Accueil Blog Page 487

Clos Saint-Jacques

Avec 6 hectares 70 ares, c’est à juste titre le plus célèbre des premiers crus de Gevrey en raison de sa situation idéale, au cœur du coteau de la combe d’Orveau, qui explique la régularité vraiment unique du cru. Le raisin y mûrit relativement tard, mais tous les millésimes et les propriétaires qui se sont partagés le lieu-dit après sa réunification, puis sa vente par le comte de Moucheron, ont tous des parcelles qui courent du haut en bas du coteau et donc expriment chacune de façon égale la personnalité du terroir.

Le clos se caractérise par son harmonie, sa finesse et son grain de tannin plus que par ses qualités aromatiques. Il est en ce sens très « chambertin » même si on lui a refusé le statut de grand cru. L’âge seul lui rend vraiment justice et c’est souvent entre quinze en vingt cinq ans qu’il culmine, dépassant même les deux chambertins avant d’être à son tour dépassé par eux.

Michel Bettane

La première Paulée de Beaune, j’y étais

Bourgignons

C’est par un temps froid et sec sous un soleil discret que je suis arrivé au Bastion des Hospices de Beaune, ce bel immeuble du 15e siècle qui est le cadre habituel du dîner de gala de la prestigieuse vente des Hospices de Beaune. Le hasard a voulu que je me trouve, ce dimanche 9 février, à la première Paulée de Beaune au cœur d’un marathon gastronomique et élitique dont j’ignorais l’existence quelques jours auparavant.

C’est le professeur Jacky Rigaux, grand défenseur des vins de terroir, qui m’en a parlé la première fois. Je l’avais contacté pour une interview et comme je partais pour la Bourgogne pour visiter une amie, j’avais l’espoir de pouvoir le rencontrer personnellement. Au téléphone, il m’explique qu’il allait présider la première Paulée de Beaune et m’invite à le rejoindre là bas. Il a juste le temps de me préciser qu’il s’agit d’une sorte de repas traditionnel, avant de raccrocher.

Journaliste brésilienne en France, je me suis précipitée sur internet afin de pallier mon ignorance en la matière. J’essaye toutes les traductions et approximations phonétiques possibles, à commencer par «poulet de Beaune», avant de me rendre compte que cette volaille n’est pas vraiment une spécialité locale, au contraire de sa voisine de Bresse. Quelques minutes plus tard, me voilà renseignée sur le sujet.

La paulée est un repas festif organisé traditionnellement pour clôturer les vendanges. En France, la plus célèbre et ancienne est la Paulée de Mersault qui réunit chaque année dans le château de Meursault les principaux vignerons de l’appellation, leurs clients et des amateurs venus du monde entier. La tradition veut que chaque vigneron amène ses meilleures bouteilles pour partager avec les convives.

En ce qui me concerne, j’ai vu défiler à ma table quelques quarante bouteilles, dont des vins étrangers. J’ai eu la chance d’être assise à la même table que Jacky Rigaux et à côté de Michel Smolarek, président des Sommeliers de Bourgogne, qui prenaient le temps de me donner quelques détails forts intéressants sur les principaux vins qu’on dégustait.

Des vins de Bourgogne, notre table a particulièrement apprécié le très bon clos-de-la-chatenière 2011 de Henry Lamy (saint-aubin 1er cru), le vigne-de-l’enfant-jésus 1999 de Bouchard Père et Fils (beaune 1er cru), le clos-des-mouches 2011 et les-montrevenots 2011 d’Aleth Girardin, les-corvées 2009 du domaine Chevalier (ladoix 1er cru), aux-cheseaux 1999, du domaine Arlaud (morey-saint-denis 1er Cru), le clos-des-chouchereaux 2004, de Louis Jadot; et l’élégant batard-montrachet 2011, du domaine Duvernay.

Environ 120 personnes ont participés à ce premier rendez-vous à Beaune. Les invités entonnaient les « chansons à boire » lancées par Les Joyeux Bourguignons avec enthousiasme tandis que l’artiste Christian Legal s’amusait à imiter quelques personnalités du monde politique et sportif. Le déjeuner a commencé vers 13 h 30 et les moins courageux, dont je faisais partie, ont quitté la table vers 17 h.

