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Secrets de sommelier

Meilleur sommelier de France en 1992, puis d’Europe (1994), vice-meilleur sommelier du monde en 1998, Eric Beaumard a d’abord développé la cave de La Poularde du chef doublement étoilé Gilles Etéocle avant de se lancer, en 1999, dans l’aventure de l’hôtel George V. Là, en étroite collaboration avec les chefs de la maison, Philippe Legendre puis Christian Le Squer, il a composé une cave qui est l’une des plus prestigieuses au monde. Aujourd’hui directeur du restaurant Le Cinq du désormais nommé Four Seasons George V, Eric Beaumard gère en outre les caves de tous les établissements européens sous bannière Four Seasons.

Cela ne l’a pas empêché de livrer cet ouvrage à paraître le 12 novembre aux Editions de La Martinière, recueil de secrets d’un dégustateur autodidacte, au parcours atypique, à mettre entre les mains de tous les amateurs. « Pétrus, Château Ausone ou Lafleur dans le Bordelais, les domaines de la Romanée Conti ou les vins de Jean-Baptiste Bouzerau en Bourgogne, ceux des châteaux Rayas et Grillet dans la vallée du Rhône », Eric Beaumard rend ici un hommage littéraire aux 75 vins qui l’ont marqué à jamais et à ce qui les a fait naître, les vignes comme les hommes.

Les Vins de ma vie, Eric Beaumard. Editions de la Martinière, 35 euros

Deux œnologues pour le 2015

Au sortir d’une récolte débutée sous le soleil le 21 septembre avec les merlots, Chateau Lanessan (Haut-Médoc) annonce que ce millésime se fera avec les conseils d’Hubert de Boüard, dont l’expertise viendra compléter celle de l’œnologue historique de la propriété, Eric Boissenot. Côté raisin, les baies de cabernet sauvignon rentrées la première semaine d’octobre « sont de très petite taille et ont fait chuter les rendements, mais offrent des jus d’une magnifique concentration » et les petits verdots sont racés, denses et très aromatiques. Dans les cuves actuellement en macération, « les jus laissent entrevoir des vins d’une grande finesse et concentration, intenses et denses, d’une remarquable fraîcheur. »

Pour un point complet sur ces vendanges 2015, région par région, se reporter à cet article de Michel Bettane.

Laroche : secrets de fabrication


Grégory Viennois a repris la direction technique du Domaine Laroche à la fin de l’année 2010, le millésime 2011 étant le premier intégralement maîtrisé. De ses expériences passées à Bordeaux et ensuite en vallée du Rhône, où il a longtemps œuvré pour les maisons Chapoutier et Ferraton, il en a retiré des idées bien arrêtées en matière d’identité de vin et de respect du terroir. Il nous explique sa démarche en quelques points clefs.


Grégory Viennois, lorsqu’AdVini est né de la fusion de Laroche et de Jeanjean, Stéphane Derenoncourt a été appelé comme conseil technique, on en avait parlé à l’époque dans nos colonnes. Est-ce toujours le cas ? Comment travaillez-vous ensemble ?

Bien sûr, Stéphane Derenoncourt est toujours là, Julien Lavenu (son associé, NDLR) aussi, ils viennent ici régulièrement. C’est important, par rapport à notre démarche, d’avoir un recul, notamment en viticulture, cela nous permet d’avoir une vision extérieure sur nos vins, de ne pas tomber dans la routine. Oui, on continue d’améliorer les choses, continuellement, on connaît l’ensemble des points clefs, maintenant on fait des réglages. Avec Stéphane, c’est aussi une aventure humaine, puisque j’ai débuté ma carrière avec lui. Il fait partie de ma construction professionnelle, on pourrait dire qu’il y a une idée de compagnonnage avec lui, comme autrefois. Donc tout se fait en bonne intelligence.

Dans quel état était le vignoble à votre arrivée ? Comment en êtes-vous arrivé à miser plus sur le parcellaire ?

