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Mes magnums (81) : un beau corbières en conversion bio

Château de Lastours, Grande réserve, corbières 2013

Pourquoi lui
Ce Grande réserve est la cuvée phare d’une maison des Corbières. Carignan, syrah, grenache, de l’épice, du nerf, de la conversation. On ne voit pas si souvent passer ce genre d’article dans mon sac à bouteilles. Et il est très convaincant.

On l’aime parce que
Lastours déroule ses cent hectares de vignes dans un paysage sec, austère et beau, le pays des Cathares, l’Histoire a un grand souffle par ici. La tramontane, aussi. Ce qui permet d’envisager sereinement la conversion bio entreprise.

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L’école buissonnière

Ce jeudi, cinquante élèves de l’école primaire de Castillon, accompagnés par leurs enseignants et des paysagistes, vont planter des arbustes le long des vignes du château Rocher Bellevue (photo) à Saint-Magne-de-Castillon dans le cadre d’un projet pédagogique emmené par Bordeaux Vineam, propriétaire de six châteaux dans différentes appellations et “leader” du bio à Bordeaux (270 hectares certifiés et en conversion). Cette mission de biodiversité qui fait suite à l’accueil et à la formation de collégiens lors des vendanges au château Moulin-à-Vent (Moulis-en-Médoc) sera consacrée à la sensibilisation des plus petits aux pratiques de la viticulture bio. Ces écoliers âgées de six à huit ans vont ainsi participer à la création d’une haie de cent mètres de long, ce qui correspond à la plantation d’une dizaine d’arbustes.

Une action concrète qui permettra de démontrer que le bio n’est pas remplacer un produit par un autre, mais faire revenir dans la vigne ses alliés naturels, comme l’explique Jean-Baptiste Soula, directeur général de Bordeaux Vineam : « Les arbustes plantés par les élèves protègeront naturellement les sols de nos vignes et multiplieront la biodiversité, oiseaux, chauves-souris, sur nos terres. En sensibilisant la nouvelle génération à l’agriculture bio, nous voulons transmettre aux enfants ce respect de la terre et de la nature dont ils sont les gardiens de demain. » Ces petits gardiens laisseront une trace de leur passage en écrivant leurs prénoms sur les nichoirs destinés à accueillir les futurs habitants de la haie.

Hospices de Beaune, 158e édition

L’édition 2018 de la célèbre vente de vins du domaine des Hospices de Beaune se déroulera ce dimanche et la traditionnelle ”pièce du président” sera proposée aux enchères cette année en vue de soutenir l’Institut Pasteur, représenté par Nathalie Baye et Erik Orsenna, ainsi que l’association Asmae, représentée par Alice Taglioni. Le vin choisi pour cette mission de charité initiée en 1978 est issu de de « l’un des plus majestueux climats des grands crus de la magnifique colline de Corton », le Clos du Roi, ex-propriété royale enlacée par les Renardes, Bressandes et Perrières dont l’hôpital-vigneron de Beaune de Beaune possède environ 0,85 hectare donnant naissance à la cuvée Baronne Du Baÿ. Ces parcelles âgées de 20 à 45 ans ont été récoltées début septembre « par un temps superbe et lumineux. »

Les fruits ont été mis en cuve le jour même (« Les grappes ont une charpente plutôt moyenne à petite et les baies sont aérées. Elles sont gorgées de sucre, sans être sur-mûries et leur peau renferme des tanins prometteurs à la dégustation ») et une macération d’une durée de presque trois semaines a permis d’en extraire « des arômes fruités et épicés ainsi que des tannins déjà ronds (car très mûrs) et puissants à la fois. » Rappelons que comme chaque année, l’amateur pourra acquérir certaines des cuvées issues de cette récolte 2018 avec la maison Albert Bichot, premier acheteur de la vente des Hospices depuis vingt ans (la sélection 2018 est à découvrir ). En attendant, nous reproduisons ci-dessous le commentaire de Ludivine Griveaux, en charge du domaine et des vins des Hospices, à propos de la climatologie qui a marqué ce millésime.

