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Domaine Charles Joguet : le meilleur chinon du moment

À la suite de Charles Joguet, aujourd’hui retiré, la famille Genet fait encore mieux. Elle fait le meilleur chinon du moment.

CHARLES JOGUET, toujours heureusement vivant et revenu à ses premières amours, la peinture et la sculpture, conseille quand il le juge bon quelques viticulteurs engagés du secteur. Après avoir recréé le type moderne du cabernet de Chinon, avec l’aide de Jacques Puisais, dans un style souple et élégant qui est celui de la rive gauche de la Vienne, et montré à tous les bienfaits d’une viticulture respectueuse du sol et de l’environnement, il a vendu sa propriété en 1997 à son associé, Jacques Genet. Beaucoup trop de choses ont été dites sur cette vente, comme souvent dans nos villages gaulois, mais force est de constater que Jacques Genet et ses enfants ont encore amélioré viticulture et vinification, avec plus de régularité et de discipline dans la façon de cueillir le raisin, de le transporter et de le vinifier. Avec la complicité de leur jeune directeur technique, Kevin Fontaine, qu’ils ont généreusement associé au domaine, Jacques, sa fille Anne-Charlotte et son fils ont permis d’agrandir le vignoble jusqu’à quarante hectares et de rationaliser la gamme de vins produite, disponible dans une boutique très bien conçue, à l’entrée de Chinon. Ils ont aussi réhabilité de magnifiques caves creusées dans le calcaire, comme à Saint-Émilion, qui permettent de conserver dans des conditions de température et d’humidité idéales les millésimes de garde. J’avoue avoir été impressionné par la capacité des meilleures cuvées du domaine à bien vieillir, dans le respect du caractère que Joguet leur avait donné et sans les petits défauts analytiques d’un passé où l’hygiène de cave était une peu moins stricte.


Les Charmes

2016
Beaucoup de charme et de finesse aromatique. Ensemble floral, tannin soyeux. Une dimension séduisante, précise, aboutie et une expression exemplaire du cabernet franc de Loire. 16/20
2015
Cette cuvée assez nouvelle du domaine provient de vignes situées à Anché, sur sol argilo-calcaire typique, avec des vignes de plus de 35 ans. Le 2015 est un peu plus solide et serré de texture que le 2016, mais avec beaucoup de finesse au nez, sur des notes de menthol qui ajoutent leur fraîcheur à la belle maturité du raisin. 16,5/20

La Cure

2015
Petite partie du clos qui jouxte l’église de Sazilly, sur un sol assez riche en argile. Un vin lui aussi élégant, ouvert, à la fois floral et légèrement truffé, absolument pas asséché par son bois. Long, équilibré, frais et nuancé. Bref, ce qu’on attend et qu’on ne trouve pas si souvent. 16,5/20

Les Varennes du Grand Clos

Jolie vigne de quatre hectares, dont un peu plus de trois en production, plantée de 1962 à 1976 sur un support silico-calcaire qui prolonge le clos de la Dioterie à Sazilly.
2016
Notes classiques de tabac et de cèdre, netteté d’expression exemplaire, plus dessiné que colorié, très subtil. Il faut aimer le cabernet franc et une petite austérité de jeunesse sur un type de terroir qui permet un beau vieillissement. 15/20
2014
Notes de fougère et de tabac au nez, droit, et même strict, sur une phase sévère de son développement, mais sans sécheresse. Attendre trois ou quatre ans. 14/20
2012
Nez plus développé, avec des notes de sueur et de cuir qu’on appréciera diversement. Plus de souplesse que le 2014, mais moins d’unité. Plus charnel qu’élégant, comme par fois l’étaient certains vins de Charles, ce qui montre la continuité du style actuel avec un terroir qui peut y conduire en année peu acide. 14/20
2011
Nez beaucoup plus complexe, à la fois racinaire et truffé, avec un retour de cèdre et de tabac dans le support tannique. Plus de caractère que 2012. 15,5/20
2010
Forte couleur, corsé, un rien plus étoffé que le 2014, ferme, complet dans sa construction en bouche et pas encore à point. Un millésime de longue garde qui ne décevra pas. 16/20
2009
Très généreux et racinaire au nez, mais rappelant davantage l’Italie et même le Piémont que la Loire, sans doute à cause du soleil de l’année. Tannin plus sec et moins accompli qu’en 2010, saveur plus ouverte, mais qui exige la table. Un bon râble de lapin à la sauge, par exemple. 15/20
2008
Nez ouvert et généreux, plus floral et élégant que le 2009, entre la violette et la truffe. Assez long, expression classique et aboutie du chinon rive gauche. 15,5/20
2004
Notes de prune au nez, du poivron aussi, quelques petits défauts analytiques, mais un certain charme.
14/20