La confrérie de Saint-Denis, crée il y a environ 1 an, a profité de l’occasion pour introniser trois personnalités bourguignonnes : le président du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), Claude Chevalier, le président de l’ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail ) régional, Alain Guiot et Marc Gantier, du restaurant Caveaux des Arches.

André Deyrieux, responsable de Wine Tourism France, a remis le prix de l’œnotourisme de l’année aux Automnales de Pommard, manifestation œno-ludique créée pour promouvoir les vins de l’appellation. La Paulée de Beaune a été clôturée par une présentation de vols de rapaces, proposée par l’association Les Chouettes du cœur.

Le président de la toute jeune Association de la Paulée de Beaune, Pierre-Olivier Coron, m’a expliqué qu’il a voulu créer cette manifestation car il lui semblait « inimaginable de ne pas avoir un évènement convivial, ouvert à tous autour des climats de Beaune ». Selon lui, la prochaine Paulée se tiendra en octobre et une autre manifestation sera créée en février ou mars sur le thème du printemps qui arrive.

Cette première Paulée de Beaune n’a certainement pas le même glamour que sa cousine de Meursault, mais ce n’était pas non plus l’objectif. « L’intérêt est de rassembler autour d’une expérience festive les personnes qui ont envie de glorifier le vin », affirmait Jacky Rigaux à Beaune.

Ana Carolina Dani

Lafaurie-Peyraguey, un passionné remplace un investisseur institutionnel

C’est encore un château du Sauternais qui change de mains. C’est normal, la production de grands sauternes est un sacerdoce financier qui n’est pas reconnu par le marché et les familles en place, à bout d’arguments, cèdent peu à peu leurs domaines à de plus brillants opérateurs, c’était le cas il y a peu avec Clos Haut-Peyraguey repris par un grand pro du vin haut de gamme, Bernard Magrez. Là, c’est différent. Le cru appartenait à un zinzin, investisseur institutionnel, une filiale de GDF-Suez qui, sans doute surpris par les difficultés inhérentes à ce type de vin, a cédé le Château Lafaurie-Peyraguey à…lire la suite

Pas de mystère à Guiraud

guiraud11
À Darwin, le nouveau lieu hype de l’économie créative et du développement durable à Bordeaux, en déambulant un verre de Guiraud, Petit Guiraud (le second vin) ou G de Guiraud (le blanc sec) à la main, négociants et courtiers récitaient sans peine leur Baudelaire. « La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ; l’homme y passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers ». Les piliers de la halle Darwin s’animaient d’une œuvre éphémère, les images projetées d’Olivier Crouzel, la vigne, les ceps, le sol enherbé, les gestes du vigneron, filmés à château Guiraud pendant 8 mois l’an dernier. « Je me suis largement inspiré des paroles de Xavier Planty, qui m’ont permis de prendre conscience que l’homme peut vivre en symbiose avec la nature, que les erreurs passées peuvent être réparées », explique l’artiste.

« Le mystère Guiraud », c’était le nom de la soirée. Mystères, symboles, et stratégie. Darwin, donc. Une ancienne caserne rebaptisée en référence au naturaliste (« les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes mais celles qui s’adaptent le mieux au changement ») et qui abrite aujourd’hui une centaine d’entreprises éco-responsables, métamorphosant les lieux, les usages, l’esprit… Comme – voilà, on y vient – Xavier Planty à Château Guiraud. En 1996, il initie le passage au bio du vignoble, de 15 hectares la première année à la totalité des 128 hectares aujourd’hui. Le mystère Guiraud alors ? « C’est celui de la nature et de son équilibre, respecté, retrouvé, préservé. En trente ans d’expérimentations, nous avons complètement restauré le biotope de Guiraud. Nous avons favorisé la biodiversité, réenherbé, planté six kilomètres de haies, nous n’utilisons plus d’insecticides depuis 2004, les sols revivent, le vignoble est régénéré ».

