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De la prison ferme pour un vigneron bourguignon ?

Six mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. C’est le risque encouru par ce vigneron pour avoir renoncé à exécuter en juin 2013, un arrêté préfectoral lui demandant, à lui comme à l’ensemble des exploitants du département, de traiter ses vignes avec un insecticide contre la cicadelle, insecte responsable de la flavescence dorée.

Malheureusement, les chances de condamnation sont élevées. Même s’il se déclare prêt à répondre de ses actes, il existe un mince espoir qui passe par une mobilisation populaire intense. Soutenu par l’Institut pour la protection de la santé naturelle (IPSN), une pétition, qui a déjà obtenu plus de 300 000 signatures, a été mise en ligne ici. Nous ne saurions trop vous inciter à signer cette pétition.

Emmanuel Giboulot travaille dix hectares de vigne en agriculture biologique et biodynamique depuis 30 ans. Bien plus qu’un simple fait divers, ce qui va se jouer lors de cette comparution dépasse de très loin la situation personnelle de ce vigneron et pourrait toucher l’ensemble de la filière biologique. Affaire à suivre. De près.

L'Italie d'Inter Caves



valpolicellaInterCaves

Réseau de caves-entrepôts qui compte 125 implantations en France et propose plus de 1 000 références
(dont 400 vins et plus de 350 whiskies), le caviste Inter Caves étoffe son offre italienne. Si l’Apérol (16, 95 €)
et les bières (dont la Super Baladin élaborée par un vigneron) sont évidemment au programme, c’est surtout
la gamme des vins qui se densifie et propose un tour des régions productrices d’Italie.

Toscane
Chianti Classico DOCG, Terre del Palio, 11,65 €

Lambrusco Dolce DOC Medici Ermete Quercioli, 7,90 €

Sicile
IGT Sicilia, Nero d’Avola Principi di Butera, 9,95 €

Piémont
Barbera du Piémont DOC Terza Generazione, 7,30 €
Moscato d’Asti DOCG Ca ‘dei Mandorli (5% vol.) 9,99 €

Frioul
Prosecco DOC Spumante Brut Tenuta Ca’Bolani, 9,25 €

Vénétie
IGT Venetie, Pinot Grigio Borgo Sanleo, 6,90 €
Soave Classico DOC Zonin Classici, 7,30 €
Valpolicella DOC Bertani, 8 €

Les Marches
Montepulciano d’Abruzzo Bordo Sanleo, 6,25 €

Au nom des AOC

Vendredi 21 février, une audition de Fadi Chéhadé, président de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers aura lieu au Sénat dans le cadre d’une mission d’information (pour comprendre à quoi sert l’ICANN, cliquer ici). La Confédération nationale des producteurs de vin et eaux-de-vie de vin à appellation d’origine contrôlée (CNAOC) a donc décidé d’interpeller à nouveau les pouvoirs publics sur le dossier de l’ouverture des noms de domaine “.vin” et “.wine”. Sur la base d’un franc
« Nos AOC ne sont pas à vendre », les producteurs de vins réclament de la fermeté. Au-delà de la question de la protection des appellations d’origine et des indications géographiques, c’est plus largement celle du respect de la propriété intellectuelle qui est en jeu à l’occasion de l’ouverture de ces nouveaux noms de domaine (lire ici un rappel des faits)

Cela fait plusieurs mois que le secteur du vin, et notamment la CNAOC et sa fédération européenne EFOW (European Federation of Origin Wines), s’opposent à la délégation de ces “.vin” et “.wine”. Rien d’étonnant quand on sait que les sociétés candidates à leur exploitation ont d’ores et déjà annoncé leur intention de vendre aux enchères les noms de domaine de second niveau (le second niveau, c’est ce qui est indiqué avant le .fr, .com ou, bientôt .vin). Ainsi un nom de domaine contenant un nom d’AOC, par exemple champagne.vin ou bordeaux.wine, pourraient être cédé au plus offrant, n’importe où dans le monde. Une aberration géographique, économique et culturelle, et in fine, une tromperie du consommateur si ce qui lui est proposé n’a aucun lien avec l’appellation concernée. Les risques sont bien identifiés, et parmi eux la spéculation et la contrefaçon, et grâce aux actions engagées par la France et la Commission Européenne, l’ICANN n’a pas pris de décision pour l’instant.

