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Sous le sapin de l’amateur #5

Lorsque l’année est exceptionnelle, Richard Geoffroy, chef de cave de Dom Pérignon, élabore un “vintage” qui ne sera commercialisé qu’après un minimum de huit ans de cave, temps nécessaire au vin pour atteindre une « plénitude permettant d’en révéler les subtiles qualités » (P1). Ce seuil franchi, huit nouvelles années de soins attentifs lui sont nécessaires pour accéder à une deuxième plénitude, révélant de nouvelles facettes (P2) et huit ans encore pour que s’achève, dans l’apogée de sa troisième plénitude (P3), « la transmutation conduisant à la révélation de ses ultimes qualités, les plus enfouies. »

Après Marc Newson ou David Lynch, entre autres, ce nouvel opus de P2 est à nouveau assorti de son interprétation par un artiste dont Richard Geoffroy partage la vision. La singularité du millésime 2006 est ici exprimée par Michael Riedel qui a créé pour ce coffret « une métaphore optique et imagée du temps qui passe » faite de superpositions, déconstructions et agrégations des lettres D et P. Michael Riedel a également conçu pour la maison une œuvre exclusive proposée à 12 000 euros, le Monolithe Dom Pérignon P2 , bloc de marbre dont l’ouverture révèle un flacon délicatement sculpté.

Champagne Dom Pérignon, coffret Michael Riedel, 160 euros.

noel

En famille.
La maison dirigée par Carol Duval-Leroy et ses trois fils présente en cette fin d’année une déclinaison parée de cuivre et de bois des plus belles expressions issues de ses terroirs, selon ceux qui les mènent. Ainsi ce coffret proposé en édition limitée contient-il quatre champagnes, le choix de chacun des Duval-Leroy pour sa parcelle “coup de cœur” : Clos des Bouveries 2006 (100 % chardonnay), Petit Meslier 2005, Bouzy 2005 (100 % pinot noir) et Cumières 2005, cuvée issue de la bionynamie. « Sélection vivante qui s’adapte et évolue dans le temps selon les goûts et les envies de Carol, Julien, Charles et Louis », ces parcelles ici réunies sont une façon pour la famille de remercier le sol, son bien « le plus précieux. »
duvalleroy_precieusesparcellesChampagne Duval-Leroy, coffret 4 cuvées, 390 euros.

noel

En magnum.

Menée depuis 1998 par Jérôme Viard et Denis Saint-Arroman, meilleur ouvrier de France 2007, la dernière tonnellerie de Champagne-Ardenne met son savoir-faire au service des maisons viticoles, qu’il s’agisse de fabriquer des fûts, de les réparer ou de façonner, comme ici, des créations d’exception. Pièce unique, le coffret de fin d’année que la maison Collet propose aux amateurs dans une édition limitée et numérotée contient un magnum de champagne du millésime 2006, assemblage de premiers et grands crus (54 % chardonnay, 46 % pinot noir) qui a vieilli neuf ans dans les caves centenaires de la maison d’Aÿ.
collet_millesime2006
Champagne Collet, coffret Millésime 2006, 133 euros.

noel

La nouvelle (grande) année.

Interprétation par Bollinger d’une vendange exceptionnelle, « dont les caractéristiques méritent d’être mises en exergue et permettent l’élaboration d’un vin digne de poursuivre la lignée des grands millésimes de prestige de la maison », la cuvée La Grande Année est ici proposée dans un nouveau millésime, le 2007. La belle harmonie de cet assemblage de quatorze grands et premiers crus (9 %, Aÿ et Verzenay pour le pinot noir, Cramant et Oger pour le chardonnay), « donne corps à l’intuition née dès la vendange », très précoce cette année-là.
bollinger_lagrandeanneeChampagne Bollinger, La Grande Année 2007, 108 euros.

noel

En verticale.
Tout comme sa maison-soeur, Delamotte, la maison créée par Aimé Salon en 1920 est située au Mesnil-sur-Oger, sur le terroir de la côte des Blancs. Ses champagnes sont issus d’un seul cépage, le chardonnay, et d’une seule année, sans que ne soit réalisé aucun assemblage. Cette proposition de fin d’année dont l’édition est extrêmement limitée (liste des points de vente sur demande, tél. : 01 46 33 30 76) permet de découvrir le fruit des vendanges 1999, 2002 et 2004. Le premier de ces vins est d’un « naturel sophistiqué », le deuxième est un romantique qui exprime l’âme de la maison et le plus jeune représente un « millésime de la sérénité ». Chacun a bénéficié d’un vieillissement prolongé en cave et a été dégorgé au printemps 2016 en vue de la création de ce bel objet en bois laqué.
coffretsalonChampagne Salon, coffret « Entre privilégiés », 2 880 euros.

noel

Tenue de soirée.

C’est dans un écrin à la belle sobriété et en compagnie d’une carafe que le champagne blanc de noirs de la maison Philipponnat, un vin élaboré uniquement dans les grandes années à partir d’une sélection des meilleurs vins issus de la vendange (ici, celle de 2009), aborde les fêtes de fin d’année. « Vineuse et puissante, cette cuvée reste cependant pleine d’élégance et de fraîcheur », ce qui signifie qu’elle peut être aussi bien dégustée seule qu’être invitée à la table de l’amateur. Cette édition limitée est disponible auprès de la maison Philipponnat, tél. : 03 26 56 93 00).
philipponnatcarafeChampagne Philipponnat, coffret Black Tie, 102 euros.

