Accueil Blog Page 48

Le Féret, deux siècles d’histoire, un pied dans le futur

L’incontournable guide Bordeaux et ses vins fait sa révolution. Elle est digitale. Un changement en profondeur à découvrir dès le mois de février

Le Féret à Bordeaux est une institution. Deux siècles de données et de connaissances lui donnent une expertise unique. Sa force a toujours été d’apporter des informations qualifiées, structurées et vérifiées. D’être précurseur aussi. Publié en 1850, cette somme encyclopédique de référence a préfiguré le classement de 1855. La nouvelle solution numérique, après trois ans de conception, poursuit sur cette lancée en allant toujours plus loin dans son offre de contenus et de service, mais aussi dans la fiabilité des informations (validées par le Badge Féret), des notes ou des médailles mentionnées. « En me portant acquéreur de la société Féret, j’avais à cœur de perpétuer la richesse de 200 ans d’histoire. Je voulais également la projeter sur une trajectoire solide et ambitieuse. La gestion de la data, l’optimisation des process et la fiabilité des informations nous permettent de penser que Bordeaux et ses Vins va devenir rapidement un outil numérique de référence pour la filière », assure Stéphane Zittoun, directeur général des Éditions Féret depuis 2019.

Des fiches techniques en huit langues.

L’info pour tous
Taillée sur mesure pour faciliter la communication des vignerons, cette solution complète, ergonomique, efficace et multilingue, est dotée d’un puissant gestionnaire des fiches techniques, ces indispensables cartes d’identité de chaque vin. Leur création est assistée et automatisée de leur conception jusqu’à leur diffusion en huit langues. Un gain de temps. Facilité et rapidité sont aussi de mise lorsqu’il s’agit de présenter la propriété, les équipes, les activités œnotouristiques. Il suffit de ne renseigner ces informations qu’une seule fois pour qu’elles soient centralisées et viennent alimenter des fiches à destination de publics différents de manière personnalisée et sans aucune nouvelle saisie. Cet outil permet en outre de suivre les téléchargements et les consultations des fiches par langue et par destinataire, pour un suivi commercial pertinent. Les abonnements sont modulables en fonction des besoins. De la formule gratuite limitée jusqu’à la formule premium à 2 000 euros par an. De leur côté, négociants, courtiers et cavistes bénéficieront d’une information à jour, validée et certifiée. Les acheteurs internationaux, au-delà de ces garanties, ont la possibilité de choisir la langue de leur choix. Pour l’amateur, le Féret reste cette bible d’informations exhaustives, désormais actualisées en temps réel et disponibles gracieusement en quelques clics.

Automatique, instantanée, la magie du digital
Partager en temps réel l’actualité des domaines, c’est aussi un atout majeur du numérique. Le Féret a établi des accords avec les concours nationaux ou internationaux ainsi que des critiques et des guides réputés, de manière à ce que soient ajoutées automatiquement les nouvelles médailles et notes (sous réserve de disposer des droits d’usage) obtenues. Le tout étant systématiquement traduit en huit langues. A cela, s’ajoute l’envoi hebdomadaire des mises à jour aux contacts (particuliers, cavistes, négociants, importateurs, etc.) via un carnet d’adresses personnel et sécurisé. À la pointe de l’actualité, Bordeaux et ses Vins intègre déjà les nouvelles obligations légales relatives à l’affichage des valeurs nutritionnelles. Bref, c’est tout ça le nouveau Féret.

+
www.feret.com
Bordeaux et ses Vins
20e édition, parution prévue en 2024, 130 euros.

Disparition de Gilles Descôtes, ancien chef de caves de Bollinger

Présent depuis vingt ans dans la maison emblématique d’Aÿ, Gilles Descôtes fut jusqu’il y a peu son chef de caves, après avoir été directeur du vignoble. Ce dimanche, la maladie l’a emporté beaucoup trop tôt. L’homme a su moderniser, sans le trahir, le style si caractéristique de la maison et a participé avec conviction et précision, à la création de nouvelles cuvées qui ont marqué les esprits et les palais. Son successeur Denis Bunner nous racontait comment le choix d’un vin de pinot noir issu du vignoble de Verzenay qu’avait imaginé Gilles Descôtes s’était imposé comme le concept de la cuvée PN, créé à partir du millésime 2015, à la manière de Gilles, avec conviction, simplicité et gentillesse. À sa famille et à toute l’équipe de Bollinger, nous adressons nos plus sincères condoléances.

