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L’illustre Monsieur B.


Brève – et personnelle – histoire contemporaine du vin de France


 

Chapitre quatre, où il est question d‘une rencontre et de la qualité des vins d’il y a vingt-cinq ans.

 

En arrivant à la RVF, fin 1989, je me faisais une joie de pouvoir participer, d’abord en simple observateur, aux dégustations de prestige qui étaient soumises à son prestigieux Comité de Dégustation. Si la plupart de celles que nous organisions sur les vins de Bordeaux furent à la hauteur de ce qu’on pouvait en attendre, je déchantais bien vite devant le faible niveau de la plupart des autres régions. Comprenant les exceptionnelles qualités de dégustateur de Michel Bettane, qui avait rejoint ce magazine sept ans avant moi, je multipliais les occasions de dégustation avec lui, si bien qu’au début des années quatre-vingt-dix, nous dégustions ensemble quotidiennement des dizaines de vins différents, à tous les prix et de tous les vignobles. Comme Michel Rolland me l’avait un jour expliqué, dans toute dégustation, lorsqu’on y met un niveau d’exigence adapté au rang et au prix des vins, il y a trois catégories : « 70 % des vins sont en dessous du niveau, 25 % sont corrects mais sans réel intérêt et seuls 5 % méritent vraiment notre attention. » Avec Bettane, pour notre part, nous rangions tous ces vins sans intérêt en trois écoles : « l’école verte » se caractérisait par des vins râpeux et acerbes issus de raisins pas mûrs ; « l’école flottarde » était marquée par des vins dilués et sans matière et « l’école puante » réunissait tous ceux qui, mal vinifiés, se révélaient pleins de défauts aromatiques.

Crédits photo d’ouverture : AFP

La bulle selon Besserat de Bellefon

Né au début des années 30, l’idée était de créer un champagne « tout en finesse, à l’effervescence légère, pour accompagner idéalement tout un repas », le style Besserat de Bellefon se fonde sur un processus d’élaboration donnant naissance à des bulles 30 % plus fines que celles présentes dans un champagne traditionnel. Pour magnifier cette façon toute particulière d’envisager l’effervescence de ses vins, la maison a créé un trophée dont la première édition a récompensé la semaine dernière l’œuvre en photo ci-dessus. Intitulée Landscape, elle est signée Wang Yuyan (Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris). Parmi les membres du jury de ce premier Trophée de l’Effervescence figuraient, entre autres, le président des Champagnes Besserat de Bellefon, Philippe Baijot, le directeur général de Gault & Millau, Côme de Chérisey, Ophélie Neiman, aka Miss Glouglou, et Nicolas de Rouyn, rédacteur en chef de ce site.

La dégustation Pape-Clément

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À LIRE >Pape-Clément l’œuvre de Bernard Magrez…


Propriété historique majeure avant d’être le vin d’un homme, Pape-Clément est à son meilleur depuis 1985-1986, époque de la reprise par Bernard Magrez. C’est une des quelques propriétés bordelaises myhtiques, de celles qui symbolisent et résument toutes les qualités que l’amateur recherche dans un grand vin rouge de Bordeaux. Pape-Clément y ajoute une personnalité qui lui est propre.
Depuis environ un quart de siècle, Bordeaux produit de très bons vins. Il n’y a plus de millésime médiocre et les crus sont chaque année meilleurs. Cette verticale en fait, une fois de plus, la démonstration éclatante. Pourtant, il y a dans les vins du Château Pape-Clément une constance qu’on ne retrouve pas partout. Pape-Clément est avant tout un cru qui donne une définition claire de son terroir. Le caractère truffé et précis du grain, la texture et le soyeux de la chair, c’est l’essence même d’un grand pessac. Combien de propriétés peuvent afficher une telle régularité sur une séquence de près de trente ans ?[/col]
[col width= »six »]Bernard Magrez était un industriel des vins et spiritueux, bien loin de l’univers et des logiques des grands vins. Cependant, il a tout de suite compris que Pape-Clément était un grand cru et qu’il fallait le mener comme tel. Peu à peu, Il a affiné le processus de élaboration en soignant les détails à toutes les étapes du process sans jamais perdre de vue l’objectif de tout propriétaire de grand cru classé : le sommet.
Les Anglais disent qu’il n’y a pas de grands bordeaux sans grands marchands. Les Américains prétendent qu’il n’y a pas de grands bordeaux sans grands critiques. On s’aperçoit surtout qu’il n’y a pas de grands bordeaux sans grands propriétaires, administrateurs, actionnaires. Tous les grands bordeaux sont poussés sur le chemin du succès et de l’amélioration permanente par des propriétaires qui y mettent leur passion, leur argent, leur temps et leur capacité à prendre des décisions au bon moment. Bernard Magrez a joué ce rôle pendant les 30 dernières années et le résultat est à, éclatant. Certes, il y a des équipes qui ont très bien travaillé, mais surtout il y a un cap qui a été défini et une impulsion qui n’a jamais failli.[/col]