Sous le sapin de l'amateur #5

Lorsque l’année est exceptionnelle, Richard Geoffroy, chef de cave de Dom Pérignon, élabore un “vintage” qui ne sera commercialisé qu’après un minimum de huit ans de cave, temps nécessaire au vin pour atteindre une « plénitude permettant d’en révéler les subtiles qualités » (P1). Ce seuil franchi, huit nouvelles années de soins attentifs lui sont nécessaires pour accéder à une deuxième plénitude, révélant de nouvelles facettes (P2) et huit ans encore pour que s’achève, dans l’apogée de sa troisième plénitude (P3), « la transmutation conduisant à la révélation de ses ultimes qualités, les plus enfouies. »

Après Marc Newson ou David Lynch, entre autres, ce nouvel opus de P2 est à nouveau assorti de son interprétation par un artiste dont Richard Geoffroy partage la vision. La singularité du millésime 2006 est ici exprimée par Michael Riedel qui a créé pour ce coffret « une métaphore optique et imagée du temps qui passe » faite de superpositions, déconstructions et agrégations des lettres D et P. Michael Riedel a également conçu pour la maison une œuvre exclusive proposée à 12 000 euros, le Monolithe Dom Pérignon P2 , bloc de marbre dont l’ouverture révèle un flacon délicatement sculpté.

Champagne Dom Pérignon, coffret Michael Riedel, 160 euros.

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En famille.
La maison dirigée par Carol Duval-Leroy et ses trois fils présente en cette fin d’année une déclinaison parée de cuivre et de bois des plus belles expressions issues de ses terroirs, selon ceux qui les mènent. Ainsi ce coffret proposé en édition limitée contient-il quatre champagnes, le choix de chacun des Duval-Leroy pour sa parcelle “coup de cœur” : Clos des Bouveries 2006 (100 % chardonnay), Petit Meslier 2005, Bouzy 2005 (100 % pinot noir) et Cumières 2005, cuvée issue de la bionynamie. « Sélection vivante qui s’adapte et évolue dans le temps selon les goûts et les envies de Carol, Julien, Charles et Louis », ces parcelles ici réunies sont une façon pour la famille de remercier le sol, son bien « le plus précieux. »
duvalleroy_precieusesparcellesChampagne Duval-Leroy, coffret 4 cuvées, 390 euros.

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En magnum.

Menée depuis 1998 par Jérôme Viard et Denis Saint-Arroman, meilleur ouvrier de France 2007, la dernière tonnellerie de Champagne-Ardenne met son savoir-faire au service des maisons viticoles, qu’il s’agisse de fabriquer des fûts, de les réparer ou de façonner, comme ici, des créations d’exception. Pièce unique, le coffret de fin d’année que la maison Collet propose aux amateurs dans une édition limitée et numérotée contient un magnum de champagne du millésime 2006, assemblage de premiers et grands crus (54 % chardonnay, 46 % pinot noir) qui a vieilli neuf ans dans les caves centenaires de la maison d’Aÿ.
collet_millesime2006
Champagne Collet, coffret Millésime 2006, 133 euros.

noel

La nouvelle (grande) année.

Interprétation par Bollinger d’une vendange exceptionnelle, « dont les caractéristiques méritent d’être mises en exergue et permettent l’élaboration d’un vin digne de poursuivre la lignée des grands millésimes de prestige de la maison », la cuvée La Grande Année est ici proposée dans un nouveau millésime, le 2007. La belle harmonie de cet assemblage de quatorze grands et premiers crus (9 %, Aÿ et Verzenay pour le pinot noir, Cramant et Oger pour le chardonnay), « donne corps à l’intuition née dès la vendange », très précoce cette année-là.
bollinger_lagrandeanneeChampagne Bollinger, La Grande Année 2007, 108 euros.

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En verticale.
Tout comme sa maison-soeur, Delamotte, la maison créée par Aimé Salon en 1920 est située au Mesnil-sur-Oger, sur le terroir de la côte des Blancs. Ses champagnes sont issus d’un seul cépage, le chardonnay, et d’une seule année, sans que ne soit réalisé aucun assemblage. Cette proposition de fin d’année dont l’édition est extrêmement limitée (liste des points de vente sur demande, tél. : 01 46 33 30 76) permet de découvrir le fruit des vendanges 1999, 2002 et 2004. Le premier de ces vins est d’un « naturel sophistiqué », le deuxième est un romantique qui exprime l’âme de la maison et le plus jeune représente un « millésime de la sérénité ». Chacun a bénéficié d’un vieillissement prolongé en cave et a été dégorgé au printemps 2016 en vue de la création de ce bel objet en bois laqué.
coffretsalonChampagne Salon, coffret « Entre privilégiés », 2 880 euros.

noel

Tenue de soirée.

C’est dans un écrin à la belle sobriété et en compagnie d’une carafe que le champagne blanc de noirs de la maison Philipponnat, un vin élaboré uniquement dans les grandes années à partir d’une sélection des meilleurs vins issus de la vendange (ici, celle de 2009), aborde les fêtes de fin d’année. « Vineuse et puissante, cette cuvée reste cependant pleine d’élégance et de fraîcheur », ce qui signifie qu’elle peut être aussi bien dégustée seule qu’être invitée à la table de l’amateur. Cette édition limitée est disponible auprès de la maison Philipponnat, tél. : 03 26 56 93 00).
philipponnatcarafeChampagne Philipponnat, coffret Black Tie, 102 euros.

Château pavie 1998-2013 : la dégustation-vérité

L’excellence donnant toujours lieu à mille et un débats, nous avons voulu vérifier le niveau de qualité de château-pavie, le célèbre cru de Gérard Perse, histoire de lui rendre justice.

