Pourquoi lui
Il nous a conquis avec son pinot noir d’une folle élégance. Thibauld Denizot représente la sixième génération aux commandes de ce vignoble du Sancerrois qui compte aujourd’hui plus de 18 hectares dont le quart destiné à ses vins rouges. Ce qu’il y a de bien avec ces pinots de Loire…
Après plusieurs années de conception et de travaux, la Cité des climats et vins de Bourgogne va ouvrir ses portes dans trois lieux du vignoble et en trois temps. À Mâcon, le mercredi 3 mai, à Chablis, le mercredi 17 mai et à Beaune, le samedi 17 juin
Trois sites pensés en réseau. Il n’en fallait pas moins pour découvrir au mieux, du nord au sud, ce vignoble si complexe et morcelé. 3 577 domaines viticoles (autour de six hectares en moyenne), 16 caves coopératives, 266 maisons de négoce répartis sur 84 appellations. Sans oublier une multitude de « climats » qui font de la viticulture de terroir « à la bourguignonne » un modèle singulier et unique au monde. Si les vignerons bourguignons rêvaient depuis longtemps d’un tel lieu touristique et culturel, c’est l’inscription par l’Unesco des Climats de Bourgogne sur la liste du patrimoine mondial en 2015 qui a véritablement lancé le projet. Celui-ci arrive aujourd’hui à maturité sous la forme de trois lieux de vie et de partage, parfaits compléments de la cité de la gastronomie de Dijon. Trois villes retenues : Beaune, capitale des vins de Bourgogne, Chablis, où vibre l’héritage monastique de la Bourgogne viticole et Mâcon, berceau du chardonnay. « Toute cité est un état d’âme » dit le poète Georges Rodenbach. Et l’âme profonde de la Bourgogne s’exprime dans le partage, l’échange, la convivialité, une certaine « gaité pensive » évoquée par l’écrivain Friedrich Sieburg. Ce sont les maîtres-mots de cette cité en trois lieux dont la vocation est de révéler aux visiteurs toute la singularité du modèle de viticulture bourguignon, avec pertinence et pédagogie.
Voyager des terroirs jusqu’au verre
Si chaque site se distingue par une architecture et des parcours scénographiques spécifiques dédiés aux vignobles qui les entourent, les trois partagent un même programme de fond : des expériences immersives et sensorielles, une déambulation guidée par les voix de vignerons (Jean-François Bordet du domaine Séguinot-Bordet à Chablis, Véronique Drouhin de la maison Joseph Drouhin à Beaune et Jérôme Chevalier, de la coopérative Les Orfèvres du vin à Charnay-les-Mâcon), des contenus audiovisuels (autour de l’origine des sous-sols, la mosaïque des paysages et des climats, le travail de la vigne, la vinification, les tradition, etc.) et, pour les échanges et la convivialité, une librairie-boutique, un bar avec terrasse panoramique sur les vignes, des ateliers de dégustation et d’accords mets et vins. Pour aller plus loin, des conférences et des expositions rythmeront l’année, et des formations (dans des formats allant de 45 minutes à plusieurs journées) y seront également délivrées par les spécialistes de l’École des Vins de Bourgogne.
Les + : chaque parcours de visite comprend une dégustation commentée. Citons également le parcours spécialement conçu pour les plus jeunes visiteurs avec initiation aux fossiles ou à la diversité des animaux du vignoble, et activités multisensorielles autour du cycle de la vigne et de la grappe de raisin. Programme et activités à découvrir ici www.citeclimatsvins-bourgogne.com
Les adresses Beaune
Rue du Moulin Noizé
Tarif d’entrée 14 euros par personne, deux verres de dégustation inclus
Chablis
1 rue de Chichée
Tarif d’entrée 9 euros par personne, 2 verres de dégustation inclus
Mâcon
520 Avenue Maréchal de Lattre de Tassigny
Tarif d’entrée 9 euros par personne, 2 verres de dégustation inclus Tarifs non contractuels
Le grand vignoble du sud du Rhône a depuis longtemps conquis la planète. Longtemps rude avec elle, la défendre est désormais sa priorité, sa mission. La feuille de route est complète. Les actes suivent la parole
Cet article est paru dans En Magnum #31. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.
