Secouant quelque peu les traditions bordelaises qui veulent que les dégustations en primeur soient réservées aux professionnels, le grand public des amateurs devant attendre « que le vin ait terminé son élevage, soit mis en bouteille et commercialisé pour avoir un premier aperçu des qualités d’un millésime », le syndicat des appellations bordeaux et bordeaux supérieur invite à nouveau cette année les curieux à venir découvrir en avant-première le dernier millésime.
Le dimanche 29 mars, entre deux dégustations réservées aux professionnels, Planète Bordeaux (site œnotouristique situé à Beychac-et-Caillau, à mi-chemin de Libourne et Bordeaux, plus d’infos ici) sera accessible de 14 h à 18 h à tout amateur « curieux de déguster un vin “brut”, juste vinifié, pas encore affiné par l’élevage.»
Primeurs pour tous
Shanghai Wine Experience #3
Après avoir participé à la première grande dégustation de vins chinois à Pékin (nous vous en avons parlé ici), Michel Bettane et Thierry Desseauve sont à Shanghai pour la troisième édition dans cette ville de la « b+d wine experience » qui se tiendra aujourd’hui et demain au Park Hyatt (plus de photos ici). Les 80 producteurs présents pour ces deux jours de dégustation à destination des professionnels et des amateurs sont à découvrir ici.

Visiter Chasselas
Rappelant qu’aux dernières nouvelles* l’œnotourisme draine 10 millions de visiteurs par an, dont 39 % sont étrangers, le château de Chasselas annonce le lancement de ses visites privées pour 2 à 12 personnes. Exploité depuis 1999 par Jean-Marc Veyron la Croix et Jacky Martinon, ce domaine situé entre Bourgogne et Beaujolais, à une dizaine de kilomètres de Mâcon, a toujours vu depuis son activité viticole s’accompagner de celles liées à l’accueil des visiteurs de passage.
Dans ce lieu gorgé d’histoire bâti en 1325, qui a pour cadre le village préservé de Chasselas, son église du XIIe siècle et ses maisons en pierres sèches, et les forêts à l’entour, de nombreuses propositions sont faites aux amateurs de vin (on produit ici sur 12 hectares de vignes du pouilly-fuissé, du saint-véran, du crémant de Bourgogne) comme de belles promenades.
Pour Jean-Marc Veyron la Croix, « c’est un réel plaisir de pouvoir partager notre métier et notre passion avec des touristes du monde entier. Outre un parcours dans la vigne, nous proposons une découverte de Chasselas et du château sous l’angle historique. Une visite du cuvage et de la cave à fûts permet de mieux connaître nos vins et cette dualité Beaujolais-Bourgogne qui contribue à la richesse du domaine. »
Pour parfaire ces très complètes prestations, le château offre à ses visiteurs la possibilité de séjourner sur place dans un gîte à découvrir plus amplement ici.

*Etude «Tourisme et Vin», Atout France 2010.
Qu'est-ce qu'on faitce week-end ?
Dès aujourd’hui et pour trois jours, les vignerons indépendants tiennent salon à Bordeaux. Nous vous avions annoncé ici le lancement du site de vente en ligne de cette fédération dont les 7 000 adhérents travaillent selon une charte commune et qui a toujours considéré la vente directe comme faisant partie de son ADN. Si vous n’êtes pas dans le secteur ce week-end, sachez qu’après Bordeaux (6-8 mars) viendront Lyon (13-15 mars) et Paris (27-30 mars). Toutes les infos concernant le salon bordelais sont là, pour les suivants cliquez ici.
Pendant ce temps, Pékin accueillera pour la première fois une grande dégustation de vins issus d’une dizaine de régions chinoises. Michel Bettane et Thierry Desseauve seront présents avec un panel de dégustateurs basés en Chine afin de sélectionner ceux qui intégreront la deuxième édition de la version chinoise de leur guide du vin. L’événement démarre par une soirée en forme de « Voyage à travers les terroirs chinois » et la dégustation professionnelle à l’aveugle, supervisée par le sommelier français Nicolas Carré, aura lieu demain. En lire plus ici.

