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Un pont universitaire entre Bordeaux et Tokaj

Trente plants de sauvignon, sémillon et muscadelle ont été plantés ce vendredi 29 avril dans la région de Tokaj, en Hongrie

« La coopération internationale permet de s’ouvrir et d’échanger entre cultures différentes, signe de tolérence et de progrès. » Ce sont les mots apaisants de Pierre Chéret, proviseur du lycée de la Tour Blanche, à Sauternes. Il parle depuis les vignes de Szarvas, sur les jupes du mont Tokaj, au nord-est de la Hongrie. En cette belle matinée de printemps, une quinzaine de personnes sont réunies pour planter trente pieds de sauvignon, sémillon et muscadelle dans la collection de cépages du Centre de recherche local. Il s’agit bien des cépages du Sauternais plantés dans le loess du fameux volcan endormi. Fin mai, ce seront des plants de furmint et de hárslevelű qui seront inaugurés à leur tour à Sauternes.

Les trente plants de sauvignon, de sémillon et de muscadelle qui proviennent de Sauternes et qui ont été plantés dans la région de Tokaj.

Avec ce geste symbolique, les acteurs présents marquent les échanges futurs entre les vignobles français et hongrois. Tibor Kovács, directeur du centre de recherche, est ravi de compléter la collection avec ces variétés françaises. István Stumpf, président du conseil d’administration de la fondation de la toute nouvelle université de Tokaj (THE), y voit un pas historique de coopération entre les universités, pour l’instant l’Institut scientifique de la vigne et du vin (ISVV) de Bordeaux.

L’ambassade de France en Hongrie prévoit notamment, dans le cadre des échanges scientifiques, des bourses pour les étudiants. István Stumpf, grand réformateur des universités hongroises, compte bien faire de la THE la première école viti-oeno de Hongrie.

A l’origine de ce pont franco-hongrois, le jumelage de Sauternes avec Tolcsva, l’une des 27 communes de la région de Tokaj, initié en 2021 et où s’est rendue Pascale Andréani, ambassadrice de France en Hongrie. Les liens se sont tissés avec cette diplomate hors pair pronant l’ouverture et les bienfaits du vin et de la viticulture : « C’est un magnifique point de départ entre nos deux pays », se réjouit-elle, un verre de furmint à la main.

Xavier Vignon, le pied dans la porte

C’est l’histoire d’un Picard d’origine, devenu œnologue. Issu d’une famille de tailleurs de pierre, tous compagnons du devoir, il a décidé de mettre son sens du collectif au service du vignoble rhodanien et de « L’Esprit Français »

La voie était pourtant tracée : « Même si je suis le premier à m’écarter de d’une lignée de sept générations dans la taille de pierre, les valeurs des Compagnons, qui sont celles de mon père et de mon grand-père avant lui, ne m’ont jamais quitté ». Attiré par les sciences à l’heure de se choisir un métier, l’homme découvre l’œnologie au détour d’un séjour en Champagne. Une révélation. Il fait ses classes à Montpellier, ses stages dans le Languedoc, bientôt à Bordeaux. « C’était difficile d’accéder à cette discipline, les places étaient limitées. Quand j’ai enfin réussi, je me suis souvenu de l’héritage du compagnonnage. »
Cet héritage, c’est le fameux tour de France des compagnons du devoir, celui que les jeunes ébénistes, charpentiers et autres artisans font à travers le pays pour se former. Lui ira plus loin, parcourant les vignobles de l’hémisphère sud pour suivre au moins deux vinifications dans l’année : « En France, en Australie, en Nouvelle-Zélande, j’ai fait des belles rencontres et je me suis formé auprès d’énormément de monde, j’ai découvert de nouveaux horizons, des visions complémentaires. J’avais la liberté de ne pas être coincé dans un seul endroit ».
Il en profite pour parfaire ses compétences. Vinifications des rouges, des blancs, mais aussi des rosés et des effervescents. Si ces voyages initiatiques sont aujourd’hui incontournables pour les œnologues en devenir, rares sont à l’époque les jeunes Français qui multiplient leurs expériences à l’étranger. Au point de se voir confier un poste à cheval entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande : « J’ai hésité. Je me suis rappelé mon envie de tour de France. Il me manquait une région où je n’avais jamais travaillé, c’était la vallée du Rhône ».
La suite de l’histoire est plus classique, au moins dans ses débuts. Dans les dentelles de Montmirail, Xavier Vignon découvre un terrain de jeu pour exprimer sa créativité et satisfaire sa curiosité. « Quand j’arrive dans la région en août 1996, tout est à faire, le côtes-du-rhône n’a pas bonne presse. Les gens étaient volontaires pour faire bouger les lignes. Je me retrouve dans un vignoble avec plus de vingt-cinq cépages et plein d’appellations pour m’éclater. C’était la première fois que j’avais envie de me poser quelque part. »