Véronique Dausse : « Le sommelier a le don de nous embarquer dans une histoire »

Pour le château Phélan-Ségur, cru incontournable de Saint-Estèphe, défendre l’excellence de la sommellerie française est une obligation morale. En pratique, cela passe par le concours du meilleur sommelier du monde et bien plus. Explications avec sa directrice

Phélan-Ségur apporte son soutien au concours du meilleur sommelier du monde. Pourquoi ?
Pour beaucoup de raisons. Les sommeliers sont la voix de nos vins, ils les transcendent. Nous avons un métier formidable, nous aimons notre terroir et mettons beaucoup de passion dans la création de nos vins. Un jour, ces vins nous échappent. Même si nous allons sur le terrain, à la rencontre des consommateurs, des restaurateurs et des cavistes, ceux qui en parlent le mieux, ce sont les sommeliers. C’est donc logique pour nous de les mettre en avant et d’apporter notre soutien à cette profession si précieuse. J’adore écouter les sommeliers parler de mes vins, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’ils disent. Le sommelier est libre, c’est sa richesse. Il a le don de nous embarquer dans une histoire qui nous donne l’eau à la bouche. Il nous fait rêver. Quand je suis allé à Anvers lors de la dernière édition du concours, j’ai passé quatre jours avec eux et j’ai assisté à quelques épreuves. Ça a changé ma vie. Les sommeliers ont une vision transversale des boissons. Ils doivent tout connaître, c’est impressionnant.

La propriété a une histoire liée à la gastronomie et à la sommellerie.
Nous avons eu beaucoup de chance. J’ai vécu quelques années auprès de Thierry Gardinier. Son cœur est partagé entre la vigne et la gastronomie. Il nous a beaucoup appris sur cet univers, en nous donnant l’opportunité de côtoyer des élèves ou des sommeliers exceptionnels comme Philippe Jamesse ou Antoine Pétrus. Cette culture incroyable nous a ouvert les yeux et nous a appris plein de choses. Je me souviens de Thierry Gardinier lorsqu’il est arrivé à Phélan. La première chose qu’il a faite, c’est d’aller voir le chef. Depuis les années 1980 et grâce à eux, nous avons un chef à demeure.

Ce qui a changé votre manière de faire le vin ?
Le vin, c’est la mise en valeur de notre terroir, avec nos principes et ce qu’on aime, c’est-à-dire l’équilibre. C’est aussi une histoire de goût. Phélan a ce style classique d’équilibre et de finesse qui en fait un compagnon possible pour la gastronomie et vice-versa. Nous avons cherché l’équilibre, en étant hyper attentifs aux extractions, aux élevages, à ne pas avoir un bois prédominant.

Et avec le changement de propriétaire, cette culture-là est restée forte ?
Le nouveau propriétaire, Philippe Van de Vyver, est aussi un hédoniste qui a une passion incommensurable pour les vins de Bordeaux et un amour pour la gastronomie. Mais ce n’est pas un professionnel, ni de la table, ni du vin. Pour lui aussi, conserver un chef à Phélan était une évidence.

Concrètement, en quoi consiste le soutien que vous apportez au concours ?
Les sommeliers du monde sont présents au concours. C’est une opportunité de pouvoir les rencontrer en un seul lieu. L’organisation de ce genre de concours est très coûteuse. C’est la troisième fois que nous apportons un soutien financier et éducatif aux organisateurs. L’édition parisienne du concours a pris une dimension énorme et a besoin d’un financement en conséquence.
En plus du soutien financier, nous recevons des écoles de sommellerie à Phélan. De façon individuelle, avec l’Union des grands crus ou avec le Conseil des vins du Médoc. Nous avons fait beaucoup de choses sur ce sujet. Quand j’entends les étudiants parler de nos vins, je vois qu’ils sont pris par le voyage qu’ils racontent. Nous contribuons, à notre échelle, à leur formation, en leur faisant découvrir nos vins, y compris dans des millésimes anciens pour les aider à approfondir leurs connaissances. Nous apportons aussi notre soutien de manière locale avec la Commanderie de la Gironde puisque nous organisons trois à quatre fois par an « Les lundis de Phélan ». Ce sont des ateliers avec des thématiques différentes (vendanges, primeurs, etc.). C’est une immersion dans le quotidien des vignerons, ce qui permet d’être dans des situations différentes de celle la dégustation et de comprendre le processus de création du vin à des moments particuliers.

