« Quand on a démarré l’aventure du Grand Tasting, il était inenvisageable de travailler sans Riedel. Fournir des verres à un évènement où il y a dix mille personnes, c’était un pari de leur part et un acte de confiance à notre égard ». Thierry Desseauve sait qu’un salon comme celui qu’il organise à Paris implique une logistique bien pensée et des partenaires de confiance.
Depuis la première édition, le verrier Riedel, qui a vu le jour en 1756, affiche aux côtés de Bettane+Desseauve la même ambition : faire vivre aux amateurs la meilleure expérience possible de dégustation. Une promesse exigeante, compte-tenu de la diversité des vins présentés, de leur nombre et de celui des visiteurs. Andrée Virlouvet, la directrice de l’évènement, précise : « Avec dix mille visiteurs, seul Riedel peut fournir autant de verres de cette qualité. De notre côté, nous assurons la rotation des verres propres avec un système de plonge en continue ».
Le « vinum riesling » (choisi pour l’évènement) correspond au verre le plus « universel » possible. Sa forme permet de faire ressortir les arômes du vin, prérequis essentiel pour Michel Bettane qui juge « crucial le rôle de la qualité du verre dans l’expérience de dégustation. Les verres Riedel permettent d’apprécier les nuances d’arômes et de goûts des meilleurs vins du monde ». À noter que lors des masterclass, les verres proposés rendent l’expérience encore plus exceptionnelle.
Cet article est paru dans En Magnum #28. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.
Après sept décennies sereines, Alfred Tesseron a toujours dans le regard la malice rieuse du gamin espiègle qu’il fut. Fils d’une famille cognaçaise fameuse – avant de créer leur propre marque, les Tesseron fournissaient aux grandes maisons de rares eaux-de-vie d’âge vénérable qui leur permettaient d’affiner leur meilleures cuvées – Alfred a longtemps mené sa barque entre Bordeaux et Cognac, avec de longs détours vers Paris et les ÉtatsUnis. Il a vendu avec succès et enthousiasme du vin et des spiritueux de différentes marques pour différentes maisons et à différents publics. Il s’est ainsi construit une première carrière en cultivant une indépendance d’esprit et d’action vis-à-vis d’un cadre familial un brin cadenassé. Son père Guy Tesseron avait acquis à Saint-Estèphe le château Lafon-Rochet en 1960 puis, à Pauillac, Pontet-Canet en 1975.
Au fil des années, Alfred s’était tout de même rapproché des affaires de son père, et rien n’était moins imprévisible que cette date de 1994 lorsque le patriarche lui demanda de prendre en main Pontet-Canet. Pourtant, Alfred se posait des questions, une en particulier. « Je me regardais dans la glace et je me demandais : qu’est-ce que je peux faire pour Pontet-Canet ? » Le cru, vaste et imposant, est intrigant. Voisin de Lafite et de Mouton, il n’a connu depuis sa création que trois familles de propriétaires. Un magistrat de la cour de Louis XV devenu gouverneur de Guyenne qui associa son nom, Pontet, au lieudit Canet. Au dix-neuvième siècle, une dynastie majeure des Chartrons, les Cruse, y accola pour plus d’un siècle sa puissance commerciale, avant que la crise des vins de Bordeaux en 1974 ne l’oblige à céder le cru à Guy Tesseron. Ses quatre-vingts hectares de vignes installés pour une partie majeure sur un spectaculaire plateau de graves profondes imposent le respect dû à un géant sage de Pauillac : « Je soutiendrais qu’il y a quelque chose de raisonnable et d’achevé, à la française, dans un verre de Pontet-Canet », écrivait le raffiné Henry James dans son Voyage en France publié en 1877. Au début des années quatre-vingt-dix, la crise économique a plombé les affaires du bordeaux, celles du cognac aussi. Les mauvaises récoltes se sont succédé et, malgré sa longue histoire, Pontet-Canet n’est qu’un cinquième cru classé parmi d’autres. Pas question donc d’ouvrir son ministère par de flamboyants investissements. « Mon père me disait : il faut serrer. » Alfred interprète la directive paternelle à sa façon. « La seule chose que je pouvais changer, c’était la vigne », en conclut-il. Homme de commerce et de contact, il n’en a pas moins cultivé un intérêt croissant pour la viticulture et les vinifications au cours des années qui précèdent son entrée en fonction. Comme beaucoup d’hommes et de femmes du vin de sa génération, les voyages et les rencontres décillent ses yeux et son palais autant qu’ils aiguisent l’imagination. Longtemps, les régions viticoles ont vécu en autarcie et celles qui, comme Bordeaux, avaient la chance de voir arriver des propriétaires ou des négociants d’autres horizons progressaient plus que les autres. Dans la France des trente glorieuses, les affaires marchent et on s’enferme volontiers dans un immobilisme satisfait. Alfred le baby boomer ne partage en rien cet état d’esprit conservateur. En Bourgogne, il rencontre des vignerons qui ont renversé la table d’un ordre œnologique et viticole médiocrement productiviste ; à Bordeaux, il a vu émerger quelques nouvelles méthodes. Il en choisit une, qui manque de clore son aventure à la tête de Pontet-Canet avant même qu’elle n’ait véritablement commencé. Il ordonne une « vendange en vert » au début de l’été pour faire tomber des raisins et limiter des rendements qui lui paraissent beaucoup trop généreux pour produire un