Photos : Alexis Narodetzky
Photos : Alexis Narodetzky
Au sein d’un programme fourni en rendez-vous désormais récurrents, du cinéma aux ateliers-découverte en passant par les week-ends consacrés à un terroir (le prochain sera dédié à l’Autriche, du 16 au 18 décembre, plus d’infos et réservation ici), la bordelaise Cité du vin propose aux amateurs sous l’impulsion de l’Institut des sciences de la vigne et du vin un cycle de conférences baptisé Les Vendanges du savoir dont l’objectif est une plus large diffusion de l’actualité de la recherche autour la vigne et du vin. L’édition de décembre de ce rendez-vous mensuel et gratuit organisé en partenariat avec l’université de Bordeaux et l’université Bordeaux Montaigne et rendu possible grâce au cercle des entreprises mécènes de La Cité du vin se tiendra mardi prochain, sous la conduite du professeur d’œnologie Gilles de Revel.
Le goût est-il rationnel ?, le 6 décembre à 18 h.
Auditorium de La Cité du Vin, plus de renseignements ici.
Chaque fois, c’est la même chose. Ce dîner se tient pendant le week-end de la vente des Hospices de Beaune, aujourd’hui menée par les experts de Christie’s. Et chaque année, ou presque, c’est l’occasion de boire au moins un millésime du XIXe siècle. On retrouve là ce que le monde compte de dégustateurs, de journalistes, d’importateurs, de grands amateurs dans une petite foule d’une trentaine de convives. Ils entourent l’équipe de la maison Bouchard Père et Fils et le dîner se tient dans l’orangerie du château de Beaune, propriété historique de la maison. C’est dans une ambiance très cosmopolite – le dîner Bouchard est polyglotte – que plusieurs vins prodigieux vont être bus à table. Comme chaque fois, le dîner fait suite à la dégustation des vins nouveaux. Cette année, 2015.
Après une longue adresse complète et précise de Frédéric Weber,…
Lors de la 156e édition de la célèbre vente aux enchères de charité des vins des Hospices de Beaune, la maison Albert Bichot a confirmé sa position de premier acheteur avec l’acquisition de 87 pièces de vins et une feuillette (demi-pièce) pour un montant d’1,2 million d’euros.
Maison de négoce fondée en 1831 et propriétaire de vignes quasiment depuis ses débuts (aujourd’hui cela représente 100 hectares répartis sur six domaines), Albert Bichot est fidèle au rendez-vous de la vente des Hospices puis 1876. Selon Albéric Bichot, cela fait partie du rôle d’une « grande maison de Bourgogne » que de participer au rayonnement de la région et de ses vins à l’international et au soutien d’institutions caritatives locales et nationales. Cette année, les achats de la maison ont concerné 32 des 47 cuvées proposées, dont l’intégralité de la cuvée de bâtard-montrachet et plusieurs pièces de grands crus (clos-de-la-roche, échezeaux, mazis-chambertin, corton et corton-charlemagne).
Au total, 596 pièces de vins ont été adjugées lors de cette 156e vente dont le beau résultat, 7,75 millions d’euros, est le deuxième meilleur après le record de 2015. Si les cours ont enregistré une baisse par rapport aux résultats de l’année dernière ( -23,26 % pour les rouges, – 35,94 pour les blancs), cela n’a rien à voir avec le millésime 2016, dont Ludivine Griveau détaille ici les qualités. C’est un ajustement par rapport aux sommets atteints lors de la vente précédente (le total était de 10,15 millions d’euros, soit un prix moyen de la pièce porté à 17 421 euros contre 13 658 euros en 2014) et ce retour à des cours raisonnables était souhaité par l’ensemble des professionnels bourguignons.
Proposée aux enchères au bénéfice de la Fondation Cœur & Recherche et de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, la pièce de vins dite des présidents a permis de récolter 200 000 euros.
Issu de chardonnay (80 %) complété par du viognier (15 %) et une touche de sauvignon blanc, c’est un blanc fruité et expressif, un rien technologique mais bien fait.
Cet assemblage de cabernet-sauvignon (60 %) et de syrah offre des notes de pamplemousse rose, de cerises, une belle fraîcheur. Bien élaboré, c’est un rosé très agréable.
Assemblage de merlot (au moins 60 %), cabernet franc, syrah et cabernet-sauvignon dont le pourcentage varie tous les ans. Dans le 2013, le bois est encore bien présent, mais le vin est d’une belle finesse sur un fond velouté et de très jolis tannins. Le 2012 offre encore plus de bois, plus de tannins même si le velouté domine. Enfin, le 2011 est clairement trop boisé, aux tannins agressifs. Je préfère nettement le 2013, au boisé plus fondu. « J’espère que vous voyez vers quoi nous allons », m’explique Vladislav Georgiev, le chef de cave. « Vers plus de fruit. »
Ce vin est issu d’une sélection de parcelles. On sent le côté plus poussé, plus abouti, avec de jolis tannins après 18 mois de fût. La robe est dense, le nez d’herbes sèches, de cuir, de chocolat noir. C’est harmonieux et puissant. Le 2011 n’a que 16 mois de fût mais l’alcool est trop présent.
www.angelusestate.com
Un délicieux rosé onctueux et frais montrant le potentiel du cépage rubin vinifié en rosé. Bluffant. Il n’y en a que 2 000 bouteilles.
www.bendida.eu
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C’est l’entrée de gamme qui en dit déjà long. Assemblage bordelais au merlot dominant, il passe un an dans des fûts pas neufs, puis un an en bouteille. Il offre un nez fruité et avenant, une bouche fine et gourmande.
