Clos L'Église, Château Poesia 2013
Saint-Emilion grand cru
LE VIN :
Dans cette année très difficile, ce premier millésime constitue une franche réussite. Enfin un saint-émilion qui mérite le vocable grand cru, par sa maturité, sa juste concentration et sa texture veloutée de bonne densité. Comme le 2014 et encore plus le 2015 sont prometteurs, voici un cru sur lequel il faudra désormais compter.
16/20
LE DOMAINE :
Hélène Garcin et Patrice Lévêque ont beaucoup fait évoluer ce domaine situé à côté de l’Église Clinet et acheté par leur famille en 1997. Ce cru mérite laudes et offices car il se révèle d’un œcuménisme tannique savoureux. Le 2012 constitue le meilleur vin réalisé sur la propriété. Sur Saint-Émilion, l?achat du château Poesia, ex-Haut-Villet, laisse entrevoir de belles perspectives avec un premier millésime, en 2013, d’excellente tenue.
Accords Malartic, Lafon-Rochet au Lion d'Or à Romorantin
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Grand Hôtel du Lion d’Or
69 rue Georges Clemenceau
41200 Romorantin-Lanthenay (France)
Tél. +33 02 54 94 15 15
Fax. +33 02 54 88 24 87
[email protected]
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Fidèle à l’esprit de Saint-Vincent, Didier Clément est dans l’hexagone l’un de nos grands artistes des accords mets/vins : quoi de mieux pour se faire la bouche qu’une gelée de pied de veau coquine pour réveiller des Pèlerins de Lafon Rochet tout en velouté oecuménique. Le lait de morue, tomate confite au miel prend le “Sillage de Malartic” blanc 2012 très fringant. Le jeu du Malartic blanc 2010, à la fois iodé répond parfaitement au carpaccio de saint-jacques, chutney cru de pomme, mangue et potimarron comme au tartare de maquereau, bouillon dashi, algue Kombu et citronnelle. La belle maturité du millésime et ses accents de fruits jaunes et d’épices permettent de caresser la chair de tourteau escortée d’une mayonnaise au curry doux. Somptueusement nacrée, la lotte sauce vin rouge à la moelle est en osmose parfaite avec le Lafon Rochet 2007, caressant et tout en suavité. Ce millésime est aujourd’hui à point. On continue sur ce cru stéphanois dans sa version 2009 pour escorter de la meilleure des façons le tournedos de boeuf limousin coiffé de son foie gras de canard et truffe noire. Le vin enrobe le plat, mais quand on fait jouer le carpaccio, confit de betterave à la clémentine, le Malartic rouge 2008 sort alors de sa carafe et apporte sa droiture avec ce qu’il faut de fraîcheur. Le Lafon Rochet 2000 bien fondu, commence à délivrer quelques accents truffiers qui entrent parfaitement en composition avec le Saint-Nectaire fermier affiné par le pape du fromage Bernard Antony. Mis spécialement en bouteille pour la circonstance, le Malartic rouge 2014 juteux à souhait donne son fruit profond à la tartelette chocolat noir et son sorbet à la framboise, un accord osé, mais superbement réussi.
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Le pays du vin
Si les différents territoires viticoles de France ont des sites internet, au niveau des appellations comme des interprofessions, qui relaient abondamment les désormais nombreuses propositions faites aux œnotouristes en toute saison, il était encore difficile de s’y retrouver pour celui qui, venu de loin, n’y connaît rien (à la France ou au vin) ou ne se réfère qu’aux infos à caractère exclusivement touristique.
Depuis mardi, le vignoble dispose d’une vitrine pensée pour « renforcer les capacités de promotion de l’ensemble des destinations œnotouristiques françaises », un portail lancé en présence de Laurent Fabius, encore ministre des Affaires étrangères et du développement international, Florence Cathiard, en sa qualité de présidente du Conseil supérieur de l’œnotourisme, et Christian Mantéi, directeur général de l’Agence de développement touristique de la France (Atout France).
Interactif et bilingue français-anglais, ce nouveau guide œnotouristique est à découvrir ici.
(L’image ci-dessus est issue de captures d’écran de la page « vignobles » du site visitfrenchwine.com)
Saint-Valentin (ou pas ?)