vin capable d’être remarqué. Horrifiés par une pratique qu’ils jugent contre nature, quelques vignerons médocains travaillant sur la propriété ne manquent pas d’avertir Guy Tesseron. « Votre fils est en train de tuer le vignoble. » Au lieu de s’enflammer, l’atmosphère devient glaciale entre le père et son fils, qui ne se démonte pas pour autant. « Les raisins, on ne pourra pas les faire revenir. J’aurais dû t’en parler, maintenant, il faut attendre le résultat. » Le père ne dit rien, n’absout pas non plus. Quelques mois plus tard, il convoque à nouveau son fils pour lui parler de la pluie et du beau temps. À la fin de la conversation, lancé sur un ton bas et faussement anodin, Guy dit à Alfred : « Pour le vin, on fait comme on a dit ». Quand Alfred s’enquiert enfin de savoir ce que signifie cet elliptique comme on a dit, le patriarche rétorque : « Tu continues. J’ai quelques amis qui m’ont dit que le vin était bon ».
À partir de ce 1994 cathartique, Alfred décide. Pas seul. Il a rencontré dans la propriété un jeune responsable technique, Jean-Michel Comme, qui s’intéresse de près à la viticulture bio et à la biodynamie en particulier. En supplément à son travail à Pontet-Canet, il s’occupe avec sa femme d’une petite propriété familiale, le Champ des Treilles, à l’autre bout du département. Comme chaque année, Jean-Michel fait déguster son vin à Alfred. « Je goûte et je lui dis que ce n’était pas son vin. Trop frais, trop énergique, trop pur. Il me répond que c’est le premier millésime qu’il réalise en biodynamie. Presque aussitôt, je lui ai proposé d’utiliser la même méthode pour la propriété. » C’est ainsi que Pontet-Canet va s’engager, seul parmi ses pairs au mitan des années deux mille, dans la voie risquée et presque incongrue à l’époque de la biodynamie.
En 2004, quelques hectares de merlot sont cultivés ainsi ; l’année suivante, toute la propriété. Noël Mamère a certes réalisé le meilleur score d’un candidat vert aux élections présidentielles deux ans plus tôt, mais ce ne sont pas des convictions politiques qui ont conduit Alfred Tesseron à faire un choix qui va engager sa propriété pour les décennies à venir. C’est au contraire un mélange finement composé de pragmatisme, de bon sens et d’une volonté farouche de sortir Pontet-Canet du lot, fut-il extrêmement chic, qui le motive. On ne mesure pas à quel point le pari est à l’époque risqué pour un cru de ce prestige. Lorsqu’en mars 2006, il reçoit comme à l’accoutumée les négociants de la place de Bordeaux qui vont acheter en primeur son 2005, il leur annonce tout à trac qu’il a demandé la certification en agriculture biodynamique. « Ils m’ont pris pour un extraterrestre. Ils ont pensé que j’étais devenu coucou », s’en amuse-t-il aujourd’hui. Les négociants connaissent bien Alfred, certains depuis l’enfance ; ils connaissent son caractère affirmé, il fait aussi partie de la famille. Ils vont le suivre et cette campagne est un succès majeur. Pour autant, si le perfectionniste Jean-Michel Comme améliore chaque jour un peu plus la méthode et affiche des principes forts, Tesseron reste un homme, avec des craintes et des doutes. En 2007, le mildiou s’installe dans les vignes et les traitements biodynamiques paraissent bien aléatoires. Alfred craque et demande un traitement conventionnel. Il regrette aussitôt son geste, la sanction est sans appel : il faut recommencer à zéro les trois ans de conversion nécessaires pour être à nouveau labellisé. Ce sera fait en 2010, avec un label bio Ecocert (puis Demeter en 2014) et biodynamique Biodyvin. Pour autant, rapidement, les résultats sont remarquables ; avec aussi l’aide de Michel Rolland, consultant de la propriété dès 1999, et désormais celle de son disciple et associé Julien Viaud, le vin progresse spectaculairement en fraîcheur, en énergie et profondeur. Il a aussi gagné tout au long de la décennie deux mille et celle qui suit un statut nouveau. La réflexion d’Alfred Tesseron, qui intègre au sein de la propriété d’abord sa nièce Mélanie (présente jusqu’en 2017) puis, depuis 2015, sa fille Justine, ne s’est pas arrêtée à la seule viticulture. Jean-Michel Comme passe la main en 2020 à Mathieu Bessonnet, qui n’a cessé depuis la fin de ses études agronomiques en 2005 de travailler dans des vignobles biodynamiques. Pontet-Canet affine tout au long de ces années ses principes et ses méthodes pour constituer aujourd’hui une idée holistique et cohérente d’une certaine éthique vigneronne. Si les tracteurs sont toujours présents dans le vignoble, des percherons sont élevés depuis une quinzaine d’années dans la propriété et travaillent pour l’ensemble des travaux de l’année sur plus de la moitié du vignoble, avec l’objectif de moins contraindre le développement racinaire et de préserver un vignoble qui atteint aujourd’hui un âge moyen élevé. Les préparats biodynamiques sont élaborés eux aussi à la propriété dans une tisanerie installée là. Cet équipement n’a rien n’anecdotique lorsqu’on sait l’énorme réactivité qu’exige les traitements biodynamiques dès qu’une nécessité de prévention ou a fortiori d’intervention sur la plante apparaissent. Comme en 2007, les étés humides de 2018 et 2020 ont été marqués par le mildiou, mais cette fois-ci, l’équipe a pu parer aussitôt et autant de fois qu’il l’a fallu, samedis et dimanches compris.