Hospices de Beaune 2018, la météo

« Après l’arrière-saison très agréable de fin septembre et octobre, le début de l’automne sera marqué par une pluviométrie record. Les températures sont rapidement moins douces et l’hiver vient s’installer en novembre et décembre. A contrario, janvier est très doux avec presque 4°C de plus que les normales de saison (6.9°C de température moyenne). Il faut attendre février pour connaitre enfin quelques jours consécutifs de températures négatives et un peu de neige qui hydrate lentement nos terres. La pluviométrie, entre octobre et mars, atteint le deuxième plus gros cumul des 25 dernières années avec presque 500 millimètres sur la côte de Beaune. La luminosité est faible avec un ensoleillement déficitaire tout au long de l’hiver. Au final, il n’y a pas vraiment eu d’hiver puisqu’on relève seulement huit jours à température négative. En mars, la végétation reste dans son état de repos, on s’attend à un démarrage tardif de la vigne. »

« Autour de mi-avril, et durant une bonne partie du mois, de belles journées printanières réchauffent l’atmosphère. La végétation n’attendait que ça pour pousser car, au 10 avril, les réserves d’eau sont là : il est déjà tombé plus de 40 % du cumul annuel sur Beaune par exemple. La semaine du 17 avril dépasse même de 10°C les normales saisonnières. Cette année encore, la fin du mois est plus chaotique, tout le monde scrute les prévisions météorologiques qui annoncent des risques modérés de gelées d’autant plus que la pousse des rameaux ayant été très active et au vue des conditions d’humidité annoncées, ils ne résistent qu’à -0.5/-1°. Au final, les dégâts sont très faibles et le soleil revient : 12 % d’ensoleillement en plus sur avril. Dès le mois de mai, plus question de parler de millésime tardif. Au 7 mai, les températures affichent entre 26 et 28°C. Grâce à la disponibilité en eau des sols, tous les paramètres sont donc réunis pour placer 2018 dans le peloton des années les plus précoces telles que 2015 ou encore 2011. »

« L’été s’installe parfois avant l’heure engendrant de fortes températures qui ont mené au premier épisode de grêle (léger) sur Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet, Saint-Aubin. Les pluies de mai sont parfois faibles, et surtout très irrégulières d’un secteur à l’autre : 1 mm à Beaune quand Meursault affiche 24 mm dans le pluviomètre. La végétation galope, les fleurs embaument déjà l’air de leur délicat parfum au 29 mai. En juin, revirement total de situation tel que le décrit la chambre d’agriculture au 5 juin : “le pluvio déborde !” Les pluies sont incessantes, et leur caractère orageux rend les situations très hétérogènes : les épisodes des 3 et 4 juin ont marqué tous les vignerons, avec ces orages où la pluie du mois est tombée en deux jours. La nouaison s’enclenchait à peine que, déjà, quelques impacts de grêle sur Pommard sont visibles. Comme sous les tropiques, les températures restent clémentes et la vigne n’en finit plus de pousser. Elle parfois pris presque un mètre de rameau en une semaine. Il faut attendre le 12 juin pour que le front d’orage quitte enfin le vignoble. On respire, enfin un jour sans pluie depuis les 18-21 derniers jours écoulés. Au 26 juin, on note même quinze jours sans pluie, avec des températures estivales sur la dernière quinzaine. L’ensoleillement finit même par être excédentaire (+43h). A en perdre son latin ! »

« Début juillet génère des cumuls variables, la côte de Nuits n’est pas épargnée : 85 mm en deux jours alors que le sud de la côte de Beaune est très peu arrosé. La grêle frappe Premeaux-Prissey, Corgoloin et Nuits-Saint-Georges, parfois durement (50%). La précocité du millésime est proche de 2015. Les premières grumes se colorent autour du 17 juillet, ce qui est vraiment précoce. Le 23 juillet, un troisième épisode de grêle en trois semaines frappe de nouveau la côte de Nuits mais aussi Pommard et Beaune, parfois significativement. Entre chaque pluie, les températures restent au dessus des normales de saison : juillet compte vingt-deux jours sur où les températures ont dépassé les 28°. C’est deux degrés de plus que la normale. Un temps caniculaire s’installe sur la Bourgogne lors de la première décade d’août où la maturité avance à grand pas. Les cumuls d’eau étant très hétérogènes, certaines vignes ont déjà atteint plus de 50 % de véraison alors que d’autres aimeraient bien avoir un peu d’eau. L’ensoleillement bat des records au 2 août avec un excédent de 86 h par rapport à la normale. »

