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De Trotanoy à Trotamoy


Trotanoy est l’un de mes crus de Pomerol préférés car il exhale les flaveurs de truffe les plus nobles. Voisin de Pétrus, Trotanoy compte 90% de merlot pour 10% de cabernet franc. Cette propriété phare des établissements Jean-Pierre Moueix, dispose de 7,2 ha idéalement placés sur le plateau argileux. Son sol se compose pour moitié d’argiles noires et 50% de graves argileuses, sur un sous sol d’argiles. Cette mixité des terroirs donne…lire la suite

Champagne, réponses auxidées reçues les plus sottes (1/2)

Cave de Laurent Perrier (D.R.)
Cave de Laurent-Perrier (D.R.)

On entend les choses les plus stupides sur le champagne. Voici quelques vérités en face des préjugés les plus véhiculés.

Le champagne de vigneron est toujours fait par le vigneron

Officiellement quatre catégories de producteurs sont reconnues et identifiables sur les étiquettes par un petit sigle le plus caché possible (vive la traçabilité), suivi d’un numéro d’enregistrement. Les récoltants manipulants (R.M.), vignerons qui élaborent eux-mêmes leur produit, les coopératives manipulantes (C.M.) qui élaborent le vin de leurs adhérents, les négociants manipulants (N.M.) qui élaborent des vins issus de leurs propres raisins et de raisins achetés, et enfin les récoltants coopérateurs (R.C.) qui eux n’élaborent rien mais commercialisent des bouteilles rétrocédées par leur cave coopératives. Mais les frontières ne sont jamais vraiment claires, tant la complexité et la force de pression de la fiscalité française obligent la viticulture à des montages abscons. Des vignerons se transforment en négociants pour pouvoir acheter les raisins des membres de leur famille, des négociants vinifient à part des vins issus uniquement de leur propre production, des coopératives créent des marques qui les font prendre pour des maisons de négoce. En fait, ce système a un avantage certain, empêcher le consommateur d’avoir des idées toutes faites.

Le champagne, ça vieillit mal

Ce lieu commun a le don d’irriter les bons producteurs. Mettons quand même à part les champagnes mal faits qui ne sont bons ni jeunes ni vieux et qu’il vaut mieux écluser aussi vite que possible. On comprend aussi l’intérêt des commerciaux de tout poil qui voient d’un bon œil le renouvellement rapide des stocks. Mais un champagne de qualité est un des vins qui vieillit le mieux, protégé par son acidité, mais surtout par ses bulles. Plus les raisins viennent de bons terroirs et plus lentement le vin atteint son apogée, souvent après huit ou dix ans de vieillissement sur lies, dans les galeries souterraines champenoises, plus quelques années de cave chez l’acheteur. Le bouquet s’amplifie, la persistance du goût s’allonge, les bulles s’intègrent mieux au vin, le terroir et les intentions du chef de cave trouvent leur pleine expression. Mais attention aux mauvais goûts de lumière, le champagne est très sensible aux rayons des lumières artificielles.

Le champagne, c’est tout sauf bio

Cela vous pose un homme, un vrai, un «con-noisseur», que d’affirmer d’un ton péremptoire que la Champagne est le vignoble le plus ignoblement cultivé de France et son vin un ersatz industriel ne méritant aucune autre admiration que celle que suscite sa réussite commerciale. Il est vrai que la génération précédente de viticulteurs n’a pas fait dans la dentelle écologique, abandonnant le travail des sols et les recouvrant de déchets urbains pour les protéger de l’érosion. Elle a su également augmenter largement les rendements au prix d’une diminution évidente de la qualité, qui a d’ailleurs entraîné une grave mévente au début des années 1990. Depuis, il y a eu quelques changements, un retour chez beaucoup au labour ou à l’enherbement, le respect des vieilles vignes même si elles produisent moins et un réel souci de développement durable. Seulement une vigne de champagne ne se conduit pas de la même façon qu’une vigne de grand vin tranquille, car il faut obtenir un raisin porteur de toutes les informations du terroir et du millésime, mais sans la richesse en sucre des autres régions et avec suffisamment de jus dans le raisin pour donner au vin une vraie légèreté sans dilution. Et la technique spéciale de son élaboration, deux fermentations au lieu d’une, est le contraire d’une industrialisation, puisqu’elle fait deux fois appel au travail et à la créativité du ferment. En revanche, elle demande de la rigueur et de la précision, mais c’est peut être cela que les néo-bobo-cools appellent industrie.