Le château. Justine Tesseron, la fille d’Alfred, prend la main peu à peu.
Il règne aujourd’hui à Pontet-Canet une atmosphère paisiblement autarcique, renforcée par la beauté majestueuse des lieux et leur intemporalité. Le cuvier historique du XIXe siècle a été remis en activité en 1996 avec de nouvelles cuves en bois de 150 hectolitres, bien plus petites qu’à l’origine. Dix ans plus tard, les grosses cuves inox ont été remplacées par 32 cuves tronconiques en béton de 80 hectolitres. Le dernier cuvier de vinification, mis en service en 2017, comporte lui aussi 32 cuves en béton, cette fois de 40 hectolitres, mais surtout il intègre la philosophie biodynamique au sens large. L’isolation du bâtiment est faite en chanvre naturel afin d’assurer une bonne respiration du lieu. La grave de la cour de Pontet-Canet, extraite pour réaliser les fondations, a servi à la fois à la construction des murs et des cuves. Ces dernières ont été colorées grâce à l’argile contenue dans cette même grave. Toutes les masses métalliques sont reliées à la terre et il n’y a pas d’électricité (mis à part l’éclairage en LED 12 volts), raisin et vin n’entrent pas en contact avec des champs magnétiques ou électromagnétiques. Cette recherche successive de cohérence et d’harmonie a amené Alfred à abandonner le principe désormais traditionnel à Bordeaux du second vin (autrefois nommé Les Hauts de Pontet) pour ne produire que le grand vin. Depuis 2015, cette approche globale prévaut et chaque millésime est l’expression intégrale et naturelle du terroir de Pontet-Canet et de son interprétation par ceux qui y travaillent. « Je n’y pensais pas au début, mais ces décisions ont transformé ma vision des choses et du monde qui nous entoure », dit dans un demi-sourire Alfred Tesseron aujourd’hui. « Finalement, travailler ainsi est ce que nous devions à Pontet-Canet. »
Cet article est paru dans En Magnum #32. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.
Sainte-Roseline n’était sans doute pas la propriété de Provence la plus difficile à mener sur la route du succès. Ce domaine des Arcs-aux-Argens dans le Var cumule les atouts. D’abord, celui d’avoir été façonné par la grande histoire. Au Xe siècle, on construit là une abbaye en l’honneur de Roseline, bientôt un cloître et enfin une chapelle pour abriter les reliques de la future sainte. L’ensemble est classé monument historique dès les années 1980. Les touristes s’y pressent, laissant derrière eux la proche Saint-Tropez ou la Croisette cannoise. Ils découvrent qu’on y fait du vin. Le vignoble est pourtant l’un des premiers de la Provence, planté dès le XVIe siècle.
Si ce cru provençal est classé en 1955 et que sa réputation n’est plus à faire, il se refait tout de même une santé avec l’arrivée de Bernard Teillaud, promoteur immobilier et père d’Aurélie Bertin, actuelle co-propriétaire avec sa sœur de Sainte-Roseline et du château des Demoiselles. Bien qu’elle s’occupe du projet œnotouristique de la propriété dès le début des années 2000, prendre la direction de ce vignoble de 110 hectares – et de ses nombreuses activités – intimide d’abord la jeune femme. Le milieu du vin est difficile. Il ne lui fait aucun cadeau. Aux commandes à partir de 2007, cette coureuse de fond de haut niveau se met en ordre de marche, se forme, s’entoure d’une équipe performante, renforce ce qui fonctionne.