Un soutien particulier à Pascaline Lepeltier, la candidate française ?
Nous l’avons reçue pendant trois jours en novembre avec l’Union des grands crus. Elle a pu visiter une vingtaine de châteaux situés sur la Rive gauche et sur Rive droite et déguster les millésimes 2005 et 2015 de chaque propriété. Comme ça faisait longtemps qu’elle n’était pas venue à Bordeaux, elle a pu redécouvrir ce qui s’y passe, voir une viticulture qui bouge. Elle a été enchantée par ce qu’elle a pu voir et par cette nouvelle approche bordelaise. Ce passage lui a aussi permis d’actualiser ses repères sur les vins de notre région. Pascaline est assez incroyable. Elle a une approche du vin rafraîchissante et étonnante tout en ayant des connaissances académiques fortes. C’était un moment particulier. Je serai du 7 au 12 février à Paris pour assister aux différentes épreuves. J’invite l’ensemble des Français à venir assister à la finale le 12 février à La Défense Arena pour soutenir Pascaline.

Photo : Mathieu Garçon

Tout recommence toujours

Cet article est paru dans En Magnum #30. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.

Je suis consterné par la désinformation sur le vin dans nos médias, alors qu’il faudrait se réjouir de l’augmentation des reportages le concernant. Il faut soutenir la place médiatique, écrasée par l’inique loi Evin, d’un produit phare de notre culture collective, capital pour la préservation des paysages ruraux et de leur attraction pour un large public planétaire. Sans parler des emplois et d’une présence habitée de zones qui deviendraient sans lui des landes ou des coteaux désertiques. Le sujet semblant secondaire et plus ludique que sérieux, les enquêtes sont souvent bâclées. Ou à charge, ce qui est plus grave, inspirées par l’idéologie au lieu de l’exactitude des faits.
Je passe sur le catastrophisme qui attire les badauds concernant les caprices de la météo et les malheurs de la production. Je n’oublie pas la mauvaise foi de pseudos-défenseurs de l’environnement qui rejettent sur l’agriculture, et sur la viticulture, la pollution de nos sols, de nos eaux, de nos habitations, quand elles jouxtent les vignes. C’est ce qui fait leur principal attrait commercial. Ils feraient mieux de s’occuper des vraies causes, qui relèvent de la démographie et de la distorsion entre notre pouvoir d’achat et le coût d’une production plus propre de notre alimentation. Mais en ce moment, la mode est à l’angoisse du réchauffement climatique. Faut-il changer l’origine des raisins ? Et nos anciens codes de culture et de consommation pour éviter à terme la disparition d’un produit que collectivement nous chérissons ? Celui-là même que l’étranger admire chez nous ? Le coq gaulois en danger ou en berne, voilà de la bonne dramaturgie avec des intervenants incompétents.
J’ai eu la chance récemment d’assister à un remarquable colloque scientifique, avec les meilleurs ampélographes lié à l’inscription des climats bourguignons au patrimoine mondial. Le sujet concernait nos cépages. Ce que nous pouvons savoir désormais grâce au déchiffrage rendu possible de l’ADN du végétal. Ce patrimoine concerne l’ensemble des vignobles de la planète plantés de ces mêmes cépages. On en sait plus (mais pas tout) sur la domestication de Vitis vinifera, sur leurs voyages et les relations génétiques complexes qui les ont fait se croiser, s’affiner, supporter d’innombrables changements climatiques et maladies de toutes sortes. Les hasards, les vents, les pluies, l’histoire ont joué leur rôle. On ne peut qu’admirer la résilience incroyable de ces cépages, à condition que l’homme permette à la vigne de développer son potentiel. On l’a vue cette année se replier sur elle-même, puis se refaire une brillante santé.
Oui, 2022 sera un des plus grands millésimes des cinquante dernières années, alors qu’on l’annonçait à grands renforts de pleurs télévisés ou radiophoniques comme perdu d’avance. On n’a pas vraiment besoin de créer des variétés hybrides. On n’a pas non plus à se montrer chauvin, à se méfier de petits cépages modestes et oubliés ou des cépages mieux reconnus et plantés dans d’autres régions. Il n’y a pas de plus édifiant exemple que le trousseau jurassien dont les Francs-Comtois se targuaient d’être les seuls producteurs au monde. Des milliers d’hectares espagnols ou portugais le mettent en valeur.
Pour ce qui est des vendanges et de la difficulté de trouver des vendangeurs, il y a un remède radical. La mécanisation de la vendange. Pour 90 % de notre production, les machines sont de plus en plus performantes et rendent ringarde l’opposition à leur usage. La haute couture manuelle restera l’apanage des vins coûteux, issus des meilleurs terroirs. La tragédie qui peut survenir concerne la main d’œuvre relevant du travail des sols et de la vigne. Des milliers d’emplois bien payés qui permettent aux régions de vivre et à ceux qui y vivent de ne pas avoir le stress des villes, ne trouvent plus preneurs. On refuse d’avoir un peu froid ou un peu chaud, de travailler à des heures ou des jours qui ne sont pas ceux des emplois urbains. Qui nous donnera à manger et à boire dans l’avenir ? Voilà la vraie inquiétude.
Je vois l’installation de jeunes vignerons venus de la ville, qui espèrent trouver dans les champs plus d’espace de liberté et de créativité. Et pour leurs enfants, un meilleur air, une meilleure concentration dans leurs études. Nous avons tous besoin d’eux. Acceptons de récompenser leurs efforts en payant le fruit de leur travail. Boire du vin à moins de cinq euros la bouteille est un mauvais geste envers notre propre avenir.