Le vignoble était bien tenu, soigné, il fallait simplement aller un peu plus loin dans le détail, dans les interventions manuelles. L’une de mes premières actions a été de faire le tour des vignes, c’est la base de notre métier, de l’observation avant tout. J’ai très vite compris l’énorme potentiel en termes de diversités (de climats, de sols), et j’ai découvert une appellation plus complexe que je ne le pensais. J’ai découvert des vins avec des équilibres superbes, des textures, différents calcaires, différentes pentes ou expositions, différents vents dominants, différentes vallées, une architecture polymorphe et complexe. Le parcellaire, c’est le premier maillon de la chaîne. J’ai identifié près d’une centaine de parcelles sur le domaine, dont pas moins de sept rien que sur les Blanchots. Pour mieux comprendre encore, j’ai d’ailleurs été goûter les vins des différents confrères.

Une fois appréhendées les différentes parcelles du domaine, je crois que vous avez engagé un ambitieux programme de replantation…

Oui, tout à fait, plusieurs chantiers sont déjà en cours. On a mis en place un programme d’arrachage et de replantation de 2 hectares chaque année, ce qui est tout à fait normal compte tenu de la vaste étendue du vignoble, cela va nous occuper pour les 20 années qui viennent au moins. Il faut assurer le renouvellement sans attendre que la situation devienne critique : l’objectif d’âge moyen est de 45-50 ans, mais on garde aussi des vieilles vignes de 70 ans sur les Fourchaumes ! C’est aussi pour cette raison qu’on ne passe plus les machines à vendanger sur les premiers crus, ça secoue les vignes ! Grâce au travail des équipes précédentes, Laroche a la chance d’avoir un vignoble assez âgé, même en Chablis (10-50 ans), cela nous permet de faire nos propres sélections massales, de préserver ainsi l’héritage du domaine.
Par exemples sur Blanchots, on a arraché une parcelle de 50 ares en 2012, elle est aujourd’hui en repos, on la plantera en 2016, c’est très important cette période de repos de 3 ans même si cela a un coût. Sur les Clos, on réfléchit à arracher 25 ares après la récolte 2015. En Chablis (village, NDLR), on a déjà fait un énorme travail de complantation, de remplacement dans les vignes, et on commence un programme de replantation et d’arrachage. Dorénavant, on replante à 10 000 pieds hectares, contre 6600 avant. Ainsi, on use moins la vigne tout en améliorant le ratio pulpe/peau, avec des peaux plus épaisses et plus de structure.

Cette prise en compte du parcellaire a-t-elle modifié la manière de vendanger et de réceptionner le raisin ?

Une fois passé tout ce temps dans les vignes, on ne pouvait pas, dans la chaîne de valeur, ne pas accorder plus de soins aux premiers et grands crus. J’ai donc décidé que tous les premiers crus et grands crus seraient faits à la main, alors qu’avant seuls les grands crus l’étaient, il nous fallait aller plus loin. Notre expertise sur les grands crus nous permet même d’affiner le travail sur les chablis, puisqu’aujourd’hui on commence à vendanger certaines parcelles de chablis village à la main.
L’un de nos tout premiers chantiers, dès 2011, a été d’investir sur la réception de vendange. On a acheté des tables de tri vibrantes, de nouveaux pressoirs, mais aussi plusieurs petites cuves inox thermorégulées de 15/20/30/40 hectolitres, pour séparer la moindre petite parcelle en débourbage, en vinification, et pour finir les élevages. Ainsi, grâce aux tailles des nouveaux pressoirs et aux petites cuves, nous pouvons désormais séparer toutes les parcelles (par exemple le Butteaux du Montmains, les différents Blanchots, etc.).

Quelle est votre conception de la maturité pour le raisin ? Avez-vous changé quelque chose quant au choix de la date de vendanges ?

On vendange quand la parcelle nous semble correcte, on goûte la pulpe et les peaux. Pour répondre à la question, on vendange peut-être un peu moins mûr que par le passé. Quand on goute un raisin déjà très aromatique, il est sans doute déjà trop tard. On décide en fonction de notre point de vue et de nos parcelles, pas de ce que font les autres vignerons du Chablisien, comme ça se fait souvent. Ainsi, il m’arrive de changer de date de vendange deux fois par jour. Évidemment, pour faire ça, et c’est un point très important, il faut avoir une équipe de vendangeurs conséquente, afin d’accélérer et freiner comme on le souhaite. Hors permanents de l’équipe et membres de l’encadrement, nous faisons appel à près de 80 vendangeurs, ce qui nous permet de ramasser à la main plus de 30 hectares en deux semaines. On ne vendange pas trop vite non plus, on cueille al dente…

Cela doit avoir des conséquences sur le pressurage et l’extraction des différents composants du raisin ?

