Interview : Thierry Dussard
En partenariat avec le groupe Thiénot :
Si un gagnant ne se manifeste pas dans les 15 jours après la publication de cet article, il sera considéré comme ayant renoncé à son lot et un nouveau tirage au sort aura lieu pour déterminer un nouveau gagnant, jusqu’à ce que le lot ait pu être attribué à un gagnant.
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LE VIN : Ce troisième grand cru classé de Saint-Estèphe affiche une grande santé comme sur ce millésime racé et expressif doté d’un naturel d’expression où se mêlent les arômes de cèdre et d’épices douces. En bouche, le tannin d’une grande distinction offre une énergie réjouissante et une finale poivrée irrésistible. Les explications de Laurent Dufau, le gérant et Vincent Millet, le directeur technique s’annoncent passionnantes, car cette propriété somptueusement enclose arrive sur le toit du Médoc.
LE DOMAINE :
Calon-Ségur est une admirable propriété tout au nord de Saint-Estèphe, somptueusement enclose dans ses murs, où le temps semble divinement suspendu. Ce vignoble historique doit son nom au marquis de Ségur, qui possédait, entre autres, les châteaux Lafite et Latour. Il aimait dire que son coeur était à Calon, ce qui explique le cœur sur l’étiquette. Une remarquable équipe technique, sous la direction fine et inspirée de Vincent Millet, a assuré dans les derniers millésimes une qualité constante et remarquable pas sa classe, du moins pour le grand vin. Un nouveau cuvier permettra à partir de la vendange 2016 de continuer à progresser, particulièrement pour le second vin déjà beaucoup plus réussi en 2014 et 2015.

Au rang des différents projets menés par le groupe Maisons & Domaines Henriot (Champagne Henriot, Lejay-Lagoute, William Fèvre, Château de Poncié, Henriot INC et Bouchard Père & fils), un investissement de 3,4 millions d’euros va être consacré à la réalisation d’un nouveau bâtiment jouxtant la cuverie de la maison bourguignonne Bouchard Père et Fils à Savigny-lès-Beaune. Ces 3 000 mètres carrés supplémentaires permettront d’assurer une partie de la logistique, actuellement sous-traitée chez différents prestataires.
Christian Albouy, le directeur général de la maison, explique ainsi que sur les treize millions de bouteilles commercialisées chaque année, « cinq à sept millions passeront par ce site en 2017, contre trois millions aujourd’hui. Le service que nous apportons à nos clients sera donc amélioré par cette centralisation. » Ces nouveaux locaux, dont la livraison est prévue pour septembre prochain, accueilleront les activités d’habillage et de conditionnement de Bouchard Père et Fils.
Au rang des différents projets menés par le groupe Maisons & Domaines Henriot (Champagne Henriot, Lejay-Lagoute, William Fèvre, Château de Poncié, Henriot INC et Bouchard Père & fils), un investissement de 3,4 millions d’euros va être consacré à la réalisation d’un nouveau bâtiment jouxtant la cuverie de la maison bourguignonne Bouchard Père et Fils à Savigny-lès-Beaune. Ces 3 000 mètres carrés supplémentaires permettront d’assurer une partie de la logistique, actuellement sous-traitée chez différents prestataires.
Christian Albouy, le directeur général de la maison, explique ainsi que sur les treize millions de bouteilles commercialisées chaque année, « cinq à sept millions passeront par ce site en 2017, contre trois millions aujourd’hui. Le service que nous apportons à nos clients sera donc amélioré par cette centralisation. » Ces nouveaux locaux, dont la livraison est prévue pour septembre prochain, accueilleront les activités d’habillage et de conditionnement de Bouchard Père et Fils.