2012 17,5/20

Fermé mais non maquillé au nez, notes de fraise au nez et en bouche, de la fraîcheur, tannin franc, bonne persistance, du caractère et de la complexité.


2011 18/20

Riche et serré dans sa texture, avec une vinosité rare dans le millésime, grande suite en bouche, et déjà présentes les notes fumées du terroir.


2010 19/20

Il frôle la perfection. C’est un monstre qui sait rester élégant et avancer à pas de velours. Le nez est exubérant, racé, superbe de maturité et de concentration, le boisé est à sa place, la bouche massive mais civilisée, grandement fruitée, longue et d’un équilibre irréprochable.Note: 19.0


2009 18/20

Nez puissant et impérial, grand fruit très mûr, minéralité, épices, boisé harmonieux et bien à sa place, bouche dense, profonde, montrant une belle ossature tannique, une grande vigueur. Très imposant, équilibré, fait pour durer.


2008 18/20

Vin équilibré, épicé. De la fraîcheur et une belle vivacité à ne pas confondre avec de la minceur. Finesse de tanin, on retrouve une énergie tonique et de la sveltesse.


2007 16,5/20

Finesse de tanins, raffinement de toucher. Éclat de fraîcheur qui accompagne une finale magnifique. Vin avec un potentiel de garde phénoménal.


2006 17,5/20

Caractère épicé, arômes typiques de pessac-léognan, note de truffe. Tanin plus solide que les crus précédents. C’est le premier millésime de cette série qu’on voit entrer dans une seconde phase aromatique avec ce nez de truffe et d’épices.


2005 18/20

Très beau cru, raisins mûrs. Très complet avec de la chair, mais des tanins qui sont sur la fermeté plus que sur l’épanouissement. On peut le laisser longtemps en cave.


2002 15/20

Vin très réussi, très équilibré. On a le côté épicé, fumé, des arômes de cuir. Vin très joli qui a l’âge d’être bu et qui a de la classe. Qualité et soyeux des tanins. Une chair très élégante.


2000 17,5/20

L’année du millenium ne pouvait être que grande. De la finesse, une chair dans l’élégance, des arômes purs, du dynamisme et de la profondeur. On retrouve la pureté du cru. C’est magnifique.


1995

Ce vin est dans la fin de sa deuxième phase avec des arômes de sous-bois. Il conserve en finale une note de fraîcheur mentholée. Beaucoup de délicatesse, nez complet. C’est un vin pour les grands amateurs, délicieux à table.


1990

Millésime abondant avec des raisins mûrs, la matière est riche et élégante, subtile et soyeuse, mais on sent une très légère dilution. il y a du volume, du soyeux et une belle qualité de tanins.


1988

Vin très classique dans ses équilibres, mais un peu austère. On retrouve une qualité de fraîcheur, de tanin, de fruit ainsi qu’une note de champignon. Belle netteté. En finale, cette austérité se transforme en une élégance fine et fruitée.

