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Des châteauneuf-du-pape et quoi ?

Après une courte pause, Antoine Pétrus retrouve le plaisir gourmand de nous recommander ses idées, découvertes, enthousiasmes. Cette fois, il s’est concentré sur ce qu’il aime tant, les vins de Châteauneuf-du-Pape


Cet article est paru dans En Magnum #28. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Grand spécialiste de la région, Antoine nous emmène sur les traces de quelques bouteilles irremplaçables, celles qui comptent dans son panthéon personnel. Pas moins de huit cuvées pour une gastronomie réalisable en cette fin d’été.
La cuvée Le Grand Pin Chapelle St Theodoric 2017 rouge est issue d’un partenariat entre le domaine de Cristia à Courthézon et son importateur américain. Antoine Pétrus parle d’un très beau terroir et d’un vin « aux tannins très doux, déliés, poudrés ».
Cuvée Raisins Bleus 2017 rouge du domaine Eddie Féraud. Pour Antoine, c’est l’avenir de Châteauneuf. Yannick, le fils d’Eddie, est un garçon aux yeux bleus qui dispose d’un terroir d’altitude entre Rayas et Vaudieu. « Il travaille en vendanges entières avec une grande sensibilité de vinificateur. » Vite, il faut aller voir.
Pour une fois, un vin « nature » (sans soufre ajouté), la cuvée Grandeur Nature 2021 du château de La Font du Loup. « D’une parcelle plein nord, ils sortent un vin d’une grande cohérence nez-bouche, ce qui manque le plus souvent aux vins nature. C’est très réussi, cette unité du vin. »
En vin de France et en biodynamie, la cuvée Biotifulfox de la famille Coulon, un assemblage de grenache, syrah et carignan somme toute assez classique. Ce qui l’est moins, c’est qu’il s’agit aussi d’un assemblage de millésimes. « Il coûte environ dix euros la bouteille. C’est important ces vins-là. Ce sont les Coulon du château Beaurenard qui font ce vin. Là, j’ai tout dit. »
La cuvée de châteauneuf blanc Le Secret 2020 du domaine du Banneret. « Un vin d’allonge et de droiture, dans un bon compromis acides-amers survolé par des arômes d’anis, de pêche blanche, de jasmin », et qui nous arrive d’un domaine qui pousse fort.
Sur un des sols les plus raffinés de Châteauneuf-du-Pape, la cuvée Les Safres 2019 rouge du domaine Le Clos du Caillou, dont la notoriété grimpe de semaine en semaine. Antoine : « Même sur un millésime chaud, on peut trouver du raffinement, de la délicatesse, de l’allonge ». La preuve par le Caillou.
Rouge encore avec le châteuneuf-du-pape Cuvée Spéciale 2018, millésime froid, de Tardieu-Laurent. Michel Tardieu dans ses œuvres. « Rendons hommage à ce négociant à l’expérience immense qui fait toujours preuve de la plus grande des exigences. Plus que de l’élevage, c’est de l’affinage. » Une signature qui ne déçoit jamais.
Finissons avec un côtes-du-rhône rouge, Lieu-dit Clavin 2019 du domaine de la Vieille Julienne. À entendre Antoine Pétrus, on comprend que c’est une bonne affaire. « C’est un châteauneuf déclassé qui sent le kirsch, le havane, le poivre blanc, avec une pulpe incroyable comme les châteauneuf d’antan. » 21 euros, c’est abordable pour une telle promesse.
Et quoi ?
À des vins de Provence occidentale, donnons une gastronomie du même métal. « Une salade des dernières tomates de la saison avec des figues, un filet de vinaigre balsamique, du parmesan. Suivi d’un canard aux épices ou même d’un rouget avec une caponata d’aubergines et ses olives. » On voit tout de suite qu’Antoine a officié avec les meilleurs cuisiniers.

Le mondovino de la semaine #183 tourne à fond

L’Alsace responsable • Hennessy embarque • Ayala réinventée • Chaque jour du nouveau, en voici trois

Dans le vignoble


L’Alsace responsable

En réponse au concept infantilisant dry january – une idée anglaise –, le vignoble alsacien est le premier à lancer une campagne sur la consommation responsable intitulée « Tant de personnalité(s), en responsabilité ! ». Une idée originale et des slogans intelligents :
« Si nos vins sont conçus avec finesse, ce n’est pas pour les boire avec excès. »
« Si nos vins sont si nets, ce n’est pas pour les voir en flou. »
« Si on a 51 grands crus, ce n’est pas pour les boire dans la même soirée. »
« Si nos vins sont si uniques, ce n’est pas pour les voir en double. »

© david atlan

Hennessy embarque

Après plus de sept ans de travaux au Terminal 1 de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, l’ouverture de la nouvelle boutique Hennessy marque le renouveau de ce bâtiment de 36 000 m2 qui accueillera désormais une cinquantaine de compagnies aériennes. « Hennessy est fière d’inaugurer sa nouvelle boutique au cœur du Terminal 1 de Paris-Charles-de-Gaulle. Nous nous engageons à développer l’expérience des clients en mettant en avant le savoir-faire français dans un environnement consacré à la fabrication du cognac, qui présente des assemblages remarquables », a déclaré Laurent Boillot, président-directeur général de la maison. La boutique proposera une large gamme de cognacs ainsi que des éditions spéciales. Chaque mois, cet espace proposera aussi des ateliers de mixologie.