A Pauillac, le château Cordeillan-Bages (Relais & Châteaux****) a rouvert ses portes en début de semaine et la nouvelle carte de son restaurant gastronomique** conçue par le chef Jean-Luc Rocha a été dévoilée ce mercredi. En ce début de saison et jusqu’au 30 avril, un séjour « Récolte d’Hiver » est proposé aux amateurs à partir de 299 € en chambre supérieure. Il inclut une nuit avec petit-déjeuner buffet, la visite guidée de Château Lynch-Bages et une dégustation de ses vins.
On termine avec les Portes ouvertes départementales de l’enseignement agro-viticole de Bordeaux-Gironde. Les lycées, les centres de formation d’apprentis, de formation continue et leurs exploitations, à Blanquefort, Libourne-Montagne, La Réole, Pugnac et Bommes (Ecole de viticulture et d’œnologie de La Tour Blanche) accueilleront les jeunes et leurs familles ce samedi de 9 h à 17 h afin de les informer sur les formations et diplômes dispensés dans leurs établissements.
Situé au coeur du vignoble, L’EPLEFPA de Bordeaux-Gironde (Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelles agricoles) réunit les plus anciennes écoles d’agriculture, de viticulture et d’œnologie et propose un enseignement scientifique, technique, professionnel, du cycle secondaire à l’enseignement supérieur. Plus d’informations ici.
Domaine Alain Voge, Les Vieilles Fontaines 2012 : accompli
Les Vieilles Fontaines 2012
LE VIN : Robe noire, grand nez de mûres, texture généreuse, grande longueur, vin accompli, sensuel et complexe, avec une vraie dimension de grand cru.
17/20
ACHETERLE DOMAINE : Albéric Mazoyer, un des œnologues les plus expérimentés du nord du Rhône, dirige le domaine d’Alain Voge, produisant des cornas et des saint-pérays de référence. La gamme y est large, entre les cuvées vinifiées en cuve et celles passées sous bois, et les vins vieillissent avec bonheur. Quelques vins peuvent manquer d’équilibre mais c’est le prix du risque !

Invitation au château de La Grille
Situé au cœur du Val de Loire et de l’appellation chinon, le château de La Grille produit des vins rouges et rosés (dont un effervescent élaboré selon la méthode traditionnelle) immédiatement reconnaissables à leurs bouteilles de type champenois, répliques d’un modèle datant du XVIIIe siècle.
Outre ces qualités viticoles, ce domaine datant du XVe siècle qui fut transformé et rénové au XIXe et auquel on accède par une large allée de marronniers (voir photo ci-dessous) est également doté de charmes historiques dont chacun peut désormais profiter. Depuis janvier, le château propose en effet le cadre enchanteur de son orangerie pour la tenue de réceptions privées. En photo ci-contre, cet endroit qui regarde à la fois le décor en photo ci-dessus et les rangs de cabernet franc peut accueillir jusqu’à 300 convives assis.
Un week-end complet avec promenade dans les vignes, visite commentée du domaine et séance de dégustation dans le tout nouveau chai, peut également être organisé à l’intention des invités. Plus de renseignements en cliquant ici.