Si chacun a sa façon de célébrer ou d’ignorer la fête des amoureux, personne ne saurait se passer de champagne ce dimanche.
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Olivier Dauga, consultant winemaker, dans "Vous avez 1min30"
1min30 c’est assez pour savoir qu’Olivier Dauga mesure 1,92 mètre et qu’il ne se sépare jamais de ses lunettes bleues, mais ce n’est pas ça qui fait la différence.
Cave à vins, cave à miels
Quand un sommelier et une passionnée de miels se rencontrent, cela donne un site de vente de vins (100 % vallée du Rhône) et de miels (100 % français) baptisé Wine & Bee qui prodigue aux amateurs des conseils de cuisine au miel et leur propose un coffret différent chaque mois (cliquer là) ainsi que des abonnements sur le principe des box (à découvrir ici).
Pour la Saint-Valentin, ce caviste en ligne basé dans la Drôme, « au plus près des vignerons et apiculteurs », a associé un champagne Brut Intense de la maisons A.R. Lenoble et un vin rouge d’IGP Méditerranée, le Dandy Black 2011 Terre des Amoureuses, un duo à accorder par exemple « avec des Saint-Jacques en entrée, des filets de canettes pour le plat, et enfin, un ananas flambé au miel pour le dessert. »
Coffret Saint-Valentin Wine & Bee, 41,50 euros
Le jeu des amoureux
Le 14 février, dans 350 restaurants en France, la maison Billecart-Salmon offrira aux amoureux la demi-bouteille de champagne brut rosé en photo ci-dessus ainsi qu’un carte leur permettant de participer à un jeu-concours, tirage au sort dont le premier prix est un voyage pour deux personnes en Tanzanie (vols aller-retour avec Qatar Airways et cinq nuits à l’hôtel The Residence Zanzibar).
La remise des prix aura lieu à Paris, au Moulin Rouge, et les restaurateurs qui auront accueilli les heureux gagnants recevront le même cadeau que leurs clients. Verres à vins, objets de cuisine, bijoux ou encore organisation d’un cocktail pour dix personnes par la maison Dalloyau, tous les lots de cette Saint-Valentin 2016 par Billecart-Salmon sont à découvrir ici.
La liste des restaurants partenaires est là.
Château Clinet : la reprise en mains d’une propriété historique
Léonardo Izzo, jeune technicien transalpin, applique une conduite du vignoble en lutte raisonnée, les vendanges se font en petites cagettes de 10 à 12 kilos, les équipes de vendangeurs permettant de vendanger une parcelle en plusieurs fois si nécessaire. Les macérations débutent à froid, après une nuit à 4°C, les extractions sont assez douces, accompagnées principalement de pigeages. Un pressoir performant permet de séparer les jus en plusieurs niveaux de qualité. Les malos se déroulent pour partie en cuve, pour partie en fût, mais toute la vendange est entonnée, au plus tard à l’issue des malos, donc. Les élevages durent entre 16 et 18 mois, avec des soutirages si cela est requis. C’est là un gros changement, car dans les années 1990 le vin séjournait en barrique de 24 à 30 mois, et même encore 22 mois pour le millésime 2000, qui à la dégustation apparaît aujourd’hui encore trop structuré par son imposant élevage. Le système oxoline, qui permet d’incliner les barriques, bonde sur le côté, réduit l’évaporation du vin, et par conséquent les ouillages et les apports de soufre.
Aujourd’hui, Clinet c’est un vignoble de 11,27 hectares, la propriété historique de 8,64 hectares s’est légèrement agrandie, avec trois secteurs principaux, autour du chai, autour de l’église du village, et sur le plateau de la Soulate.
