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Bourgogne, année zéro


Brève – et personnelle – histoire contemporaine du vin de France


 

Chapitre cinq, dans lequel il est raconté que la Bourgogne des années quatre-vingt
ne ressemble pas à celle d’aujourd’hui et à quel point nous pouvons nous en féliciter.

 

Mais le plus déprimant pour Michel et moi fut de constater à quel point les grands vins de Bourgogne n’étaient pas au niveau minimum qu’on était en droit d’attendre de tels mythes. Deux anecdotes suffisent à montrer l’incroyable état de médiocrité dans lequel était alors plongée cette région et ces vins pourtant magiques au cœur de tout amateur. L’une de mes premières décisions de rédacteur en chef fut… de ne pas publier les notes et les commentaires d’une dégustation des grands crus (Chambertin, Chambertin-Clos-de-Bèze, Griottes, Mazis, etc.) de Gevrey-Chambertin 1987. Aucun des vins dégustés n’avait reçu une note supérieure à la moyenne. Si je n’avais pas publié ces résultats piteux, c’est parce que plusieurs producteurs célèbres avaient préféré ne pas présenter leurs vins à la dégustation, se doutant des résultats, laissant quelques courageux ou inconscients aller au-devant de la catastrophe prévisible. À la place de ceux-ci, j’avais publié un éditorial titré « Bourgogne, année zéro ». Peu de temps après, je visitai la Bourgogne de long en large pour préparer notre numéro consacré aux vins du nouveau millésime, en l’occurrence 1988. L’année n’était pas mauvaise, et la maturité des raisins bien meilleure que l’année précédente. En discutant avec les vignerons, qui me faisaient déguster leurs vins barrique après barrique, à la pipette et dans un petit verre crasseux, je leur demandai incidemment « cette année, avez-vous chaptalisé vos vins ? » Presque tous me donnaient la même réponse : « pas beaucoup cette fois… on est monté d’un degré, d’un degré et demi, pas plus… » On imagine alors les niveaux de chaptalisation atteint dans les millésimes difficiles, même si l’on sait que la limite légale est pourtant de 2° d’augmentation au maximum. Ces trois, quatre, cinq degrés d’ajout d’alcool issu de sucre de betterave déséquilibraient complètement les vins, obligeant les vignerons à rééquilibrer en acidité par un second ajout d’acide tartrique. Le vin que nous dégustions n’avait plus rien de naturel.

Michel Bettane avait fait de l’amélioration de la qualité en Bourgogne un combat personnel. Il s’appuyait pour cela sur des constatations et observations faites à la fois dans le présent et dans le passé. Le passé, d’abord. Au côté de Jacques Lardière, le directeur technique de Jadot, extraordinaire homme de vin qui me fascinait autant par sa vision poétique que par ses connaissances savantes en œnologie et en terroirs, ou de Joseph Henriot, grand homme de Champagne (il dirigea Veuve-Clicquot) qui eut le génie d’acquérir la maison Bouchard père et fils en 1993 et de la replacer immédiatement au sommet, mais aussi dans de grands domaines classiques, nous eûmes la chance de pouvoir déguster des grands bourgognes d’avant les débuts de l’agriculture productiviste, dans les années 1960. Je me souviens encore de la saveur extraordinaire et de la profonde vitalité de ces 1959, 1949, 1937, 1929, 1928, 1892 et même de ce fabuleux volnay Bouchard ancienne cuvée Carnot 1865 d’une époustouflante robe opaque, d’un parfum envoûtant mêlant les épices au cuir et aux fleurs et fruits séchés, d’une longueur en bouche intense et veloutée, mais surtout paraissant d’une jeunesse éternelle. Comment ce pinot noir de Bourgogne, qu’on rencontrait si fragile, si aigrelet, si léger dans les millésimes les plus récents, pouvait se transformer à plus d’un siècle de distance en un vin magique, dépassant tous les autres par sa grandeur et sa finesse ?

Le vin d'hier soir, un riesling


 

Grosse Gewächs Ungeheuer Weingut Von Buhl 2013

Bismark avait une affection particulière pour ce cru qu’il qualifiait de « géant » ce qui est exactement le sens du mot Ungeheuer en Allemand. Avec même le sous-entendu qu’il y aurait quelque chose de monstrueux dans ce gigantisme. Ce n’est pas le cas de ce vin qui est un modèle d’harmonie dans sa construction. Mais sa puissance, sa tension, sa droiture admirable rappellent à tous que les grands terroirs de Forst sont incomparables.

