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Les médocs 2011 par Michel Bettane

Ce matin, l’Union des grands crus avait organisé une dégustation à l’aveugle (évidemment) des pauillacs, saint-julien, saint-estèphe et haut-médoc 2011 au château Phélan-Ségur.
Voici les impressions de Michel Bettane à la sortie de la dégustation.
« D’abord, qu’on me permette de féliciter les responsables pour la qualité technique de cette dégustation au château Phélan-Ségur. C’est probablement la meilleure dégustation que j’ai faite de ma vie. Tout était idéal. La lumière, la température des vins, le service. Je n’ai jamais vu ça. Plus tard, nous avons goûté des vins à 23°C dans des petits verres, puis d’autres vins à une température parfaite dans des verres adaptés (à Cos d’Estournel)… Ces disparités de présentation ont une grosse influence sur le niveau des commentaires de dégustation.
Ici, le millésime confirme son hétérogénéité. Les vins manquent de charme immédiat, comme si le vin disait qu’il faut venir à lui. Beaucoup ont vendangé des raisins pas assez mûrs et ça se sent. Ces vins-là seront toujours revêches, raides et sans charme. Qu’on y ajoute une insuffisance de sélection et c’est fichu.
Mais il y a de grandes choses, il y a de grands bordeaux magnifiques, des vins très élégants, très pleins, avec de belles matières charnues. Mais il y aura toujours un malentendu qui fera du tort à ceux qui ont fait un gros travail.
Sur mon podium du jour, à chaud, j’en place cinq. Léoville-Poyferré, bien sûr. Branaire, Armailhac, Lafon-Rochet et un très bon Meyney. Saint-Estèphe est assez homogène, des vins très intègres, c’est l’appellation qui remonte depuis trois ou quatre ans et qui confirme cette année. Par comparaison, je me dis que Pauillac pourrait travailler mieux.
Et j’ai vu Jean Gautreau à Sociando-Mallet. 85 ans, bon pied, bon œil. Il a fait un bon 2011. Lui, il a choisi de faire 350 000 bouteilles d’un bon vin au lieu de 200 000 bouteilles d’un grand. Mais son vin se vend bien, à un tarif décent, la propriété est rentable, alors… »

La photo : Michel Bettane en train de se faire cirer les pompes au château Le Tertre. Une pratique qu’on croyait révolue… 😉 Alexander van Beck, le patron de Giscours et Le Tertre ne manque pas d’humour !

Muscadet Sèvre-et-Maine Clos La Carizière, blanc 2010

caractère joyeux de Jo Landron. Le Fief-du-Breuil 1993 est toujours en pleine forme. 2009 et 2010 s’annoncent sous les meilleurs auspices, constituant l’une des priorités d’achat pour l’amateur. Ici, toutes les cuvées sont de grand style et méritent le magnum. Depuis 2010, le muscadet primeur est une franche réussite.
Le vin : Vin à la fois charnu et tranchant, avec des accents de fruits jaunes et une profondeur superbe. C’est l’un des vins du millésime sur ce secteur.
Note bettane+desseauve : 17,5/20
À boire de 2012 à 2020
Prix public : 8 euros

Les Brandières
44690 La Haye-Fouassières
Tél : 02-40-54-83-27
[email protected]
www.domaines-landron.com

Nouveau record pour les exportations de Whisky

Selon l’association britannique, Scotch Whisky Association, en 2011, les exportations de Whisky et de Scotch ont augmenté de 23%, à 5 milliards d’euros. Les deux principaux marchés, les Etats-Unis et la France, ont progressé respectivement de 31% et de 27% à 786 M€ et 643 M€. Sur l’ensemble des marchés dits matures, les exportations … Lire la suite