Tenir la distance
Depuis les années 1970, le lieu entretient un lien fort avec l’art contemporain. Il suffit de pousser les portes de la chapelle pour tomber nez à nez avec une mosaïque monumentale de Chagall. Chaque été, le domaine multiplie les expositions d’artistes confirmés. Autre chantier, le vignoble. Une source en profondeur et les sols argilo-calcaires où sont plantés syrah, mourvèdre, cabernet-sauvignon, grenache, cinsault, tibouren (pour les rouges et les rosés), rolle et sémillon (pour les blancs) permettent une alimentation hydrique maîtrisée. Mais les récentes sécheresses estivales invitent à mettre en place des pratiques culturales adaptées et exigeantes. Aurélie a engagé vite et bien Sainte-Roseline dans des démarches de développement durable. Une reconnaissance de la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise d’abord et le bio avec le millésime 2022.
Éco-conception des produits, préservation de la biodiversité, protection du patrimoine, bien-être des salariés, les actions s’accompagnent de labels difficiles à obtenir : HVE, Vignerons Engagés, ISO 26000, ISO 26000, etc. Sur tous les fronts, Aurélie s’est forgée avec les années une vision de la qualité. Pour les vins des deux propriétés, mais aussi pour sa petite activité de négoce (Roseline Collection). Une vision commerciale aussi, avec la mise en place d’une stratégie de valorisation en adéquation avec la réussite insolente du rosé de la région, suffisamment performante pour convaincre la star planétaire Kylie Minogue de signer un vin de son nom.
Vingt ans après ses débuts, Aurélie s’est imposée comme l’une des figures de la nouvelle Provence viticole, impliquée avec la même volonté dans son tissu interprofessionnel que dans ses activités associatives. Elle incarne aussi, dans cette Provence moderne, un rôle jusqu’ici plutôt rencontré en Champagne ou à Bordeaux. Celui de super propriétaire ou super directeur capable de tout faire et de s’exprimer sur toutes les questions. Quel avenir pour la région ? Cette mère de trois filles sait que la transmission sera demain un sujet sur toutes les lèvres. Elle sait aussi que Sainte-Roseline doit continuer son chemin. Peu de choses la séparent désormais du plus haut niveau. Au fond, le parcours d’Aurélie résume bien la phase dans laquelle est entré le vignoble provençal. Impossible de survivre à la concurrence féroce sans en faire toujours plus. Reconnaissons que nous ne rencontrons pas si souvent autant de détermination.
Une bonne nouvelle pour se dire que tout ne va pas si mal.
La maison Billecart-Salmon vient d’investir chez Jérôme Brétaudeau, remarquable vigneron, l’as des as du muscadet. Un goût partagé sans doute pour les grands blancs et les pinots noirs somptueux. Après avoir signé Brétaudeau comme consultant en bio-dynamie, Mathieu Roland-Billecart franchit un pas de plus en déclarant vouloir pérenniser le domaine viticole de Brétaudeau. C’est bien d’apporter une touche de rigueur à un vigneron de génie en même temps qu’une distribution plus rationnelle…
De gauche à droite, Laurène, Véronique, Frédéric, Philippe. Il manque Laurent,
aux États-Unis au moment de ce reportage. Toute la famille est prête
à relever les défis à venir.
Cet article est à retrouver en intégralité dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 (pages 128-129). Vous pouvez l’acheter sur notre site ici ou en librairie.
Qu’est-ce qu’une famille ? Avec les années, le lien solide qui unit celle des Drouhin depuis cinq générations aurait pu se défaire peu à peu. Après tout, combien de grandes familles, centenaires et travailleuses comme celle-ci, se sont détournées doucement de la voie exigeante du grand vin. Pas celle-là. Les Drouhin de Beaune se sont lancés à la poursuite d’un rêve dont il ne se sont jamais éloignés, ne cédant à aucune mode, portés par une vision de la qualité presque immuable. Celle-ci s’exprime aujourd’hui sur un peu plus de cent hectares et le domaine de la famille est l’un des plus importants de la région, réparti entre les cinq sous-ensembles bourguignons (Chablisien, côte de Nuits, côte de Beaune, Chalonnais et Mâconnais). Il continue d’ailleurs à grandir avec de récentes acquisitions à Saint-Véran (château de Chasselas) et à Saint-Romain (domaine Rapet). De Joseph Drouhin le fondateur, la génération actuelle – Philippe, Véronique, Frédéric et Laurent – a hérité cette envie de toujours faire mieux. Une attitude pas si fréquente dans un contexte où les vins de Bourgogne sont toujours plus demandés dans le monde. Mais voilà, le bonheur éphémère d’un marché en pleine forme ne donne aucune garantie quant à la suite de cette histoire dans le siècle qui vient. Sans doute l’aventure américaine de la famille, propriétaire d’un beau vignoble en Oregon, a contribué à lui donner la large ouverture d’esprit dont elle fait preuve aujourd’hui. Au même titre d’ailleurs que son implication dans la vie du vignoble bourguignon et son rôle au sein des Primum Familiæ Vini, association prestigieuse dont elle est membre et qui réunit douze familles influentes du monde du vin. Avenir oblige, il restait à la génération actuelle un combat à mener pour donner du sens aux actes d’une famille qui en nourrit le moindre geste.
