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Caves du XIXe et outils d’aujourd’hui

Après deux années de complète rénovation, le domaine Faiveley a présenté à la mi-juin à ses partenaires, aux élus locaux, aux vignerons et aux artisans ayant participé au projet sa nouvelle cuverie de Nuits-Saint-Georges, baptisée le “38”. Installée dans un bâtiment datant de 1823 qui fut une maison de crémants de Bourgogne et qui accueille les vins de Faiveley depuis un peu plus de 40 ans, cette cuverie a été entièrement repensée par l’architecte chalonnais Gilles Gauvain auquel a été confié la mission de replacer le bâtiment dans son époque (celle de la révolution industrielle et du chemin de fer) et de l’ouvrir sur le vignoble tout en y intégrant de la meilleure manière des outils de vinification de pointe.

Au “38”, désormais, « le nouveau style Faiveley peut s’épanouir et s’exprimer pleinement » (rappelons que la maison possède 120 hectares de vignes sur des terroirs d’exception, notamment douze grands crus et vingt-cinq premiers crus). A l’heure où s’achève la dernière étape d’une évolution en trois phases amorcée par Erwan Faiveley il y a maintenant onze ans – d’abord avec des investissements techniques à Nuits-Saint-Georges, ensuite avec la rénovation complète de la cuverie de Mercurey il y deux ans, « dans un souci de cohérence qualitative » – et avant de célébrer les deux cents ans d’existence de leur domaine (ce sera en 2025), la famille Faiveley se dit « heureuse et fière d’inscrire le “38” dans le paysage bourguignon. »

©Grégory Girard – BSB – So Wine

Le 38, une cuverie en chiffres :
4 390 m² dont une cuverie bois, une cuverie inox, 1 850 m² de salles de réceptions et une coursive couverte de 460 m². 

2 080 m² de caves pouvant accueillir jusqu’à 2 700 fûts.
Cuverie des grands crus : 11 mètres de hauteur, 51 de long et 9 de large, 32 cuves bois tronconiques thermorégulées.

Le Languedoc des Rothschild

©Mathieu Anglada - Saison d'Or

C’est avec toute sa famille que le président de la société Baron Philippe de Rothschild vient de célébrer les vingt ans du domaine de Baronarques, propriété languedocienne de 110 hectares d’un seul tenant située près de Limoux acquise en 1998 par la baronne Philippine de Rothschild (1933-2014) et ses deux fils, rejoints depuis par leur sœur. A cette occasion, Philippe Sereys de Rothschild, Julien de Beaumarchais de Rothschild et Camille Sereys de Rothschild ont inauguré le nouveau chai à barriques du domaine (photo), en présence de Jean-Paul Dupré, maire de Limoux et de Jean Laffont, maire de Saint-Polycarpe, le village dont fait partie cette propriété dont les origines remontent au VIIIe siècle. Ce sont les moines de l’abbaye de St Polycarpe qui plantèrent ici les premières vignes.

Connu dès le XVIIe siècle sous le nom de domaine de Lambert, Baronarques fut rebaptisé par la baronne de Rothschild en 1998 et d’importants travaux y furent conduits jusqu’en 2003, à la vigne comme au chai. Aujourd’hui dotée de nouvelles installations techniques permettant un élevage dans des conditions idéales, une maîtrise qualitative de la vigne à la bouteille et l’obtention de crus « dignes de ceux produits dans les autres propriétés de la famille », la propriété ouvre un nouveau chapitre. En précisant que ce travail technique considérable a été mené « grâce au savoir-faire remarquable de toutes les équipes techniques de Baron Philippe de Rothschild », Philippe Sereys de Rothschild a évoqué un nouvel essor pour les vins de Baronarques qui « s’inscrivent aujourd’hui dans la lignée des plus grands du Languedoc. »

« C’est avec une grande émotion que je me trouve ici avec ma famille pour célébrer les 20 ans de Domaine de Baronarques. Un domaine qui s’est métamorphosé depuis son acquisition en 1998 par notre mère, la baronne Philippine de Rothschild, qui avait senti en ce lieu et cette région un fabuleux potentiel. Ce domaine, par son environnement naturel exceptionnel et son existence millénaire ne ressemble à aucune de nos autres propriétés. »

Philippe Sereys de Rothschild,
co-propriétaire de Domaine de Baronarques et président-directeur général de Baron Philippe de Rothschild, SA.