Il faut se débarrasser des préjugés sur les vins blancs

A l’occasion de la sortie en librairie de l’ouvrage « La Route des blancs : à la découverte des terroirs et appellations de France », nous avons souhaité en savoir plus en rencontrant son auteur, Emmanuel Abadie, par ailleurs co-fondateur de La Route des blancs (https://www.laroutedesblancs.com/), premier site de ventes privées exclusivement consacré aux grands vins blancs et champagnes. Une aventure singulière démarrée voici déjà plus de trois ans.

Après le site, le livre ? Comment vous est venue l’idée d’écrire ce guide, sorte de voyage initiatique au pays des vins blancs ?
En fait, lorsque nous avons commencé à travailler en 2014, avec mon ami Frédéric Lorange, sur le projet de site de ventes privées laroutedesblancs.com, nous sommes très vite tombés d’accord sur le fait que la diversité de la production de blancs en France souffrait clairement d’un déficit de notoriété, hormis quelques exceptions du côté de la Côte d’Or ou de l’Alsace, et encore. Et surtout, qu’il était essentiel d’aider les amateurs potentiels et les néophytes curieux à se débarrasser de bien des préjugés qui entourent les blancs.

De quels préjugés parlez-vous exactement ?
Et bien de toutes sortes de choses que nous avons tous entendues ou constatées, entre amis comme au restaurant. Par exemple, les blancs sont bien souvent servis beaucoup trop frais pour en apprécier toute les nuances et la richesse de saveurs. Alors qu’ils peuvent extraordinairement bien vieillir, on les boit presque systématiquement trop jeunes, à commencer par les grands chardonnays bourguignons, les rieslings alsaciens ou les chenins ligériens, même secs. Dans un autre registre, les blancs n’ont rien de particulièrement “féminin”, il y en a en réalité pour absolument tous les goûts et les profils, du plus dense, charnu et puissant (un hermitage ou un bâtard-montrachet) au plus raffiné et poétique (un meursault-genevrières ou un grand montlouis sec). J’arrêterai là, mais la liste est longue. Du coup, nous avons eu l’idée d’écrire et de publier sur notre site un guide des terroirs et des principales appellations visant à donner quelques clés objectives pour mieux appréhender l’extraordinaire diversité de la production de vins blancs français. C’était pour nous un élément essentiel pour permettre aux membres de notre petite “communauté” numérique d’y voir plus clair et les guider dans leurs choix. C’est en découvrant cette première mouture de guide que les éditions Eyrolles, séduites par l’originalité de notre approche, m’ont contacté pour écrire ce livre.

Si je comprends bien, vous êtes un peu le “pédagogue” des vins blancs ?
Je ne prétends pas, bien sûr, être exhaustif sur le sujet, il aurait certainement fallu plusieurs épais volumes, mais j’ai essayé effectivement d’emmener le lecteur, amateur éclairé ou néophyte curieux, dans une sorte de voyage initiatique, région par région, appellation par appellation, pour mieux connaître l’identité de chaque vin. Le livre apporte un éclairage historique sur la production des blancs, les principales caractéristiques des terroirs et des cépages utilisés, qui contribuent à donner au vin sa typicité, des éléments sur les techniques de vinification et surtout, bien sûr, quelques clés et conseils de dégustation : profil aromatique du vin, capacité de garde, idées d’accords gastronomiques, etc.

Vous recommandez certains producteurs de blancs ?
Non, pas dans le livre, qui s’adresse au plus grand nombre et reste centré sur sa vocation pédagogique. A ceux qui souhaitent aller plus loin et connaître nos préférences, nous donnons rendez-vous sur notre site www.laroutedesblancs.com, où nous proposons chaque semaine une sélection de domaines et de vins qui nous semblent refléter au mieux l’identité de chaque appellation et de chaque grand terroir à blancs. En France, mais aussi ailleurs en Europe, en Allemagne, en Suisse, en Italie et bientôt plus loin.