Clos du Chêne Vert

On change de rive et on se retrouve sur la Haute Olive, au coeur du vignoble historique de Chinon, en exposition sud-ouest, sur deux hectares très pentus. Il faut avouer que ce terroir ultra classique donne un très grand vin si l’on sait attendre, avec une intensité et une droiture qui en font un cru supérieur, comme il y en a moins de dix dans toute la Loire.
2016
Le vin est en phase fortement réductive et ne se révèle pas. Attendons donc. Pas de note
2015
Très grande finesse aromatique, digne d’un pinot noir, entre le plus pur des fruits rouges et un floral tellement différent de Varennes. Remarquable élevage. 16,5/20
2014
Moins précis au nez, avec un départ de notes de champignon et de sous-bois d’évolution trop rapide. 14/20
2012
Même souplesse que Les Varennes du Grand Clos dans ce millésime, mais avec plus de corps et d’autorité, du charme et de la générosité. Joli vin qu’on peut commencer à boire. 15,5/20
2011
Nez magnifique, apparition de notes de truffe noire, du charme, de la longueur, du moelleux qui surprendra les habitués d’une vision plus austère et compassée du cabernet. Rien de sensuel pourtant, avec de la fraîcheur dans un retour légèrement poivron (mais rouge, sans rien de végétal) qui fait rebondir le vin. Il n’a pas dit son dernier mot. 17/20
2010
Concentration et pureté aromatique magnifiques, de l’essence de cabernet de Loire. Racinaire et aérien à la fois, très complexe. Bravo. 17,5/20
2009
Sur ce cru aussi, le soleil de l’année alourdit un peu le corps, surtout après le sensationnel 2010. Riche et moins usé que Les Varennes, mais on ne retrouve pas le chic du terroir. 14,5/20
2008
Un boisé plus marqué vient d’une cuve neuve achetée pour ce millésime qui joue plutôt sur les notes racinaires, avec une pointe de verdeur et moins d’harmoniques que 2012. 14/20

Clos de la Dioterie

Le clos emblématique de Charles Joguet, à Sazilly, avec de très vieilles vignes de plus de 80 ans et une petite partie régulièrement renouvelée franche de pied. Hélas, à peine deux hectares là aussi.
2015
Une merveille : si on avait à définir le chinon idéal, ce serait celui là. Un raffinement floral digne d’un grand cru de pinot noir et un grain de tannin souple et parfaitement intégré à la texture. Long, avec un vrai rebond en bouche, un vin exceptionnel. 18/20
2014
Il souffre évidemment de la comparaison avec le 2015. Plus strict, austère et renfermé, pour le moment, mais moins de précision que Chêne Vert. 15/20
2012
Nez classique, élégant, sur la violette. Corps raffiné, élevage parfaitement adapté à la matière, long, net. Peut encore se développer. 16/20
2011
Nez ouvert mais racinaire (iris, bulbe), ce qui est caractéristique des beaux sols calcaires. Evolue vers la truffe noire, mais le cabernet rebondit en bouche avec un retour de poivron rouge, presque paprika, qui plaira aux connaisseurs. 16/20
2010
Vin complet, charnu, avec une expression qui va vers le sud et les grands terroirs de la rive droite de Bordeaux, sans maquillage de bois neuf, grande suite en bouche sur le tabac et le cèdre. Grand avenir. 17,5/20
2009
Le moins évolué et le plus agréable des vins du domaine dans le millésime. Parfait développement de truffe et de tabac au nez et en bouche, aucun assèchement. 16,5/20
2008
Bouteille un peu décevante, asséchée par son bouchon. À table, le soir, une autre bouteille s’est avérée bien plus équilibrée. 14/20

Cet article est paru dans En Magnum #18, actuellement en kiosque.