Michel Bettane et Guillaume Puzo

L’aligoté de Lalou Bize-Leroy

Nos experts poursuivent les dégustations pour le prochain guide Bettane & Desseauve. Alain Chameyrat nous parle du Domaine d’Auvenay.

Les mythes ne font pas courir le dégustateur professionnel. Il préfère révéler au monde un  talent inconnu plutôt qu’énoncer haut et fort la grandeur de Lafite : elle  n’étonne plus personne depuis longtemps, l’affaire est connue et rabâchée depuis quelques siècles. Et ce ne sont pas les vinificateurs actuels qui vont la ternir.
En cette après-midi de dégustations au BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne), les bâtard-montrachet succédaient aux chevalier-montrachet et précédaient les montrachets. Des réussites et des déceptions. Après un une longue matinée consacrée aux meursaults, tout aussi variables dans leur réussite. Vers 16 heures, rendez-vous au domaine d’Auvenay chez Lalou Bize-Leroy. Je n’avais jamais visité l’endroit et je l’abordais avec la circonspection de rigueur devant tout mythe.
Le premier vin servi fut un aligoté 2011. Un simple coup de nez et la messe était dite. Tout ce qui se faisait ici n’avait rien de commun avec le connu. Exit les bâtards et autres montrachets goûtés pendant la journée. Cet aligoté, cépage méprisé, les approchait par sa profondeur, les égalait par son incroyable persistance et les surpassait par son énergie.
Puis vinrent les auxey-duresses et un meursault générique qui clouait définitivement au mur tous les chardonnays réussis goûtés dans la journée voire dans l’année. Noté 19/20, pour garder un soupçon de possibilité : on le savait, derrière lui viendraient ensuite les lieux-dits de Meursault, le premier cru de Puligny, le chevalier, le criot-bâtard. Comment noter tout ce petit monde dans notre échelle de notation sur 20 points ?
Les mythes, quand ils ne sont pas usurpés, sont difficiles à caler dans les paliers, les barreaux d’une échelle de notation.

Alain Chameyrat
Photo : Mathieu Garçon

Le spiritourisme, vous connaissez ?

Allez, c’est logique, œno- se fait spirit- et voilà que la filière des spiritueux, un secteur qui se trouve être le
deuxième poste excédentaire de la balance commerciale de la France (associé au vin, mais grâce au cognac), déclare 2013 année du tourisme consacré à ses productions. Même principe que pour le vin, l’idée est de découvrir des régions et des cultures via un patrimoine dont font partie les traditions et savoir-faire des hommes et des femmes qui travaillent à l’élaboration de l’armagnac, du cognac ou du rhum, pour ne citer qu’eux. Chaque année, plus d’un million de personnes, ce n’est plus un engouement mais une vraie tendance, visitent les lieux de production de spiritueux. Il y a en France, plus de deux-cents entreprises productrices de spiritueux, implantées dans vint-trois régions, y compris les départements d’outre‐mer, qui élaborent pas moins de quarante-six grandes familles de produits. Plus de la moitié d’entre elles ouvrent régulièrement leurs portes au public. C’est cette richesse que la Fédération française des spiritueux tient à partager et faire connaître sous le nom de spiritourisme, avec un site dédié à découvrir ici.