« En France, la qualité des vins est reconnue selon un système établi qui vise à contrôler leur origine et ses spécificités, via un cahier des charges respecté. Ces appellations ont beaucoup fait pour la réputation de nos terroirs. Ce fonctionnement presque centenaire est aujourd’hui remis en question. D’aucuns l’estiment incompatible avec les sujets de notre époque, notamment celui du changement climatique. Quelle réponse à ces critiques ? Adoption d’une charte paysagère, labellisation spécifique des pratiques vertueuses, préservation des paysages et des faunes locales, lutte contre l’érosion, développement de l’écopâturage, plan global contre la flavescence dorée, sauvegarde du patrimoine ampélographique, etc. En pionnière et en modèle, la vieille appellation châteauneuf-du-pape (1936) s’est mise en ordre de bataille pour les combats du siècle. »
Il y a quelques semaines, nous écrivions dans notre Nouveau Bettane+Desseauve 2023 ce texte court pour accompagner la nomination du vignoble vauclusien au rang de génie de la planète. Quelques lignes trop courtes qui tentaient de résumer sommairement la démarche de cette AOC en matière de développement durable. Célébré dans le monde pour ses vins, en bonne santé économique grâce à des stratégies successives de valorisation et une défense farouche de son patrimoine foncier, Châteauneuf-du-Pape avait besoin d’un chantier de taille pour rendre durable cette situation. Préoccupation majeure de notre société, la protection des territoires et des terroirs a longtemps été reléguée au second plan. Depuis peu, ces thématiques environnementales ont abouti à un engagement spectaculaire exprimé par la grande majorité des producteurs châteauneuvois. Il s’organise autour de trois points clefs : protection, observation, anticipation.
Protéger
« L’idée de notre programme est d’avancer collectivement, en laissant chaque producteur aller à son rythme dans cette voie vertueuse. Tous ces enjeux sont de taille et on ne pourra pas se défiler devant nos responsabilités. » Directeur du pôle projets et développement de la maison des vins de l’appellation et élément moteur de cet ambitieux programme, Michel Blanc sait que la pertinence de ce projet n’a de sens que s’il fédère l’ensemble des actifs de ce large territoire. Producteurs, collectivités locales, administrations, institutions, élus, organismes professionnels et techniques, tissu associatif ont un rôle à jouer dans la défense et la protection de l’aire d’appellation et de ses terroirs. « Le programme est une feuille de route et un outil d’amélioration de nos connaissances, c’est aussi un vecteur de cohésion entre tous ces acteurs. »
Il s’inscrit dans la lignée de l’adhésion de l’AOC à la charte environnementale et paysagère des côtes du Rhône, liste d’engagements susceptibles de mieux valoriser les pratiques culturales et leur durabilité. Au sein de cet ensemble de mesures très complet, on retiendra le maintien de la faune locale aux abords du vignoble, le choix d’un matériel agricole adapté aux pratiques, la mise en avant et la sauvegarde des petits bâtiments viticoles, etc. Pertinente, cette to-do list insiste aussi sur la nécessité d’inscrire ces démarches dans une vision pédagogique auprès des consommateurs (et des nombreux touristes de passage dans la région), mais également auprès d’un public professionnel, d’élus et de techniciens, premiers relais d’influence de cette bonne parole. Plus concrètement, l’appellation lutte par exemple pour la sauvegarde du massif du Lampourdier. La surexploitation industrielle de sa roche calcaire menace directement la biodiversité locale et risque à terme de dérégler le microclimat propre à ce secteur.