Photo : Mathieu Garçon

Le mondovino de la semaine #185 tourne à fond

65 pays, un seul meilleur sommelier du monde • Saint-Malo a sa distillerie • Camus X Human Academy • Bandol de charme • Délicatesse margalaise • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble



Revivez les meilleurs moments de la dernière édition du concours qui s’est déroulée en 2019 à Anvers, en Belgique.

65 pays, un seul meilleur sommelier du monde

Nous avions annoncé ici l’ouverture de la billetterie pour assister à la finale du concours du Meilleur sommelier du monde (12 février) à la salle Paris La Défense Arena. On peut acheter ses places ici pour assister et encourager les 68 candidats venus de 65 pays différents. « Il s’agit non seulement du plus grand nombre de candidats à avoir jamais participé à un concours du Meilleur sommelier du monde de l’ASI, mais aussi, sans aucun doute, de l’un des plus talentueux que nous ayons jamais eu. Ayant eu le privilège d’assister aux performances de nombreux concurrents lors de nos concours continentaux de l’ASI, je peux affirmer sans équivoque que la qualité de la sommellerie dans le monde s’améliore chaque année. Le fossé entre les compétences des sommeliers des pays traditionnellement producteurs de vin, comme ceux d’Europe occidentale, et le reste du monde se réduit chaque année. Ce sera un concours intense, et je ne serais pas surpris de voir de nouveaux noms en demi-finale et en finale », précise William Wouters, président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Pascaline Lepeltier représentera la France. Nous serons au rendez-vous pour la soutenir.
La liste des 68 candidats est disponible sur asi.info

Saint-Malo a sa distillerie

Depuis le 25 octobre 2022, la distillerie de Saint-Malo a pris ses quartiers dans un immeuble haussmannien à l’intérieur des remparts de la ville. Cet espace, né du rapprochement entre la marque de gin breton Malouin’s et la distillerie Naguelann, propose désormais une boutique et un espace de dégustation pour raconter le processus de fabrication des spiritueux. « La Distillerie de Saint-Malo a pour but de prôner une consommation locale. Elle présente donc des flacons enracinés dans le terroir et l’histoire de la Bretagne tels qu’une vodka à base de blé noir, un rhum distillé à Saint-Malo et un gin » explique le responsable des lieux. Autre particularité, la démarche éco-responsable de la distillerie qui propose des spiritueux en vrac. Ce service est proposé aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels.
Informations sur ladistilleriedesaintmalo.com