Le Grand Duc Constantin, frère du Tsar, fait exploser le prix du vin de cette propriété et la transforme en mythe, en achetant une barrique en 1859 pour 20 000 francs or. Le cru venait d’ailleurs, seul de son espèce être classé premier cru supérieur de la Gironde, devant les grands Médocs et Haut-Brion. J’ai assisté il y a déjà presque vingt ans à une folle dégustation de trois siècles de son vin, organisée en Allemagne par le très douteux Hardy Rodenstock qui y avait ouvert deux bouteilles de ses fameux faux flacons « TJ » (Thomas Jefferson) du XVIII ème siècle. Mais tout n’était pas faux, je peux le garantir dans bien d’autres millésimes ! J’ai été émerveillé de façon inoubliable par la qualité et l’état de conservation de quelques grands vins du XIXème siècle, vinifiés par deux générations étonnantes de Garros, maîtres de chai de la famille originaires de Barsac. La splendeur aromatique, la pureté, la finesse, la tension et la précision dans l’expression du terroir et de la pourriture noble des 1859 et 1869 me sont apparues alors supérieures à celles des très grands millésimes 1928 ou 1937. Seul le 1945 pouvait ce jour- là leur être comparé. J’ai acquis alors la ferme conviction qu’il y avait certainement du sauvignon dans l’encépagement de ces millésimes et je me réjouis de revoir ce cépage dans les millésimes les plus récents, qui d’ailleurs ont plus d’un point commun avec les deux monuments cités.
La décennie des années 1920 fut très faste pour Sauternes : une grande régularité dans les millésimes et surtout une prospérité liée à la célébrité mondiale du produit qui ferait rêver aujourd’hui. Le millésime qui tient le mieux la route globalement dans cette heureuse période est certainement le 1928. De tous les crus que j’ai dégustés dans cette année, et qui ont produit des vins admirables, le plus impressionnant est certainement Suduiraut par l’extraordinaire richesse et présence en bouche de son fruit. La splendeur de ses arômes d’agrumes, sa fantastique longueur en bouche sans la moindre lourdeur dans la perception du sucre surpassent encore par un supplément de fraîcheur Yquem ou Rayne-Vigneau, qui jouissait alors d’une réputation qu’il n’a pas retrouvé depuis.
Le raffinement dans l’éclat d’une liqueur exceptionnellement persistante rappelle la qualité exceptionnelle du raisin de 1937, dont les vieux vignerons qui m’ont appris le Sauternes me disaient tous qu’elle était la meilleure qu’ils aient connue. J’ai eu la chance très jeune de déguster souvent ce vin sublime dont le prix dans les magasins Nicolas était dérisoire par rapport à sa valeur et lu ai trouvé aucun pair, sauf plus tard Yquem ou Gilette.
Imaginez le plus noble parfum, le plus concentré, le plus pointu de truffe blanche, mais comme aucune truffe blanche même en cœur de saison à Alba ne peut à elle seule donner. Imaginez la pureté cristalline et l’éclat du plus noble des rieslings ou des sauvignons de vendanges tardives, et vous aurez une faible idée du choc qu’une telle cuvée a pu produire auprès de mes amis de Barolo. Ce jurançon d’anthologie est le chef d’œuvre d’Yvonne Hegoburu, vigneronne passionnée que je salue ici bien bas pour avoir fait revivre ce coteau magique de Laroin et créer par son idéalisme un tel modèle de style.
Le nombre de fois où je n’ai pas compris pourquoi les plus grands oenophiles des années 1900 portaient ce cru au pinacle fut largement compensé par les émotions apportées par cette cuvée spéciale de l’Echarderie. Un tri remarquable de raisins nobles et une vinification attentive ont magnifié les grands amers de schiste, liés au terroir, donnant au vin un cachet irrésistible. A égalité de réussite avec un Bonnezeaux digne de ce nom dans ce même millésime, le Quart de Chaume ajoute une énergie qui met encore plus en valeur l’originalité du chenin blanc comme cépage.
Les amoureux de Vouvray ont tous la nostalgie du mythique millésime 1947 où une explosion de pourriture noble a produit en belle quantité des liquoreux devenus pièces de collection. Mais à deux reprises, il y a bien longtemps, chez André Foreau, père de Philippe, un vin dépassait encore le 1947 par son ampleur en dégustation, le 1945, rescapé d’une récolte décimée par le gel. Impossible d’imaginer des saveurs de miel de tilleul plus bouleversantes par leur harmonie et leur persistance, miraculeusement équilibrées par une acidité plus tranchante. On rêve de retrouver une telle densité. En tout cas malgré toute leur classe ni le 1989, ni le 1990 ne semble parti pour une longévité comparable.