Plus d’informations sur www.hennessy.com

Ayala réinventée

Cette maison historique, née à Aÿ en 1860, se réinvente avec un projet qui s’inscrit dans une démarche environnementale tout en réaffirmant ses fondamentaux : excellence, pureté, droiture. « Pas moins de 18 projets RSE animent la Maison, de la conversion bio du vignoble Ayala en exploitation en passant par les packagings durables et la transmission des savoir-faire. La bouteille et les étuis sont 100 % recyclables et proviennent de France dans un rayon de 350 km autour de la maison (hors bouchons liège) ».

Nouvel habillage aussi pour des champagnes d’esthètes où le chardonnay tend vers l’élégance et la fraîcheur, axés aussi sur des faibles dosages. « L’ensemble de la gamme est désormais en bouteille propriétaire, à la fois plus premium, avec une identité visuelle revue, mais aussi plus qualitative pour l’épanouissement du vin en bouteille ».

Et nouvel assemblage pour la cuvée brut majeur. « Le chardonnay passe de 45 % à 55 %. Une proportion de vins de réserve plus importante. Un dosage faible à 6 g/L ».

Plus d’informations sur champagne-ayala.fr

Depuis 2004, Bettane+Desseauve révèle le génie des vins. Belle année 2023

Production : Jéroboam
Montage : Lucas Chaunay

Voix :
Avec la participation amicale de
Olivier Bernard
Bertrand Lhôpital
Didier Séguier
Frederic Weber
Lalou Bize-Leroy
Laurent Brusset
Marcel Richaud
Corinne Couturier
Madeline Ferrand
Georges Truc
Vitalie Taittinger
Thierry Desseauve
Michel Bettane
Louis-Victor Charvet

Archives :
Fabrice Leseigneur
Domaine William Fèvre
Domaine de Chevalier
Champagne Telmont
Domaine Bouchard Père & Fils
Domaine Smith Haut Lafitte
Champagne Philipponnat
Champagne Taittinger

Morey-Saint-Denis. L’autre Nuits, en plein jour


Cet article est paru dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2023. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou en librairie


Entre Gevrey-Chambertin et Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis accusait un léger déficit de « fashion ». Tout s’arrange

Vignoble de la côte de Nuits situé entre les villages réputés de Gevrey-Chambertin et de Chambolle-Musigny, on pourrait imaginer que le village de Morey-Saint-Denis assemble les qualités de ces deux prestigieuses appellations. Il n’en est rien. Le style spécifique de ses vins est assez différent de ceux des crus voisins. Les gevrey-chambertin proposent souvent des expressions aromatiques intenses autour des fruits plutôt rouges. Les morey-saint-denis, davantage orientés vers les fruits noirs, sont un peu plus terriens et puissants que les chambolle-musigny. Bien sûr, cette généralité comporte mille exceptions en fonction des expositions, des pratiques culturales et de vinification. Difficile donc de définir en quelques mots ces vins d’appellations aussi complexes et passionnantes.

Dans l’ombre des voisins
L’appellation morey-saint-denis n’a pas la même notoriété que gevrey ou chambolle. Cette réputation moindre ne s’explique pas seulement par la taille du vignoble : 147 hectares contre 520 à Gevrey, mais Chambolle n’en compte que 170. Certes, Gevrey compte neuf grands crus, Morey peut s’appuyer sur cinq et Chambolle n’en compte que deux (dont les bonnes mares, partagées avec Morey). Réputés depuis des siècles, les noms de chambertin et musigny sont simplement ancrés avec davantage de force dans l’imaginaire collectif des amateurs que ne le sont les grands crus de Morey. L’histoire explique en partie cette relative méconnaissance. Avant la reconnaissance des appellations d’origine, la commercialisation des vins de Bourgogne se faisait essentiellement par le négoce. Celui-ci repliait assez systématiquement les vins de Morey sous l’une ou l’autre des appellations voisines, ce qui n’a pas œuvré à la notoriété du cru auprès du public. Et puis la célébrité ne se décrète pas en un jour. Malgré la reconnaissance officielle en tant qu’AOC en 1936, un morey se vendait encore à un prix inférieur de moitié à celui d’un gevrey il y a une cinquantaine d’années. Ce différentiel s’est aujourd’hui considérablement réduit.

Morey devient Morey-Saint-Denis
Sous Louis-Philippe, au début du XIXe siècle, le maire de Gevrey rebaptise sa commune, accolant le nom du célèbre grand cru de Chambertin à celui du village. D’autres adoptent l’idée. Aloxe avec le cru corton, Vosne avec romanée, Chambolle avec musigny, Puligny et Chassagne avec montrachet. Ce n’est qu’en 1927, après de longues délibérations du conseil de la commune, que Morey devient Morey-Saint-Denis. Le projet “Morey-Chambertin” avait essuyé le refus des voisins de Gevrey et les propositions “Morey-Tart” et “Morey-Lambrays” n’avaient pas convaincu les vignerons. Ces deux clos, en monopole ou quasi-monopole, ne les représentaient pas. Le grand cru bonnes mares, essentiellement situé à Chambolle, ne convenait pas non plus. Restait La Roche ou Saint-Denis. Ce dernier s’imposa finalement malgré l’opposition des anticléricaux.