Quand deux guides se rencontrent…

Bettane+Desseauve est fier d’annoncer son association avec les Editions Lebey, éditeur des guides éponymes. « Le vin et la gastronomie sont deux piliers majeurs de l’art de vivre à la française. Cette alliance avec un guide qui partage dans son domaine nos convictions d’exigence et d’expertise va nous permettre de développer nos activités sur l’ensemble d’un secteur où la France joue un rôle essentiel. », a déclaré Thierry Desseauve.

Pierre Yves Chupin, directeur des Éditions Lebey, travaillera donc en étroite collaboration avec les équipes Bettane+Desseauve. « Depuis plusieurs années, nous avons pu apprécier la contribution de Bettane+Desseauve dans la sélection des vins proposés par les restaurants ou bistrots référencés dans nos guides. Ce rapprochement va permettre d’aller plus loin, notamment dans le développement d’évènements comme l’Excellence gastronomique, tant en France qu’à l’étranger. » a précisé Gérald de Roquemaurel, président des Editions Lebey.

Initialement dédiés aux seuls restaurants ou bistrots parisiens, les guides Lebey ont connu de nombreux développements : création d’un site, édition d’un Guide Lebey Paris London regroupant les meilleures adresses des deux capitales et traduit dans les deux langues. La marque Lebey a aussi lancé le prix « Lebey du meilleur bistrot », le palmarès des « Meilleures créations culinaires de l’année » ou des « Meilleures adresses de Londres ». 2018 a marqué une étape supplémentaire avec la création de l’événement L’Excellence gastronomique qui a réuni place Vendôme deux jours durant, les artisans et restaurateurs les plus renommés.

Vin et gastronomie, forcément un beau mariage !

http://www.lebey.com/

Le pouvoir des lies

Les lies sont des micro-organismes qui apportent rondeur, arômes et gras aux vins. Les garder ou s’en passer est une question de style. Dans cet arbitrage cornélien, les partisans de la lie affrontent ses réfractaires, hostiles à toute idée d’enrichissement personnel. Un point de débat puritain, mais essentiel

 

Les lies sont les particules en suspension qui coulent vers le fond de la cuve ou de la barrique, issues de la dégradation des levures à la fin du processus fermentaire. Ces micro-organismes, composés de levures mortes, parfois de bactéries1, se dégradent et libèrent des composants aromatiques ainsi que des molécules (mannoprotéines) qui améliorent les sensations comme l’onctuosité et le gras2. Contempteurs et adorateurs se partagent le monopole de la raison, qui voudrait que leur méthode serve au mieux la cause du grand vin. Dans les faits et les interstices de la vinification, l’affaire est plus complexe et beaucoup plus nuancée. Il s’agit de considérations de nature, d’emploi et d’utilité des lies, notamment lors des phases de fermentation, puis de l’élevage.