Camus X Human Academy

Le Festival de la BD d’Amboulème ouvre ses portes du 26 au 29 janvier. Pour cette 50e édition du festival, la maison de cognac Camus et la Human academy proposent une exposition de manga intitulée Tamashi. En japonais, Tamashi veut dire l’âme, l’esprit. Deux mots qui ont guidé les neuf lauréats du concours organisé par la maison familiale de cognac en collaboration avec l’école nippone de manga. « Les participants ont pu découvrir la maison, son histoire et ses savoir-faire et échanger avec les équipes lors d’une visite en immersion. S’inspirant de la personnalité de la maison, les étudiants ont créé de courtes histoires d’une quinzaine de planches, mettant en avant l’esprit Camus », précise Cyril Camus, directeur de la maison Camus. Un recueil de mangas sera réalisé ainsi qu’une pièce unique manufacturée par les artisans des Ateliers Camus. Cette œuvre fera partie de la collection « Arts majeurs » des Ateliers Camus.
L’exposition est à découvrir sur le campus de la Human Academy 121, rue de Bordeaux, Angoulême

Dans le verre


Bandol de charme

Cette bastide est menée de front par Michel Bronzo, soutenu par Stéphane Bourret, directeur technique et fin dégustateur. L’intensité de ses vins est le résultat d’efforts, de la vigne jusqu’au chai, complété d’une compréhension juste du terroir. La Bastide Blanche est installée sur des sols d’argile rouge où est réalisée la cuvée Fontanéou. Caractère terrien et typique, désormais à son apogée.
Domaine de la Bastide Blanche, cuvée Fontanéou 2011, 88 euros le magnum
bastide-blanche.fr

Délicatesse margalaise

Porté par une efficace direction et avec le plein soutien de la famille Sénéclauze, propriétaire des 40 hectares de vignes depuis 1935, le cru signe un très joli 2018 à la texture délicate et au fruité fin et respecté.
Château Marquis de Terme, margaux 2018, 55 euros
chateau-marquis-de-terme.com

Michel et Dany Rolland, la dernière interview

Michel, Dany, tout commence avec Marcel Dassault…
Michel : Oui, nous avions créé un laboratoire d’analyses œnologiques et le consulting n’existait pas. En 1973, alors que l’on venait juste d’enfiler nos blouses derrière le comptoir, un certain André Vergriette (ancien ingénieur aéronautique nommé par Marcel Dassault à la tête de Château Dassault à Saint-Émilion, NDLR) vient nous voir et nous propose de travailler ensemble. Il me confie ne rien connaître à la vinification. J’aurais pu être honnête et lui répondre « moi non plus », j’ai préféré ne rien dire. Pour ce tout premier client, j’ai offert le service ne sachant pas encore réellement définir ni l’activité de consultant ni mes capacités en la matière. En principe, nous n’allions pas chez les clients sauf en cas de catastrophe, exception faite du château Dassault dans lequel j’ai commencé à aller régulièrement. Je connais d’ailleurs les trois générations qui se sont succédé au poste de maître de chai, du grand-père en 1973 au petit-fils qui occupe ce siège aujourd’hui (Marcel, Serge et Laurent Dassault, NDLR). Il a donc fallu inventer ce métier. À nos débuts, les propriétaires ne connaissaient pas cette discipline et ne voyaient donc pas l’intérêt de venir nous consulter.

Dany : Ce métier n’existait ni dans le droit, ni dans la fiscalité, ni ailleurs. Les gens appelaient lorsqu’ils avaient un problème, il n’y avait pas de suivi régulier.

Michel : Au fil des années, des liens se sont créés avec

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Albert Bichot, des bourgognes à la mer

Si la grande maison beaunoise est enracinée dans son vignoble, elle a aussi le goût du voyage et de l’exploration. Certaines de ses meilleurs bouteilles viennent de faire le tour du monde, pour la bonne cause

Les grands crus de Bourgogne ont-ils le pied marin ? Certes, les terroirs bourguignons sont d’origine marine. Le calcaire est une roche sédimentaire de mer peu profonde. On ne peut pas non plus contester le rôle majeur joué par les bateaux pour répandre les bienfaits de la civilisation du vin, en Méditerranée pendant l’Antiquité, dans l’Atlantique plus récemment pour le développement des vins de Bordeaux, de Porto, etc. Rien ne prédisposait pourtant des magnums de clos-vougeot, corton-charlemagne, vosne-romanée Les Malconsorts et d’autres, tous de la maison Albert Bichot à parcourir 70 000 kilomètres dans la cale d’une goélette d’exploration océanographique. Le voyage a mené les flacons de la Terre de feu, jusqu’à Cancun, en remontant l’Amérique du Sud par sa façade pacifique pour redescendre une nouvelle fois, côté Atlantique, jusqu’à l’Antarctique. L’équipage et sa cargaison – les millésimes 2015 à 2018 – ont essuyé une belle tempête dans la mer de Weddell, dans l’océan Austral, avant de remonter les côtes africaines.

