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Bouchard Père & Fils s’agrandit

Au rang des différents projets menés par le groupe Maisons & Domaines Henriot (Champagne Henriot, Lejay-Lagoute, William Fèvre, Château de Poncié, Henriot INC et Bouchard Père & fils), un investissement de 3,4 millions d’euros va être consacré à la réalisation d’un nouveau bâtiment jouxtant la cuverie de la maison bourguignonne Bouchard Père et Fils à Savigny-lès-Beaune. Ces 3 000 mètres carrés supplémentaires permettront d’assurer une partie de la logistique, actuellement sous-traitée chez différents prestataires.

Christian Albouy, le directeur général de la maison, explique ainsi que sur les treize millions de bouteilles commercialisées chaque année, « cinq à sept millions passeront par ce site en 2017, contre trois millions aujourd’hui. Le service que nous apportons à nos clients sera donc amélioré par cette centralisation. » Ces nouveaux locaux, dont la livraison est prévue pour septembre prochain, accueilleront les activités d’habillage et de conditionnement de Bouchard Père et Fils.

Bouchard Père & Fils s'agrandit

Au rang des différents projets menés par le groupe Maisons & Domaines Henriot (Champagne Henriot, Lejay-Lagoute, William Fèvre, Château de Poncié, Henriot INC et Bouchard Père & fils), un investissement de 3,4 millions d’euros va être consacré à la réalisation d’un nouveau bâtiment jouxtant la cuverie de la maison bourguignonne Bouchard Père et Fils à Savigny-lès-Beaune. Ces 3 000 mètres carrés supplémentaires permettront d’assurer une partie de la logistique, actuellement sous-traitée chez différents prestataires.

Christian Albouy, le directeur général de la maison, explique ainsi que sur les treize millions de bouteilles commercialisées chaque année, « cinq à sept millions passeront par ce site en 2017, contre trois millions aujourd’hui. Le service que nous apportons à nos clients sera donc amélioré par cette centralisation. » Ces nouveaux locaux, dont la livraison est prévue pour septembre prochain, accueilleront les activités d’habillage et de conditionnement de Bouchard Père et Fils.

Dix chefs d’œuvre éternels de la pourriture noble

Retrouvez la suite de l’article de Michel Bettane
« Le génie de la pourriture noble » dans EN MAGNUM #06 (pages 122 à 130). En kiosque


Château d’Yquem 1859 et 1869

Le Grand Duc Constantin, frère du Tsar, fait exploser le prix du vin de cette propriété et la transforme en mythe, en achetant une barrique en 1859 pour 20 000 francs or. Le cru venait d’ailleurs, seul de son espèce être classé premier cru supérieur de la Gironde, devant les grands Médocs et Haut-Brion. J’ai assisté il y a déjà presque vingt ans à une folle dégustation de trois siècles de son vin, organisée en Allemagne par le très douteux Hardy Rodenstock qui y avait ouvert deux bouteilles de ses fameux faux flacons « TJ » (Thomas Jefferson) du XVIII ème siècle. Mais tout n’était pas faux, je peux le garantir dans bien d’autres millésimes ! J’ai été émerveillé de façon inoubliable par la qualité et l’état de conservation de quelques grands vins du XIXème siècle, vinifiés par deux générations étonnantes de Garros, maîtres de chai de la famille originaires de Barsac. La splendeur aromatique, la pureté, la finesse, la tension et la précision dans l’expression du terroir et de la pourriture noble des 1859 et 1869 me sont apparues alors supérieures à celles des très grands millésimes 1928 ou 1937. Seul le 1945 pouvait ce jour- là leur être comparé. J’ai acquis alors la ferme conviction qu’il y avait certainement du sauvignon dans l’encépagement de ces millésimes et je me réjouis de revoir ce cépage dans les millésimes les plus récents, qui d’ailleurs ont plus d’un point commun avec les deux monuments cités.