Sur un banc de levures
Leur nature, d’abord. On trouve les lies lourdes, des particules qui se déposent en moins de 24 heures. On entend par lourdes une taille allant d’une centaine de microns à quelques millimètres. Ce sont des particules végétales, des agglomérats de cristaux de tartre, de levures, de la matière colorante et des tannins, des flocons provenant des réactions entre protéines, sucres et tannins au cours de la fermentation. On les retrouve dans le vin juste après le pressurage ou en cours d’élevage, aussi bien dans les rouges que dans les blancs et les rosés (hors tannins pour ces derniers). On trouve également des lies plus légères ou fines, appelées ainsi en raison de leur taille (du micron à quelques dizaines de microns) et parce qu’elles restent en suspension 24 heures après que le vin a été mis en mouvement (écoulé, soutiré, bâtonné, pompé, etc.). Ce sont essentiellement des levures et des bactéries lactiques. Petite exception toutefois à cette classification bicéphale : pour les vins liquoreux, touchés par le botrytis, cette distinction entre lies lourdes et lies légères n’est plus valable car les sucres retiennent toutes les particules en suspension.
Leur emploi, ensuite. La question est de savoir ce que l’on fait de ces lies. Les garde-t-on, partiellement, totalement ou pas du tout ? Les pourfendeurs avancent le risque d’odeurs et de goûts herbacés ou amers, le blocage du SO2 (dioxyde de soufre) libre et actif qui joue moins son rôle de protecteur, la prolifération des germes en cas d’hygiène douteuse (à l’heure actuelle, ce point est de moins en moins avéré, la plupart des vignerons consciencieux ayant pris la mesure des règles les plus strictes en la matière). Pour contrer les brettanomyces, ces levures pourvoyeuses de goûts de « poney », la meilleure prévention reste l’élimination des lies grossières et le sulfitage à l’issue des fermentations. Quant aux lies légères, le risque d’odeurs soufrées ou métalliques n’est pas négligeable, ce qui nécessite d’aérer les vins en cours de fermentation et de brasser ces lies.
Leur utilité, enfin. Il existe des avantages à conserver ces lies, essentiellement les légères. Le principal ? Elles donnent du goût en concentrant les arômes, libérant des esters (corps neutre qui participe à l’arôme du vin) et des acides aminés qui sont des exhausteurs de goût. Et apportent de la texture, du gras au vin, du volume, de l’onctuosité. L’industrie agroalimentaire abuse d’ailleurs de cet effet combiné goût-onctuosité en ajoutant nombre de polysaccharides3 dans les confiseries ou autres desserts et friandises. Ces molécules accroissent également la stabilité protéique des vins (blancs et rosés notamment) et favorisent la longueur en bouche en retardant certains composés volatils4.

En bouteilles, barriques et cuves
La seconde phase importante du travail des lies, après les fermentations, c’est lors de l’élevage. Pour les vins blancs, l’élevage sur lies existe depuis longtemps en Champagne (en bouteilles), en Bourgogne (en barriques) et dans l’appellation muscadet (en cuves). On l’a vu, la présence de lies au contact du vin permet de développer certaines caractéristiques comme le goût et la texture. C’est ce que l’on appelle l’autolyse des levures, une dégradation enzymatique des parois des cellules de levures mortes, qui libère certains constituants comme les polysaccharides (ces composés du vin jouent un rôle prépondérant dans la perception du gras et la stabilisation aromatique) et mannoprotéines (ces molécules ont des propriétés stabilisantes, nutritives, voire structurantes). Les avantages sont nombreux : protection contre l’oxydation, baisse de l’intensité de la couleur jaune, maintien d’une teneur élevée en gaz carbonique et, en corollaires, préservation du caractère de jeunesse du vin, renforcement de la complexité olfactive, accroissement de la persistance. L’inconvénient majeur est le risque de déviations aromatiques et une trop grande réduction, également la libération de composés soufrés. Pour pallier ces inconvénients, il convient de bien oxygéner les vins par soutirage, de soigner le débourbage et d’éliminer les lies de vinification.
En Bourgogne, coutume est de dire que le bâtonnage, qui permet de remettre les lies en suspension, a parfois fatigué les vins. Tout est question de mesure. Pour Pierre Vincent, responsable des vinifications au domaine Leflaive à Puligny-Montrachet, « les bâtonnages ne fatiguent pas les vins, c’est le manque d’acidité qui les fatigue. Au contraire, la lie protège. On bâtonne deux fois par semaine, j’entends par là remettre en suspension doucement et rapidement les lies, sans les brasser. » La meilleure voie consiste, en parallèle, à compléter l’élevage en barriques d’un passage en cuves d’environ six mois de façon à ce que les vins passent deux hivers en cave et se posent. Même son de cloche chez Arnaud Ente, à Meursault, qui ne bâtonne que pour rechercher le pouvoir réducteur des lies. En Champagne, Jean-Hervé Chiquet, de la maison Jacquesson, prend le même parti et utilise les lies pour leur pouvoir d’évolution lente. La cuvée 736 Dégorgement Tardif, commercialisée en 2012 sur une base 2008 et de nouveau mise sur le marché aujourd’hui avec cinq années de vieillissement supplémentaires, a bénéficié de 88 mois sur lies. Dosé à 1,5 gramme, ce champagne « mûrit sans évoluer. » Une réussite majeure.
Autre option, l’élevage sur lies totales (lourdes et légères) sans soutirage jusqu’à la filtration, comme c’est le cas pour le muscadet. Cela permet, par le froid, de conserver les vins intacts. Enfin, la technique employée dans le Bordelais pour le sauvignon consiste à séparer momentanément les lies du vin clair quelques jours après la fin de la fermentation alcoolique. Lorsque ces lies, au bout de quelques semaines, ont perdu leur aptitude à former des composés soufrés, elles sont réintroduites au vin. Toujours est-il que, quelle que soit la méthode envisagée, une stricte observation incombe au vigneron qui, chaque jour, goûte ses jus et arbitre, afin de pondérer les écarts entre réduction et oxygénation. Selon le cépage, le niveau de maturité du raisin, le type de vinification, les paramètres changent. à chacun de doser, de décider et de faire avec son raisin et sa vision.

