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Qu’est-ce qu’une grande propriété viticole ?

« À toutes les époques, concevoir, élaborer, défendre et promouvoir la qualité du grand vin a nécessité des compétences variées et de la persévérance. Le vin n’est pas un fait mais une histoire », écrit Denis Dubourdieu, œnologue et directeur de l’Institut des sciences de la vigne et du vin de l’université de Bordeaux, dans sa préface à l’ouvrage de Marguerite Figeac-Monthus et Stéphanie Lachaud qui vient de paraître chez Féret. Respectivement professeur d’histoire moderne à l’université de Bordeaux et maître de conférences à l’université de Bordeaux-Montaigne, les deux auteurs de La Construction de la grande propriété viticole en France et en Europe, XVIe-XXe siècles sont membres du Centre d’études des Mondes moderne et contemporain (CEMMC). Marguerite Figeac-Monthus est l’auteur d’une thèse sur les Lur Saluces d’Yquem publiée par les éditions Mollat (2000) et Stéphanie Lachaud, d’une thèse sur le Sauternais moderne publiée par la Fédération historique du Sud-Ouest (2012).

Organisatrices de plusieurs colloques sur le vin, elles signent ensemble un livre qui a pour objectif principal de s’interroger sur « le rôle des élites dans la mise en place de la grande propriété viticole en France, mais aussi en Europe. 
» Qu’est-ce qu’une grande propriété viticole et comment s’est-elle constituée ? C’est à partir de cette problématique que leur ouvrage cherche à établir « des comparaisons dans le temps et dans l’espace
 » en examinant dans une première partie les mécanismes de regroupement des terres (Propriété viticole, investissement et constitution de la propriété foncière), puis dans la deuxième partie le rôle des grands propriétaires viticoles dans l’émergence de la qualité (Gestion des domaines et innovation). Posant la question de l’existence ou non de modèles de fonctionnement, l’ouvrage constate dans un troisième temps « l’importance pour les élites de la transmission du patrimoine foncier et productif » et souligne la place des crises dans la régénération ou la disparition des domaines (Crise, reconstruction et expansion des vignobles).

Marguerite Figeac-Monthus et Stéphanie Lachaud,
La Construction de la grande propriété viticole en France et en Europe,
XVIe-XXe siècles
, 256 pages, éditions Féret.
44,50 euros

Pas de Robert Parker aux primeurs 2014

Voilà, c’est l’info du dimanche, Robert Parker ne notera pas les primeurs 2014. Il passe la main à son collaborateur britannique, le très sympathique Neal Martin. Ce que chacun peut comprendre. Parker, lui, se contentera, si l’on peut dire, de revoir le 2012 en bouteille et de faire une vaste dégustation des 2005 qu’il estime avoir légèrement sous-estimés à l’époque. Très bien. D’avance, le commerce lui dit merci.

So what ?
Partant de cette info légèrement banale, deux attitudes se font face.
– Les terrorisés du vignoble. Eux, ils nourrissent leur dépit en disant que personne ne connaît Neal Martin, ce qui est relativement faux, mais complètement stupide. Les notes de Neal seront bien entendu avalisées par Parker et publiées comme chaque année dans The Wine Advocate, le magazine qu’il a créé et qui porte encore sa trace et son nom. Ce qui, in fine, ne changera pas grand chose sur les ventes de bordeaux aux USA et en Asie.
– Les éternels bordeaux-bashers. Ces oiseaux de malheur se frottent déjà les mains à l’idée que le vignoble le plus emblématique du monde (du vin) va se prendre un revers affreux. Ces amoureux du millésime moche, bien embêtés par l’annonce d’un bon millésime à Bordeaux, se rattrapent tant qu’ils peuvent sur Magrez et Robuchon, mais ça non plus, ça ne marche pas. Bref….lire la suite sur le blog bonvivant

Société, pouvoirs publics et vin

La filière Vin est défendue par une association furieusement bénévole et dotée d’un budget de fonctionnement à peu près anémique. Ce qui n’empêche pas ces courageux bretteurs rassemblés sous la bannière de Vin & Société d’inventer sans cesse de nouvelles façons de faire pièce aux avancées des prohibitionnistes.

Voilà le contenu de la dernière enquête d’opinion qu’ils ont menée. Où il apparaît que « société » + « vin », ça marche bien et que tout se complique dés lors qu’on y ajoute « pouvoirs publics ». C’est à la fois instructif et rassurant. Hélas, ce qui est inquiétant, c’est d’être obligé de le faire.

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Un nouveau point de vue sur le Médoc


Le programme œnotouristique du château Gruaud Larose (Saint-Julien-Beychevelle), déjà extrêmement varié et récompensé (en lire plus ici à ce sujet), s’enrichit cette saison d’un nouveau lieu, une « prouesse architecturale » de 18 mètres de haut dont l’inauguration est prévue en avril. Inox, verre dépoli, toit végétal, ce bâtiment de 300 m2 conçu par le cabinet d’architecture Lanoire et Courrian (voir l’image ci-dessous, signée Christophe Goussard) est doté d’une tour qui fait écho à celle de l’abbé Gruaud, attenante au château.