Développement durable + global


Frédéric Panaïotis, chef de caves de la Maison Ruinart, ouvre un débat sur le développement durable d’un très net «La vigne n’est pas tout ». L’intégralité de son texte est à lire ci-dessous, pour le commenter et répondre à ses questions, c’est un tout petit peu plus bas ou directement sur son compte Twitter, @CarnetsRuinart.

« Parce que le développement durable est un sujet important pour nous, producteurs de vin, je voulais en dire
un mot avec un préalable qui, à mon sens, fait toute la différence. Le développement durable rapporté à nos métiers dépasse largement le cadre du “bio” et du “nature” ; il dépasse le cadre de la viticulture tout court. Certes, elle est
en bonne place dans le développement de nos bonnes pratiques, car c’est notre environnement premier de travail, la source de nos produits. Mais il faut prendre un peu de recul, beaucoup même. Si on se réfère à une étude sur
la filière champagne et le développement durable menée par le CIVC, récemment remise à jour, les chiffres sur l’empreinte carbone de notre filière sont assez édifiants. La viticulture seule n’en représente que 11 %, en voisinage du fret (8 %) ou des intrants (les produits que nous utilisons). Les vinifications ne représentent, elles, que 7 %.
En revanche, les déplacements comptent pour 17 % dans ce bilan carbone, et les emballages (bouteilles, coffrets, cartons) pour 34 %. Le calcul est simple, si nous voulons faire baisser significativement notre impact carbone, il sera bien plus facile de s’améliorer de 20 % sur les emballages que de 50 % sur la viticulture pure. Qui plus est, progresser sur les emballages me semble plus facilement réalisable sur le court terme.

Attention (je sens que certains froncent déjà les sourcils), il ne s’agit pas de laisser tomber la vigne pour autant.
Tout ce qui peut entrer dans le cadre de meilleures pratiques en viticulture nous est cher, et beaucoup d’expérimentations et d’analyses sont faites pour y parvenir. À ce titre, je vous donne un exemple, totalement lié
à la vigne : l’utilisation des piquets, et leur bilan carbone selon qu’ils sont en acier ou en bois. Comme ça, tout de go, on aurait envie de dire “bois”. Mais en fait ça se discute. En effet, en fonction de l’origine du bois et de ce qu’on en fait en fin de cycle, son impact carbone peut être moins bon (comme meilleur) que celui de l’acier. Et en optimisant son choix (origine forêt durable française, valorisation énergétique), son bilan peut même être négatif, c’est-à-dire plus de CO2 consommé que produit. Ce qui me permet de pousser mon raisonnement plus avant encore.
La question du développement durable dans notre filière doit se concevoir d’un point de vue global, mais ce dernier exemple illustre la complexité du dossier dès lors qu’on rentre dans le détail. Il convient donc, à mon sens, de garder la tête froide, et d’analyser tous les points du mieux possible, afin de ne pas se planter. Bien sûr, si l’on veut être vraiment efficace à terme, il faut que les efforts viennent de toute la profession, et pas seulement d’une poignée de producteurs, même si ceux-ci peuvent avoir un rôle d’éclaireurs.

Pour terminer, et pour parler un peu de nous, l’année 2012 aura été pour Ruinart un peu contrastée du point de vue environnemental, à l’instar du millésime. Depuis notre certification en 2007, nous suivons un certain nombre de paramètres liés à l’environnement de manière très précise. Nous avons consommé 22 % d’eau en plus par rapport à 2011, mais cela provient de l’aménagement du jardin anglais de la Maison Ruinart, les plantations requérant un arrosage conséquent. Nous avons aussi consommé un tout petit peu plus d’énergie qu’en 2011 (3%, surtout du gaz pour le chauffage en raison d’un hiver plus rude). Mais par rapport à 2009, notre consommation globale a baissé de 40 %. Nous utilisons aujourd’hui environ 1,2 KWh par bouteille produite, une valeur remarquable. Autre point très positif, la gestion des déchets, recyclés ou valorisés à 100 %. C’était un objectif pour la Maison, et il a été tenu.
En 2013, nous allons continuer nos efforts partout où nous le pouvons, en maintenant un cap fort sur la gestion des déchets, la consommation d’eau et d’énergie ainsi que la qualité des effluents. Dans le même temps, je veux bien vous entendre sur cette thématique du développement durable. Notre point de vue vous parait-il plus clair ?
Êtes-vous d’accord (ou pas) ? Avez-vous des suggestions ? Le développement durable fait-il partie des sujets
que vous abordez fréquemment avec d’autres membres de la profession ? A très vite. »

Deux nouveaux vins bio.