Quel terroir, quel vignoble
Face au soleil levant, l’implantation du vignoble est très favorable à la culture de la vigne. L’exposition plein est le protège des vents d’ouest et permet un réchauffement rapide dès le petit matin. Le village de Morey-Saint-Denis se situe à l’entrée de deux vallées sèches qui génèrent des entrées d’air frais, la combe Grisard et la combe de Morey. Le climat est de type océanique tempéré avec des influences continentales et méridionales via le canal Rhône-Saône. Les températures sont plutôt fraîches avec une moyenne annuelle de 10,5 degrés. L’organisation des climats et des parcelles, aussi bien en appellation communale que pour les premiers et grands crus, peut être considérée comme un modèle du genre, faites de bandes assez uniformes nord-sud. En pied de coteau, on trouve les vignobles en appellation régionale bourgogne, entre 225 et 240 mètres d’altitude, plantés sur de faibles pentes. Dès que le coteau suit une pente de 3 à 5 %, entre 240 et 260 mètres d’altitude, l’appellation communale s’impose sur une large bande de vignes. Viennent ensuite les premiers crus, situés entre 260 et 275 mètres. Les grands crus sont implantés entre 270 et 320 mètres d’altitude, là où la pente augmente entre 5 et 25 %. Une nouvelle bande de premiers crus et d’appellation communale les surplombe entre 300 et 375 mètres, avec des pentes qui approchent parfois 20 %. Ce découpage en bandes assez homogènes pourrait impliquer une uniformité de goût dans les vins en fonction de l’implantation des vignes sur le coteau. La réalité est plus complexe. Les deux combes perpendiculaires au vignoble font varier l’exposition des vignes du nord-est au sud-est et génèrent des entrées d’air frais qui modifient le caractère de chaque parcelle et de leurs raisins.

Droit du sol
Le sol dominant de l’appellation communale morey-saint-denis est calcaire et argilo-calcaire, issus du Jurassique moyen. On retrouve au nord, en bas du coteau, des sols de marnes assez profonds. Plus au centre de cette zone, sur un cône de déjection, les sols très caillouteux permettent un drainage naturel bien adapté à la vigne. La partie la plus au sud est constituée de débris caillouteux et de marnes plus jeunes d’un point de vue géologique que celles de la partie nord. Les vignes en appellation communale, au-dessus des grands et premiers crus, sont plantées sur des sols peu profonds, calcaires et très pierreux. Les premiers crus de la partie nord de l’appellation (Charmes, Cheseaux ou Clos des Ormes) reposent sur des sols peu épais, argileux et caillouteux. Au centre (La Riotte, Les Blanchards), on retrouve les mêmes débris caillouteux qu’en appellation communale. Au sud (Les Ruchots, La Bussière), on trouve des calcaires mêlés avec des oolithes ferrugineux. La bande de terre nord-sud qui porte les grands crus repose sur des marnes et des calcaires qui donnent aux vins de la complexité, de la puissance et de l’intensité. Au-dessus des grands crus, la pente est marquée et le coteau monte plus haut qu’à Gevrey-Chambertin, jusqu’à 350 mètres. Le sol est constitué de calcaires et d’éboulis qui proviennent de l’érosion pendant l’ère quaternaire. Les premiers crus y sont moins puissants qu’en partie basse du coteau mais peuvent afficher une réelle élégance.

Les meilleurs premiers crus
On peut les caractériser selon leur situation dans le village. Au nord, en haut de coteau, Les Chaffots, Les Genavrières et Monts Luisants culminent à 330 mètres. La proximité de la combe de Morey apporte de la fraîcheur et donne aux vins des capacités de garde très importantes. Par dérogation, les blancs des Monts Luisants du domaine Ponsot sont issus de vignes d’aligoté. En pied de coteau, Chenevery, La Riotte, Les Blanchards, Clos Sorbé et Les Sorbès sont autant de climats donnant des vins gourmands, fruités et colorés et, probablement, l’expression la plus singulière de Morey. Au sud du village, Les Ruchots et La Bussière sont posés sur des terres plus profondes, sableuses, et s’apparentent aux chambolles qu’ils jouxtent. Les premiers crus perçus comme les plus qualitatifs lors de nos dégustations sont Les Charrières, La Bussière, Monts Luisants, Les Sorbès, La Riotte, Aux Cheseaux et Les Chaffots. Les Faconnières, Clos des Ormes, Les Millandes, Les Ruchots, Les Blanchards et Les Chenevery sont également de très bon niveau. À noter que le climat Très Girard, proche de l’hôtel du même nom, n’est classé qu’en appellation communale, mais Cécile Tremblay en propose une cuvée qui n’a rien à envier aux premiers crus installés.

Les grands crus
Avec le clos de la Roche, le clos Saint-Denis, le clos des Lambrays et le clos de Tart, le village compte le plus grand nombre de clos classés en grand cru parmi toutes les communes viticoles de Bourgogne.

Clos de la Roche (16,90 hectares)
Il est exploité par une vingtaine de producteurs. C’est aujourd’hui le plus important en surface des grands crus du village. Il ne couvrait que 4,67 hectares au XIXe siècle avant des ajouts successifs qui ont permis son agrandissement, non classés en première cuvée par le docteur Lavalle dans son fameux Classement des vins de Bourgogne de 1855, ouvrage toujours brillant et pertinent. Le clos-de-la-roche se remarque par ses caractéristiques minérales affirmées, sa sensation très terrienne et une ampleur supérieure à celle du clos-saint-denis voisin, avec cependant moins de longueur absolue.
Meilleurs producteurs : Arlaud ; Armand Rousseau ; Castagnier ; Chantal Rémy ; David Duband ; Domaine de la Pousse d’Or ; Domaines Albert Bichot ; Dominique Laurent ; Hubert et Laurent Lignier ; Jean-Claude Boisset ; Leroy ; Louis Jadot ; Michel Magnien ; Philippe et Vincent Lecheneaut ; Ponsot ; Virgile Lignier-Michelot.