 


Quand Gérard Perse, déjà propriétaire du château Monbousquet, puis de Pavie-Decesse, qui appartenait à la famille Valette, achète en 1997 le grand terroir voisin de Pavie, il trouve la propriété en mauvais état, ce que je ne peux que confirmer, l’ayant visitée avec lui quelques mois après son achat. Une bonne partie du vignoble possède trop de pieds manquants et un palissage pour le moins perfectible. Le cuvier et la cave, de façon plus surprenante, sont loin de présenter une hygiène parfaite. Je reste même étonné rétroactivement par la qualité de certains vins comme 1989 ou 1990 élaborés dans un environnement aussi approximatif. En deux ans, un travail colossal de remise en état du vignoble est accompli par une excellente équipe technique chapeautée par Laurent Lusseau. Suivront la construction d’un nouveau chai et d’un nouveau cuvier, aussi beaux que performants, puis des bâtiments imposants, mais redoutablement efficaces et adaptés au statut culte de la propriété. Gérard Perse, remarquable dégustateur et entrepreneur perfectionniste modèle assez vite le style des vins qu’il souhaite pour le terroir le plus naturellement solaire de l’appellation. Il ne fera aucun compromis sur la charge des raisins, limitée à quelques grappes par pied de vigne, et sur la recherche de la maturité ultime, quitte à produire des vins épiques, dont le devenir est parfois difficile à comprendre à leur naissance. Les élevages sont parmi les plus longs du Bordelais, avec une mise en bouteille très tardive, après le second été, et on compare souvent en primeur Pavie en cours d’élevage, brut de fût, à d’autres crus voisins lissés par leur mise en bouteille. Ces dernières années, la reconnaissance du travail accompli et conforté par une commercialisation ambitieuse aboutit à la montée de premier grand cru classé B à premier grand cru classé A. Il rejoint ainsi, avec Angélus, le club très fermé d’Ausone et Cheval Blanc. Gérard Perse ne se repose pourtant pas sur ses lauriers et continue à adapter de façon plus pointue son encépagement en fonction du terroir. Dans les prochains millésimes, la proportion de cabernet franc va se renforcer de façon notable, ce qui donnera encore plus de fraîcheur et de finesse au bouquet et au tannin. L’extraordinaire qualité du terroir s’exprimera avec encore plus d’autorité et d’harmonie.

 

Notre dégustation

Nous avons dégusté la décennie 2009-1998 à Paris, dans nos bureaux, et avons encore une fois vérifié l’étonnante qualité des deux premiers millésimes, qui ont peu d’égaux dans le secteur, puis une évolution vers des vins plus denses, parfois moins bien équilibrés comme en 2001, avec un retour au grand style dès le 2002. Le 2009 entrera dans la légende comme le 1928 ou le 1929. Le 2005 ne se présentait pas à son meilleur dans les trois échantillons ouverts, ce qui arrive parfois dans une période de vieillissement intermédiaire. Il faudra le rejuger dans quatre ou cinq ans.  M.B.

 

2013 17,5/20
Apogée 2021/2028
Robe profonde, nez ample, sent le bon merrain, corps élégant, tannin subtil, de la fraîcheur sans maigreur, une grande adresse dans l’élevage. Un des vins clés d’un millésime difficile ou, pour être exact, exigeant beaucoup de sacrifice et de savoir-faire, dans un équilibre qui devrait ravir ceux qui trouvent ce cru trop lourd. Attendre encore cinq six ans, mais déjà prêt à consommer.

2012 17,5/20
Apogée 2020/2025
Très belle couleur, nez plus évolué que celui du 2013, avec une petite note toastée plutôt gourmande, corps équilibré, grande complexité de saveur, encore un pavie qui surprendra par sa fraîcheur, sa subtilité, ses notes associant la terre, la truffe, mais avec un retour mentholé d’une rare élégance, un des sommets du millésime et un camouflet à ceux qui ne dégustent pas des vins, mais des idées ou, pire, des préjugés. Capable de progresser pendant huit à douze ans.

2011 18/20
Apogée 2023/2031
Robe brune, grand nez réglissé avec déjà une évolution vers la truffe qui ne s’épanouit que si l’on déguste le vin à 16/17°C, comme il le faut. Corps plus puissant et tannin plus affirmé que 2012 et 13, mais sans lourdeur. Ensemble riche, complexe, encore un peu massif, à laisser encore cinq ans en cave. Grand vin.

2010 19,5/20
Apogée 2025/2040
Grande robe un peu opaque, peu filtrée pour conserver toute l’énergie et la chair. Nez puissant, un rien sauvage, associant des notes racinaires et terriennes à un fond réglissé de grand millésime de soleil et une noble présence de merrain qui enrobe les tannins. Texture immense, maturité idéale, plus de finesse et fraîcheur que 2009, retour mentholé plus marqué, futur vin de légende. Vraiment au niveau le plus élevé de Saint-Émilion.

2009 19,5/20
Apogée 2021-2031
Grandiose. Nez merveilleux d’ampleur avec des notes de truffe, de terre et de pierre rôtie au soleil, de grand merrain, mais aussi de la texture et de l’arôme du raisin toujours présent et qui, grâce au ferment, termine sur des notes mentholées, fraîches, racées qui signent le grand terroir. Grand corps, grande ampleur, grande suite en bouche, encore un peu « Hercule au berceau ».

2008 18/20
Apogée 2023-2030
Plus serré et tendu au nez, petite pointe grillée donnant au boisé une forme moins épique que pour le 2009. Notes racinaires de bulbe, d’iris, texture élégante, frais, tendu dans sa texture, sur les amers de terroir de côte, énergique, d’une généreuse austérité. Rappelle un grand barolo dans sa tension et son arrière-bouche. À attendre.

2007 16,5 /20
Apogée 2019-2027
Nez plus ouvert que 2008, sur du pruneau, le café, la torréfaction, sur la rondeur, savoureux, facile à aimer, tannin fondu, assez long, presque prêt à boire.