Artisan-négociant en vins du Beaujolais et du Mâconnais, la maison Trenel lance une petite gamme de vins, un rouge et un blanc, appelée Hommage à André Trenel . Le fleurie (cépage gamay) est issu d’une parcelle de la Chapelle des Bois, un secteur orienté plein sud situé sur les coteaux dominant le village de Fleurie, dont le vignoble est conduit en biologique depuis 2007. Robe rubis, arômes de pivoine et de rose suivis d’expressions fruitées comme la framboise, ce vin de plaisir qui conjugue longueur sa suavité est proposé à 11,35 €, prix de départ cave, et disponible en vente directe et chez les cavistes. Le saint-véran (cépage chardonnay), appellation du cœur du Mâconnais, est issu de vignes converties en agriculture biologique il y a une vingtaine d’années. C’est un vin puissant et gras, aux arômes toastés et de fruits confits, auquel quelques mois en fût de chêne apportent une belle robe dorée (prix de départ cave, 12 €).

La Wine Experience de Shanghai est un succès

Voici les trois premières photos de l’événement qui s’est tenu dans les salons d’un grand hôtel de la mégalopole chinoise. D’après la rafale de sms reçus, tout s’est passé à merveille et le public de passionnés chinois était au rendez-vous. Comme à chaque grande dégustation publique que nous organisons, là ou à Hong Kong, la quarantaine de producteurs de vins français qui étaient avec nous à Shanghai ont été sidéré par le niveau général des amateurs présents. Les Chinois avancent à toute vitesse dans la compréhension de nos vins et c’est la meilleure nouvelle de l’année. L’autre bonne nouvelle étant la popularité de Michel Bettane qui compte près de
500 000 followers sur son compte Weibo, leTwitter chinois. N.R.



Le vin, bon ou mauvais pour la santé ?

Nous avions publié ici, en décembre dernier, les fruits du travail mené par Vin & Société avec l’appui du cabinet Alcimed, résultats d’une étude analysant l’ensemble des publications scientifiques sur la thématique vin et santé, issues de laboratoires de recherche dans le monde entier et répertoriées par le principal moteur de recherche de données bibliographiques dans tous les domaines de spécialisation de la biologie et de la médecine (PubMed).

Joël Forgeau, président de Vin & Société, constate que « de nouveaux modes de consommation ont émergé, on ne boit plus aujourd’hui comme hier. En toute chose il faut de la mesure, ni excès ni privation mais de l’éducation. » L’ensemble de la filière vin française représentée par Vin & Société est d’ailleurs engagée dans une démarche de responsabilité. « Plutôt que l’abstinence totale, dont on sait qu’elle est à la fois illusoire et inefficace comme l’histoire nous l’a démontré, Vin & Société prône l’éducation et le bien boire, c’est-à-dire une position de raison alliant plaisir et modération. ».

