Thierry Desseauve rencontre Roland Masse, régisseur du domaine viticole des Hospices de Beaune. Il nous dit ce qu’il pense du millésime 2012 et de ses faibles rendements.
Les vins du Vendée Globe
Pendant que certains posent des questions tout à fait inutiles à des navigateurs (en l’occurrence, c’est une navigatrice), d’autres vont droit à l’essentiel. Alors qui emporte du vin pour cette longue aventure en solitaire ? Qui n’en emporte pas ? Pourquoi, dans les deux cas ? Et lequel, dans le premier cas ? Vous trouverez toutes les réponses à ces questions cruciales ici.
5,9 millions
C’est le montant réalisé par la 152e édition de la vente des vins Hospices de Beaune qui s’est tenue hier. La pièce du président a été adjugée 270 000 euros par une Carla Bruni qui a promis de la livrer avec son mari (lire ici toute l’histoire) et la deuxième plus belle enchère a été remportée par une pièce de Clos de la Roche grand cru, cuvée Georges Kritter (71.690 €).
Jacques Lardière, le chaman de la côte

Ce soir, la maison Louis Jadot reçoit pour honorer Jacques Lardière. Il prend sa retraite après quarante années passées là. Je suis invité, je n’y serai pas. Overdose de boulot. C’est peu dire que je regrette. J’ai trop les boules, oui, comme dirait la stagiaire qui s’y connaît en états d’âme.
J’ai rencontré Jacques Lardière au début de l’automne et j’ai rédigé le texte ci-dessous, publié dans le numéro de novembre de Série limitée, le beau supplément mensuel du quotidien Les Échos. Ceux qui le liront jusqu’au bout comprendront qu’il est assez difficile de n’être pas à Beaune, ce soir, en train d’applaudir debout le discours sublime que Lardière ne manquera pas de prononcer, l’émotion à son comble. Snif…lire la suite
Caroline et la colline

Pour se raconter la colline de l’Hermitage, son grand vin la-chapelle et la maison Paul Jaboulet Aîné, rendez-vous est pris au Château La Lagune, grand cru classé médocain et belle chartreuse admirablement restaurée. Ainsi va la vie de Caroline Frey, partagée entre le Rhône et le grand estuaire de la Gironde. Elle parcourt la distance en voiture avec une toute petite fille, la sienne, sanglée dans son siège sur la banquette arrière. Élise a 18 mois.
Après des études singulièrement brillantes, Caroline est passée par l’Institut œnologique de Bordeaux sous la houlette du professeur Denis Dubourdieu, également connu pour être un fameux vigneron et un grand consultant. Yquem et Cheval Blanc, c’est lui. Paul Jaboulet Aîné et La Lagune, c’est lui aussi. Avant de prendre les rênes de cette propriété bordelaise acquise par son père en 2000, Caroline avait passé deux ans en stage dans les vignes de Dubourdieu, à Reynon, au Clos Floridène et à Doisy-Daëne. Les aventures de Caroline Frey dans les vignes ont pu commencer, premier millésime 2004. « La Lagune a été le tremplin de mon histoire avec Jaboulet », dit-elle. L’année d’après, elle signe un magnifique 2005 qui tire des oh et des ah d’admiration à tout le monde et même un « wow » à Robert Parker, qui ne sera pas oublié de longtemps. Caroline Frey est lancée avec un beau crédit d’estime…lire la suite
Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?
– Si vous n’êtes pas à Beaune, vous pouvez quand même suivre, à partir de 14h, l’intégralité de la vente aux enchères des vins des Hospices qui aura lieu dimanche grâce à un dispositif mis en place par France 3 Bourgogne sur son site internet.
– Si vous passez par Reims, ne manquez pas de vous arrêter au domaine Les Crayères. Depuis le 13 novembre
(et jusqu’au 23 décembre), Philippe Mille, le chef doublement étoilé des lieux, invite ses prestigieux prédécesseurs pour un menu de grande gastronomie composé à huit mains (et onze étoiles !). Menu «Transmission & Partage », 250 euros. Avec l’accord champagne, 350 euros. Réservation au 03 26 24 90 90.
– Si vous êtes à Paris, rendez-vous quai de l’Hôtel de Ville (péniche Le Marcounet) pour le Salon Vin sur Vin, émanant du blog « producteur de chroniques œnophiles » du même nom. Samedi et dimanche, de 10h à 18h, douze vignerons seront là pour vous faire découvrir leur travail, dégustation + vente. Une fois parti vous renseigner sur ce blog, profitez-en pour préparer votre prochain passage au Salon des vignerons indépendants de Paris
qui se tiendra porte de Versailles du 22 au 26 novembre. Au beau milieu de centaines de vignerons et de milliers
de bouteilles, vous serez bien contents d’avoir votre petite sélection de stands à ne pas manquer.
– Si vous avez envie de traîner un peu sur internet, découvrez le nouveau magazine de l’appellation Gigondas
ainsi que le site de vente en ligne du caveau qui vous permet d’acheter au prix producteurs plus de cent gigondas, en rouge et en rosé, issus de près de quatre-vingt domaines, ce qui représente la quasi-totalité de l’appellation.