Pionnière hier
Engagé dès le début des année 1990 sur le chemin d’une agriculture vertueuse, biologique et biodynamique, le vignoble est l’objet de toutes les attentions. Il suffit de constater la tenue impeccable du Clos des Mouches, climat historique de l’appellation beaune et fief éternel de la famille, pour réaliser à quel point les questions environnementales, et surtout la pérennité des territoires, est au cœur du travail des Drouhin. Défi de taille, pour réduire l’impact de son activité, la maison s’est lancée dans un vaste programme de refonte de ses pratiques, traquant la moindre dépense énergétique superflue, des bureaux de son siège jusqu’à la distribution de ses vins. Elle a confié à Laurène, la fille de Véronique, la plus difficile des missions d’une entreprise : avancer. Il lui faudra commencer – cette opération en est à ses balbutiements – par changer les mentalités, recourir sans doute toujours plus à la technologie et à l’information et faire des choix difficiles, pour ses fournisseurs, pour ses équipes, pour le marché qu’il faut priver parfois d’une commande afin d’éviter une livraison gourmande en énergie. Déterminée à mettre en place ce cas unique d’engagement vertueux en Bourgogne, en tout cas pour une maison de taille comparable, Laurène sait que beaucoup de travail et de nombreux obstacles la séparent d’une réussite incertaine.
Engagée aujourd’hui
Au fond, qu’a-t-elle à y gagner et la maison avec elle ? Un peu de bonne conscience ? Un peu comme celles de Joseph, Maurice et Robert avant elles, les deux générations actuelles des Drouhin semblent avoir compris (en avance) que le monde pouvait bien continuer à tourner sans la Bourgogne. Certes, la région est aujourd’hui l’épicentre des vins fins. Mais elle n’a pas encore assez multiplié les projets innovants et ambitieux, comme c’est le cas ailleurs en France, pour continuer à être encore longtemps ce qu’elle est aujourd’hui. On sait déjà tous les nombreux problèmes liés à la vie des sols, les réflexions plus ou moins abouties concernant les porte-greffes, etc. Concrètement, la Bourgogne, comme tant d’autres vignobles plus ou moins prestigieux dans le monde, coûte à la planète, y pioche ses ressources et l’épuise. « L’idée, c’est d’être à l’équilibre », concède Laurène. De nombreuses réflexions agronomiques vertueuses ont pris corps dans le vignoble mondial cette dernière décennie. En Bourgogne, c’est la première fois qu’une maison d’une taille aussi significative interroge ses pratiques avec autant d’intransigeance. Il lui faudra sans doute tout remettre à plat, repartir de zéro, essayer, échouer, abandonner, recommencer.
Nous parlions d’un fil invisible à laquelle cette famille se tenait : il ressemble étrangement à celui de l’abnégation et du courage. Deux qualités au service des grands vins, et un héritage bien partagé entre les générations et dans le large répertoire de la maison beaunoise.
Mathieu Garçon a fait le choix
de photographier l’escalier majestueux
du château en prenant un peu de recul. Résultat : on découvre le parc superbe
qui encercle ce paradis isolé. Photo : Mathieu Garçon
Estoublon a longtemps regardé d’un œil attentif la Provence faire la fête. Quatre nouveaux propriétaires plus tard, la voilà décidée à entrer dans la danse avec Roseblood par julia molkhou
Cet article est paru dans En Magnum #32. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.
Il faut quitter la route et s’engouffrer sur une allée bordée de pins parasols, rouler au pas comme demandé. Un croisement. À droite, le restaurant La Table d’Estoublon, ouvert six jours par semaine, propose une agréable cuisine méditerranéenne. À gauche, le château. Construit au XVIIIe par la famille de Grille sur les fondations d’un vieux mas provençal, il prend le nom d’Estoublon en souvenir d’un petit village de Haute-Provence où la famille avait des propriétés.
On peut s’offrir ici une vie de château pour un week-end ou quelques jours de vacances. Dix chambres magnifiques, toutes décorées avec luxe, ayant chacune une signature olfactive propre. Plusieurs salons et salles à manger enrichis régulièrement de nouvelles pièces, des centaines d’hectares de jardin, le potager, la piscine et le court de tennis vert gazon. Accès complet à la cave. Et disponibilité aux petits soins de tous ceux sans qui l’expérience ne peut se faire, cuisinier, maîtres d’hôtel, gouvernantes. Le grand art de vivre à la française. Le château d’Estoublon est réputé pour ses huiles d’olive. L’historique oliveraie de 120 hectares permet de travailler une grande variété d’olives. Ardente, poivrée, élégante ou encore équilibrée, le choix d’une huile se fait entre les cinq variétés endémiques et une sixième, venue de Grèce, née de l’assemblage de ces différentes variétés. Elles sont vendues dans plus de trente pays et leurs bouteilles, récemment revues, rappellent les plus beaux flacons des grands parfumeurs. Enfin, Estoublon est depuis toujours un vignoble. Ses vingt hectares depuis longtemps menés en bio produisent des vins blancs, rouges et rosés, une aventure qui a pris une nouvelle direction sous l’impulsion des propriétaires des lieux depuis 2020, Stéphane Courbit, Jean-Guillaume Prats et le couple Bruni-Sarkozy.