Le temps de l’engagement
Vingt-cinq ans plus tard, Xavier Vignon n’a rien perdu de son caractère entrepreneur. En 1998, après trois ans à la tête d’un laboratoire œnologique dans la vallée du Rhône, il lance sa société de consulting. Succès immédiat. Il ira jusqu’à conseiller plus de 150 propriétés tout en trouvant le temps de continuer ses activités à l’étranger. « Au bout d’un moment, j’ai commencé à faire des vins pour mes amis, pour leur montrer qu’on pouvait faire de belles choses. Je suis devenu négociant par défaut. »
À partir des années 2000, cette nouvelle corde à son arc ne faiblira plus, l’obligeant à mettre un peu de côté ses activités de consultant, en déléguant au sein de son laboratoire : « Tout a été très vite. J’ai créé cette petite société de négoce en dilettante, elle n’avait aucun but commercial ».
L’homme est de ceux qui croient dans l’art de l’assemblage. Formé à l’école champenoise, c’est un savoir-faire qu’il cherche à montrer dans ses vins. « Cet art m’a beaucoup marqué. Je revendique cette influence, c’est ce qui m’a permis de créer une différence dans les vins que je proposais. Je crois en l’assemblage des vins, des millésimes et des origines, quitte à inclure des vins de réserve pour retrouver le style de la marque Xavier Vins. » Pas question cependant de s’enfermer dans une seule vision.
Xavier Vignon met aussi un point d’honneur à s’affranchir des règles, proposant la gamme Arcane dont la démarche est sensiblement différente, l’idée étant ici « d’enfermer l’exception dans la bouteille en étant le moins interventionniste possible ».

Naissance de l’Esprit français
Avec des projets aboutis et une marque arrivée à maturité, Xavier Vignon aurait pu en rester là. Consolider son activité de consultant et continuer à dénicher des lots de vins pour développer sa marque. Pourtant, le Picard ne s’essouffle pas. Il vient d’acheter trente cinq hectares de vignes. Surtout, il a créé L’Esprit français, une nouvelle gamme de deux cuvées, une en vin de France et un châteauneuf-du-pape, adossée à une fondation du même nom : « Au cours de ma carrière, je me suis rendu compte qu’il y avait un esprit français, proche de mes convictions et de mes valeurs héritées du compagnonnage. J’aime la France et ce qu’elle a de profondément démocratique. Le vignoble et l’environnement ont besoin qu’on s’engage, besoin de meneurs qui s’entendent pour changer les choses. C’est pour ça que j’ai créé cette fondation. L’idée est de s’enrichir de l’expérience et du savoir-faire de chacun. La bouteille est un outil de communication qui doit inviter les gens à se mettre autour d’une table pour discuter et partager ».
Dans cet esprit de cohésion et de force collective, plus de cent vignerons de la vallée du Rhône sont les co-auteurs de la cuvée L’Esprit français, issues de vignes cultivées en agriculture biologique. Défense du savoir-faire, mise en avant du savoir-vivre et du savoir-être, l’heure est à l’engagement et au combat pour préserver l’art de vivre à la française.
Xavier Vignon précise que cette fondation doit être ouverte à tous, aux producteurs et aux productrices, bien sûr, mais aussi aux chefs, aux couturiers et à tous ceux qui font la grandeur des “Froggies” à l’étranger. « La référence à la culture française par cette grenouille sur l’étiquette était facile, mais c’est aussi un symbole de la biodiversité », précise Xavier Vignon. Un bon moyen de se souvenir de ce qu’il faut préserver et de ce qui compte pour lui.