Vendanger à la main permet d’avoir des raisins entiers, sans trituration et comme il n’y a pas de libération de jus comme avec une machine, ça arrive en cuverie sans soufre. Notre nouvelle réception de vendange nous permet de déposer des raisins entiers dans le pressoir. Les jus que l’on récupère sont turbides, certes, mais avec de belles bourbes, donc nous n’avons pas besoin d’enzymer, ça se dépose lentement. Pour moi, c’est une énorme différence dans le process par rapport à la vendange mécanique, qui triture les raisins et rend les bourbes inutilisables. On ne peut pas faire de grands vins de terroir en vendangeant à la machine, ni en enzymant systématiquement et en filtrant stérile à la fin d’ailleurs. Grâce à nos nouveaux petits pressoirs, nous avons pu retravailler tous nos cycles de pressurage. On presse très lentement, à basse pression, sans rebêche, beaucoup moins fort qu’en Champagne par exemple. Contrairement à ce qu’on entend parfois, on peut avoir de l’extraction sur un vin blanc, donc on va chercher un peu le contenu des peaux, des tannins et des éléments minéraux. Je pense que la peau fait partie du marqueur du terroir. La pulpe, c’est un milieu assez simple : eau, sucre, acides organiques. La notion de terroir, on va plus la trouver dans les peaux, c’est ce qui va fournir la signature amère à la finale dans nos vins : dans les vaudeveys, on aura de la craie fraîche, une note iodée, sur les montmains, on aura des amers d’artichaut, de petits tannins. Grâce à cette évolution dans le process au pressurage, et je le redis, permise par des moyens techniques adaptés, les bouches se dessinent de façon plus nette, ce n’est pas seulement de la sensation plus ou moins gras, plus ou moins acide, à la dégustation. Les climats sont signés.

N’étant pas né dans la région, quel regard portez-vous sur le bois en matière de vinification et d’élevage pour les vins de Chablis ?

Tous les premiers crus et les grands crus sont élevés pour partie en cuve, pour partie en fût, avec très peu de bois neuf. Nous utilisons essentiellement de la pièce bourguignonne et des demi-muids. On a plus de demi-muids que par le passé. Pour certains vins, c’est un contenant intéressant qui élève sans apporter trop de goût de bois. Souvent, quand on assemble la partie cuve et la partie bois, l’assemblage est meilleur que les deux parties goûtées isolément.
De mon point de vue, la notion d’élevage est importante, même à Chablis, elle fait partie du vin. Avec trop de bois, on massacre le vin, un chablis n’a pas à être 100 % bois neuf, mais le bois apporte de la complexité, ça affine le vin. On a développé des relations pérennes avec trois ou quatre tonneliers partenaires (notamment Dargaud, Damy ou Stockinger) et on échange beaucoup sur la provenance des bois, le grain des douelles, la chauffe.

Qu’avez-vous changé en termes d’élevage et plus généralement dans la gestion de l’oxygène ?