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Apogée en 2018 – Disponible à 27 euros la bouteille
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Le Palatinat possède le micro climat d’Allemagne le plus propice à l’élaboration de grands Riesling secs, particulièrement dans les années intermédiaires où son ensoleillement remarquable permet aux raisins une maturité très équilibrée. Les grandes propriétés historiques ont souvent manqué dans les années 1980/2000 à leur devoir d’élaborer les plus grands vins du secteur, d’autant qu’elles disposaient des cœurs de terroirs basaltiques sur Forst. D’autres vignerons, plus consciencieux ont vu leur talent éclater et ont augmenté la notoriété de secteurs moins favorisés. Le retour en forme grâce à une nouvelle génération de propriétaires de ces grandes propriétés renouvelle la donne. Chez Von Buhl, dont le patrimoine de vignes est extraordinaire, Mathieu Kaufmann après son départ de chez Bollinger a spectaculairement réussi ses 2013 en baissant encore le taux de sucre résiduel pour donner plus d’énergie aux vins et exalter encore plus l’originalité de leur terroir volcanique.

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La caisse de douze blancs pour les fruits de mer


Blancs, fruits de mer, mois en « r », vous y êtes ?
C’est la saison des accords citron-iode. L’occasion de (re)découvrir quelques grands classiques de brasseries, voire du franchement nouveau.


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Château Bonnet

Entre-Deux-Mers 2013 8,70 euros 15/20

Beaucoup de caractère et une grande buvabilité pour cet entre-deux-mers friand et charmeur, qui exprime toute la rondeur du sémillon, balancée par une très grande vivacité en finale. Le fruit est harmonieux, mûr et frais à la fois, la minéralité perçue est exquise.
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La Part des Anges

Domaine Corinne et Jean-Pierre Grossot 2012 NC 15,5/20

Belle densité en bouche, concentré, droit, tendu, beaucoup de réserve, finale saline.
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Montée de Tonnerre

Domaine William Fèvre 2012 36 euros 18,5/20

Grande pureté cristalline, bouche aérienne, élégante, de l’eau-de-roche, légèrement sur la réduction ce qui n’est pas pour nous déplaire concernant son évolution !
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Brut Nature

Ayala 30,50 euros 16/20

Impeccable brut non dosé, sans la raideur que l’on retrouve pour tant de ces cuvées mais au contraire un fruit remarquablement exprimé et une allonge en souplesse. Idéal pour concilier les esthètes du champagne et les gourmets !
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Clos Alivu

Patrimonio 2013 12,90 euros 15/20

Excellente pureté, née d’un pressurage idéal du raisin, frais, long, complexe.
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Le Clos de Paulilles

Collioure 2013 14 euros 16/20

Remarquable réussite, grande habileté dans l’élevage sous bois, parfaite définition du type, long, complexe, harmonieux, sans aucun de ces petits défauts dits « artisans » et qu’on attribue au terroir. Un modèle pour toute l’appellation.
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Primitif

Domaine Giachino 2013 11,50 euros 15/20

Cette drôle de jacquère, issue des secteurs les plus tardifs, passe à peine la barre des 10°. Mais qu’importe ! Facile, mordante, saline, elle est parfaite de décontraction, à boire sans tralala avec des fruits de mer.
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L’Ardile

Domaine des Guyons 2012 11,55 euros 15,5/20

Boisé bien intégré, il y a une jolie matière et une persistance tranchante qui peut escorter les meilleurs crustacés.
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Bruno

Domaine Bruno Cormerais 2009 NC 15,5/20

Ce vin servi à la Paulée des vins de Loire à Chartres sur un chaud-froid de homard aux épices offre cette puissance iodée qui convient bien à ce grand crustacé.
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Granite

Domaine de l’Écu 2013 12,50 euros 15,5/20

Expression pure et minérale de cette grande cuvée ligérienne qui affectionne les crustacés
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Les Chasseignes

Claude Riffault 2013 NC 15,5/20

Superbe minéralité qui monte en puissance du début à la fin de bouche, avec des accents fumés en finale très subtils.
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Remus

Domaine de la Taille aux Loups 2012 16,40 euros 16/20

Cristallin et pur, svelte, c’est un montlouis taillé à la serpe, d’une droiture étonnante avec une précision insoupçonnable dans le millésime. À attendre un peu.
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Les huit grands de demain en Bourgogne


Les experts Bettane+Desseauve ont sélectionné dans chaque vignoble de France les producteurs
qui leur paraissent avoir le potentiel de s’affirmer au plus haut niveau de leur appellation.


