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Le crowdfunding appliqué au vin

Lancé le 13 août dernier, Fundovinoest le premier site de financement participatif consacré à l’univers du vin. Surfant sur la tendance du crowdfunding, la plateforme permet aux professionnels du monde du vin de faire appel à la générosité des internautes pour financer leur projet de développement plutôt que de s’adresser aux banques.

Les porteurs de projets sont des vignerons ou des professionnels du monde du vin (e-commerce, distribution, négoce) qui souhaitent équiper ou développer leurs entreprises. Les équipes de Fundovino étudient minutieusement chaque projet, le montant à collecter (le minimum accepté est de 100 €), la durée de collecte des fonds, les récompenses offertes par le porteur, le sérieux du projet et, évidemment, si celui-ci entre dans l’une des neuf catégories du site, “adoptez une vigne”, “vignoble”, “chai”, “bio”, “œnotourisme”, “caviste”, “culturel”, “innovation” et “autres alcools”.

« Un projet ne nécessite pas de montage juridique, ni d’acte notarial », explique Julien Worth, le directeur général de Fundovino. Le site capitalise l’ensemble des fonds pour les porteurs. À l’heure actuelle, Fundovino a réussi à fédérer sept projets. Julien Worth confie son désir qu’« à terme, l’ensemble des donateurs et des porteurs de projet proviennent des cinq continents. »

Sur chaque projet financé, Fundovino prélève une commission de 8 % dont 5 % revient à la plateforme et 3 % à S-Money, filiale monétique du groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne. Selon la valeur du don, le donateur recevra une « compensation en nature » qui peut aller d’un remerciement sur la page Facebook du domaine jusqu’à des bouteilles de vin, voire des séjours découvertes au domaine.

Adieu Philippine

Elle était la vie même. Vibrionnante, haute en voix et en couleur, tour à tour charmeuse ou excédée, attentive aux uns et aux autres et consciente de ce que sa simple présence imposait. Philippine de Rothschild est restée jusqu’à son dernier souffle dans la nuit du vendredi au samedi 23 août une comédienne passionnée de théâtre, le métier qui fut le sien à la Comédie Française puis au sein de la Compagnie Renaud-Barrault jusqu’à la succession de son père Philippe à Mouton en 1988. Mais en endossant ce nouveau rôle, elle a livré une interprétation unique et sensible qui a fait de Mouton-Rothschild la plus belle scène du vin de ces deux dernières décennies.

Succéder à ce père démiurge qui avait fait du Mouton un mythe presqu’autant qu’un vin n’était pas aisé. D’autant que le cru, devenu premier, ne constituait que la tête de pont d’un groupe qu’elle rebaptisa Philippe de Rothschild SA, produisant et commercialisant également l’un des plus célèbres vins de marque de la planète, Mouton-Cadet, nouant des partenariats prestigieux avec d’autres grands producteurs de tous les continents, le plus illustre demeurant le californien Opus One, fruit de la vision commune de Philippe de Rothschild et de Robert Mondavi.

Pour avoir, au milieu des années 90, signalé dans notre guide que le mouton des millésimes de la période 90/95 n’était pas au niveau de ce que nous attendions d’un tel cru, nous nous sommes rendu compte de la force et de la capacité de réaction de Philippine de Rothschild. Au lieu de nier tout problème (comme, hélas, le font nombre de vignerons) elle demanda aussitôt à son conseil de spécialistes techniques, commerciaux, financiers qui dirigeait avec elle le cru de remettre à plat l’ensemble du processus de production, de la vigne à la bouteille. A partir de 1997, Mouton Rothschild repart sur les rails de l’excellence. Sans jamais plus s’arrêter.

Mais l’essence de son œuvre est ailleurs. Comme son père, Philippine de Rothschild avait la ferme conviction de la dimension artistique du vin. Elle a toujours su et voulu démontrer que les crus qu’elle menait et, au-delà, l’ensemble de cette filière constituaient depuis toujours une part significative de notre civilisation. Elle aura inlassablement affirmé cette dimension fondamentale, du Musée de Mouton au choix des artistes qui illustrent les étiquettes de chaque millésime, de ses paroles comme de ses actes.

À Jean-Pierre de Beaumarchais, son mari, à ses trois enfants – dont Philippe et Julien qui participent déjà à la direction du groupe – nous transmettons nos plus sincères condoléances.

Michel Bettane et Thierry Desseauve

Que boire en août ?

C’est tombé comme ça, mais j’ai commencé ce mois d’août avec pas moins de cinq cornas dans cinq millésimes différents. Clape 97, Jaboulet 98, Clape 01, Colombo 04 et Clape 06. Les deux derniers auraient mérité entre trois et quatre ans de cave supplémentaires, mais le 04 de Jean-Luc Colombo faisait déjà très plaisir. Le 97 était un peu dolent et le Jaboulet 98 à son meilleur, un vin d’une grande finesse. C’est le 01 de Clape qui était le plus étonnant, le mieux construit, le plus long, le plus émouvant. Il a été bu après le 97 du même Clape en compagnie… lire la suite.