Photo : Guenhael Kessler

Le saint-émilion le plus discret (ça change)

Clos Dubreuil 2016,
saint-émilion grand cru

Pourquoi lui
Benoît Trocard, issu d’une famille de propriétaires de vignobles bordelais depuis quatre siècles, a créé de toutes pièces ce pas-si-petit vignoble qui compte à ce jour 8,5…

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La Côte-Rôtie, terrasses d’enfer

Dans « côte-rôtie », on ne sait pas ce qui, de « côte » ou de « rôtie », compte le plus. Sur ces falaises de vignes, la vie de vigneron ne nous a pas semblé d’une grande simplicité. Est-ce le prix à payer pour produire de grands vins ? Nous avons rencontré une dizaine d’acrobates qui s’en sortent bien à l’ombre du grand Marcel Guigal

Que dix vignerons ?
Il y a soixante-dix exploitants dans l’appellation côte-rôtie. Nous en avons rencontré dix. Il manque des grands noms, des inconnus, des puissants, des artisans. C’est ainsi. Nous aurions préféré voir tout le monde, il y a tant à apprendre, à comprendre. Les avis de Guigal, Gangloff, Jamet, Rostaing, Cuilleron, Villard, d’autres encore, nous manquent. En Magnum est un magazine, nos choix éditoriaux nous ont porté vers cette nouvelle génération idéale.

AGNÈS LEVET
Chez les Levet, l’histoire a commencé en 1929 avec le grand-père d’Agnès qui, elle, a repris le domaine des mains de son père en 2004. Michel Bettane qualifie les Levet de “héros secrets de la côte rôtie”. Il fallait rencontrer Agnès, sa discrétion, son humilité, pour comprendre. Elle dit : « On prenait mon père pour un fou parce qu’il binait tout à la main. » C’est clair. Elle mentionne à peine le fait que ce sont « des vignes difficiles », qu’il y a « des murs à remonter » (ce travail de titan). Décidément, il faut croire que le grand vin justifie tout et les sacrifices. Oui, Agnès Levet produit de grands vins et moins chers que son entourage immédiat. En plus d’être des héros de la Côte, les Levet sont la chance de l’amateur.

STÉPHANE OGIER
Les Ogier étaient d’importants producteurs de fruits. Un peu de légumes aussi, et de la vigne. Stéphane représente la septième génération des Ogier d’Ampuis, la seconde qui fait son vin. « Je ne suis pas éloigné du style de mon père. » Il a bien fait si l’on considère l’immense succès qu’il connaît dans le monde entier, ami des stars, producteur de cuvées parcellaires aux tarifs stratosphériques, réclamé partout. Le succès le plus total et le chai ultra-moderne qui va avec. Treize hectares en côte-rôtie, c’est un très beau patrimoine et il reste lucide quand il se souvient que « c’est l’arrivée des désherbants chimiques qui a permis le développement du vignoble ». Lui, il a été l’un des tout premiers à travailler les sols. Avec un cheval, même.

CHRISTINE VERNAY
La fille de Georges Vernay, l’homme qui a sauvé l’appellation condrieu, a un avis tranché sur le travail du sol. « Je trouve que la pioche, c’est de l’esclavage, donc on utilise aussi le treuil, la motobineuse et le cheval à certains endroits. » Avec vingt-cinq hectares, dont 70 % en coteau raide à très raide, on voit bien la somme de travail pour les quarante salariés du domaine. Pour réduire la pénibilité, « pour que ces coteaux continuent à vivre », elle revoit l’idée de l’enherbement, du couvert végétal. « C’est aussi ça, la biodiversité. » Pourtant, elle regarde ces pentes hallucinantes sans jamais oublier que « dans les années 1960, personne n’imaginait qu’on reviendrait un jour sur les coteaux ». Vu d’en bas, déjà, on y croit à peine.

