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Une bouteille de l’espace


En soixante-dix ans de conquête spatiale, d’installation de stations orbitales en passage sur la Lune, de nombreux dispositifs ont été conçus pour permettre la survie des hommes dans l’espace. En 2013, le jeune designer Octave de Gaulle s’est intéressé à ces objets et et environnements « qui accompagnent l’Homme dans l’espace » et, devant leur caractère austère et fonctionnel, a mesuré le fossé qui existe entre la façon dont nous nous les représentons et la réalité. De ce constat est né son projet de diplôme.

Créant son propre “programme spatial” (baptisé Distiller One), Octave de Gaulle s’est attaché à découvrir quelles seraient les « vraies formes pertinentes pour habiter l’espace. » Pour ce qui concerne le vin, remarquable vecteur de convivialité, l’éventail d’objets et de gestes qui permettent sa consommation sur Terre ne sont pas exportables en apesanteur. Comment recréer ce moment de partage là où « les liquides forment des sphères et ne coulent plus » ?

De nos jours, boire n’est plus un problème technique à bord des stations spatiales. Cependant, si l’on boit de l’alcool dans les poches plastiques existantes, on ruine tout ce qu’il y a de bon et de beau dans le vin. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les verres à vin actuels. Ces objets sont le produit de plusieurs siècles d’élaboration : ils subliment le vin et par cette forme en ballon de plus en plus importante et évasée avec le temps, impliquent l’odorat dans la dégustation. Ces verres canalisent les arômes du vin vers le nez. Il fallait trouver une forme qui, à l’inverse de la paille, préserve l’aspect olfactif de la consommation du vin.
Octave de Gaulle

La bouteille torique du grand cru classé Château Haut-Bailly en photo ci-dessus assure que le vin se déplace toujours en direction du bouchon et ne reste jamais bloqué ailleurs dans la forme. Facile à stocker et à remplir ici, cet objet devient en apesanteur « pratique à attraper et à manipuler, à transporter autour du bras ou encore à accrocher à l’aide d’une sangle. » Après avoir intégré le programme de résidence artistique du CNES (Centre national d’études spatiales), Octave de Gaulle expose actuellement son travail Civiliser l’Espace au musée des Arts décoratifs et du design de Bordeaux.

On réserve !


Le 11 avril prochain se tiendra la troisième cérémonie des « Lebey de la Gastronomie » au cours de laquelle seront récompensées les meilleures créations culinaires de l’année parmi les lauréats sélectionnés par les vingt-cinq enquêteurs du Guide Lebey des restaurants de Paris et sa banlieue*. Cette soirée se tiendra au Pavillon Gabriel à Paris et débutera dès 16 heures avec des ateliers de dégustation (50 artisans et vignerons seront présents).

Cette remise des “Lebey 2016” sera également l’occasion de distinguer la meilleure carte des vins parmi les restaurants référencés par le guide, un prix qui sera remis par Thierry Desseauve. Prolongé par un after dont les cocktails seront notamment réalisé par Grégory Harzac, barman en chef au Four Seasons Hotel George V, le dîner ci-dessous est signé Yannick Alléno, Michel Rostang, David Toutain et Jacques Genin :

Avocat resté sur l’arbre 18 mois en mille-feuille de céleri, extraction coco aux éclats de chia,
Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Vintage 2004, en magnum

Sole glacée petit bateau, royale de moule en canneloni de spaghetti noir,
Montagny 1er cru les Chaniots 2013, Millebuis, Vignerons de Buxy, en magnum

Carré d’agneau IGP West Country, asperge verte, jaune d’œuf fumé, yuzu
Chablis 1er cru Les Vaudevey 2014, Domaine Laroche

Création chocolatée
Liefmans Kriek Brut

Participation : 420 euros par personne, 3 500 euros la table pour dix (vins et alcools compris). Nombre de place limité, carton exigé à l’entrée. Réservation au +33 (0)1 46 47 19 95.