Clos Saint-Denis (6,62 hectares)
Il a commencé à être planté au XIe siècle par les moines du chapitre de Vergy. Le plus petit des grands crus de Morey-Saint-Denis ne comptait que 2,12 hectares au milieu du XIXe siècle avant d’être agrandi avec des lieux-dits périphériques. Il donne un vin plus tonique que le clos-de-la-roche, plus en longueur qu’en épaisseur, toujours très raffiné et de grande garde.
Meilleurs producteurs : Amiot-Servelle ; Arlaud ; Bertagna ; Castagnier ; Dujac ; Heresztyn-Mazzini ; Laurent Ponsot ; Louis Jadot ; Marchand-Tawse ; Philippe Charlopin-Parizot ; Ponsot, Stéphane Magnien.

Clos des Lambrays (8,84 hectares)
Si son origine remonte à 1365, il n’a été classé grand cru qu’en 1981 en raison du désintérêt de sa propriétaire de l’époque lors des décisions de classement de l’Inao au milieu du XXe siècle. Il appartient aujourd’hui au groupe LVMH à l’exception d’une micro-parcelle. Elle est la propriété du domaine Taupenot-Merme qui en tire un peu plus d’une pièce chaque année. Le clos-des-lambrays est un vin d’une grande noblesse et d’une complexité rare au vieillissement. L’arrivée en 2019 du régisseur Jacques Devauges (ex-Clos de Tart) devrait encore faire progresser ce cru magique.

Clos de Tart (7,53 hectares)
Les moniales de Notre-Dame de Tart ont acquis une petite vigne au XIIe siècle. Passé de 6,17 hectares à sa surface actuelle, ce clos a la particularité d’avoir été planté dans un axe nord-sud selon les courbes de niveau et non en descendant la pente, ce qui le rend compliqué à travailler à cause des dévers, mais ce qui permet une maturation optimale des raisins. À son meilleur, il peut cumuler finesse superlative et puissance et c’est un vin de grande garde. Il a été racheté par la famille Pinault en 2017. Depuis cette reprise, ce domaine ne souhaite pas participer à nos dégustations comparatives. Nous ne pouvons donc pas faire un point précis sur son évolution récente.

Les Bonnes Mares (15,06 hectares)
Ce grand cru est à cheval sur Morey-Saint-Denis (1,52 hectares) et Chambolle-Musigny pour sa plus grande partie. Son nom pourrait venir des bonnes mères, les religieuses de Notre-Dame de Tart. Il est exploité par plus d’une vingtaine de producteurs. Le style terrien des vins diverge beaucoup d’un vigneron à l’autre. Celui de Bruno Clair, qui exploite toute la partie de Morey-Saint-Denis, peut atteindre une très grande complexité avec l’accent aérien du chambolle qu’il n’est pas.
Meilleurs producteurs (y compris ceux de la partie Chambolle-Musigny) : Bouchard Père et Fils ; Arlaud ; Bart ; Bruno Clair ; Castagnier ; Comte Georges de Vogüé ; Domaine d’Auvenay ; La Pousse d’Or ; La Vougeraie ; Denis Mortet ; Drouhin-Laroze, Georges Roumier ; Jacques-Frédéric Mugnier ; Philippe Charlopin-Parizot ; Robert Groffier Père et Fils ; Frédéric Magnien ; Jean-Luc & Paul Aegerter ; Joseph Drouhin ; Dominique Laurent ; Louis Jadot.

 

La sélection
Domaine Pierre Amiot et Fils, clos de la roche GC 2020
92
Une petite pointe acide le met au niveau des premiers crus du domaine pour l’instant. Il faudra le revoir.
2024>30
NC

Domaine Amiot et Fils, Les Ruchots, morey-saint-denis 1er cru 2020
92
De bonne constitution, il finit velouté.
2022>30
NC

Domaine Amiot-Servelle, clos saint-denis GC 2020
94
Coloré, racé, avec la note de ronce sauvage, épicé, très long en bouche, il finit salivant et sapide.
2025>35
NC

Domaine Arlaud, clos de la roche GC 2020
97
Ce clos est à la fois délicat et minéral, en prise avec la roche mère, le sol est peu profond ici. La sensation terrienne de l’attaque finit aérienne en fin de bouche. Remarquable expression du cru.
2025>35
NC

Domaine Arlaud, clos saint-denis GC 2020
96
La vigne vient du cœur original du clos. La finesse pure l’emporte sur la densité dans le millésime, la bouche légèrement saline termine aérienne.
2024>32
NC

Domaine Arlaud, Les Millandes, morey-saint-denis 1er cru 2020
94
Nez raffiné, bouche à l’unisson, dans le grand style de Morey avec cette profondeur terrienne sur les fruits noirs. Bouche racée.
2024>30
68 euros

Domaine Bertagna, clos saint-denis GC 2020
96
Racé, large, il est subtil, de grand style. Belle réussite. Avec un rien d’emphase en plus, il aurait dominé l’appellation dans le millésime.
2024>35
142 euros

