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Vino business, complément d’informations

On m’a beaucoup reproché mon billet d’hier qui était jugé « malpoli » ou « à la limite de l’insulte » ou « machiste » voire « paternaliste » à l’endroit de Madame Saporta, maladroite auteur de Vino business, un petit livre inutile. J’ai ri.
Pour m’amender, je propose ci-dessous ce texte très argumenté. Je l’ai reçu hier, par mail et de manière anonyme et il apparaît que son auteur signe d’un pseudonyme. Ainsi l’information des lecteurs de ce blog sera complète. Je le publie tel que je l’ai reçu, fautes d’orthographe et de typo incluses, sans rien en modifier.
Sur le même sujet, je renvoie également à la lecture de L’Express de…lire la suite

Les meilleurs bistrots + leurs meilleurs vins


La version 2014 du seul et unique guide dédié uniquement aux bistrots (à Paris et à Bruxelles)
sera disponible mercredi 19 mars en librairie. Contemporaine, traditionnelle, typique d’une région de France ou d’ailleurs, la cuisine de 420 établissements, dont 80 nouveaux venus et plus de 55 adresses belges, y est passée en revue. Parmi ces adresses, 40 bistrots se sont vu attribuer la note suprême, contre 32 en 2013. Un bon cru, donc, et une sélection toujours aussi exigeante puisque 100 établissement disparaissent du guide. Côté cartes des vins, ce sont Bettane & Desseauve qui ont sélectionné les bouteilles à privilégier, sur des critères allant du talent du vigneron à la qualité du millésime proposé, en passant par l’excellence du rapport qualité-prix.

Le Lebey des Bistrots 2014, 320 pages, 12,90 €

Le Domaine de l’Hortus chez Legrand

Demain, le “Mardi de Legrand” sera consacré aux vins de la famille Orliac, installée dans la combe de Fambétou, au cœur du pic Saint-Loup, depuis les années 70. Défricher, planter, attendre patiemment le premier millésime né de leurs soixante hectares, en 1990, voilà l’histoire de Jean et Marie-Thérèse, et désormais de leurs enfants Marie, François, Yves et Martin. Des « amoureux du travail bien fait et du geste juste » qui ont fait beaucoup pour la réputation des vins de leur région. La dégustation présentera plusieurs millésimes de Grande Cuvée de l’Hortus, en rouge et en blanc, et de Bergerie de l’Hortus en rouge, en blanc et en rosé. Participation : 90 €, tous les renseignements et les autres rendez-vous du mois (dont une soirée truffes le 25 mars) sont sur le tout-nouveau-tout-beau site des caves Legrand.

La Montagne de Corton

De tous les grands crus dont la Bourgogne peut être fière, pour reprendre un début de phrase célèbre du Docteur Lavalle, auteur de la non moins célébre « Histoire et Statistique de la Vigne des Grands Vins de la Côte d’Or », le corton est sans doute celui qui a perdu le plus de prestige. Considéré naguère comme un rival possible du chambertin, il vaut aujourd’hui beaucoup moins cher. A-t-il démérité ou bien sa relative défaveur actuelle n’est-elle qu’un effet de mode ?

On a certainement réuni dans la délimitation actuelle du grand cru des vignobles au potentiel trop inégal et d’une superficie excessive. Les meilleurs climats classés grand cru ou premier cru de Bourgogne dépassent rarement 20 hectares. Le grand cru Corton, si l’on additionne les vignes rouges et blanches, couvre 160 hectares et produit largement plus de 600 000 bouteilles, ce qui ne permet pas la rareté de l’offre propre aux séries limitées.

Sur ces 160 hectares, plus de la moitié ne peuvent – à leur meilleur – produire qu’un excellent vin, certes bien constitué et largement supérieur aux crus d’appellation village, mais ne possédant ni le raffinement de saveur et de texture ni l’originalité de caractère qui font les vrais grands crus.

Sur ce point, on aurait dû suivre la tradition et se limiter aux parties du cru classées « têtes de cuvée » au milieu du XIXe siècle qui, elles, ont toutes les qualités requises pour permettre ce supplément de tempérament qui fait les vins d’élite. Avec une petite marge d’agrandissement pour corriger un ou deux oublis.