Bien sûr, beaucoup de ces actions sont menées depuis longtemps par certaines exploitations. Dans un souci d’aller plus loin dans son combat, la réflexion individuelle a pris une dimension collective plus forte avec les propositions d’évolution et de modification du cahier des charges de l’AOC et par la volonté d’y intégrer des mesures agro-environnementales impactantes. Largement soutenue, la première de ces modifications consiste à conserver et entretenir les « éléments structurants du paysage » comme les nombreux murets, terrasses, cabanons mais aussi arbres, bois et bosquets déjà présents – en de rares endroits – dans la zone plantée de l’appellation. Plus coercitive, l’autre mesure phare du programme vise à abandonner le désherbage chimique en précisant dans le cahier des charges l’obligation d’assurer par des moyens mécaniques ou physiques la maîtrise de la végétation, semée ou spontanée. Cette anticipation de ce qui sera peut-être un jour une norme pour de nombreux vignobles de France pourrait d’ailleurs s’étendre à l’usage des insecticides. Décidées au printemps 2022, ces mesures fortes en disent long sur les ambitions locales.
L’éco-pâturage, alternative durable et efficace, est de plus en plus plébiscité par les vignerons de l’appellation.
Observer
Autant de mesures capables de préserver la biodiversité n’ont pas été prises sans une bonne dose d’observation. Pour l’organiser de la manière la plus efficace, une dizaine de vignerons s’est proposée d’évaluer quantitativement la faune présente sur ce territoire. Ce recensement des vers de terre, papillons, abeilles solitaires et autres chauve-souris doit permettre d’adapter au mieux les solutions techniques et les aménagements paysagers à mettre en place. Hélas réputé pour ses « mers de vignes », le territoire châteauneuvois avait perdu sa diversité paysagère après plusieurs décennies d’exploitation viticole plus ou moins intensive. En mettant en place son « marathon de la biodiversité » (la plantation de 42 kilomètres d’arbres et d’arbustes dans des endroits stratégiques), l’appellation cherche à recréer des corridors de biodiversité propices à l’implantation durable de la faune locale. Les objectifs sont multiples, outre l’embellissement des paysages. L’apport de biomasse permet en effet de lutter contre l’érosion des sols nus soumis à de forts phénomènes de ruissellement. Élément moteur de l’initiative, le jeune Victor Coulon du domaine de Beaurenard précise : « C’est un pari qu’on fait sur l’avenir. Aujourd’hui, on voit bien que certains secteurs de l’appellation sont des déserts organiques. Planter des haies, des arbres, profite à tous. On ne le fait pas qu’en pensant aux résultats pour son propre domaine. Et puis, c’est notre environnement de travail, le lieu de vie de nombreuses familles. Autant faire en sorte de le rendre plus agréable ». Une vingtaine de domaines s’est engagée dans le projet, porté par les jeunes vignerons. « L’idée n’est pas de tout faire seul. On s’entraide, on partage nos expériences, on évalue les résultats chez les uns et les autres pour adapter au mieux. Certaines actions fonctionnent bien, d’autres n’aboutiront jamais. » Pas question non plus de supplanter la flore locale par des apports étrangers. Les essences indigènes sont privilégiées et la chambre d’agriculture apporte son soutien technique.
Sujet d’avenir, le matériel végétal est aussi au cœur des débats et des réflexions. Le patrimoine ampélographique de l’appellation fait l’objet de tous les soins de la part des producteurs. La grande liberté du cahier des charges – rare chance parmi les AOC viticoles – permet l’utilisation de dix-huit cépages, utilisés seuls ou en assemblage. La protection de cette mémoire végétale a commencé par un travail de recensement des ceps jugés les plus intéressants et les plus aptes à s’adapter au changement climatique.
Innover
L’une des grandes questions concerne la menace que ce dérèglement planétaire fait peser sur les équilibres et les profils aromatiques des châteauneuf-du-pape. Parfois boudée des consommateurs pour le haut degré d’alcool de ses vins et leur profil solaire, l’appellation entrevoit son salut dans la diversité génétique de ses cépages. Thierry Sabon, vigneron au clos du Mont-Olivet, suit ce projet de près : « Nous avons besoin d’accumuler des données sur ce sujet. Pour la vigne, il n’y a pas de secret, il faut la planter, attendre et voir comment elle réagit. Ce schéma classique ne permet pas d’anticiper. On plante parfois pour deux ou trois générations. Il ne faut pas se tromper ». Une dégustation des cuvées issues de ces cépages minoritaires permet de se rendre compte des nombreuses alternatives à disposition des vignerons pour ne rien perdre de la typicité du grand vin de Châteauneuf-du-Pape, en rouge comme en blanc. On la retrouvera sur enmagnum.com.