Château Suduiraut 1928

La décennie des années 1920 fut très faste pour Sauternes : une grande régularité dans les millésimes et surtout une prospérité liée à la célébrité mondiale du produit qui ferait rêver aujourd’hui. Le millésime qui tient le mieux la route globalement dans cette heureuse période est certainement le 1928. De tous les crus que j’ai dégustés dans cette année, et qui ont produit des vins admirables, le plus impressionnant est certainement Suduiraut par l’extraordinaire richesse et présence en bouche de son fruit. La splendeur de ses arômes d’agrumes, sa fantastique longueur en bouche sans la moindre lourdeur dans la perception du sucre surpassent encore par un supplément de fraîcheur Yquem ou Rayne-Vigneau, qui jouissait alors d’une réputation qu’il n’a pas retrouvé depuis.

Château Climens 1937

Le raffinement dans l’éclat d’une liqueur exceptionnellement persistante rappelle la qualité exceptionnelle du raisin de 1937, dont les vieux vignerons qui m’ont appris le Sauternes me disaient tous qu’elle était la meilleure qu’ils aient connue. J’ai eu la chance très jeune de déguster souvent ce vin sublime dont le prix dans les magasins Nicolas était dérisoire par rapport à sa valeur et lu ai trouvé aucun pair, sauf plus tard Yquem ou Gilette.

Domaine de Souch Jurançon Cuvée Marie Kattalin 1996

Imaginez le plus noble parfum, le plus concentré, le plus pointu de truffe blanche, mais comme aucune truffe blanche même en cœur de saison à Alba ne peut à elle seule donner. Imaginez la pureté cristalline et l’éclat du plus noble des rieslings ou des sauvignons de vendanges tardives, et vous aurez une faible idée du choc qu’une telle cuvée a pu produire auprès de mes amis de Barolo. Ce jurançon d’anthologie est le chef d’œuvre d’Yvonne Hegoburu, vigneronne passionnée que je salue ici bien bas pour avoir fait revivre ce coteau magique de Laroin et créer par son idéalisme un tel modèle de style.

Quarts de Chaume Château de l’Echarderie cuvée Paradis 1997

Le nombre de fois où je n’ai pas compris pourquoi les plus grands oenophiles des années 1900 portaient ce cru au pinacle fut largement compensé par les émotions apportées par cette cuvée spéciale de l’Echarderie. Un tri remarquable de raisins nobles et une vinification attentive ont magnifié les grands amers de schiste, liés au terroir, donnant au vin un cachet irrésistible. A égalité de réussite avec un Bonnezeaux digne de ce nom dans ce même millésime, le Quart de Chaume ajoute une énergie qui met encore plus en valeur l’originalité du chenin blanc comme cépage.

Vouvray Moelleux Clos Naudin 1945 André Foreau

Les amoureux de Vouvray ont tous la nostalgie du mythique millésime 1947 où une explosion de pourriture noble a produit en belle quantité des liquoreux devenus pièces de collection. Mais à deux reprises, il y a bien longtemps, chez André Foreau, père de Philippe, un vin dépassait encore le 1947 par son ampleur en dégustation, le 1945, rescapé d’une récolte décimée par le gel. Impossible d’imaginer des saveurs de miel de tilleul plus bouleversantes par leur harmonie et leur persistance, miraculeusement équilibrées par une acidité plus tranchante. On rêve de retrouver une telle densité. En tout cas malgré toute leur classe ni le 1989, ni le 1990 ne semble parti pour une longévité comparable.

Hugel Riesling sélection de grains nobles 1998

Rendons hommage à Etienne disparu prématurément cette année, à la mémoire de l’oncle Jean qui a inspiré le style de ce millésime et bien sûr à Marc qui l’a vinifié. Quand le millésime s’y prête, autorisant une longue, lente et tardive maturation du riesling, le Schoenenburg de Riquewihr devient un terroir proprement incomparable par sa capacité à harmoniser par des notes noblement amères de quina le fruit déjà si expressif du raisin. Densité, énergie, raffinement aussi bien dans la pureté d’expression du nez que dans la limpidité cristalline de la fin de bouche, tout indique ici, outre un raisin d’exception, un talent unique d’élaboration, guidé par une culture du grand vin pratiquée par la famille depuis de nombreuses générations.

