Accueil Blog Page 522

Christie’s et les vins fins

La vente qui s’est tenue le 28 juin dernier à Paris s’est achevée sur un résultat de plus de 1,7 millions d’euros.
En tête du top 10 des lots, un ensemble de 12 bouteilles de Pétrus, millésime 1982, a été acquis 40 000 € par un amateur asiatique. Michael Ganne, directeur du département vins pour l’Europe occidentale a déclaré que la maison était très heureuse de ce résultat qui confirme «la solidité de Paris pour les ventes aux enchères de vins». En ajoutant les résultats de la première vente de vins entièrement sur internet, Signature Cellars, qui s’est tenue quelques jours avant, les 2 millions d’euros sont dépassés. « Les grands bordeaux continuent d’obtenir des résultats forts, (…) et le regain d’intérêt de la clientèle, notamment asiatique, pour les bourgognes se poursuit comme le démontrent les très beaux résultats obtenus par les domaines de la Romanée-Conti, ou le lot de onze bouteilles de Vosne-Romanée d’Henri Jayer, vendu 25 740 €. Enfin, Christie’s fournit une nouvelle fois la preuve
de sa capacité à trouver et à vendre des collections d’exception. Celle des vins du Domaine Armand Rousseau,
pour des millésimes de 2001 à 2010, a ainsi très nettement dépassé son estimation basse de 93 850 € pour atteindre 155 370 €.
»

Les vins du Crillon, bis





Le 22 avril dernier, la maison Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan a mis en vente avec succès 2 000 bouteilles provenant de la cave du palace parisien. Le résultat obtenu (320 000 €) représente le double de l’estimation initiale. Aujourd’hui et demain, 2 600 nouvelles bouteilles de vin seront mises en vente, toujours sélectionnées parmi les
17 000 flacons du livre de cave du Crillon. Leur état de conservation est évidemment irréprochable. Sous le marteau de Maître François Tajan, co-président d’Artcurial, et sous la houlette de Laurie Matheson et Luc Dabadie, experts du département Vins Fins et Spiritueux, 400 lots de crus classés et prestigieux, ainsi qu’un ensemble de spiritueux proposés en mignonnettes (il faut bien approvisionner les mini-bars) seront mis en vente chez Artcurial à 14 h.
Pour consulter le catalogue et enchérir en direct, c’est par .

Photo ci-dessus : Stéphane Briolant

Vinexpo à Fieuzal

Pour ceux qui n’ont pas pu se rendre à Bordeaux pour la 17e édition du salon international du vins et des spiritueux, voici un petit aperçu de la soirée d’ouverture organisé par le Château de Fieuzal et l’Union des crus classés de Graves.

 

Football champagne





Cette expression du lexique sportif qui désigne la quintessence du beau jeu, ce foot qui fait bondir les cœurs,
vient de faire son entrée dans le vocabulaire champenois. Pour la première fois, la FIFA a choisi un champagne
« officiel ». Il s’appelle Taittinger. Le contrat conclu entre la Maison de champagne et la Fédération internationale de football court jusqu’à fin 2015 et comprend la Coupe des Confédérations 2013 et la Coupe du Monde 2014, deux événements brésiliens. Outre l’honneur qui est fait à la belle réputation de la maison familiale et indépendante Taittinger, cet accord est aussi un bel hommage à la Champagne dans son ensemble, dont la production est aussi universelle que peut l’être ce sport. Chez Taittinger, on se dit ému. Normal, l’histoire de la famille est étroitement mêlée aux plus grandes heures du football rémois et la Maison n’a jamais cessé de nouer des partenariats avec divers clubs européens. Parmi les moments les plus marquants de cette épopée rémoise, Pierre-Emmanuel Taittinger se rappelle cette interdiction de télévision exceptionnellement levée, le soir du 6 juin 1959. Sous ses yeux, son père Jean, tout juste élu maire de Reims, a donné le coup d’envoi de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs qui avait lieu à Stuttgart entre le Real Madrid et le Stade de Reims. Même perdue, cette finale lui a laissé l’empreinte d’un football pétillant auquel il associe les valeurs du champagne. Célébration, excellence, allégresse, humanité. Des valeurs inhérentes à ce prestigieux accord avec la FIFA construit pas à pas par son fils, Clovis Taittinger, directeur export de la Maison.