À la française
L’idée était de créer un rosé délicat et élégant, avec « des touches féminines que les hommes adorent », confie Carla Bruni-Sarkozy, très investie dans le projet. Le résultat est un assemblage de grenache, cinsault et tibouren auquel tient beaucoup l’équipe d’Estoublon, très au fait de la montée des vins rosé à l’export, notamment aux états-Unis et en Angleterre. Pour faire de Roseblood un challenger des grandes marques de rosé dans le monde, elle a d’ailleurs mis les moyens, humains et marketing. Ce rosé à l’étiquette rose pâle, dont l’illustration évoque le serpent du jardin d’éden, s’est rapidement retrouvé à la carte des établissements select et branchés du groupe Paris Society. Et bien sûr de ceux, tout aussi chics, du groupe Airelles, propriété de Stéphane Courbit. Une façon pour Roseblood d’être consommé à la fois de façon festive, de Saint-Tropez à Val d’Isère, mais aussi d’être bu à table à Versailles. Nouveauté cette année, le blanc Roseblood est un assemblage de rolle et de grenache blanc. Frais, léger, sur les notes d’agrumes, le millésime 2022 est un vin que l’on boira facilement de Courchevel à Gordes.
Tout est aujourd’hui réuni pour faire de Roseblood une marque internationale puissante, alliant un côté lifestyle assumé – entre modernité et tradition française – et un savoir-faire viticole qui compte bien s’affirmer et progresser encore, notamment sous l’impulsion de l’expérimenté Jean-Guillaume Prats. Premier changement, les rouges de la propriété sont désormais issus de vendanges manuelles. Depuis son arrière-pays provençal, la propriété est bien ancrée sur le chemin de la qualité et la voie exigeante de l’authenticité et du luxe durable à la française, laissant finalement assez loin d’elle celui plus éphémère des strass et des paillettes de la Riviera. C’est là tout le défi de cette nouvelle Provence.
Aux pieds du pic Saint-Loup, les grands vins sont nombreux. L’appellation chasse en meute pour atteindre le sommet
Cet article est à retrouver en intégralité dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 (pages 224 à 227). Vous pouvez l’acheter sur notre site ici ou en librairie.
On aperçoit le pic Saint-Loup perché à 658 mètres depuis la promenade du Peyrou, point culminant du centre historique de Montpellier. Il se découpe devant les premiers contreforts des Cévennes. Près de 1 400 hectares et dix-sept communes, pour soixante-treize caves particulières et trois caves coopératives, composent l’aire de production de ce terroir. Promu vin délimité de qualité supérieure (VDQS) en 1955, ce vignoble est devenu une dénomination à part au sein des coteaux du Languedoc en 1985. On parlait alors de coteaux-du-languedoc Pic Saint-Loup. Une appellation à part entière, pic-saint-loup, a été obtenue en 2017 pour les rouges et les rosés. Les blancs attendront. La syrah rentre au minimum à 50 % dans les assemblages de ces rouges avec le grenache noir et le mourvèdre. On peut les compléter avec des cépages dits accessoires comme le carignan noir, le cinsault noir, la counoise noire ou le morrastel noir. Le cahier des charges fixe une durée minimum d’élevage de neuf mois, souvent largement dépassée.