Domaines Albert Bichot, Les Sorbès, morey-saint-denis 1er cru 2020
89
Beau nez de prune et réglisse, définissant une maturité encore plus poussée du raisin, très agréable en bouche.
2024>30
74 euros

Jean-Claude Boisset, clos de la roche GC 2020
91
Plus sévère dans son tannin que le Charmes Chambertin et un peu plus marqué par son boisé, encore trop jeune pour se dévoiler pleinement, attendre encore huit à dix ans.
2030>35
256 euros

Domaine René Bouvier, En la rue de Vergy, morey-saint-denis 2020
92
La vigne, plantée sur un sol peu épais, nous donne un 2020 bien parfumée, fumé avec un charme tactile impressionnant. Tannin en douceur.
2022>30
86 euros

Domaine Castagnier, clos de la roche GC 2020
96
Minéral, puissant, salin, épicé, on ne peut qu’admirer sa race indéniable.
2024>35
114 euros

Domaine Castagnier, clos saint-denis GC 2020
97
A ce stade plus long que large, à l’inverse du clos de la roche, salin, très racé, il finit explosif en fin de bouche. Une grande bouteille en perspective.
2024>35
114 euros

Domaine Philippe Charlopin-Parizot, clos saint-denis GC 2020
97
Superbe nez distingué autour des épices les plus nobles, du cassis, du fumé, bouche d’une immense délicatesse. Il finit sur les fleurs mauves à la manière d’un clos vougeot.
2025>35
NC

Domaine Bruno Clair, bonnes-mares GC 2020
97
Le fruit est profond mais le tannin est très élégant. Il joue le type chambolle qu’il n’est pas puisqu’il est récolté sur Morey. Il finit terrien et aérien, ce qui n’est pas un mince paradoxe.
2025>35
NC

Édouard Delaunay, Les Millandes, morey-saint-denis 1er cru 2020
92
Très joli arôme floral, avec une touche moka fumé bien présente sur certains secteurs du village, superbes sensations tactiles, un vin remarquablement séducteur, sans maquillage.
2024>30
95 euros

Domaine David Duband et François Feuillet, morey-saint-denis 2020
90
Légèrement orangé dans sa teinte, frais, une pointe végétale va s’affiner avec une petite garde.
2024>28
50 euros

Domaine David Duband et François Feuillet, Les Sorbès, morey-saint-denis 1er cru 2020
93
Racé, long, dynamique, on apprécie sa grande finesse de texture.
2022>30
74 euros

Camille Giroud, clos de la roche GC 2020
94
Très beau nez floral et minéral, corps plein, grande texture, grand soutien tannique, définition précise de ce grand terroir, une réussite mais il faudra savoir attendre. Apogée vers 2035.
2030>40
230 euros

Camille Giroud, Clos des Godelles, morey-saint-denis 1er cru 2020
93
On est ici au-dessus des Blanchards, la particularité de cette bouteille est de porter l’ancien nom du cru Le Village. Bouche ronde, suave, équilibrée, très morey dans son approche terrienne et raffinée.
2024>30
80 euros

Domaine Heresztyn – Mazzini, Les Millandes, morey-saint-denis 1er cru 2020
93
Situé sous le clos saint-denis, les millandes donnent en 2020 un vin tendu, sans concession, racé aux tannins puissants mais onctueux. Une belle garde est prévisible.
2025>32
72 euros

Maison Louis Jadot, clos saint-denis GC 2020
93
Le vin de dentelle, complètement individuel, subtil, salin, pas trop corpulent mais très long. Hélas la production est infime.
2025>35
NC

Domaine des Lambrays, clos des lambrays GC 2020
99
C’est un vin lent à se mettre en place. Dégusté lors des grands jours de Bourgogne 2020, il montrait une fougue juvénile qui s’est assagi en quelques mois. Il dévoile aujourd’hui son intensité et on perçoit de splendides notes florales, les épices les plus délicates. C’est une très grande bouteille en construction.
2024>35
600 euros

Domaine des Lambrays, Les Loups, morey-saint-denis 1er cru 2020
94
Dans le même esprit que le morey en appellaton communale avec la même gracilité de texture avec un peu plus de fond et de densité.
2024>32
110 euros

Domaine François Legros, Clos Sorbe, morey-saint-denis 1er cru 2020
94
Noir, profond, long et vineux, il est tout en nuances.
2024>30
39 euros

Domaine Michel Magnien, clos de la roche GC 2020
96
Remarquable bouteille aux tannins bien enrobés, aux accents terriens avec un fond superbe, somptueux comme peuvent l’être les meilleurs clos de la roche en grand millésime.
2025>35
230 euros

Domaine Michel Magnien, clos saint-denis GC 2020
97
Il y a match cette année au domaine entre le clos de la Roche et le clos Saint-Denis, chacun dans les archétypes de son climat en année faste. Ce clos Saint-Denis est un peu plus long que le clos de la Roche, plus large. Nous avouons une petite préférence pour le raffinement ultime du clos Saint-Denis 2020, mais de si peu.
2025>35
250 euros

Frédéric Magnien, Les Ruchots, morey-saint-denis 1er cru 2020
92
Bien que très proche de Chambolle-Musigny, ces Ruchots ont un caractère morey marqué, profond, terrien avec du fond. Les tannins bien enrobés sont de belle facture.
2025>32
75 euros