Après plus de trois ans d’existence de ce site unique en son genre et de ventes privées 100 % vins blancs, vous êtes satisfait ?
Très satisfait ! Environ 10 000 personnes nous suivent aujourd’hui avec assiduité sur cette “Route des blancs”, des amateurs très avertis à la recherche des plus belles pépites de nos vignobles, mais aussi des néophytes curieux qui ont envie d’élargir leur horizon de dégustateur et de faire, grâce à notre exigeant travail de sélection, de belles découvertes. Sans compter les vignerons eux-mêmes et les sommeliers, qui sont aussi de plus en plus nombreux à nous suivre et à nous lire.

Vous privilégiez certaines régions ? Certains types de vins ? Certaines gammes de prix ?
Tout au long de l’année, nous travaillons avec une grosse centaine de domaines, dans toutes les régions de France, qui pratiquent une viticulture de terroir, saine et durable. Ce qui nous guide, c’est avant tout la sincérité de la démarche des vignerons et la pureté d’expression de leurs vins. Nous privilégions clairement des artisans-vignerons qui impriment un vrai style à leurs cuvées tout en cherchant à révéler ce que l’osmose entre une vigne en pleine santé et un terroir peut donner de meilleur. Plus de 90 % des vignerons présentés travaillent en bio et, très souvent, en biodynamie. Se côtoient sur notre site des grands noms qui ont fait la gloire de certaines appellations, Bize-Leroy, Selosse, Dauvissat, Carillon, Sauzet, Zind-Humbrecht, Chidaine, Dagueneau, Vernay, Sorrel, Dürrbach, Hauvette, Arretxea, mais aussi de brillants représentants de la jeune génération qui prennent la relève avec maestria et nous enchantent déjà, millésime après millésime, comme les frères Benoît et Jean-Baptiste Bachelet sur la côte de Beaune, Frantz Chagnoleau dans le Mâconnais, Marjorie et Stéphane Gallet dans le Roussillon, Stéphane Riffault dans le Sancerrois ou encore Emmanuel Ogereau dans la Loire. Quant aux tarifs pratiqués, il n’y a pas vraiment de règle, si ce n’est celle d’appliquer un prix juste, jamais spéculatif, même quand la cuvée est rarissime ou la demande manifestement disproportionnée par rapport à l’offre. Bref, un prix qui respecte le travail de chacun… et le porte-monnaie de nos clients ! Bien sûr, selon le prestige de l’appellation ou de certaines cuvées et les conditions de production, parfois très difficiles, les prix peuvent grimper. Mais ils ne sont que le reflet du prix pratiqué par le vigneron. Au final, il y en a pour toutes les bourses, à partir de douze euros la bouteille et jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les plus prestigieux grands crus.

Et vos projets pour l’avenir ?
Comme la plupart des domaines avec lesquels nous travaillons, nous souhaitons rester dans une approche artisanale, pointue et sélective. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas tant la quantité que la qualité et la singularité des blancs que nous dénichons pour nos membres. Bien sûr, parfois, nous aimerions pouvoir proposer plus de vins à nos clients, mais nous sommes tributaires des aléas de production des vignerons, gel, grêle et autres avanies climatologiques, et du succès grandissant des grands blancs français, bien au-delà de nos frontières. Le plus souvent, les vins que nous proposons sont soumis à allocation de la part du vigneron, donc contingentés. Ce que je souhaite avant tout, c’est de continuer à sillonner les vignobles, car c’est bien au cœur des vignes et dans les chais que se nourrit ma passion. Goûter, échanger, comprendre, pour essayer ensuite de transmettre à nos clients et lecteurs les messages du vin et de celles et ceux qui le font. Pour nous, les blancs, c’est à la fois de la culture, du voyage et beaucoup de plaisir. Un plaisir que nous espérons de rendre communicatif. Et puis, qui sait, dans quelques temps, peut-être y aura-t-il un autre livre ou une route des blancs qui croiserait le chemin des rouges. Les projets ne manquent pas en tout cas.