Bouillie statistique

Via son manifeste « Fiers & Responsables », Vin & Société rappelle à la fois le poids économique et culturel du
vin dans notre pays mais aussi la nécessité d’éduquer et de lutter contre les excès, dans le respect de soi comme
de ceux qui travaillent dans les métiers du vin. Extrait. « Dans un verre de vin, il y a un peu de géologie, de la géographie, du travail, de la précision, du savoir-faire, de la transmission, et surtout de l’éducation et de l’histoire. Traiter le vin uniquement en boisson alcoolique c’est mépriser l’histoire, faire une “bouillie statistique” avec notre culture. Autant calculer Monet en kilos de peinture et Ravel en décibels. Le vin nous invite à exercer nos facultés sensorielles. Le découvrir dans toute sa diversité, savoir le goûter, l’apprécier et le boire, avec sa tête et ses sens, cela s’apprend et cela se partage. »

Lancé en mai 2011, ce manifeste a fait le tour des régions françaises où il a remporté l’adhésion de nombreux élus de toutes sensibilités politiques venus le signer à l’occasion d’événements régionaux. Chacun peut le signer, en cliquant ici. Parmi les différentes actions de prévention, d’éducation et de responsabilisation de Vin & Société (notice de consommation destinée au grand public, cartes sur les repères de consommation), on retiendra la mise à disposition de “vinétuis” permettant de repartir chez soi avec une bouteille entamée au restaurant, pour la partager un autre jour et les partenariats mi sen œuvre avec la Sécurité Routière, en particulier lors des fêtes et salons viticoles. A total, 400 000 éthylotests ont été distribués l’an dernier.


Plus de vigilance

Le phénomène est maintenant bien connu, la consommation de vin a chuté de 70 % en 50 ans (et 25 % en 15 ans). Cela concerne toutes les catégories professionnelles et toutes les tranches d’âge. Les Français ont modifié leurs habitudes de consommation et selon le baromètre Santé INPES 2010, 17 % d’entre eux sont des consommateurs réguliers de vin (tous les jours ou presque), 45 % sont des consommateurs occasionnels (1 à 2 fois par semaine ou plus rarement) et 38 % sont non consommateurs. En 20 ans, la part de consommateurs réguliers a diminué de 30 %. Ces chiffres sont confortés par une étude baromètre IFOP 2011 réalisée pour Vin & Société indiquant que 71 % des Français se déclarent plus attentifs et plus vigilants quant à leur consommation d’alcool lors d’un repas.

Joël Forgeau indique que la filière est consciente « des risques liés à une consommation excessive et prend sa part de responsabilité au travers de Vin & Société. Quotidiennement, qualité, exigence et responsabilité guident notre action. » Il ajoute que cela n’empêche pas la filière d’être interpellée « par la montée d’un courant prônant l’abstinence qui nous semble excessif, inopérant et déresponsabilisant pour l’individu. Nous pensons que seule une société privilégiant l’éducation, la raison, et la responsabilité est à même de lutter contre les excès et ce, dans tous les secteurs. L’alimentation et la boisson ne doivent pas être vues sous le seul prisme de la nutrition et de la santé, c’est à la fois aux antipodes de la culture française, source d’inquiétude pour le consommateur et inopérant en terme de santé publique. »

Du plaisir et de la mesure

L’estimation des décès attribuables à l’alcool est un exercice dont les résultats sont très dépendants de la méthodologie utilisée. Ces estimations doivent donc être considérées avec précaution tant qu’aucun consensus scientifique n’existe sur la méthodologie. Ainsi, une étude récente annonçait de 28 000 à 49 000 décès attribuables à la consommation d’alcool. Cependant plusieurs points concernant la méthodologie utilisée peuvent être discutés, comme l’existence d’un délai entre la consommation d’alcool et l’apparition d’une pathologie (particulièrement
les maladies multifactorielles), l’influence non prise en compte du type d’alcool et l’influence, non prise en compte non plus, du mode de consommation alors que les effets d’une consommation modérée régulière et d’une consommation de type binge driking sont très différents.

Une consommation de 13 g d’alcool par jour (environ un verre et demi) serait à l’origine de 0,4 % des décès masculins et de 2 % des décès féminins, tandis que des consommations excessives sont à l’origine d’une part importante des décès, 32 % chez l’homme à 117 g par jour (11,7 verres) et 29 % chez la femme pour 85 g par jour (8,5 verres). Joël Forgeau conclut que le rôle de chacune et la mission de tous est de « lutter concrètement contre les excès dans tous les domaines » et non de stigmatiser une consommation « de plaisir et de mesure ». Son souhait est de voir évoluer « l’étouffant principe de précaution vers un principe de gestion du risque beaucoup plus pragmatique, dynamique et efficace applicable à un grand nombre de secteurs et de situations.» 