Rouge, blanc, or, les flacons de fin d’année

Après les champagnes et les spiritueux, une dernière sélection mêlant vins et champagnes pour accompagner les déjeuners, dîners et soirées de cette fin d’année. Histoire d’en terminer avec 2019 et d’accueillir 2020 (et aussi la famille et les amis) de la meilleure manière

Prismes
Doté en cette fin d’année d’un étui orné de prismes dorés et argentés, tout comme le blanc de blancs, autre cuvée iconique de la maison Henriot, le champagne en photo ci-dessus est un assemblage à parts égales de chardonnay et de pinot noir, auxquels vient se joindre « une touche de pinot meunier. » La maison recommande de réserver à l’apéritif cette cuvée à la robe couleur or paille représentant toute l’élégance d’Henriot.

Champagne Henriot, Brut Souverain, 39 euros (prix conseillé)

Duo de rieslings
Vin tranquille et crémant venus d’Alsace s’associent ici en une proposition de dégustation imaginée pour cette fin d’année par l’historique marque Wolfberger. A l’intention des épicuriens, le cépage riesling – l’un des quatre de l’AOC alsace grand cru, avec le pinot gris, le muscat et le gewurztraminer – s’y exprime de deux manières, porté au plus haut par les savoir-faire emblématiques de la région et de cette coopérative pionnière fondée en 1902 à Eguisheim. Chacun de ces flacons a été maintes fois récompensé.

Wolfberger, Coffret Noble, 40 euros

Tout de chardonnay
Présente sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BBfrenchmoment, la maison Besserat de Bellefon propose d’accorder ce champagne à la robe jaune vif, blanc de blancs « sculpté dans la roche de son sol » avec « des éclats de rire », « un morceau de beurre salé » ou encore « un bar frais sur sa planche en bois », en toute élégance.

Champagne Besserat de Bellefon, Blanc de blancs, 59 euros (prix conseillé)

Clos bourguignons
Deux beaune premier cru, et deux monopoles, voici les cuvées que Bouchard et Fils a décidé de mettre en avant en cette fin année afin de guider l’amateur au sein des multiples résultats de son historique savoir-faire (la maison est née en 1731). Côté rouge, le vin né des 3,36 hectares du clos de la Mousse – dont la trace la plus ancienne remonte à 1220 – s’accordera avec viandes blanches et volailles grillées. Pour le blanc, issu d’une parcelle sur laquelle ont été retrouvées les plus anciennes traces du cépage chardonnay à Beaune, on privilégiera les poissons et les volailles, en sauce relevées cette fois.

Bouchard Père & Fils, beaune 1er cru Clos Saint-Landry 2015 et Clos de la Mousse 2016, 51 euros chacun (prix conseillé)
En famille ? En magnum.
Cette cuvée emblématique de la maison Edouard Brun est un assemblage de 75 % de pinots noirs, majoritairement issus de ses vignobles d’Aÿ et de la montagne de Reims et longuement vinifiées en fûts de chêne de 205 litres, et de 25 % de chardonnays vinifiés en cuves inox. S’il se suffit à lui-même, on pourra aussi le faire passer à table, en accord avec des viandes blanches, un poisson ou des crustacés.

Champagne Edouard Brun, Réserve premier cru, 50 euros le magnum (prix conseillé)

De Sancerre à Marlborough
Dans un format 50 cl, ce coffret propose en une édition limitée uniquement disponible au domaine trois vins issus d’une production confidentielle menée par la famille Bourgeois dans ses vignes des coteaux de Chavignol et dans celles situées à Marlborough, en Nouvelle-Zélande (Clos Henri Vineyard). Deux hémisphères, donc, et rien que des vendanges tardives pour ces cuvées de sauvignon blanc Vendange de la Saint-Charles 2014 et Patience 2013, à marier respectivement à « des fromages ou des plats épicés » et à « du sucré » (par exemple, car Jean-Christophe Bourgeois précise que « le sucre résiduel de ces vins permet de les associer à des mets très variés. »).