Emmanuel Abadie, La Route des blancs. A la découverte des terroirs et appellations de France (https://www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212567250/la-route-des-blancs). Editions Eyrolles, 24, 90 euros

 

Pour s’inscrire aux ventes privées 100% grands blancs et champagnes : https://www.laroutedesblancs.com/pageconnexion?V7

La caisse de six blancs

Dans un contexte de retour à une expression plus juste du terroir, les blancs prennent une place grandissante. Voici une sélection de très beaux vins blancs, avec des styles différents, de l’Alsace au Jura, en passant par la Champagne et la Bourgogne et la Loire.

1 Andre_et_Mireille_Tissot_Chateau_Chalon_Vin_Jaune_2011

Domaine André et Mireille Tissot, château-chalon 2011

Quo non ascendet ? Jusqu’où ira Stéphane Tissot, propulsé parmi les étoiles filantes de la constellation des grands vins ? Mis en orbite depuis 1993 avec son épouse Bénédicte, il a repris les commandes du domaine familial avec une énergie peu commune et l’ambition de produire de grands vins de terroir, issus de sélections parcellaires.

Stéphane Tissot poursuit sa recherche de pureté par des vinifications en amphore, du chardonnay rose (un cépage rare), de nouvelles plantations à haute densité ou encore la conquête de nouveaux terroirs, comme à Château-Chalon où il exploite une petite parcelle d’à peine plus d’un hectare ! Le domaine compte 50 hectares en biodynamie et signe plus d’une quarantaine de cuvées à la régularité insolente. Des blancs sur lies et sur la réduction, impeccablement ciselés, des vins jaunes d’une pureté gracile : tout est réussi. Et la vie est belle.

La note de B+D : 18/20

En vente depuis le 08/11/2018

2 Marc-Kreydenweiss-Riesling-Grand-Cru-Kastelberg-2016

Marc Kreydenweiss, riesling grand cru Kastelberg 2016

Antoine Kreydenweiss a rejoint le domaine en 2004. Profitant de la diversité des terroirs d’Andlau, il est aux commandes (depuis 2007) de ce beau domaine et gère seul les vignes et les vinifications. Ses vins secs sont élevés sur lies afin de gagner en harmonie. Les vignes sont travaillées en biodynamie depuis assez longtemps pour avoir acquis une certaine stabilité.

La note de B+D : 17.5/20

En vente à partir du 13/11/2018

3 Clos-Naudin-Moelleux-Reserve-2016

Domaine du Clos Naudin, Réserve, vouvray moelleux 2016

À la tête d’un vignoble de 12 hectares, Philippe Foreau est l’une des figures mythiques de Vouvray. Une grande dégustation verticale, depuis le mythique 1921 jusqu’au 2010, donne un aperçu des vins grandioses produits sur la propriété. Les vins, souvent d’une pureté extraordinaire, offrent des finales vibrantes sur le zeste d’agrumes. Attention, bus jeunes, ils peuvent paraître hermétiques mais avec le temps, ils gagnent toujours en raffinement. La dégustation des millésimes produits dans les années 20 confirme les capacités de ces vouvrays à traverser les âges ! Ce sont des vins qu’il faut mettre dans leur perspective naturelle : la table.

La note de B+D : 17/20

En vente à partir du 18/11/2018

4 Heritiers-Du-Comte-Lafon-Vire-Clesse-2017

Domaine Héritiers du Comte Lafon, viré-clessé 2017 2014

Dominique Lafon est célèbre dans le mondovino pour son domaine à Meursault, mais celui créé à Milly-Lamartine en 1999 n’en a pas moins fait ses preuves. Ce sont aujourd’hui 21 hectares qui sont conduits en agriculture biologique certifiée, sous la direction de Caroline Gon. Les vins sont vinifiés en foudres et en demi-muids, travaillés sur la réduction jusqu’à la mise en bouteille. L’exploitation cultive des terroirs très intéressants et variés sur différents secteurs du Mâconnais. Il faut si possible aérer les vins pour qu’ils s’expriment au mieux, leur style étant caractérisé par leur verticalité.