Domaine J.M. Deiss Altenberg de Bergheim Gewurztraminer sélection de grains nobles 1989

Jean-Michel n’aime plus trop produire des vins de cépage unique et revendiquant une catégorie spéciale mais il faut avouer que ses grandes sélections de grains nobles des années 80 sont des vins merveilleux qui sont restés, en particulier pour le 1989 d’une jeunesse étonnante. Le millésime était parti pour enrichir par la pourriture noble toute la récolte, par ailleurs fort généreuse. Il a bien fallu vendanger plus tôt les vins secs qui se sont avérés incomplets par excès de jus. Mais au fur et à mesure de la concentration par le botrytis du raisin la matière s’est amplifiée. Le superbe coteau de l’Altenberg ne conduit pas le gewurztraminer vers les épices mais plutôt vers l’essence de rose et les notes de mirabelles et autres fruits jaunes, plus élégantes. Ce qui n’ôte rien de la somptuosité du corps ni de la longueur en bouche.

Domaine Zind-Humbrecht Rangen grand cru clos Saint-Urbain Pinot Gris sélection de grains nobles 1998

Le Rangen par l’originalité de son sol n’a pas d’équivalent en Alsace. Ses vins depuis des siècles font admirer leur puissance et leur individualité. De tous les cépages nobles le pinot gris est celui qui gagne le plus à s’enrichir des notes fumées données par la pierre volcanique. Quand la pourriture noble s’en mêle, et la chose est fréquente sur le milieu et bas de pente, juste au- dessus des eaux de la Thur, le bouquet des vins devient vraiment spectaculaire. En 1998 l’acidité équilibrait idéalement la liqueur et le résultat est un chef-d’œuvre.

Wehlener Sonnenuhr J.J. Prum Trockenbeerenauslese 1959

Toute dégustation faite en compagnie de Manfred Prüm, dans sa maison, est une expérience unique. Elle se passe d’ailleurs dans le salon où Madame Prüm vient régulièrement apporter de délicieuses petites tartes à l’oignon. Personne n’est jamais descendu déguster en cave et, chez les amateurs, cette cave relève d’ailleurs du mystère le plus absolu. Le reste est un cérémonial immuable : on commence par des vins plus jeunes, moins riches en sucre résiduel puis progressivement on monte en gamme et en ancienneté. Seul bémol, Manfred descend chercher à la cave privée (autre mystère…) chaque bouteille, la nettoie et la débouche avec d’infinies précautions, mais attend qu’elle soit finie et que le vin soit bu (donc aucun crachoir aux alentours) pour chercher la suivante. Et quand le moment et l’humeur s’y prêtent, après un marathon de dix à douze millésimes de kabinett et spaetlese, on passe aux choses sérieuses et l’on termine parfois sur le mythique TBA 1959 du Sonnenuhr dont il est si fier. On le comprend, c’est un prodige d’intensité et de netteté aromatiques. Par rapport à un Sauternes de la même époque on n’est pas agressé par un niveau d’acidité volatile perturbant le fruit ou par un boisé plus ou moins bien digéré. On reste en prise avec le raisin et l’ardoise du sol, et l’incroyable contraste entre la délicatesse des sensations tactiles et la richesse en liqueur vous hante de nombreuses années après.

 

Photo : En pleine  vendanges 2016, des raisins botrytisés (cépage sémillon) dans la lumière d’un matin d’octobre au château Bastor-Lamontagne. © Patrick Cronenberger

Dix chefs d'œuvre éternels de la pourriture noble

Retrouvez la suite de l’article de Michel Bettane
« Le génie de la pourriture noble » dans EN MAGNUM #06 (pages 122 à 130). En kiosque