Septième étape de ce Tour de France de l’avenir, la Bourgogne appellation Chablis

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Bon anniversaireet bonnes nouvelles

Pour célébrer ses quinze ans, un temps durant lequel internet est devenu un outil indispensable à l’acheteur de vins, le site wineandco.com a interrogé un large panel d’amateurs sur leur rapport au vin et son évolution. A ses clients, le pionnier de la vente de vins en ligne devenu le n°1 des sites spécialisés en France (12 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2013-14) a donc posé un certain nombre de questions*. Où les consommateurs achètent-ils leurs vins ? Quels moments privilégient-ils pour le consommer ? L’hégémonie de Bordeaux est-elle toujours d’actualité ? Le vin rouge est-il toujours la référence ? Les réponses fournies par cette étude permettent de dresser une « cartographie précise » de la relation que les consommateurs d’aujourd’hui, avertis ou non, entretiennent avec le vin qu’ils achètent.

« Si 65 % des répondants privilégiaient les grandes et moyennes surfaces il y a 15 ans, leur part est aujourd’hui réduite à 45 %. » La tendance est encore plus prononcée chez les 25-50 ans qui ne sont que 36 % à déclarer faire « parfois » leurs achats de vins en supermarché. Si les cavistes traditionnels sont plus appréciés, « 42 % des clients font appel à leur service contre 39 % il y a 15 ans » (voir aussi à ce sujet l’édition 2014 du baromètre sowine/SSI dont nous vous avions parlé ici), le web est désormais un canal d’achat régulier pour 92 % des personnes interrogées. Il y a 5 ans, c’était 83 % (Etude Wineandco, septembre 2009) et lors de la création du site, 5 %. Interrogés sur les avantages de l’achat en ligne, les consommateurs disent y trouver une large proposition et apprécier la liberté de choisir confortablement, chez eux ou au bureau (58 %).

Meilleurs prix, meilleurs vins

41 % des personnes interrogées par Wineandco déclarent utiliser internet pour profiter de meilleurs rapports qualité-prix et 36 % pour le caractère pratique de la livraison à domicile. Certes, un carton de six bouteilles est lourd, mais ces qualités peuvent s’appliquer à d’autres univers de vente en ligne. En revanche, il est très réjouissant de constater que 81 % des répondants considèrent que la multiplication des sources d’information, notamment sur internet, leur a permis d’améliorer leur connaissance du vin. On pourra y voir une conséquence, 72 % des personnes interrogées déclarent consommer des vins de meilleure qualité qu’il y a 15 ans et 56 % disent acheter aujourd’hui des vins plus chers pour leur consommation courante.

Les temps du vin

Associée à la convivialité, la dégustation de vin se fait pour 66 % des personnes interrogées
« à l’occasion d’un bon dîner en famille ou entre amis. » Viennent ensuite l’apéritif (31 % des répondants) et le restaurant (30 %). Les jours de la semaine les plus propices à la dégustation d’un verre de vin varient selon les générations. « Si 55 % des consommateurs privilégient le week-end pour s’adonner au plaisir de la dégustation, des différences notables s’observent selon leur âge. » On passe ainsi de 65 % pour les 25-50 ans à 36 % des plus de 65 ans. A l’inverse,
22 % des consommateurs déclarent consommer du vin quotidiennement au déjeuner ou au dîner, mais là encore des écarts importants s’observent d’une génération à une autre. Seuls 9 % des 25-50 ans contre 42 % des plus de 65 ans s’autorisent un verre de vin quotidiennement.