Copropriétaire avec Stephan von Neipperg, Robert Peugeot et Olivier Bernard, Xavier Planty ne fait pas mystère de sa satisfaction. « Guiraud a été le premier en 2011 et reste aujourd’hui le seul 1er grand cru classé de 1855 certifié en agriculture biologique. Nous sommes l’un des rares châteaux à avoir créé son propre conservatoire des cépages et nous produisons nos propres plants de sémillon et sauvignon. Ce millésime 2011, j’en suis particulièrement fier : c’est mon premier totalement bio, issu de vignes replantées il y a 15 ans, et le premier de la propriété certifié bio.
Il est très très bien accueilli
».

Cela valait bien une nouvelle étiquette, sobre et chic, plus symbolique que mystérieuse : « le noir mat, profond, puissant, insondable… , et l’or luxueux, évoquant la couleur du sauternes, et qui rend hommage au premier métier de Pierre Guiraud, orfèvre », commente Xavier Planty. Un orfèvre lui aussi, en pureté, fraîcheur et légèreté, qualités ciselées pour séduire de nouveaux consommateurs : « Parmi eux, 35% de femmes, 35% de moins de 40 ans. C’est très encourageant pour nous ». L’arrivée d’investisseurs dans l’appellation – Bernard Magrez à Clos Haut Peyraguey et de Silvio Denz à Lafaurie Peyraguey – est jugée positive : « C’est une nouvelle dynamique qui s’installe. Ces hommes ont prouvé qu’ils savaient faire du vin, estime Planty. Et le vendre! »

Thème de la soirée, mais aussi nom du film réalisé par The Willis Willis, retrouvez ci-dessous le court métrage
Le mystère Guiraud.

Paz Berri

Vin et champagne, une diffusion commune



CVHDiffusion2

Propriétaire de Château La Verrerie (AOP Luberon) depuis 1981 et de la Maison de champagne Charles Heidsieck depuis 2011, le groupe EPI vient de les doter d’une structure de distribution commune, baptisée CVH Diffusion,
dont la mission est d’assurer la commercialisation et la promotion de ces deux marques sur le marché français.
Une équipe dédiée a été placée sous la houlette des responsables de ces deux Maisons, Olivier Adnot pour Château La Verrerie et Stephen Leroux pour Charles Heidsieck. Antoine Tremel, ancien directeur commercial
de Château La Verrerie est nommé directeur commercial de CVH Diffusion pour l’ensemble du portefeuille.

La force de vente directe à Paris et en région parisienne est assortie d’un réseau d’agents commerciaux déployés sur l’ensemble du territoire. Enfin, l’équipe « Service Clients » de Château La Verrerie, basée au siège social de Puget-sur-Durance, gérera désormais tous les clients de CVH Diffusion au titre des deux Maisons (prise de commandes, livraison, facturation, etc.). « Etre au plus près de nos clients afin d’assurer avec eux la bonne réalisation de nos ambitions communes », c’est le souhait de Christopher Descours, le président du groupe EPI,
qui a également déclaré que « cette création d’entreprise, en 2014, est une preuve supplémentaire de notre engagement à long terme et de notre confiance dans le potentiel de développement qualitatif de nos marques
et de nos vins.
 »

Le meilleur de la Loire



Capture d’écran 2014-02-09 à 23.33.41
Organisé par Angers Expo Congrès, le Salon des vins de Loire qui s’est tenu la semaine dernière a accueilli entre 8 500 et 9 000 visiteurs professionnels venus de France comme de l’étranger. Une fréquentation en légère hausse par rapport à l’année précédente pour la 28e édition de ce rendez-vous d’affaires auquel une nouvelle énergie a été insufflée via une cible plus internationale et de nouveaux outils numériques. Parmi ses axes de développement prioritaires figurait l’accroissement de la notoriété des vins ligériens sur le marché mondial, l’une des vocations du salon étant d’y accompagner les opérateurs. Les interprofessions et les deux régions (Centre et Pays de Loire) s’investissent d’ailleurs dans le développement du salon à l’export. 


