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Durfort-Vivens, margaux 2011


 

Durfort-Vivens, margaux 2011

LE VIN : Superbe nez floral, énergie dès l’attaque en bouche qui se révèle tonique ; le tannin est bien habillé, souple, mais plein avec de la chair et une réelle profondeur. La finale se révèle très précise.

17,5/20

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LE DOMAINE : Dans les derniers millésimes, la progression du cru a été la plus spectaculaire de tout Margaux. La conversion du vignoble à la viticulture biodynamique et un parcellaire dispersé dans de nombreux quartiers complémentaires de l’appellation lui donnent un caractère inimitable. Gonzague Lurton et son équipe peuvent être fiers du travail accompli.

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Quand l'aveugle voit clair et juste

J’ai reçu récemment d’un vigneron de Chablis un petit mail m’avertissant de sa décision de ne pas présenter son vin à la dégustation comparative que nous organisons chaque année avec le bureau interprofessionnel pour le guide annuel Bettane +Desseauve et où il me donnait les raisons de sa décision. Il s’en est suivi un échange privé que je l’ai autorisé à envoyer à un blogueur de ses amis car le sujet était fort intéressant. Ce blogueur s’est révélé être Jacques Berthomeau, qui s’en est servi pour instrumentaliser ce débat au service de sa dénonciation du travail de la presse actuelle du vin et de sa volonté de creuser les oppositions entre celle-ci et le monde de la viticulture. On suivra sur son site les péripéties de la chose. Cette instrumentalisation n’est pas particulièrement sympathique, mais conforme à son droit et à sa liberté, comme les miens m’autorisent ici de revenir sur un sujet important et qui est au cœur du travail d’information, définition même de mon métier. Métier que mes collaborateurs et moi-même essayons chaque jour d’exercer dans le respect le plus strict des intérêts matériels et moraux du public. Le public comprend évidemment aussi les producteurs des vins qui sont l’objet de notre travail d’information et de critique. Or notre métier devient de plus en plus difficile à exercer avec équité, c’est-à-dire en donnant à tous une égalité de chance devant l’information et la notation.

Mes confrères, mes collaborateurs et moi-même constatons que de plus en plus de producteurs de vins célèbres ou moins célèbres, coûteux ou moins coûteux, remettent en cause le principe même de la dégustation comparative, et encore plus celle qui s’exerce à l’aveugle. Cela me rappelle le temps pas si lointain où la plupart des grandes maisons de Champagne avaient essayé à plusieurs reprises de faire taire les revues qui, à la suite des bancs d’essais agro-alimentaires inaugurés par le magazine Gault et Millau, organisaient des dégustations comparatives notées de leurs cuvées. Thierry Desseauve et moi-même en avions subi les menaces, comme les autres, à la Revue du Vin de France. L’argument de quelques patrons influents était le suivant : chaque cuvée obéissant à une philosophie d’élaboration différente ne pouvait être jugée et certainement pas notée de façon comparative. Et leur mérite évalué uniquement par le public, selon ses préférences de goût ou, bien entendu, vanté sans la moindre restriction par la communication publicitaire, dans une époque bien oubliée depuis, sans censure d’État. On peut mesurer les changements mentaux survenus en 25 ans dans les comportements de ces maisons au bénéfice de la liberté de la critique et de la prospérité du commerce.

Les motifs qui poussent aujourd’hui les viticulteurs à refuser de faire déguster leurs vins en dehors de chez eux et même parfois chez eux, sont assez divers, mais pas aussi éloignés les uns des autres qu’on pourrait le croire, ce qui est affirmé cachant bien entendu ce qui ne l’est pas…