Sur une dominante de graves günziennes (des petits cailloux roulés de forme et de couleur différentes, arrachés à différents types de roches), la spécificité de Pomerol, le terroir offre quelques variations, avec plus ou moins d’argiles ou de graves selon les endroits. En superficie, Clinet s’étend sur un peu plus de 1 % de l’appellation Pomerol. En bon millésime, la production flirte avec les 5000 caisses, c’est 1000 de plus qu’au début des années 2000 mais avec un vignoble alors plus petit. En règle générale, il n’y a qu’un seul vin à la propriété, le grand vin, château-clinet. En 1987, un second vin fleur-de-clinet est produit, conséquence du déclassement de certaines pièces. Sa production n’est pas systématique mais avec le millésime 2005, dont le niveau qualitatif n’exigeait pas la production d’un second vin, fleur-de-clinet a changé de statut, devenant une cuvée de négoce et non plus une cuvée de château (et bien entendu étiquetée comme telle !) : les raisins achetés sur le terroir de Pomerol sont alors élevés et assemblés, suivant les années, à 10 à 30 % des volumes de château-clinet non retenus qui feront la base du fleur-de-clinet.
Lire l’intégralité de la saga
Domaine de l'Arlot : la verticale du Clos des Forêts Saint-Georges
La dégustation s’est effectuée au domaine le 15 Octobre 2015, toutes les bouteilles ont été ouvertes quatre heures avant le service.
Dans un premier temps les vins ont été goûtés seuls du 2003 au 2012, puis en les sortant du contexte chronologique. Les mets servis ensuite ont permis de tester le ressenti gastronomique de chaque cru durant 2H30. Les notes peuvent alors varier de 0,5 à 1 point suivant la disponibilité de chaque millésime.
À LIRE | > La constitution du domaine de l’Arlot |
2003
16,5/20
Vendangé fin Aout, ce 2003 offre un nez expressif qui prend des accents confiturés avec une touche de cuir. L’aspect solaire qui apparaît n’est pas excessif. L’attaque se révèle pleine et enveloppante, il y a une juste concentration sans aucune trace de lourdeur avec un tannin déjà bien lissé. Cet équilibre est à souligner. Ce cru prêt à boire possède encore une bonne dizaine d’années devant lui, il surpasse la plupart de ses pairs sur le millésime.
Ressenti gastronomique : Ce vin complet est à ce jour idéal pour la table. Il joue volontiers avec la sucrosité du pâté en croûte de Marcel Sabatier l’un des as de la spécialité à Arc sur Tille. Il s’affirme également sur une daube de sanglier ou un chaource truffé. (+ 1)
2004
16/20
Le nez ouvre sur une petite pointe végétale de type asperge mais derrière il y a du fruit qui prend progressivement le dessus. La bouche se révèle tendre et subtile. Dégusté derrière le 2003, ce millésime peut paraître léger dans sa matière. Si on le prend en sens inverse, il passe derrière le superbe 2005…. Il convient donc de le sortir de la comparaison verticale. On apprécie alors son fondu de tannin qui se présente tout en douceur dans son attaque ; son prolongement se révèle plus tonique, on a une belle envolée finale sur les petits fruits rouges et le poivre de Sichuan.
Ressenti gastronomique : Tout en tendreté et en droiture ce vin convient à un filet de lieu jaune réveillé par des légumes printaniers.(=)
2005
17,5/20
On est sur un grand nez profond qui exhale la fraise des bois avec une petite touche épicée. L’attaque se révèle énergique, elle est d’une grande distinction avec un tannin traçant de grand style. On sent un boisé parfaitement intégré, il permet à la texture ferme et soyeuse de s’affirmer. La finale montante montre toute la fougue de ce millésime encore très riche de promesses.
Ressenti gastronomique : Un tendron de veau lui va bien avec une petite purée pomme de terre carotte et une huile d’oeillette qui permet de faire ressortir les franges florales du vin. (=)
2006
16,5/20
Très beau nez tout en délicatesse, avec un fruit bien dégagé. C’est un 2004 mais sans ses franges végétales ; on est sur la tendreté et l’amabilité. Le vin parait de demi-corps, cependant il convient d’aller le chercher dans le verre. Au fil de l’ouverture, le tannin s’étire et gagne en longueur.
Ressenti gastronomique : Ses ressemblances dans sa structure avec le 2004 le font se rapprocher d’une queue de lotte enroulée dans un jambon légèrement fumé. La droiture du vin prolonge le plat. (=)
2007
17/20
Cohérence parfaite entre le nez et la bouche : des flaveurs d’épices avec une légère touche animale qui disparaît pour la rose agrémentent de la plus belle des façons la dégustation. Ce millésime sous-estimé est parfait aujourd’hui, les tannins sont fondus en bouche, l’aromatique rebondit, on est sur un vin de grand plaisir très expressif.