2006 18/20
Apogée 2021-2026
Couleur dense, presque opaque, très terrien sur une première bouteille, type sous-bois mais avec une pointe d’oxydation, plus de chair et de suite en bouche que 2007. Seconde bouteille supérieure, on retrouve la grande sève du 2009 et une énergie considérable, grand tannin, fin de bouche ample sur la truffe et tannin encore serré. Matière formidable, volontairement non simplifiée par les choix d’élevage au profit de plus de « patine ». Caractère épique. On doit encore attendre.­­­

2004 17,5/20
Apogée 2016-2022
Grande robe, plus frais et savoureux que le 2005, épicé, truffé, grand style de vin de côte, joli équilibre, tannin enrobé, prêt à boire avec plus de finesse et de subtilité que le 2007.Grande réussite dans un millésime sous-estimé à la naissance.

2003 19/20
Apogée 2021-2031
Robe profonde, nez très ouvert et émouvant de moka et de menthol qui épure et rajeunit la torréfaction, exprimant à la perfection le paradoxe du millésime. Suave, merveilleusement onctueux, tannin très fondu, long, raisin incroyablement mûr sur le plan précis du soutien tannique. Grand élevage, vraiment le vin attendu dans ce millésime hors norme.

2002 17/20
Apogée atteinte
Nez très fin, épicé, subtil, floral, entre le grand pinot noir et le grand cabernet franc, souple, élégant, fondu, prêt à boire, à point.

2001 Non notable
Très ouvert et dense, pointe de liège, seconde bouteille oxydative : ce 2001
ne donne pas ce qu’on attend de Pavie.

2000 18/20
Apogée 2018-2025
Complètement Pavie au nez, encore sur le merrain, fondu, mentholé, suave, long, complexe, quasiment arrivé à son apogée, incomparablement supérieur
au 2001 dans ce cru. Très long.

1999 19/20
Apogée atteinte
Incroyable réussite, mentholé, long, complexe, suave, incroyablement fin, frais, élégant, façon Ausone, très pur, délicat, complexe, arrivé à parfaite maturité. Vin de race, mais à boire
à table.

1998 17,5/20
Apogée atteinte
Plus terrien que le 1999, moins artiste et floral, classique dans son tannin, plus strict, ferme, épicé, un rien sec. Demande une heure d’aération supplémentaire. M.B.

Au bonheur des truffes

Depuis début décembre et jusqu’à début mars, les vignerons de la coopérative Rhonea (union de producteurs dont nous vous avions parlé ici) célèbrent la truffe noire et les vins de la vallée du Rhône dans le cadre d’un nouveau festival baptisé Truffes & Vins. Cette première édition déclinera différents rendez-vous dans les caves de Beaumes-de-Venise et de Vacqueyras – rencontre avec des trufficulteurs, démonstration de cavage, conseils d’achats, dégustation de produits truffés, accord mets-vins et marchés de producteurs – à propos desquels l’amateur est invité à se renseigner plus avant en cliquant ici. Des stages culinaires animés par des chefs et ouverts à tous (sur réservation) seront également organisés tout au long de ces gourmandes semaines.

Belles parcelles du Languedoc


Balade au cœur des meilleurs crus languedociens, les propositions de fin d’année de Gérard Bertrand font la part belle aux grands vins issus des terroirs du château l’Hospitalet, domaine cultivé en biodynamie situé sur le massif de La Clape, du domaine de Villemajou, berceau de la famille dans les Corbières et vignoble planté de très vieilles vignes de carignan, du château La Sauvageonne, qui surplombe le paysage volcanique des Terrasses du Larzac, et du domaine de Cigalus, « né de la volonté de créer un monde à part dans la viticulture » et mené en biodynamie. Pour chacune de ces étiquettes, un coffret de deux bouteilles est disponible (50 euros).

Plus pointu encore est le coffret “trois millésimes” dédié au vin icône de Gérard Bertrand, le clos-d’ora. Tout comme le sont ceux consacrés aux parcelles qu’il réserve sur chacun de ses domaines, du fait de leur « situation ampélographique et climatique exceptionnelle », à une production de vins envisagés comme des “grands crus” du sud de la France. Ici, l’amateur est invité à panacher selon ses envies une proposition qui se décline sur deux, trois ou six parcelles (90, 135 et 270 euros). Plus d’informations auprès du caveau Gérard Bertrand, tél. : 04 68 45 27 03.

Ci-dessus, les vins issus des parcelles Viala (minervois-la-livinière), L’Hospitalitas (la-clape) et La Forge (corbières-boutenac). Ci-dessous les limoux Aigle Royal Chardonnay et Aigle Royal Pinot noir sont issus d’une parcelle dominant le village de Roquetaillade, à 503 mètres d’altitude.

gerardbertrand_coffretaigleroyal

Sous le sapin de l’amateur #4

Accessible sans avoir forcément à passer par le musée, la boutique de La Cité du vin offre aux amateurs toute une sélection de cadeaux de Noël autour du vin (pour le vin, c’est à la cave Latitude20 que ça se passe). De grands classiques (tel le livre-objet de Jean Lenoir dont vous avions parlé ) en nouveautés indispensables (comme la “carafe de poche” Optiwine évoquée ici), ce concept-store de 250 m2 déroule des propositions « pour tous les âges et tous les budgets » au fil d’une sélection d’objets du monde entier, des produits de beauté à l’art de la table et la déco en passant par les produits gourmands et les livres. Parmi ces derniers, on trouve l’album ci-dessus, « né de l’envie de partager la culture de la vigne avec les enfants. » Un petit garçon y découvre grâce à son grand-père la vigne, son biotope, le travail de vigneron et tous les outils qui vont avec. Pour l’auteur de cette histoire, professeur des écoles issu du milieu viticole qui a également signé avec la même illustratrice un Imagier de la vigne (8,50 euros), parler du vin aux enfant doit se faire « simplement et avec bienveillance. » Emblématique de ce riche patrimoine à leur transmettre, la période des vendanges « constitue un formidable support d’apprentissage. »

