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Robert Parker et après

Drôlement, l’annonce du retrait de Robert Parker provoque beaucoup de réactions chez ceux qui l’ont vilipendé le plus. Ils se perdent en conjectures.

Rappel des faits
Le célèbre critique américain se retire et vend son Wine Advocate à un groupe d’investisseurs singapouriens. La responsabilité éditoriale revient à une Australienne. L’objectif est de concentrer ce Wine Advocate nouvelle manière vers les marchés asiatiques. Parker continuera à déguster les bordeaux et les rhônes. Pour les détails et la déclaration de Parker, voir le blog de François Mauss. Parmi les réactions lues ici et là, ce qui arrive en tête est la délicate question de la succession.

Qui va remplacer Parker ?
Michel Bettane a une réponse, qu’il m’a confiée hier soir avant de partir dans le Piémont, puis en Bourgogne pour un cycle de dégustations. Que dit-il ? « Robert Parker est irremplaçable. Plus jamais, un critique aura seul une telle influence. Tout ce qui a fait Parker ne se reproduira plus. La génération montante n’aura pas la même audience. Il y aura des spécialistes par pays, peut-être des collectifs, mais ils ne seront pas assez forts pour être mondiaux comme l’a été Parker. On jugera la nouvelle équipe à sa volonté de conserver les fondamentaux de Parker, ce qui est, à mes yeux, mission impossible. »
Un avis qui contredit ceux qui, comme Vincent Pousson, par ailleurs excellent, pensent que les candidats se bousculent au portillon de la succession. Même si, à la marge, tel ou tel se tortille pour se faire valoir, personne ne remplacera Parker parce que personne ne souhaite vraiment voir l’émergence d’un nouveau Parker.
Observons ce qu’il se passe pendant la Semaine des primeurs à Bordeaux lire la suite…

Ils ne sont pas en bio, ils disent pourquoi

Une nouvelle fois réunis, la directrice technique des propriétés médocaines de CA Grands Crus et les directeurs de Rollan de By, Fieuzal, Marquis de Terme et La Pointe nous disent pourquoi, en dépit du goût du jour, les vignobles dont ils ont la charge ne sont pas conduits en agriculture biologique.

Toute la filière attend du bio, le caviste, le distributeur, l’importateur, et vous êtes toujours en conventionnel. Comment osez-vous ?
Anne Le Naour : Voilà bien notre époque, nous sommes diabolisés (rires). Il importe, à mon sens, d’être prêt pour cette conversion. On ne mène pas un vignoble en bio sans un personnel qui y croit. Une sensibilité des équipes techniques est indispensable. On ne passe pas en bio parce que c’est dans l’air.

Le bio n’est possible que sur une propriété menée par son propriétaire ?
A.L.N : Non. Mais dans les propriétés dont j’ai la charge, tout le monde n’est pas forcément convaincu de l’intérêt du bio. Ce qui ne nous empêche pas de faire des essais sur 19 hectares. En tant que directrice technique, je ne peux pas faire ce choix seule. Il y a un risque. Sur les millésimes…

Points de vue sur le bio


On lira ici l’avis de directeurs de vignobles qui ne conduisent pas en bio les domaines dont ils ont la charge.
Et on lira dans le quatrième numéro de la newsletter «Vins & Spiritueux» publiée par l’Ecole de management
de Bordeaux (BEM – KEDGE Business School), l’article consacré aux «Paradoxes apparents des vins bios»
(en téléchargement ) ainsi que celui évoquant les circuits de distribution de ces mêmes vins (issu du mémoire de Recherche appliquée MVS 2010–2011, Coralie Rames–Briois, sous la direction du professeur Tatiana Bouzdine-Chameeva). D’un côté le terrain, de l’autre l’enseignement, avec de part et d’autre un même souci de réalité.

Les cinq vins pour retrouver la fraîcheurde vos vingt ans

Avec la montée en degrés alcooliques des vins, on se prend à regretter l’époque où l’indice d’alcool contenu dans les vins se promenaient tranquilement entre 11 et 12,5°. Pourtant certains vignobles parviennent à contenir cette montée en puissance. Parmi lesquels, la Loire qui s’en est presque fait une spécialité. La fraîcheur des rouges de Loire, c’est maintenant. Et c’est ici.