Au cours de leur élevage en fût, les vins ne sont jamais bâtonnés, de temps en temps on se contente de remettre les lies en suspension. L’un des effets du bâtonnage, c’est d’apporter du gras au vin, en plus de l’oxygène amené en ouvrant la barrique, sans parler du vortex qui va dissoudre de l’oxygène dans le vin en élevage. Comme on ne recherche pas cette prise de gras, au cours de l’élevage, on peut ainsi réduire au minimum les doses de soufre. À l’été suivant la vendange, on assemble les parties élevées en fût avec celles conservées en cuve inox. Les vins sont très peu manipulés, ils sont encore riches en CO2 issu de la fermentation, ce qui va permettre au vin de lentement se minéraliser, on peut alors le préparer à sa mise en bouteille.
Dès 2011, on a diminué de 40 % les doses de soufre total. La maîtrise de l’oxygène est importante : parfois il faut protéger le vin afin qu’il n’ait pas trop d’oxygène à consommer rapidement, parfois au contraire il a besoin d’oxygène, tout est question de phases et il faut savoir les observer. L’idée n’est pas de surprotéger le vin, on presse sous régime oxydatif (et pas sous gaz inerte !), on préfère que ça casse dès le début, le cas échéant. Quand on transfère le vin d’un récipient à un autre, on le protège, pareil à la mise, où on utilise un gaz inerte pour rincer les bouteilles, ce qui nous permet de doser plus faiblement en SO2 par la suite. Si l’on veut des vins avec un potentiel de vieillissement, il faut être vigilant tout au long du process.

Peut-on faire un point sur votre démarche environnementale ? Je crois que vous préférez parler d’agriculture « durable » plutôt que « bio » ?

Au-delà de la viticulture, on a essayé de retrouver de la cohérence dans les sols, d’avoir des belles structures aérées et grumeleuses, on a été un peu plus loin que par le passé. En viticulture, quand on passe avec des engins (des gros tracteurs), on tasse, ce n’est pas parce qu’on griffe qu’on ne tasse pas. Moi, je préfère rationaliser les interventions, et c’est là que l’approche durable est intéressante, c’est une approche globale. Quand on traite 15 fois par an, même en étant labellisé bio, je ne pense pas que ce soit bon. L’agrobiologie, ça me séduit parce que ça permet d’être modéré : on peut combiner l’empirisme, la recherche et le développement.
Nous sommes conscients que l’on peut encore réduire notre impact sur l’environnement, donc pour ça il faut tout mesurer : nos rejets, nos consommations de carburant et d’eau, jusqu’à la mise en bouteille. Nous améliorons nos gestes en permanence, le but est de savoir ce que l’on fait, pas de zéro consommer. Par exemple, pour nos chauffeurs (de tracteur par exemple), nous leur apprenons à avoir une conduite efficace, plus économe en énergie. Lors de la mise, on a remplacé le rinçage des bouteilles, qui était fait à l’eau, par un gaz : ainsi on met moins de soufre ensuite car on est sous gaz inerte, on met moins d’intrant et on ne gâche pas d’eau, c’est juste ce que l’on recherche.
Le développement durable, c’est aussi la performance économique du domaine, il ne faut jamais perdre de vue que chez Laroche on ne fait pas vivre une seule famille, mais 80 (vignerons, cavistes, personnel administratif, etc.), sans parler des fournisseurs de raisin. Nous devons donc trouver un système de viticulture pérenne, responsable et intégré. Aujourd’hui, il est acquis que nous n’irons plus vers une certification (de type bio, NDLR), mais on a conservé l’approche organique, l’approche agrobiologique du domaine est globale.
L’état des sols, la consommation, tout est mesuré, et pour nous c’est essentiel. Nos composts sont bios. On n’utilise pas de désherbants et on ne veut pas en utiliser, donc on travaille les sols. Pour limiter leur compaction et l’asphyxie des sols, on laisse de l’herbe sur les rangs de passage, et on emploie des tracteurs moins lourds. On limite de façon rationnelle le nombre de traitements, je me répète. Après les vendanges, on sème du blé ou de l’orge, leurs racines permettent de décompacter le sol. On ne fait pas de labours trop profonds pour ne pas perturber les horizons (la profondeur des sols). Si on trouve la bonne fertilisation pour la vigne, on assure la quantité récoltée, donc la pérennité économique du domaine, tout en se protégeant des maladies ! Un bon chablis n’a pas besoin d’être produit à 10 hl/ha. Ainsi tout est logique, il n’y a pas de révolution.