Vendanges, Gabriel Denizot et Aude Palisson, 11,50 euros.

noel

Petit à petit, l’amateur fait son nid.

eurocave_teteatete

Si Eurocave crée aussi de quoi stocker de très nombreuses bouteilles, ce spécialiste de la question de la garde et de la conservation des vins propose aux amateurs des solutions au format plus restreint dont la technologie et la simplicité d’utilisation sont les mêmes que celles qui caractérisent la production de cette maison. Ainsi du bar à vin « Wine Art » (399 euros), qui peut trouver sa place dans une cuisine et permet de conserver deux bouteilles jusqu’à dix jours après leur ouverture en combinant mise à température et mise sous vide automatisée. Ainsi, aussi, de la cave d’appartement en photo ci-dessus, qui permet de garder deux bouteilles ouvertes, mais aussi d’en stocker dix autres dans les meilleures conditions.

Eurocave, cave « Tête à Tête », 1 459 euros.

noel

A table.

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Façon “chevalet” ou façon “berceau” (ce dernier peut être posé ou accroché au mur, transformant alors la bouteille en trophée), les deux présentoirs en chêne issu de forêts françaises proposés par la marque Philibar ont été conçus pour accueillir trois formes de bouteilles, bourguignonnes, champenoises et bordelaises, comme ci-dessus. Pour maintenir ces flacons en toute sécurité, la technique s’est mise au service de la simplicité. Si les deux pièces de bois sont différentes, le cadre en acier laqué reste le même et seule son inclinaison change (on peut aussi choisir la couleur, noir, rouge ou vert). Résolument épurée, le design de ces objets contemporains dont l’usage peut être aussi bien le fait de professionnels que de particuliers laisse la place d’honneur à la bouteille.

Philibar, Collection n°Vin, 78 euros le chevalet et 112 euros le berceau.

noel

Petit geste, grand coup de main.

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Pour seulement cinq euros (mais on peut donner un peu, beaucoup ou énormément plus), l’amateur pourra participer au développement de la cave créée à Maury par Marc Barriot il y a douze ans. Cultivées depuis le début selon les règles de l’agriculture bio, les dix-sept parcelles du Clot de l’Origine sont menées de façon artisanale. Le développement de cette exploitation familiale nécessite différents investissements et un appel aux dons a été lancé sur la plateforme de crowdfunding Bulb in Town.

Conformément aux usages du financement participatif, toute l’histoire qui va avec cette demande est expliquée ici en mots et en images, du rêve de départ aux futurs achats qui seront réalisés grâce à cette solidarité viticole. Selon son montant, votre geste ouvre droit à des contreparties qui, de cabas en coton en sachets de raisins et bouteilles de vins, vont jusqu’à un survol en avion de la vallée du Fenouillède et à la possibilité de créer votre propre barrique de vin. Pour participer, cliquer .

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Ouverture en trois mouvements.

lecreusetscrewpulllm450

La dernière proposition issue de la technologie Screwpull, qui décline depuis 1979 des accessoires œnologiques remarqués pour leur ergonomie autant que pour leur efficacité (la marque est la propriété de Le Creuset depuis 1991), simplifie à nouveau la gestuelle qui va avec l’ouverture d’un vin. Trois mouvements suffisent à cet outil high-tech au mécanisme unique doté d’un capteur de détection du goulot pour déboucher dans le plus grand respect tous types de bouteilles et de bouchons (naturels ou synthétiques). Ce très professionnel et résistant objet (garanti 10 ans) devrait combler tous les genres d’amateurs, de vin comme d’innovation. Disponible en gris et doré.

Le Creuset, coffret Screwpull LM450, 99 euros.

noel

Décor de fête.

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La maison de cava Freixenet propose en cette fin d’année un coffret en édition limitée placé sous le signe de la convivialité et du partage à la catalane, région de naissance de cette entreprise née il y a 150 ans dans une petite commune de la province de Barcelone et devenue le premier groupe mondial de vins effervescents. Outre six mini-bouteilles de cava Freixenet Cordon Negro (20 cl), cette box contient un décor complet pour table de fête, des bouchons de liège et cartons pour marquer les places de chacun de vos invités – à l’aide d’un stylo doré – aux serviette en papier tissé, photophores et bougies.

Freixenet, coffret My Freix Box, 39 euros.

Exclusivement disponible sur le site de vente de vins en ligne Mondovino.

noel

Drôlement sérieux.

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Dégustatrice, journaliste pour de nombreux magazines et sites spécialisés dans la gastronomie et le vin professionnels et grand public, Isabelle Bachelard est membre du jury de concours internationaux et anime des dégustations pour les amateurs (elle a dirigé un temps aux côtés de Steven Spurrier l’Académie du vin qu’il a fondée à Paris). Celle qui dit être « née dans un restaurant » est aussi l’auteur du pétillant ouvrage ci-dessus. Si le lecteur de ce site n’a pas besoin d’une demi-raison de plus pour s’adonner à sa passion, il trouvera dans ces pages nombre de « faits incroyables, infos scientifiques, citations et dictons » pour alimenter les conversations autour de son sujet préféré. S’il se sent l’âme généreuse, il pourra profiter des fêtes et de leur lot de réunions familiales et amicales pour offrir quelques connaissances à cette génération Y qui trouve l’univers du vin difficile à aborder, comme l’a récemment montré cette étude Vin & Société – Ifop.

99 + 1 bonnes raisons de boire un verre de vin , Isabelle Bachelard.
Editions Artémis, 96 pages, 7,90 euros.