Les 500 ans de Joseph Mellot






Les 12 et 14 juin derniers, pour célébrer les cinq siècles d’une saga vigneronne et sancerroise débutée en 1513, Catherine Corbeau-Mellot a reçu plus de 600 personnes pour deux soirées de dégustation, de spectacle et de musique. Famille, amis, fournisseurs et clients, venus de tout près ou de très loin (au total, plus de vingt nationalités étaient représentées), sont venus célébrer avec elle les valeurs de tradition et d’excellence qu’elle a toujours cultivées, illustrées ces soirs-là par la grande collection de vins Joseph Mellot et par la cuvée spéciale des 500 ans. Elaborée à partir d’une parcelle particulière de Sancerre, très caractéristique des vignobles Joseph Mellot et de ses terroirs de silex, cette cuvée a été produite à 5 000 bouteilles.

Passage à l'acte

Acte 2. Scène 1. Une route de campagne sur la rive droite bordelaise. Une famille, les Guinaudeau, propriétaires du Château Lafleur depuis 2002.

Sylvie et Jacques Guinaudeau vinifient le Château Lafleur à Pomerol depuis 1980, un joyau posé sur quatre hectares non loin de Petrus. Traversant chaque jour une partie du vignoble de Fronsac et convaincus de la qualité de certaines parcelles, ils ont imaginé donner le premier rôle à quelques pans de ce terroir particulier, situé sur la route menant de Grand-Village à Lafleur. Désireux de réveiller ce bout de Fronsac et d’en exploiter les secteurs calcaires, sans arrière-pensée, ils ont tenté une nouvelle aventure, créant ex nihilo un nouveau cru. Le vin est apparu en 2009, baptisé G.
G comme Guinaudeau bien évidemment.
Son second, qui n’est pas son cadet, vient d’arriver millésimé 2010.

Acte 2. Scène 2. Les Caves Legrand de la galerie Vivienne. Entrent les sybarites, Dionysos et ses pampres. Le maître de séant.

Les équipes de Lafleur ont sélectionné des merlots (56 %) et des cabernets francs sur quatre parcelles. Elevé en fûts quinze mois, mis en bouteille au printemps 2012, ce vin ciselé comme une dentelle de Calais s’écoule au compte-goutte.
Acte 2 est un Bourguignon dans l’âme, une ode à Bordeaux dans toute sa finesse. Ce rouge d’une sensualité infinie déroule une trame de grande pureté, gainée dans son étoffe de taffetas, très alerte. Fronsac de naissance, grand cru par atavisme, il n’est pas parti de rien, bénéficiant d’un noble pedigree et de consultés aguerris (dont Jean-Claude Berrouet), mais arrive à belle hauteur. Heureusement le rideau ne tombe pas totalement sur nos verres vides et laisse espérer un Acte 3. A suivre.

Véronique Raisin

Les Chinois dégustent

C’est un compte-rendu sur le Net qui a mis le feu aux poudres. La Revue du vin de France a profité de Vinexpo pour organiser une conférence ou un débat, un colloque, ce genre de truc qui rassemble du public et des intervenants.
Le thème ? Les Chinois et le vin, orienté plutôt sur le goût du vin et la manière qu’ont les Chinois de l’apprécier. Et, c’est la règle, ce machin a fait l’objet d’un compte-rendu sur le site du magazine.
Et là, stupeur.
« Does RVF hates China ? », telle est la question posée par nos amis chinois. Dans le compte-rendu, deux garçons que j’estime beaucoup, le journaliste Olivier Poels et le consultant Stéphane Derenoncourt, presque des amis, se livrent à un véritable China-bashing comme on n’ose plus en faire, surtout depuis que le régime socialiste invite des entrepreneurs chinois en grandes pompes pour leur donner l’idée d’investir en France, au cas où ils n’y auraient pas pensé tous seuls.
Dans un assemblage assez moyen-âgeux de mépris et d’arrogance, voilà nos compères qui s’en donnent à cœur joie, micro en main et devant témoins. Et ce n’est pas la délicieuse Mei Hong et ses propos mesurés qui a pu placer un bémol dans ce tohu-bohu où l’approximation le dispute au franchement douteux.
Morceaux choisis :
Olivier Poels : « Il faudra un très long apprentissage avant d’acquérir la culture des vins de qualité. »
Stéphane Derenoncourt : « Je me souviens de ce chef de cave qui, au bout de trois quarts d’heure, a réussi à dire mon nom et à citerlire la suite