Famille Bourgeois, coffret Vendange récoltée tardivement, 75 euros

Nouvelle année, nouvelle cuvée
Lancée par la marque Tsarine en cette fin d’année, cette cuvée baptisée Orium est un extra-brut imaginé par la chef de cave Isabelle Tellier avec l’idée de proposer « un champagne sans fard, tout en finesse et pureté. » Assemblage des trois cépages champenois (34 % de chardonnay, 33 % de pinot noir et 33 % de meunier) issus de quarante crus différents, parmi lesquels Avize, Les Riceys ou encore Vertus, ce champagne est constitué pour plus d’un tiers de vins de réserve des années 2013 et 2014.

Champagne Tsarine, Cuvée Orium, 33 euros (prix conseillé)

Magnum de fête

Exceptionnellement proposé en magnum dans une édition limitée, ce flacon de Mouton Cadet 2017 niché dans un coffret étincelant constitue une parfaite idée cadeau. Mais, faut-il que nous le rappelions, c’est aussi un format idéal pour partager ce bordeaux en famille ou entre amis.

Mouton Cadet 2017, 18,95 euros le magnum (prix conseillé)

Vintage
Dix ans après la vendange 2009, Lanson dévoile le dernier-né de ses champagnes millésimés, cuvées uniquement élaborées lors de très belles années. Une exigence qui a contribué à asseoir la réputation de la maison au fil du temps, portée par les millésimes 1904, 1928, 1955, 1971, 1976, 1988 ou encore 1990. Ce 2009 est composé de 53 % de pinot noir et 47 % de chardonnay, raisins dont la maturation s’est déroulée cette année-là dans des conditions estivales que la Champagne n’avait plus connues depuis l’été 2003.

Champagne Lanson, Gold Label 2009, 59 euros (prix conseillé)

Fleurons languedociens
Si la célèbre maison du Languedoc met également en avant en cette fin d’année son clos-du-temple 2018 (190 euros), rosé né sur l’historique terroir de Cabrières, et aussi ses étonnants flacons de clairette d’Adissan, écrins en argile rendant hommage à l’art de vivre du sud de la France autant qu’à son histoire (9,90 euros), c’est au grand vin de l’Hospitalet que l’on fait ici une place. Rappelons que ce vin a été récemment porté aux nues, et avec lui tout le vignoble languedocien, en étant nommé meilleur rouge au monde lors de la dernière édition de l’International Wine Challenge (nous vous en avions parlé ici).

Gérard Bertrand, Château l’Hospitalet 2017, 50 euros


Retour aux origines
Uniquement disponible sur le site de Duval-Leroy, et seulement pendant trois mois, cette cuvée a été spécialement élaborée pour célébrer les 160 ans de cette maison installée à Vertus, à la pointe de la côte des Blancs, depuis 1859. A cette époque le chardonnay n’était pas présent et le champagne était majoritairement issu de raisin noir et c’est à cette histoire, comme aux six générations qui ont contribué à faire de ce domaine familial ce qu’il est aujourd’hui, que ce blanc de noirs multimillésime rend hommage. Inédite, l’étiquette de ce flacon reprend les couleurs des fûts et des barriques de la maison.

Champagne Duval-Leroy, Blanc de noirs 160 ans, 45 euros

Et si on offrait du bon cognac pour Noël?

Le temps ne fait pas peur au cognac. Quand les chefs de cave savent se montrer patients, des trésors sont mis en bouteille. Petite sélection de grandes maisons, et d’autres acteurs plus confidentiels. Le cognac est pluriel.

