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Sur la route des Primeurs

Comme chaque année, la première semaine d’avril dans le Bordelais est synonyme de Primeurs. Thierry Desseauve s’est rendu sur la Rive droite, sur les plateaux de Pomerol et de Saint-Émilion. Qu’est-ce qu’une journée de Primeurs pour un dégustateur et malgré un millésime 2013 compliqué, quelles propriétés tirent leur épingle du jeu ? Les réponses, en voiture, avec Thierry Desseauve.

Primeurs 2013 à Pomerol, par Denis Hervier

Dans ce millésime jaloux, sauf à Lafleur qui cabernette franchement de la meilleure façon, Pomerol tire son épingle du merlot grâce à ses terroirs plus précoces. Sur les terroirs sableux, les meilleurs sont allés chercher un fruit croquant avec une suavité immédiate, en revanche il ne fallait absolument pas trop extraire sous peine de durcir et de déséquilibrer le vin.
Sur le plateau mythique, il y a de grands vins de charme à l’image de l’Evangile, La-Conseillante ou Bourgneuf. Au fil des jours, Vieux Château-Certan et Pétrus ont gagné en assise. Ce dernier est un cas d’école : dégusté par trois fois le jeudi à 11H30, Pétrus est apparu le 27 mars tout en fruit avec un tanin coulant, le 3 avril, il avait pris du volume et le 10 avril, il se révélait complet, complexe avec une suavité de texture de grand charme.
Ce schéma s’est reproduit sur un certain nombre de vins du secteur. Cette évolution favorable des vins démontre la nécessité de repousser la date des dégustations primeurs de quelques semaines pour avoir un meilleur rendu du millésime, cela rendrait service à tout le monde.
Denis Hervier

Qu'est-ce qu'on fait ce week-end ?

Printemps de Saint-Pourçain

Dès 9 h 30, dimanche, l’union des vignerons de Saint-Pourçain accueillera les visiteurs pour une journée dédiée aux vins et au produits du terroir. Concours des vins, ateliers œnologiques (à partir de 14 h) et dégustation occuperont les plus grands pendant que les enfants pourront profiter d’un espace d’animation dédié – structures gonflables, jeux géants en bois – qui sera géré par deux animateurs. Restauration possible sur place (assiette « découverte du « Périgord » : magret fumé, rillettes d’oie, papitou, gâteau au noix). Toutes les infos sont .


Cairanne2014MarcheMarché aux vins de Cairanne



Ces 12 et 13 avril, les vignerons de Cairanne se réunissent pour faire découvrir les vins du sud de la Vallée du Rhône. Outre l’AOC cairanne (voir ici la liste des domaines présents), cette cinquième édition accueillera les productions des appellations voisines, rasteau, gigondas, châteauneuf-du-pape, vacqueyras, beaumes-de-venise, lirac ou encore tavel, ainsi que des produits régionaux. Plus de 3 000 visiteurs sont au rendez-vous chaque année et des animations de plus en plus nombreuses rythment cet événement, de dégustations à thème en cours de cuisine et balades en calèche. Plus de renseignements ici.


Dimanche, pour la première fois depuis l’obtention de l’AOC en 2010, tous les viticulteurs de l’appellation moselle seront rassemblés autour de leur production. Outre des dégustations de vins (accès 5 €), le village de Vaux – situé sur la Route des vins du pays messin – accueillera de 11 h à 18 h différents stands. Produits du terroir, initiation aux accords mets-vins, aux cépages, et présentation des vignobles situés tout au long de la Moselle, en France, en Allemagne et au Luxembourg, cette première Fête des vins de Moselle fera la part belle à un vignoble méconnu, dont la surface au XIXe siècle était très importante (plus de 30 000 hectares, en lire plus ici sur son histoire).

FeteVinMoselle

Blaye2014Printemps des vins de Blaye




La vingtième édition du rendez-vous proposé par l’appellation blaye-côtes-de-bordeaux se tiendra tout le week-end au sein de la citadelle de Blaye. Vous pourrez vous faire une idée de la façon dont se déroule cet événement auquel 14 000 visiteurs ont fait honneur l’année dernière dans cette vidéo. Outre les dégustations proposées par les 80 vignerons présents cette année (pass 6€), de nombreuses animations seront proposées, dont de belles promenades sur l’estuaire ou dans le vignoble (plus de renseignements )

[Primeurs 2013] Thierry Desseauve : la fin des petits millésimes ?