La question se pose pour les rouges
Les vins rouges ont eux aussi droit à un élevage sur lies. Vincent Goumard, vigneron en AOC terrasses-du-larzac, au mas Cal Demoura, est pragmatique. « Pour les lies comme pour les autres composants, c’est d’abord la qualité qui entre en jeu. Il faut écarter celles qui sont herbacées, rechercher la complexité et l’effet réducteur qu’elles peuvent apporter au vin. » Ne sélectionnant que les lies les plus fines, Vincent Goumard prône une voie moyenne, recherchant avant tout l’équilibre, s’affranchissant des excès de l’œnologie appliquée sans conscience. Trop de soutirages sur les rouges ont tendance à appauvrir les vins. « On fait du cas par cas, on ne souhaite plus avoir des vins cliniques, on accompagne la matière, sans pour autant laisser faire, on la guide. » Reconnaissant intervenir moins aujourd’hui que par le passé, le vigneron veille toujours à l’hygiène irréprochable de son chai, mais se méfie des soutirages frénétiques. Autre enseignement : « Plus le cépage est fragile et plus je laisse le vin sur lies. Je fonctionne au feeling, au coup d’œil, j’observe la texture », confie t-il.
Les lies ont une influence sur la structure des tannins des vins rouges. Historiquement, jusque dans les années 1960, la conservation prolongée des rouges sur lies était la pratique la plus courante, sachant que les fermentations malolactiques n’étaient pas recherchées. « L’intérêt était double : favoriser une clarification précoce des vins et limiter l’apparition de faux goûts. »5 Depuis la généralisation de la malo, la question de l’élevage sur lies se pose. Mais on a constaté un lien étroit entre les lies et le caractère fruité des vins d’une part, l’apport réducteur d’autre part. L’apport de lies maintient également la couleur des vins rouges sur le long terme, évite leur oxydation précoce et la dégradation de la couleur vers le brun et l’orange (car les lies apportent aussi des protéines). Dans le Bordelais et en Bourgogne notamment, la conservation des lies est la plus généralisée. Les tannins sont plus souples, l’astringence diminue. Enfin, un autre critère à considérer est le cépage et, lié à cela, le climat et le style de vin que l’on fait. Il est évident qu’on n’a pas les mêmes équilibres de blancs dans le Languedoc qu’à Chablis par exemple. Les lies qui apportent le gras sont peut-être plus intéressantes dans un climat septentrional ou froid que sur un terroir chaud. De même, comme le souligne Jean-Baptiste Lécaillon, patron de l’œnologie du groupe Roederer, « bâtonner lorsque l’on est en biodynamie sur un grand terroir est très différent de si l’on est sur un petit terroir. » La recherche de tension est une constante qui doit se traduire judicieusement par un choix approprié d’élevage, en dosant les lies, en se projetant sur l’assemblage aussi.