Sous le sapin de l'amateur #4

Accessible sans avoir forcément à passer par le musée, la boutique de La Cité du vin offre aux amateurs toute une sélection de cadeaux de Noël autour du vin (pour le vin, c’est à la cave Latitude20 que ça se passe). De grands classiques (tel le livre-objet de Jean Lenoir dont vous avions parlé ) en nouveautés indispensables (comme la “carafe de poche” Optiwine évoquée ici), ce concept-store de 250 m2 déroule des propositions « pour tous les âges et tous les budgets » au fil d’une sélection d’objets du monde entier, des produits de beauté à l’art de la table et la déco en passant par les produits gourmands et les livres. Parmi ces derniers, on trouve l’album ci-dessus, « né de l’envie de partager la culture de la vigne avec les enfants. » Un petit garçon y découvre grâce à son grand-père la vigne, son biotope, le travail de vigneron et tous les outils qui vont avec. Pour l’auteur de cette histoire, professeur des écoles issu du milieu viticole qui a également signé avec la même illustratrice un Imagier de la vigne (8,50 euros), parler du vin aux enfant doit se faire « simplement et avec bienveillance. » Emblématique de ce riche patrimoine à leur transmettre, la période des vendanges « constitue un formidable support d’apprentissage. »

Vendanges, Gabriel Denizot et Aude Palisson, 11,50 euros.

noel

Petit à petit, l’amateur fait son nid.

eurocave_teteatete

Si Eurocave crée aussi de quoi stocker de très nombreuses bouteilles, ce spécialiste de la question de la garde et de la conservation des vins propose aux amateurs des solutions au format plus restreint dont la technologie et la simplicité d’utilisation sont les mêmes que celles qui caractérisent la production de cette maison. Ainsi du bar à vin « Wine Art » (399 euros), qui peut trouver sa place dans une cuisine et permet de conserver deux bouteilles jusqu’à dix jours après leur ouverture en combinant mise à température et mise sous vide automatisée. Ainsi, aussi, de la cave d’appartement en photo ci-dessus, qui permet de garder deux bouteilles ouvertes, mais aussi d’en stocker dix autres dans les meilleures conditions.

Eurocave, cave « Tête à Tête », 1 459 euros.

noel

A table.

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Façon “chevalet” ou façon “berceau” (ce dernier peut être posé ou accroché au mur, transformant alors la bouteille en trophée), les deux présentoirs en chêne issu de forêts françaises proposés par la marque Philibar ont été conçus pour accueillir trois formes de bouteilles, bourguignonnes, champenoises et bordelaises, comme ci-dessus. Pour maintenir ces flacons en toute sécurité, la technique s’est mise au service de la simplicité. Si les deux pièces de bois sont différentes, le cadre en acier laqué reste le même et seule son inclinaison change (on peut aussi choisir la couleur, noir, rouge ou vert). Résolument épurée, le design de ces objets contemporains dont l’usage peut être aussi bien le fait de professionnels que de particuliers laisse la place d’honneur à la bouteille.

Philibar, Collection n°Vin, 78 euros le chevalet et 112 euros le berceau.

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Petit geste, grand coup de main.

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Pour seulement cinq euros (mais on peut donner un peu, beaucoup ou énormément plus), l’amateur pourra participer au développement de la cave créée à Maury par Marc Barriot il y a douze ans. Cultivées depuis le début selon les règles de l’agriculture bio, les dix-sept parcelles du Clot de l’Origine sont menées de façon artisanale. Le développement de cette exploitation familiale nécessite différents investissements et un appel aux dons a été lancé sur la plateforme de crowdfunding Bulb in Town.

Conformément aux usages du financement participatif, toute l’histoire qui va avec cette demande est expliquée ici en mots et en images, du rêve de départ aux futurs achats qui seront réalisés grâce à cette solidarité viticole. Selon son montant, votre geste ouvre droit à des contreparties qui, de cabas en coton en sachets de raisins et bouteilles de vins, vont jusqu’à un survol en avion de la vallée du Fenouillède et à la possibilité de créer votre propre barrique de vin. Pour participer, cliquer .

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Ouverture en trois mouvements.

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La dernière proposition issue de la technologie Screwpull, qui décline depuis 1979 des accessoires œnologiques remarqués pour leur ergonomie autant que pour leur efficacité (la marque est la propriété de Le Creuset depuis 1991), simplifie à nouveau la gestuelle qui va avec l’ouverture d’un vin. Trois mouvements suffisent à cet outil high-tech au mécanisme unique doté d’un capteur de détection du goulot pour déboucher dans le plus grand respect tous types de bouteilles et de bouchons (naturels ou synthétiques). Ce très professionnel et résistant objet (garanti 10 ans) devrait combler tous les genres d’amateurs, de vin comme d’innovation. Disponible en gris et doré.

Le Creuset, coffret Screwpull LM450, 99 euros.

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Décor de fête.

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La maison de cava Freixenet propose en cette fin d’année un coffret en édition limitée placé sous le signe de la convivialité et du partage à la catalane, région de naissance de cette entreprise née il y a 150 ans dans une petite commune de la province de Barcelone et devenue le premier groupe mondial de vins effervescents. Outre six mini-bouteilles de cava Freixenet Cordon Negro (20 cl), cette box contient un décor complet pour table de fête, des bouchons de liège et cartons pour marquer les places de chacun de vos invités – à l’aide d’un stylo doré – aux serviette en papier tissé, photophores et bougies.

Freixenet, coffret My Freix Box, 39 euros.

Exclusivement disponible sur le site de vente de vins en ligne Mondovino.

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Drôlement sérieux.