Par ailleurs, ce grand cru trop vaste ne possède pas vraiment de producteurs emblématiques ayant constamment dans le dernier demi-siècle livré au public un vin digne de ses attentes. Le constat s’applique d’ailleurs davantage aux rouges qu’aux blancs.

On connaît le cercle vicieux dont sont victimes les vins de communes voisines de grands terroirs à la réputation mondiale mais quasi inconnues du grand public. C’est le cas des vins de villages comme Pernand-Vergelesses ou Ladoix-Serrigny. Le manque de notoriété ne permet pas de vendre à un prix suffisant pour optimiser la qualité et, désespéré, le producteur cherche à diminuer les coûts de production et donc, à terme, continue à banaliser la qualité et à rendre la demande encore plus faible.

Il est quand même encourageant de constater que quelques viticulteurs parviennent à éviter cette dérive et à mettre en valeur un ensemble de crus à la personnalité très attachante qui offrent quelques-uns des meilleurs rapports qualité/prix de la Côte de Beaune.

A découvrir : le grand cru Corton et ses différents climats

Le grand cru Corton et ses différents climats

Le grand cru Corton dans son état actuel est certainement celui dont la délimitation définitive a demandé le plus de temps. L’État a pratiquement attendu un demi-siècle après la création des appellations d’origine contrôlée pour le délimiter avec précision. Il a fallu en effet tenir compte d’usages commerciaux très compliqués et qui ont profité du long silence du législateur pour se compliquer encore davantage.

En effet, à l’origine, le nom de Corton provient d’un petit bois qui coiffe, entre Aloxe-Corton et Ladoix- Serrigny, un majestueux coteau lisse et uniforme vu de loin, mais en réalité fort accidenté et très diversifié.

La popularité du nom de l’empereur Charlemagne, qui effectivement eut en sa possession très jeune et très peu de temps un petit clos à cheval sur Aloxe-Corton et Pernand-Vergelesses, donna l’idée de l’appliquer à toutes les vignes voisines pour former le lieu-dit Charlemagne. Le même nom magique décupla au XIXe siècle le renom de Corton, grâce à l’astuce commerciale des négociants qui regroupèrent les deux noms pour distinguer les vins blancs des vins rouges.

Aujourd’hui, toutes les vignes de la colline, jusqu’au point bas de pente où apparaissent des terres d’alluvions, ont droit à l’appellation premier ou grand cru. Leur originalité tient à la superposition de deux types de calcaires jurassiques, plus ou moins riches en marnes. Le plus jeune des deux se trouve en milieu et bas de pente. Il est riche en oolithes (calcaires de fossiles marins) et en chailloux (ou chaillots), à savoir des calcaires à silex, plus siliceux. Le plus ancien et le plus riche en marnes couvre la partie supérieure.

Dans les deux cas, une oxydation plus ou moins marquée du fer contenu dans le sol change sa couleur apparente, qui va du blanc légèrement ocre au rouge ou au rouge-brun.

Par empirisme, les vignerons locaux ont toujours pensé que les sols les plus clairs convenaient au raisin blanc et les sols rouges au raisin rouge et force est de leur donner raison.

Le plus compliqué dans cette marquèterie géologique est que, dans les limites étroites de chaque lieu-dit, des différences de couleur faciles à voir, dues à ces différentes veines interdisent de faire le même type de vin et rendent souvent inexactes ou abusives les généralisations si prisées des amateurs et, même, des experts.

Dans l’étude des différents climats du grand cru, nous avons décidé de suivre la courbe du coteau depuis le nord (côté Ladoix), jusqu’au sud (côté Pernand), mais en respectant la hiérarchie établie en 1855 dans sa célèbre monographie sur les vins de Bourgogne par le docteur Lavalle, d’abord parce qu’il savait de quoi il parlait, ensuite pour son intérêt historique.
Nous avons naturellement ajouté à leur place géographique les lieux-dits qu’il ne mentionne pas, mais qu’on trouve sur les étiquettes aujourd’hui et qui ont été intégrées dans le grand cru Corton.