Delamain Millésime 1979
LA MAISON
Cette belle maison, longtemps réputée pour ses achats d’eaux-de-vie, a repris en fermage en début d’année vingt hectares de Grande Champagne, sur la bien nommée commune de Bellevigne. Cependant, si les canons de la maison ne changent pas, on ne devrait rien déguster en bouteille avant une vingtaine d’années. Patience.
LA COUPE
Avec une eau-de-vie de 40 ans, au premier nez, les épices et les notes boisées sont puissantes, à la rétro-olfaction un fruité agrumes revient en délicatesse. Il s’agit d’une seconde édition de ce millésime 1979 commercialisé voici 10 ans, à l’âge de 30 ans.
535 euros

Frapin Multimillésime n°7
LA MAISON
Un cas assez rare dans les Charentes, la maison s’appuie exclusivement sur l’approvisionnement de son vignoble en propre : 240 hectares, au coeur des meilleurs secteurs de la Grande Champagne. Ici, les belles cuvées prennent leur temps.
LA COUPE
La nouvelle édition (en l’occurrence, la coupe n°7) de cette brillante idée qui consiste à assembler les millésimes, réunit les années 1989, 1991 et 1993. Robe orangée, légèrement foncée, de puissants parfums d’épices douces et poivrées, d’agrumes et d’abricots confits. En bouche, son charme glisse et persiste longtemps.
230 euros

Ragnaud-Sabourin Florilège
LA MAISON
Un amour de petite maison «à l’ancienne», couvée avec passion par madame Annie Ragnaud-Sabourin, 84 ans, et en première ligne pour raconter l’histoire de ce vignoble resté familial à 100%. Un cognac de vigneron, en quelque sorte. Un must-have, toute la gamme est hautement recommandable.
LA COUPE
Il titre 46°, ce qui est rare pour un cognac, et pourtant ce brut de fût est tellement vieux qu’on ne le remarque pas. On se délecte de son délicieux rancio, ses notes d’épices et de havane, avec une fraîcheur mentholée qui supporte la longueur.
150 euros

Hine Antique
LA MAISON
Petite maison de Jarnac dont une partie de la réputation est assisse sur un fantastique patrimoine de cognacs millésimés. Éric Forget, maître de chai depuis 1999, veille patiemment sur ses vieilles eaux-de-vie dont près de la moitié proviennent d’un vignoble en propre.
LA COUPE
La coupe fêtera ses 100 ans l’an prochain, mais pour un presque centenaire (les eaux-de-vie sont âgées d’une vingtaine d’années en moyenne), ce cognac opulent, complexe et long en bouche offre un corps appréciable et une personnalité certaine.
178 euros

Rémy Martin XO Fine Champagne
LA MAISON
Forte de ses succès à l’export, notamment en Chine, la maison avait quelque peu délaissé le marché français. Il est vrai que pour le cognac en général, celui-ci ne pèse plus que 3% des ventes environ, selon les années. Elle se rattrape en proposant un coffret pour son XO à l’occasion des fêtes de fin d’année.
LA COUPE
Puissants parfums de fleurs et d’agrumes confits, une bouche moelleuse sur le même registre de puissance, avec une profonde persistance.
190 euros

Martell Chanteloup XXO
LA MAISON
La plus ancienne des grandes maisons de cognac est décidément très active en cette fin d’année. Après le lancement en France du nouveau spiritueux Blue Swift, voilà la cuvée Chanteloup qui monte en gamme avec la toute nouvelle catégorie des XXO, pour extra-extra-old (14 ans minimum pour les 450 eaux-de-vie qui entrent dans sa composition).
LA COUPE
Un bel équilibre pour cette nouvelle cuvée, où les notes boisées et vanillées laissent progressivement la place à la mandarine et l’écorce d’orange, la banane flambée aussi. En bouche, le moelleux soutient la puissance, sans aucune sensation de chaleur.
390 euros

Cet article est paru dans En Magnum #18, actuellement en kiosque.

Six bulles Prix Plaisir

Noël est là, c’est l’heure des grandes réunions festives. Voilà une sélection d’effervescents venus de toute la France, médaillés au Concours Prix Plaisir 2019 et entre 8 et 14 euros. Bonnes fêtes !