Château d’Yquem 1859 et 1869

Le Grand Duc Constantin, frère du Tsar, fait exploser le prix du vin de cette propriété et la transforme en mythe, en achetant une barrique en 1859 pour 20 000 francs or. Le cru venait d’ailleurs, seul de son espèce être classé premier cru supérieur de la Gironde, devant les grands Médocs et Haut-Brion. J’ai assisté il y a déjà presque vingt ans à une folle dégustation de trois siècles de son vin, organisée en Allemagne par le très douteux Hardy Rodenstock qui y avait ouvert deux bouteilles de ses fameux faux flacons « TJ » (Thomas Jefferson) du XVIII ème siècle. Mais tout n’était pas faux, je peux le garantir dans bien d’autres millésimes ! J’ai été émerveillé de façon inoubliable par la qualité et l’état de conservation de quelques grands vins du XIXème siècle, vinifiés par deux générations étonnantes de Garros, maîtres de chai de la famille originaires de Barsac. La splendeur aromatique, la pureté, la finesse, la tension et la précision dans l’expression du terroir et de la pourriture noble des 1859 et 1869 me sont apparues alors supérieures à celles des très grands millésimes 1928 ou 1937. Seul le 1945 pouvait ce jour- là leur être comparé. J’ai acquis alors la ferme conviction qu’il y avait certainement du sauvignon dans l’encépagement de ces millésimes et je me réjouis de revoir ce cépage dans les millésimes les plus récents, qui d’ailleurs ont plus d’un point commun avec les deux monuments cités.

Château Suduiraut 1928

La décennie des années 1920 fut très faste pour Sauternes : une grande régularité dans les millésimes et surtout une prospérité liée à la célébrité mondiale du produit qui ferait rêver aujourd’hui. Le millésime qui tient le mieux la route globalement dans cette heureuse période est certainement le 1928. De tous les crus que j’ai dégustés dans cette année, et qui ont produit des vins admirables, le plus impressionnant est certainement Suduiraut par l’extraordinaire richesse et présence en bouche de son fruit. La splendeur de ses arômes d’agrumes, sa fantastique longueur en bouche sans la moindre lourdeur dans la perception du sucre surpassent encore par un supplément de fraîcheur Yquem ou Rayne-Vigneau, qui jouissait alors d’une réputation qu’il n’a pas retrouvé depuis.

Château Climens 1937

Le raffinement dans l’éclat d’une liqueur exceptionnellement persistante rappelle la qualité exceptionnelle du raisin de 1937, dont les vieux vignerons qui m’ont appris le Sauternes me disaient tous qu’elle était la meilleure qu’ils aient connue. J’ai eu la chance très jeune de déguster souvent ce vin sublime dont le prix dans les magasins Nicolas était dérisoire par rapport à sa valeur et lu ai trouvé aucun pair, sauf plus tard Yquem ou Gilette.

Domaine de Souch Jurançon Cuvée Marie Kattalin 1996

Imaginez le plus noble parfum, le plus concentré, le plus pointu de truffe blanche, mais comme aucune truffe blanche même en cœur de saison à Alba ne peut à elle seule donner. Imaginez la pureté cristalline et l’éclat du plus noble des rieslings ou des sauvignons de vendanges tardives, et vous aurez une faible idée du choc qu’une telle cuvée a pu produire auprès de mes amis de Barolo. Ce jurançon d’anthologie est le chef d’œuvre d’Yvonne Hegoburu, vigneronne passionnée que je salue ici bien bas pour avoir fait revivre ce coteau magique de Laroin et créer par son idéalisme un tel modèle de style.

Quarts de Chaume Château de l’Echarderie cuvée Paradis 1997

Le nombre de fois où je n’ai pas compris pourquoi les plus grands oenophiles des années 1900 portaient ce cru au pinacle fut largement compensé par les émotions apportées par cette cuvée spéciale de l’Echarderie. Un tri remarquable de raisins nobles et une vinification attentive ont magnifié les grands amers de schiste, liés au terroir, donnant au vin un cachet irrésistible. A égalité de réussite avec un Bonnezeaux digne de ce nom dans ce même millésime, le Quart de Chaume ajoute une énergie qui met encore plus en valeur l’originalité du chenin blanc comme cépage.

Vouvray Moelleux Clos Naudin 1945 André Foreau

Les amoureux de Vouvray ont tous la nostalgie du mythique millésime 1947 où une explosion de pourriture noble a produit en belle quantité des liquoreux devenus pièces de collection. Mais à deux reprises, il y a bien longtemps, chez André Foreau, père de Philippe, un vin dépassait encore le 1947 par son ampleur en dégustation, le 1945, rescapé d’une récolte décimée par le gel. Impossible d’imaginer des saveurs de miel de tilleul plus bouleversantes par leur harmonie et leur persistance, miraculeusement équilibrées par une acidité plus tranchante. On rêve de retrouver une telle densité. En tout cas malgré toute leur classe ni le 1989, ni le 1990 ne semble parti pour une longévité comparable.