Embarquement immédiat pour Moët Hennesy

Pour la première fois, les différentes maisons du groupe Moët Hennesy, la partie vins et spiritueux de LVMH, sont réunies au sein d’une boutique qui a ouvert en septembre dans les allées dédiées au luxe en duty-free de l’aéroport Charles-de-Gaulle (terminal 2E). Cet espace unique au monde où les flacons de cognac Hennessy côtoie les bouteilles de champagne des maisons Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Ruinart, Dom Pérignon et Krug propose aux voyageurs en partance « une interprétation contemporaine de la tradition. » Conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, ce corner d’un nouveau genre fait la part belle aux savoir-faire et à l’histoire de chacune des maisons. De grands crus en flacons rares, cette « exploration sensorielle » des vignobles du Cognaçais et de la Champagne inclut des effets sonores interactifs déclenchés par des capteurs. Ainsi, en passant devant une bouteille, ou en s’en emparant, le visiteur entend l’habillage sonore correspondant, cela peut-être de la musique ou bien la voix du maître de chai qui livre l’un de ses secrets. Enfin, une stimulation olfactive a été mise au point par Thierry Wasser, maître parfumeur de la maison Guerlain, sur la base de sa rencontre avec Richard Geoffroy, le chef de cave de Dom Pérignon. Fragrance discrète alliant « une pointe de violette, un soupçon de tilleul et quelques touches de muguet», le parfum d’intérieur Fleur de Vigne a été conçu pour emmener en voyage « au cœur des vignobles Moët Hennessy » chaque visiteur en transit dans cette nouvelle boutique, pour le moment unique au monde.

Les grands vins, ça va

La France va mal. Ce n’est même pas une information, chacun peut mesurer la cata à l’aune de ses propres préoccupations. Dans cette ambiance désastreuse, on se demande qui, quoi aurait le culot d’afficher une belle santé. La crise, déclenchée à la fin de l’été 2008 et dont on ne sait plus très bien si elle a cessé ou si elle est réservée aux seuls Hexagonaux, porte certainement la responsabilité de bien des déconvenues. Le monde du vin n’y échappe pas, qui y ajoute des épisodes météorologiques très inopportuns. La position prééminente du vin français dans le monde ne lui a pas épargné en effet les revers les plus brutaux depuis 2008. Le dernier trimestre de cette année-là et les deux premiers, au moins, de 2009 ont vu des marchés se fermer, des commandes s’annuler, des stocks s’accumuler. Lire la suite sur le blog bonvivant.

Les Chinois, Jésus et moi

Les Chinois chantent la gloire de l’Enfant-Jésus. Ne voyez pas dans mon propos une quelconque tentative de prosélytisme à caractère mystique. Si d’Enfant-Jésus je parle, c’est bien de celui qui s’habille volontiers d’une culotte de velours et s’est installé au cœur du vignoble de Grèves, dans ce splendide amphithéâtre dédié au culte du vin que constitue le vignoble de Beaune. Depuis plus de deux siècles, la maison Bouchard Père et fils veille sur sa destinée (1) et le ressuscite à chaque vendange dans tout son éternel éclat. Au cours de la dernière étape de notre périple asiatique, j’ai eu la chance d’animer un formidable dîner-dégustation dans la ville Guangzhou, mieux connu des Français sous le nom de Canton, dont le beaune-grèves Vigne de l’Enfant Jésus 1961 fut le héros. Canton, dans cette Chine du sud autrement moins policée que le raffiné voisin Hong Kong, que l’austère Beijing ou que la flamboyante Shanghai, Canton où les gens parlent fort cette langue cantonnaise si chantante et haute en couleur, Canton où comme partout en Chine, on aime afficher sa réussite à grand renfort de berlines allemandes rutilantes pour les hommes et d’escarpins Louboutin pour les femmes, à Canton donc, sous l’égide de mon ami Georges, homme du cru à l’inénarrable allure de chinese lover indolent, grand connaisseur et lecteur de notre guide depuis 1996, nous voici l’Enfant-Jésus et moi, face à trente-cinq Chinois prêts à célébrer le trésor.
On imagine trop, vu de France et y compris vu des producteurs français, le marché chinois comme un regroupement de béotiens buveurs d’étiquettes – fussent-elles factices – et incapables de repérer et encore moins d’apprécier les mille et une subtilités de nos vins. Ici, tous – et presqu’autant de femmes que d’hommes – jugèrent à son extraordinaire valeur la robe juvénile, les tanins de soie et les nuances de cuir tendre, d’épices fins et de fleurs fraîches qui composaient un extraordinaire bouquet, la longueur intense de ce nectar parti pour l’éternité. Les questions fusaient, toutes plus pertinentes et précises les unes que les autres, la compréhension du vin (et des six autres qui furent servis à cette occasion) totale et, souvent, très fine. Ici, à Canton, l’Enfant-Jésus était chez lui, comme sous beaucoup d’autres latitudes. Leçon : la civilisation du vin est universelle et ses valeurs sont beaucoup mieux partagées qu’on ne le pense habituellement.

