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Le roi Chambertin, la suite


LES FONDEMENTS DE LA QUALITÉ


Les deux vignobles du Chambertin et du Chambertin Clos-de-Bèze sont mitoyens, couvrent des surfaces comparables (12,90 ha et 15,39 ha respectivement) à même hauteur de pente, et avec la même largeur par rapport à la côte (environ 225 mètres). Les sols sont ceux classiques des coteaux de la côte de Nuits, des marnes bajociennes, un peu plus blanches et retrouvant la grande oolithe sur la partie haute, contre le petit bois. Les expositions et le micro-climat même sur une surface aussi restreinte et apparemment homogène montrent quand même de petites différences. La terre est un peu plus riche et profonde dans le bas, un peu plus rouge brun (oxydation du fer), le vent froid venu de la combe Grisard balaie plus la partie haute du Chambertin, moins le Clos de Bèze, la pente devient un peu plus accentuée et accidentée, au-dessus du Clos de Bèze, autour de la cabane rose dite du docteur Marion, les vignes forment un petit promontoire un rien plus ensoleillé, de même que les vignes du Chambertin proches du Clos de Bèze, par rapport à celles proches du Latricières. Tout dans tout le Clos de Bèze pourrait l’emporter d’une courte tête ! Et le vin ? Arrêtons de rêver et de croire que systématiquement tous sont bons ou identiques, mais aussi qu’on pourrait les différencier à l’aveugle ! En fait tout dépend de l’âge des vignes, de la situation des parcelles, de la qualité du matériel végétal, de la qualité de la viticulture, de l’adresse ou de la chance du vinificateur, et de mille autres choses. Au domaine Jacques Prieur, au domaine Damoy, au domaine Rousseau et chez bien d’autres on sépare les parcelles en vinification et l’on constate évidemment des différences, mais on réassemble les vins ! Donnons un exemple. Charles Rousseau ne contredira pas que l’addition à son clos-de-bèze originel des parcelles achetées à la famille Marion ont donné plus de profondeur à son vin. Chez lui le Chambertin est un rien plus fermé en vin jeune, plus tendu, sans doute en raison de l’influence des vignes des parties hautes et un peu plus froides, que son clos de Bèze, plus fin, plus soyeux, et son goût personnel met le Chambertin peut-être au-dessus.

Mais les reconnaîtrait-il vraiment en dégustation aveugle ? Chez Damoy le Chambertin est viril mais le clos-de-bèze (issu d’une sélection dans ses imposants 5 hectares) a sans doute plus d’harmonie et de complétude. De façon générale le raisin des deux crus ne mûrit pas exactement comme celui des crus sudistes de Vosne ; il mûrit un peu plus tard (au moins une semaine en moyenne, ce qui n’est pas rien !) et profite parfois davantage des fins de saison, mais ses teneurs en sucres sont inférieures. Heureusement les 10° honteux et illégaux d’hier ont fait place aux 12°, 12°5 de moyenne, parfois treize, mais on n’atteint pratiquement jamais les 13°,5 ou 14° comme parfois au clos Saint-Jacques. Il y a donc toujours une sensation de relative fraîcheur dans le goût d’un beau Chambertin, et pratiquement jamais les notes de chocolat, de thé fumé, d’épices sensuelles qu’on retrouve à Vosne. La texture est plus droite, moins sinueuse, la saveur très noble rappelle souvent, si l’on n’abîme pas les raisins, la rose, rose ancienne, sans rien d’animal ou de musqué, avec une finale réglissée vraiment originale, d’ailleurs plus marquée sur certains chambertins que sur les clos-de-bèze. Le tannin est ferme, l’évolution des parfums lente et discrète, mais dès dix ou douze ans, si le vin provient de vignes assez âgées, il passe au-dessus de tous les voisins, plus décidé dans sa saveur, plus persistant, mais profond, harmonieux, sans désir de séduire comme une Romanée ou un Musigny, aussi fin qu’eux, et pour beaucoup, dont Lalou Bize Leroy, qui les connaît plus que tout autre au monde, pour les produire et les déguster depuis cinquante ans sur plus de 80 millésimes, sans doute le plus grand de tous.