Hugel Riesling sélection de grains nobles 1998

Rendons hommage à Etienne disparu prématurément cette année, à la mémoire de l’oncle Jean qui a inspiré le style de ce millésime et bien sûr à Marc qui l’a vinifié. Quand le millésime s’y prête, autorisant une longue, lente et tardive maturation du riesling, le Schoenenburg de Riquewihr devient un terroir proprement incomparable par sa capacité à harmoniser par des notes noblement amères de quina le fruit déjà si expressif du raisin. Densité, énergie, raffinement aussi bien dans la pureté d’expression du nez que dans la limpidité cristalline de la fin de bouche, tout indique ici, outre un raisin d’exception, un talent unique d’élaboration, guidé par une culture du grand vin pratiquée par la famille depuis de nombreuses générations.

Domaine J.M. Deiss Altenberg de Bergheim Gewurztraminer sélection de grains nobles 1989

Jean-Michel n’aime plus trop produire des vins de cépage unique et revendiquant une catégorie spéciale mais il faut avouer que ses grandes sélections de grains nobles des années 80 sont des vins merveilleux qui sont restés, en particulier pour le 1989 d’une jeunesse étonnante. Le millésime était parti pour enrichir par la pourriture noble toute la récolte, par ailleurs fort généreuse. Il a bien fallu vendanger plus tôt les vins secs qui se sont avérés incomplets par excès de jus. Mais au fur et à mesure de la concentration par le botrytis du raisin la matière s’est amplifiée. Le superbe coteau de l’Altenberg ne conduit pas le gewurztraminer vers les épices mais plutôt vers l’essence de rose et les notes de mirabelles et autres fruits jaunes, plus élégantes. Ce qui n’ôte rien de la somptuosité du corps ni de la longueur en bouche.

Domaine Zind-Humbrecht Rangen grand cru clos Saint-Urbain Pinot Gris sélection de grains nobles 1998

Le Rangen par l’originalité de son sol n’a pas d’équivalent en Alsace. Ses vins depuis des siècles font admirer leur puissance et leur individualité. De tous les cépages nobles le pinot gris est celui qui gagne le plus à s’enrichir des notes fumées données par la pierre volcanique. Quand la pourriture noble s’en mêle, et la chose est fréquente sur le milieu et bas de pente, juste au- dessus des eaux de la Thur, le bouquet des vins devient vraiment spectaculaire. En 1998 l’acidité équilibrait idéalement la liqueur et le résultat est un chef-d’œuvre.

Wehlener Sonnenuhr J.J. Prum Trockenbeerenauslese 1959

Toute dégustation faite en compagnie de Manfred Prüm, dans sa maison, est une expérience unique. Elle se passe d’ailleurs dans le salon où Madame Prüm vient régulièrement apporter de délicieuses petites tartes à l’oignon. Personne n’est jamais descendu déguster en cave et, chez les amateurs, cette cave relève d’ailleurs du mystère le plus absolu. Le reste est un cérémonial immuable : on commence par des vins plus jeunes, moins riches en sucre résiduel puis progressivement on monte en gamme et en ancienneté. Seul bémol, Manfred descend chercher à la cave privée (autre mystère…) chaque bouteille, la nettoie et la débouche avec d’infinies précautions, mais attend qu’elle soit finie et que le vin soit bu (donc aucun crachoir aux alentours) pour chercher la suivante. Et quand le moment et l’humeur s’y prêtent, après un marathon de dix à douze millésimes de kabinett et spaetlese, on passe aux choses sérieuses et l’on termine parfois sur le mythique TBA 1959 du Sonnenuhr dont il est si fier. On le comprend, c’est un prodige d’intensité et de netteté aromatiques. Par rapport à un Sauternes de la même époque on n’est pas agressé par un niveau d’acidité volatile perturbant le fruit ou par un boisé plus ou moins bien digéré. On reste en prise avec le raisin et l’ardoise du sol, et l’incroyable contraste entre la délicatesse des sensations tactiles et la richesse en liqueur vous hante de nombreuses années après.