Château de Brézé
saumur, Clos du Tue Loup 2010.
15,5/20
On peut légitimement crier au loup avec ce tanin gourmand, salin et crayeux ; c’est une belle réussite.
Apogée : 2012 à 2022.
Prix : 12€

Ampelidae
Vin de Pays de la Vienne K 2010
15,5/20
Accents de cerise noire et d’épices, la bouche offre un tanin juteux et épicé avec déjà une vraie gourmandise.
Apogée : 2012 à 2019
Prix : 17€

Domaine de Mirebeau
vin de pays du Val de Loire, Coteau Kanté 2009
14/20
Vin toujours gourmand, on croque dans les fruits rouges et le tanin se fait juteux.
Apogée : 2012 à 2014
Prix : 18€

Domaine des Roches Neuves
saumur-champigny, Marginale 2010
16,5/20
Tanin raffiné, avec de l’énergie et une fraîcheur de fruits délicieuse, c’est déjà très bon, à condition de carafer le vin une heure avant le service.
Apogée : 2012 à 2022
Prix : 25€

Domaine Yannick Amirault
bourgueil, La Peite Cave 2010
17/20
Bien que l’échantillon ne soit pas parfait, on ne peut qu’être impressionné par la complexité des saveurs avec un nez de fruits noirs et des tanins enrobés, vraiment onctueux.
Apogée : 2012 à 2024
Prix : 20€

Après le Bristol, la Tour d'Argent





Le pâté en croûte est une affaire sérieuse. La finale 2012 du championnat du monde qui lui est consacré
s’est tenue à la maison M.Chapoutier et le jury* a récompensé cette année Yohan Lastre, second de cuisine à
La Tour d’Argent. Il succède à Eric Desbordes, champion 2011. David Guillermain du restaurant 33 Cité, à Lyon,
et Stéphane Herrenberger de l’Hôtel du Palais de Biarritz l’accompagnent sur ce podium gastronome, en deuxième et troisième position. En vidéo, Régis Marcon et Mathieu Viannay, cinq étoiles à eux deux, nous racontent leur amour des bonnes choses du genre pâté-croûte. Ici, les vainqueurs 2011 et 2012 nous disent pourquoi il a toute
sa place sur les grandes tables.

* Les chefs Régis Marcon, Emmanuel Renaut, Guillaume Gomez, Christian Têtedoie, Mathieu Viannay, Eric Desbordes et Christian Née, le directeur général du Restaurant Paul Bocuse, Vincent Le Roux, le pâtissier Sébastien Bouillet, le charcutier Gilles Giroud, le journaliste Emmanuel Giraud, les créateurs du concours Gilles Demange et Arnaud Bernollinet et les vignerons Michel Chapoutier et Gérard Chave.

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?






On lit.

A l’heure où la mondialisation fati la part belle à des produits aussi déracinés que possible, « le champagne déroge et résiste ». C’est sur cette base que le livre des deux historiens Serge et Claudine Wolikow* – elle est spécialiste du XVIIIe siècle, il est l’auteur de nombreux ouvrages autour de l’histoire de l’Internationale Communiste et ils ont organisé ensemble deux colloques et une exposition itinérante très courue sur l’histoire du vin de Champagne – 
raconte le champagne. Pas sa légende dorée ou revisitée pour faire pétiller les yeux des consommateurs, mais son histoire, avec un H, dans tout qu’elle a d’inattendu et d’édifiant, comme ces révoltes du début du XXe siècle qui sont à l’origine de l’organisation exemplaire de la Champagne, où le succès du vin profite à tous et pas seulement à quelques-uns. Trois siècles de la vie d’un terroir à la stricte délimitation, de ses négociants, de ses viticulteurs et de ses raisins. Trois siècles de l’évolution (et des révolutions) d’un vin autrefois réservé à l’aristocratie devenu le symbole universel de la célébration. 256 pages, 
38 €, Les Editions de l’Atelier.

On apprend.

L’année dernière, en septembre, deux nouvelles dénominations géographiques ont été reconnues par l’INAO dans l’AOC touraine, venant récompenser le travail de définition de leurs terroirs effectué depuis de longues années par les vignerons. Les vins produits selon ces nouveaux cahiers des charges viennent d’arriver sur le marché, le moment est donc venu de découvrir ce qu’est un touraine-oisly et un touraine-chenonceaux. Le premier est un vin blanc issu à 100% de sauvignon blanc produit sur un territoire discret et assez méconnu du Val de Loire, néanmoins porteur d’une véritable tradition viticole et berceau historique du cépage sauvignon, le village de Oisly. Le second existe en blanc (sauvignon) comme en rouge (côt et cabernet franc) et provient d’une aire d’appellation qui englobe, outre le célèbre château de Chenonceau, vingt-sept communes situées sur les coteaux des deux rives du Cher.

On fait du shopping.