À LIRE >Le roi Chambertin

 

À suivre >«Mes vins références» Michel Bettane… >Les propriétaires…

 

Château Grand-Mayne, grand cru classé de Saint-Emilion 2012, voluptueux


 

Château Grand-Mayne 2012

Superbe sève, tanin de grande finesse, voluptueux tout en restant un témoin du superbe classicisme que peuvent exprimer les plus beaux terroirs de Saint-Emilion.

16,5/20

CONTACTER LE PRODUCTEUR

Jean-Antoine Nony a repris la suite de sa mère, Marie-Françoise, pour porter ce cru au meilleur niveau, les tous derniers millésimes sont convaincants. Sans surprise, 75% de merlots construisent le vin du château avec sur le plan technique l’assistance de très longue date de l’œnologue Michel Rolland. La puissance tannique native du terroir est de mieux en mieux maîtrisée et le cru est plus en forme qu’il ne l’a jamais été, même au début de la décennie précédente. La qualité du fruit est mise en avant avec moins de rudesse qu’auparavant pour laisser transparaître la race que peut conférer ce terroir. Grand-Mayne peut ainsi se déguster bien plus facilement en vin jeune sans ne rien perdre en capacité de garde.

chateau-grand-mayne-2009

Qu'est-ce qu'on fait ce week-end ?

Avis aux amateurs de toujours comme de la dernière heure, la 87e édition du marché aux vins d’Ampuis s’installe dès aujourd’hui et jusqu’à lundi au cœur du village. Chaque jour jusqu’à 19 h, soixante vignerons et maisons de négoce présenteront à la dégustation plus de deux cents vins des appellations côte-rôtie, condrieu, saint-joseph, cornas, hermitage, saint-péray et croze-hermitage aux milliers de visiteurs attendus (environ 14 000 chaque année). Que celui qui veut se constituer une cave se précipite, les vignerons gardant pour l’occasion des vins « en rupture de stock. » Entrée : 8 €, offrant droit à un verre de dégustation gravé et à la participation au tirage au sort pour gagner des bouteilles de côte-rôtie.  La liste des vignerons est ici et celle des stands de produits régionaux, .


Au nom de la truffe

Capture d’écran 2015-01-23 à 14.08.04La plus grande manifestation dédiée à la truffe et au vin de la région Languedoc-Roussillon organise en ce quatrième week-end de janvier, c’est la tradition, sa 16e édition. De nombreux visiteurs – ils étaient 8 000 l’an dernier – sont attendus au cœur de l’AOC cabardès, dans les communes de Montolieu (samedi) et Moussoulens (dimanche). Atelier littéraire, cuisine truffée, promenades truffi-viticoles en carriole et, bien entendu, marché aux truffes sont au programme de cette fête du goût et du terroir, à retrouver ici dans son intégralité.


En route vers les bourgognes

guidebourgogneL’édition 2015 du guide œnotouristique gratuit compilant les manifestations à venir dans le vignoble bourguignon est disponible en téléchargement ici. Nouveaux visuels, rédactionnel organisé autour de huit rubriques, dont une portant sur l’art de vivre, et nouvelles entrées correspondant à la récente labellisation « Vignobles & Découvertes » de la Côte Chalonnaise et du Mâconnais, l’ouvrage édité par l’interprofession (BIVB) s’est enrichi. Toujours bilingue français-anglais, il recense cette année 330 domaines, maisons et caves coopératives (tous adhérents à la charte « De Vignes en Caves »), 100 restaurants et 90 fêtes touristiques du genre de celle qui a lieu ce week-end pour célébrer le saint patron des vignerons, nous vous en avions parlé . La carte détachable de la Bourgogne présentant ses sites incontournables a été élaborée avec Bourgogne Tourisme.


Trop froid pour mettre le nez dehors ?
Rien de mieux qu’un dimanche au coin du feu pour tenter de « divins accords » avec le sauternes. Trois recettes parues cet automne dans le magazine Gala sont reproduites sur le site du grand cru classé Château Guiraud. Le foie gras est au rendez-vous, mais pas seulement. Pour essayer des mariages moins conventionnels, c’est par .