 

Photo : En pleine  vendanges 2016, des raisins botrytisés (cépage sémillon) dans la lumière d’un matin d’octobre au château Bastor-Lamontagne. © Patrick Cronenberger

Dans le panier bio de Wine Fictions

L’organisateur de dégustations et événements privés dédiés au vin Wine Fictions accompagne son panier bio du mois de décembre – à commander ici avant samedi – du cru bourgeois médocain en photo ci-contre, un vin du millésime 2009 issu de l’AOC moulis-en-médoc.
Pas d’herbicides, travail du sol, effeuillage, vendanges vertes, sélection parcellaire, vendanges manuelles et double tri, Château Lalaudey est une propriété conduite en lutte raisonnée, avec l’assistance de la société Biovitis, et conseillée par l’œnologue Eric Boissenot (vinifications et assemblages).

Plus d’infos et liste des produits en cliquant .
Commande avant le 26 novembre minuit, livraison au choix le 9, 10, 11 ou 12 décembre.

Le salon Grand Tasting a son appli

Allégez-vous et simplifiez-vous la visite au Grand Tasting Paris avec la nouvelle version de l’Appli. Gardez le Nord et repérez-vous facilement, nos experts vous ont balisé le chemin : découvrez les 350 exposants et 6 itinéraires pour parcourir les allées du Grand Tasting Paris sans rien rater des meilleurs vins. Suivez le guide ! Téléchargez la toute dernière version de l’appli.

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Grand Tasting : la onzième fois, c’est comme la première fois

Dix ans et la onzième année. Une décennie a passé et tout recommence, le dixième anniversaire sonnait de belle manière et la fin d’un cycle. Recommencer, donc. Pour la onzième fois. Le Grand Tasting numéro onze. D’abord, mais nous n’y sommes pour rien, changement de décor. Le Carrousel du Louvre change de tête. Finie la mezzanine que nous avions baptisée « Paradis ». Aussi, l’époque criseuse a écarté certains de nos grands amis du Grand Tasting 2016. Nous les retrouverons à meilleure fortune, aussi vite que possible. D’autres sont venus.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Hospices de Beaune : malgré la baisse, 2e vente historique après 2015

Un millésime 2016 « bien dans ses peaux », sont les mots justes de Ludivine Griveau, régisseur du domaine des Hospices de Beaune, pour qualifier la qualité des 47 cuvées mises aux enchères par Christie’s en ce troisième dimanche de novembre 2016.
Pourtant le moral des viticulteurs bourguignons a été durement éprouvé cette année, avec des pluies intenses au printemps favorisant une pression historique du mildiou, un épisode de gelée noire le 27 avril touchant de façon très hétérogène toute la Bourgogne et la grêle frappant à deux reprises le Mâconnais ainsi que le Chablisien. Heureusement un bel été a réparé certaines blessures, avec en août et septembre quelques précipitations tombées à point nommé pour la vigne et un mois de septembre plutôt clément, permettant de récolter les raisins de la première des 117 parcelles des Hospices, dès le 19 septembre à Pouilly-Fuissé.

Au final, ce sont 596 pièces et deux feuillettes mises à la vente, dont 126 en blanc et 470 en rouge, (21 de plus qu’en 2015). Les rouges sont d’une intensité colorante plutôt remarquable obtenue avec des cuvaisons assez courtes, les blancs ont mis plus de temps à mûrir et présentent des niveaux d’acidité intéressants et de beaux équilibres.

Nos cuvées favorites :
• Savigny-les-Beaune 1er cru Les Vergelesses, cuvée Forneret : très droit, finale délicate.
• Auxey-Duresses 1er cru les Duresses, cuvée Boillot : puissant, fin et large avec une pointe minérale en finale.
• Beaune 1er cru, cuvée Brunet : floral et léger, il a l’élégance des beaune.
• Beaune 1er cru clos des Avaux : intense et coloré avec du gras, complet.
• Beaune 1er cru Dames Hospitalières : séducteur aux arômes de tabac et de cigare.
• Beaune 1er cru Guigone de Salins : il évoque la ronce, les mûres, le cynorhodon.
• Volnay 1er cru, Blondeau : très élégant, soyeux, franc, une belle matière.
• Pommard 1er cru dames de la Charité : une élégance verticale, droit et aérien.
• Corton Grand Cru, Charlotte Dumay : pinot très élégant, des tannins évoquant la soie sauvage et le poivre blanc en finale.
• Clos de la Roche Grand Cru, Cyrot Chaudron : fraîcheur de son terroir, mentholé en finale, puissance de la Côte de Nuits.
• Mazis-Chambertin Grand Cru, Madeleine Collignon : très élégant, force et délicatesse.
• Meursault Genevrières 1er cru, Baudot : vibrant et élégant.