Sa terrasse de 50 m2 offre une vue panoramique sur la totalité du vignoble et l’estuaire de la Gironde. On y accède par un ascenseur ou un double escalier intérieur depuis l’espace semi-enterré qui accueille désormais la boutique et les salles de dégustations. Parfaitement intégré au parc de 3 hectares (et 135 variétés de plantes) créé par le paysagiste Vincent Lurton, ce moderne et atypique bâtiment est le point de départ des nombreuses propositions de découverte du domaine et de ses vins gérées par les quatre professionnels du tourisme viticole, polyglottes et œnophiles, qui reçoivent les visiteurs. Tous ces parcours sont à découvrir ici.


©christophegoussard
©christophegoussard



La photo de Une a été empruntée au site internet de Château Gruaud Larose.

Domaine Courbet, côtes du Jura 1959


 

Domaine Courbet, côtes du Jura 1959, Nevy-sur-Seille

LE VIN :A en juger par le sublime 1959 ouvert lors de mon dernier voyage par Damien Courbet de Nevy sur Seille, et produit par son grand père Vichot-Girod qui fut un des plus éminents vignerons de sa génération, ils n’ont pas tort. Ce type de vin élevé sous voile comme un vin jaune mais un peu moins longtemps (trois à quatre ans au lieu de 6 ou 7) lui ressemble étonnamment après un long vieillissement, avec un somptueux bouquet complexe où le cuir et le musc ne cachent en rien les innombrables nuances de miel, de froment, d’agrumes, de curry, de noix à peine sèche, et surtout une ampleur de texture et une persistance qu’on ne retrouverait avec cette intensité que sur le plus grand des Hermitages blancs du même âge. J’ai retrouvé intactes les émotions de mes dégustations d’il y a vingt ans dans le caveau du regretté Henri Bouvret qui généreusement ouvrait tant d’extraordinaires flacons de sa collection pour marquer à vie la mémoire des jeunes amateurs et journalistes et leur faire comprendre le fossé qui existait entre le potentiel de terroirs extraordinaires et ce qu’en avait fait une génération de producteurs routiniers ou tout simplement incompétents. Dans le cas de la famille Courbet il n’y a rien à craindre de ce genre. Damien a converti son vignoble à la viticulture biodynamique et de ses passages chez Olivier Merlin ou Olivier Zind-Humbrecht le sens du beau et du grand. On attendra avec impatience la mise en bouteille des superbes 2009 qui dorment encore sous leur voile. Et ses dernières mises de côtes du Jura vieilliront certainement avec la même autorité que ce prodigieux 1959.

18/20

CONTACTER LE PRODUCTEUR

LE DOMAINE : La percée du Vin Jaune est devenue une grande messe populaire du vin jurassien, parfaitement rodée, même quand la neige et le verglas viennent s’en mêler comme cette année ! Mais curieusement, et malgré son nom, elle n’a pas contribué autant qu’on aurait pu l’espérer à entretenir le prestige de l’expression suprême de ses meilleurs terroirs, le vin Jaune et notamment son cru le plus réputé, Château-Châlon. Je me souviens parfaitement qu’à ma première visite dans le vignoble, en 1972 j’avais vraiment cassé ma toute jeune tirelire pour m’offrir trois bouteilles de Château-Châlon 1964 à la fruitière de Voiteur, avec tout le respect qu’il fallait rendre au vin préféré du Prince Metternich. Chacune de ces bouteilles valait largement la moitié du prix d’une bouteille de Haut-Brion ou d’un Richebourg. Aujourd’hui 6 clavelins n’égalent pas le prix d’une demi-bouteille de ces prestigieux rouges, même chez les producteurs les plus réputés. Mais au moins grâce à leur modestie ils vendent assez bien leur production, ce qui est loin d’être le cas des plus gros metteurs en marché, les marques d’Henri Maire et celles de la Maison du Vigneron qui bradent leur stock à 16 euros en foire aux vins. Pourtant Château Châlon couvre à peine 80 ha de vignes et moins de 50 produisent en bonne année le fameux nectar ! Les jurassiens qui restent les principaux consommateurs de ces vins préfèrent ouvrir les petits frères de ces vins jaunes, qui sont le plus souvent un assemblage du savagnin, cépage exclusif du vin jaune et de chardonnay, les deux variétés étant plantées dans les mêmes parcelles.

 

Chez Savy


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Menu

31,50€ ou formule à 26,80€

Accueil : jusqu’à 23h. Air conditionné. Terrasse. Voiturier.
Fermé le samedi et le dimanche. Fermé en Août.
23, rue Bayard – 75008
Métro : Franklin D. Roosevelt
01 47 23 46 98
www.chezsavy.com
Lionel Dégoulange, Olivier Adam

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Un repère inespéré dans ce quartier entièrement dédié au luxe avec l’accueil toujours aussi bienveillant et souriant du patron, la carte qui chaque jour met à l’honneur des produits labellisés terroir et une sélection de vin toujours aussi finaude. Et un vrai coup de cœur pour les tartes aux fruits de saison, évidemment maison, qui hélas ont désormais disparu de la plupart des autres bistrots parisiens.