– Pour finir, si vous êtes à Bordeaux, apprenez que la mythique brasserie du Grand Hôtel vient de retrouver son nom d’autrefois, Le Bordeaux, tout simplement. Supervisé par le chef exécutif des lieux, Pascal Nibaudeau, c’est Olivier Garnier qui a signé la nouvelle carte, faite de plats traditionnels et de terroir. A l’étage, de grandes tables sont faites pour accueillir des pièces découpées sous vos yeux, cochon de lait, poularde de Bresse ou lièvre à la royale. Enfin, un bar à huîtres propose une sélection gourmande de produits de la mer. Réservation au 05 57 30 43 42 ou bien là.
Le jour J
Ca y est, il est minuit et une minute, son jour rien qu’à lui vient de commencer. C’est l’heure du beaujolais nouveau, que l’on annonce « friand ». On apprendra ici pourquoi ce troisième jeudi de novembre lui est consacré, et depuis quand. On découvrira là pourquoi la célèbre AOC a choisi de s’associer à l’univers de la mode (ci-dessus, la robe imaginée par l’étudiante gagnante du concours organisé avec Esmod Lyon). Enfin, il s’agira quand même d’y goûter à ce millésime 2012 à qui la météo n’a pas rendu la vie facile. Alors pourquoi pas à la guinguette du Chemin des Vignes d’Yves Legrand, dans une version non chaptalisée ? Au menu de ce soir, concocté par Mathieu Legrand, une salade de légumes marinés à l’aneth, un plat de côtes de bœuf au gingembre et à la citronnelle d’Issy et un millefeuille de coing du jardin (27 € sans le vin, 16 € la bouteille et 4 € le verre).
Issy Guinguette, Chemin des Vignes, 113 bis avenue de Verdun, 92130 Issy les Moulineaux.
Service continu de 19 h à minuit, sans réservation.
MàJ : à lire sur l’Avis du vin du Figaro, l’article du jour consacré à la « vinification beaujolaise ».
Hospices de Beaune 2012
Comme le veut la tradition, ce troisième dimanche de novembre sera consacré à la vente aux enchères des vins
des Hospices de Beaune. Cette vente de primeurs (c’est à dire des vins de l’année, qui demandent encore à être élevés) d’un genre unique va avec la longue histoire de cet hôtel-Dieu créé en 1452. Une histoire bourguignonne, faite de vignes et de charité, qu’on pourra découvrir dans cette série quatre vidéos dans lesquelles Laurent Gotti (auteur du livre « Hospices de Beaune, la saga d’un Hôpital-vigneron », Editions Féret, 2010) nous fait remonter le temps, du premier don d’une parcelle (en 1457) à la conduite actuelle (en bio, depuis 2006) des 60 hectares de ce domaine pas comme les autres. La plus récente des donations a été effectuée par Jean-Luc Bissey, dont la famille de viticulteurs est établie dans la région depuis quatre générations. Cette parcelle située dans « Les Échézeaux du Dessus » a été plantée par le père de Monsieur Bissey à partir de 1945. Après le Mazis-Chambertin (depuis 1976) et le Clos de la Roche (depuis 1991), cette nouvelle cuvée devient cette année le troisième grand cru de la Côte de Nuits dont les vins sont offerts à la vente par les Hospices.
Les vins
Ils sont proposés en fûts – des tonneaux de 228 litres appelés « pièces » – et sont issus des vignes des Hospices, dont 85 % sont classées premier cru et grand cru. Cette année, trente et une cuvées de vin rouge et treize de blanc seront proposées à la vente sous les Halles de Beaune. Au total, 512 pièces au lieu des 680 qui constituent la moyenne. On le sait, la récolte 2012 a été faible (la plus petite depuis 25 ans, avec des rendements variant de 23
à 32 hl/hectare), mais la vaste répartition des vignes entre mâconnais, Côte de Beaune et Côte de Nuits s’est révélée être un atout pour ce millésime perturbé par une météo printanière très agitée (gel, coulure, millerandage, pression des maladies, grêle et grillure). Les vendanges ont débuté le 19 septembre après un mois de temps sec et chaud et ce sont des grappes saines, riches en sucre, concentrées en saveur, d’une grande fraicheur et d’une belle pureté gustative qui ont été récoltées. A la fin des vendanges, le régisseur du domaine des Hospices de Beaune, Roland Masse, a déclaré : « La saison s’est terminée sous un ciel ensoleillé, permettant la récolte de raisins parfaitement sains et à bonne maturité. Ce sont les deux conditions fondamentales à la vinification de grands vins. Les blancs ressembleront probablement à ceux de l’année 2009 tandis que, pour les rouges, il semble que les pinots noirs présenteront une grande élégance et une concentration qui pourrait se révéler proche des 2005. »
Pour s’en faire une idée bien à soi, on découvrira ici la dégustation des 44 cuvées de l’année et on trouvera là
un extrait d’émission (France 3) en forme de mode d’emploi pour enchérir dès à présent sur les cinq cuvées sélectionnées par le partenaire historique de la vente, et son plus gros acheteur, la maison Albert Bichot.