Grégory-Viennois-bd-DPI

Grégory Viennois, directeur technique

 


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Saga Cazes



Mouton 2013, la nouvelle étiquette

Depuis le temps, depuis l’étiquette au V de la victoire en 1945, on a fini par trouver ça normal. Il se trouve que ça ne l’est pas. Sur la période, la somme d’œuvres imprimées sur les étiquettes du premier cru de Mouton-Rothschild est impressionnante. Elle est généreuse aussi et visionnaire, une sorte de survol bien vu des secousses artistiques du temps, sans beaucoup d’équivalent. On ne parle pas de démocratisation de l’art contemporain…

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Sociando-Mallet 1985


 

Sociando-Mallet 1985

LE VIN :
Nez métallique qui disparaît au bout de quinze minutes, puis le poivron vert arrive et laisse ensuite la place à des notes torréfiées, la bouche reste longtemps monovalente puis gagne en profondeur et en nuances avec une fraîcheur menthée.

 

15,5/20

CONTACTER LE PRODUCTEUR


LE DOMAINE :
Figure incontournable du Médoc, Jean Gautreau est l’un des artisans du renouveau de ses crus. Respecté par ses pairs, il a hissé Sociando-Mallet au niveau d’un cru classé, agrandissant largement le vignoble depuis son achat en 1969. Aujourd’hui, sur les 85 hectares de la propriété, une cinquantaine ont le niveau d’un troisième voire d’un second grand cru classé. Assisté de sa fille et de son gendre, Jean gautreau est l’un des rares propriétaires à superviser lui-même les vinifications. Depuis quelques mois, la propriété dispose d’un gîte, la Villa Sociando, au port de la Maréchale, à 3 km de la propriété.

soc


Vins du monde, on réserve

Ce mercredi, l’incontournable caviste parisien de la Madeleine se propose d’emmener les amateurs de rugby et les autres dans un tour du monde qui n’a rien à envier à la compétition qui se déroule en ce moment en Angleterre. De 19 h 30 à 21 h 30, à vous de choisir votre préférée parmi les nations viticoles listées ci-dessous. Tarif : 20 euros par personne (remboursés si vous effectuez 50 euros d’achats ce même soir), plus de renseignements sur cette dégustation en cliquant ici.

Les vignerons présents :

Dr Loosen, Allemagne
Catena Zapata, Argentine
Bodega Cecchin, Argentine
Maverick, Australie
Inniskillin, Canada
Recaredo, Espagne
Hahn, Etats-Unis
Joseph Phelps, Etats-Unis
Ravenswood, Etats-Unis
Fabio Gea, Italie
Planeta, Italie
Kim Crawford, Nouvelle-Zélande

Caveau de Chassagne-Montrachet


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Caveau de Chassagne-Montrachet,
7 Rue Charles Paquelin
21190 Chassagne-Montrachet

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Les domaines de la Romanée Conti, Leroy, Armand Rousseau, Georges Roumier, Jacques Frédéric Mugnier, Dominique Laurent, Robert Groffier, Jacques Prieur, Claude Dugat, Jean-Jacques Confuron, Comtes Lafon, Henri Boillot, Jean-Marc Boillot, Georges Mugneret,Ramonet, Roulot, Sauzet, Carillon, Gros Frères et sœur, Ponsot, Coche Dury, De Montille, Faiveley, Dujac, Fourrier, ils se poussent tous du col dans le caveau municipal de Chassagne Montrachet où tout amateur rêve de reposer en paix au milieu de ces prestigieux flacons qui peuvent défier les millésimes. Ouvert en 1986 par la famille Rateau, ce caveau municipal abrite également toutes les grandes signatures de Chassagne avec les familles Colin, Morey, Pillot, Gagnard, Moreau, Château de la Maltroye, Dancer…
Sur cette appellation on achète les crus au prix de vente à la propriété. Depuis quelques années ce caveau initial a été dupliqué en dessous du restaurant étoilé de Chassagne avec un accueil à la hauteur des crus proposés. Des adresses à se passer sous le manteau…

RÉSERVER

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Les premiers crus blancs de Chassagne-Montrachet : trois premiers crus