Ce beau dîner mérite une conversation à la hauteur qu’on nourrira en en se promenant sur le tout nouveau site de Château Suduiraut, premier cru classé de sauternes faisant partie des vignobles d’AXA Millésimes, dirigés par Christian Seely (son blog est ). Outre l’histoire du domaine, y sont racontés les débuts du sauternes et la magie du botrytis cinerea.

Le Parc aux Cerfs


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Menus

27€ (au déjeuner)
32€ (au diner)
Formule à 19,50€
Accueil : jusqu’à 22h30. Salons. Air conditionné. Ouvert tous les jours.
50, rue Vavin – 75006
Métro : Montparnasse-Bienvenue, Notre-Dame-de-Lorette ou Vavin
01 43 54 87 83
Jean-Marc Assibat, Eddy Grillon

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Il ne faut pas trop en demander à ce sympathique bistrot sans prétention, avec quelques assiettes astucieuses (et généreuses), un service bon enfant et des additions relativement douces. Dans ce quartier plein d’attrape-gogos, on passera ici un moment plaisant, dans un décor qui mêle le « typique » (un ancien atelier de peintre) recherché par les touristes et la simplicité sans apprêt de la décoration.

À LA CARTE:

  • Poêlée de pétoncles, fondue de poireaux, sauce safranée
  • Saumon gravlax, mesclun, crème au Matcha
  • Terrine de queue de bœuf aux cèpes

 

  • Magret de canard au poivre de Sichuan, légumes verts, polenta crémeuse
  • Pièce de cochon fermier au saké
  • Risotto aux crevettes, jus de roquette, copeaux de parmesan

 

  • Tiramisù à la châtaigne
  • Cheese-cake, coulis de fruits exotiques

 

Notre sélection

  • Patrimonio, 2012, Muriel Guidicelli 35€
  • Bourgogne, Hautes Côtes de Nuits, 2011, Naudin-Ferrand 36€
  • Anjou, Clos des Rouliers, 2007, Richard Leroy 39€
  • Bourgogne Corps de Garde, 2009, Goisot 29€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

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Le roi Chambertin


Amalgaire, Claude Jobert, le docteur Marion,

Napoléon et les autres.
La grande et la petite histoire de ce cru d’exception…


L’histoire du cru


Je ne suis pas historien et ce qui suit dépend largement de sources livresques comme le livre du docteur Lavalle , écrit au milieu du 19e siècle mais surtout du livre indispensable de Jean-François Bazin (Le Grand Bernard des vins de France), lui-même descendant de propriétaires d’une partie du cru. Je n’ai ni sa verve ni sa profonde connaissance de la saga du village de Gevrey mais je pense réunir ici des faits de façon plus claire et plus organisée autour du concept de cru. Je ne souhaite qu’une seule chose c’est qu’un historien local, à partir d’une nouvelle lecture des textes le concernant, se serve du Chambertin, sans doute la vigne de Bourgogne la plus documentée, comme modèle historique de la notion de cru.
Un cru c’est à la fois une vigne, un vin, une réputation commerciale liée à sa qualité, et ensuite seulement une place dans une hiérarchie par rapport aux crus voisins.
Commençons par la vigne, qui en Bourgogne est à la fois un climat, c’est-à-dire une situation précise sur un coteau, dont la nature du sol, l’exposition modèle le vin, et un lieu-dit, c’est-à-dire un nom. L’histoire de la vigne et celle du nom sont souvent décalées. Commençons donc par la vigne.
Nous savons par des fouilles qui ont permis par exemple de retrouver à Gevrey (au lieu-dit Carougeot) des restes de bains de villa gallo romaine, que les Romains ont certainement planté de nombreuses vignes dans le secteur sud de Dijon. Au sixième siècle de notre ère Grégoire de Tours parle de nombreuses vignes de cette région et de leur nectar qu’il compare à celui de Falerne, modèle historique de tout grand vin dans l’antiquité romaine. Au même moment ou presque, en 640, nous savons qu’Amalgaire, duc de Bourgogne, cède une vigne à Gevrey à la toute jeune abbaye de Bèze. Bèze est une petite bourgade au nord-est de Dijon qui n’a sans doute jamais vu de vignes et les moines de l’abbaye ont certainement choisi ce coteau de Gevrey pour sa capacité à produire du bon vin. Bèze conservera le cru jusqu’en 1219, finissant après de longues querelles au chapitre de Langres, qui possédait déjà l’église de Gevrey. Lors de cette cession la vigne achetée est certainement ceinte de murs et possède même une chapelle construite en 1155.