L’œnologue du château Gigognan.





Situé entre Avignon et Orange, l’ancien fief de l’évêque d’Avignon a été racheté en 1996 par l’homme d’affaires Jacques Callet. Ce dernier a patiemment rénové ce vaste domaine de 72 hectares de vignes et son château et, à partir de 2003, s’est engagé dans une démarche qualitative. Replantation, meilleure adéquation des cépages aux des différents type de sols et d’exposition, baisse des rendements, sélections parcellaires, vendanges manuelles, vinifications en petits volumes, tous ces choix ont porté leurs fruits et c’est dans la continuité de cette orientation stratégique vers des cuvées très haut de gamme que Jacques Callet a fait appel à l’un des spécialistes des terroirs rhodaniens, l’oenologue-conseil Philippe Cambie pour lui confier la mission d’optimiser le potentiel des terroirs de Gigognan. Né à Pézenas, dans l’Hérault, en 1962, Philippe Cambie a toujours revendiqué ses racines méditerranéennes et son amour du goût. Diplômé de l’Ecole supérieure de l’industrie agro-alimentaire puis de la faculté d’œnologie de Montpellier, il a rapidement bénéficié de la confiance de nombreux vignerons grâce à sa manière de pratiquer son métier, sans modèle ou recette standard, mais avec une approche très individualisée de chaque domaine, à l’écoute des hommes et de leurs terres. Reconnu pour la subtilité de son travail et consacré
« œnologue de l’année 2010 » par Robert Parker, celui qui se qualifie avec modestie d’“entraîneur” résume ainsi sa philosophie : « mon travail est essentiellement un travail d’accompagnement avec pour objectif de faire parler le terroir, de le traduire fidèlement». Grand amoureux du grenache, Philippe Cambie conseille aujourd’hui soixante-douze domaines dont vingt-cinq dans la région (entre autres, La Font du Loup et Jean-Paul Jamet à Courthézon ou le domaine des Sénéchaux de Jean-Michel Cazes à Châteauneuf-du-Pape). Ses préconisations à Gigognan ont déjà conduit, sur le millésime 2012, à des adaptations visant à améliorer encore la qualité des vins. Travail accru sur les sélections de parcelles et vinifications séparées, abandon des foudres au profit des cuves, élevage pour partie en demi-muids vont désormais de pair avec sa conception des vinifications, intervenir le moins possible sur des raisins les plus beaux possibles, en douceur et en prenant le temps qu’il faut pour libérer la pure expression d’un terroir.

American Friends

Dix-huit mois après sa création, le fonds de dotation pour le soutien de la Cité des civilisations du vin a désormais une structure jumelle aux États-Unis, American Friends of the Center for wine and civilization. Cette entité à but non lucratif va permettre aux américains passionnés par la dimension culturelle du vin de soutenir financièrement la concrétisation de ce que vous voyez sur l’image ci-dessus. Depuis des décennies, des mécènes américains participent à la préservation des joyaux de la culture française, via leur soutien à des organisations de type American Friends. Parmi les plus prestigieux, citons les American Friends of Versailles ou ceux de « the Louvre». Deux grandes personnalités new-yorkaises assureront les fonctions de président et vice-président, Robert G. Wilmers, président de la M&T Bank Corporation et propriétaire du Château Haut-Bailly, et George Sape, avocat associé du cabinet Epstein Becker and Green, ancien Grand Maître de la Commanderie de New York. La mission de leur organisation sera de promouvoir la Cité des civilisations du vin outre-Atlantique où elle contribuera à valoriser la culture du vin.