[col width= »six »]A Chassagne-Montrachet, les premiers crus dominent largement, ils représentent 160 hectares sur les 190 que compte le vignoble. Les premiers crus rouges sont en net déclin avec seulement une trentaine d’hectares plantés. Hier majoritairement « rouge », le vignoble de Chassagne-Montrachet est aujourd’hui dominé par les blancs qui sont plus porteurs, même si certains secteurs comme le Clos Saint-Jean ne pourraient produire que des rouges. Sur les cinq derniers millésimes de 2010 à 2014, la moyenne des volumes récoltés s’élève à 5393 hl pour les premiers crus blancs et 1130 hl pour les premiers crus rouges.
Ces blancs ont la réputation d’être des crus charnus, charpentés, gras et puissants avec des flaveurs de fruits secs, amande noisette nuancées de pomme mûre ou de miel. Depuis maintenant une décennie, le style évolue avec l’arrivée d’une nouvelle génération de Colin, Morey, Dancer, Lamy Pillot, Pillot, Moreau et consorts qui privilégient un style plus épuré, avec de la fraîcheur et une subtilité qui ne confine nullement à la maigreur. Les vins sont devenus plus digestes et leur conversation s’élargit pour donner la juste réplique aux mets qui peuvent sortir des grands classiques tout en gardant le côté « Joyeux enfants de la Bourgogne ». Il convient en effet de souligner que l’art de vivre et d’en rire sur Chassagne est unique ! Il existe une sociabilité de caveau comme nulle part ailleurs sur la Côte de Beaune. Chaque terroir s’y nourrit d’histoires pittoresques.[/col]
[col width= »six »]Côté sous-sol, il semble relativement uniforme avec un calcaire oolithique assez dur. En surface, la qualité de la terre et sa profondeur amènent aux crus leurs spécificités avec plus ou moins de calcaire et d’argile. On recense environ une quarantaine de premiers crus dont un certain nombre peut se démultiplier en micro-climats, on dépasse alors la cinquantaine : ainsi pour le Morgeot, on dénombre plus d’une quinzaine de subdivisions que l’on peut retrouver sur les étiquettes. Il convient ici de mettre sur le devant du bouchon ceux qui font la renommée de l’appellation avec une toponymie que l’on retrouve sur certains premiers crus de Puligny.
La source d’approvisionnement la plus sûre reste le Caveau municipal de Chassagne Montrachet 7 Rue Paquelin tenu par la famille Rateau qui possède toutes les signatures de la commune. Les prix sont ceux de la propriété. D’autre part le restaurant étoilé, l’EdEM propose la gamme la plus large de Chassagne de la planète vin. Proche géographiquement des grands crus, un quatuor de premiers crus reste l’une des priorités pour l’amateur, c’est ainsi que « Dent de Chien », « En Remilly », « Vide Bourse » ou « Blanchots de Dessus » méritent tous les égards.[/col]


DENT-DE-CHIEN (0,63ha)

On est proche des dents du bonheur puisqu’une partie fut intégrée en 1921 dans le Montrachet, alors que géologiquement, il aurait pu être intégré au Chevalier Montrachet. Les parcelles sont constituées de sols caillouteux bruns, moins profonds que ceux du Bâtard. Elles sont très pentues, orientées est, ouest, elles sont à la hauteur des chevaliers et perpendiculaires au Montrachet orienté, nord, sud. Elégant et concentré, ce premier cru peut prendre des accents puissants comme le Montrachet et des notes élégantes comme celles du Chevalier.
Le Château de la Maltroye et Thomas Morey constituent les fers de lance de ce premier qui prend souvent des allures de grand cru.

Château de la Maltroye 2013

18/20

Fumé et grillé au nez, attaque onctueuse sur les fruits jaunes derrière, il y a du volume et de la tension, superbe fin minérale. Ce cru tutoie ici le grand cru. C’est l’une des pièces maîtresses du domaine.


2002

16,5/20

Nez miellé, très belle bouche à la fois riche et tranchante, avec une belle fin saline. Ce vin évolue parfaitement.


Thomas Morey 2013

17/20

Ce terroir solaire est bien traduit, à travers un nez de mangue avec une touche saline que l’on retrouve dans une bouche d’une réelle plénitude, dans un registre plus avenant que le Vide Bourse. Les 2012, 2011 évoluent parfaitement.