Presque partout, chez les producteurs les plus réputés comme les nouveaux venus, on ressent le même dynamisme collectif. Au domaine Mayard, par exemple, un trio de jeunes hommes a mis son nom sur ses bouteilles pour la première fois en 2022. En plus d’avoir complètement réaménagé leur installation technique, ils ont longuement réfléchi à l’impact de leur activité sur les vignes, notamment au sujet de la taille d’hiver qu’ils souhaitent la moins traumatisante possible. Ailleurs, Élodie Jaume a créé son propre domaine, adossé à la structure familiale. Sur son vignoble de seulement quelques hectares, elle s’occupe de chacun de ses pieds de vigne, faisant tout à la main pour avoir le plus de lien possible avec son environnement, le comprendre et avoir une idée précise des changements à l’œuvre. Cette exigence vigneronne incarnée par la jeune génération est aussi souvent le résultat d’une transmission et d’un enseignement. Comme au domaine de Marcoux, grand classique de Châteauneuf, ou la famille Armenier mère et fils travaille de concert avec un même sens du vin, intransigeante sur la qualité et animée par une solide éthique intérieure.
La liste des actions mises en place par l’appellation force l’admiration. Stations météo connectés, confusion sexuelle renforcée, réseau de fermes pilotes pour réduire l’usage de produits phytosanitaires, partage et mutualisation des connaissances, plan d’action collectif pour lutter contre la flavescence dorée, auxquels s’ajoutent les initiatives personnelles et des pratiques culturales très diverses. Sur ce point précis, la démarche ne prévoit aucun validation par un label spécifique, ce qui laisse les chapelles de côté et une liberté intacte et encourageante pour tout essayer, tout tenter.
Reste le difficile sujet de l’irrigation. Tout n’est pas parfait et beaucoup de travail reste à faire sur le sujet. Au moins pour faire changer quelques pratiques aberrantes solidement installées dans la panoplie d’outils de certains producteurs. Les épisodes de sécheresse des derniers millésimes, extrêmes par leur intensité, proposent un sérieux défi à l’appellation. Si la gestion des ressources en eau est la principale préoccupation d’une grande partie de la viticulture actuelle, elle devient peu à peu une angoisse pour les exploitations rhodaniennes. Pour irriguer, le vignoble châteauneuvois a le droit de prélever son eau dans le Rhône. Le réseau de canaux vétuste qui permet cet arrosage contrôlé doit faire l’objet d’importantes rénovations. Mais d’autres solutions sont possibles. L’observation et la mise en place de ce large plan de développement durable devrait permettre d’améliorer encore la connaissance des terroirs et du vignoble, d’ajuster sur mesure les pratiques culturales à mettre en place pour abriter le vivant et, de fait, de protéger l’eau qui permet à celui-ci d’exister. Dans les secteurs les plus chauds, comme sur le plateau exposé de la Crau, des bassins de rétention d’eau de pluie constituent déjà une alternative solide à la mise en place d’un système d’irrigation par pompage.
Dans notre suivi des grandes régions viticoles françaises, nous n’avons pas rencontré, ces dernières années, un aussi fort foisonnement d’idées et d’initiatives que celui à l’œuvre dans l’appellation des papes. Pour réussir, elle s’est appuyée sur le travail fédérateur d’une poignée et s’est nourrie des ambitions entrepreneuriales d’exploitations concurrentes. Cette situation ambivalente est le propre d’une appellation d’origine contrôlée. Sa chance aussi de continuer à exister.
En bref 33 % des surfaces en agriculture biologique certifiée, soit 48 domaines +57 %, c’est l’évolution des surfaces certifiés bio entre 2012 et 2020 34 domaines sont certifiés Haute valeur environnementale 13 domaines sont certifiés en biodynamie
En Magnum vous ouvre les portes de trois dîners réservés aux seuls lecteurs du Jour du Lebey et signés par de jeunes chefs prometteurs sont prévus cette année pour révéler tout leur potentiel à table
Le mardi 16 mai prochain au bistrot Le Flaubert à Paris, c’est au tour de Flavio Lucarini de mettre sa cuisine apprise auprès de ses maîtres Banctel et Passerini au service des champagnes de la célèbre maison. Depuis le réussi Blanc de Blancs jusqu’au Rosé Solera, les champagnes Palmer & Co se distinguent par leur élégance, leur précision et leur équilibre. La Maison propose également des cuvées millésimées vieillissant à la perfection.