Bordeaux en tête et rouge toujours

« Interrogés sur leurs vins préférés, les consommateurs confirment la suprématie des vins de Bordeaux : 74 % en font leurs vins de prédilection, loin devant les Bourgogne (52 %), les vins du Rhône (51 %), du Languedoc (32 %) et de Champagne (27 %). » Quant au vin rouge, il reste le vin de référence pour 67 % des personnes interrogées par wineandco, site qui propose près de 4 000 références en vins, champagnes, whiskies et spiritueux stockés au coeur de Bordeaux.

* Sondage réalisé en ligne sur le site wineandco.com auprès de 515 personnes âgées de 18 ans et plus, du 10 au 24 octobre 2014.

Le Carmin à Beaune


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Le Carmin
Beaune
4B Place Carnot 21200
03 80 242 242
[email protected]

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Tutoyant halles et hospices, dans une bâtisse Henri IV, ce restaurant est bien parti pour devenir l’un des hauts lieux de gourmandise beaunoise. Dénicheur de produits, Christophe Quéant fit ses armes chez Robuchon et Ducasse avant de décrocher une étoile au Château de Pommard. Désireux d’évoluer sous sa propre bannière, il investit la capitale des vins de Bourgogne en octobre dernier. La clarté des salles moelleuses constitue une bonne entrée en matière et l’ensemble a du souffle pour pratiquer des accords mets/vins échevelés. Séduit par les 2013 du Château-de-Meursault, j’ai demandé à Stéphan Follin Arbelet de mettre en scène les meilleures cuvées. Le Clos du Château est un blanc tout en rondeurs avec des accents de fruits blancs, du gras et de l’assise, il est déjà très bon sur la gougère.
Les jambonnettes de grenouilles panées sont à la fois aériennes et fondantes ; Le plat prend une assise gourmande grâce aux chanterelles et une émulsion à l’ail. L’ensemble a du relief et se retrouve bordé par un meursault limozin crayeux et subtil et un magnifique grand-charrons au dynamisme irrésistible. Sur le gras de la jambonnette, un puligny-champ-canet onctueux et ciselé fait décoler ce grand classique bourguignon. Magnifique d’équilibre, un meursault charmes de dessus déroule sa texture de taffetas sur une grosse langoustine de Norvège escortée de gnocchis de potimarrons. Lorsque l’on rape la truffe blanche sur ce crustacé, il faut lâcher la force et le tranchant du grandissime Corton Vergenne. Le chef pose une griffe habile sur un pigeonneau dont le juteux congratule une purée à la truffe de Bourgogne. L’intensité du beaune-fèves a de la classe, le pommard clos-des-epenots montre tout son ressort ; le clos-des-chênes offre le soyeux de Volnay et il enrobe le tout. Sur un vieux comté, le meursault-charmes dessus arrache une larme. Techniquement affûtée, la cuisine de Christophe Quéant interpelle et la carte des vins décline les meilleurs crus de Côte d’Or.

Sélection:

  • Saumon fumé aux sarments de vigne, crème acidulée 17 euros
  • Carpaccio de Saint-Jacques marinées aux épices douces, caviar kristall 38 euros
  • Soupe crémeuse de châtaignes et foie gras poêlé à la cardamome 27 euros
  • Homard européen à la plancha, carmines et raisins safranés 56 euros
  • Paris-Brest (pour 2 personnes) 24 euros
  • RESERVER

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Grands crus au verre

Haut-Brion 1966 proposé au verre (130 €), sans ouvrir la bouteille ? C’est la démonstration que fait la maison Legrand Filles & Fils de l’intérêt du système de dégustation permis par Coravin. Inventé par un Américain, tout à la fois amateur de vin et ingénieur (en lire plus ici), l’objet en photo ci-dessus est doté d’une longue aiguille qui permet de transpercer la capsule et le bouchon de liège d’une bouteille pour en extraire du vin sans altérer le moins du monde le processus de vieillissement en cours. Déjà plébiscité par les professionnels du vin, révolution pour les restaurateurs et leurs clients, l’accès aux grands crus devenant envisageable, ce « tire-vin » est aussi un très désirable outil pour qui possède une cave et souhaite goûter ses vins sans forcément avoir à finir (ou gâcher) une bouteille. On peut découvrir le Coravin 1000 en ce moment au comptoir de dégustation du caviste Legrand Filles & Fils. Plus de renseignements .