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* « Lebey de la meilleure entrée » : Blancs de seiche grillés, poivrons jaunes, chou-fleur et salicorne, vinaigrette mandarine et condiment poivron jaune (Shinsuke Nakatani, Nakatani, 75007 Paris), Le homard bleu de l’Atlantique, épinards tombés à l’instant, compotée d’échalote-rhubarbe (Rémi Chambard, Le Corot, 92410 Ville-d’Avray), Mulet noir de pleine mer en fines tranches, râpée de poutargue et pamplemousse rose en tartare, citron, basilic, tarama mousseux (Thibault Sombardier, Antoine, 75016 Paris).
« Lebey du meilleur poisson ou crustacé » : L’huître spéciale n°0 en pot-au-feu (Clément Leroy, Guy Savoy, 75006 Paris), Rouget de l’Île d’Yeu en écailles, jus civet lié au foie, tian (Romain Meder, restaurant Alain Ducasse, 75008 Paris), Coeur de cabillaud de ligne, jus de carotte acidulé, transparence de persil (Vincent Crépel, Porte 12, 75010 Paris).
« Lebey de la meilleure viande ou volaille » : Le pigeon de Vendée, cacao, sarrasin (Jérôme Banctel, restaurant Gabriel Hôtel La Réserve, 75008 Paris), Cochon noir de Bigorre, échine dorée au sautoir, oignon brioché, pieds truffés (Stéphanie Le Quellec, La Scène, 75008 Paris), Agneau de lait aubergine violette, graine de cumin, charlotte confite, jus aux herbes franchement concassées (Sylvestre Wahid, Sylvestre, 75007 Paris), Ris de veau mijoté sur des coques de noix, chou de Bruxelles (Jean-François Piège, Le Grand Restaurant, 75008 Paris).
« Lebey du meilleur dessert » : Vacherin agrumes, sorbet oranges sanguines (Cédric Grolet, restaurant Le Meurice Alain Ducasse, 75001 Paris), Charlotte norvégienne moderne aux pommes Calvados (Aurélien Rivoire, Pavillon Ledoyen Yannick Alléno, 75008 Paris), La clémentine corse, blanc manger vanillé, sorbet coriandre (Nicolas Paciello, restaurant La Scène, 75008 Paris).
« Lebey du meilleur dessert au chocolat » : Sur l’idée d’une feuille d’automne, choco-sarrasin infusé au lait entier, glacé, sablé, croustillant (Nina Métayer, Le Grand Restaurant, 75008, Paris), Caractère cacao (François Daubinet, Le Taillevent, 75008 Paris), L’Émotion chocolat (Julien Alvarez, The Peninsula, 75016 Paris).

Découvrir Lanessan

Les châteaux médocains accueilleront le public ce week-end pour la vingt-cinquième édition de leurs “Portes ouvertes en Médoc” et le château Lanessan (Haut-Médoc) a mis pour l’occasion « les petits plats dans les grands » afin de concocter à l’attention des amateurs de vins comme de belles promenades (il y a ici huit hectares de parc) un programme de visite et de dégustation ludique et enrichissant. Des activités pour enfants ont également été prévues (notamment une chasse au trésor) ainsi qu’une vente de macarons.

Samedi 2 et dimanche 4 avril de 10 h à 19 heures, plus de renseignements ici

La Champagne de Duval-Leroy

La maison familiale dirigée depuis vingt-cinq ans par Carol Duval-Leroy se lance dans l’œnotourisme avec une belle proposition à l’intention des amateurs. Cette « odyssée » au cœur des secrets de la maison de Vertus commence avec un chauffeur privé qui conduira les visiteurs de l’aéroport ou la gare jusqu’au domaine où la journée débutera par une balade dans les vignes en compagnie de Julien Duval-Leroy. Après cette approche dédiée à l’histoire de cette maison indépendante née en 1859 de la fusion de deux familles champenoises, au travail de la vigne et aux terroirs, les visiteurs seront conviés au chai pour une dégustation de vins clairs issus des différentes parcelles cultivées par la maison puis à un déjeuner gastronomique signé par trois chefs étoilés, les premiers à avoir créé leur cuvée sur-mesure avec Duval-Leroy (Eric Frechon, Christophe Bacquié et Fabien Lefebvre). En compagnie de la chef de cave Sandrine Logette-Jardin, l’après-midi sera consacrée à « une expérience unique autour de l’assemblage et des liqueurs de dosage » suivie d’une dégustation des plus beaux flacons de la Maison. Les visiteurs pourront ensuite repartir avec leur cuvée préférée (et le chauffeur pour les raccompagner). Il est possible aux très grands amateurs de prolonger ce séjour et d’approfondir la conversation avec Sandrine Logette-Jardin afin de s’offrir le luxe de créer leur champagne, « le secret de leur assemblage sera précieusement conservé dans les carnets de la Maison » (prix sur demande).