suivre


Joseph Henriot nous a quittés

« La quantité n’a aucune importance à mes yeux. Je veux faire les meilleurs vins possibles sur les plus grands crus. » Joseph Henriot, qui vient de disparaitre, prononçait ces mots comme une profession de foi alors que nous lui remettions, il y a vingt ans, le titre d’Homme de l’Année. Il venait alors de reprendre en main, après un long passage à la tête de Veuve Clicquot (1987-1994) la direction de sa maison de champagne et, surtout, d’acquérir Bouchard Père et fils, belle endormie qu’il replaça immédiatement, et sans la moindre faute de carre, au premier rang des maisons bourguignonnes. L’œil vif et rieur, l’esprit perpétuellement aux aguets, Joseph Henriot a été certainement l’une des intelligences les plus brillantes qu’il nous ait été donné de rencontrer au cours de notre carrière. Sa clarté de vision s’associait logiquement à une grande confiance en ses moyens ; s’il savait écouter, il savait surtout décider, tranchant parfois dans le vif et non sans douleur pour ceux, fussent-ils très proches, qui se trouvaient sur sa route. Mais, alors que cet homme hors norme tire sa révérence, il faut applaudir l’œuvre extraordinaire du bâtisseur qu’il n’a cessé d’être. Au début de l’ère LVMH, comme Yves Bénard chez Moët, il a su permettre à Clicquot d’entrer en majesté dans la nouvelle ère du champagne, laissant par ailleurs en cadeau de départ le sauvignon néo-zélandais Cloudy Bay qui est devenu l’une des plus belles success story du groupe. Et en vingt ans, il a avec ses fils Stanislas, puis Thomas fait de son groupe familial – les champagnes Henriot, les chablis William Fèvre, les bourgognes Bouchard Père et fils, le beaujolais Villa Ponciago à Fleurie, les liqueurs Lejay-Lagoutte – un diadème d’un extraordinaire éclat. Chapeau bas, Joseph.
A ses fils Stanislas et Thomas, à l’ensemble de sa famille, l’équipe de Bettane+Desseauve adresse ses plus sincères condoléances.

Michel Bettane et Thierry Desseauve


Qu'est-ce qu'on fait ce week-end ?

Pendant trois jours, 88 châteaux des appellation saint-émilion, saint-émilion grand cru, lussac-saint-émilion et puisseguin-saint-émilion ouvrent les portes de leurs propriétés aux amateurs (les découvrir ici). Pour faciliter la balade dans ce territoire viticole inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (pour en savoir plus, cliquer ), ils sont “classés” cette année selon quatre thèmes : « envies gourmandes », « découvertes du patrimoine architectural », « animations culturelles et ludiques » et « propriétés et traditions familiales ».

Au-delà de ces instructives visites au domaine, des séances d’initiation à la dégustation seront proposées à la Maison du vin de Saint-Emilion tous les jours à 11 h et 12 h 30, ainsi que des dégustation commentées de grands crus classés, à 15 h 30 et 17 h 30. Inscription sur place ou au 05 57 55 50 55. Enfin, un tirage au sort est organisé auquel on peut participer jusqu’à dimanche en cliquant ici. En jeu, autant de bouteilles qu’il y a de châteaux participant à l’événement, soit 88 (lot d’une valeur de 1 500 euros). Plus de renseignements et programme complet ici.




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En Bourgogne, la cave de Lugny organise ce week-end la 11e édition de son Prix des Charmes, concours artistique sur un thème imposé (mais les techniques sont libres) dont les visiteurs sont les juges. Après le comptage des votes, la Cave se fera mécène en se portant acquéreur de l’œuvre préférée du public. Au programme de ces journées figure également un atelier ludique et participatif sur l’art de la tonnellerie durant lequel les petits comme les grands pourront « s’essayer au maniement des cercles et du marteau » ainsi que la visite de la cave à fûts. Entrée libre, verre à dégustation sérigraphié offert à chaque visiteur et vins de la Cave proposés à un tarif préférentiel. Plus d’infos en cliquant ici.

A Savigny-lès-Beaune, samedi de 10 h à 18 h et dimanche de 10 h à 17 h, une quinzaine de vignerons proposeront aux visiteurs « dans la fraîcheur de leurs caves voûtées » des dégustations de savigny-lès-beaune, village et premiers crus, blancs et rouges, ainsi que de crémant de Bourgogne. Découverte du vignoble en Jeep, stands de spécialités régionales, manège et balade en poney pour les plus jeunes et animations musicales sont au programme de ce week-end de fête. Entrée + verre de dégustation, 4 euros.

Plus de renseignements sur le site dédié à l’événement, cliquer .