Un cognac très parisien
Inspirée par le quartier de Montmartre, la nouvelle édition limitée du cognac VSOP de la Maison Martell, qui fête son tricentenaire cette année, est signée Jean-Charles de Castelbajac. Couleurs vives et grappes de raisin au design moderne, hommage aux vignes parisiennes comme aux terroirs dont ce cognac est issu, habillent pour la saison ce grand classique de la Maison. Pour accompagner cette bouteille collector, Jean Charles de Castelbajac s’est également associé à un mixologiste pour concevoir le cocktail « Paris Style », dont la recette est à découvrir là.
Coffret Martell VSOP « Paris Style », 58,50 €
Disponible en exclusivité chez les cavistes Nicolas.
Découvrir la vigne d'Arras
Centre culturel et scientifique consacré à la nature, l’agriculture, et à toutes les questions relatives à leur impact sur la nourriture et la santé, la « Cité Nature » d’Arras déploie ses 15 000 m2 de jardins thématiques et ses 4 000 m2 d’expositions permanentes et temporaires sur le site d’une ancienne usine (on y produisait autrefois des lampes pour mineurs) qui a été réhabilité par l’architecte Jean Nouvel.
Ce dimanche 8 mars à 15 h, c’est au beau milieu des 1 000 pieds de vigne plantés en 2003 que les amateurs et apprentis vignerons sont attendus, pour peu qu’ils soient munis d’un sécateur et qu’ils aient réservé leur place au 03 21 21 59 59. D’une durée d’une heure à une heure et demie, cet atelier d’initiation à la taille mené par Eric Brévart (lire son portrait ici) inclut une visite de la cave de « Cité Nature » et la dégustation du vin produit par sa vigne depuis dix ans, le Clos Saint Vaast.
Tarif : 10 euros (accès aux expositions inclus), plus de renseignements ici.
Les ambassadeursde l'entre-deux-mers
La sélection par un jury des vingt meilleures cuvées issues du vignoble de l’Entre-deux-Mers pour le dernier millésime (nous vous avions tout expliqué là) a donné lieu comme chaque année depuis maintenant dix ans à la désignation de vingt lauréats (leur liste est à découvrir ici). Parmi eux, le vin ayant reçu les meilleures notes de dégustation reçoit le Trophée du Top Vin.
Le vainqueur 2015 est Château des Seigneurs de Pommyers (Saint-Félix-de-Foncaude), un vin signé Sandrine Piva. Il partage ce podium dédié aux « blancs, version entre-deux-mers » avec le vin de la coopérative de Rauzan-Grangeneuve, Château Canteloudette, qui s’est classé deuxième. Château Martinon (Gornac, propriétaire : Jérôme Trolliet) occupe la troisième position de cette série d’étiquettes devenues pour l’année à venir les ambassadrices de leur appellation.
L'affaire 1855.com va-t-elle faire une nouvelle victime ?
Un avocat de Lyon a trouvé la faille pour indemniser les clients lésés de 1855 (devenue Héraclès par changement de dénomination), aujourd’hui en liquidation judiciaire comme sa holding, la société Aphrodite. Maître Dumont-Latour compte frapper au niveau de l’actionnaire principal qui n’est autre que Jean-Pierre Meyers, gendre de Liliane Bettencourt.
L’affaire du site de vente de vins 1855.com est loin d’être bouclée. Deux questions majeures demeurent. Les deux compères, Emeric Sauty de Chalon et Fabien Hyon, seront-ils condamnés et, surtout, comment les créanciers seront-ils indemnisés suite à la liquidation judiciaire de la société Héraclès ? Le seront-ils tout court ? Plusieurs actions pénales et civiles ont été menées jusqu’à présent à Paris et à Bordeaux, où 350 plaignants ont fait appel aux services d’une avocate, Me Hélène Poulou. Les plaignants sont des clients de 1855 non livrés de leur commande de vins en primeur et non remboursés.
Des processus longs et aléatoires
Sur le plan pénal, le dossier est en phase d’instruction. Celle-ci va permettre de révéler les mouvements d’argent (que sont devenus les 52 millions levés ?) et de lever le voile sur les zones d’ombre. Un processus qui risque d’être long.
Sur le plan commercial et civil, les clients qui ont obtenu la condamnation de 1855/Héraclès ne pourront être payés, car Héraclès et sa holding Aphrodite sont en liquidation judiciaire. Ils n’ont donc aucune chance d’être indemnisés. Sauf, sauf… dans l’hypothèse d’un renvoi des susnommés, après instruction, devant le Tribunal Correctionnel, à condition qu’il y ait condamnation et qu’ils soient… solvables.
Un processus, là aussi, très long et surtout aléatoire.
C’est dans ce contexte que Maître Gilles Dumont-Latour, avocat au Barreau de Lyon, a eu une bonne idée. A double titre. D’une part, au niveau de la liquidation judiciaire, et d’autre part, à l’encontre de l’actionnaire principal, Jean-Pierre Meyers.
Aux premières loges dans la liquidation
Dans un premier temps, son client qui a acheté pour 59 000 euros de vin environ – non livré, non remboursé – l’a mandaté pour se faire désigner, en sa qualité de créancier, contrôleur à la liquidation judiciaire de la société Héraclès. Ce qu’il peut parfaitement faire en sa qualité de créancier. Cette action lui permettra d’être aux premières loges dans la liquidation judiciaire d’Héraclès et d’avoir accès à la traçabilité, la comptabilité, les mouvements de fonds, les opérations, etc. en représentant l’intérêt de l’ensemble des créanciers.
Il pourra même inviter le liquidateur à poursuivre les dirigeants, de fait, de droit, les associés, sur le fondement de l’article L651-2 du Code de Commerce en comblement pour insuffisance d’actif. Il pourra aussi – avec d’autres contrôleurs qui pourraient être désignés, personnes physiques ou morales (dans la limite de 5 contrôleurs maximum) – diligenter cette action si le liquidateur ne l’engage pas ! Maître Dumont-Latour a présenté une requête à cette fin au Juge-Commissaire à la liquidation judiciaire d’Héraclès. Il attend la décision.
Par ailleurs – il fallait y penser – l’avocat initie une procédure en responsabilité à l’encontre de Jean-Pierre Meyers. Principal actionnaire, celui-ci a adoubé le micmac pendant des années. « Nous estimons que Jean-Pierre Meyers est un homme d’affaires averti et qu’en investissant son nom, des fonds conséquents (8 à 10 millions d’euros) jusqu’en 2012 en renouvelant plusieurs fois son investissement, il a cautionné et crédibilisé le système, le soutenant abusivement par son nom, son aura et sa puissance financière. Mon client a acheté du vin pour 27 000 euros et 32 000 euros car il avait pleine confiance en Monsieur Meyers qui donnait de la crédibilité à cette opération », explique Me Dumont-Latour.
Une première qui pourrait faire boule de neige
Devant la gravité des faits (son client ayant risqué une somme coquette), Me Dumont-Latour a choisi d’intervenir en urgence par une procédure à jour fixe.
Elle permet une décision de justice très rapide pour obtenir le remboursement des fonds investis outre les préjudices subis par son client, aucune action sur ce fondement n’ayant été initiée à ce jour.
En effet, personne ne semble être encore allé chercher la responsabilité des actionnaires, dont le principal. « Cela me semble justifié », poursuit l’avocat. « Je ne dis pas que je vais gagner mais je le fais. L’action est fondée. J’ai les reins solides et l’armada pour le faire. Je suis prêt pour ce combat. » Si son idée fonctionne, bien d’autres clients pourraient s’engouffrer dans la brèche.