En REMILLY (1,56 ha)

Les sols marno-calcaires situés en dessus du Montrachet sont pauvres, peu profonds, au point de jonction des communes de Chassagne, Puligny, St Aubin. Ce climat jouxte le « Dent de chien ». Il souffre les années de sécheresse comme 2003. Les années plus froides lui conviennent mieux. Vin plus en finesse qu’en force, il constitue l’un des premiers crus les plus subtils. Ce tout petit finage convient parfaitement à Bruno Colin qui sort à tous les millésimes son Remilly du jeu.

Bruno Colin 2011

16,5/20

Du volume, avec une densité élégante et du potentiel. D’une réelle complexité, ce vin doit évoluer plusieurs années avant qu’il ne donne toute sa mesure.


2005

17/20

Salin, minéral, se rapproche sur sa finale du Cailleret.


LES BLANCHOTS-DESSUS (1,17 ha)

Un chemin sépare les Blanchots-Dessus du Montrachet plus au nord, et un autre des Criots à l’Est. Le terroir oolithique est semblable à celui du Criot, les vins sont gras et ont une excellente tenue en bouche. C’est à coup sûr, l’un des meilleurs premiers crus de Chassagne. Il convient d’être à cheval sur l’étiquette, car Les Blanchots du Dessous qui touchent les Criots ne sont pas un Premier Cru, ils sont à répertorier dans la catégorie des villages. Le nom blanchot s’explique par la couleur claire des éboulis calcaires. Les domaines Bruno Colin, Jean Noel Gagnard et Jean Claude Bachelet figurent en bonne place dans le panthéon du cru.

Bruno Colin 2013

17/20

Vin très minéral, en bouche on a l’impression de sucer le caillou, c’est tranchant et frais.


Jean Noel Gagnard 2011

17/20

Le nez est fumé, avec une pointe citronnée. La bouche ouvre de façon onctueuse; la tension s’installe de façon magistrale et la finale offre une finale vibrante. On est là sur l’un des meilleurs premiers crus de Chassagne.


Jean-Claude Bachelet 2013

16,5/20

Nez noiseté avec une touche de fruits jaunes, la bouche possède une ampleur toute en onctuosité en attaque avec une belle énergie derrière. Superbe réussite!


Corton André 2009

15/20

Agrumes, fruits jaunes au nez, beaucoup d’ampleur en bouche, c’est ciselé, net et tranchant.


2008

15,5/20

Ananas, fumé, c’est plus droit, élégant.

suivre


Quintus, le fait du prince

Une nouvelle marque dans le ciel de Saint-Émilion ne peut pas être une histoire banale. Celle-ci, vraiment pas.

Les faits

La société familiale Domaine Clarence Dillon, propriétaire de Haut-Brion et de La Mission Haut-Brion, représentée par son président le prince Robert de Luxembourg, acquiert d’abord le Château Tertre-Daugay qui devient Château Quintus. Pour pousser le bouchon un peu plus loin et couvrir les quatre points cardinaux dans une continuité territoriale, il achète deux ans plus tard le fameux Château L’Arrosée. Ainsi, Château Quintus couvre 28 hectares d’un seul tenant

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« L’atmosphère dans le chai est une merveille d’arômes »

Si le magazine en ligne du premier grand cru classé de Sauternes Château Guiraud publie un lien vers une pétition contre le projet de ligne à grande vitesse menaçant le Ciron et, donc, le vignoble sauternais (voir ici) ainsi que la vidéo ci-dessous, annonce d’un court-métrage à venir consacré à ce patrimoine naturel essentiel à la survenue de la pourriture noble, il publie également l’enthousiaste compte-rendu repris ci-après, signé par Xavier Planty et intitulé « Des vendanges de folie ».

Les journées ont été intenses pour les équipes de vendangeurs. Il fallait en effet tout ramasser en parfait état avant la pluie. On a terminé vendredi à 17 h et il est tombé 25 mm dans la nuit. Cette troisième trie au château Guiraud a permis de rentrer l’intégralité du 1er vin 2015. La récolte est abondante. Trente-cinq lots fermentent maintenant en barriques neuves. L’atmosphère dans le chai est une merveille d’arômes ! A suivre après dégustation. ”