Même si on peut penser que les prix d’adjudication des pièces vendues chaque année sont une sorte de baromètre des futures transactions dans le vignoble, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit avant tout d’une des ventes de charité les plus anciennes, qui permet de financer l’Hôpital de Beaune et de garder un service hospitalier de proximité autofinancé.

Avant d’entamer la vente, un hommage a été rendu à Antoine Jacquet, directeur des Hospices récemment décédé d’une crise cardiaque au cours d’un voyage en Chine, alors qu’il faisait la promotion des vins aux côtés de Christie’s.
Chaque année une pièce de charité est mise aux enchères au profit d’associations, cette année le Corton Bressandes, au profit des fondations Cœur & Recherche – sur les maladies cardio-vasculaires – parrainée par la pétillante pianiste Kathia Buniatishvili et l’actrice Virginie Ledoyen et ARC Fondation – pour les recherches sur le cancer – sous le parrainage du réalisateur Claude Lelouch et de l’actrice Valérie Bonneton. La pièce a été adjugée à 200 000 euros à deux co-acheteurs, Mme Yan Hong Cao, amoureuse des vins de Bourgogne et Jean-Claude Bernard, hôtelier beaunois.

Les ventes ont baissé cette année de 26,36 % en moyenne, avec -23,26% sur les rouges et -35,94% sur les blancs, totalisant quand même la jolie somme de 7 754 000 euros, ce qui en fait tout de même la 2e vente historique après celle de 2015. Cette chute peut paraître un peu brutale, mais elle est un réajustement nécessaire d’une flambée des prix qui frôlait parfois avec l’irraisonnable.

Comme chaque année, le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne) a communiqué sur les deux derniers millésimes récoltés, le positionnement des vins de Bourgogne sur les marchés ainsi que sur les projets et travaux en cours menés par le négoce et les producteurs.

En écho aux aléas climatiques extrêmes de 2016 et des années précédentes, un travail de fond est mené pour étendre le réseau anti-grêle à l’ensemble du vignoble bourguignon avec les diffuseurs de granions d’argent, la poursuite de l’étude des filets de protection et contre le gel, la mise en place de chaufferettes ailleurs que dans le chablisien.
Des audits sont proposés aux exploitations viticoles qui traversent des difficultés économiques importantes (140 déclarées à ce jour, mais sans doute davantage) et une réflexion est menée pour étendre la proportionnalisation du montant des fermages à la récolte, au-delà de la seule Côte d’Or.
Pour une échéance à moyen et long terme, des études sont menées par l’interprofession et les scientifiques pour comprendre les raisons de l’affaiblissement prématuré de la vigne, sensible aux maladies du bois, pouvant entraîner une perte de 5 hectolitres à l’hectare dans un avenir très proche si des réflexions ne sont pas menées sur le clonage et la sélection massale.

La Bourgogne est confiante dans sa filière de distribution avec la mise en marché de vins qualitatifs associant même le Beaujolais dans sa promotion, en fusionnant les Grandes Maisons de Bourgogne et du Beaujolais au travers de l’Union des Maisons de Vins de la Grande Bourgogne. Une démarche positive à souligner, si toutefois les marchés devaient subir une quelconque hausse des prix liée au Brexit ou à l’élection de Donald Trump (lui-même propriétaire de vignobles en Virginie).

Avec cette vente, les amateurs français salueront ce retour des cours à un peu plus de raison. Il était ainsi possible d’acquérir des barriques de beaux premiers crus cette année à moins de 30 euros la bouteille. Il faut certes ajouter les frais d’adjudication et d’élevage mais ce prix inclut une action caritative. Certes l’unité d’achat est la barrique, près de 300 bouteilles mais n’est-ce pas une excellente occasion de fédérer ses amis autour d’un sympathique projet commun ?