Ressenti gastronomique : Une pintade noire du Berry et des pommes sautées permettent au vin de se faire encore plus enveloppant. (+0,5)
2008
18/20
Nez plus réservé, il faut aller le chercher, on est plus en texture et en structure qu’en arômes, avec une acidité qui tient bien le vin ; par rapport à ce millésime difficile, la propriété s’en est très bien sortie, on a en même temps de l’énergie et de la maturité. On est impressionné par sa profondeur et sa précision de caractère. C’est une réussite majeure avec encore un très fort potentiel.
Ressenti gastronomique : Ce vin évolue parfaitement dans le verre, il appelle un très grand plat comme un chapon aux truffes. C’est le très grand millésime de gastronomie. (+0,5)
2009
16,5/20
Nez de fraise des bois et de poivre, rondeurs bien corsetées en bouche, mais pour l’instant le vin se montre monovalent, c’est un coureur de fond qui n’en est qu’à ses premiers échauffements. A ce stade, ce millésime manque de nuances.
Ressenti gastronomique : Dans son évolution actuelle, il faut absolument accompagner ce cru avec une côte de sanglier à l’embeurée de chou. Le plat détend le vin qui gagne en complexité. (+0,5)
2010
17/20
Nez très frais, on a une tension bien enrobée dans l’expression du tannin qui se prolonge de belle façon. Il y a du potentiel. On est encore sur un vin de très grand style d’une étonnante jeunesse et d’une subtilité de texture bien dans le profil du cru.
Ressenti gastronomique : Sa fraîcheur de constitution le destine pour l’instant à des filets d’oie. On a alors un accord d’une grande subtilité. (=)
2011
17/20
Vin cohérent au nez comme en bouche, il y a une belle allonge épicée avec une profondeur stylée. Une réduction fumée ajoute à son charme et devrait garantir sa bonne évolution à travers le temps.
Ressenti gastronomique : Son intensité de structure et son aromatique entrent volontiers en composition avec un bœuf bourguignon. Le vin allège de belle façon la sauce. (=)
2012
18/20
Une texture soyeuse, ferme, épicée signe ce millésime qui est l’un des meilleurs de la dégustation. Le vin peut paraître facile, mais il se révèle également complexe avec une grande pureté aromatique déclinant la rose épicée et la pivoine. On sent la fraîcheur du raisin entier sur sa finale superbe. Il y a une vraie envolée en même temps qu’un frisson.
Ressenti gastronomique : La très grande jeunesse aromatique destine ce vin à une daube de bœuf au grattin. (Eu égard à sa fraîcheur aromatique, sa texture et à sa finale montante, ce vin se boit seul vers 17H en excellente compagnie)
Une cohérence et une grande précision de caractère
Malgré les changements survenus à la tête du domaine, il existe une vraie cohérence sur cette succession de millésimes, avec de belles envolées sur les derniers. Il y a un respect parfait des années en même temps qu’une grande précision de caractère. L’élévage respecte parfaitement la qualité du raisin, il restitue un fruit plein de saveurs complexes comme d’émotion soutenu par un boisé parfaitement intégré. Les finales sont marquées par un déroulé long et nuancé favorisé sur la plupart des millésimes par la vinification en vendange entière.
Ce ne sont pas des vins qui s’expriment dès leur ouverture, il faut les carafer au moins 3 heures avant le service et surtout il convient de les attendre au minimum une douzaine d’années en cave.
Si l’on compare le Clos des Forêts avec son homologue de l’Arlot qui ne sont séparés que par deux climats les Corvées et les Argillières, on a deux expressions différentes : le Clos de l’Arlot est aérien alors que le Clos des Forêts possède une structure dense avec une bouche plus séveuse tout en étirant son tannin élégant plus en profondeur. Sur certains millésimes, la réduction fumée qui ajoute à son charme constitue une bonne garantie pour le vieillissement. Au niveau du ressenti gastronomique, ce vin possède un spectre plus large pour les accords avec les mets, tant au niveau de la texture que de la structure. Il se classe suivant les millésimes dans les meilleurs premiers crus de Nuits-Saint-Georges.