En Chine, où la présence de “vin” (si on peut appeler ainsi cette antique boisson fermentée à base de riz, de fruits et de miel) il y a 9000 ans a déjà été attestée, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir, dans le tombeau d’un noble de la dynastie Zhou (1046-771 avant J.C.), six vases en bronze hermétiquement fermés qui “contiendraient” du vin. Ils n’ont pas encore été descellés, faute d’outils appropriés sur le site d’excavation, et c’est simplement en secouant l’un d’eux que l’équipe s’est rendu compte de la présence d’un liquide. Le plus surprenant dans cette découverte, c’est que les vases étaient accompagnés d’une longue plaque de près d’un mètre incitant à la consommation modérée d’alcool !
Au cours de la dynastie précédente (Shang, 1600-1046 av. J.C.), le vin, ou plutôt ses excès, aurait en effet été la cause de la corruption des “officiels”. Les Zhou ont donc mis en place ce genre de dispositifs d’interdiction. Les fouilles sont toujours en cours et les archéologues pensent en découvrir d’autres. Sources (en anglais) : là et aussi là.
Un (très) vieux vin
Cette année, je commence ma cave.
Acheter du vin à des prix intéressants, tout en étant bien conseillé ? C’est ce que propose le nouveau
site de la société Mercure-i (lancée en 2011 par Bertrand Clavières, ancien directeur général de Gault & Millau et “l‘entrepreneur web” Pascal Chevalier) et déjà éditrice du site de vente de vins rares à prix professionnel “theluxurywineclub.com”. L’idée est de permettre à l’amateur (francilien) de bénéficier des avantages de la grande distribution (bas prix, mais pas de conseil) en même temps que de ceux du caviste de quartier (des conseils, une sélection, mais des vins plus chers). C’est tout simple, il suffit d’aller à Rungis ! Le site propose un pass (à 70 euros) permettant d’accéder au MIN (marché d’intérêt national) pendant un an et de se fournir chez “1000 vins”, du lundi au vendredi, de 5h à 15h.
Do you Saint-Tropez ?
Nous, on n’y sera pas, mais peut-être que vous, vous y êtes déjà. La place des Lices de Saint-Tropez accueille depuis juin une nouvelle adresse (huit chambres et suites + un bar dessiné par l’architecte
Jean-Michel Wilmotte) en lieu et place de l’ancienne Maison Blanche. C’est d’ailleurs pour faire référence au nom et à la date de construction de cet hôtel particulier que l’endroit a été baptisé le White 1921 et propose à ses clients quelques flacons de champagne Moët & Chandon Grand Vintage 1921, un vin
ciselé et délicat dont le fruit reste présent et confit. Il y a là de quoi consoler le gros chagrin causé par
la disparition de la Voile Rouge.
Le chablis se met à table
Situé dans l’Yonne, au nord de la Bourgogne, le vignoble de Chablis déroule ses 5 000 hectares* au long d’une rivière appelée le Serein. Là, le climat frais et tempéré laisse le temps aux baies de raisin de mûrir doucement, sous une lumière très particulière. Si l’on y cultive un seul cépage, le chardonnay, nulle part ailleurs il ne s’exprime ainsi, puisant dans les sol et sous-sol de ce terroir unique pureté, élégance et fraîcheur. Le profil cristallin des vins de Chablis explique en partie leur succès : ces vins éveillent les sens, se marient avec des saveurs et des textures venues du monde entier et subliment les plats sans masquer leurs arômes. Poissons pochés ou crus, volailles rôties ou viandes blanches grillées, blanquette de veau, lapin, foie gras, asperges, crabe, homard, langouste et même fromages : non, le chablis ne va pas qu’avec les huîtres ! C’est le moment de s’en rendre compte dans les restaurants Châteaux & Hôtels Collection** où les vins de Chablis, servis au verre, sont à l’honneur ! On trouvera ici la liste de ceux qui invitent les chablis à leur table jusqu’au 15 juillet.
* Si le chablis (issu de la partie la plus vaste, plantée sur les coteaux exposés au nord et à l’est, et sur les plateaux) est le plus connu de ses vins, le vignoble compte en fait trois autres appellations. Cultivé sur les plateaux, sur un sol plus récent, le petit-chablis est un vin frais et digeste, apprécié pour sa vivacité et sa fringance. Supérieurs par leur complexité et leur capacité à vieillir, les premiers crus de Chablis sont récoltés sur les coteaux les mieux exposés, c’est-à-dire au sud et à l’ouest, constituant 79 lieux-dits,
eux-même classés en 40 climats donnant 17 dénominations (Montée de Tonnerre, Fourchaume, Vaillons, pour les plus connues). Enfin, les grands crus sont le fleuron de ces appellations, autant par leur qualité que par leur rareté, puisqu’ils sont cultivés sur seulement 104 hectares, regroupant sept climats.
** Créé en 1975, et présidé par Alain Ducasse depuis 1999, Châteaux & Hôtels Collection réunit aujourd’hui près de 700 hôtels et tables remarquables principalement implantés en France.