La pièce du président
Dans le droit fil de ce qui caractérise les Hospices depuis leur création, les profits engendrés chaque année par la vente à la bougie d’une certaine pièce de vin, dite « de charité », sont traditionnellement attribués à une association. Ce 18 novembre 2012, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, parrainée par Gérard Depardieu, partagera les fruits de
la mise aux enchères d’un fût de 350 litres de Corton grand cru – Cuvée Charlotte Dumay avec la Fondation Idée, parrainée par Guy Roux, personnage emblématique du football français également propriétaire de vignes sur
la Côte de Beaune. Placée sous l’égide de la Fondation de France, reconnue d’utilité publique, la Fondation
Carla Bruni-Sarkozy a été créée en avril 2009 et intervient dans trois domaines, la lutte contre l’illettrisme, l’accès
à la culture et aux pratiques artistiques pour les personnes souffrant d’un sentiment d’exclusion et le soutien à l’éducation pour les jeunes défavorisés. Ses fonds proviennent exclusivement de donateurs privés, particuliers
et entreprises. En trois ans d’activité, près de 5 millions d’euros ont été versés pour aider les jeunes à poursuivre
des études supérieures, accompagner les familles éloignées de l’écrit en zone rurale et proposer des activités culturelles ou artistiques là où elles sont rares (hôpitaux, maisons de retraites, établissements pénitentiaires).
Créée en 2007, la Fondation Idée (Institut des épilepsies de l’enfant et l’adolescent) est placée sous l’égide de la Fondation de l’Université de Lyon, reconnue d’utilité publique. Elle a pour vocation de soutenir la construction
d’un institut dédié à l’accompagnement et à la prise en charge des épilepsies*.
Rendez-vous dimanche à 14h30, donc, à Beaune ou sur Twitter, pour la 152e édition de cet événement suivi
par les amateurs du monde entier qui vient de faire l’objet d’un nouveau livre, co-écrit par Marie-Thérèse Berthier
et John-Thomas Sweeney (Guy Tredaniel Editeur, 496 pages, 24 euro) et d’une application pour iPhone et iPad
à télécharger ici.
* Parce que l’épilepsie touche 350 000 foyers en France, représente la principale cause de handicap neurologique chez l’enfant et reste l’objet d’une forte stigmatisation, d’une méconnaissance profonde et d’une mise à l’écart des grands plans de santé publique, la Fondation Idée s’engage à faire reculer la maladie en soutenant la création de l’Institut des épilepsies dont les fonctions seront l’accompagnement social, psychologique et éducatif des personnes souffrant d’épilepsie, le soutien aux familles, l’organisation de formations pour les professionnels de la santé afin d’améliorer le dépistage, le diagnostic et la prise en charge des malades, la création d’un réseau multidisciplinaire de chercheurs de très haut niveau collaborant sur des projets innovants et porteurs d’espoir pour ceux et celles dont l’épilepsie affecte les performances intellectuelles et, enfin, le rapprochement entre la recherche et l’industrie en fédérant des équipes de recherche d’excellence, travaillant sur les traitements futurs de l’épilepsie, ainsi que des industriels en capacité de concrétiser rapidement ces découvertes.
Toute une vie d’arbre
Tout commence le 20 janvier 2006, quand un majestueux chêne de Morat tire sa révérence après un règne
de près de 340 ans. Planté à l’époque de Louis XIV, c’était l’un des arbres remarquables du canton historique
de la futaie Colbert, au cœur de la forêt de Tronçais. Ce bois exceptionnel se voit alors offrir une deuxième vie.
Taillé sur mesure par la tonnellerie Sylvain, le noble chêne devient une édition limitée de cinquante-six barriques, pièces rares convoitées par de prestigieux châteaux aux quatre coins du monde. Beauregard, à Pomerol, en fut l’un des heureux bénéficiaires. Son millésime 2009 a vieilli dans ce fût d’exception et le vin, de grande garde, raconte cet élevage de vingt-sept mois (il a été mis en bouteille au tout début de 2012). Pour l’historique bois, une troisième vie s’annonce alors. Michel Garat, gérant du château Beauregard, rencontre Thierry Moysset, gérant de la Forge
de Laguiole. Amour du travail et de la qualité, respect de l’autre et du patrimoine, ces deux-là avaient tout pour s’entendre sur un projet inédit, celui de prolonger encore l’histoire de ce bois de chêne dans le manche d’un couteau. On l’aura compris, le vin et le couteau, issus du même bois, ont tout pour parler aux amateurs. Ils font l’objet d’un coffret en édition limitée (moins de deux cents exemplaires), vendu 900 € et disponible ici et auprès
du château Beauregard à partir de jeudi.
Vignerons de Caractères, rencontre avec Pascal Duconget

A l’occasion du Wine Innovation Forum, organisé au SIAL, nous avons rencontré Pascal Duconget, directeur général des Vignerons de Caractère. Cette cave coopérative créée en 1957, regroupe près de 80 familles de vignerons sur une dizaine d’appellations dans la vallée du Rhône.
Développement durable et oenotourisme Pascal Duconget revient sur les valeurs de cette cave et sur son organisation.