Caves Bailly Lapierre, Noir & Blanc, crémant de bourgogne brut
Pourquoi c’est bon ?
Parce que cette cave coopérative s’impose comme une référence incontournable du crémant de Bourgogne. Depuis Bailly, les 430 vignerons proposent une gamme sérieuse et recommandable. Viticulture soignée et vinification intelligente, les terroirs de l’Yonne sont entre de bonnes mains.
Et ça donne quoi ?
De la finesse. Un chardonnay et un pinot noir bien assemblé et équilibré. C’est fin, précis et énergique dans la finale. Voilà un crémant qui sait tout faire de l’apéritif au dessert.
Avec qui ?
Ceux qui veulent aller au bout de la nuit, avec style et sans fatigue.
8,80 euros
Médaille d’or Prix Plaisir
http://www.bailly-lapierre.fr/

Escher & Thomas, vouvray mousseux 2015 brut          
Pourquoi c’est bon ?
Parce qu’Iwan et Cécile, le duo derrière cette signature, sont des explorateurs. Experts en méthode traditionnelle, ils s’amusent avec talent à vinifier de manière effervescente les cépages ligériens (sauvignon, gamay, pinot d’aunis). On trouve chez eux un melon de bourgogne pétillant, original et rafraîchissant.
Et ça donne quoi ?
Un vouvray charmeur et salivant, entre fruit et acidité. Tranquille ou pétillant, vouvray n’est pas l’une des références du chenin par hasard.
Avec qui ?
La conversation lumineuse d’un grand écrivain, près de la cheminée crépitante d’une maison de campagne.
12 euros
Médaille d’or Prix Plaisir
http://www.escher-thomas.com/

Le Cellier Lingot Martin, Cuvée Sélectionnée, bugey-cerdon rosé 2018 demi-sec
Pourquoi c’est bon ?
Parce qu’on ne boit jamais de bugey-cerdon. S’il y a bien une bulle à découvrir c’est celle-ci. Elaborée grâce à la méthode ancestrale, le vin est mis en bouteille alors que la fermentation alcoolique n’est pas terminée, sans liqueur de tirage sans liqueur d’expédition. Ce regroupement de quatre familles travaille 35 hectares du vignoble cerdonnais.
Et ça donne quoi ?
Une bulle très fine, acidulée et demi-sec. Le poulsard complète le gamay majoritaire de cet assemblage gourmand. Un vrai dessert.
Avec qui ?
Les curieux, les explorateurs, les dénicheurs de pépites, les chercheurs d’or.
8,25 euros
Médaille d’or Prix Plaisir
http://www.lingot-martin.fr/

Antech, Émotion, crémant de limoux rosé 2017 brut
Pourquoi c’est bon ?
Parce que le talent de Françoise Antech-Gazeau ne doit pas rester dans l’ombre. Sa maison de négoce mérite toute votre attention. Un million de bouteilles sont produites chaque année. Large gamme, cohérente, d’un bon niveau qualitatif, en progression constante, c’est la valeur sûre de l’appellation.
Et ça donne quoi ?
Antech cherche la pureté, la minéralité, l’équilibre et la fraîcheur. Voilà un rosé gourmand, aux jolies notes de fruits rouges. Idéal en toutes occasions.
Avec qui ?
Ceux qui aiment les effervescents rosés, l’été, l’hiver, sous le soleil, sous la neige, tout le temps, toujours. Bref, les meilleurs d’entre nous.
10,95 euros
Médaille d’argent Prix Plaisir
https://www.antech-limoux.com/

Wunsch & Mann, crémant d’alsace 2012 non dosé
Pourquoi c’est bon ?
Parce que c’est l’Alsace en bouteille, la beauté des coteaux de Wettolsheim, le charme des villages. Vingt hectares permettent à Marc Mann et son équipe de produire des vins bien vinifiés, expressifs et fidèles à leurs terroirs.
Et ça donne quoi ?
Attaque beurrée, bulle fondante. Les trois pinots (blanc, auxerrois et noir) s’assemblent dans ce non dosé de fête. Il est fait pour la gastronomie.
Avec qui ?
Les rêveurs.
14 euros
Médaille d’argent Prix Plaisir
https://wunsch-mann.fr/