Contrairement à une image bien ancrée dans le public, les moines et encore moins les chanoines, ne travaillent eux-mêmes leurs vignes mais les font cultiver à bail par des vignerons locaux. Les vicissitudes de l’histoire et certainement les changements climatiques (nous n’avons rien inventé) conduisent à des périodes de prospérité puis de déclin. C’est le cas au début du 17e siècle, avant le réchauffement intense du climat sous Louis XIII, où un bail de 1627 signale que la plupart des vignes d’un clos qui désormais couvre exactement sa surface actuelle (14 à 15 hectares) sont en friche. Ce bien ne rapportant rien, on assiste alors à une sécularisation progressive de ces vignes, par le moyen de baux à cens annuels et perpétuels, passés entre l’Église, propriétaire et des fermiers appartenant à la noblesse de robe. Ainsi, en 1627, Langres loue le clos à un certain Claude Jomard, avocat au Parlement de Bourgogne. Ce bail se transforme en 1651 en bail à cens perpétuel. Autant dire que le fermier devient inexpugnable malgré d’innombrables procès avec les propriétaires. Après Claude Jomard on retrouve comme fermier un Chevignard (le nom est encore bien connu aujourd’hui, porté par le grand chancelier des chevaliers du Tastevin), puis un Perreney de Vellemont, puis enfin le fameux Claude Jobert de Chambertin qui commence par être simplement Claude Jobert. C’est le premier à réunir sous le nom de Chambertin des vignes provenant du clos de Bèze et de vignes voisines. Le nom même de Chambertin n’est documenté qu’au 13e siècle, bien après celui du clos de Bèze, et désigne un ensemble de terres vignes et bois entre Gevrey et Morey sous l’appellation Campus Bertini, champ de Bertin. Bertin, comme le rappelle Jean-François Bazin, est un nom propre d’origine burgonde (Berht) signifiant « célèbre ». Des vignes de ce Champ Bertin, jouxtant les murs du clos de Bèze sont échangées en 1276 avec l’abbaye de Cluny (qui malgré ses ambitions n’a jamais pu acquérir le clos voisin), par Guillaume de Grancey, qui ne devait pas avoir des vignes sur des terroir de second ordre ! Un cadastre (terrier) de 1566 signale l’existence d’un Grand Chambertin (20 ouvrées, 8,56 ha) et d’un Petit-Chambertin (10 ouvrées) comme on distingue aujourd’hui dans le Musigny, le Grand et le Petit. L’addition des deux définit une superficie absolument identique à celle du cru actuel.


chambertin (2)

 


L’excellence du travail


Claude Jobert, nous y revenons, est à la fois marchand de vin (fournisseur de la cour palatine) mais surtout un grand notable, propriétaire de l’office de greffier en chef des Monnaies à Dijon et aussi conseiller – secrétaire du Roi, qui lui accorde la noblesse tout en lui permettant de commercer sans déroger. Il est certainement très fier de son vin et fait donc rajouter le nom de celui-ci au sien ! Corroborant cette fierté, liée à l’excellence du travail et surtout à une sélection stricte des cuvées, le prêtre Claude Arnoux, auteur d’un petit livre en 1728 sur les vins de Bourgogne, le premier à éditer une petite carte et à donner des jugements de valeur, écrit que le Chambertin (assimilant sous un même nom le clos et les vignes voisines) est le plus « considérable des vins de Bourgogne, celui qui renferme les qualités de tous les autres et n’en n’a pas les défauts », anticipant la fameuse définition de Gaston Roupnel « tout le grand bourgogne possible ! ». Il indique aussi que le prix de vente à Londres est le double des autres vins, ce qui est, on le sait, le signe d’une hiérarchisation par le public, créatrice de la notion même de grand cru. La côte de Nuits dépasse en notoriété la côte de Beaune et Louis XVI selon son inventaire de cave de 1783 boit en dehors des vins fortifiés de Madère, Tokay, Constance, du clos Vougeot, du Richebourg, de la Tâche, du Chambertin, de la Romanée Saint-Vivant. De même Thomas Jefferson fait envoyer à la Maison Blanche en 1803 cent douzaines de bouteilles de Chambertin. Napoléon Bonaparte, dont c’est le vin favori, donne enfin sa dimension impériale au cru, que je tiens à rappeler à notre cher Président Nicolas Abstême premier ! La sécularisation des deux vignes sera complète avec les ventes comme Biens Nationaux des propriétés de l’Église de 1791. Parmi les acheteurs plus ou moins directs, le célèbre banquier Ouvrard (qui sera à la tête d’un véritable empire viti-vinicole comprenant l’intégralité entre autres du clos Vougeot) et, Jean-François Bazin aime à le rappeler, un certain ancêtre à lui, Claude-Antoine Gelquin, limonadier de son état, ce qui montre un élargissement sociologique de la propriété !