La note de B+D : 17/20

En vente à partir du 18/11/2018

5 Pierre-Gimonnet-et-Fils-Cuvee-Oenophile-non-dosé-2012

Pierre Gimonnet et Fils, cuvée Œnophile (non dosé), champagne brut nature 2012

La collection des cuvées mono grand cru repousse les limites de l’art de l’assemblage, poussant à l’excellence domaine phare de la Côte des Blancs dont la philosophie originelle se résume par ces mots : « Nous préférons additionner les qualités des différents grands terroirs que de nous cantonner à l’unicité d’un seul, pour nous trop réducteur, nous sommes à contre-courant de la mode ambiante », expliquent en souriant Olivier et Didier Gimonnet.

La note de B+D : 16.5/20

En vente à partir du 20/11/2018

6 Jean-Claude-Bachelet-Chassagne-Montrachet-Les-Encegnieres-2014

Domaine Jean-Claude Bachelet, Les Encégnières, chassagne-montrachet 2014

Jean-Baptiste et Benoît dirigent ce domaine familial historique du XVIIe siècle avec la plus grande précision. Les dix hectares, soit 80 parcelles de vignes plantées entre Saint-Aubin et Chassagne-Montrachet, sont cultivés depuis 2016 selon les pratiques biodynamiques. Le chai inauguré en 2010 est une cathédrale érigée au nom d’une œnologie intuitive et de grande précision. Depuis l’an dernier, sa progression dans notre hiérarchie des domaines est largement justifiée. Tous les blancs sont d’une précision rare.

Quelques mots sur ce chassagne-montrachet : situation privilégiée sous le climat du bâtard-montrachet, on passe ici du statut de « grand cru » à celui de « village » en quelques mètres. Le demi-hectare de cette parcelle partage sans aucun doute le même sol d’argile dense avec son voisin prestigieux, en lui conférant toutefois un supplément de tension qui le gratifie d’un raffinement rarissime.

La note de B+D : 17/20

En vente à partir du 22/11/2018

Sous le soleil du Douro

L’exposition Porto : Douro, l’air de la terre au bord des eaux, dont nous vous avions annoncé l’ouverture et le propos ici, est assortie jusqu’au 6 janvier de nombreux rendez-vous, c’est le principe de l’événement annuel “vignoble invité” organisé par La Cité du vin en partenariat avec les instances de la région concernée. Ainsi l’amateur est-il invité chaque jour à 16 heures à bénéficier de la visite-dégustation Au cœur du Douro et chaque samedi à 18 heures à participer à l’atelier Porto et les trésors du Douro.

Ce samedi 10 novembre à 16 heures, l’auditorium Thomas Jefferson accueillera une projection-rencontre intitulée Qu’est ce que le vin de Porto ? que l’on pourra éventuellement prolonger avec la dégustation commentée À chacun son porto !, qui débutera à 18 heures. Une conférence-dégustation consacrée au Paysage culturel du Haut-Douro, patrimoine mondial est programmée le mardi 20 novembre et une dégustation de mets et de vins O sol do Porto se déroulera le vendredi 30 novembre.

Pour plus de détails sur chacune de ces propositions et un accès direct à la billetterie, cliquez sur leur nom. Il y en aura d’autres en décembre, nous ne manquerons pas de nous en faire le relais.

 

Non, Lalou Bize-Leroy ne vend pas

Ni les domaines Leroy et d’Auvenay, ni la maison de négoce Leroy ne sont en vente, nous confirme leur propriétaire après l’annonce d’un éventuel rachat par un grand groupe. L’info (ou l’intox ?) a vite fait le tour des réseaux sociaux, provoquant l’irritation de madame Bize-Leroy. Finalement, il n’en est rien et le document ci-dessus en atteste.
Nicolas de Rouyn

L’Angleterre, future rivale de la Champagne ?