On ne le cachera pas, 2013 n’est pas un « grand » millésime. Les conditions climatiques de l’année ont été à la fois inédites et ultra compliquées à gérer par les vignerons. Un hiver très froid suivi d’un printemps glacial et pluvieux entraînèrent un retard et une hétérogénéité terrible dans la floraison de la vigne. En juin, quelques orages de grêle ravagèrent en outre certains crus. Mais les mois de juillet et d’août furent chauds, ensoleillés, splendides en un mot : la vigne rattrapa une partie de son retard, même les rendements apparaissaient déjà extrêmement limités et les différences de maturité d’un raisin à l’autre souvent énormes. Septembre fut agréable jusqu’à ce que des murs de pluie se déversent à la fin du mois, puis après le 9 octobre. Au final, petite récolte et grosses difficultés. Ce millésime me rappelle l’un des premiers millésimes bordelais que j’ai suivi, 1984. Pas en primeur, mais dès la mise en bouteille. Avec 1992, 1984 est certainement le plus mauvais millésime bordelais de ces trente dernières années. À l’époque, on parlait plus de vinification et d’élevage que de viticulture. En dégustant ces 1984, j’avais été surpris par la raideur des tanins et souvent la dilution du vin provenant de raisins gorgés d’eau et souvent attaqués par la pourriture. Pourtant, cette mauvaise matière première avait subi des cuvaisons plus longues que dans les millésimes précédents-pour extraire plus de tanins et faire des vins plus charpentés- et avait été élevée dans des barriques de chêne plus récentes, parfois neuves. Les redégustant quelques années plus tard, on découvrait des vins décharnés, aux tanins secs et verts et toujours dominés par des arômes qui rappelaient ceux d’une planche de bois. J’en avais tiré une leçon : récolter un raisin à la meilleure maturité possible est la clé des vins réussis.
Précisément, ce millésime 2013 montre à quel point la viticulture a progressé et sait aujourd’hui maîtriser ce type de conditions. Au milieu de vins dilués ou au contraire raides, on trouve aussi beaucoup d’échantillons harmonieux, jouant avec intelligence la finesse et la fraîcheur plutôt que la puissance, témoignant du génie de leur terroir plutôt que du savoir-faire de leurs œnologues. « Il n’y a plus de mauvais millésimes », entend-on de plus en plus. C’est certainement vrai si l’on considère que l’on sait aujourd’hui s’adapter à beaucoup d’aléas climatiques. Mais il reste des mauvais vignerons…

12 vins accessibles et à ne pas manquer

  • Château Figeac, parce qu’il se rapproche des plus grands et que son prix restera sage
  • Château Jean Faure, confirmant son statut de super challenger à Saint-Émilion
  • Château Laroze, une vraie personnalité pour connaisseurs
  • Clos Saint Julien, minuscule propriété de Saint-Émilion, mais grande classe
  • Clos du Clocher, toujours bon et encore cette fois-ci
  • Château Haut-Carles, parce qu’il serait temps que l’on s’aperçoive de l’excellence de ce cru de Fronsac
  • Château Croix-Mouton, le bordeaux de Philippe Janoueix a du nerf, de la profondeur et beaucoup de personnalité
  • Château Le Boscq, discret saint-estèphe qui s’impose avec force et sérénité
  • Château Monbrison, la classe de Margaux, tout simplement
  • Château Durfort-Vivens, incontestablement revenu dans son rang
  • Château Dauzac, ou le début d’un renouveau ?
  • Château Pédesclaux, où le renouveau se confirme.

… et un blanc extraordinaire

  • Château de Valandraud, bordeaux blanc

Thierry Desseauve

Le nouveau Montrose

Au terme d’un chantier de rénovation d’envergure, débuté en 2007 et inscrit dans une démarche de développement durable, le grand cru médocain Château Montrose a accueilli son millésime 2013 dans un tout nouveau chai de 1 000 m2 (et 11 mètres de hauteur sous plafond) doté d’équipements viti-vinicoles pointus. Racheté en 2006 par Martin et Olivier Bouygues, ce vignoble de 95 hectares dont l’encépagement est dominé à 60 % par le cabernet-sauvignon (merlot 32 %, cabernet franc 6% et petit verdot 2%) a bénéficié depuis d’important moyens, consacrés à l’embellissement de la propriété autant qu’à l’amélioration et à la valorisation de son potentiel.