Un cépage, un terroir
Si les arômes poivrés et épicés de la syrah signent l’arôme des vins, c’est le terroir qui leur donne leur singularité. Le pic Saint-Loup est un contrefort avancé des Cévennes avec des précipitations annuelles de l’ordre de mille millimètres d’eau. C’est largement plus que la moyenne nationale (700 millimètres) et c’est ce qui en fait le terroir le plus arrosé du Languedoc. Ces précipitations d’automne, d’hiver et de printemps permettent aux vignes de bien résister aux fortes chaleurs et aux sécheresses estivales languedociennes. Au-delà de la seule pluviométrie, les amplitudes thermiques sont ici importantes. Fortement contrastées entre le jour et la nuit en période de véraison, elles favorisent une maturation optimale des raisins. Grâce à son relief, le terroir est préservé des forts coups de vent. Les souffles réguliers et modérés du mistral et de la tramontane protègent le vignoble des avancées du « vent marin » humide en ventilant les baies d’un air frais et sec. Marqué par les pointes calcaires du pic Saint Loup et du massif de l’Hortus, ce territoire est le résultat d’un plissement de roche vers le nord à l’ère secondaire. En haut des côtes se trouvent des éboulis calcaires issus de la fragmentation par le gel datant des périodes glaciaires du Quaternaire. En bas, affleurant à la surface, se trouvent les sols marno-calcaires jouxtés par endroits de sols composés d’alluvions déposées par la Méditerranée voilà 90 millions d’années. En plaine, les sols constitués de glacis d’éboulis particulièrement profonds et poreux ont une excellente capacité de drainage de l’eau tout au long du cycle de la vigne. Exception à cette règle générale, le village de Lauret dont les sols marno-calcaires sont situés sur les hauteurs de la commune. La mini plaine de la Gravette de Corconne se singularise par un étalement de glacis-éboulis de couleur gris clair qui donnent une minéralité très identifiable aux vins qui en sont issus. On les reconnaît entre cent en dégustation à l’aveugle. Ce terroir spécifique méritera un jour une appellation à lui seul quand l’époque sera venue de compléter par des climats spécifiques la délimitation en cours des AOC du Languedoc, comme la Bourgogne l’a fait il y a bien longtemps.
Les meilleurs
La fraîcheur des vins du Pic leur permet de se distinguer parmi tous les rouges languedociens. Les rouges se reconnaissent surtout par leur fraîcheur menthée, unique dans la région, mais aussi par leurs notes délicatement florales, poivrées et fruitées. Le prix du foncier, qui atteint voire dépasse 60 000 euros par hectare, limite le fourmillement de jeunes talents comme en AOC terrasses-du-larzac, bien que cette dernière voit également le prix des terres augmenter ces dernières années. Ici, le chef de file est incontestablement Christophe Peyrus. Il signe les vins du domaine Clos Marie, qui peuvent atteindre des sommets de délicatesse. On retiendra aussi les excellents domaines de Mortiès, de l’Hortus, Bergerie du Capucin, Ermitage du Pic Saint-Loup, La Chouette du Chai, Les Grandes Costes, Mas Bruguière, Mirabel, Château Lancyre, Château de Lascaux. Et chez les négociants haute couture, mention particulière à Calmel & Joseph et Hecht & Bannier.
Viticulture de précision
et infrastructures adaptées, la propriété de Listrac active les leviers du grand vin.
Photo : erwan balanca.
Trois ans de réflexion, trois ans de travaux et 18 millions d’euros d’investissement. Pour cette propriété du Médoc, c’est une révolution Par Anne Korrigan
Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Pour Clarke, cinquante ans d’efforts auront été nécessaires pour se trouver une route sûre. Avec ses 55 hectares d’un seul tenant, la propriété médocaine acquise en 1973 par le baron Edmond de Rothschild est le cœur et le cru fondateur d’Edmond de Rothschild Heritage Wines. Pourquoi le plus riche de tous les Rothschild achète-t-il alors ce château oublié, ce vignoble en piteux état, dans la plus petite des appellations médocaines (qui ne compte aucun cru classé) quand ses cousins possèdent Mouton et Lafite, deux crus de légendes à Pauillac ? « Pour ne pas renforcer l’hégémonie de la famille dans l’élite des vins », disait-il. S’il a hérité d’une immense fortune, l’homme a créé seul ses entreprises (banque, finance, etc.). Œnophile passionné, il voit Clarke comme son œuvre et le rêve comme le meilleur des crus bourgeois, l’icône de son appellation. Sur ces terres argilo-calcaires atypiques en Médoc, il reprend tout à zéro. Tâche ardue et immense qui lui coûte des millions. Il réunit des spécialistes des sols, de la vigne et de l’œnologie comme le professeur Emile Peynaud ou le consultant Jacques Boissenot et dote la propriété des dernières technologies. Les premiers millésimes, présentés trop jeunes, sont mal goûtés par la place de Bordeaux. Clarke ne s’impose pas malgré des progrès continus. L’année 2016 est celle des nouveaux défis et de la mise en place d’une nouvelle équipe sous la houlette d’Ariane de Rothschild, avec Fabrice Darmaillacq à la tête de l’exploitation et le conseil d’Eric Boissenot, l’œnologue spécialiste du Médoc.