Michel Rolland avait deux, trois factures en retard

Le plus flying des winemakers, l’œnologue le plus célèbre a écrit une auto-biographie avec l’aide bienvenue d’une agrégée de lettres/journaliste, Isabelle Bunisset. C’est souvent le cas des grands hommes, on est rarement bon partout et pour le confort du lecteur, c’est une bonne idée de s’entourer des compétences nécessaires.
Bien sûr, le titre « Le gourou du vin », la photo de couverture, on sent la fine blague. Rolland est un type tonique et on ne s’attend pas à un filet d’eau tiède. En même temps, sa vie, son œuvre, sa petite enfance, tout ça, au-delà de l’intérêt documentaire normal pour tout professionnel du vin, disons qu’on s’en fout un peu. Et mettons que quelques pages auraient mérité une relecture plus attentive. Celle sur la bio-d, par exemple, on ne voit pas très bien ce qu’il veut nous dire d’autre que c’est pas facile, la nature. Ce qu’on sait depuis notre première averse d’été… Lire la suite

Le critique au consommateur ou vice-versa ?

Par François Mauss. À lire bien des blogs de vin où le (non) sens grammatical le dispute à une orthographe plus qu’approximative, ce qui peut être sujet à discussion, c’est le langage employé pour parler du vin. Les blogs et/ou forums qui ont un grand succès ne sont pas forcément ceux qui s’adressent à une population issue de Sciences-Po, Ena et autres.

Un blog a-t-il du succès parce que le style des billets est proche du parler commun ou, plus prosaïquement, le critique adapte-t-il sa prose aux lecteurs qu’il évalue plus ou moins correctement, le plus souvent à la lecture des commentaires qu’ils écrivent de temps en temps ? Faut-il être « professeur » et sous-entendre que l’élève doit s’adapter à la science du Maître, ou faut-il être « éducateur » et se mettre au niveau – parfois simplissime – de l’élève ? Si les mots techniques style « brett » ou « ph » peuvent être abscons pour la majorité des lecteurs, doit-on demander au critique de ne pas franchir les lignes jaunes du langage commun ? On peut lister ainsi de multiples questions de même catégorie.

Qu’attend le lecteur ? Le vin est un produit sensé offrir de beaux plaisirs, parfois même des émotions, et si possible à des prix abordables. Il souhaite donc lire des mots qui vont motiver sa décision d’achat ou non. Chacun peut, ipso facto, donner quelques noms de blogs qui abondent en ce sens… et qui ont un grand succès. Le vin est plus décrit comme porteur de satisfactions gustatives qu’en soi.
Les sites où l’écriture est plus orientée vers la culture, l’information technique, l’analyse fouillée des vinifications, bref les blogs où le point de vue final s’appuie sur des démonstrations professionnelles, sont certes lus plus attentivement, mais ont-ils plus de lecteurs ?

Prenons l’exemple de Robert Parker. Il se définit clairement comme « hédoniste » (c’est le titre d’un de ses journaux), et comme jouisseur de la bonne vie. Son langage n’a jamais été trop technique, et les belles facilités de langage ( riches, puissants, fruités, assez ronds, équilibrés) sont généralement bien accueillies dans ses colonnes. Son succès est incontestablement lié à son système simplifié de notes sur 100 et ce qu’il écrit est facilement compréhensible par tout type de lecteur.

A côté de cela, vous avez des blogs qui se la jouent grave, du style : « passez votre chemin, ignares, ici nous sommes spécialistes de telle ou telle région », et seuls les zélés adorateurs du maîtrillon des lieux (une quasi secte), quand bien même ne comprenant pas forcément tout ce qui est écrit, restent en adoration, faisant définitivement partie des esprits faibles ayant un besoin ardent d’être et de rester sous influence.
Michel Bettane, notre hôte ici, a évoqué plusieurs fois cette question du type de lien à créer entre le critique et le lecteur, et la conclusion de son dernier éditorial dans The World of Fine Wine est parfaitement clair sur ce point. Le voici :

« All of which goes to show that a whole bunch of arithmetic scores is not the way to educate consumers about wine. What we critics have to do is teach people to compare their tasting sensibilities with our own. This starts by helping consumers to discover what they like or what they are seeking based on the reviews that we provide. It does not mean spoon-feeding them with ready-made critical evaluations on the misguided assumption that they are too lazy to digest the information themselves. A difficult duty, for sure – but it’s our duty nonetheless ! »