À LA CARTE:

  • Os à moelle gratiné 9,85€
  • Assiette de charcuterie du Cantal 18,70€

 

  • Épaule d’agneau (pour 2 pers.) 57,10€
  • Rognon de veau rôti entier 24,75€
  • Entrecote poêlée, os à moelle 27,20€

 

  • Assiette de fromages 13,30€

 

  • Mousse au chocolat de Tanzanie 9,20€
  • Baba maison au rhum 10,40€

 

Notre sélection

  • Côtes-du-rhône-villages-rasteau 2009, Perrin 29€
  • Bourgeuil 2010, Catherine et Pierre Breton 25€
  • Margaux 2007, Château Paveil de Luze 54€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

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Crédits photo d’ouverture : lafourchette.com

Les cépages bourguignonss'exposent à nouveau

Avec le souci d’améliorer l’accueil du public, le musée du vin de Bourgogne de Beaune a fermé ses portes en novembre dernier afin de procéder à des réaménagements. Il accueillera à nouveau les visiteurs à partir du mercredi 4 mars avec la reprise de l’exposition « Pinot et Compagnie, la diversité des cépages en Bourgogne » conçue par le Jardin des sciences de Dijon et la Chaire Unesco “Culture et tradition du vin” de l’Université de Bourgogne. Rappeler la définition d’un cépage et étudier l’histoire de l’ampélographie, la première raison d’être de ce parcours est d’ordre pédagogique.

Comment les cépages donnent leur typicité aux vins ? Comment la vigne s’adapte-t-elle aux caractéristiques des sols et aux changements climatiques ? Pourquoi le vignoble bourguignon est-il la terre d’élection du pinot noir et du chardonnay ? Quel est leur rôle dans la définition des appellations d’origine ? Toutes ces questions et bien d’autres trouvent réponse sur ces panneaux explicatifs dont la qualité éducative s’adresse à tous. Plus de renseignements ici sur le musée et sur les animations et conférences qui accompagnent cette exposition visible jusqu’au 18 mai.

Cheverny, saison 8


Inaugurée en 2008, la Maison des vins dédiée aux appellations d’origine contrôlée cheverny et cour-cherverny rencontre depuis un succès qui ne se dément pas. Son approche pédagogique (dont fait partie ce petit film lancé à l’automne dernier) s’accompagne d’une expérience de dégustation inédite mettant à la disposition des amateurs une centaine de cuvées via un procédé unique en France. Portant sur trois ou sept vins (4 ou 6,50 euros), la découverte se fait avec un verre équipé d’une puce électronique afin que l’amateur puisse naviguer en toute autonomie parmi les crus.

« Ce positionnement moderne est une des clés de notre succès » affirme Célia Couderc, la responsable de la Maison des vins, tout comme sans doute la situation géographique privilégiée de l’endroit, situé à l’entrée même du château de Cheverny (en photo ci-dessous). « En 2014, nous avons accueilli 81 662 visiteurs », précise le président du site, Michel Quenioux. Un engouement aussi touristique qu’œnologique, les ventes n’ayant cessé de croître depuis 2008. Avec 55 759 bouteilles vendues, la saison dernière n’a pas fait exception. Infos pratiques et horaires d’ouverture ici.


© loisirs-loire valley

En photo de Une, le procédé utilisé à la Maison des vins de Cheverny ©SophieManuel
Ci-dessus, le château de Cheverny date du XVIIe siècle ©Loisirs-LoireValley.

Winemakers Collection


L’idée était formidable et le résultat est à la hauteur. Un coffret de six bouteilles d’un vin issu des mêmes vignes, six ans de suite. Mais d’une bouteille à l’autre, tout change puisque chacune
a été réalisée par un consultant différent.
Qui a fait la meilleure ? La réponse dans cette courte vidéo.


William Fèvre, un domaine certifié HVE

En terme de respect de l’environnement des exploitations, la certification « Haute Valeur Environnementale » est l’une des plus exigeantes (en découvrir plus ici en vidéo à son propos). A ce jour, 160 exploitations agricoles l’ont obtenue. Le domaine chablisien William Fèvre vient de se voir accorder cette mention qui valide et valorise la démarche de culture raisonnée de son vignoble initiée à la suite de son rachat par les Maisons et Domaines Henriot.

Pour obtenir le droit d’apposer sur ses bouteilles le logo ci-dessus, développé par le ministère de l’Agriculture, différents indicateurs ont été évalués (biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion des engrais, gestion de l’irrigation) et le niveau HVE vient attester du respect des seuils de performance environnementale par ce domaine dont deux tiers des 78 hectares de vigne sont cultivés de façon biologique depuis 2006 (une approche biodynamique est en cours depuis 2010).

Pour Didier Séguier, directeur et maître de chai de William Fèvre, cette démarche est une nécessité pour tous. « Sensibles aux problématiques environnementales, nous œuvrons dans ce sens depuis maintenant presque dix ans, tant pour le bien du vignoble que du consommateur ou du personnel qui travaille dans les vignes. »