Les beaux soirs d'été


A l’ombre des chênes centenaires d’une belle propriété languedocienne datant du XVIIe siècle, les vins sont accompagnés chaque mercredi soir de quelques tapas. Ces dégustations permettent aux amateurs de découvrir, entre autres, le rosé 2013 du domaine qui a obtenu la récompense maximale (trois pépites) au challenge Prix Plaisir 2014 de Bettane + Desseauve. Il est également possible de visiter Mas Belles Eaux du mardi au samedi sur réservation. Cette découverte du vignoble et des installations techniques de la propriété est suivie d’une dégustation de trois vins, Mas Belles Eaux Rosé et Les Coteaux, en blanc et en rouge (5 € par personne, durée 1 heure).

Nocturnes de Mas Belles Eaux, jusqu’au 17 septembre. Réservation au 04 67 09 30 96.

Les rendez-vous d’août

lescrayèresReims
Le Parc, le restaurant gastronomique du domaine Les Crayères, propose jusqu’à la fin du mois à l’heure du déjeuner, servi à l’ombre des parasols installés devant le château, une carte fraîcheur qui joue les accords parfaits autant que légers, entre mets, vins et prix. Entrées à partir de 20€, plats à partir de 28 € et desserts à partir de 12 €, tout est (carte « Terrasse »). Réservation au 03 26 24 90 00.

Saumur
Vingt points de dégustation réparties sur la place de la République, une traditionnelle cuvée « témoin du millésime », née de la mise en commun des raisins d’une centaine de vignerons, et un menu qui fait honneur au plat pays invité cette année, la treizième édition des Grandes Tablées de Saumur se tiendra les 6 et 7 août à partir de 19 heures. 5 € le verre de dégustation seul, 12 € avec le repas (sur réservation). Renseignements et billeterie au 02 41 40 20 60.

saumurGrandesTablees

Colmar
En soixante-sept ans d’existence, la célèbre Foire aux vins d’Alsace a évolué en même temps que grandissait son succès. Associée depuis 1958 à un festival qui a débuté avec Luis Mariano et Jean Yanne (voir la timeline retraçant toutes les affiches de l’événement), cet incontournable rendez-vous musical qui accueillait plus de 70 000 visiteurs l’année dernière fait toujours et avant tout la part belle au vin. L’agenda complet des dégustations, conférences et autres animations qui émailleront ces dix jours de fête qui débutent le 8 août est ici, réservation et renseignements au 03 90 50 50 50.

Ventoux
La dernière projection au programme des bals-cinés-concerts proposés cet été par différentes caves du Ventoux aura lieu le vendredi 9 août à Saint-Didier. Sur la façade de la cave La Courtoise, un film retracera 90 ans d’histoire paysanne. Les visiteurs seront accueillis par les vignerons dès 19 heures pour une dégustation de vins rosés médaillés. Il faut réserver si l’on veut goûter à la paëlla à l’épeautre. Entrée libre, plus de renseignements au 04 90 66 01 15.

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Rasteau
Jeudi 14 août à partir de 17 heures, le petit village provençal dont le clocher illustre la une de cet article célébrera sa 28e Nuit du Vin. Réunissant près de 10 000 visiteurs chaque année, cette dégustation nocturne de vins de Rasteau et des Côtes du Rhône (4 € le verre) sera accompagnée d’un marché de produits locaux et de différentes animations, spectacle équestre, fanfare et bal populaire. L’appellation rasteau célébrant cette année les 70 ans d’AOC de ses vins doux naturels, un dîner aura lieu en marge de cet événement, le mercredi 13 août. Plus de enseignements au 04 90 46 18 73.

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Cadillac
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Pour sa vingtième édition, les Balades en Cadillac proposent de découvrir l’appellation cadillac-côtes-de-bordeaux pendant un mois au fil de différentes animations dans de nombreux lieux, de la Maison des vins aux châteaux viticoles en passant par les bords de la Garonne, d’où un feu d’artifice sera tiré le 24 août. Le programme complet de la manifestation peut se télécharger ici, tous les renseignements pratiques sont .

Jura, etc.
A ceux qui hésitent encore sur la route à prendre, on rappellera l’existence du site Wine Chic Travel, un guide culturel très complet dont la lecture est à elle seule un voyage à travers les paysages et l’histoire viticoles. On découvrira par exemple ici les itinéraires à emprunter dans le petit-mais-grand vignoble du Jura.
 Enfin, on conseillera à ceux qui ne partent pas en vacances la lecture de ce Rhône Trip effectué en 2 CV par deux blogueurs, à suivre tout l’été sur le site d’Inter Rhône (interprofession des vins d’AOC des Côtes du Rhône et de la Vallée du Rhône).