Le menu :
Canapés Palmer Rosé Solera
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Asperge verte, laitue de mer, sauce citron poivron vert Palmer Blanc de Blancs
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Morilles farcies
Moutardes, anguille, émulsion froide au pollen, stracciatella maison Palmer Blanc de Noirs
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Saint-Pierre, sauce relevée aux cornichons et livèche, agretti Palmer Grands Terroirs 2015
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Noisettes du Piémont, poire en pickles, bourgeons de sapin Palmer Nectar Réserve
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Mignardises
En pratique : mardi 16 mai, dîner à 65 euros, vins (champagnes) et café compris.
Pour réserver : billetterie sur www.lebey.com
Adresse : Le Flaubert, 10 rue Gustave Flaubert, 75017 (métro : Ternes – Wagram)
En route vers son tricentenaire, la maison Ruinart fait évoluer le look de son site historique sur la colline Saint-Nicaise. Elle vient de poser la première pierre de son futur pavillon Nicolas Ruinart, du nom son fondateur en 1729. Un bâtiment lumineux, léger et transparent dont l’inauguration est prévue en septembre 2024
Situé à côté des crayères du XIIIe siècle – inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco – cet écrin design de 1 200 m² permettra d’accueillir un plus grand nombre de visiteurs en leur proposant des expériences personnalisées. « La grande spécificité de ce site est de réunir sur un même lieu, au sein de crayères millénaires et d’un parc boisé classé, une grande partie de l’élaboration de nos produits cohabitant avec notre vision de l’hospitalité. Notre ambition est de créer un lieu expérientiel où nous pouvons exprimer toutes les facettes de notre univers. L’expérience Ruinart en Champagne doit incarner la vision du fondateur : créative et symbole d’excellence » commente Frédéric Dufour, président de la maison, propriété du groupe LVMH. Pour concevoir cet édifice, en harmonie avec la nature et les espaces historiques avoisinants, et en mode « bas carbone labellisé HQE » (niveau exceptionnel), la maison a fait appel à l’architecte japonais Sou Fujimoto. Celui-ci a imaginé une forme inspirée de l’emblématique flacon Ruinart, entre rondeur et transparence à la manière d’une bulle de champagne. Deux autres créateurs de renom sont aux manettes, Gwenaël Nicolas, en charge du design d’intérieur, et Christophe Gautrand qui va composer le parc paysager (NDLR, l’un des premiers projets en France à bénéficier du label BiodiverCity Life) comme une expérience artistique à part entière.
Expériences augmentées
On y retrouvera aussi salons, bar, espace boutique et vaste terrasse à l’ombre des arbres, pour prendre un verre, découvrir des cuvées exclusives, goûter un accord mets et vin, partager un brunch, découvrir le parc, visiter les crayères, s’initier à la dégustation, etc. Un espace intime sera également réservé aux collectionneurs pour découvrir la série complète des dom-ruinart ou une sélection de millésimes anciens uniquement disponibles à Reims. On y trouvera par exemple un flacon de R de Ruinart 1926, premier millésime de cette cuvée, retrouvé en 2022 dans les caves du restaurant Paul Bocuse de Collonges. Côté cuisine, Arnaud Donckele, le chef triplement étoilé de La Vague d’Or – Cheval Blanc Saint-Tropez et du Plénitude – Cheval Blanc Paris, y signera une offre gastronomique exécutée par la cheffe en résidence, Valérie Radou. Rendez-vous en 2024.