Cave de Tain, Blanc de Blancs, saint-peray brut
Pourquoi c’est bon ?
Parce que la cave de Tain ne cesse jamais de progresser. Des saint-joseph aux hermitages, des crozes aux cornas, millésime après millésime, les vins vont vers plus de raffinement et s’affirme avec style.
Et ça donne quoi ?
Un 100 % roussanne sur granit, tout au sud du Rhône nord. Blanc de blanc, floral, intense qui ne perd pas son charme apéritif.
Avec qui ?
Toute sa famille (en âge de consommer du vin évidemment). Les grandes appellations parlent à toutes les générations.
13,70 euros
Médailles de bronze Prix Plaisir
https://www.cavedetain.com/fr/

Grâce à un casque VR, le château Lagrange tout entier voyage de par le monde

Lors de la dernière édition du Grand Tasting, qui s’est déroulée fin novembre à Paris, une centaine de personne ont pu visiter le château Lagrange, troisième grand cru classé de Saint-Julien. Comment ? Grâce à un casque de réalité virtuelle. Nouvelle manière de découvrir cette propriété dont les 118 hectares d’un seul tenant sont situés sur un point culminant de l’appellation, cet outil innovant sera dorénavant mis à la disposition de « tous ceux qui croiseront le chemin des divers représentants du domaine, lors de salons ou de dégustations autour du monde. » Outre le vignoble, cette technologie immersive présente également l’histoire du château et permet de “visiter” le cuvier et les chais. Unique en son genre à ce jour dans l’univers viticole, cette expérience durant environ trois minutes.

Veuve Clicquot, un hiver très parisien

Un espace consacré au coffret Veuve Clicquot Arrow (photo) à La Grande Epicerie jusqu’à début janvier, une dégustation de ses différentes cuvées dans le patio de l’hôtel Royal Monceau ou sur la terrasse d’hiver du Fouquet’s jusqu’à la mi-février, un tea time au Meurice autour de son champagne demi-sec, servi en carafe Baccarat au restaurant Le Dalí jusqu’à fin janvier, ou encore un dîner chez Lapérouse, dans le salon La Grande Dame, la maison Veuve Clicquot a pris ses quartiers d’hiver dans la capitale. Le parcours complet et les adresses sont à découvrir sur le site de Veuve Clicquot.

Un hommage au spritz pour le centenaire d’Aperol

La marque italienne Aperol, propriété du groupe Campari depuis 2003 et distribuée en France par la société Baron Philippe de Rothschild (via sa filiale RFD), a choisi de célébrer son centenaire avec un coffret collector, une édition limitée en forme de rondelle d’orange disponible en exclusivité chez Eataly, temple parisien de la gastronomie italienne. Symbolisant la couleur et l’ingrédient phare de la recette – inchangée depuis sa création et toujours tenue secrète – de cet apéritif doux amer créé en 1919 à Padoue par les frères Barbieri, ce pimpant objet adresse également un clin d’œil au cocktail vénitien qui a tant contribué à sa renommée de par le monde.

Aperol, coffret collector 100 ans, 45 euros (prix conseillé)

En Nouvelle-Zélande, l’aventure d’Ariane et Benjamin de Rothschild prend de l’ampleur

Anne Escalle, directrice d'exploitation du vignoble de Rimapere, et Ariane de Rothschild, présidente du conseil d’administration d'Edmond de Rothschild. Photo : Anaka

En devenant en novembre dernier l’unique actionnaire du vignoble de Rimapere, une aventure débutée en 2012 avec le souhait de Benjamin de Rothschild de créer un sauvignon blanc de référence et l’acquisition pour ce faire de 24 hectares de vignes dans la vallée de Marlborough, Edmond de Rothschild Heritage a franchi un cap dans son implantation en Nouvelle-Zélande. Cette nouvelle étape dans l’histoire du domaine – dont le nom, qui signifie “cinq flèches” en maori, rend hommage tout à la fois aux traditions familiales qu’à la culture de ce territoire viticole du bout du monde – s’accompagne de la nomination à la tête de l’exploitation d’Anne Escalle (photo). Installée en Nouvelle-Zélande depuis 2007, cette dernière aura pour mission de renforcer le travail initié dans ce terroir « pour en sublimer la production et élaborer des vins premium et artisanaux (single vineyard) à partir des cépages emblématiques de la région, sauvignon blanc et pinot noir. »