(1) Le cru appartenait sous l’Ancien Régime à un ordre religieux qui fut exproprié sous la Révolution. Les Bouchard acquirent aux enchères peu de temps après ce « bien national ».

Georges Dos Santos, Cave Antic Wine à Lyon


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Cave Antic Wine
18 Rue du Bœuf
69005 Lyon
04 78 37 08 96

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Après avoir fait un tour du monde des vignobles, Georges « Jojo » Dos Santos a ouvert au cœur du Vieux Lyon une véritable bibliothèque de vins de tous les jours, le Rhône et le Beaujolais en haut de l’affiche, des grands noms en grands formats et de 20 pays viticoles.
4 300 étiquettes, 87 millésimes, un nombre incalculable de vins avant 1900 et un tôlier branché sur 220 volts ! Vous demandez … on trouve ! Large soif les gones.

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Y ALLER


Crédits photo d’ouverture : http://www.anticwine.com/

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Chablis Château-de-Béru 2010

 


 

Clos Béru 2010

Dans ce beau millésime cette cuvée est déjà arrivée à maturité : elle dégage un puissant arôme de froment qui rappelle la forte activité des levures et le respect de leur travail à l’élevage puis à la mise. Le vin est très gras, ample, savoureux, et sans lourdeur grâce à une fin de bouche saline qui met très honnêtement en valeur les sols classiques, argilo calcaires de ce clos. Une étiquette élégante ne dépare pas le produit. Si 2010 est épuisé le 2012 devrait prendre dignement la suite, en attendant le prometteur 2014.

16/20

Disponible à 36 euros la bouteille
ACHETER


Une petite révolution est en train de se produire dans le « jeune » vignoble du chablisien, ce qui n’est pas le cas des vignes quand elles ont plus de 30 ans, mais de la mentalité des vignerons qui ont attendu que leurs enfants prennent la relève pour faire le travail comme il faut. Ainsi dans son joli vignoble clos de murs Athenaïs de Béru pratique une viticulture respectueuse, inspirée par les pratiques biodynamiques et a métamorphosé le vin de sa propriété qui ont longtemps été disons « ingrats ». On s’aperçoit que quelques coteaux en bordure des premiers crus pourraient légitimement en faire partie. Outre la beauté du château et le charme de la châtelaine on n’hésitera pas lors de séjours dans la région à loger dans de très agréables chambres d’hôte.

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La préhistoire est parmi nous, j'te jure

Le monde enchanté de l’internet ouvre à chacun le droit à l’expression. Très bien. Même si.
Enfin, bon, voilà que certains en profitent pour nous vendre n’importe quoi, ce n’est pas nouveau. J’ai reçu ce communiqué de presse délicieux et je ne résiste pas au plaisir intense de le partager avec mes lecteurs tant aimés. Il s’agit d’une reproduction de l’original, je n’y ai rien changé du tout et surtout pas les fautes d’orthographe, admirables.Lire la suite sur le blog bonvivant