PIERRE-JEAN VILLA
Son père était un footballeur espagnol qui, le mercato aidant, est arrivé dans la région, où il a rencontré sa mère. « Je voulais faire pareil, je n’avais pas le même talent. Je me suis retrouvé dans une banque. Ce n’était pas pour moi. J’ai rejoint mon copain d’enfance Yves Cuilleron dans les vignes et ça m’a plu. » C’est facile, la vie. Il devient chef des ventes au Clos de Tart (Morey-Saint-Denis) et là, Sylvain Pitiot lui donne envie de faire son vin. Retour dans le Rhône. On est en 2002 quand la belle histoire commence. Aujourd’hui, il est un pilier de l’appellation et l’un de ses plus remarquables interprètes. Précis, sensible, curieux, ouvert à tout et à tous, il mène son vignoble « au feeling » et c’est très bien comme ça. Ses vins le prouvent.

CHRISTOPHE BLANC
Si l’on peut admettre que celui qui est né et a grandi ici, dans une famille de vignerons ancrée sur ses pentes depuis des générations, s’accommode de cette viticulture de folie, on s’interroge sur ce que vient y faire un étranger. Issu d’un autre monde, le BTP, Christophe Blanc est arrivé en 2009 après trois ans d’études et de stages. « La force dans la région, c’est qu’on échange beaucoup entre nous ». S’il n’a que dix vendanges derrière lui, il a déjà sept hectares dans quatre appellations. Il découvre tous les jours la vigne, le vin, les murets à redresser et l’administration avec laquelle il faut composer. « Nous faisons du vin dans quatre départements, c’est donc quatre réglementations différentes. » Quel courage.

AURÉLIEN CHATAGNIER
Nous voilà sur le plateau, tout en haut. On imagine le lieu les jours de grand mistral. Aurélien travaille dans une sorte de grand garage des cuvées de finesse qui font la joie des grands amateurs : « J’ai démarré avec un hectare d’une vigne louée ». Aujourd’hui, il a quarante ans et en exploite huit. Ne lui dites pas qu’il est connu, il se vit comme un agriculteur. « Il y a longtemps que je travaille en bio », explique ce curieux de tout ce qui peut améliorer son vin. S’il y a quelque chance que vous ne trouviez pas son côte-rôtie (mille bouteilles, c’est très peu), tentez le coup avec son son impeccable saint-joseph, ce n’est pas déchoir. Et il vient d’acquérir une parcelle de poiriers « pour essayer de faire une belle gnôle ». Prem’s !

GRAEME ET JULIE BOTT
Ils se sont rencontrés chez Stéphane Ogier où ils ont passé dix ans. En toute logique, après leur mariage, ils ont décidé de créer leur propre domaine et, contre toute attente, un tourbillon de bienveillance et quelques bonnes fées opportunes se sont penchés sur le projet qui est devenu réalité. Aujourd’hui, à force de travail et de savoir-faire, ils sont à la tête de 6,5 hectares dans trois appellations (côte-rôtie, condrieu, saint-joseph) et à Seyssuel, la bombe à retardement des grands vins à venir. De la tenue des vignes à l’ergonomie du site internet, tout est éblouissant d’intelligence et de talent. Vins compris, qui arrachent des “oh” et des “ah” aux dégustateurs du monde entier. Avec, pour couronner la perfection de l’histoire, un bébé à venir au moment, à peu près, où ses lignes paraîtront chez votre marchand de journaux.

PAUL AMSELLEM
Ce pianiste doué est aussi le mari de Christine Vernay. Il a la charge de la commercialisation des vins du domaine, une responsabilité majeure. C’est l’autre métier du vin, sans lequel ceux qui le font n’existent pas. D’une certaine manière et vu de l’extérieur, il est le parrain de l’appellation. Il parle avec tous, aide l’un, conseille l’autre, disponible, présent, drôle, sensible. Ils le disent tous et tous l’adorent. Comme un bonheur ne vient jamais seul, il a créé un groupe de rock, finement nommé Grapeful Dead, avec Yves Gangloff, Pierre-Jean Villa et d’autres, venus d’autres vignobles ou d’autres horizons. Et avec autant d’humour que de modestie distante. Autrefois, on aurait dit de lui qu’il est un type bien.