Aloxe-Corton

Nous sommes ici au cœur du terroir historique du grand cru et les meilleurs climats donnent incontestablement dans les deux couleurs les vins les mieux constitués et les plus complexes, ceux qui méritent incontestablement la classification de grand cru.

Les crus “hors ligne”

Les “premières cuvées”

Les “deuxièmes cuvées”

Les climats non cités par le docteur Lavalle

Crédit photo : BIVB/MONNIER H

Ladoix-Serrigny

Le docteur Lavalle ne mentionne aucun climat dans cette commune, qu’il orthographie Ladouée (comme on prononçait alors certainement le nom), malgré leur évidente qualité. Ils n’étaient sans doute pas revendiqués par leurs producteurs en tant que tels et intégrés dans une cuvée portant un autre nom.

Il faut distinguer le haut du coteau, escarpé, accidenté (lieux-dits Carrières et le Rognet), de son milieu, à la pente plus douce, plus régulière et qui donne des vins moins robustes, mais parfois plus communs. Basses- Mourottes et Hautes-Mourottes, aux sols plus marneux, se spécialisent à juste titre en corton-charlemagne blanc, avec un caractère plus précoce et moins minéral que le cœur de l’appellation, mais ne manquant certainement pas de personnalité.

Le Rognet, très accidenté, convient aux deux couleurs. Le blanc semble plus vineux que sur les Hautes et Basses-Mourottes sans atteindre la finesse suprême des vignes voisines situées sous le bois. Le rouge, robuste et lent à se faire, peut pour certaines vieilles vignes égaler les terroirs historiques d’Aloxe.

À mi-coteau, on remarque la superbe butte des Vergennes (dont une partie, moins noble, est une ancienne carrière astucieusement comblée et plantée) qui donne un blanc absolument superbe, sur un sol pourtant peu marneux, en grande partie propriété des Hospices de Beaune et de Chanson Père et Fils.

Exposé plein sud, sous les Vergennes, le Clos des Vergennes est planté à juste titre exclusivement en pinot noir. Son vin assez discret dans sa jeunesse par la volonté du vinificateur, prend un beau caractère au vieillissement, mais n’a jamais égalé dans les derniers millésimes les meilleurs rouges du coteau.

Les Grandes Lolières et les Moutottes produisent rarement des vins de grande race, mais des blancs harmonieux et des rouges légers.

Château Corton-Grancey

Le Dr. Lavalle ne pouvait évidemment le citer, puisque ce nom est une marque commerciale appartenant à la maison Louis Latour et sous laquelle elle vend son meilleur corton rouge. Elle procède comme à Bordeaux, en assemblant le vin de ses meilleures parcelles et en créant une cuvée enrichie de la complémentarité de différents climats. Ce procédé peu bourguignon s’explique aisément par l’importance des propriétés de cette vieille maison beaunoise dans ce grand cru où elle contrôle, en additionnant les vignes de pinot noir et de chardonnay, plus de trente hectares, fait absolument unique en Côte d’Or. Quand elle estime que le millésime n’est pas à la hauteur, elle ne sort pas de grand vin, mais elle produit un corton du domaine un peu plus léger, mais de même style. Célèbre par ses vins blancs, la maison aime en effet des rouges moyennement colorés, souples, soyeux, peu accrocheurs jeunes, mais capables de vieillir très longtemps en prenant des arômes particulièrement élégants et complexes.

Les Chaumes et la Voierosse

Au-dessus des Chaumes et sous les Pougets, ce climat très bien situé forme une longue bande qui prolonge en fait le Charlemagne de Pernand. Curieusement, on y a planté une majorité de pinots noirs et, encore plus curieusement, le chardonnay n’a droit qu’à l’appellation Corton.

Les Maréchaudes

C’est l’oubli majeur du Docteur Lavalle sur les vignes d’Aloxe. La vigne située sous les Bressandes (comme les Paulands) y est encore plus solaire et c’est même souvent ici que la fleur se déclare le plus tôt de tout le coteau.

On y retrouve la même division et la même classification en trois étages que les Paulands, et on comprend ces différences quand on goûte à la maison Bichot la cuvée grand cru et celle premier cru. Le grand cru est incontestablement plus corsé et plus harmonisé.