Les régions ont également renforcé leurs actions en mettant en place des « missions acheteurs ». Ainsi, en amont du salon, des acheteurs américains, danois, japonais et brésiliens ont été accueillis dans le vignoble où ils ont pu rencontrer des opérateurs du Val de Loire. Ces mêmes acheteurs ont ensuite poursuivi leurs découvertes sur le salon et ont participé au concours des Ligers, dont les résultats sont visibles ici. Parmi eux, Naoto Uchiike, caviste
à Tokyo, a déclaré que ces visites du vignoble avaient été une belle expérience. « J’ai pu mettre en relation le terroir et les vins, j’ai aujourd’hui une image plus précise du vignoble ligérien. La Loire est une région que j’affectionne pour la finesse et l’élégance de ses vins, ils sont particulièrement appréciés des consommateurs au Japon car ils accompagnent parfaitement notre cuisine de ménage. »

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?



grignan



Demain, l’office de tourisme du Pays de Grignan et les vignerons de Grignan les Adhémar accueilleront les visiteurs dans le cadre de l’édition 2014 des Rencontres du Livre de la Truffe et du Vin, auxquelles participent des libraires et des restaurateurs. Le programme complet de cette journée qui fera la part belle à la culture en général et à la gastronomie et au vin en particulier est à découvrir ici. Une conférence gratuite du géologue spécialiste de la Vallée du Rhône, Georges Truc, qui travaille en ce moment sur le terroir de Vacqueyras aura lieu à 11h à la galerie des Adhémar du château de Grignan. Après deux autres interventions, consacrées à la truffe, Jean-François Mesplède, directeur du guide Michelin France jusqu’en 2009, conclura ce cycle en animant une conférence (toujours gratuite) consacrée à la gastronomie. Renseignements et réservation auprès de l’office de tourisme au 04 75 46 56 75.


Après la Paulée de Meursault, le Chapitre du Clos de Vougeot et le vente des Hospices de Beaune, un nouvel événement bourguignon sera inauguré dimanche à Beaune, où se tiendra pour la première fois une paulée (pour en apprendre plus sur ce traditionnel repas issu des réjouissances de fin de vendanges, on clique ). Les bénéfices de cette première Paulée de Beaune seront reversés à l’association Les Papillons Blancs, déjà concernée lors de la vente des Hospices. Michel Smolarek, président des Sommeliers de Bourgogne fera une intervention et la confrérie Saint-Denis procédera a des intronisations. Enfin, ce rendez-vous sera également l’occasion pour le responsable du web magazine Wine Tourism in France, André Deyrieux, de remettre son Prix de l’Oenotouriste de l’année. Ce repas sera retransmis sur Edonys TV.


Du côté de Saint-Emilion, il sera également question de truffe. Le château de Ferrand, grand cru classé distingué par l’INAO en 2012 et récipiendaire d’un Best of Wine Tourisme 2014 (catégorie « Découverte & Innovation »), en a fait son invitée de l’hiver. Jusqu’au mois de mars, trois formules gastronomiques sont proposées par le sommelier des lieux et le trufficulteur Michel Baraton. L’Entremet 100% Truffe a été conçu comme un instant de gourmandise incomparable (66 € par personne), le Menu 100% Truffe est entièrement consacré au diamant noir (138 € par personne) et la Grande Verticale 100% Truffe est accordée à une verticale des vins de la propriété (160 € par personne). Trois bonnes raisons, et il y en a bien d’autres, d’aller visiter ce bel endroit qui est l’une des plus anciennes propriétés de l’appellation.


chateauferrand

Roederer confirme à Bordeaux

Copropriétaire à hauteur de 51% du négociant bordelais Descaves, le groupe familial Louis Roederer annonce une montée au capital importante lui permettant de devenir largement majoritaire dans le contrôle du négoce bordelais. Déjà minoritaire lors du rachat, suite au décès de Jeanne Descaves en 1999, la famille Moueix, par le biais du groupe Duclot, conserve cependant une participation.
Fondé en 1869, Descaves est un négociant historique et majeur de la Place de Bordeaux. La Maison est réputée pour son savoir-faire et son immense catalogue. Le négociant propose des millésimes allant de 1875 aux dernières allocations, de la demi-bouteille (37,5 cl) à l’impériale (6 l).

Coïncidence ? Conséquence ? Ce montage financier est en tout cas suivi cette semaine par l’annonce du départ de la directrice générale de la maison Descaves, Ariane Khaida, qui prendra la tête du groupe Duclot début mars. Elle sera remplacée par Laurent Elichondoborde, arrivé au sein de la Maison bordelaise en fin d’année dernière.