ROMAIN DECELLE
Ce garçon a une âme d’artiste et c’est une bonne nouvelle dans le vignoble. D’un père et d’une mère propriétaires à Bordeaux, dans le Roussillon, en Bourgogne et ici, au domaine de Boysset, il a appris le doute et le travail :« Je suis dans les vignes ». Il y ajoute l’enthousiasme. Pour les vignerons qui l’entourent, surtout la jeune garde évidemment. Pour la variété des terroirs et des opportunités de vinification. Pour le cépage : « Le plaisir de la syrah est dans l’aromatique et dans la simplicité. Je veux surtout éviter les dérives de surmaturité, de concentration et d’élevages poussifs ». Déjà trois millésimes dans ce domaine où tout est à construire : « Les anciens propriétaires vendaient tout aux particuliers ». À suivre de près.

MICHAËL GERIN
Son père est un célèbre vigneron de l’appellation côte-rôtie, dont Michaël est le président. Bien entouré par une fine équipe, Elsa Gangloff et Guillaume Clusel-Roch, le rôle lui permet d’avoir une vision intéressante. Il dit : « Avec 323 hectares revendiqués, l’appellation revient à son niveau d’avant le phylloxéra. Le vignoble est partagé entre 70 domaines. Celui qui ne trouve pas un côte-rôtie à son goût, c’est qu’il n’aime pas la syrah. Et il y en a à tous les prix ». Il est aussi aux premières loges du vignoble familial avec une approche modernisée de ce que l’époque impose, la conversion en bio notamment, entamée cette année. Et la nouveauté, c’est la cuvée Côte-Bodin, parcelle vinifiée seule pour la première fois.

Photo mathieu garçon

Le mondovino de la semaine #160 tourne à fond

Des vacances dans le vignoble • Dix ans de Paulée • NFT, on en parle ? • Un bon châteauneuf-du-pape • Nouveau vintage pour Noval • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Des vacances dans le vignoble

Le vin, c’est aussi des visites, des vignobles et des rencontres. Livia Gonzalves a compilé les siennes dans son Guide de l’hospitalité vigneronne. Cette globe-trotteuse explore le monde depuis une dizaine d’années. Elle a sélectionné 80 gîtes et chambres d’hôtes dans des domaines viticoles à travers toute la France. « Ce guide s’adresse à tous les épicuriens. Il leur permettra de se rendre au cœur des plus beaux terroirs français et d’aller au contact de vigneronnes et de vignerons passionnés, qui proposent un accueil de qualité porté par les valeurs de partage et d’authenticité ».
Guide de l’hospitalité vigneronne, bbd éditions, 242 pages, 24,90 euros

Dix ans de Paulée

Le 27 juin, la Paulée d’Anjou fête ses dix ans. Cette dixième édition célèbre les terroirs d’Anjou à travers son histoire et ses vins. L’occasion aussi de découvrir les paysages, les grands vins de monocépage, le patrimoine et l’esprit d’un collectif de vignerons artisans pratiquant une viticulture respectueuse de l’environnement.
Les inscriptions se font en ligne sur www.pauleedanjou.com

NFT, on en parle ?

« Il est nécessaire de redonner confiance aux amateurs de vin en remettant de l’intégrité dans la traçabilité et en luttant contre les contrefaçons. La vente de vins par le biais de NFT (Non-fungible token, jeton non fongible en français) est un moyen non seulement d’y parvenir, mais aussi de remettre le contrôle de l’authentification des vins entre les mains des vignerons », annonce le comte Louis-Michel Liger-Belair. C’est ainsi que le propriétaire du domaine éponyme annonce son intention de commercialiser l’ensemble de sa production du millésime 2020 par le biais de NFT via la plateforme Wokenwine. Cette plateforme, qui ne sera lancée qu’en juin 2022, aura pour but d’éradiquer la fraude et de permettre aux amateurs de vin d’échanger dans un écosystème équitable, transparent et éthique.
Plus d’information sur wokenwine.com