Le rosé emboîte le pas
Le rosé n’est pas exempt de cette méthode. Les lies permettent une meilleure stabilité de la couleur, qui évolue moins vers l’orange dans le temps, même si l’écart avec un vin non élevé sur lies reste minime. Toutefois, compte tenu d’une durée de vie moindre, avec des élevages courts, les rosés étant généralement consommés au cours de l’année suivant la vendange, les différences restent peu significatives. En Provence, au château Vignelaure, on encourage cette pratique, plus contraignante, sans pour autant allonger le temps d’élevage car le cycle de vie d’un rosé est très court. Les vins reposent en cuves inox sur lies fines pendant deux à trois mois et sont bâtonnés deux fois par semaine. Les sols argilo-calcaires, l’altitude du vignoble (400 mètres) garantissent la fraîcheur et l’acidité naturelle des vins. Ces rosés sur lies sont plus gras, ont plus de texture que leurs pairs. Il est aussi possible d’employer les lies d’un cépage blanc comme le sauvignon ou le vermentino pour donner plus d’arômes aux rosés.
On l’a vu, tout est question de mesure. En fonction des différents paramètres de climat, cépage, couleur de vin, de choix stylistique aussi. Une chose est sûre, laisser faire le vin est au mieux une gageure de fainéant, au pire une inconscience. Le grand vin naît de l’intervention avisée de l’homme et il n’est pas de grand terroir sans l’intelligence de celui qui le révèle.

1. S’il y a eu fermentation malolactique.
2. Il reste entre 30 à 100 grammes de levures par litre de vin en fin de fermentation alcoolique.
3. Les polysaccharides sont de grosses molécules (polymères), sources d’énergie comme le glucose, la cellulose ou l’amidon. Ils constituent l’enveloppe extérieur de la cellule de levure (la paroi).
4. Synthèse tirée de la Revue des oenologues, n°110, 2004.
5. Citation extraite de l’étude de Nicolas Vivas et Nathalie Saint-Cricq de Gaulejac (Tonnellerie Demptos et université de Bordeaux).

Cet article est paru dans EN MAGNUM N°11
(mars-avril-mai 2018).
EN MAGNUM N°12, en kiosque.

Avignon, son festival et ses vins

Si le célèbre festival créé en 1947 qui ouvre aujourd’hui fait chaque été d’Avignon la capitale du théâtre et du spectacle vivant (la manifestation est la plus importante au monde en terme de création comme de nombre de spectateurs), la ville est aussi, et toute l’année, une capitale viticole, celle des vins d’appellation côtes-du-rhône. Une réalité rappelée début juin lors d’une conférence de presse réunissant Cécile Helle, maire d’Avignon et Philippe Pellaton, vice-président de l’interprofession des vins de la vallée du Rhône (Inter Rhône) et président du syndicat des AOC côtes-du-rhône et côtes-du-rhône villages : « Le savoir-faire des hommes et des femmes de l’appellation, porteurs d’une activité économique importante localement, est une des richesses d’Avignon. »

Nourrie par la longue histoire de la cité papale et du vignoble, cette richesse fait aujourd’hui l’objet d’une nouvelle dynamique et la ville d’Avignon entend porter « haut et fort» cette “appellation” de capitale des côtes-du-rhône qu’elle revendique depuis près de 25 ans. A la manière d’un « élément patrimonial vivant », dont la mise en valeur s’adresse autant aux visiteurs qu’aux habitants, cette identité – relayée par une signalétique aux abords de la ville dont la visibilité va être améliorée – veut témoigner de l’ancrage dans le vignoble de la ville et de son programme culturel, gastronomique et festif.