Journée “Odyssée Duval-Leroy”, à partir de 500 euros.
Renseignements et réservation au 03 26 52 10 75


Les trois 2015 de Caroline Frey

Chargée de l’œnologie des vignobles de sa famille et directrice des domaines sauf en Champagne, Caroline Frey a l’opportunité unique d’intervenir à Bordeaux (Château La Lagune), dans le Rhône (Paul Jaboulet Aîné) et sur la colline des Cortons (Château Corton C, ex-Corton-André) pour une première expérience bourguignonne.
Elle a ainsi une vision élargie du millésime et nous livre rapidement quelques clés pour comprendre 2015 avant de s’échapper. Direction le Rhône supérieur, peut-être ?…

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Jacques Couly est mort

Jacques Couly est mort des suites d’une cruelle maladie, alors qu’il venait d’avoir 74 ans. À la tête de la maison Couly-Dutheil, il fut également le créateur du célèbre marché médiéval de Chinon en 1974. Homme de goût, de cabernet franc et de chenin, il œuvra jusqu’à ses derniers jours pour la renommée gustative et culturelle des vins de Chinon qui lui doivent leur rayonnement actuel. Son fils Arnaud marche dans ses pas et il assure désormais la succession avec passion et application.

Photo : Mathieu Garçon

La mort trop précoce de Paul Pontallier

Une cruelle maladie a emporté en quelques mois, en pleine force de l’âge, Paul Pontallier, une des figures les plus respectées de la viticulture bordelaise. Ce fils de viticulteur de l’Entre-deux-mers avait fait de brillantes études d’agronomie et d’œnologie et dirigeait Château Margaux depuis une trentaine d’années. Son savoir considérable associé à une parfaite élégance intellectuelle et physique ont admirablement convenu dès ses premières vinifications au cru le plus raffiné du Médoc dont il n’a cessé d’affiner et de préciser le caractère incomparable et irremplaçable, du au génie de ses vieux cabernet-sauvignon. Avec la complicité de tous les instants de Corinne Mentzelopoulos, propriétaire engagée et partageant pleinement sa vision du vin et des lieux, il a supervisé la restauration magistrale des bâtiments, en particulier de la monumentale orangerie, et perfectionné l’outil technique, tout en formant le personnel de la vigne et du chai à l’exigence nécessaire à un premier grand cru classé, dans le travail de tous les jours. Il aura au moins eu la joie d’organiser en 2015 une des fêtes les plus brillantes jamais conçues à Bordeaux pour le bi-centenaire du château et de voir naître en octobre un des plus grands millésimes imaginables. Il va manquer cruellement à tous ses amis, à ses proches, et bien entendu à nous autres journalistes et critiques, qui admirions affectueusement sa façon de présenter chaque millésime sous son jour le plus favorable, ce qui était d’ailleurs toujours vérifié par la dégustation. A son épouse, à ses fils, à Corinne Mentzelopoulos et à toute l’équipe du château, nous tenons à témoigner de notre tristesse et à partager leur peine.

Photo : Guy Charneau

Henri Bonneau laisse Châteauneuf-du-Pape en deuil

Notre retard à signaler la disparition d’Henri Bonneau il y a une semaine tient à notre tristesse à tous. Je ne trouvais pas les mots pour dire – à son fils, en particulier – combien il va nous manquer et partager sa grande peine. Henri était devenu bien malgré lui une légende, peut-être un mythe malgré l’extrême modestie de sa vie de tous les jours et la toute petite taille de son vignoble. Mais on ne pouvait oublier l’homme, les lieux et ses vins dès qu’on avait la chance de le rencontrer dans sa petite maison du cœur du village, aussi anonyme que possible. Son regard bleu, sa gouaille de titi provençal, sa conception noble de l’artisanat vigneron, son goût des choses simples et vraies, comme son fameux bœuf carottes ou sa caillette provençale, alpha et omega de sa vision gastronomique du monde (a-t-il fait manger autre chose chez lui ?) le rendait infiniment sympathique. Mais pour devenir mythe, il lui fallait la cave la plus insolite du monde, fondation de sa maison, et ses petits labyrinthes de barriques presque centenaires, sur un sol de terre battue enrichi par cinquante ans de l’ADN de tous les visiteurs dégustateurs. La profondeur et le moelleux incomparable de ce qu’on y goûtait défiait les lois ordinaires de l’œnologie et rappelaient que le génie du terroir est dans le raisin et la patience d’un long élevage. Les vieilles vignes de la Crau signaient la monumentale Réserve-des-Célestins, une des marques commerciales les plus anciennes de Châteauneuf, presque centenaire, vin culte dont il vendait toujours quelques bouteilles à prix d’ami, justement à ses amis, complètement étranger à la folie du monde. Dans ses dernières années, fatigué par l’âge et par les épreuves de la vie, il avait confié à Daniel Combin, qui s’en est acquitté avec loyauté, la commercialisation de son vin et la protection de sa famille. Il ne sera sans doute plus possible à quiconque de produire à nouveau des vins d’un tel caractère et on espère évidemment que son vignoble continuera à faire du beau vin.

Photo : coste-du-rhone.com

Le challenge Prix-Plaisir. Mais qu’est-ce que c’est ?

C’est un concours ?
C’est un concours, oui, mais pas un concours comme les autres.