Enfin, elle est ouverte, la nouvelle cave de La Grande Epicerie (du Bon Marché). Le chef des lieux, responsable d’une sélection accomplie dans tous les terroirs de France auprès des nouveaux talents de la viticulture comme des confirmés, s’appelle Hugues Forget. Fruits de son patient ouvrage sur le vieillissement de vins acquis en primeur, 200 000 bouteilles sommeillent dans les réserves qui seront présentées au sommet de leur maturité. Ces 550 m2 dédiés au vin (2000 références + 1000 alcools et champagnes) sont situés au niveau -1, à côté du nouvel espace mode hommes, pour réunir, nous dit-on, tous les éléments de « l’art de vivre au masculin ». On ne commentera pas, on se contentera simplement d’encourager les tenantes de « l’art de vivre au féminin » à aller visiter dès ce week-end ce bel endroit (photo ci-dessous) et à squatter ses tables de dégustation, qui sont au nombre de six. Trois pour l’exploration des terroirs de France, une réservée aux grands formats (que la Cave collectionne depuis des années), une autre pour les champagnes, et la dernière située dans le caveau où reposent 375 vins prestigieux ou rares dans des conditions hygrométriques irréprochables. Enfin, Hugues Forget et son équipe de sommeliers délivrent depuis plusieurs années des conseils autour des accords mets et vins que ce nouveau lieu concrétise avec un restaurant de cinquante couverts tenu par Jean-Jacques Massé, meilleur ouvrier de France.




Les princes des caves (2/5)



Ce sont des travailleurs de l’ombre mais leur rôle n’en demeure pas moins essentiel. Responsable de l’élaboration et de l’élevage du champagne, nous vous présentons cinq hommes, cinq personnalités, cinq chefs de caves.
Place à Dominique Demarville.

Voici Dominique Demarville. Il est le chef de caves des champagnes Veuve-Clicquot. C’est-à-dire que c’est lui qui fait les vins que vous buvez. Ne me dites pas que vous n’avez jamais bu du Veuve-Clicquot, ce n’est pas sérieux.
Sur la photo, prise dans le parc des Crayères à Reims, on ne voit pas toute la volonté que ce garçon dégage.
On peut d’ailleurs se demander s’il n’a pas été engagé pour ça. Avec un challenge à la clé. Remplacer l’idole des vignes, Jacques Peters. Depuis la création de la maison en 1772, ils n’ont été que dix à cette place. Ils se sont transmis la définition du style maison, l’autre façon de faire comprendre au public qu’il n’y a pas deux champagnes identiques. Et Jacques Peters a fait pareil avec Dominique Demarville. Et ni l’un ni l’autre ne diront jamais de quoi est fait, ce style Clicquot. Ils réciteront la petite chanson qui fait une réponse, jamais à l’abri d’un superlatif inutile,
ils parleront de fraîcheur, d’arômes, de longueur. La péroraison nous emmènera vers des cieux toujours bleus.
Pas de chiffres, non, c’est secret défense dans les maisons du groupe LVMH. Nous savons bien que ce sont de très gros volumes à destination de la planète toute entière. Et bravo pour ça, le genre de bonne nouvelle agréable à entendre ces jours-ci. Par exemple, parlons de Jacques Peters, c’était dur de prendre sa suite? Dominique est un garçon très arrondi, il dit tous les bonheurs du monde.
Jacques Peters a eu du mal à partir. Combien de fois a-t-on fêté son départ ! On imagine très bien la difficulté pour son successeur, le frein rongé, les bouffées d’impatience. C’est le problème avec les icônes. Mick Jagger, c’est pareil. Et puis Jacques est parti pour de vrai. Dominique préfère parler de lui-même, il a raison, c’est lui qu’on voit. Ce côté concentré, précis, travailleur, sérieux.
Vite, il est convainquant, crédible. Touchant, même. Il n’est pas un chef de caves mondain, on n’en connaît pas beaucoup, cela dit. Depuis l’époque où il faisait la même chose chez Mumm, il n’a pas changé, pas vraiment,
un peu d’épaisseur dans le regard, le geste, les épaules, pas plus. L’homme est le même. Nous, forcément, on adore ce genre d’authenticité, les journalistes sont comme ça, les petits malins nous ennuient. Demarville ne nous dira pas la V.O., il parlera de lui, simplement, sans jouer à la grenouille et au boeuf.
« Je m’applique à faire vivre le mot de Madame Clicquot, “une seule qualité, la première” , en adaptant le style de la maison, et cette exigence, aux attentes nouvelles du consommateur ». Alors, Dominique des nouveauté ? « C’est secret, mais nous préparons des choses ». Allons voir ailleurs. Le vin que vous pouvez boire à genoux sur une règle en fer? «Le sauternes». Pas drôle, nous aussi. Au fil de la conversation, nous conviendrons que nous sommes d’accord sur à peu près tout, le bourgogne, la curiosité, les grands rhônes, la pêche au lancer. Son goût pour le groupe Abba et Jean-Jacques Goldman est tout ce qui nous sépare. Il fallait quelque chose.