crédits photo d’ouverture : www.vins-bourgognes.fr

 

Le cru Chambertin quant à lui naît d’une délimitation des tribunaux de 1931 et 1932, fondée sur des usages commerciaux loyaux et anciens, car beaucoup de producteurs de vignes voisines de deux précédentes auraient voulu se placer sous l’ombre tutélaire du mot magique Chambertin, et même le clos Saint-Jacques, remarquablement situé et producteur d’un vin de grande classe, mais sur un coteau quand même non contigu ! On tranchera à la normande en autorisant pour ces vignes voisines, le mot Chambertin (comme d’ailleurs le village de Gevrey l’avait fait avec beaucoup de sagacité et de malice) mais en seconde position, après le nom du lieu dit d’origine. Donc Charmes-Chambertin et pas Chambertin-Charmes ! Mais rien pour le clos Saint-Jacques, le comte de Moucheron, alors seul propriétaire ayant indisposé les juges. On ne peut leur en vouloir car cette réunion aurait été abusive. Le décret officiel de 1937 créant les grands crus d’appellation d’origine contrôlée reprend les principes de ces délimitations judiciaires, mais autorise, à la demande du président du syndicat de défense du Chambertin, le général Rebourseau, de vendre comme Chambertin, sans clos de Bèze, le vin du clos de Bèze mais pas l’inverse. Cela à vrai dire l’arrangeait car il n’avait pas assez de volume des deux pour réussir deux cuvées différentes. L’inverse n’est en revanche pas possible, non pas parce que le vin est moins bon, mais parce que l’histoire en avait, bien avant ce décret, décidé ainsi. La seule chose que crée le décret c’est de conférer la même valeur officielle à tous les vins issus de ces deux crus, les bons comme les moins bons, alors qu’auparavant c’était le producteur qui décidait de ce qui était le meilleur ou non et le vendait à son juste prix. Il n’est pas sûr que le public y ait gagné, car on imagine les réticences du vigneron à ne pas revendiquer pour un vin même moyen ce à quoi il a droit !

 

À suivre >Les fondements de la qualité… > »Mes vins références » Michel Bettane… >Les propriétaires…

 

La France aime le vin

Comme à son habitude, Vinexpo fait précéder la tenue prochaine de son salon international du vin et des spiritueux (à Bordeaux, du 14 au 18 juin 2015) de la publication d’une étude détaillée portant sur la « consommation mondiale, la production et les échanges internationaux des vins et spiritueux », accompagnée de prévisions à cinq ans.

Confiée chaque année depuis treize ans au cabinet IWSR, pour International Wine and Spirit Research, cette recherche couvre 114 marchés de consommation et 28 pays producteurs. Entre 2009 et 2013, la consommation mondiale de vin a augmenté de 2,7 % pour s’établir à près de 2,65 milliards de caisses de 9 litres (environ 31,8 milliards de bouteilles). L’étude anticipe une croissance de +3,7 % ces cinq prochaines années et une consommation mondiale de 2,73 milliards de caisses en 2018.