Rendons hommage à Etienne disparu prématurément cette année, à la mémoire de l’oncle Jean qui a inspiré le style de ce millésime et bien sûr à Marc qui l’a vinifié. Quand le millésime s’y prête, autorisant une longue, lente et tardive maturation du riesling, le Schoenenburg de Riquewihr devient un terroir proprement incomparable par sa capacité à harmoniser par des notes noblement amères de quina le fruit déjà si expressif du raisin. Densité, énergie, raffinement aussi bien dans la pureté d’expression du nez que dans la limpidité cristalline de la fin de bouche, tout indique ici, outre un raisin d’exception, un talent unique d’élaboration, guidé par une culture du grand vin pratiquée par la famille depuis de nombreuses générations.
Jean-Michel n’aime plus trop produire des vins de cépage unique et revendiquant une catégorie spéciale mais il faut avouer que ses grandes sélections de grains nobles des années 80 sont des vins merveilleux qui sont restés, en particulier pour le 1989 d’une jeunesse étonnante. Le millésime était parti pour enrichir par la pourriture noble toute la récolte, par ailleurs fort généreuse. Il a bien fallu vendanger plus tôt les vins secs qui se sont avérés incomplets par excès de jus. Mais au fur et à mesure de la concentration par le botrytis du raisin la matière s’est amplifiée. Le superbe coteau de l’Altenberg ne conduit pas le gewurztraminer vers les épices mais plutôt vers l’essence de rose et les notes de mirabelles et autres fruits jaunes, plus élégantes. Ce qui n’ôte rien de la somptuosité du corps ni de la longueur en bouche.
Le Rangen par l’originalité de son sol n’a pas d’équivalent en Alsace. Ses vins depuis des siècles font admirer leur puissance et leur individualité. De tous les cépages nobles le pinot gris est celui qui gagne le plus à s’enrichir des notes fumées données par la pierre volcanique. Quand la pourriture noble s’en mêle, et la chose est fréquente sur le milieu et bas de pente, juste au- dessus des eaux de la Thur, le bouquet des vins devient vraiment spectaculaire. En 1998 l’acidité équilibrait idéalement la liqueur et le résultat est un chef-d’œuvre.
Toute dégustation faite en compagnie de Manfred Prüm, dans sa maison, est une expérience unique. Elle se passe d’ailleurs dans le salon où Madame Prüm vient régulièrement apporter de délicieuses petites tartes à l’oignon. Personne n’est jamais descendu déguster en cave et, chez les amateurs, cette cave relève d’ailleurs du mystère le plus absolu. Le reste est un cérémonial immuable : on commence par des vins plus jeunes, moins riches en sucre résiduel puis progressivement on monte en gamme et en ancienneté. Seul bémol, Manfred descend chercher à la cave privée (autre mystère…) chaque bouteille, la nettoie et la débouche avec d’infinies précautions, mais attend qu’elle soit finie et que le vin soit bu (donc aucun crachoir aux alentours) pour chercher la suivante. Et quand le moment et l’humeur s’y prêtent, après un marathon de dix à douze millésimes de kabinett et spaetlese, on passe aux choses sérieuses et l’on termine parfois sur le mythique TBA 1959 du Sonnenuhr dont il est si fier. On le comprend, c’est un prodige d’intensité et de netteté aromatiques. Par rapport à un Sauternes de la même époque on n’est pas agressé par un niveau d’acidité volatile perturbant le fruit ou par un boisé plus ou moins bien digéré. On reste en prise avec le raisin et l’ardoise du sol, et l’incroyable contraste entre la délicatesse des sensations tactiles et la richesse en liqueur vous hante de nombreuses années après.