Nuiton-Beaunoy – Cave des Hautes-Côtes, Les Sionnières, morey-saint-denis 2018
89
En demi-corps dans le millésime, il sera vite prêt à boire. Il exprime déjà le style morey avec sa profondeur terrienne.
2022>27
NC

Domaine Odoul-Cocquard, Aux Cheseaux, morey-saint-denis 2020
91
Derrière sa profondeur et son expression intense des fruits noirs, nous avons apprécié le fond dont il dispose.
2022>30
NC

Manuel Olivier, morey-saint-denis 2020
91
Sur le graphite et la réglisse, ce morey est bien enrobé dans le style profond en texture et en arômes qu’affectionne le domaine. A garder un peu.
2024>30
NC

Domaine Christophe Perrot-Minot, En la Rue de Vergy, morey-saint-denis 2020
93
Superbe cuvée de Morey avec la profondeur attendue et un tannin enveloppé, caressant, sur les fruits rouges macérés avec cette sensation terrienne que l’on retrouve souvent dans les vins de l’appellation.
2022>32
NC

Domaine Chantal Rémy, clos de la roche GC 2019
96
Racé et plein, nous avons apprécié sa grande longueur minérale, sa finesse et sa représentativité du cru.
2024>35
132 euros

Domaine Chantal Rémy, Clos des Rosiers, morey-saint-denis 2019
94
Très plein, onctueux, racé, de grande finesse, la fin de l’élevage lui a été bénéfique.
2022>30
55 euros

Domaine Anne et Hervé Sigaut, Les Millandes, morey-saint-denis 1er cru 2020
94
Climat au centre de l’appellation qui en possède le type classique mais avec une élégance de texture particulière. Très raffiné.
2024>30
NC

Un cru classé de Margaux en mode parcellaire

Château Durfort-Vivens,
Le Plateau, margaux 2019

Pourquoi lui
Gonzague Lurton est un ovni dans le ciel de Bordeaux. Issu d’une puissante et ancienne famille du vignoble, il a hérité de ce cru classé et l’a emmené d’autorité sur des chemins de traverse où, longtemps, il s’est trouvé plutôt seul. La bio-dynamie est…

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Le cognac, un partenaire pour le concours du Meilleur Sommelier du Monde 2023

Le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) et douze maisons s’unissent pour soutenir le Concours ASI du Meilleur sommelier du monde 2023 qui aura lieu en février à Paris. L’occasion pour l’appellation Cognac de rappeler ses savoir-faire auprès des sommeliers en lice et des jurés

Par sa diversité et sa richesse aromatique, le cognac offre aux sommeliers du monde entier toute une palette à proposer aux amateurs. C’est dans ce cadre que l’interprofession du cognac et douze maisons* se sont unies pour devenir partenaire de ce prestigieux concours organisé par l’Association de la sommellerie internationale (ASI) et l’Union de la sommellerie de France (UDSF).

Du 7 au 12 février, des temps forts dédiés au cognac rythmeront cet événement. Accords mets et cognac lors de trois dîners, une masterclass, une mise en avant du cognac lors de la soirée d’annonce des demi-finalistes à la Mairie de Paris, un espace dédié au cognac sur le bar des sommeliers tous les soirs de la semaine, etc. Cette programmation, pensée par les douze maisons et le BNIC, mettra en valeur la diversité de l’appellation, tant sur les profils des produits que sur les façons de servir et de consommer le cognac.

Ce concours, le premier organisé en France depuis 1989, sera aussi l’occasion de mettre en scène les différents terroirs du vignoble français. Avec ce partenariat, le cognac entend rappeler son ancrage dans la filière viticole française connue pour son excellence. Le cognac, exporté et apprécié dans le monde, est une eau-de-vie incontournable des tables de chefs internationaux.  « Le cognac, c’est l’eau-de-vie de vin de référence ! Un spiritueux iconique et intemporel », souligne Philippe Faure-Brac, président de l’UDSF et Meilleur sommelier du monde en 1992.

*Hennessy, Martell, Rémy Martin, ABK6, Ansac, Boinaud, Delamain, Distillerie des Moisans – Deau, Ferrand, Frapin, Grand Marnier, et Hine

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À propos du BNIC

Le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), représente, développe et protège l’appellation d’origine contrôlée Cognac en France et dans le monde. Dans plus de 150 pays où le cognac est présent, cette AOC confère au consommateur la garantie d’une eau-de-vie d’exception.
Composé à parité de professionnels de la viticulture et du négoce, le BNIC est le lieu de concertation et de décision de près de 4 300 viticulteurs et bouilleurs de cru, 120 bouilleurs de profession et 290 négociants de l’appellation. Il agit au service de l’intérêt de ceux qui font le cognac et de ceux qui le consomment, dans une préoccupation constante de responsabilité vis-à-vis de tous les publics de l’appellation.
Plus d’informations sur cognac.fr 

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Crédit photo : Aurélien-Terrade

Le mondovino de la semaine #182 tourne à fond

Artémis Domaines détient désormais 100 % de Jacquesson  • L’année commence bien • Bestheim s’engage • Un beau crémant de fêtes • Chaque jour du nouveau, en voici quatre

Dans le vignoble


Artémis Domaines détient désormais 100 % de Jacquesson

Nous avons dévoilé le 30 septembre que deux grands noms du vin s’unissent. Nous annonçons aujourd’hui la prise de contrôle de Champagne Jacquesson par Artemis Domaines. Artémis qui détenait depuis février 2022 une participation minoritaire dans le capital aux côtés de la famille Chiquet. vient d’acquérir le solde, devenant ainsi l’actionnaire unique.