Cette nouvelle affirmation du caractère viticole du territoire passera entre autres par des actions auprès des professionnels de la restauration, premiers ambassadeurs des AOC côtes-du-rhône, par la formation à l’œnotourisme des guides touristiques, par le travail de pédagogie effectué lors des ateliers et des dégustations proposés par l’école des vins du Carré du Palais et, toujours, par des partenariats actifs entre tous les acteurs locaux, institutionnels et associatifs, partageant l’objectif d’accompagner « l’implantation des côtes-du-rhône dans la ville. »

Organisées chaque année par Inter Rhône avec l’aide de la Ville, les rencontres festives 100 % côtes-du-rhône entre les acteurs de la vigne et du vin et les Avignonnais vont se développer, tout comme les propositions œnotouristiques, Avignon étant une « une porte d’entrée idéale pour visiter le vignoble rhodanien » et ses différents sites. L’application Vins Rhône Tourisme revisite d’ailleurs déjà toute l’histoire d’Avignon sous l’angle des vignobles alentours : « Ainsi, sur la place du Palais des Papes, on ne vous raconte pas l’architecture gothique du monument, mais plutôt comment la présence des Papes à Avignon a permis l’essor du vignoble jusqu’à l’enclave. »

Programme, billetterie, infos pratiques, la 72e édition du festival d’Avignon est à découvrir ici.

La terrasse de l’été

Photo : José Nicolas.

Situé au château de Pibarnon, en appellation bandol, le bel amphithéâtre avec vue en photo ci-dessus attend à nouveau les amateurs chaque jeudi de 19 heures à 23 heures, dès ce soir et jusqu’au bout de l’été. Pour sa quatrième édition, l’éphémère Pi-Bar jouera à marier les différentes cuvées de la propriété et une gastronomie locale et de saison avec les accords du jazz, de la bossa nova et du rhytm and blues. Sur cette « plate-forme naturelle cernée de pins sculptés par les vents marins » située sur les hauteurs du vignoble de Pibarnon et encadré par ses vignes en restanques, on regarde d’un côté la Méditerranée et de l’autre, le massif de la Sainte-Baume et le village du Castellet. Pour venir profiter ici des différentes expressions du soleil couchant, des performances live et du chant des cigales, il faut d’abord s’annoncer (réservation au 04 94 90 12 73). Tarif : 20 euros par personne, buffet inclus, hors consommations. Outre les concerts listés ci-dessous, une “Soirée rosée” aura lieu le jeudi 26 juillet et une “Soirée rouge” le 23 août, la thématique couleur s’appliquant au contenu des verres comme aux tenues des convives. Plus de renseignements en cliquant .

Pi-bar 2018, les concerts :


5 juillet, Resonance Flo&Co (jazz décalé)
12 juillet, Alice Martinez & Emile Mélenchon (jazz)

19 juillet, Alejandra Burgos (rock)
2 août, Resonance Flo&Co (jazz décalé) 

9 août, Andréa Caparros & Emile Mélenchon (bossa nova)
16 août, Nicole Lise & Emile Mélenchon (soul, rythm and blues)
30 août, Alejandra Burgos (rock)