©Saison d'or
©Saison d’or
Ce chantier de sept ans, durée justifiée par la volonté de respecter les grands cycles d’activité de la propriété, a été supervisé par Bouygues Rénovation Privée et Yves Grémont, architecte des Bâtiments de France. La réalisation a été confiée à l’Atelier Bernard Mazières, spécialiste des rénovations viti-vinicoles. Portant sur 10 000 m², il a répondu aux quatre enjeux majeurs fixés par les nouveaux propriétaires. D’abord donner à Montrose les meilleurs équipements pour un élevage sur mesure de ses grands vins (Château Montrose, La Dame de Montrose et le saint-estèphe de Montrose). Ensuite, mettre en œuvre toutes les opportunités d’économie et de production d’énergie (il y a 3000 m² de panneaux photovoltaïques sur la toiture des bâtiments). Evidemment, respecter l’environnement et réduire de façon significative l’empreinte carbone du domaine.

©H.Fabre
©H.Fabre
Enfin, il s’agissait aussi de maintenir l’ensemble architectural dans son style XVIIIe, typique de la région bordelaise. Surnommé « le latour de Saint-Estèphe », Montrose a connu seulement trois familles en deux siècles. Elles ont porté et maintenu à un haut niveau ce grand cru classé (le plus proche de la Gironde) dont le vignoble d’un seul tenant situé sur un plateau graveleux bien drainé bénéficie d’un microclimat très tempéré. Sous la présidence de Mélissa Bouygues et la gérance d’Hervé Berland, qui apporte au domaine 35 années d’une expérience acquise notamment à la direction générale d’un premier grand cru classé, l’équipe qui travaille aujourd’hui à Montrose se compose de professionnels de la vigne et du vin, spécialistes du terrain et universitaires.

©GuyChameau
©GuyChameau



La photo du grand chai de Montrose figurant en une de l’article est signée Alain Benoit

Trophées Mumm 2014

La douzième édition du concours organisé par le ministère de l’Education nationale et la la Maison de champagne G.H.Mumm, récompensant les finalistes des mentions complémentaires « sommellerie » et « bar » des lycées hôteliers de France, s’est déroulée le lundi 31 mars à Reims, en public. Cinq lycéens ont concouru dans chacune des catégories et ont démontré au jury leurs compétences en situation professionnelle. Cette compétition pédagogique, qui permet aux enseignants et aux professionnels de penser ensemble l’évolution des métiers du secteur, est aussi un atout pour la future carrière de sommelier ou de barman des lauréats, qui peuvent faire valoir leur créativité et leur talent auprès d’établissements de prestige qui leur offriront peut-être leur première tribune.

Cette année, Didier Mariotti (chef de caves de la Maison G.H.Mumm) faisait partie du jury de la catégorie « sommellerie » aux côtés de Jean-Loup Dezaphi, chef de travaux au lycée Oehmichen de Châlons-en-Champagne et Antoine Woerle, professeur de restaurant au lycée hôtelier de Strasbourg/Illkirch et Meilleur ouvrier de France 1993. Côté « bar », on trouvait Johan Costet, le chef barman de l’hôtel Hyatt Paris Etoile, également responsable des concours de l’Association des barmen de France (ABF) et Stéphane Ginouves, chef barman du Fouquet’s Barrière Paris (Meilleur ouvrier de France 2011), aux côtés de Maurice Cauderlier et Jean-Luc Barral, professeurs de restaurant aux lycées hôteliers de Montpellier et de Blois.
 
En photo ci-dessus, les deux élèves qui se sont distingués cette année en faisant preuve de finesse, d’audace et de professionnalisme, s’appellent Alexandre Guillin (Trophée G.H. Mumm du Meilleur jeune sommelier 2014, lycée de Chamalieres) et Alexandre Robin (Trophée G.H. Mumm du Meilleur jeune barman 2014, lycée de Saint-Nazaire). Ils ont reçu leur récompense des mains du parrain de cette édition 2014, Philippe Faure-Brac, (Meilleur sommelier du monde 1992). Un cocktail et un dîner de gala ont suivi l’annonce des résultats. Organisés dans les caves du champagne G.H.Mumm, ils ont été préparés et servis par les élèves du lycée hôtelier Gustave Eiffel et du lycée hôtelier de Bazeilles, sous la direction de Richard Demoulin, cofondateur du trophée G.H.Mumm.