Ballotés en permanence, soumis à des variations de thermomètre allant de près de 30° à des températures à peine positives, que venaient faire ces vins dans cette galère ? Embarquées à Lorient, en décembre 2020, les bouteilles sont rentrées à bon port en octobre 2022. L’idée est née en marge de la vente aux enchères des Hospices de Beaune, édition 2017. La fondation Tara, qui organise des expéditions pour étudier les effets de la crise climatique et écologique sur les océans, est désignée pour bénéficier d’une partie de la vente de la pièce de charité. Le marin Romain Troublé (deux participations à la Coupe de l’America et directeur de la fondation) rencontre Albéric Bichot. Le courant passe. Le négociant entretien depuis longtemps un gout prononcé pour les grands espaces. Lycéen en région parisienne, il a fait la connaissance de Nicolas Vanier, futur cinéaste, écrivain et surtout explorateur, avant de partir, à trois reprises, dans les régions sauvages du grand nord canadien ou de la Terre Adélie.

Pour les deux hommes, le destin des terroirs viticoles et celui des océans ne font qu’un face au changement climatique. « Un réchauffement de l’eau, même de 0,1 degré, à un impact énorme sur les micro-organismes qui s’y trouvent et leur capacité à stocker du carbone », averti Romain Troublé. Le 9 janvier dernier, la maison présentait à la dégustation ces bouteilles voyageuses en les comparant comparer avec celles restées dans ses caves. Plutôt de bonnes surprises. Aucun vin oxydé ou déviant mais une évolution raisonnablement accélérée. Mention spéciale pour le chablis grand cru Moutonne et le vosne-romanée Les Malconsorts. En matière de résilience, les grands terroirs semblent, eux aussi, bénéficier de facultés hors du commun.

Jacques Sallé, l’esprit libre

Jacques Sallé, qui nous a quitté le 10 janvier dernier à l’âge de 73 ans, fit partager avec talent et élégance l’amour des bons vins aux amateurs et aux professionnels dans la période clé des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Il fut d’abord courtier en Angleterre, puis se mit à l’écriture avec des encyclopédies remarquées sous la signature fameuse du Larousse (des vins puis des alcools), et la création pleine de panache de deux beaux magazines, Amphore et Vintage. Avec ce même panache, il décida au tournant du millénaire de mettre en pratique son idée du grand vin : ce fut Silice, une magnifique expression d’une appellation qui lui était chère, Quincy. Un vin pur et droit, portant la minéralité de son nom en symbole d’expression. Là aussi, ce franc-tireur était en avance sur son temps et définissait les canons du vin blanc du XXIe siècle. Au-delà de cette carrière, il y avait l’homme : séduisant, attachant et surtout libre. Au revoir, Jacques, tu nous manqueras. (Photo : presse)

Le mondovino de la semaine #184 tourne à fond

Meilleur sommelier du monde, tous à Paris La Défense Arena • Eminente de retour • Lapin chinois • Demain en canette • Corbières plaisir • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Meilleur sommelier du monde 2023, tous à Paris La Défense Arena

Dimanche 12 février 2023, dans la salle de Paris La Défense Arena, aura lieu la finale du concours ASI du Meilleur sommelier du monde 2023. Dès le 7 février et durant quatre jours d’épreuves, 68 candidats de 65 pays seront en lice pour obtenir le titre suprême. Pascaline Lepeltier (UMOF classe sommellerie 2018, MSF 2018) défendra la France. Le concours est « une occasion rare d’assister à une compétition de grande intensité, dans un cadre d’envergure, mettant en scène des finalistes de talent, des produits authentiques au service de l’excellence professionnelle et des chiffres qui annoncent la dimension de ce concours. C’est plus de 35 000 verres utilisés et près de 10 000 bouteilles servies ». La finale est ouverte au public. On peut désormais réserver ces places dès aujourd’hui pour venir assister à l’événement et encourager Pascaline Lepeltier qui sera soutenue par Benjamin Roffet, chef sommelier du restaurant Le Jules Verne à Paris et Philippe Faure-Brac président de l’Union de la sommellerie française.
Liste des candidats et informations sur asi.info
Réservations sur parisladefense-arena.com (25 euros par personne)