Cependant la pression exercée par certains gouvernements est de plus en plus forte. Ainsi les USA défendent-ils un Internet libre et la délégation des “.vin” et “.wine” sans condition. C’est pourquoi la CNAOC et l’EFOW tiennent à ce que le gouvernement et le Parlement profitent du déplacement à Paris du président de l’ICANN pour envoyer un signal fort à l’organisme en charge de la gestion d’Internet. Par la voix de son président, Bernard Farges, la CNAOC rappelle que « le débat qui se pose est plus large que le débat sur la protection des indications géographiques et de la propriété intellectuelle. » Il s’agit d’un débat de société. Il s’agit « de savoir quel Internet nous voulons demain. Un Internet respectueux des traditions et savoir-faire, mais surtout des règles, et dont la gestion et le contrôle doivent être confiées à une autorité indépendante. Ou un internet où presque tout est permis et dont le peu de règles est établie par quelques personnes ? Notre choix est fait et nous attendons de la France qu’elle fasse entendre la voix de notre secteur et, plus largement, de beaucoup de nos concitoyens. »

Le beau record de Canard-Duchêne




logocanardduchêne

Avec une hausse de son chiffre d’affaires de 9,5 % et plus de quatre millions de bouteilles expédiées, la Maison
de Champagne Canard-Duchêne a enregistré en 2013 la meilleure performance de son histoire. Sur le marché français de la grande distribution, tandis que les volumes du champagne diminuaient de 4,1 %, la Maison a affiché une progression de 4,6 % et conforté sa place de n°2. Partout ailleurs, la marque a conforté les positions acquises lors de l’exercice 2012. Dans les réseaux traditionnels, deux nouvelles cuvées ont été lancées, Léonie Rosé et Léonie Green, qui ont réalisé de belles performances (12 % de croissance en volume). Quant à la gamme Charles VII, dont les ventes en France et à l’export se sont beaucoup développées (+ 25 %), elle représente désormais 9 % du total des ventes de la Maison. L’année 2014 viendra sans nul doute parfaire la dynamique décennie entamée en 2004, faite d’investissements et de succès. Solide sur ses marchés historiques, la Maison compte poursuivre sa stratégie d’innovations et de conquête pour renforcer son image et développer son expansion internationale (notamment aux USA en Australie et en Afrique).

En ce moment dans les vignes


Sur le site de l’interprofession bourguignonne (BIVB), l’amateur peut suivre mois par mois ce qu’il se passe
dans les vignes. En ce moment, on taille, la suppression d’une partie des sarments permettant de maîtriser les rendements. Plus prosaïquement, la vigne étant une liane, la taille est indispensable pour pouvoir circuler et travailler dans le vignoble. En Bourgogne, c’est la taille dite “Guyot” (ou longue) qui est la plus répandue même
si la taille “en cordon nbso online casino reviews de Royat” est pratiquée régulièrement à Santenay et sur les vignes de clone. Culture
pérenne qui vit 50 à 60 ans, la vigne ne nécessite pas chaque année toutes les interventions mentionnées
sur ce tableau. Arrachage, fumure ou mise en pépinière n’ont ainsi lieu, selon la durée d’exploitation du vignoble, qu’une fois tous les demi-siècles.

Le bel inconnu de la Côte de Beaune

Santenay, à l’extrême sud de la côte de Beaune est une des communes les plus attachantes et aussi une des plus injustement méconnues du vignoble bourguignon. Comme beaucoup d’autres, elle a pâti de l’instauration des appellations contrôlées qui a favorisé quelques communes aux dépens des autres.
Pendant longtemps la solidité de constitution de ses vins a permis d’améliorer les crus de longue garde comme Corton et Pommard et, particulièrement, les cuvées destinées à l’exportation et qui devaient donc supporter mieux les voyages.

Quand l’appellation d’origine est devenue la loi, les négociants locaux, assez stupidement (ils ne s’en rendent compte hélas que plus de soixante ans plus tard), ont créé une hiérarchie de prix entre les différentes communes et ont décidé que Santenay serait, quelle que soit la qualité de ses produits, le Pommard du pauvre, ce qui n’encourageait guère les vignerons locaux à être perfectionnistes en matière de viticulture ou d’élaboration du vin.

Ils oublièrent qu’un de leurs collègues installé à Santenay fut considéré pendant toute sa vie comme le plus célèbre de Bourgogne. Il y avait de quoi. Imaginez la réunion des vignes du domaine de la Romanée-Conti et du domaine de la Pousse d’Or, sans parler d’autres crus prestigieux et devinez où tous ces crus étaient vinifiés et élevés.

Certainement pas là où ils le sont aujourd’hui, mais au cœur justement de Santenay dans les caves du Passe-Temps et celles qui abritent aujourd’hui la maison Prosper Maufoux. L’illustre Albert Duvault-Blochet s’y était installé et encore aujourd’hui un de ses descendants directs fait du vin dans le Haut-Village. On peut le comprendre.

Le paysage si étroit de la côte s’élargit ici magnifiquement avec les perspectives très ouvertes des coteaux de la montagne de Chassey-le-Camp, de l’autre côté de la vallée de la Dheune qui déploie de ravissants méandres en contre bas du coteau viticole, lui-même adossé et protégé par les monts des Trois-Croix.
L’existence de nombreuses sources d’eaux aux vertus médicinales multiples y a favorisé l’implantation humaine et l’une d’entre elles est toujours exploitée par un établissement thermal qui se double, pour attirer le public, d’un casino fréquenté par beaucoup de vignerons du secteur.