Primeurs 2013, les coups de cœur de Michel Bettane

2013 fut certainement l’une des années les plus difficiles du dernier quart de siècle pour le vigneron bordelais. Sans parler de larges zones complètement ravagées par la grêle et n’ayant rien pu produire, l’alternance schizophrénique de périodes trop froides ou trop chaudes, trop sèches ou trop humides et toujours au mauvais moment a été un vrai cauchemar. D’immenses progrès techniques au niveau des matériels de tri du raisin et de réception des vendanges ont permis de produire des vins d’une qualité qui aurait été inconcevable il y a encore vingt ans.

Les blancs secs récoltés à la mi-septembre ont profité de leur précocité. Nerveux, très aromatiques, très denses en raison des petits rendements, ils réconcilieront peut-être le public international avec leur style bien tranché. Les raisins rouges n’ont pu aller jusqu’au bout d’une maturité tardive en raison du développement galopant de la pourriture, mais le mois de juillet très chaud a paradoxalement brûlé les marqueurs aromatiques d’une vendange rentrée pas assez mûre et on trouvera rarement des arômes excessifs de poivron qui déplaisent tant aux professionnels.

Les meilleurs rouges sont certes nerveux, mais très francs et on se réjouira de l’habileté avec laquelle la nouvelle génération de vinificateurs a su éviter les excès d’extraction. Enfin, les vins liquoreux ont été les grands gagnants de cette vendange. Ici, le développement de la pourriture noble était nécessaire pour l’obtention de la qualité. Les vins sont riches, frais, sans aucune lourdeur dans leur liqueur et devraient faire de très belles bouteilles.

Voici 10 vins d’un futur rapport qualité prix probable

  • Château Olivier, pessac-léognan rouge
  • Château Labégorce, margaux
  • Château Durfort-Vivens, margaux
  • Château Meyney, saint-estèphe
  • Château Pédesclaux, pauillac
  • Château Sigalas-Rabaud, sauternes
  • Château Fonplégade, saint-émilion
  • Château Marjosse, bordeaux blanc
  • Château Rahoul, graves blanc
  • Château de Cérons, cérons

Château Climens à Barsac n’a pas été noté
Comme d’habitude, l’assemblage du vin n’est pas fait et nous dégustons les lots successifs en suivant l’ordre des vendanges. La base du vin sera formée d’une première trie de fin septembre somptueuse et d’un passage plus tardif après la mi-octobre ayant bénéficié d’une très chanceuse accalmie des pluies. Ce sera certainement un très beau climens, opulent, dense, noblement aromatique, mais évidemment on ne peut pas encore noter un vin qui n’existe pas. Certains le feront peut-être…

Michel Bettane

Photo : Guy Charneau

Tous les mondes du vin, tous les vins du monde

Le vin en tant que patrimoine culturel universel aura bientôt son lieu, la Cité des civilisations du vin. Dans cet endroit encore en construction (en lire plus ici), dont l’ouverture est prévue pour 2016, le visiteur pourra découvrir toutes les facettes historiques et géographiques du vin. Tous ses mondes. Aujourd’hui, pour alimenter ce voyage dans les différentes cultures du vin, une société de production bordelaise s’apprête à partir à la rencontre des femmes et des hommes qui font le vin aux quatre coins du monde, parfois dans des conditions extrêmes, et à réaliser des images spectaculaires des grands vignobles de la planète. Ces interviews et ces prises de vues aériennes en hélicoptère de vingt-deux régions viticoles se dérouleront sur quinze mois, au long d’un tour du monde sur cinq continents effectué par les équipes de Grand Angle Productions, associé à Moving Stars (spécialiste en muséographie, théâtres virtuels, installations vidéos et multimédia complexes, ayant notamment travaillé à Shanghai pour l’Exposition universelle).