La vie en rosé
Si vous êtes déjà sous les cieux cléments (et bleus) des vacances, profitez-en pour découvrir le travail des jeunes viticulteurs du Var. Demain, dans douze communes du golfe de Saint-Tropez (Saint-Tropez, Sainte-Maxime, Ramatuelle, Cavalaire, Plan de la Tour, La Garde-Freinet, Grimaud, Cogolin, La Môle, Croix-Valmer, Rayol Canadel et Gassin), ils se feront les ambassadeurs du savoir-faire et des traditions viticoles spécifiques qui se cachent derrière le convivial et estival rosé qu’ils produisent. Consommation responsable, mais aussi confiance en l’avenir et enthousiasme, seront au rendez-vous de ces rencontres entre un métier et son public : 150 vignerons et 60 hôtesses seront présents dans différents restaurants (de ville comme de plage) pour faire déguster le fruit de leur travail. Aujourd’hui, le rosé* représente 27,3 % du total de la consommation de vins en France, soit plus d’une bouteille sur quatre de vins tranquilles. Pour autant, ce n’est pas un vin facile à élaborer ! Demain, vous saurez pourquoi.
* La France est le 1er pays producteur mondial de vin rosé (6,5 millions d’hectolitres produits en 2010,
soit plus du quart de la production mondiale), devant l’Italie et les Etats-Unis. C’est aussi le premier pays consommateur (11,8 litres par habitant en 2010). La Provence est la première région de France productrice de vin rosé AOC (153 millions de bouteilles, soit 40% de la production nationale). Source : Données de l’économie française et internationale du rosé, disponibles auprès du CIVP.
Un grand provence
Entre Sainte-Baume et Sainte-Victoire, le château d’Ollières couvre six-cents hectares, dont trente-cinq, situés à flanc de coteaux argilo-calcaires, sont dédiés à la vigne. Cette dernière s’épanouit ici depuis l’époque carolingienne, et la puissante famille d’Ollières a administré son vaste domaine, de génération en génération, jusqu’au XXe siècle ! En 2003, Hubert Rouy, propriétaire dans le Médoc du cru bourgeois Château d’Escot, a repris ce patrimoine dans l’intention de lui redonner tout son lustre. Avec son fils Charles, il a engagé un programme de rénovation du vignoble et du chai. Sur ce terroir situé à 350 mètres d’altitude où, entre soleil et mistral, l’amplitude thermique est forte, les raisins mûrissent harmonieusement et donnent des vins d’une grande finesse. On s’en rendra compte en découvrant la cuvée Prestige de la maison dans l’exceptionnel millésime 2009. Opulent et charnel, ce vin issu à part égale de vieilles vignes de grenache et de syrah a été élevé 18 mois en barriques. Sa robe d’un pourpre éclatant délivre des arômes explosifs : cerise bigarreau, mûre et cassis s’entourent de notes de cacao, de poivre et de garrigue. La bouche, dense et complexe, évolue avec souplesse et élégance sur une structure bien charpentée. Soutenue par des petits tanins serrés et fins et une belle acidité fondue, elle se déploie
avec ampleur jusqu’à une finale longue et épicée. Concentration, maturité, fraîcheur, harmonie, cela pourrait se résumer en un mot : plénitude.
Château d’Ollières Cuvée Prestige 2009, 13 euros, cavistes.
Hermitage, la suite
Le plus fou dans l’affaire, c’est que les autorités locales ont demandé depuis longtemps le classement du site au patrimoine national, décision qui doit être entérinée par le Ministère de l’environnement. Qui devrait avoir à cœur de justifier sa fonction. Normalement, et si l’on en croit les beaux discours des mois qui précèdent, ce que l’on a appelé un programme, l’opérateur ItasTim (filiale de l’Italien TIM ?) devrait rompre l’engagement, sentir que c’est peine perdue, remballer son pylône et voilà. Mais non, pas du tout. Il contre-attaque, il tient à son projet stupide. Il va encombrer les tribunaux et emmerder tout le monde avec sa logique à contre-sens commun. Ça me rappelle l’usine de traitement de déchets qui était prévue au milieu du vignoble de Givry ou le parking de Barsac. C’est qui déjà, le Ministre de l’environnement ? Cécile Duflot ? Descendez du vélo et au boulot, chère madame…lire la suite
La colline de l'Hermitage en danger (on n'est jamais tranquille)
C’est bizarre, il se trouve toujours un fou pour vouloir abîmer la colline de l’Hermitage, ce prodige géologique qui porte quelques-unes des plus belles vignes de France. Il y a quelques années, c’est l’autorité en charge du TGV qui voyait très bien un percement de la colline pour faire passer la ligne. Par chance le ministre communiste en charge des transports, grand amateur de beaux vins, informé de l’étendue des dégâts par son coach en dégustation, avait mis un terme à ce projet délirant. Aujourd’hui, c’est un opérateur en téléphonie qui n’hésite pas, avec la complicité de l’administration « responsable » (la Direction départementale du territoire, connue pour s’asseoir sur tout ce qui est un peu joli en France), à envisager la plantation d’un pylône de 18 mètres au sommet de la colline divine, juste derrière la petite chapelle célèbre dans le monde entier et propriété de la maison Paul Jaboulet Aîné. Pour mémoire, il y a déjà une antenne sur la colline…lire la suite