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Dégustatrice, journaliste pour de nombreux magazines et sites spécialisés dans la gastronomie et le vin professionnels et grand public, Isabelle Bachelard est membre du jury de concours internationaux et anime des dégustations pour les amateurs (elle a dirigé un temps aux côtés de Steven Spurrier l’Académie du vin qu’il a fondée à Paris). Celle qui dit être « née dans un restaurant » est aussi l’auteur du pétillant ouvrage ci-dessus. Si le lecteur de ce site n’a pas besoin d’une demi-raison de plus pour s’adonner à sa passion, il trouvera dans ces pages nombre de « faits incroyables, infos scientifiques, citations et dictons » pour alimenter les conversations autour de son sujet préféré. S’il se sent l’âme généreuse, il pourra profiter des fêtes et de leur lot de réunions familiales et amicales pour offrir quelques connaissances à cette génération Y qui trouve l’univers du vin difficile à aborder, comme l’a récemment montré cette étude Vin & Société – Ifop.

99 + 1 bonnes raisons de boire un verre de vin , Isabelle Bachelard.
Editions Artémis, 96 pages, 7,90 euros.

La naissance d’un grand climens


« Je ne maudis jamais la pluie, cette petite soeur déshéritée du soleil. », c’est avec cette citation de Christian Bobin que Château Climens ouvre son journal des vendanges, passionnante lecture que nous reproduisons ci-dessous dans son intégralité.


Les contrastes de début de campagne
« L’hiver, de novembre 2015 à février 2016, a été très doux. Rares mêmes ont été les gelées matinales, dont le retour tardif au mois de mars écarte enfin le risque de débourrement précoce. En revanche, nous nous serions passés de celles d’avril. Le froid de la dernière semaine d’avril a entraîné un ralentissement de la croissance végétative, puis une gelée blanche le matin du 29 a fait des dégâts localisés mais non négligeables sur une zone d’une dizaine d’hectares, touchant jeunes et vieilles vignes. Un traitement de valériane est alors appliqué pour favoriser le démarrage des entre-coeurs. Nous n’insisterons pas sur le printemps notoirement diluvien de 2016, si ce n’est pour se féliciter de s’en être sorti avec honneur, les dégâts du mildiou se révélant limités malgré les difficultés à traiter sous la pluie. Heureusement, l’abus de prêle et d’osier n’a pas d’effets secondaires notoires. »

Enfin les conditions idéales
« Après la succession, ô combien contrastée de ce printemps pluvieux et d’un été tardif, chaud et sec (83 mm cumulés en juin, 12 mm en juillet-août), l’alternance de conditions humides et sèches a fonctionné beaucoup plus harmonieusement en début d’automne, offrant à la pourriture noble un terreau idéal : les pluies des 14 et 15 septembre (47mm) et les brouillards qui suivent libèrent enfin le botrytis. Suspectant une concentration rapide, nous sommes à l’affût et mobilisons nos troupes pour un début de vendanges le mercredi 28 septembre, évoquant l’image d’Epinal de circonstances : le brouillard est bien là, laissant à partir de 11 heures s’imposer un franc soleil. Nous commençons par cueillir essentiellement du confit, mais désirant éviter une concentration excessive, “élargissons” la coupe au vu des premières pressées, laissant une proportion de doré rejoindre les presses. En fonction des parcelles, le tri du raisin est soit plutôt aisé, notamment dans les vieilles vignes, soit rendu compliqué par de petites moisissures indésirables et bien cachées. Mais notre suivi impitoyable, formation et accompagnement permanents des vendangeurs, contrôle de chaque panier ne laissent aucune chance au moindre grain déficient de passer les portes du chai. »

« La chevauchée du botrytis est encouragée par la nuit pluvieuse (39 mm) qui clôture le mois de septembre et par le soleil radieux de la première semaine d’octobre. La douceur est au rendez-vous et les après-midi sont même franchement chaudes (jusqu’à 27° à l’ombre !). La diversité des parcelles nous permet d’adapter progressivement notre programme des vendanges (il s’agit d’être souples et réactifs), coupant plus ou moins large pour obtenir des moûts ne dépassant guère 22° de potentiel, gages d’équilibre et d’élégance. Le déroulé est si parfait qu’il nous accorde le luxe d’une pause le dimanche 2, puis le week-end des 8 et 9 octobre. Le froid a fait son apparition le matin, mais les mains des travailleurs se réchauffent vite car le soleil nous accompagne toujours fidèlement. Nous alternons la cueillette dans les vieilles vignes offrant un confit magnifique, avec quelques passages plus laborieux, notamment sur une parcelle plus sableuse où le raisin a réagi de façon beaucoup plus aléatoire. »

« La concentration, des vendangeurs cette fois, doit être maximale et notre contrôle sans faille afin de traquer la moindre trace de penicilium (la moisissure des fromages bleus, à qui nous en laissons l’exclusivité), de “bouïroc” (le nom local de la pourriture aigre), ou encore d’une nouvelle venue nommée aspergillus niger qui décolore le raisin et laisse une poudre noire pareille au marc de café. Nos chers vendangeurs sont donc conseillés et contrôlés de près par les “chefs”, Danièle (dont le retour cette année nous a réjoui) et l’inflexible Vitor et par la “patronne” qui ne les quitte pas non plus d’une semelle. Frédéric se consacre pleinement au chai en l’absence de Christophe, le jeune doyen du domaine qui se remet d’un accident de santé. Bien entendu, le contenu de chaque panier est scruté avec expertise et persévérance par les deux jeunes expertes du plateau de tri, Flora et Gaëlle. Les numéros des paniers déficients sont aussitôt répercutés à l’encadrement, lequel va prodiguer conseils et, il faut bien le dire, quelques coups de gueule lorsque les mêmes numéros reviennent régulièrement sur le tapis ! Il fallait bien ça pour pimenter des vendanges que l’on peut qualifier d’idéales. »