Dans le verre


Un bon châteauneuf-du-pape

Béatrice, Isabelle et Christophe Jeune exploitent les 74 hectares de vignes, certifiés HV3, du domaine du Grand Tinel. 56 hectares en appellation châteauneuf-du-pape plantés avec du grenache noir, de la syrah, du cinsault, du mourvèdre, de la counoise pour les rouges et du grenache blanc, de la clairette, du bourboulenc et de la rousanne pour les blancs. 18 hectares en côtes-du-rhône avec du grenache noir, de la syrah et du mourvèdre. Issus de vieilles vignes de plus de 38 ans, les raisins sont récoltés à la main, éraflés puis foulés. Le vin est élevé en barriques neuves et d’un vin, le reste en cuve inox. Résultat : un joli nez de fruits. La bouche est équilibrée, ample et crémeuse rythmée par de délicates notes pétrolées et une belle fraîcheur. La finale est longue et citronnée. Production limitée à 10 000 bouteilles.
Domaine du Grand Tinel, châteauneuf-du-pape blanc 2016, 31 euros sur boutique.grandtinel.fr

Nouveau vintage pour Noval

« Je suis heureux de pouvoir annoncer la déclaration du millésime 2020 de Quinta do Noval avec deux portos vintage exceptionnels : nacional-vintage et vintage-port», annonce Christian Seely, directeur Général de Quinta do Noval et d’Axa Millésimes. Les grandes années les producteurs de Portos peuvent décider à l’unanimité une déclaration générale en résulte. Ce millésime exceptionnel a permis la production simultanée de ces deux grands portos produits en petite quantité et d’un assemblage de touriga nacional, touriga francesa, tinto cão, sousão, tinta roriz.
Plus d’informations sur quintadonoval.com

Grosses notes et commentaires automatiques

96 sur 100, c’est plus que 92. Fort de l’imparable constat, un petit troupeau de dégustateurs a flairé la bonne affaire et s’est engouffré dans la porte laissée entrouverte par le retrait en pleine gloire de Robert Parker.

La chasse aux primeurs est ouverte.
Avril 2022. Bordeaux présente au monde ébahi son millésime 2021. Une étape indispensable dans le système particulier de la mise en marché des vins des appellations désirables. Très bien, chacun ses méthodes. Que le vin ne soit pas prêt à être jugé n’a que peu d’importance, c’est vrai pour tous les vins. Que certains échantillons soient préparés pour les dégustations, c’est le jeu. Que le marché des primeurs ne concerne qu’une petite partie des marques bordelaises, c’est la loi du commerce qui vend ce qui s’achète.

Venons-en aux notes de dégustation.
Longtemps, les experts notaient les vins sur 20. Maintenant, ils notent sur 100. À l’américaine. Longtemps, le bon sens a prévalu. Maintenant, c’est l’inflation qui prend le dessus, comme chez le pompiste. Tel château qui produisait des vins autour de 92 voit sa production gagner trois ou quatre points et ce n’est pas l’amélioration des vins qui lui vaut ça, puisque cette progression qualitative est à peu près partagée par ses voisins, sauf négligence. Il y a aussi ceux qui

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Jeanne-Aimée et Le Beaucé, deux nouvelles adresses à Paris

Ambiance apaisée, murs couleur terracotta, grande verrière
et spectaculaire cuisine ouverte pour l’un. Façade rouge qui ramène
sa fraise, intérieur plus modeste pour l’autre. À découvrir d’urgence

Du caractère et un talent indéniable

Ambiance apaisée, murs couleur terracotta, grande verrière et spectaculaire cuisine ouverte. Et, surtout, pour la cuisine du chef passé notamment par l’Astrance de Pascal Barbot. Dans les assiettes, du caractère et un talent indéniable dès le premier amuse-bouche (sorbet asperge et œufs de truite) et que confirme la suite de notre repas. Truite confite des Yvelines fondante et accompagnée d’une purée de betterave que relèvent beurre noisette et radis poêlés. Puis médaillons d’une volaille savamment rôtie avec sa peau croustillante et dynamisée par des lentilles liées au beurre d’anchois. En sachant que ces saveurs se révèlent exacerbées grâce à des cuissons parfaites et des assaisonnements millimétrés. Même précision et audace pour les desserts, certains intégrant olives ou céleri rave avec un doigté certain. De son côté, Dan Humphris partage en salle sa passion des beaux produits et de jolis vins de petits producteurs. Il est ainsi intarissable quand il s’agit de parler du pain que son père produit, toujours à la recherche de la perfection. On attend avec impatience la fin des travaux, l’ouverture d’un bar au sous-sol et les dernières finitions de la décoration mais on vous partage d’ores et déjà notre coup de cœur sans retenue.