Le village se subdivise lui-même en trois secteurs. Le bourg avec ses belles maisons cossues, mais sans grand cachet. Les habitations plus anciennes du haut-village. Le quartier Saint-Jean au cachet inégalable qui symbolise toute la force et l’attraction de l’ancienne Bourgogne.

Le château de Philippe le Hardi, aux bâtiments d’exploitation gigantesques, fait admirer les arbres les plus vieux du département et mérite le détour. Mais la vraie force du village tient à la valeur de ses vignerons.

Leur gentillesse, leur solidarité interne, renforcée par la bonne santé de leur confrérie vigneronne, les Grumeurs de Santenay, leur générosité, leur idéalisme, sont si différents de l’auto satisfaction permanente de tant de vignerons des communes voisines, pervertis par un enrichissement trop rapide au cours des trente dernières années.

La nouvelle génération aux commandes du syndicat continue la tradition et compte bien imposer à tous une nouvelle charte de production qui rend les contrôles plus intelligents et efficaces et surtout responsabilise tous les vignerons en leur demandant de s’engager individuellement à travailler selon les règles de l’art.

Il nous a semblé particulièrement d’actualité de procéder, comme nous l’avons fait à Gevrey-Chambertin, à un état des lieux de la viticulture actuelle à Santenay. Michel Bettane

Les terroirs de Santenay

Les premiers crus
Les crus d’appellation Santenay-village

Crédit photo: BIVB/Monnier H.

Les premiers crus de Santenay

L’ensemble des premiers crus de Santenay couvre 170 hectares, soit la moitié de la totalité des vignes du village. C’est une belle proportion qui tout simplement indique la qualité générale des expositions du village qui se trouvent toutes en coteau.

Les premiers crus se déploient sur toute l’aire de la commune. À l’est, côté Chassagne-Montrachet, avec les terroirs localement les plus réputés comme les Gravières et le clos Tavannes. Au centre, au dessus du village, avec la Maladière et Beaurepaire. À l’ouest, côté Maranges où commence le département de Saône et Loire, avec le clos Rousseau, orthographié « clos Roussot » dans son prolongement en appellation Maranges.
Si l’exposition varie un peu, du sud au sud-est, le micro-climat peut être plus ou moins froid selon l’altitude, généralement inférieure à 300 mètres, mais les zones les plus froides sont rarement classées en premiers crus.

Comme souvent, les parties hautes sont un peu plus marneuses, mais la principale différence, en dehors du dosage des oligo- éléments dans un ensemble assez cohérent, est la présence plus ou moins marquée de terres rougies par de l’oxyde de fer et qui don- nent en principe les vins blancs ou rouges les plus solides.
Pour rendre plus facile la consultation de cette étude, on a regroupé par ordre alphabétique les premiers crus et, pour l’appellation village, les lieux-dits les plus utilisés. Michel Bettane

Liste des premiers crus de Santenay
Beauregard
Beaurepaire
Clos des Mouches
Clos Faubard
Clos Rousseau
Clos Tavannes
La Comme
La Maladière
Le Passe-Temps
Les Gravières
Clos des Gravières

Crédit photo : BIVB/Gadenne D.

Beauregard

Ce climat situé au dessus des gravières, mérite parfaitement son nom par la qualité de son exposition et de la vue panoramique qu’on a depuis le moulin à vent, très bien restauré, qui est en son centre et qui permet de repérer le lieu-dit.

Les vignes au dessus du moulin, comme celles au dessous, partagent le même type de sol typiquement Santenay, assez riche en marne et caillouteux. On a commencé à y planter du chardonnay, mais jusqu’ici les vins blancs sont loin d’avoir la personnalité des rouges, qui sont dans la continuité de style des chassagne-montrachet morgeot, assez colorés et tanniques et dotés d’un fruité de cerise prononcé.

La rusticité des tannins qu’on constate ici ou là dans les dégustations et le manque de précision du fruit relève plutôt de la responsabilité du vinificateur maladroit.

Michel Bettane

Beaurepaire

La vigne continue le cru de la Maladière, au dessus du château de Philippe le Hardi et juste en dessous du climat Sous la Roche, célèbre pour ses blancs.

L’exposition, un rien plus froide que celle des Gravières ou du bas des Beauregard, ne gêne pas la maturation du raisin, qui est généralement excellente. Le sol marno-calcaire a incité quelques vignerons à planter du chardonnay sur les parties hautes avec plus de succès par exemple que sur Beauregard. Le blanc y prend un caractère minéral de pierre à fusil très agréable.

Les rouges ont de la finesse, de la rondeur et lorsqu’ils sont bien vinifiés, font incontestablement partie de l’élite du village avec un peu moins d’épices au nez que dans la vigne des Hâtes qui se trouve directement en dessous de Beaurepaire et qui n’est pas classée premier cru.

Michel Bettane

Clos des Mouches

Tout petit clos (moins grand que la Romanée-Conti) qui constitue en fait la pointe de Beauregard, remarquablement exposé. La terre caillouteuse est chaude et donne des raisins plus mûrs en blanc qu’en rouge.

Michel Bettane