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Aux portes de Bordeaux, le château Haut-Bailly (grand cru classé de Graves) ouvre sa saison œntouristique 2015 avec trois rendez-vous. Si nous vous reparlerons de « L’Heure Rose », dégustation dédié au millésime 2014 du rosé du domaine, et de la relaxante « Respiration dans les vignes », signalons d’ores et déjà la tenue chaque samedi de mai d’une visite conjointe des châteaux Haut-Bailly et Carbonnieux. Précisément nommées « Les Bicolores », ces dégustations des rouges de l’un et des blancs de l’autre sont une occasion unique pour les amateurs de découvrir l’appellation pessac-léognan à travers deux de ses plus belles signatures.
Tarif : 18 euros par personne, sur réservation au 05 56 64 75 11.

Haut-Bailly

On termine en vous rappelant la tenue ce vendredi 1er mai de la première vente aux enchères des vins des coteaux de Saint-Prix, dont nous vous avions parlé .

Primeurs 2014, deux sorties finement jouées

Les Anglais sont ravis, c’est bien la preuve. Le château Mouton-Rothschild a sorti hier son premier grand cru classé à 282 euros HT. C’est le plus petit prix de tous les mouton-rothschild disponibles sur le marché aujourd’hui. On est donc bien dans la perspective de ce que devrait être la vente en primeurs, une bonne affaire pour le client. Ce qui explique l’enthousiasme des négociants britanniques. TheDrinksBusiness publie même un tableau qui montre les prix de chacun des millésimes qu’on peut trouver chez les plus huppés des cavistes londoniens, ce qui confirme l’intérêt de cette mise en marché…lire la suite sur le blog bonvivant

Un restaurant et quatre chambresà Saint-Emilion

Depuis l’été 2013, le Logis de la Cadène, l’un des plus anciens restaurants de Saint-Emilion, appartient à la famille de Bouärd (Château Angélus) qui a confié les fourneaux de cette institution à Alexandre Baumard, talentueux jeune chef qui a fait ses classes chez Paul Bocuse et Christophe Bacquié et qui est ici secondé par le non moins jeune et créatif chef pâtissier Damien Amilien. S’ils sont une très bonne raison de faire un détour par cette charmante maison datant du XVIIIe siècle nichée sur une place au cœur de la cité médiévale, les quatre chambres de l’établissement demandent de répondre à une invitation d’un autre ordre.

logiscadenesdb Baptisées 1782 (c’est l’année de la fondation d’Angélus), 1945, 1985 et 2012, dotées de vieux planchers restaurés, de meubles patinés et de belles salles de bain parées de carreaux de ciment, elles sont empreintes d’une « douceur feutrée » qui incite au farniente. Leur élégante atmosphère trouvera bientôt encore plus d’espace pour s’exprimer, cinq nouvelles chambres devant ouvrir au printemps prochain dans l’annexe du Logis.

Logis de la Cadène, réservation au 05 57 24 71 40 et en cliquant ici.

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Rencontres avec la terre

L’Expo universelle 2015 qui ouvre ce vendredi à Milan pour 184 jours est placée sous l’égide d’un nouveau concept « thématique, durable, technologique et centré sur le visiteur. » Les 130 pays participants accueilleront donc les 20 millions de visiteurs attendus (sur un site d’un million de mètres carrés) autour d’un même sujet : « Nourrir la planète, énergie pour la vie ». Si l’alimentation sera au cœur de parcours thématiques et « voyages à travers les saveurs et les traditions des peuples de la Terre », elle sera aussi au centre « d’approfondissements » et de débats autour des questions de la nourriture et des ressources de la planète.

Au Pavillon France, trente jeunes gens mobilisés par ce défi alimentaire mondial et engagés professionnellement ou dans leurs études dans différents secteurs agricoles et agro-alimentaires sont les ambassadeurs du message « produire et nourrir autrement » (basé sur les quatre piliers décrits ici). Parmi eux, se trouve un passionné de vin, Mickael Loreau, ancien président du club d’œnologie de l’ESSEC et fondateur de la start-up Vinizos, un site internet permettant littéralement aux amateurs de prendre rendez-vous avec le vin, qu’il s’agisse d’une rencontre à la propriété avec un vigneron ou de dégustation chez un caviste ou dans un bar à vin.