Jeanne-Aimée
Ce qu’en dit le Lebey : 2 cocottes
Où : 3, rue Bourdaloue, 75009 Paris
Métro : Notre-Dame de Lorette – Saint-Georges
06 37 55 37 17
Fermé samedi, dimanche et lundi midi
https://www.lebey.com/les-adresses/bistrot/jeanne-aimee


Le Beaucé

Bon sang ne saurait mentir puisque Marius Bénard, fils de Gilles (Ramulaud, Quedubon) est descendu des Buttes Chaumont pour se poser en douceur non loin des Grands Boulevards et reprendre l’antienne du bistrot ménager où lui-même officia dans le XIXe. La façade, rouge, ramène sa fraise, tandis que l’intérieur se la joue plus modeste, zinc, pierres apparentes, petits carreaux blancs au sol, et gigantesques ardoises bachiques conformes à l’héritage paternel. S’y confirme ici la dilection claironnée pour les abats, foie, joues, langue, cervelle… débarquant au gré des jours et de l’inspiration du moment. La maison joue en deux temps, parfait formule-menu au déjeuner (avec quelques escapades en sus, entrecôte Simmental et pommes grenaille, côte de cochon de Meignan), alignant ses canailleries, salade de lentilles, parmentier de boudin noir, crème caramel par exemple. Au dîner, on passe la démultipliée (choix, prix) permettant de voguer d’une terrine de campagne maison à un turbot beurre citronné ou à une pomme de ris de veau. L’ensemble est simple, fiable, de bon ton, renforcé par de petits détails qui comptent, y compris au déjeuner : changement de couverts entre entrée et plat, présentation de la bouteille lors du service au verre et serviette en tissu façon torchon de ménage. Soit du bistrot respectueux et respectable.

Le Beaucé
Ce qu’en dit le Lebey : 2 cocottes
Où : 43, rue Richer, 75009 Paris
Métro : Grands Boulevards
01 72 60 97 72
Fermé le samedi midi, le dimanche et le lundi midi
https://www.lebey.com/les-adresses/bistrot/jeanne-aimee

[Vite vu, vite bu] Château de Villeneuve, saumur-champigny, rouge 2020 (épisode 5)

Sur le plan aromatique, le vin est une merveille : une corbeille de petits fruits rouges et noirs nappés d’un coulis de fruits rouges. En bouche le plaisir continue et se développe, avec un velouté très gourmand, des tanins murs et au final, des notes poivrées et réglissées très savoureuses. Grande réussite.

Note Bettane+Desseauve : 93/100

Pour vous faire profiter de nos sélections et de nos coups de cœur, Bettane+Desseauve et son partenaire WineSitting proposent aux lecteurs d’En Magnum
un tarif direct producteur : 14,50 euros (prix dégressif à partir de 3 bouteilles commandées)

Le mondovino de la semaine #159 tourne à fond

Toujours plus haut • 4 500 flacons d’exception • Le BBQ de Bott • Savour, le retour • New generation • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Toujours plus haut

Sous l’impulsion de son fondateur Jean-Sébastien Robicquet, la maison Villevert invente et commercialise des spiritueux français depuis 20 ans. Installée dans les environs de Cognac, la marque n’a cessé de se développer et de porter haut le savoir-faire français en matière de spiritueux. Tout en se souciant de mesurer l’impact environnemental de ses activités et de s’efforcer de les réduire. Elle se mobilise pour diminuer sa consommation d’eau, d’électricité, de papier, recycler et trier les déchets.