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Pour ce programme de tournage exceptionnel, Grand Angle Productions – qui réalise entre autres pour la télévision française plus d’une centaine de documentaires et de reportages chaque année – a fait le choix d’une technologie embarquée du futur, permettant de capter des images qui mettront le visiteur de la Cité des civilisations du vin en totale immersion. Ce projet d’envergure a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par les interprofessions viticoles mondiales et par les organismes culturels de chacun des pays concernés par ce tour du monde. Les contacts établis depuis la création du projet de la Cité des civilisations du vin ont permis une sélection fine des terroirs et des vignerons à filmer, et la collaboration à l’échelle internationale de tout un réseau viticole, qui devrait se renforcer encore lors de ces tournages, montre à quel point ce lieu dédié aux civilisations du vin suscite d’adhésion. Steffen Schindler, directeur marketing du Deutsches Weininstitut explique ainsi avoir été impressionné par l’ampleur du projet lors de sa présentation à Vinexpo en 2013. « J’ai vu d’autres centres consacrés au vin et à la culture du vin, mais rien d’aussi grand et visionnaire. Plus tard, informé plus en détails sur le contenu, j’ai trouvé cette Cité encore plus inspirante. L’ampleur et la profondeur de l’information sont incroyables et je suis sûr que je vais passer de nombreuses heures dans ce lieu lorsqu’il sera ouvert. » Gageons qu’il ne sera pas le seul. Vivement 2016.

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Flavescence dorée, un jugement et après ?

Les réactions n’ont pas tardé après que le tribunal correctionnel de Dijon a rendu son verdict dans ce qui est devenu « l’affaire Giboulot ». Le soutien au vigneron travaillant en biodynamie ne se dément pas et il a d’ailleurs annoncé son intention de faire appel (lire ici ). Du côté de l’interprofession bourguignonne, on a pris acte de la décision de justice sans la commenter. Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) considère que « cette affaire est désormais close » et préfère se concentrer sur la lutte contre la flavescence dorée, « enjeu majeur pour le vignoble bourguignon. » La mobilisation des professionnels en 2013 a permis d’établir un état des lieux précis de la maladie. « Dès lors, la filière, toutes sensibilités confondues, n’a cessé d’échanger et de travailler à l’établissement d’un plan de lutte 2014 concerté et ajusté à chaque situation. »

Si la volonté de l’ensemble des acteurs impliqués est de réduire au minimum le nombre de traitements insecticides, ainsi que la surface concernée, le BIVB rappelle qu’à ce jour « il n’existe, hélas, aucune alternative pour lutter contre cette maladie très épidémique et mortelle pour la vigne. » Il précise aussi que la lutte est loin reposer uniquement sur l’emploi de produits phytosanitaires, mais s’appuie sur trois autres piliers (prospection, arrachage des pieds malades, traitement à l’eau chaude des plants de vigne) dont le principal est bien la surveillance du vignoble. « La guerre contre cette maladie ne se gagne pas en une seule bataille, elle nécessite un engagement prolongé de tous. L’expérience nous l’a prouvé, les vignobles où la mobilisation s’est relâchée ont vu la maladie revenir en force. Dans ce domaine, la Bourgogne souhaite conserver un comportement exemplaire. »


Une responsabilité également prônée de façon plus alarmiste par la Fédération française des pépiniéristes viticoles (FFPV) qui estime que si le tribunal a bien reconnu Monsieur Giboulot coupable, « cette condamnation légère n’a pas pris en compte la gravité de la situation. » Pour les pépiniéristes, face à une maladie mortelle de la vigne, c’est l’irresponsabilité qui a été cautionnée. « L’impunité (ou presque) d’un viticulteur qui refuse de traiter ses vignes contre la cicadelle de la flavescence dorée crée un précédent qui risque, en se propageant, d’exposer l’ensemble de la filière viticole à un risque sanitaire grave. » Représentant près de 40 % de l’offre européenne, la pépinière viticole française est la plus importante au monde. En première ligne dans la lutte contre la maladie, elle souhaite que pépiniéristes et vignerons fassent front « ensemble » et déclare urgent « pour la défense de toute la filière de la vigne et du vin » de protéger l’outil de production par un contrôle renforcé des vignobles.