Comme d’autres sites axés sur l’œnotourisme, cette plate-forme créée en 2014 veut répondre aux besoins des quelques 10 millions de visiteurs (le chiffre date de 2010) qui poussent chaque année les portes des domaines viticoles. Il le fait d’une manière extrêmement simple, ludique et intuitive, donnant accès « en un clic » à des expériences œnologiques. « Avec Vinizos, je souhaite faciliter la rencontre entre les artisans du vin et leurs publics. La viticulture est un fleuron du terroir français, le vin un lien social et culturel » dit Mickaël Loreau, dont le champ d’action porte autant sur les vignobles de France que sur les villes où, aussi, « le vin vit toute l’année. »

©vinizos

Intensément Camus


En l’an 2000, la maison Camus lançait un cognac qui bousculait audacieusement les codes de son appellation avec sa carafe pensée comme une épure, dont les lignes contemporaines rendait simplement hommage à l’assemblage qu’elle contenait. Toujours leader de sa catégorie après quinze ans (source : IWSR 2015), cet Extra Elegance se décline cette année dans une nouvelle expression “Dark & Intense” élaborée par Patrick Léger, maître de chai de la Maison, afin d’offrir aux amateurs « une expérience aromatique riche et puissante. » Cachée derrière une carafe laquée de noir présentée ces jours-ci à Singapour, au salon TFWA Asia-Pacific, la robe «aux reflets d’acajou et de topaze » de ce cognac est le fruit d’une technique exclusive.

« Il a d’abord fallu sélectionner les eaux-de-vie les plus adaptées, les soutirer en cours d’élevage, ouvrir les fûts (340 L) afin de régénérer leur plein potentiel aromatique, et les exposer à une flamme nue à température maitrisée. Cette opération délicate et minutieuse est réalisée à la main, fût par fût, grâce à l’expertise du maître tonnelier qui détermine la durée et le degré du brûlage qui permettra d’obtenir la meilleure harmonie avec le cognac. Les fûts sont ensuite remplis avec leur cognac d’origine. L’assemblage va alors lentement décupler ses arômes épicés. Seule la dégustation, que nous effectuons tous les jours, nous permet de décider d’arrêter la phase de “finish”, lorsque le cognac a définitivement pris son caractère singulier. »

Camus, cognac Extra Dark & Intense,70 cl, 480 €

La Chine en tête

Se faisant le relais de la conférence de presse donnée hier par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) et portant sur la conjoncture mondiale, Les Echos annoncent que la Chine est devenu en 2014 le deuxième plus grand vignoble au monde après l’Espagne (plus d’un million d’hectares) et avant la France (792 000 hectares). Avec 800 000 hectares de vignes, « le vignoble chinois, qui représentait moins de 4 % des vignes mondiales en 2000, compte aujourd’hui pour près de 11 %, selon l’OIV. » On lira l’article dans son intégralité en cliquant ici.

Le grand anniversaire

Fondée en 1715, « à l’apogée de l’art de vivre à la française, l’époque du règne de la gastronomie, du goût et de l’artisanat », la plus ancienne des grandes maisons de cognac a décidé de célébrer son tricentenaire avec un projet d’envergure « à l’image de Louis XIV (…) lorsqu’il réunit les plus grands artistes et figures culturelles de la nation à la cour de Versailles. » C’est au magazine L’Officiel que la maison Martell a confié la mission d’identifier un équivalent contemporain. Evoluant dans l’univers de la gastronomie, de l’art, de la mode ou encore du divertissement, trois cents jeunes talents incarnant « l’art de vivre à la française au XXIe siècle » feront partie du projet « Martell France 300 » dont l’annonce se fera en juin prochain.

Juste avant, la Maison célébrera son vénérable anniversaire à Versailles, le 20 mai, en présence de 300 invités et de l’ambassadrice de la marque pour cette belle occasion, l’actrice Diane Kruger. Après avoir également rendu hommage à sa longue histoire dans plus de trente villes du monde, Martell reviendra à son point d’origine, Cognac, où la Maison restaure en ce moment le site de Gâtebourse, acquis par Jean Martell en 1833 (plus d’infos et d’images dans cet article de Sud-Ouest). Le renouveau cet héritage industriel, redessiné pour s’ouvrir sur la ville, sera accompagné d’une exposition au musée d’Art et d’Histoire de Cognac. Conçue avec la Ville et l’association Cognac Patrimoine, « Martell dans la Cité » ouvrira en septembre 2015.