Eminente de retour

Bienvenue à la casa, concentré de l’île de Cuba en plein cœur du Marais et du Paris historique. Après avoir brillamment investi l’hôtel Monte Cristo dans le cinquième arrondissement, la marque de rhum Eminente ouvre les portes d’un nouveau lieu éphémère installé dans le quatrième arrondissement. À partir du 3 février et pour quelques mois, cette maison confidentielle sera un lieu dédié à la gastronomie et à l’art de vivre cubain et le corner store parisien des rhums Eminente. « Nous avons imaginé Casa Eminente dans l’esprit d’une casa particular (maison d’hôtes) entièrement empreinte de la culture cubaine, du rhum à la gastronomie en passant par l’art et la décoration. Le tout, au bout d’une impasse parisienne », explique Camille de Dominicis, cofondatrice d’Eminente. « Les œuvres d’art, créées pour l’occasion par des artistes cubains, témoignent de la richesse du pays », souligne par ailleurs Laura Salas Redondo, curatrice d’art. Au bar, le duo londonien multirécompensé Monica Berg et Alex Kratena a imaginé trois cocktails inédits : Pomelo Daïquiri, Eminente Canchánchara et Eminente sour. Jus de pamplemousse, citron vert, maraschino, marc de café, cordial de bois de cèdre, palette des senteurs de La Havane qui accompagnent le rhum Ambar Claro. Dans l’assiette et pour le plus grand plaisir de nos papilles, le chef Julien Sebbag présentera ses créations. Le taco de daurade sauvage en tartare, gambas snackées et crumble délicieux au café cubain.
Informations et réservations sur casaeminente.com

Dans le verre


Lapin chinois

Dans l’astrologie chinoise, le lapin est un animal porte-bonheur. Il symbolise la chance, l’harmonie, la prospérité et la créativité. Son année débutera le 22 janvier 2023 et pour l’occasion, Phélan-Ségur dévoile un nouvel étui qui habillera château-phélan-ségur et frank-phélan, dans le millésime 2017. Ce millésime est placé sous le signe de la finesse aromatique et de l’élégance.
45 euros sur boutique.phelansegur.com/fr et chez les cavistes

Demain en canette

Que ce soit pour des plaisirs immédiats, entre amis, à la plage, en pique-nique ou dans un festival, cette nouvelle collection signée par Brigitte Després et sa toute jeune start-up La Robe du vin offre une place de choix au vin et une alternative intéressante à d’autres boissons qui sont déjà proposées dans ce type de contenant. « La canette répond à une consommation nomade et éco-responsable. Nos canettes sont 100 % recyclables et nos contenants de 25 cl ludiques et connectés permettent à nos consommateurs de découvrir nos vignerons partenaires. Le QR code au dos de la canette permet de découvrir la provenance du vin complétée par l’interview du vigneron, une immersion dans le domaine et la dégustation de la sommelière accompagnée d’un chef de cuisine qui réalise une recette en accord avec le vin », affirme Brigitte Després, sommelière de formation. Un joli tour de France dans les trois couleurs (Vallée de la Loire, Bordeaux, Sud-Ouest, Provence et Vallée du Rhône).
Disponibles sur larobeduvin.com et chez METRO Île-de-France.