La fête de la Fleur




En clôture du salon Vinexpo, Château Lagrange a accueilli 1500 professionnels et amateurs de vin du monde entier pour célébrer la traditionnelle fête de la Fleur en même temps que le trentième anniversaire de l’acquisition de ce grand cru classé de Saint-Julien par le groupe japonais Suntory, en 83. Si la météo n’a pas joué le jeu, la pluie n’a pas empêché la venue des comédiennes Carole Bouquet, marraine de l’événement, Anna Mouglalis et Michelle Yeoh. La soirée a débuté par la traditionnelle cérémonie d’intronisations sur le parvis du château pour se poursuivre, dans un décor de façades illuminées, avec des airs d’opéra sur l’eau et des spectacles de pyrotechnie dans les jardins. Le dîner, conçu par le chef étoilé parisien Frédéric Simon, s’est tenu dans les chais du château. Les plats mariant le raffinement des cultures japonaises et françaises étaient accompagnés de vins à la hauteur de l’occasion (fieuzal 2010, lafon-rochet 2003, lagrange 1995, lafite rothschild 1990, suduiraut 2001). Côté logistique, c’est le traiteur bordelais Monblanc qui a assuré la mise en scène avec deux cents serveurs qui sont entrés dans la salle en même temps que les quatre-vingts maîtres de chai de différents châteaux engagés par la Commanderie du Bontemps, en cadence et sous les applaudissements des convives.

Un nouveau Riedel

C’est aujourd’hui que Maximilian Riedel prend, à la suite de son père Georg et secondé par sa sœur Lætitia,
la tête de la manufacture autrichienne qui porte son nom. Créée en 1756, cette dernière a connu une longue
histoire avant que Claus Riedel n’invente, en 1958, les premiers verres œnologiques adaptés à la typicité de chaque cépage. Depuis ces gammes de verres en cristal (Sommelier, Vinum, Vinum Extrême) ont été sans
cesse améliorées. Utilisés par les dégustateurs du monde entier, professionnels ou amateurs, les verres Riedel
sont tous le fruit d’une approche extrêmement précise de ce qu’un vin a à dire. Même la toute dernière génération, cette gamme de verres sans pieds (elle s’appelle O), pensée pour les jeunes urbains, qui a été conçue par Maximilien Riedel. Débarrassé de sa fragilité, l’outil s’adapte encore et toujours à l’art de boire. Au moment
de la passation de pouvoirs en la dixième et la onzième génération de Riedel, Georg (qui reste propriétaire
et conseil de l’entreprise) a confié être « fier de Maximilian, qui a su développer notre marché en Amérique
du Nord avec un succès exceptionnel, et dont le talent et la créativité extraordinaires ont largement contribué
au développement de la marque.
»

Les grands personnages




La cave de Tain l’Hermitage fête ses 80 ans cette année. Les festivités ont commencé le 19 mai dernier, quand
les illuminations de Moïse Poisson ont éclairé la colline, et s’achèveront par le week-end portes ouvertes prévu
en novembre prochain. En ce moment, le promeneur découvrira une exposition de land art de l’artiste plasticienne Daphné Dufour. Au long des onze étapes de l’itinéraire pédestre ludique et pédagogique créé en 2011 (“Sur les pas de Gambert”), ses gigantesques personnages en sarments et ceps de vigne rendent hommage aux savoir-faire des trois-cents vignerons qui forment la cave de Tain. Plus de renseignements ici.

Ci-dessus, Le Regardeur, assemblage de sarments et ficelles.

Daphné Dufour, Human Wine, printemps 2013.