La famille champenoise est déjà bien installée en Gironde puisque qu’elle est également propriétaire du Château Pichon-Longueville Comtesse-de-Lalande à Pauillac ainsi que des châteaux de Pez et Haut-Beauséjour à Saint-Estèphe.

Gevrey-Chambertin, le laboratoire des grands crus

MyBettaneDesseauve ouvre aujourd’hui un grand feuilleton qui passera en revue les principales appellations françaises. Au programme : la nature de ces terroirs, le type de vin qu’ils produisent et les producteurs qui les vinifient.

Les neuf grands crus de Gevrey-Chambertin forment un magnifique ensemble de 87 hectares de vignes dans la continuité directe des premiers et grands crus de Morey-Saint-Denis, à l’entrée sud du village de Gevrey, des deux côtés de la route dite des grands crus qui se trouve un peu au dessus de la nationale 74. A l’extrême sud du grand cru Mazoyères, la vigne descend même jusqu’à la nationale, exactement comme au bas du clos de Vougeot.

Lors de la création des appellations d’origine, les sept climats de Chapelle, Charmes, Griotte, Latricières, Mazis, Mazoyères et Ruchottes ont eu le droit de faire suivre leur nom de celui mythique de Chambertin, cœur de l’ensemble et, de l’avis unanime, producteur des vins les plus accomplis.

A l’échelle du grand monde, 87 hectares ce n’est pas beaucoup, mais à l’échelle lilliputienne de la côte de Nuits, c’est considérable. À titre de comparaison, le « monumental » clos de Vougeot ne couvre qu’un peu plus de 50 hectares et les joyaux de la couronne de Vosne-Romanée, la Romanée-Conti et ses pairs, moins de 20.

L’extrême morcellement de la propriété (plus de quarante propriétaires rien que pour le Chambertin et le clos de Bèze) forme en effet une étonnante marqueterie dont les morceaux les plus petits atteignent à peine un dixième d’ouvrée, 40 mètres carrés, et le plus gros, dans la partie haute des Charmes, absolument seul de cette taille, trois hectares.

C’est donc souvent avec les vins de ces neufs lieux-dits classés grands crus que l’amateur fait connaissance avec l’élite de la Bourgogne. Pour peu qu’il persévère, il sera étonné de l’extraordinaire diversité offerte par ces crus qui semblent à première vue très similaires par l’exposition, l’apparence du sol, la pente et surtout leur proximité. Ils sont tous voisins.

Avec un peu d’expérience il notera d’abord les différences liées au travail humain dans la conduite des vignes et le travail du sol. Et s’il commence à se promener dans les vignes il se rendra compte d’une non moins étonnante diversité de texture et de profondeur dans le sol lui même et, plus surprenant encore, dans chaque micro-climat. Michel Bettane

Découvrez les Grands Crus de Gevrey-Chambertin :
Chambertin
Chambertin-Clos de Bèze
Mazis-Chambertin
Latricières-Chambertin
Griotte-Chambertin
Chapelle-Chambertin
Ruchottes-Chambertin
Charmes-Chambertin
Mazoyères-Chambertin

Griotte-Chambertin

griotte-chambertin

Ce tout petit cru (2 ha 69 a) se situe immédiatement sous le clos de Bèze, pratiquement à l’endroit où il jouxte le Chambertin. La pente y est très accidentée et le micro climat est sans doute le plus chaud des grands crus, avec une avance de maturité du raisin de cinq à six jours par rapport au Chambertin.

La parcelle, ayant longtemps appartenu à la commune de Gevrey et aujourd’hui propriété du domaine Joseph Drouhin, a subi un remodelage non négligeable lors de sa plantation, rendue nécessaire par les méfaits de l’érosion.

Partout ailleurs, de nombreux cailloux fixent la chaleur du jour comme dans la partie basse des Charmes-Chambertin et le raisin y gagne un petit supplément de maturité de ses peaux ce qui explique la suavité de texture propre au cru et qui le rend beaucoup plus « féminin » que le Chambertin, si l’on peut dire.

Le nom du cru dans son orthographe actuelle (il devrait sans doute s’épeler Criottes ou Cruots, ce qui veut dire terre caillouteuse et calcaire) correspond pourtant étonnamment à son arôme principal.

Michel Bettane
Crédit photo : BIVB / MONNIER H.