C’est quoi, sa « différence » ?
Le jury est composé de 288 jurés, tous issus du « grand public ». Sur le site MyBettaneDesseauve, nous faisons un appel à dégustateurs et, à l’issue d’une sélection rapide, nous retenons ces jurés.

C’est donc le public qui juge ?
Oui, les jurés sont réunis en 96 jurys de trois personnes. Chaque jury émet un avis sur les vins dégustés. Cet avis (commentaire, note et médaille – ou pas) est validé par un expert Bettane+Desseauve.

Combien de vins sont jugés ?
1 423 cuvées issues de tous les vignobles de France ont été dégustées à l’aveugle. Les jurés ne connaissent que la fourchette de prix de chaque vin ainsi que sa région de provenance.

Sur quels critères les vins jugés ont-ils été présentés ?
Un critère de prix. Moins de 15 euros pour les vins tranquilles et moins de 25 euros pour les effervescents (champagnes et crémants).

Environ quel pourcentage est retenu par les dégustateurs amateurs ?
Un peu moins d’un tiers. Chaque jury de trois personnes propose des médailles d’or, d’argent ou de bronze ou pas de médaille du tout. C’est le rôle de l’expert Bettane+Desseauve de vérifier qu’aucun vin n’est écarté pour de mauvaises raisons ou, à l’inverse, médaillé un peu hâtivement.

Combien de médaillés ?
Les résultats seront disponibles le 15 mai sur le site eluprixplaisir.com


Vignerons de caractère : deux appellations au sommet

 

Du chaos géologique des Dentelles, s’élève la magie plurielle de deux ténors du Rhône méridional, Gigondas et Vacqueyras, cru officiel du Festival d’Avignon. L’un règne sur le versant nord, l’autre est tourné vers le sud. Les vieilles vignes de Gigondas (premier des côtes-du-rhône-villages élevé au rang de cru en 1971), âgées d’une cinquantaine d’années, s’enracinent sur des terrasses à flanc de rocher situées entre 100 et 500 mètres de hauteur. L’altitude et une exposition nord/nord-ouest (contrairement à la plupart des appellations voisines), préservant des excès du soleil, garantissent une fraîcheur qui vient contrebalancer la puissance des vins. Dans ce microclimat presque septentrional, le grenache (70 à 80 % de l’encépagement, complété de syrah et mourvèdre) fait merveille. Il libère lentement toute l’expression de sa puissance dans des vins (rouges à 90 %) complexes, structurés avec un beau volume en bouche. Deux styles se distinguent. Il y a les Gigondas des hauteurs et ceux de la vallée (il peut y avoir 15 jours d’écart de maturité entre le haut et le bas). Les marnes et calcaires du Crétacé qui occupent les coteaux abrupts donnent des vins puissants, charpentés, chaleureux mais sans excès, et à fort potentiel de garde. En contrebas du village, les safres (sables), les terrasses de l’Ouvèze (gravier, galets et sable) et le cône (terroir sableux mais riche en argile), livrent une autre facette du Gigondas, plus fine et fraîche.

A un jet de pierre (3 kilomètres), sur la rive gauche de l’Ouvèze, affluent du Rhône, l’appellation Vacqueyras est implantée sur les communes de Vacqueyras et Sarrians.

Son terroir a fait l’objet en 2013 d’une étude géologique approfondie. De nombreuses parcelles, souvent de petite taille, se répartissent sur le Plateau des Garrigues, la Ponche et les contreforts des Dentelles. Les vignes de grenache (au moins 50 %), syrah et mourvèdre (au moins 20 %), certaines vénérables centenaires, sont sous l’influence du mistral, garant d’un raisin sain. Il en résulte un cru dans l’équilibre et la finesse, l’élégance et la rondeur. Les rouges (97 %) développent des arômes de petits fruits rouges, de violette, puis évoluent vers des senteurs de réglisse, de sous-bois, de poivre et d’épices. Les rares blancs sont fins et floraux et les rosés, aussi confidentiels, sont ronds et souples, aux arômes de fleurs, d’agrumes et fraise des bois. Soulignons que Vacqueyras est la seule appellation « rive gauche » de la vallée du Rhône élaborée dans les trois couleurs. Ces crus sont à découvrir sur place dans la boutique comprenant un espace de dégustation de 500 m² qui reçoit une moyenne de 500 visiteurs par jour ! C’est aussi le point de départ de randonnées dans le vignoble et autres journées à thème (truffes et vin, fromages et vins). Mais aussi un restaurant, L’Éloge, accueillant différentes manifestations autour des terroirs et des vins. « Et pour ses 60 ans en 2016, la cave sera plus animée que jamais ! » Parole d’artisan-vigneron.

Pascale Cassagne

 


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