Photo : En pleine vendanges 2016, des raisins botrytisés (cépage sémillon) dans la lumière d’un matin d’octobre au château Bastor-Lamontagne. © Patrick Cronenberger
Le Grand Duc Constantin, frère du Tsar, fait exploser le prix du vin de cette propriété et la transforme en mythe, en achetant une barrique en 1859 pour 20 000 francs or. Le cru venait d’ailleurs, seul de son espèce être classé premier cru supérieur de la Gironde, devant les grands Médocs et Haut-Brion. J’ai assisté il y a déjà presque vingt ans à une folle dégustation de trois siècles de son vin, organisée en Allemagne par le très douteux Hardy Rodenstock qui y avait ouvert deux bouteilles de ses fameux faux flacons « TJ » (Thomas Jefferson) du XVIII ème siècle. Mais tout n’était pas faux, je peux le garantir dans bien d’autres millésimes ! J’ai été émerveillé de façon inoubliable par la qualité et l’état de conservation de quelques grands vins du XIXème siècle, vinifiés par deux générations étonnantes de Garros, maîtres de chai de la famille originaires de Barsac. La splendeur aromatique, la pureté, la finesse, la tension et la précision dans l’expression du terroir et de la pourriture noble des 1859 et 1869 me sont apparues alors supérieures à celles des très grands millésimes 1928 ou 1937. Seul le 1945 pouvait ce jour- là leur être comparé. J’ai acquis alors la ferme conviction qu’il y avait certainement du sauvignon dans l’encépagement de ces millésimes et je me réjouis de revoir ce cépage dans les millésimes les plus récents, qui d’ailleurs ont plus d’un point commun avec les deux monuments cités.
La décennie des années 1920 fut très faste pour Sauternes : une grande régularité dans les millésimes et surtout une prospérité liée à la célébrité mondiale du produit qui ferait rêver aujourd’hui. Le millésime qui tient le mieux la route globalement dans cette heureuse période est certainement le 1928. De tous les crus que j’ai dégustés dans cette année, et qui ont produit des vins admirables, le plus impressionnant est certainement Suduiraut par l’extraordinaire richesse et présence en bouche de son fruit. La splendeur de ses arômes d’agrumes, sa fantastique longueur en bouche sans la moindre lourdeur dans la perception du sucre surpassent encore par un supplément de fraîcheur Yquem ou Rayne-Vigneau, qui jouissait alors d’une réputation qu’il n’a pas retrouvé depuis.
Le raffinement dans l’éclat d’une liqueur exceptionnellement persistante rappelle la qualité exceptionnelle du raisin de 1937, dont les vieux vignerons qui m’ont appris le Sauternes me disaient tous qu’elle était la meilleure qu’ils aient connue. J’ai eu la chance très jeune de déguster souvent ce vin sublime dont le prix dans les magasins Nicolas était dérisoire par rapport à sa valeur et lu ai trouvé aucun pair, sauf plus tard Yquem ou Gilette.
Imaginez le plus noble parfum, le plus concentré, le plus pointu de truffe blanche, mais comme aucune truffe blanche même en cœur de saison à Alba ne peut à elle seule donner. Imaginez la pureté cristalline et l’éclat du plus noble des rieslings ou des sauvignons de vendanges tardives, et vous aurez une faible idée du choc qu’une telle cuvée a pu produire auprès de mes amis de Barolo. Ce jurançon d’anthologie est le chef d’œuvre d’Yvonne Hegoburu, vigneronne passionnée que je salue ici bien bas pour avoir fait revivre ce coteau magique de Laroin et créer par son idéalisme un tel modèle de style.
Le nombre de fois où je n’ai pas compris pourquoi les plus grands oenophiles des années 1900 portaient ce cru au pinacle fut largement compensé par les émotions apportées par cette cuvée spéciale de l’Echarderie. Un tri remarquable de raisins nobles et une vinification attentive ont magnifié les grands amers de schiste, liés au terroir, donnant au vin un cachet irrésistible. A égalité de réussite avec un Bonnezeaux digne de ce nom dans ce même millésime, le Quart de Chaume ajoute une énergie qui met encore plus en valeur l’originalité du chenin blanc comme cépage.
Les amoureux de Vouvray ont tous la nostalgie du mythique millésime 1947 où une explosion de pourriture noble a produit en belle quantité des liquoreux devenus pièces de collection. Mais à deux reprises, il y a bien longtemps, chez André Foreau, père de Philippe, un vin dépassait encore le 1947 par son ampleur en dégustation, le 1945, rescapé d’une récolte décimée par le gel. Impossible d’imaginer des saveurs de miel de tilleul plus bouleversantes par leur harmonie et leur persistance, miraculeusement équilibrées par une acidité plus tranchante. On rêve de retrouver une telle densité. En tout cas malgré toute leur classe ni le 1989, ni le 1990 ne semble parti pour une longévité comparable.