La robe est plus foncée que Petit, le nez est superbe. On sent une plus forte présence du bois, un velouté plaisant. Il est clairement plus structuré.
Avec dix-huit mois de fûts, il présente plus d’arômes boisés, des tannins plus présents.
100 % de fûts neufs pendant 24 mois et 25 % de chaque cépage bordelais. Un vin puissant, avec une belle mâche et une fine amertume, à attendre dix à quinze ans.
Avec 14,5 % d’alcool, voici une belle syrah typique, aux tannins serrés. Bessa Valley a trouvé sa voie avec ce cépage qui se plaît ici, dans cette vallée.
La syrah et le mavrud font route ensemble. Superbe, souple.
www.bessavalley.com
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Ce cépage que l’on trouve en Roumanie et en Hongrie (kadarka) donne un vin léger et digeste, facile à boire. Un vin très agréable, à condition d’avoir ramassé les raisins à maturité. Dans ce millésime, le gamza montre tout son potentiel. Destiné à la Belgique et au Royaume-Uni, son étiquette est amusante, ce qui ne gâche rien.
Une cuvée à base de cépage rkatsiteli, qui apporte une belle touche d’acidité et des arômes citronnés, complétée par du chardonnay et du sauvignon blanc. Un nez de pêche, de vanille, une grande rondeur et une belle souplesse. Vraiment très joli.
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Issu à 70 % de chardonnay, 20 % de sauvignon blanc et 10 % de viognier, c’est un vin à la bouche ronde et plaisante, longue. Que de la cuve inox et 5 mois sur lies.
Léger gaz, très rond et long, pas d’élevage en bois.
Pas de bois non plus pour ce cépage planté sur du loess. Rondeur et gourmandise.
Macération préfermentaire à froid, en cuve inox. Elevage en fût français de 8 mois. Dans cette région nordique du pays, c’est un vrai challenge de cultiver du pinot noir.
On y trouve de l’egiodola, du marselan, du cabernet-sauvignon et de la syrah. Des tannins frais et une belle longueur.
Assemblage de cabernet-sauvignon, merlot et syrah, il est vinifié en cuve inox et élevé 10 mois en fût. Des notes de fruits noirs, de prune, d’humus. Il y a une belle fraîcheur, beaucoup de fruit et de rondeur.
www.burgozone.bg
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Nez explosif, fruité et net de sauvignon blanc. Belle bouche fraîche. Très belle réussite. 7,5 euros au caveau.
Il s’agit d’un assemblage de cépages blancs (sauvignon blanc, chardonnay, viognier, sauvignon gris). D’un fruité éclatant, c’est un vin qui séduit également par son élégance et sa longueur.
Voilà un très joli assemblage de merlot (60 %) et cabernet-sauvignon (30 %) complétés de mavrud et rubin pour les 10 % restants, ce qui donne la petite touche locale. Il n’a que 10 mois de fût. Il offre un nez léger de poivron vert, au fumé délicat, une bouche aux beaux tannins fermes. Un vin magnifique au beau potentiel de garde. 6 euros au caveau.
Cet assemblage de merlot, cabernet-sauvignon et cabernet franc offrent des tannins de toute beauté, très fins, une longueur et un velouté extra. On sent le cabernet franc en arrière garde. 12 euros au caveau.
http://telish.bg/
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Commercialisé à Pâques, en même temps que l’agneau traditionnel bulgare, c’est un jeune vin destiné à être bu rapidement. Belle matière, velouté délicat, un très joli assemblage de merlot principalement, cabernet franc, syrah, petit verdot et gamza. En 2015, il a fallu ramasser assez vite avant les pluies du 25 septembre, d’où le côté frais et l’acidité palpable.
Il n’est produit que dans les grandes années. C’est son grand vin. Il nous fait également goûter un 2011 encore en fût, (une partie est embouteillée, l’autre est restée en fût, notre journaliste a goûté les deux, ndlr) des barriques de 400 litres en chêne français. Le vin nous est servi en carafe. Comme Val nous voit amusés par le velouté et la fraîcheur du vin, il nous précise que c’est « une fille bulgare dans une robe française. » Combien de temps va-t-il le garder en fût ? « Ici, certains gardent leur vin pendant vingt ans en barrique », répond-il.
Val avait pu récupérer les vignes de son grand-père, pieds d’une centaine d’année du cépage russe saperavi qui ont succombé au gel. Ce vin comporte donc les derniers jus de cette vieille vigne, à hauteur de 10 % environ, le reste étant l’assemblage classique bordelais et bulgare. Son vinificateur veut nous montrer comment les vins peuvent vieillir. Un grand moment.
www.chateaudeval.com
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La robe est claire, le nez profond et expressif typique d’un bon pinot noir. On note de la fraîcheur, de la gourmandise et une très belle longueur.