Faire briller Rimapere

En remerciant pour son expertise et son engagement la famille Peabody, avec laquelle Edmond de Rothschild Heritage a collaboré ces six dernières années, le groupe a salué l’arrivée de cette nouvelle recrue. Notamment par la voix de Boris Bréau, directeur général de la branche vins d’Edmond de Rothschild Heritage* : « Nous n’en sommes qu’au début de l’apprentissage du potentiel de ce terroir. Après six années d’expériences et de découvertes, nous décidons aujourd’hui de passer à la vitesse supérieure (…). Anne est un atout unique dans notre organisation, avec sa double nationalité franco-néo-zélandaise, son cursus académique et un parcours professionnel de premier plan. » Ariane de Rothschild a quant à elle rappelé le caractère exceptionnel du terroir de Rimapere : « C’est une pépite : il ne tient qu’à nous, à notre expertise et à notre courage de la faire briller. Nous marquons aujourd’hui une nouvelle étape dans l’aventure et l’ambition de Rimapere. »

* Edmond de Rothschild Heritage Wines, ce sont 500 hectares de vignes répartis dans le Bordelais (Château Clarke, Château des Laurets, Château Malmaison), en Nouvelle-Zélande (Rimapere), en Argentine (Bodega Flechas de los Andes), dans la Rioja en Espagne (Bodegas Benjamin de Rothschild & Vega Sicilia – Macán) et en Afrique du Sud (Rupert & Rothschild Vignerons).

Une nouvelle chef de cave chez champagne Henriot

Actuellement responsable des relations avec le vignoble au sein de la maison Krug, qu’elle a intégrée en 2015 après une première expérience en tant qu’œnologue au Centre Vinicole – Champagne Nicolas Feuillatte, Alice Tétienne (photo) rejoindra Champagne Henriot au deuxième trimestre de 2020

La maison Henriot décrit sa future chef de cave, d’origine champenoise, comme étant portée par une volonté de compréhension globale du vignoble : « Alice Tétienne a dans un premier temps investi le secteur viticole afin de comprendre la matière première et l’influence du terroir sur l’expression végétative et la qualité des raisins. Elle est titulaire d’une licence des Sciences de la vigne et d’un master Vigne et terroir. (…) Afin d’être en capacité de valoriser au mieux et de développer l’image du champagne, Alice Tétienne a ensuite exploré le secteur de la communication grâce à l’obtention d’un master Vins et champagne et une immersion au sein du service marketing de la maison Laurent Perrier. Elle s’est ensuite concentrée sur l’œnologie, obtenant le diplôme national d’œnologue et fut récompensée lors de sa soutenance par le prix de l’innovation œnologique et le prix du mémoire. »

Avec une pensée pour Apolline Henriot

Ce beau curriculum a été salué par le président de Champagne Henriot, Gilles de Larouzière : « Nous sommes très heureux qu’Alice Tétienne nous rejoigne. Femme brillante et de grand talent, elle contribuera au rayonnement et à la valorisation de Champagne Henriot, amorcée en 2018, grâce à sa culture de l’excellence et à son fort esprit de collaboration avec nos partenaires du vignoble. En la nommant, j’ai bien sûr aussi une pensée particulière pour une autre femme de talent, mon aïeule Apolline Henriot, qui en 1808 a fondé notre maison. » Gilles de Larouzière a également remercié Laurent Fresnet (qui s’en va chez Mumm, en lire plus ici) en précisant que ce dernier avait « fortement contribué à renforcer la précision et l’élégance » des champagnes Henriot ces treize dernières années.

2019, un millésime d’artiste, épisode II

Deuxième volet consacré au millésime 2019, Michel Bettane est allé rencontrer Ludivine Griveau (première femme régisseur des Hospices de Beaune) et Albéric Bichot (président du directoire de la Maison Albert Bichot) pendant la célèbre vente aux enchères caritative qui se tient chaque année fin novembre. Où il est question d’inédit, de bio et de style bourguignon.

Voir la vidéo sur le château des Jacques en Beaujolais, https://youtu.be/hx5BbXGW45g