte, on montre tout ! Le circuit visite sillonne les différents espaces où chaque étape de l’élaboration est expliquée : la cuverie spectaculaire et ses cuves de vinification, d’assemblage, puis le remuage, les caves où reposent les vins. Le visiteur est ensuite invité à s’arrêter face au vignoble, pour une présentation de la notion de terroir, ses fondamentaux et l’impact géologique de la craie et des sols argilo-calcaires sur les cépages » explique Guillaume Roffiaen, chef de caves. Devant chaque participant, douze éléments sensoriels permettront de découvrir l’univers des trois cépages phares de l’appellation. Ils sont accompagnés par une dégustation à l’aveugle de trois cuvées.

Informations et réservations sur www.nicolas-feuillatte.com

Dans le verre


Un rosé du Roussillon dans toute sa fraîcheur

Ce domaine dispose de vignobles de 350 hectares répartis sur trois secteurs : Agly, Aspres et la côte maritime de Perpignan. Jean-Marc Lafage et son épouse Éliane, tous deux œnologues, ont investi dans une cave moderne et dans une chaîne de mise en bouteille dernier cri pour obtenir des vins précis à l’image de ce rosé Gallica 2022. 40 % de mourvèdre, 25 % de grenache noir, 25 % de syrah et complétés par 10 % de grenache gris, offrent un rosé de couleur claire, minéral, ponctué par des notes d’agrumes. Plaisir et fraîcheur sont au rendez-vous.

Domaine Lafage, Gallica 2022, 15,50 euros

Le ron ligero de Cuba

C’est au Sud-Est de l’île de Cuba que les rhums légers (Rones ligeros) sont nés en 1862 avec l’apparition de la filtration à charbon et la distillation continue en alambic vertical à colonne. Santiago de Cuba est né à la suite de la nationalisation de Bacardi et Matusalem par Fidel Castro et a pris le nom de la ville côtière où est située l’exploitation. Ce 11 ans d’âge est vieilli, comme le veut la tradition, en fûts de chêne blanc américain dans le chai Don Pancho, plus connu sous le nom de « cathédrale » du rhum cubain. Situé à proximité d’une ligne de chemin de fer, le chai tremble à chaque passage d’un train. Un rhum aromatique, tout en finesse et rondeur. À déguster seul ou en cocktail.

Santiago de Cuba, 11 ans, environ 75 euros

La route des vins d’Alsace a 70 ans. C’est sa tournée

Pour célébrer les 70 ans de la doyenne des routes des vins de France, le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA) et ses vignerons lancent l’opération Alsace Rocks La Tournée des Terroirs, un événement oenotouristique d’un nouveau genre, pour tous les publics, connaisseurs comme néophytes, à la croisée des chemins entre festival et dégustations itinérantes

« Notre constat, c’est que la richesse de sols et de terroirs en Alsace est unique au monde. Pour rendre cela plus accessible et mettre les terroirs en avant, nous avons choisi de traiter ce sujet de manière immersive. Les événements de la « Tournée des Terroirs » se dérouleront les pieds dans la vigne » explique Philippe Bouvet, directeur marketing du CIVA et créateur de l’événement. Du 23 avril au 30 juillet, chaque dimanche de 10h à 19h, cette tournée anniversaire des terroirs alsaciens sera ainsi animée par les producteurs eux-mêmes au cœur des plus beaux terroirs, ceux de 15 grands crus et lieux-dits. De Thann à Bergbieten, en passant par Kaysersberg et Dambach-la-Ville, huit étapes sont programmées dans le Haut-Rhin et sept dans le Bas-Rhin. Tout un itinéraire déployé dans un véritable paysage de carte postale et dans « un cadre naturel de dingue » selon Philippe Bouvet, entre villages fleuris aux maisons à colombages, églises romanes et gothiques, ruines de fiers châteaux médiévaux ou encore coquette caves de dégustation fraîches et accueillantes.

Immersion, pédagogie, gourmandise
A chaque étape, en lisière des ceps de riesling, gewurztraminer et autres pinots, le public retrouvera un bar à vins éphémère, des dégustations à thème et des animations culinaires, des DJ sets ainsi qu’un un espace chill et lounge. La série d’ateliers est adaptée à tous les profils : ateliers de dégustation (verticales, vieux millésimes, à l’aveugle, géo-sensorielle, différences entre les types de sols, etc.), ateliers en mouvement (sentiers découverte, ateliers zen et bien-être, promenades en segway ou vélos électriques, découverte de la faune et flore locales, travail de la vigne, etc.), et ateliers d’approfondissement (conférences et masterclass sur des thématiques plus pointues allant de la géologie à l’histoire, en passant par des regards sur la biodiversité ou les accords mets et vins, etc.). Reflétant l’engagement historique des vignerons alsaciens dans la viticulture bio et biodynamique, et dans une démarche environnementale poussée, cet événement est aussi garanti 100 % durable avec la mise en avant des mobilités douces, emploi de matériaux recyclables, mobilier issu d’initiatives de recyclage, promotion d’une consommation responsable, local et circuits courts favorisés, etc.

Départ le 23 avril de Scherwiller (67), sur le lieu-dit Rittersberg.
Arrivée le 30 juillet à Bergbieten, sur le grand cru Altenberg de Bergbieten.
Programme et informations utiles avant de prendre la route : www.latourneedesterroirs.fr

Tarif : 5 euros par adulte, avec un verre et un cordon porte-verre offerts, en plus d’un forfait dégustation pour trois vins parmi ceux des producteurs présents. Accès libre au site et aux ateliers proposés.