« L’extraordinaire travail de la famille Chiquet a su faire de la maison Jacquesson un incontournable de la Champagne, reconnue par les amateurs du monde entier et saluée par les plus grands critiques. Son positionnement d’excellence et le tempérament vigneron de ses vins résonnent parfaitement avec les valeurs et les savoir-faire d’Artémis Domaines. Après une période de transmission des savoirs pendant l’année 2022, nous sommes très honorés de pouvoir prendre la relève », souligne Frédéric Engerer, directeur général d’Artémis Domaines.

L’année commence bien

2023 s’annonce riche en dégustations et en émotions. L’année commence avec la 7e édition du salon Vinapogée, le lundi 16 janvier au Pavillon Dauphine. Une journée unique qui mettra à l’honneur des vins d’au moins dix ans d’âge présentés par des vignerons talentueux. La liste est longue et fera briller les yeux des amateurs de grands vins servis à leur apogée. Trois ateliers seront proposés et deux conférences seront animés par de grands experts. Pour finir l’évènement en beauté, une paulée avec les vins de tous les vignerons.

Plus d’informations et inscriptions sur https://www.vinapogee.com/

Bestheim s’engage

En 2022, la cave de Bestheim rejoint l’Association des vignerons engagés et entame le processus de labélisation. Elle devient la première cave coopérative alsacienne à intégrer cette association. « Je suis impressionné par le niveau atteint par Bestheim à l’heure du diagnostic initial. La cave a construit un projet d’entreprise durable basé sur un modèle coopératif responsable qui évolue et s’adapte aux nouveaux enjeux sociétaux. La réflexion stratégique intègre une logique de développement durable déjà mature et pertinente, et qui permet à la structure de développer des projets d’intérêt sociétal en collaboration avec ses parties prenantes », ajoute Gabriel Martinez, chargé de mission RSE à l’AEA. « Être membre du collectif Vignerons Engagés nous permet de poursuivre notre quête historique : fédérer l’ensemble de nos adhérents et employés avec un projet fort et porteur de sens, répondre aux évolutions sociétales et s’y adapter, valoriser notre production en devenant la référence RSE du vignoble alsacien », précise Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim.

Dans le verre


Un beau crémant de fêtes

Ce crémant est une belle expression du chardonnay de Bourgogne. Elaboré par Sainchagny et exprimant la diversité des terroirs du Mâconnais, ce millésime 2016 profite d’un élévage de plus de quatre ans sur lattes. Nez délicat de fruits à noyaux, des bulles fines et une finale subtilement amer qui lui apporte de la longueur.

Sainchargny, Immemorial, crémant-de-Bourgogne 2016, 20 euros sur www.sainchargny.com

[Vite vu vite bu] Champagne Philippe Gonet, Belemnita 2009

Belemnita, c’est le grand champagne de la maison Philippe Gonet. Un seul cépage, le chardonnay. Un seul terroir, celui du Mesnil-sur-Oger. Un seul millésime, le 2009. Des vieilles vignes, une sélection pointue, du travail et beaucoup de style. Bref, c’est vite vu, vite bu et aux premières places de notre shop list de Noël.

Les pieds dans les bottes, la belle initiative de Sauternes

Maillons indispensables de la filière, les salariés agricoles polyvalent en viticulture sont aujourd’hui très recherchées par les employeurs des territoires viticoles. Une formation, dispensée dans des domaines illustres et rémunérée, vient de voir le jour dans le Sauternais

Sans relâche, ils travaillent la vigne de la plantation jusqu’aux vendanges, la taillent, la cultivent, la soignent, conduisent le matériel agricole, la tête et les mains dans les parcelles, les pieds dans les bottes.En Nouvelle Aquitaine, la viticulture représente un tiers de l’emploi salarié agricole (Source Cap Métiers Nouvelle Aquitaine 2021). Le GEA Sauternes, groupement d’employeurs spécialisé dans la viticulture, créé fin 2017 sous forme coopérative, propose avec sept domaines viticoles prestigieux (château d’Arche, château Doisy-Daëne château Guiraud, château de Rayne Vigneau, château Rieussec, château Suduiraut et château d’Yquem) un nouveau programme de formation baptisé « QV Sauternes ». Hectar (campus agricole près de Paris) a aussi été à l’initiative de l’idée ainsi que le Pôle Emploi et le lycée agricole de la Tour Blanche qui apportent leur soutien. « Avec près de 60 000 emplois directs et indirects, la viticulture girondine est structurellement à la recherche de main d’œuvre qualifiée. En tant qu’employeurs, nous serons au plus près des personnes qui nous rejoindront et qui auront envie de s’installer dans notre région » explique Denys Guillot, directeur du GEA Sauternes.