Marie-Antoinette de Szczypiorski

EN MAGNUM, voilà le numéro 6. Quoi, déjà ?

Oui, déjà près de 18 mois d’existence pour le magazine de Bettane+Desseauve au succès duquel j’ai le plaisir de contribuer. Après des débuts chaotiques – comme souvent – le magazine a trouvé un tempo qui nous ressemble.
Le 6, donc.

Au premier regard, on comprend que Noël approche, le magnum de R.D. 1973 dans la neige, le doré sur la Une, le doute n’est pas permis. Une grande dégustation de liquoreux est aussi une preuve de fêtes à venir surtout quand elle est agrémentée d’un grand papier de Michel Bettane sur la pourriture noble dont je recommande la lecture attentive à chacun de nos lecteurs qui veut s’endormir chaque soir plus intelligent qu’il ne s’est levé.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Trilogie Palmes d’Or, une luxueuse dégustation

Proposition exclusive de la marque Nicolas Feuillatte d’organiser pour vous un dîner familial ou professionnel pour dix personnes autour de trois millésimes de sa cuvée icône (offre disponible autour des villes de Caen, Lille, Paris, Lyon, Nice et Bordeaux), l’expérience de dégustation « Trilogie Palmes d’Or » a été imaginée par Guillaume Roffiaen (photo), le directeur de l’œnologie du Centre vinicole-Champagne Nicolas Feuillatte. Ci-dessous, il donne plus de détail sur ces dîners façonnés par la sensibilité et l’imagination d’une « sélection de jeunes chefs talentueux » et conçus pour sublimer les millésimes 1998, 1999 et 2000 de la cuvée Palmes d’Or. Assemblage d’une douzaine de vins, dont une majorité classés en grands crus (Chouilly, Cramant, Oger, Le Mesnil-sur-Oger, Avize et Montgueux pour le chardonnay, Bouzy, Verzy, Verzenay, Aÿ et Ambonnay pour le pinot noir), ce champagne vieillit en moyenne dix ans dans les caves de Nicolas Feuillatte.

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Faut-il forcément être un grand amateur pour apprécier cette proposition ?
Pas seulement. Elle s’adresse aux gourmets, aux hédonistes qui veulent vivre une expérience culinaire inédite, où l’émotion, le plaisir et le partage sont prédominants. Le cadre de cette expérience, un chef à domicile, s’est très vite imposé à notre esprit. Il permettait de magnifier Palmes d’Or grâce à ces repas spécialement élaborés par les chefs de La Belle Assiette et de favoriser l’échange et le partage entre le chef et les invités.

Un repas tout champagne autour de votre cuvée de prestige, l’exercice est pointu.
Cela a été notre belle surprise dans l’élaboration de cette expérience. Lors de nos rendez-vous avec les chefs, ceux-ci ont été très vite inspirés par les différentes expressions de la cuvée que sont 1998, 1999 et 2000. Nous avons laissé libre cours à leur créativité et nous avons été instantanément convaincus par leurs propositions. Chacun a imaginé un menu en adéquation avec les notes dominantes des trois cuvées. Les recettes sont pensées pour mettre en valeur les qualités organoleptiques des trois millésimes.

A ce propos, pourquoi avez-vous souhaité présenter trois millésimes successifs ?
Parce que c’est une rareté en champagne. Nous avons donc cherché un moyen de mettre en valeur cette exception grâce à cette expérience au cours de laquelle nous présentons les millésimes en magnum, contenant d’exception qui favorise une évolution harmonieuse des vins.

Quelle est votre meilleure “expérience” avec Palmes d’Or ?
La dégustation d’une verticale de dix millésimes qui a présidé à l’élaboration de la cuvée Audace célébrant le 40e anniversaire de la marque Nicolas Feuillatte. Un grand moment d’émotion au service d’un champagne rare venu enrichir notre oenothèque. Et qui n’est disponible qu’en jéroboams.

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« Trilogie Palmes d’Or »
Expérience exclusivement commercialisée ici et limitée à l’organisation de 100 dîners.
Tarif pour 10 personnes : 1 500 euros