Nicolas de Rouyn. Photo, Mathieu Garçon

Les 5 vins qui vous feront passer pour un gendre idéal


Votre belle-mère est une femme admirable, chacun le sait, tout le monde le dit. Afin d’en découvrir les facettes les plus insoupçonnées, traitez-la avec style, un peu comme si vous receviez la Reine d’Angleterre. Voici cinq suggestions qui vont enfin lui ouvrir les yeux sur vos qualités immenses.

Champagne Malard

Lady Style, blanc extra brut
15/20
Elancé, svelte et très orienté aromatiquement sur les agrumes, voilà un extra brut séduisant.
Apogée : 2012 à 2014
Prix : 50 euros

Champagne Duval-Leroy

Femme de Champagne 2000, blanc brut
17/20
La Cuvée est subtile et élégante. La bulle est fine, l’allonge suave et profonde.
Apogée : 2012 à 2016
Prix : 95 euros

Veuve Clicquot-ponsardin

La Grande Dame rosé 2004, rosé brut
19/20
Elancé et Brillant, d’une remarquable allonge et d’une grande finesse, ce rosé est d’un style moins vineux que le vintage. Il a une classe folle.
Apogée : 2012 à 2018
Prix : 158 euros

Château Coutet

Barsac, blanc liquoreux 2009
18/20
Nez développé d’agrumes, moins opulent que d’autres mais très plein, très équilibré, parfaitement barsac dans sa finale où un léger sel équilibre le sucre. Beaucoup de rôti dans la liqueur.
Apogée : 2019 à 2029
Prix : environ 50 euros

Château Sainte-Roseline

Côte de Provence, la Chapelle 2011 rosé
17/20
Il ne faut pas hésiter à carafer ce rosé qui tapisse tout le palais et qui rayonne. C’est un vin de gastronomie de grand style qui apprécie la compagnie d’un porcelet rôti. Il n’a rien d’éphémère et peut évoluer favorablement sur plusieurs années.
Apogée : 2012 à 2014
Prix : 21,90 euros

Grand bâtiment, grand bâtisseur


Le Centre culturel et touristique du vin, premier site au monde dédié aux civilisations viti-vinicoles universelles et à leurs cultures, sera inauguré à Bordeaux en 2015. Au bord de la Garonne, tel un porte-étendard, une tour de verre offrira 14 000 m² de parcours à thèmes, d’ateliers et d’expositions. Ce projet reconnu d’intérêt général permettra de faire découvrir une culture millénaire à un public international estimé à 420 000 visiteurs par an. Il devrait également engendrer la création de 750 emplois durables, directs et indirects. Indispensable dans un cadre d’une telle ampleur, l’engagement des mécènes et la générosité de leurs contributions financières fait partie du processus, et chacun d’entre eux verra son nom gravé sur le mur qui leur sera dédié à l’entrée du site. Déjà très investi dans le mécénat culturel et profondément attaché à la transmission, le Bordelais Bernard Magrez (propriétaire, faut-il le rappeler, de quarante vignobles dont quatre grands crus classés) s’est engagé dès la naissance de cette initiative unique au monde à contribuer financièrement à sa concrétisation. Cette pierre apportée à l’édifice lui a valu de se voir décerner le titre de « Grand Bâtisseur » du Centre culturel et touristique du vin.

Biodynamie, le guide 2013


Journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le vin et créatrice de ce site, Évelyne Malnic suit et commente les vins bio depuis des nombreuses années. Parmi les livres qu’elle a publiés (Bien connaître et déguster le vin, Le Vin en son palais, Un seul vin, Le vin décrypté), ce guide est exclusivement consacré à la biodynamie, un mode cultural exigeant adopté depuis des années par certains des plus prestigieux domaines français. La deuxième édition de cet ouvrage publié chez Féret est l’occasion de découvrir l’engagement des vignerons travaillant en biodynamie, leur amour de la terre, de leurs vignes, et cette manière toute philosophique qu’ils ont de respecter leur terroir, l’environnement et l’équilibre de la nature.

Guide des vins en biodynamie, édition 2013. 288 pages, 19,50 €