Vins + festivals
C’est l’heure d’Avignon, soixante-sixième édition. On ne vous fera pas l’article, toutes les infos sur
les spectacles sont là. En revanche, il nous faut signaler que le vacqueyras y poursuit ses fonctions de «vin officiel» pour la quinzième année. Trois cuvées ont été sélectionnées par un jury de professionnels pour représenter l’appellation. 70% grenache, 20% syrah et 10% mourvèdre, le rouge du domaine de la Ligière (millésime 2010 – 9,50 euros, prix de départ cave) présente un nez riche et complexe avec des notes de fruits rouges, de mûres, de cerises noires, de café et de réglisse, une bouche fraîche et équilibrée et une finale longue sur des notes de fraises. Le blanc vient du domaine Le Clos des Cazaux
et s’appelle Les Clefs d’Or (millésime 2011 – 8,90 euros, prix de départ cave). Senteurs de fenouil et de fleurs blanches dominent le nez et la bouche longue et ample laisse s’exprimer sans retenue l’arôme de la clairette qui compose 50 % de cette cuvée (20 % de grenache blanc et 30 % de roussane pour le reste). Même domaine et même millésime pour le rosé (grenache + syrah + cinsault, à 33 % chacun) qui possède un nez puissant et frais aux arômes de rose et de fruits à noyaux, une belle rondeur de bouche et une finale fraîche (8 euros, prix de départ cave).
La neuvième édition du festival Musique en vignes du Frontonnais propose jusqu’au 12 juillet des soirées estivales à la programmation variée (chant lyrique, musique classique, jazz). Belle manière de découvrir le vignoble que ces concerts donnés dans ses églises ou dans ses chais… Ce festival qui a pu voir le jour grâce à l’association Fortissimo Piano, la Mairie de Fronton et le syndicat de l’appellation Fronton est le fruit de la passion de deux musiciens, Céline et Eric Lesage, respectivement professeurs
de violon et de piano aux conservatoires de Toulouse, Montauban et Castres. A l’issue de chaque concert, les vignerons de Fronton font déguster leurs vins ou visiter leur domaine. Tarif public : 18 euros.
Tarif adhérent/habitant : 13 euros. Tarif réduit (étudiants, chômeurs…) : 6 euros. Toutes les infos là.
Ce soir et le 20 juillet, Les Nuits Musicales de la Tuilerie donneront deux concerts, accompagnés
comme le veut la tradition par des expositions d’artistes plasticiens. Lors du concert lyrique «Les Grandes amoureuses» que donnera tout à l’heure la soprano française Nathalie Manfrino (Révélation de l’année, catégorie «Artistes Lyriques» aux Victoires de la Musique Classique 2006), accompagnée par le pianiste Maciej Pikulski, on découvrira le travail du peintre José Pirès sur les Templiers (exposé récemment au musée des Invalides à Paris). Pour le concert de flamenco du quintet de Juan Carmona, Denis Schmitt dévoilera ses sculptures poétiques, un travail d’épure rythmé par les images du Festival de Flamenco de Nîmes de la photographe Karima M. Les oeuvres sont exposées à la Maison de l’Etang, située au même endroit que la Clairière du Château où se déroulent les représentations. On peut ainsi les apprécier avant le concert, à l’entracte, ou après, pendant le cocktail-buffet avec les artistes, au cours duquel sont servies les belles cuvées du Château de la Tuilerie et de domaines amis. Tarif adulte : 30 euros. Tarif senior :
25 euros. Tarif 12-18 ans : 15 euros. Gratuit pour les plus petits. Plus d’infos ici.
Casots de Collioure : le concours
Pour la troisième année consécutive, la Maison Cazes et l’association Notre Dame des Anges,
Terroir & Patrimoine, proposent à toute personne de plus de 18 ans de participer à son opération
«Tous à vos pinceaux…», le 8 septembre prochain. Le but de ce concours ? Restaurer les casots
du vignoble, ces maisonnettes dans lesquelles les vignerons rangent leurs outils ou s’abritent en cas de pluie. Sur les quatre communes de Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère, qui constituent la zone d’appellation, on en recense 1200 ! L’idée est de les repeindre aux couleurs du fauvisme, et de contribuer ainsi à la sauvegarde du patrimoine de ce beau vignoble aménagé en terrasses. Le jury, constitué
de journalistes, de responsables de la Maison Cazes et de vignerons de Collioure désignera l’équipe
gagnante sur la base des critères suivants : harmonie des couleurs, difficulté des mélanges, intégration
des couleurs dans le paysage, respect du temps imparti et motivation.
Dossier de candidature, règlement du concours et prix ici.