Premier pays producteur de vin, la France est aussi le premier pays consommateur en volume de vin rouge comme de vin rosé. Les nouvelles habitudes de consommation concernant ce dernier, désormais apprécié tout au long de l’année et plus seulement aux beaux jours (76,8 millions de caisses de douze bouteilles en 2014 quand le vin blanc représente 43,8 millions de caisses), permettent d’envisager une poursuite de la progression de sa consommation (+0,5 % d’ici 2018).

Seul marché du Top 10 des consommateurs de vin à afficher une hausse de sa consommation entre 2012 et 2013, les Etats-Unis sont devenus en 2014 le premier pays consommateur de vins tranquilles au monde en volume avec 339,6 millions de caisses. La France se classe deuxième en volume (avant l’Italie) avec 296,4 millions de caisses. Elle est également en deuxième position, derrière les Etats-Unis et devant le Royaume-Uni, en ce qui concerne le chiffre d’affaires lié à la vente de vins tranquilles.

Si la consommation française totale de vin poursuit la baisse entamée dans les années 70 avec -4 % enregistrés entre 2009 et 2013, l’étude Vinexpo-IWSR indique que « la courbe de ce déclin » devrait s’adoucir pour atteindre -2,8 % et un volume de 288,2 millions de caisses à l’horizon 2018. Parmi les facteurs contribuant à cette stabilisation, la « hausse de la distribution des catégories de vin bon marché et premium » dans les bars à vin, dont le succès auprès d’un public qui s’était éloigné de la consommation de vin ces dernières années « contribue à un élargissement du panel » des amateurs.

Le boum de l’effervescence

Parmi les différentes tendances du marché mondial du vin et des spiritueux détaillées par l’étude Vinexpo-IWSR dont nous vous parlons également ici, l’une des plus notables est la forte accélération de la consommation mondiale de vins effervescents, hors champagne. Pendant que ce dernier subissait une baisse de 1,4 % de sa consommation au niveau mondial « essentiellement due à un rétrécissement sur les trois principaux marchés, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis », le prosecco, déjà bien implanté aux Etats-Unis, doublait ses exportations en vendant un million de caisses supplémentaires au Royaume-Uni.

Le cava espagnol a également vu sa consommation s’accélérer fortement en 2013, notamment avec une « importation plus importante en Belgique, au Nigeria et en France. » Deuxième marché mondial pour les vins effervescents, derrière l’Allemagne et devant la Russie, avec plus de 30,2 millions de caisses consommées, la France apprécie de plus en plus le riche éventail de vins produits dans l’hexagone (crémants) comme en Italie. En 2013, les vins effervescents représentaient 8 % de la consommation mondiale de vin, un chiffre devrait être porté à 8,9 % en 2018 selon les prévisions de l’étude Vinexpo-IWSR.

Concernant le champagne, le pessimisme n’est pas de mise. L’étude pointe le fait que de nombreux marchés sont en constante progression, comme par exemple l’Australie et le Japon, et l’interprofession a annoncé il y a peu un retour à la croissance en 2014 avec une hausse des expéditions de 1% en volume par rapport à 2013 (lire le communiqué complet ici).

Chez Marcel


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Menu : Formule à 19€
Accueil : jusqu’à 22h. Fermé le samedi et dimanche. Fermé à Noël et en Août.
7, rue Stanislas – 75006
Métro : Notre-Dame-des-Champs
Tel : 01 45 48 29 94
Pierre Cheucle, Eric Zbyrad

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Que du bonheur ! Un patron heureux de partager avec les clients les joies de son métier, des tables certes serrées mais drôlement sympathiques et un cadre resté dans son jus avec obligation de visiter la cave accessible uniquement depuis le comptoir. Et la cuisine ? Le propriétaire, ancien cuisinier dans les grandes brigades, sait choisir ses produits et la carte recèle quelques heureuses surprises comme le carpaccio de cochon ou la tarte aux pralines roses.