« Formé en étant payé, une reconversion osée »
Destinée à recruter de nouveaux profils, la formation qui allie théorie et pratique sur l’ensemble des domaines partenaires, se déroule sur quatre mois. À son terme, un CDD de 12 mois au sein d’un des domaines sauternais partenaires sera accessible aux candidats. Cet engagement de 12 mois minimum est fixé aux conditions de 1 820 euros brut par mois pour 35 heures par semaine. Dix places seront ouvertes à partir du 16 janvier 2023. Testé avec succès entre janvier et mai 2022, ce programme a déjà permis de former 12 personnes venant de différentes régions françaises. Certification en poche, huit d’entre elles ont rejoint leur région d’origine, quatre autres ont choisi de rester en Nouvelle-Aquitaine. Comme c’est le cas d’Éric qui exerce ses nouveaux talents dans les équipes de château d’Arche, grand cru classé de Sauternes : « J’ai tout de suite été intéressé par les cours au Lycée de la Tour Blanche et par l’immersion rapide sur le terrain. J’ai appris à être précis dans mon geste de taille de la vigne. »

Pour candidater : https://geasauternes.com/

Malartic-Lagravière, il était une fois à Hollywood

Le 17 novembre dernier, le château Malartic-Lagravière, propriété star de Pessac-Léognan, foulait à nouveau le tapis rouge à Hollywood, lors d’un gala qui honorait l’acteur Ryan Reynolds, 36e lauréat de l’American Cinematheque Award Ceremony. Dans les verres, le grand cru classé de Graves, sponsor de l’événement depuis 2019, tenait le haut de l’affiche. Le 7e art pour être vu, une stratégie gagnante pour Séverine Bonnie, directrice marketing et communication du cru. Précisions

De quand date votre rapprochement avec le cinéma ?
Malartic-Lagravière a fait sa première apparition à Hollywood en 2019, en parrainant pour la première fois la cérémonie de l’American Cinematheque qui honorait Charlize Theron pour l’ensemble de sa carrière. C’était Scarlett Johansson en 2021, Ryan Reynolds cette année. Lors de ce gala, nos bouteilles, dont certaines sont dédicacées par les stars, participent à la dimension caritative de l’évènement. Nous y sommes très sensibles. Depuis trois ans, Malartic-Lagravière entretient des liens étroits avec le cinéma. Pas seulement sur la côte Ouest des États-Unis puisqu’en juin 2022, nous étions également partenaire du New-York Tribeca Festival.

Pourquoi le cinéma américain ?
Nous nous sommes demandé comment accroître la notoriété de notre cru à travers le monde sans les moyens d’un grand groupe. Nous avons assez vite pensé au cinéma. C’est un univers à forte visibilité qui célèbre des valeurs universelles comme le vin. Savoir-faire, émotion, partage, transmission, etc. Produire un grand cru est assez similaire à la réalisation d’un film. Nous racontons l’histoire du terroir et des personnes qui l’ont façonné au fil des ans. Nous nous sommes tournés en priorité vers les films américains, à portée internationale, de manière à atteindre un large public, qui ne connaît pas nos vins. Ce public suit les stars du cinéma, ce qui est aussi intéressant pour Bordeaux.

Votre vin passe aussi devant la caméra. Quels avantages pour quelles retombées ?
Via nos contacts et partenaires aux Etas-Unis, Malartic a ainsi fait des apparitions dans de nombreux films internationaux, comme Love weddings and others disasters (2021) ou encore Mort sur le Nil (2022). Il y a aussi des films français, comme Présidents (2021) ou La Dégustation (2022). Sans oublier les séries à succès comme Emily in Paris (saison 2 sur Netflix) ou Riviera. D’autres projets sont en cours. Cela permet une communication cohérente, en termes d’univers et de cible, avec l’avantage de la rediffusion. En bref, c’est une campagne de communication de longue durée.

On imagine aussi que c’est un investissement.
Un placement dans un film équivaut à un investissement dans un plan média. Certes, il n’est pas négligeable mais, les films étant visionnés sur de nombreuses années, au final, les retombées devraient être plus importantes qu’une campagne de communication aux États-Unis. Sponsoriser des événements du 7e art, pendant lesquels nous sommes physiquement présents, renforce cette stratégie de communication. On peut faire goûter nos vins, échanger avec les acteurs souvent intéressés par la propriété et ce que nous y faisons, relayer sur nos réseaux sociaux avec un impact puissant. Par exemple, l’apparition sur les réseaux d’une photo d’un magnum dédicacé des mains de Scarlett Johansson a fait bondir en quelques heures le nombre de nos followers.

Et comment se déroule cette rencontre entre un film et Malartic-Lagravière ?
Nous examinons régulièrement différentes opportunités de présence à l’écran. On nous propose des synopsis de films ou de séries avec des séquences où le placement de produit est possible. Le projet doit correspondre à notre positionnement, à notre image et à notre exigence d’esthétisme. C’était le cas avec la série Emily in Paris, où l’on voit notre Malartic blanc devant la pyramide du Louvre. Autre collaboration exemplaire, celle avec Disney et les 20th Century Studios pour le film Mort sur le Nil, sorti en salles en février 2022 en France et en Belgique. Nous avons ressenti une affinité particulière avec ce film. Le personnage principal, le célèbre Hercule Poirot, est belge. C’est un beau clin d’œil quant aux origines de notre famille. L’intrigue se déroule à bord d’un bateau, symbole de notre propriété présent sur nos étiquettes. Après, une apparition n’est jamais gagnée d’avance. On peut toujours être coupé au montage.

Photo d’ouverture : Véronique Bonnie avec Ryan Reynolds, 36e lauréat de l’American Cinematheque Award Ceremony 2022 (©bryanbeasley).

Photo : Première apparition de Malartic-Lagravière à Hollywood en 2019 lors de la cérémonie de l’American Cinematheque qui honorait Charlize Theron pour l’ensemble de sa carrière.