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C'est l'heure des valises

Dans le droit fil de sa collection de coffrets mini-réfrigérateurs, la Maison Veuve Clicquot s’amuse de nouveau à détourner un objet usuel, tout à fait d’actualité ces temps-ci. Invitation au voyage dans des contrées qui n’ont pas besoin d’être lointaines, pourvu qu’elles soient nouvelles, la Clicquot Suitcase est une petite valise en métal contenant une bouteille de champagne Brut Carte Jaune. Structuré par le pinot noir, arrondi par une touche de pinot meunier et rendu élégant par le chardonnay, ce vin équilibré est le « reflet du vignoble de la Maison et de la continuité de son style. »
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Champagne Brut Carte Jaune et son étui Clicquot Suitcase.

45 € (prix conseillé), cavistes et épiceries fines.


Au pays du chasselas

Entre Lausanne et Montreux, le plus grand vignoble de Suisse déroule plus de huit cents hectares de vignes plantées en surplomb du lac Léman. Les paysages des terrasses de Lavaux, que l’on peut admirer depuis le Lavaux Express ou le Lavaux Panoramic, petits trains serpentant à flanc de collines entre Lutry et Saint-Saphorin, sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007. C’est avec la complicité des vignerons de cette région viticole sur laquelle règne le chasselas que le Beau-Rivage Palace de Lausanne a décidé de mettre les meilleures cuvées suisses à l’honneur sous la conduite enthousiaste de son chef sommelier, Thibaut Panas. Originaire de Troyes et formé à Châlons-en-Champagne, ce jeune homme de 29 ans a débuté sa carrière à Epernay auprès de la maison Moët Hennesy. Il est en charge de la cave du Beau-Rivage, l’une des plus prestigieuses de Suisse, depuis deux ans. Sa parfaite connaissance des vins de la région a été distinguée par le guide Gault et Millau 2014 qui lui a décerné le titre de « sommelier de l’année » (en lire plus ici).

Rachat de Billaud-Simon


Originaire de Nuits-Saint-Georges, point de départ de la constitution de son domaine viticole en 1825, la famille Faiveley est propriétaire en Côte de Nuits et Côte de Beaune (Domaine Faiveley) ainsi qu’en Côte chalonnaise (Domaine de la Framboisière). Aujourd’hui, elle est désormais implantée à Chablis où elle vient d’acquérir l’historique Domaine Billaud-Simon (1815), une propriété dont les vingt hectares portent sur quatre grands crus (Les Clos, Les Preuses, Vaudésir et Les Blanchots), quatre premiers crus (Montée de Tonnerre, Mont-de-Milieu, Fourchaume et Vaillons), ainsi que des chablis et petit-chablis. Erwann Faiveley, qui a succédé à son père François en 2005 et représente la septième génération de sa famille, confirme ici sa volonté d’offrir des vins qui révèlent au mieux la diversité des grands terroirs bourguignons. « Nous sommes heureux et fiers de cette acquisition. Le Domaine Billaud-Simon est une grande signature chablisienne que nous aurons plaisir et honneur à développer. Dans la continuité de Bernard Billaud, nous nous attacherons à affirmer un style de vins précis, francs et minéraux, l’expression des grands climats kimméridgiens de Chablis. »

Ruinart, 250 ans de rosés


Le livre de comptes de l’historique maison de Champagne Ruinart, fondée en 1729, témoigne d’une expédition de champagne rosé dès 1764. A la date du 14 mars, une belle écriture déliée mentionne l’envoi d’un « panier de 120 bouteilles dont 60 bouteilles œil de perdrix », terme indiquant que la couleur du vin était d’un rose délicat. Outre ce livre, diverses correspondances attestent d’« une multitude de déclinaisons et d’essais œnologiques autour de la recherche de goût, d’arômes et de la couleur idéale. Ce qui était vraisemblablement au début un rosé de macération va donc évoluer pour devenir un rosé d’assemblage. » Au fil des siècles, différentes façons d’obtenir un champagne teinté (par exemple, grâce à certaines baies de sureau) seront donc testées et la palette de couleurs de ces vins restera longtemps très large. Pour décrire leur robe, on se sert alors des mots de « roset, œil de perdrix, rozet, paillé, clairet et même cerise ». Vers la fin du XVIIIe siècle, l’expression « œil de perdrix » perd l’avantage et « rozet » devient plus courant. Au début du XIXe, François-Irénée Ruinart, petit-fils du fondateur, lègue à ses fils tout le savoir-faire de Ruinart dans un manuel où il présente le champagne « rosé » comme un vin précieux proposé par la Maison à ses clients les plus connaisseurs. Enfin, les chefs de Maison successifs ayant fait le constat que ni la macération, ni l’ajout de teinte dans le champagne blanc ne répondaient à leurs attentes, la méthode d’assemblage, aujourd’hui technique traditionnelle de l’appellation, est définitivement adoptée par Ruinart au milieu du XIXe siècle.

Éloge d’un tout petit vin

Vers Istanbul. Trois heures et quelques de vol au-dessus d’un tas de pays. Un plateau-repas. Pourquoi ai-je demandé du vin rouge ? Un vieux réflexe de province ? Non, non. Un goût immodéré pour l’expérimentation même si, même si. Finalement, non, ce n’était pas couru d’avance. Cette grosse mignonnette en plastique dur contenait un vin…lire la suite.