Après le succès de Ciroc, la première vodka française à base de raisin, créé en 2001 et acquise depuis par le groupe Diageo, la maison Villvert comptabilise une vingtaine de créations de produits, plus de 300 récompenses internationales obtenues dont 100 médailles d’or, et produit chaque année l’équivalent de 25 millions de flacons. 2021 vient couronner cette croissance avec une progression de 130 % de son chiffre d’affaires qui atteint désormais 93 millions d’euros. Cette bonne santé reflète également celle du secteur des spiritueux. L’entreprise affiche désormais ses ambitions à l’international, notamment aux États-Unis.
Découvrez les spiritueux sur maisonvillevert.com

4 500 flacons d’exception

Bernard Magrez, l’homme aux 40 propriétés et plus de 1 000 hectares de vignobles dans le monde, a choisi Idealwine pour revendre les vins de la cave de son restaurant étoilé bordelais La Grande Maison. Le restaurant avait fermé ses portes en 2020 après avoir obtenu deux étoiles au guide Michelin. La très belle cave de cet établissement étoilé, composée de 4 500 bouteilles est actuellement mise en vente sur le site Idealwine. Les enchères s’achèveront les 26, 27 et 28 avril, selon les lots. Des grands vins de Bordeaux constituent un quart du catalogue de cette « collection privée ». Ceux de Bourgogne représentent 28 %, soit 1 400 flacons. Le reste des bouteilles provient d’autres régions françaises et à l’image des vignobles du groupe Bernard Magrez, de grands pays viticoles à travers le monde.
Enchères en ligne sur idealwine.com jusqu’au 26-27-28 avril 2022

Le BBQ de Bott

Julie et Graeme Bott se sont lancées en 2015 dans l’aventure vigneronne en achetant cinq hectares de parcelles en friche, au nord de la vallée du Rhône. Premier millésime en 2016, vignes plantés en échalas, lauréat du concours « Vignerons et Terroirs d’Avenir » organisé par Advini en 2019. Les succès sont au rendez-vous. Le 1er mai, le domaine Julie et Graeme Bott ouvre ses portes du 29 avril au 2 mai pour découvrir les coulisses de cette belle aventure autour d’un BBQ (le 1er mai) et des vins du domaine.
Réservations obligatoires pour le BBQ sur domaine-gjbott.fr

Savour, le retour

Version 3.0 du Savour Club, son ainé icônique, Le Savour est la nouvelle boutique en ligne est une nouvelle plateforme de vente en ligne qui propose aux amateurs néophytes de combler leurs goûts du moment en l’accompagnant avec le bon vin. Pour répondre aux questions : « On boit quoi ? On fait quoi ? On mange quoi ? On met combien ? Le Savour propose 3 00 références minutieusement choisies pour satisfaire les envies en toute simplicité grâce à une livraison soignée et rapide.
Plus d’informations sur lesavour.fr

Dans le verre


New generation

1033 est le numéro porte bonheur de la nouvelle génération aux commandes de Mentone. Marie-Pierre Caille, propriétaire du château depuis plus de 20 ans, vient de céder le domaine à ses deux fils Nicolas Bretton et Martin Serre. Le premier s’occupe de la partie viticole alors que Martin a la charge de l’activité œnotouristique du domaine. Une transition réfléchie et une étape marquée par une nouvelle gamme. Marie-Pierre Caille a consacré une partie de sa vie à redonner ses lettres de noblesse à ce beau terroir de Mentone, célèbre pour ses blancs et pour ses rouges. Produite en petites quantités (2 500 bouteilles) et dans les trois couleurs, cette cuvée est la quintessence du domaine.
Château Mentone, cuvée 1033, rouge : 40 euros, blanc : 40 euros, rosé :30 euros, en vente au domaine

Un saint-émilion sous le radar, erreur ou omission ?

Château Bellefont-Belcier 2019,
saint-émilion grand cru classé

Pourquoi lui
Nous cultivons une réelle considération pour Jean-Christophe Meyrou, le patron des domaines rassemblés par un investisseur chinois, Peter Kwok, sous l’enseigne « Vignobles K ». Ce garçon fait bien sur l’ensemble des vins qu’il produit et Bellefont-Belcier, sorte de navire-amiral des vignobles K, est une pépite rare…

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