Le message est clair : le critique explique ses goûts, les justifie, donne des exemples basés sur des analyses personnelles et demande simplement au lecteur de replacer ce point de vue sur sa propre échelle de valeur. Il y a du travail à faire de chaque côté et personne ne doit oublier Monsieur Despréaux :

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez

François Mauss est le fondateur du Grand Jury Européen et du World Wine Symposium

Les margaux 2011 par Michel Bettane

Recueilli à chaud à la sortie de la salle de dégustation, voici ce que Michel Bettane pense des margaux 2011.
« D’abord, nous n’avons pas encore dégusté château-margaux. Pour les autres, il s’agit d’un millésime au caractère affirmé, très difficile à juger à ce stade de son évolution. Certains échantillons sont parfaitement énigmatiques et je suis ébloui par la sûreté de jugement de certains de mes confrères (ironie, NDLR) quand les producteurs eux-mêmes se perdent en conjectures.

Ce millésime présente une certaine forme d’austérité, ce ne sont pas des vins charmeurs. Ils sont fermes, tanniques, moins “nouveau monde“ que les millésimes précédents, ce qui explique que certains de nos amis américains soient un peu perdus. Ils ont moins d’alcool, de 12,8° à 13, 2° en moyenne, ils ne présentent pour autant pas de dilution. Des incidents climatiques ont engendrés de petits rendements. Pour réussir son vin, il fallait dompter les tanins et chercher beaucoup de fruit pour équilibrer les tanins. Ceux qui n’y sont pas parvenus auront des vins raides comme une trique.

Pour moi, les grandes réussites à Margaux sont Palmer, Giscours, Boyd-Cantenac et Brane Cantenac, les deux Rauzan. Ils feront de grands bordeaux classiques de garde. »

Des œufs par milliers

Propriété de l’assureur AG2R La Mondiale située au cœur de Saint-Emilion, le tout récemment restauré Château Soutard propose régulièrement des activités au public venu le visiter. Parcours ampélographique dans l’univers d’un grand cru classé, balades poétiques ou safari au cœur du vignoble, dîners à la belle étoile et chambres d’hôtes, l’offre œnotouristique se fait ici très inventive. La dernière bonne idée devrait réjouir les parents d’enfants plus ou moins grands. Ca se passe dimanche prochain, à partir de 15 h, et c’est une immense chasse aux œufs de Pâques. Sachant que le domaine fait 27 hectares, immense est sans doute un bien petit mot. L’orgie de chocolat, c’est par .

 

 

Les vins de la Miss

«My father is a winemaker, I was born a wine drinker». Miss Vicky Wine aime le vin et le fait savoir assez franchement. Pour lire son blog, on passe par . Et pour participer aux dégustations de vins venus de tous horizons qu’elle organise un peu partout comme pour acheter les vins qu’elle commercialise (ceux de sa propriété familiale, mais aussi ceux des vignerons qu’elle découvre et qu’elle aime), on passait jusqu’alors par ici. Sauf que, depuis peu, on peut aussi passer par un très grand site de vente en ligne : cdiscount. Tant mieux pour elle et tant mieux pour nous. Vendus au prix propriété, les vins sont livrés par le site, ce qui fait que Miss Vicky passera moins de temps à la Poste. Après tout, elle a autre chose à faire.

 

Grande année, grands formats

Tout au long de 2012, la maison Laurent-Perrier célébrera son bicentenaire avec des éditions limitées systématiquement proposées dans des flacons à la hauteur de l’événement. On commence gaiement la saison avec un magnum de Cuvée Rosé Laurent-Perrier présenté dans un coffret aux couleurs du printemps et à l’image du vin, panier de fruits rouges frais au nez comme au palais.
Disponible dès maintenant au prix indicatif de 155 euros, liste complète des points de vente sur simple appel au domaine : 03 26 58 91 22.

Italie: classement des 10 premiers acteurs

La banque Italienne, Mediobanca, vient de publier son rapport annuel sur l’état du marché du vin en Italie. Cette étude se concentre particulièrement sur les 107 plus importants acteurs du marché et dresse un classement en fonction de leurs performances commerciales.

Classement des plus importants acteurs italiens (par CA) … Lire la suite