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Finalement, le soleil, jusqu’au bout
« Car si notre première trie se termine le mardi 11 octobre, nous pourrons reprendre huit jours après pour une deuxième (et dernière) trie dans des conditions pour le moins rêvées. Le botrytis s’est installé de façon très homogène et s’est doucement concentré au cours d’une semaine de temps nuageux mais sans ondée. Ces moments de suspense sont toujours délicats, mais en l’occurrence la chance nous sourit toujours : du mardi 18 au samedi 22 octobre, nous pouvons suivre la progression du confit de parcelle en parcelle, coupant à tire sur l’intégralité du domaine de façon toujours à coller à notre objectif de 22° de potentiel. Seul le dernier jour de vendanges dépassera les 23°, mais l’ensemble est parfaitement équilibré. Non seulement la cueillette, sous un soleil omniprésent, est la plupart du temps d’une facilité déconcertante, mais les moûts fermentent admirablement bien. »

« Les dernières journées sont joliment automnales, avec de petites gelées le matin, qui font d’autant mieux apprécier le café chaud de la pause de 10 heures, et rapidement compensées par un soleil éclatant, qui nous accompagne jusqu’aux derniers coups d’épinette, donnés le samedi 22 octobre, la veille d’une dégradation pluvieuse. Malgré les quelques passages un peu plus compliqués, nous nous sommes régalés à cueillir un confit parfait, les chais se sont bien remplis et les fermentations sont sans faille. Si ce millésime 2016 a commencé sa vie sous des auspices peu favorables, les bonnes fées Biodynamica, Météa et Botrytisnobila sont arrivées à temps pour nous offrir des conditions de vendanges exceptionnelles, permettant à notre expérience et notre travail assidu de transformer l’essai : nous nous réjouissons d’annoncer à l’avance la naissance d’un grand climens ! »

« Notre dernière dégustation au chai confirme la beauté de ce millésime. Les différents lots sont déjà bien posés, brillants et commencent à témoigner de leurs caractères respectifs : la finesse et la fraîcheur, une impression très printanière, dominent en début de première trie, où l’on trouve de jolis arômes de primevère, de poire ou encore de pamplemousse jaune. L’amplitude est plus présente à partir du milieu de vendanges, avec des sensations « rôties » et gourmandes, mais rendues aériennes par une belle minéralité et des arômes multiples et raffinés : de l’orange verte à la bergamote en passant par la tarte tatin, le citron vert et l’eucalyptus, avec çà et là la petite pointe de salinité qui donne encore plus de relief aux vins de Climens. Laissons-les hiberner avant de renaître plus magnifiques encore au printemps. »

Bérénice Lurton et Frédéric Nivelle

Trois nouveaux côtes-du-rhône villages

Les noms de Sainte-Cécile, Suze-la-Rousse et Vaison-la-Romaine figureront désormais sur les étiquettes des cuvées vinifiées en rouge provenant de ces trois zones de production jusqu’alors commercialisées en tant que vins d’AOC côtes-du-rhône villages sans autre indication de provenance.

Porte-parole de l’appellation côtes-du-rhône villages Sainte-Cécile (1 390 hectares), Marc Besnardeau (Domaine des Grands Bois) explique que cette « grande victoire » est l’aboutissement d’une démarche engagée depuis 1997 par les trois caves coopératives et quinze caves particulières de cette AOC dont la production est marquée, comme dans bien des appellations des Côtes du Rhône méridionales, par la prédominance du cépage grenache (68 % des superficies plantées, 14 % pour la syrah, 8 % pour le mourvèdre, le reste en sarignant et cinsault).

Dans l’AOC côtes-du-rhône villages Suze-la-Rousse (2 607 hectares), territoire doté de deux caves coopératives, d’une vingtaines de caves particulières et de sols diversifiés (caillouteux, avec des galets roulés, ou argilo-calcaires) plantés de grenache (60 %), syrah (20 %) et carignan (12 %), Vincent Boyer (Domaine de la Bastide), estime que cette reconnaissance en tant que côtes-du-rhône villages avec dénomination géographique est un « défi relevé » par les vignerons, chaque passage en catégorie supérieure exigeant de leur part « beaucoup de temps, d’énergie et de courage, car il est nécessaire d’augmenter la qualité. »

Même avis du côté de l’appellation côtes-du-rhône villages Vaison-la-Romaine (776 hectares), zone de production située sur le massif géologique de Rasteau, Cairanne et Roaix et cultivée en coteaux entre 240 et 280 mètres d’altitudes, où André Macabet évoque la récompense de plusieurs années de montée en gamme et la « reconnaissance d’un travail d’équipe et d’un savoir-faire. » Ici, la production est issue de six caves coopératives et d’une douzaine de caves particulières et des cépages grenache (70 %), syrah (30 %) et mourvèdre.

Un saint-estèphe pour initiés

Toujours en quête de « terroirs rares ou sous-estimés », Bernard Magrez vient d’acquérir à Saint Estèphe, au lieu-dit La Peyre, un petit vignoble situé à vingt-neuf mètres de hauteur dont la production, qui ne sera proposée que dans deux ou trois magasins spécialisés dans les grandes capitales du monde, devrait se situer aux alentours de 3 200 bouteilles. Proposition d’exception, « identique à celle de la très grande joaillerie », Clos Sanctus Perfectus est destiné à ces grands initiés du monde des très grands vins qui sont désormais « en quête d’étiquettes très rares produites en toute petite quantité. »

Cette acquisition s’inscrit dans une démarche parallèle à celle menée par Bernard Magrez avec ses quatre grands crus classés, une gamme qu’il n’a pas renoncé à élargir. Il s’agit ici de « donner une réponse forte à une classe de consommateurs de très grands vins, qui souhaite à la fois ressentir de nouvelles émotions de très haut niveau et, surtout, se singulariser en n’arrêtant plus leur choix aux tout premiers grands crus classés, qui sont aujourd’hui consommés par de nombreux amateurs de vin et dont ils veulent se différencier. » Ces bouteilles prestigieuses seront distribuées par les négociants de Bordeaux, avec l’aide des ambassadeurs du groupe Bernard Magrez.