À LA CARTE:

  • Artichaut frais vinaigrette 10€
  • Carpaccio cochon 12€
  • Chèvre chaud aux herbes 11€

 

  • Carré d’agneau rôti 27€
  • Coq au vin 24€
  • Very good tripes 19€

 

  • Mousse Jivara 9€
  • Blanc-manger à la fleur d’oranger 9€

 

Notre sélection

  • Viognier 2010, Domaine du Chêne 29€
  • Bourgogne pinot noir Le Renard 2010, Devillard 29€
  • Bourgueil Les Hauts de la Butte 2010, Jacky Blot 34€
  • Syrah à Papa 2010, Stéphane Montez 29€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

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Douze rieslings secs, de la tension et des arômes


En douze bouteilles et autant de vignerons, voici douze interprétations des grands terroirs alsaciens


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altenberg

Cave de Ribeauvillé

Altenberg de Bergheim riesling 2012 17,70 euros  18/20

Droit, pur, grand avenir prévisible, une splendide bouteille en préparation, superbe expression du terroir de l’Altenberg (de Bergheim, s’entend !).
CONTACTER LA CAVE
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brand

Domaine Albert Boxler

Brand riesling « K » 2012 NC 18,5/20

Bouche plus riche encore que l’autre cuvée de brand, le botrytis est passé par là mais le vin goûtera parfaitement sec dans 6 à 8 ans, aujourd’hui son volume impressionne, on doit l’attendre pour l’apprécier à sa juste valeur, le temps nécessaire pour qu’il reprenne en tension.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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schlossberg

Domaine Paul Blanck

Wineck-Schlossberg riesling 2010 17 euros 17,5/20

Corbeille d’agrumes et fleurs jaunes, bouche élégante et nerveuse, minéralité bien présente en finale, bel envol.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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clos-st-hune

Domaine Trimbach

riesling Clos Sainte-Hune 2012 NC 19/20

Comme toujours le riesling le moins en place, mais déjà une grande finesse en bouche, avec sous-jacente la minéralité du Rosacker qui se manifeste en fin de bouche. Patience. Il a pour lui la pureté et l’élégance dès sa naissance, il ne les perdra pas.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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weinbach

Domaine Weinbach – Colette, Catherine et Laurence Faller

Schlossberg riesling cuvée Sainte-Catherine 2012 NC 19/20

Sublime ! Dès l’entrée en bouche, la finesse des parfums, avec déjà la présence d’une pointe minérale, la profondeur, la persistance et l’équilibre font de cette bouteille un modèle de pureté.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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zind-umbrecht

Domaine Zind-Humbrecht

Rangen riesling 2012 78 euros 19/20

Quelle verticalité dès la prise de bouche ! Puissance et densité semblent remonter le coteau du Rangen à grandes enjambées, avec un fruité agrumes gourmand plutôt étonnant à ce stade. Grande bouteille.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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lorentz

Gustave Lorentz

Kanzlerberg riesling 2005 24,45 euros 17,5/20

Nez très pur, délicat, menthe poivrée et citron confit, bouche dense et serrée, il goûte plus jeune encore que le 2008, tension, avec une belle réserve.
ACHETER
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hugel

Hugel et Fils

riesling Jubilée 2009 28 euros 18,5/20

Très mûr, ouvert, note de pain grillé et de mie de pain, de citron vert, bouche riche, concentrée, longue et fraîche, il commence à très bien goûter mais il montera haut. Les 7 g de sucre résiduel sont complètement assimilés.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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josmeyer

Josmeyer

Brand riesling 2010 35 euros 19/20

Le millésime lui donne un équilibre quasi-parfait, de la droiture, une bouche cristalline, la pureté est magnifique, avec une grande longueur fraîche et dynamique.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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[su_tab title= »VIN 10″]
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Léon Beyer

riesling R de BeyeR 2008 28 euros 19/20

Pur, tendu, bouche nette, grande pureté et équilibre cristallin, grand avenir prévisible mais absolument pas prêt, le vin va encore gagner en densité et en profondeur en intégrant sa minéralité.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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louis-sipp

Louis Sipp

Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1976 NC 18,5/20

Ceux qui avaient prédit un déclin rapide de ce millésime sans acidité se sont trompés ! Les nuances terpéniques nobles, alliées aux zestes d’agrumes les plus fins (marmelade), une touche de caramel au lait apportent une fraîcheur et une gourmandise remarquables. Le toucher est onctueux, la définition de bouche nette et précise. Sa couleur est légèrement plus dorée que le 1996 qui le précède, mais il nous régalera encore longtemps.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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Domaine Albert Mann