Le 30e millésime</br>d'Hubert de Boüard

Il l »appelle « l »indien », comme cet été qui s »est avancé loin dans l »automne et qui a magnifiquement accompagné la maturité des raisins d »une année 2014 qui s »annonçait compliquée. Le film qui célèbre le 30e millésime d »Hubert de Boüard à Angélus est un bel hommage à cette vendange extraordinaire.

« Il ne s’annonçait pas particulièrement bien, ce millésime, malgré une bonne floraison. Un printemps compliqué, un été difficile, rempli de doutes, mais une volonté farouche de ne pas renoncer et d’être à l’écoute du vignoble, attentif à ses besoins. Une inquiétude permanente, et forte sur la capacité des raisins à résister à la pluviométrie d’août et aux orages de septembre. Puis, dès le 30 août, jour après jour, le beau temps s’installe et la confiance revient. Nous prenons des risques pour attendre la vendange. Chaque jour, ce dilemme, on ramasse ?
Non, on nbso online casino reviews attend ! Enfin, le 2 octobre, les premiers merlots sont ramassés sur les vignes jeunes ; octobre est là, doré, chaud, magnifique. Il nous permet de repousser de quelques jours les vendanges des vieux merlots et d’attendre encore la pleine maturité des cabernets francs.
C’est comme ça, le hasard des calendriers. Une situation unique dans ma vie de vigneron ! Un beau rendez-vous, un rendez-vous d’automne qui n’en finit pas. Un été indien, insolent.
»
Hubert de Boüard





L’illustre Monsieur B.


Brève – et personnelle – histoire contemporaine du vin de France


 

Chapitre quatre, où il est question d‘une rencontre et de la qualité des vins d’il y a vingt-cinq ans.

 

En arrivant à la RVF, fin 1989, je me faisais une joie de pouvoir participer, d’abord en simple observateur, aux dégustations de prestige qui étaient soumises à son prestigieux Comité de Dégustation. Si la plupart de celles que nous organisions sur les vins de Bordeaux furent à la hauteur de ce qu’on pouvait en attendre, je déchantais bien vite devant le faible niveau de la plupart des autres régions. Comprenant les exceptionnelles qualités de dégustateur de Michel Bettane, qui avait rejoint ce magazine sept ans avant moi, je multipliais les occasions de dégustation avec lui, si bien qu’au début des années quatre-vingt-dix, nous dégustions ensemble quotidiennement des dizaines de vins différents, à tous les prix et de tous les vignobles. Comme Michel Rolland me l’avait un jour expliqué, dans toute dégustation, lorsqu’on y met un niveau d’exigence adapté au rang et au prix des vins, il y a trois catégories : « 70 % des vins sont en dessous du niveau, 25 % sont corrects mais sans réel intérêt et seuls 5 % méritent vraiment notre attention. » Avec Bettane, pour notre part, nous rangions tous ces vins sans intérêt en trois écoles : « l’école verte » se caractérisait par des vins râpeux et acerbes issus de raisins pas mûrs ; « l’école flottarde » était marquée par des vins dilués et sans matière et « l’école puante » réunissait tous ceux qui, mal vinifiés, se révélaient pleins de défauts aromatiques.

Crédits photo d’ouverture : AFP

La bulle selon Besserat de Bellefon

Né au début des années 30, l’idée était de créer un champagne « tout en finesse, à l’effervescence légère, pour accompagner idéalement tout un repas », le style Besserat de Bellefon se fonde sur un processus d’élaboration donnant naissance à des bulles 30 % plus fines que celles présentes dans un champagne traditionnel. Pour magnifier cette façon toute particulière d’envisager l’effervescence de ses vins, la maison a créé un trophée dont la première édition a récompensé la semaine dernière l’œuvre en photo ci-dessus. Intitulée Landscape, elle est signée Wang Yuyan (Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris). Parmi les membres du jury de ce premier Trophée de l’Effervescence figuraient, entre autres, le président des Champagnes Besserat de Bellefon, Philippe Baijot, le directeur général de Gault & Millau, Côme de Chérisey, Ophélie Neiman, aka Miss Glouglou, et Nicolas de Rouyn, rédacteur en chef de ce site.