©José Nicolas

Green Label et tennis sur gazon

Jusqu’au 15 juillet, les champagnes Lanson sont une nouvelle fois de la partie pour accompagner l’édition 2018 du tournoi de tennis de Wimbledon qui s’est ouverte lundi, et notamment la cuvée Green Label, premier champagne bio élaboré par la maison (on en lira plus à ce sujet ici). Fournisseur officiel du tournoi de Wimbledon pour la dix-septième année consécutive et partenaire depuis plus de quarante ans du prestigieux club qui lui sert de cadre, le All England Lawn Tennis & Croquet Club (AELTC), la champenoise maison fondée en 1760 a été invitée à créer à l’occasion du siècle et demi d’existence de ce dernier un design exclusif pour cette cuvée dont le lancement au Royaume-Uni a eu lieu l’année dernière. Uniquement réservée aux membres de l’AELTC, cette édition limitée sera servie tout au long de l’année lors des différents événements qui émailleront la célébration de ce vénérable anniversaire.

L’été, la Provence, la musique

Dès ce soir, le jazz fait son retour au château de Berne (Lorgues) pour l’ouverture d’un festival en plein air installé au sein de la nature préservée qui sert de cadre à cet historique domaine viticole qui est aussi un très étoilé hôtel and spa. Donné par le Tony Petrucciani Quartet (26 euros en prévente ici, 30 euros sur place), le concert d’ouverture sera suivi jusqu’à la fin août par une série de cinq autres concerts dont on trouvera le détail en cliquant .

L’accès à ces soirées est gratuit pour les mélomanes de moins de douze ans. Les amateurs plus âgés pourront quant à eux découvrir le travail de la propriété puisqu’un verre de rosé leur sera offert à leur arrivée, sur présentation de leur billet. Précisons qu’il est également possible de dîner sur place, le chef étoilé Benjamin Collombat déployant au château de Berne une offre allant du bistrot à la grande gastronomie, tous les détails sont ici.

Lanson, le bon choix du bio

Lanson, c’est le patrimoine champenois, une marque-phare dans l’histoire du grand vin blond. Son histoire se confond avec celle de la Champagne et voilà que Lanson sort, sans tambour ni trompettes, une cuvée bio sobrement baptisée Green Label. Un vrai vin bio, c’est-à-dire issu d’une unique parcelle de seize hectares de vignes menée en bio et en biodynamie depuis très longtemps et achetée en 2011 à Leclerc-Briant, maison pionnière en la matière.
On est à Verneuil, dans la vallée de la Marne. Les vignes dévalent les collines entre les bois et les bosquets, c’est un décor en pente douce. Thierry Desseauve, dégustateur et co-auteur du guide Bettane+Desseauve des vins de France (à paraître le 25 août), l’œil attentif aux reflets d’or nuancés de vert, forcément, de ce joli champagne, a l’air conquis. « Ce vin dégage avant tout de l’énergie et c’est sans doute ça la bonne piste du renouveau de Lanson. Il s’agit d’un grand vin d’apéritif dont la tension ouvre l’appétit sans l’ombre d’une hésitation, sans un poil de lourdeur, sans même le souvenir d’une certaine austérité passée. Du grand Lanson. »

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Deux siècles d’aventures

C’est avec un tour du monde gastronomique dont nous vous avions parlé en détail ici que la maison Billecart-Salmon célèbre depuis le début de l’année son bicentenaire, vénérable anniversaire qui a connu son apogée à la mi-juin lors de la fête donnée sur les terres familiales de Mareuil-sur-Aÿ. Cette journée a été l’occasion pour la maison de présenter sa Cuvée 200 ainsi que son nouveau chai à foudres.

La longue histoire née de la rencontre en 1818 d’Elisabeth Salmon et Nicolas François Billecart, et poursuivie depuis par sept générations d’héritiers, « gardiens d’une exigence et d’une passion renouvelées à travers les siècles pour le terroir et l’art de la vinification », est une aventure que l’amateur pourra découvrir au fil des pages du livre signé par Yves Tesson, historien spécialiste des maisons de champagne, tout juste paru aux éditions Taillandier.
Yves Tesson, Champagne Billecart-Salmon, deux siècles d’aventures, Tallandier.
39 euros, en librairie et sur le Billecart Store