Furstentum riesling 2012 38 euros 18/20

Une pureté supérieure au schlossberg, une fin de bouche serrée à souhait, mais il faut l’attendre pour qu’il développe toute son énergie aujourd’hui contenue. Sur les 10 prochaines années, buvez le schlossberg ; ensuite, passez au furstentum.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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Les meilleurs de Chablis

C’est sous la direction d’un grand amateur que vient de se dérouler le 29e concours des vins de Chablis. Sommelier titré devenu meilleur caviste indépendant du monde en 2003 (il tient le cellier « Les Agapes » à Auxerre, un retour aux sources familial après une carrière auprès des meilleures tables parisiennes, dont cinq ans dans l’équipe de sommellerie de la Tour d’Argent), Marc Ragaine a présidé samedi dernier l’édition 2015 de cette compétition dont le jury est composé de journalistes, restaurateurs, sommeliers, courtiers, œnologues et des amateurs éclairés.

« Tout ce qui concerne le vin est une passion. Je vis cela intérieurement. Ce sont les vins blancs de Bourgogne que je préfère. J’aime ce chardonnay de l’Yonne qui a la capacité d’être vecteur de ce terroir calcaire, accentué par cette climatologie du nord de la Bourgogne nous apportant des vins alliant minéralité et brillance, pureté et luminosité. Des vins de sapidité. »

Les 304 vins présentés cette année ont d’abord été jugés par 81 dégustateurs. Les échantillons ayant obtenu les meilleures notes lors de cette présélection ont ensuite passé l’épreuve du “super jury”, seul habilité à décerner les médailles. Listés ci-dessous (on pourra retrouver tous les nominés ici), les vingt-huit vins qui ont été récompensés seront les ambassadeurs de l’appellation tout au long de l’année, notamment lors des opérations de communication et de formation menées par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) en France et à l’étranger.

Palmarès du 29e Concours des vins de Chablis :

Petit Chablis 2013
• Médailles d’or :

Alain Geoffroy (Beine)
Domaine de Pisse-Loup (Beine)
• Médailles d’argent :
Clotilde Davenne (Prehy)

Sylvain Mosnier (Beine)
Domaine de la Motte (Beine)
• Médaille de bronze :
Bardet et Fils, SCEA de la Borde (Noyers-sur-Serein)

Chablis 2013
• Médailles d’or :

Domaine Gautheron Alain et Cyril (Fleys)
Domaine Billaud-Simon (Chablis) – Tête d’Or
• Médailles d’argent :
Domaine de la Cornasse (Beine)
La Chablisienne (Chablis) – La Sereine
• Médailles de bronze :
Jean-Marc Brocard (Préhy) – Les Vieilles Vignes de Sainte Claire
Domaine Bernard Defaix (Milly Chablis)

Chablis premier cru 2013, rive gauche
• Médaille d’or :
Domaine Besson (Chablis) – Montmains
• Médailles d’argent :
Moreau et Fils (Chablis) – Vaillons
Domaine Vincent Dampt (Milly Chablis) – Côte de Léchet
Garnier & Fils (Ligny-le-Châtel) – Montmains
• Médailles de bronze :
Daniel Dampt et Fils (Milly Chablis) – Beauroy
Sébastien Dampt (Milly Chablis) – Vaillons

Chablis premier cru 2013, rive droite
• Médaille d’or :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Fourchaume
• Médailles d’argent :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Mont de Milieu
La Chablisienne (Chablis) – Montée de Tonnerre
• Médailles de bronze :
Domaine Alexandre Guy & Olivier (La Chapelle-Vaupelteigne) – Fourchaume
La Chablisienne (Chablis) – Fourchaume
Roland Lavantureux (Lignorelles) – Fourchaume

Chablis grand cru 2012
• 
Médailles d’or :
Domaine des Malandes (Chablis) – Les Clos
Jean Collet et Fils (Chablis) – Valmur
• Médaille d’argent :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Valmur
• Médaille de bronze :
Domaine des Malandes (Chablis) – Vaudésir