Bien plus structuré et coloré que le pinot noir, il présente presque autant de fraîcheur et d’élégance. Goûté lors d’un dîner, le 2010 offrait une matière dense et épicée, une belle longueur et de jolis tannins. Un bon représentant du cépage national.
www.emiroglio-wine.com
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Un assemblage de mavrud et de cabernet-sauvignon au soyeux magnifique. Le 2008 offre un nez gourmand, de l’ampleur, mais il est dominé par l’alcool. Je préfère le 2009, qui présente une belle maturité de tannins, de la souplesse et une matière riche, mais c’est incontestablement le 2011 qui survole. Nez intense de fruits rouges, magnifique fraîcheur et de la rondeur en finale, malgré l’alcool présent (14,5 %).
www.santa-sarah.com
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Très belle matière gourmande qui montre le potentiel de ce très intéressant cépage local.
www.terratangra.com
« Un pas de plus vers la juste expression des terroirs », c’est ainsi que le domaine Laroche définit sa décision de doter ses premiers et grands crus de Chablis de bouchons “NDtech” d’Amorim. « Quand on cherche à avoir la juste expression du terroir jusque dans le verre de notre client, on ne peut pas accepter qu’elle puisse être gâchée ou seulement altérée par un bouchage inadapté », explique Grégory Viennois, le directeur Vigne et Vin de ce domaine dont le cahier des charges « drastique » est fondé sur un contrôle systématique des produits livrés et des normes plus resserrées que celles qui ont cours dans l’industrie. « Nous avons tout de suite vu l’intérêt pour nos vins d’un bouchage sans TCA relargable (molécule responsable du “goût de bouchon”, ndlr) car assurer une protection parfaite est notre sujet majeur. » Après des essais concluants, le domaine Laroche a décidé d’adopter ce bouchon en liège amélioré par la technologie à partir du millésime 2015.
Ce choix du naturel s’inscrit dans la démarche d’agro-biologie qui préside à la conduite du domaine depuis 2011. Les herbicides y sont bannis, le travail manuel y est largement favorisé et plus de cent mètres de haie ont été replantés afin de développer la biodiversité et de lutter contre l’érosion des sols. Ce travail de fond a porté ses fruits, le suivi de parcelles mené par la chambre d’Agriculture de l’Yonne a montré que la biodiversité y était significativement meilleure que la moyenne du département. « Restructurer notre vignoble est un projet sur 30 ans, une génération. Par exemple, le repos des sols que nous nous imposons dans notre grand cru Blanchots est de trois ans. Pour Amorim, la qualité de la matière première dépend également du temps dont l’arbre dispose pour accumuler les couches de liège. Cette notion de temps et de cycle de la nature, nous la partageons. » L’excellent bilan carbone affiché par l’industrie du liège a également pesé dans la décision, le domaine Laroche recyclant 98 % de ses déchets et utilisant l’eau de pluie pour ses produits de traitement.
En partenariat avec le groupe Thiénot :
Si un gagnant ne se manifeste pas dans les 15 jours après la publication de cet article, il sera considéré comme ayant renoncé à son lot et un nouveau tirage au sort aura lieu pour déterminer un nouveau gagnant, jusqu’à ce que le lot ait pu être attribué à un gagnant.
En partenariat avec le groupe Thiénot :
Si un gagnant ne se manifeste pas dans les 15 jours après la publication de cet article, il sera considéré comme ayant renoncé à son lot et un nouveau tirage au sort aura lieu pour déterminer un nouveau gagnant, jusqu’à ce que le lot ait pu être attribué à un gagnant.
LE VIN : Ce troisième grand cru classé de Saint-Estèphe affiche une grande santé comme sur ce millésime racé et expressif doté d’un naturel d’expression où se mêlent les arômes de cèdre et d’épices douces. En bouche, le tannin d’une grande distinction offre une énergie réjouissante et une finale poivrée irrésistible. Les explications de Laurent Dufau, le gérant et Vincent Millet, le directeur technique s’annoncent passionnantes, car cette propriété somptueusement enclose arrive sur le toit du Médoc.
LE DOMAINE :
Calon-Ségur est une admirable propriété tout au nord de Saint-Estèphe, somptueusement enclose dans ses murs, où le temps semble divinement suspendu. Ce vignoble historique doit son nom au marquis de Ségur, qui possédait, entre autres, les châteaux Lafite et Latour. Il aimait dire que son coeur était à Calon, ce qui explique le cœur sur l’étiquette. Une remarquable équipe technique, sous la direction fine et inspirée de Vincent Millet, a assuré dans les derniers millésimes une qualité constante et remarquable pas sa classe, du moins pour le grand vin. Un nouveau cuvier permettra à partir de la vendange 2016 de continuer à progresser, particulièrement pour le second vin déjà beaucoup plus réussi en 2014 et 2015.