Dans les pépinières viticoles et les vignes mères de porte-greffe ou de greffons, la lutte contre la cicadelle est obligatoire sur tout le territoire national depuis 1988 et, tous les ans, 100 % des vignes-mères sont prospectées. Dès janvier, la FFPV demandait à la viticulture et aux pouvoirs publics de s’assurer de l’efficacité des produits, de renforcer la lutte contre les vignes abandonnées et de « veiller au bon positionnement des insecticides. » Le nouvel arrêté relatif à la lutte contre la flavescence dorée de la vigne généralisait le principe de précaution en renforçant le recours au traitement à l’eau chaude, loin de faire l’unanimité chez les pépiniéristes qui ont toujours souligné le danger de la systématisation de cette technique. Il a depuis été nuancé par l’introduction de la notion de risque (en lire plus ici). Déjà acteurs majeurs de la recherche contre la maladie, les pépiniéristes sont demandeurs de plus de travaux, comme l’ensemble des acteurs de la filière. Le mérite de l’affaire Giboulot est d’avoir mis en lumière la position des uns et des autres.

iDealwine dans le monde entier

Plate-forme sur laquelle les amateurs peuvent acheter et revendre leurs grands crus et estimer la valeur de leur cave, le site iDealwine propose des ventes aux enchères et d’autres à prix fixe (vins proposés en achat immédiat en direct des domaines ou des négociants). Sur le marché de la vente de vins en ligne, le modèle des enchères on line, c’est-à-dire 100 % électroniques, a vite connu un grand succès. Parallèlement à cette nouvelle et moderne façon d’envisager l’achat de vin, iDealwine a mis en place une gamme complète d’outils d’information (dont une cote des vins devenue une référence), de gestion de cave et d’analyse du marché à destination de ses membres, plus de 350 000 amateurs à travers le monde. Aujourd’hui, iDealwine voit plus grand. 
Devenu l’un des leaders français de vente de vins sur internet, le site vient de signer un partenariat avec LM Holding, société détenue à 100% par Madame May-Eliane de Lencquesaing, dont la finalité est de créer un leader mondial des ventes aux enchères et de la distribution de vins fins.

Grande figure du monde du vin, celle qui fait son entrée au capital d’iDealwine sur la base d’une vision commune de l’évolution du marché des grands crus porte l’héritage d’une très ancienne famille de courtiers en vin de Bordeaux, installée au XVIIIe siècle. Madame de Lencquesaing a géré pendant près de 30 ans le domaine familial de Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Pauillac) avant de le céder, en 2007, à la Maison de Champagne Louis Roederer. Ancrée en Médoc depuis toujours, mais particulièrement active sur le plan international, elle a créé en 2003 le domaine viticole de Glenelly à Stellenbosch, en Afrique du Sud. C’est fidèle à son histoire familiale et forte d’une connaissance intime du marché des grands crus qu’elle accompagne aujourd’hui, via LM Holding, l’ambitieux projet de développement à l’international d’iDealwine. « En ce troisième millénaire, je suis heureuse de me tourner vers une nouvelle approche commerciale alliant tradition et modernité. » L’accord signé entre sa société et le site créé en 2000 par Cyrille Jomand, Lionel Cuenca et Angélique de Lencquesaing, prévoit un plan d’investissement de deux millions d’euros.

Issus des plus belles caves européennes ou provenant d’allocations de domaines prestigieux, les vins échangés sur iDealwine sont recherchés par les amateurs du monde entier. Particuliers ou professionnels, ils habitent l’Europe, l’Asie (iDealwine y a ouvert un bureau il y a un an) ou le continent américain. Au total, 40 pays sont représentés. Un développement international piloté depuis Londres par Arthur de Lencquesaing, qui a évolué dans l’univers des vins et champagne en Asie, puis en Europe au sein du groupe LVMH. Le président d’iDealwine, Cyrille Jomand, estime que « ce partenariat de nature entrepreneuriale consacre les valeurs partagées avec Madame de Lencquesaing. » Désormais dotée des moyens, humains et financiers, qui lui sont nécessaires pour franchir cette nouvelle étape, la société va pouvoir « parachever la construction d’une plate-forme efficace, sécurisée et conviviale qui permettra aux amateurs et collectionneurs du monde entier d’accéder à l’univers des grands vins et de vivre leur passion. Offrant un écrin naturel aux grands crus, iDealwine se veut aussi le partenaire naturel des châteaux et négociants dans leur démarche de valorisation de leur savoir-faire. »