Conséquence du changement climatique, des experts de l’université d’East Anglia (UEA), une université publique de recherche située à Norwich, en Angleterre, au sein de l’une des plus grandes concentrations en Europe de chercheurs dans les domaines de l’environnement, de la santé et des plantes (Norwich Research Park), ont identifié 35 000 hectares de terres propices à la viticulture, pour la plupart situées dans le Kent, le Sussex et l’East-Anglia. Des aires dont le potentiel pourrait d’après eux « rivaliser avec la région champenoise » (tout en souhaitant le meilleur aux viticulteurs anglais, rappelons qu’il n’est de champagne que de Champagne).

Selon le professeur Steve Dorling, de l’école en science de l’environnement de l’UEA, « les vignobles anglais et gallois sont en plein essor, et leurs vins sont en train d’acquérir une reconnaissance internationale. » Il explique que la vague de chaleur de cet été a conduit à un rendement record qui a déclenché un vif intérêt pour les opportunités foncières. « Malgré une tendance au réchauffement, cette saison a été assez inhabituelle en terme de météo. En Angleterre et au pays de Galles, les récoltes sont généralement assez faibles et inégales par rapports aux standards internationaux, nous avons donc voulu identifier les meilleurs endroits pour planter de la vigne afin d’améliorer la résistance de la filière aux conditions météo souvent instables du Royaume-Uni. »

Avec l’aide de viticulteurs, l’équipe de recherche a utilisé de nouvelles techniques d’analyse géographiques afin d’évaluer et classer des parcelles de terrain de cinquante mètres par cinquante. Le fait intéressant, comme l’explique le docteur Alistair Nesbitt, principal auteur de cette étude* financée par le Natural Environment Research Council (NERC), est d’avoir découvert certains des meilleurs terroirs dans des endroits où il y a très peu de vignobles, comme l’Essex et le Suffolk, régions d’Angleterre où le climat est « plus sec, plus chaud et plus stable d’année en année » que dans les régions viticoles plus établies. « Les techniques utilisées nous ont permis d’identifier des terres parfaites pour de futurs investissements viticoles, mais elles ont également montré que de nombreux vignobles existants ne sont pas si bien situés. Il y a donc de quoi s’améliorer et nous espérons que notre travail participera à l’augmentation de la productivité. »

Il était jusqu’alors difficile de pratiquer la viticulture en Angleterre et au pays de Galles, où l’investissement comme les risques sont importants. Il semble que le changement climatique permette aux raisins de mûrir sous des températures de plus en plus chaudes et ce nouveau référentiel d’aptitude à la viticulture de milliers d’hectares permet pour la première fois « une estimation rapide, objective et éclairée des terres, à l’échelle locale, régionale et nationale. »

* L’étude A Suitability model for viticulture in England and Wales: Opportunities for investment, sector growth and increased climate resilience’ paraît aujourd’hui, vendredi 9 novembre 2018, dans le Journal of Land Use Science. Les commentaires des auteurs ont été traduits de l’anglais par nos soins.

Un week-end couleur or

Après le territoire des Graves qui a accueilli les amateurs fin octobre et avant l’appellation pessac-léognan, qui fera de même début décembre, c’est dans les AOC sauternes et barsac que s’ouvriront ces 10 et 11 novembre les portes d’une cinquantaine de propriétés, dont une dizaine sont des grands crus classés en 1855 (la liste complète est ). Déjeuners et dîners dans les châteaux, expositions, concerts, animations ludiques et pédagogiques, le programme de ces deux festives journées consacrées aux vins liquoreux qui naissent dans ces deux appellations du Bordelais est à découvrir dans le détail ici. Quelle plus jolie lumière que celle du soleil d’automne pour venir découvrir « le meilleur liquoreux du monde et les nouvelles adresses du territoire » ? Parmi ces dernières, citons évidemment la table du château Guiraud, ouverte en février dernier et tout récemment récompensée (nous vous en avions parlé ici).

Ruinart Sommelier Challenge, l’école des talents

Le 22 octobre dernier, nous étions dans les coulisses de la première édition française du Ruinart Sommelier Challenge. La gagnante, Julia Scavo, a su bluffer le jury pro composé de Frédéric Panaïotis (Ruinart), Thierry Desseauve et Hervé Bizeul (Clos des Fées) par son extrême précision et son enthousiasme. Elle a gagné un billet pour la Champagne avec les gagnants des autres pays.