Corbières plaisir

45 % de carignan, 30 % de grenache et 25 % de syrah offrent un bel équilibre à cette nouvelle cuvée signée par les Vignerons de Cascastel. Cette cave coopérative, qui regroupe 130 adhérents pour 750 hectares de vignes situés principalement en terroir d’altitude pour la partie en appellation fitou, est l’une des plus dynamiques et performantes de la région. Ce col-de-roquelongue 2020 est éclatant sur sa jeunesse. Il met en avant un beau fruité et des tannins fondus.
Cascastel, Col-de-roquelongue, corbières 2020, 8 euros

Kylie Minogue, en rose et en Provence

Si la star australienne trône au box-office mondial de la pop, sa marque Kylie Minogue Wines creuse aussi joliment son sillon. En coproduction avec le château Sainte-Roseline, cru classé en côtes-de-provence, elle sort un rosé collector qui a tout pour devenir un hit. Par Béatrice Brasseur, photos Christian Vermaak

Sur son dernier album, elle chante Fine Wine, un titre assez hot qui parle de toutes les bonnes choses de la vie. En trente-cinq ans de carrière, elle a vendu plus de 80 millions de disques. Et deux ans seulement après le lancement de son label de vins, elle a déjà vendu quatre millions de bouteilles. Preuve que ses fans ne boivent pas que ses paroles. Cette mini bombe (1,52 mètre), unstoppable (c’est l’un de ses titres), qui vit à un rythme effréné, se déclare ravie de ce succès, mais également humble. Elle salue « les vignerons extraordinaires » avec lesquels elle travaille. Son portfolio fait le tour du monde en deux gammes, The Signature et The Collection, et huit vins : un prosecco rosé italien, un cava brut bio espagnol, un chardonnay néo-zélandais, un pinot noir australien et, pour la France, un merlot en saint-chinian, un sauvignon blanc en côtes-de-gascogne, un rosé en vin de France et un autre issu d’un cru classé de l’appellation côtes-de-provence.

Aurélie Bertin, propriétaire du château Sainte-Roseline et Kylie Minogue, star mondiale et rosé-lover. Cuvée Kylie Minogue 2021, 28 euros disponible sur : kylieminoguewines.com et sainte-roseline.com

Si Kylie Minogue dit avoir toujours apprécié les bons vins, l’envie de lancer sa gamme date de l’été 2017, alors qu’elle enregistrait un album à Nashville. Le soir, « le rosé était sur toutes les tables », parfait contrefeu à la chaleur étouffante qui régnait dans la ville. L’idée lui vient alors de créer le sien. Une idée en or, comme l’album en question, titré Golden. Trois ans plus tard, le 28 mai 2020, jour de son anniversaire et en plein covid, la marque voit le jour avec la collaboration de l’importateur Paul Schaafsma (Benchmark Drinks). Succès immédiat, son rosé d’entrée de gamme se classe illico numéro un des ventes au Royaume-Uni ! Star oblige, il fallait aussi un cru classé, et c’est Sainte-Roseline, l’un des châteaux les plus convoités de Provence, qu’elle a choisi pour produire ce rosé d’appellation, dans le cadre d’un partenariat de cinq ans avec la propriété.

Evidemment, ce vin est un collector (20 000 bouteilles seulement). « Kylie Minogue sait parfaitement ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas », commente Aurélie Bertin, la propriétaire du château Sainte-Roseline. « Les premiers assemblages que nous lui avons proposés ne lui convenaient pas, trop complexes, alors qu’elle souhaitait quelque chose de plus rond, de plus aromatique et plus fruité, plus glamour. » Sur l’air de sa chanson I guess I like it like that, Kylie Minogue est évidemment en charge du final cut quant aux vins qui portent son nom. Elle est la creative director (directrice de la création) de sa marque, elle goûte et valide les échantillons, elle choisit les bouteilles, les étiquettes et elle ambitionne de devenir « une source fiable de qualité et de valeur ». Elle reconnaît qu’elle n’y connaissait pas grand-chose au début mais qu’il y a toujours quelque chose à apprendre dans tout ce que l’on entreprend.

Et si la pandémie l’a d’abord empêchée de visiter les propriétés qui produisent ses vins, elle s’est rattrapée depuis, en commençant par l’Australie (son pays natal), l’Italie, puis la France en passant trois jours dans l’arrière-pays varois, à Sainte-Roseline, où tout le monde l’a trouvée « très accessible ». Tout de même, de la musique au vin, quel rapport ? Sans doute les deux peuvent-ils apporter, comme le dit l’un de ses tubes, some kind of bliss (une sorte de bonheur). Et puis l’Australienne transforme en or tout ce qu’elle touche. « On vise le meilleur, mais c’est le public qui choisit. Chacun reçoit, goûte à sa manière, un air ou un vin. Il y a aussi des hits évidents, d’autres qui se révèlent avec le temps », estime la star.