Rendons hommage à Etienne disparu prématurément cette année, à la mémoire de l’oncle Jean qui a inspiré le style de ce millésime et bien sûr à Marc qui l’a vinifié. Quand le millésime s’y prête, autorisant une longue, lente et tardive maturation du riesling, le Schoenenburg de Riquewihr devient un terroir proprement incomparable par sa capacité à harmoniser par des notes noblement amères de quina le fruit déjà si expressif du raisin. Densité, énergie, raffinement aussi bien dans la pureté d’expression du nez que dans la limpidité cristalline de la fin de bouche, tout indique ici, outre un raisin d’exception, un talent unique d’élaboration, guidé par une culture du grand vin pratiquée par la famille depuis de nombreuses générations.
Jean-Michel n’aime plus trop produire des vins de cépage unique et revendiquant une catégorie spéciale mais il faut avouer que ses grandes sélections de grains nobles des années 80 sont des vins merveilleux qui sont restés, en particulier pour le 1989 d’une jeunesse étonnante. Le millésime était parti pour enrichir par la pourriture noble toute la récolte, par ailleurs fort généreuse. Il a bien fallu vendanger plus tôt les vins secs qui se sont avérés incomplets par excès de jus. Mais au fur et à mesure de la concentration par le botrytis du raisin la matière s’est amplifiée. Le superbe coteau de l’Altenberg ne conduit pas le gewurztraminer vers les épices mais plutôt vers l’essence de rose et les notes de mirabelles et autres fruits jaunes, plus élégantes. Ce qui n’ôte rien de la somptuosité du corps ni de la longueur en bouche.
Le Rangen par l’originalité de son sol n’a pas d’équivalent en Alsace. Ses vins depuis des siècles font admirer leur puissance et leur individualité. De tous les cépages nobles le pinot gris est celui qui gagne le plus à s’enrichir des notes fumées données par la pierre volcanique. Quand la pourriture noble s’en mêle, et la chose est fréquente sur le milieu et bas de pente, juste au- dessus des eaux de la Thur, le bouquet des vins devient vraiment spectaculaire. En 1998 l’acidité équilibrait idéalement la liqueur et le résultat est un chef-d’œuvre.
Toute dégustation faite en compagnie de Manfred Prüm, dans sa maison, est une expérience unique. Elle se passe d’ailleurs dans le salon où Madame Prüm vient régulièrement apporter de délicieuses petites tartes à l’oignon. Personne n’est jamais descendu déguster en cave et, chez les amateurs, cette cave relève d’ailleurs du mystère le plus absolu. Le reste est un cérémonial immuable : on commence par des vins plus jeunes, moins riches en sucre résiduel puis progressivement on monte en gamme et en ancienneté. Seul bémol, Manfred descend chercher à la cave privée (autre mystère…) chaque bouteille, la nettoie et la débouche avec d’infinies précautions, mais attend qu’elle soit finie et que le vin soit bu (donc aucun crachoir aux alentours) pour chercher la suivante. Et quand le moment et l’humeur s’y prêtent, après un marathon de dix à douze millésimes de kabinett et spaetlese, on passe aux choses sérieuses et l’on termine parfois sur le mythique TBA 1959 du Sonnenuhr dont il est si fier. On le comprend, c’est un prodige d’intensité et de netteté aromatiques. Par rapport à un Sauternes de la même époque on n’est pas agressé par un niveau d’acidité volatile perturbant le fruit ou par un boisé plus ou moins bien digéré. On reste en prise avec le raisin et l’ardoise du sol, et l’incroyable contraste entre la délicatesse des sensations tactiles et la richesse en liqueur vous hante de nombreuses années après.
Photo : En pleine vendanges 2016, des raisins botrytisés (cépage sémillon) dans la lumière d’un matin d’octobre au château Bastor-Lamontagne. © Patrick Cronenberger
L’organisateur de dégustations et événements privés dédiés au vin Wine Fictions accompagne son panier bio du mois de décembre – à commander ici avant samedi – du cru bourgeois médocain en photo ci-contre, un vin du millésime 2009 issu de l’AOC moulis-en-médoc.
Pas d’herbicides, travail du sol, effeuillage, vendanges vertes, sélection parcellaire, vendanges manuelles et double tri, Château Lalaudey est une propriété conduite en lutte raisonnée, avec l’assistance de la société Biovitis, et conseillée par l’œnologue Eric Boissenot (vinifications et assemblages).
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