Six ans de réflexion et de travaux de 2017 à 2023, le projet Impulse redéfinit et redynamise Clarke. « Nous avions besoin d’optimiser le vignoble, de moderniser nos outils techniques, de rationaliser tous nos process pour être à la hauteur de nos ambitions », explique Fabrice Darmaillacq. Et se placer pour de bon dans le viseur des consommateurs. Le renouvellement accéléré du vignoble (30 ans d’âge moyen) planté à 7 000 pieds par hectare s’achèvera en 2032. Les vecteurs d’amélioration identifiés tiennent compte des effets du changement climatique déjà constatés et anticipent ses conséquences prévisibles. Les sols argilo-calcaires permettent de résister aux aléas climatiques, favorisent la maturation lente du fruit et la préservation de son acidité naturelle. Ils accueillent les merlots, soit 70 % de l’encépagement. Les cabernet-sauvignon (30 %) sont plantés sur les sols gravelo-sablonneux. Les cabernets francs font leur réapparition sur 4,5 hectares. Labellisé HVE et SME, Clarke pratique une viticulture durable et de précision à l’échelle intraparcellaire. Zéro herbicide, des engrais verts issu du couvert végétal, cuivre et soufre prophylactiques en début et en fin de campagne, intrants de synthèse limités. Depuis 2022, le nouveau cuvier gravitaire et parcellaire de cinquante cuves béton (10 à 160 hectolitres) accueille les baies récoltées manuellement au pic de la maturité. Fermentation par co-inoculation, extractions douces, élevage de seize mois dans un chai réhabilité (les précieux vins de presse ont, eux, leur chai enterré), pour l’assemblage, Boissenot dispose désormais d’une palette inégalée.
Mal compris et mal jugé à ses débuts, Clarke est devenu un vin élégant, puissant, frais, aux tannins soyeux, taillé pour être dégusté jeune ou mature. À ses 150 000 bouteilles s’ajoutent les 15 000 de la cuvée Le Merle blanc, issue de sauvignon blanc, sauvignon gris, muscadelle et sémillon, élevée en cuve inox et en barrique. Et comme l’art de vivre fait partie intégrante de la propriété, les jardins ont été encore embellis et les chais et la nouvelle salle de dégustation magnifiés par l’intervention d’artistes et d’artisans. De quoi être vu autrement
En Dordogne, tête découverte, deux iraniennes vendangent les parcelles du vignoble Dubard. Toutes deux rescapées du régime de Téhéran, elles participent à la résurrection du vin perse. « Nous n’arrêtons pas, nous continuons de nous battre. La lutte contre les mollahs, la république islamique, continue ici d’une autre manière » expliquent Marjan Jangjoo et Soodeh Lashkarizadeh. « On se bat avec nos mains pour garder notre vin en vie » disent-elles. Le vin et sa production sont interdits en Iran depuis la révolution islamique de 1979, en dépit d’une tradition viticole millénaire et des éloges des plus grands poètes iraniens comme Hâfez et Saadi. Les deux jeunes femmes se sont ralliées au projet de Masrour Makaremi : celui de faire renaître le vin persan.
Masrour Makaremi remplissant une amphore du VIIème siècle avant notre ère, achetée aux enchères.
Et le vin perse revit Né en Iran, Masrour Makaremi arrive en France avec sa famille après le décès de sa mère (opposante politique, torturée et exécutée lors du massacre des prisons en 1988). Il devient spécialiste en orthopédie dento faciale-orthodontie et développe, en parallèle de son cabinet, une start-up dédiée aux technologies d’intelligence artificielle au service de la médecine. Voulant associer les deux cultures (française et iranienne) qui lui sont chères, il se souvient des promenades avec sa grand-mère dans les vignes clandestines et revoit son oncle produire en cachette son vin de table, en Iran.
Masrour s’associe avec le vignoble Dubard à Saint-Méard-de-Gurçon où il fait planter deux hectares de syrah, shiraz en persan (cépage rapporté de Perse par les Croisés, selon la légende) en 2016. Masrour s’inspire ensuite des méthodes de vinification d’il y a 5 000 ans pour se rapprocher au maximum du vin de l’époque. Il élève son vin dans des amphores en terre cuite (dont la température de cuisson est modérée pour les rendre poreuses) rendues étanches par un enduit en résine de pistachier. Contrairement aux barriques en bois où l’on cherche à rendre le vin plus ou moins tannique, les amphores n’apportent pas d’arômes particuliers. Mais l’échange d’oxygène avec leur porosité rendra le vin plus ou moins fruité et oxydatif. Le nom de la cuvée ? Cyrhus, en hommage à Cyrus le Grand, le fondateur de l’Empire perse, et un H supplémentaire en clin d’œil au shiraz.
L’affaire avait de l’allure, c’est d’accord. Faisons vite.
Voilà la liste des vins servis au roi d’Angleterre :
Pol-roger, cuvée Winston Churchill, champagne 2013, en magnum.
Olivier Leflaive, bâtard-montrachet 2018, en magnum.
Mouton-rothschild, pauillac, premier GCC 2004, en double magnum.
Voyons cela.
Le champagne 2013 est un joli millésime, mais pourquoi n’avoir pas choisi 2012 ? Prenons le classement des millésimes du Figaro. Il nous apprend que 2013 est classé 3 sur 5 et 2012, 5 sur 5. Pourquoi pas le meilleur pour King Charles III ?
Le bâtard-montrachet, pareil. Le Figaro : 2018, 4 sur 5. Le 2017, 5 sur 5. Et pourquoi un bâtard ? Pourquoi pas le montrachet…
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