Réservation ouverte pour un voyage en mer Baltique du 22 au 25 juin autour de la cave en mer de la maison Veuve Clicquot
Du principe d’Archimède à la gravité de Newton en passant par la tarte Tatin, les plus belles découvertes sont souvent le fruit du hasard. C’est dans la mer Baltique que la maison Veuve Clicquot a fait l’expérience de ce que l’on appelle la sérendipité. En 2010, la découverte inopinée de plusieurs bouteilles de champagne étonnamment bien conservées dans une épave (d’un bateau échoué en 1840) au large des iles finlandaises Åland, a poussé la maison à lancer une expérimentation œnologique unique au monde baptisée « Cellar in the Sea ».
L’expérimentation comparative est de grande ampleur, exposant deux lots de bouteilles identiques, à des conditions de stockage différentes. L’un est abrité dans les crayères de la maison, à Reims, l’autre plongé en mer Baltique, à 40 mètres de profondeur, dans une « Åland Vaut », un conteneur optimisé pour le stockage dans les fonds sous-marins qui reproduit les conditions de conservation des bouteilles repêchées dans l’épave quatre ans plus tôt. Au fond de la mer, ce deuxième lot bénéficie de la réunion de trois éléments essentiels au vieillissement du vin : l’absence de lumière, une température constante de 4 °C et l’équilibre de pression sur le bouchon. La mer Baltique se distingue en outre par une faible salinité – vingt fois moins forte que dans l’océan. Une sélection des cuvées Carte Jaune non millésimés (en 75 cl et en magnum), de Vintage rosé 2004 et de vins demi-secs a été retenue pour l’expérience. La maison a prévu de repêcher des vins à intervalles réguliers pour suivre leur évolution. En parallèle, des échantillons des vins seront envoyés aux universités d’œnologie de Reims et de Bordeaux pour réaliser des analyses scientifiques, afin d’approfondir un peu plus encore les connaissances sur le vieillissement.
Accessible au grand public
En juin 2023, le solstice d’été marquera la célébration de la deuxième dégustation comparative des cuvées immergées et de celles conservées dans les crayères rémoises. À cette occasion et pour la première fois, les amateurs pourront vivre cette expérience lors d’un « voyage solaire » dans les îles Åland en présence de Didier Mariotti, le chef de caves de la maison. L’expérience (et le voyage) débutera en Champagne (avec déjeuner au cœur des vignes et du potager de Verzy, visite des crayères, dîner de gala autour de la cuvée La Grande Dame), se poursuivra dans les airs, puis en mer à bord de la goélette Albanus. Ce bateau historique emmènera les hôtes jusqu’à l’île de Silverskår où ils seront initiés à la dégustation et découvriront les cuvées les plus rares de la maison. Des plats traditionnels, inspirés de la gastronomie locale, seront cuisinés par des chefs étoilés. Les hôtes iront également à la rencontre du plongeur-chasseur de trésors qui a découvert l’épave en 2010. Une plongée sous-marine en sa compagnie sera proposée aux plongeurs expérimentés, à la découverte du conteneur dans lequel sont immergées les bouteilles.
« Cellar in the sea by Veuve Clicquot » du 22 au 25 juin 2023.
Nombre de places limité à 14 chambres doubles. Prix sur demande.
Pourquoi lui
Je n’ai jamais croisé Stéphane Sérol ou alors une fois en passant. J’ai découvert ses vins grâce à mon excellent caviste d’Auray, dans le Morbihan, un garçon créatif. Je suis tombé sous le charme de sa production instantanément. De son entrée de gamme, Éclats de granite, à ses cuvées parcellaires, ses cuvées élevées en amphores et toutes ses idées modernes et intelligentes. Non content d’être pas cher, Stéphane Sérol est un champion du…
On le sait, la fraîcheur est un facteur clé en ce qui concerne l’équilibre des vins. En particulier pour les blancs. Dans ce contexte, le retour en grâce de l’aligoté en Bourgogne ne surprendra personne. On le doit à quelques vignerons qui ont décidé, un jour, de le faire sortir du placard
Le vent peut tourner rapidement, même dans le monde du vin. Cantonné à un rôle marginal – il représente environ 6 % du vignoble – l’aligoté a longtemps fait figure de souffre-douleur à côté du glorieux chardonnay, qui a fini par monopoliser les meilleurs terroirs bourguignons au fil des siècles. La création de l’appellation village bouzeron (ex-appellation bourgogne aligoté Bouzeron) en 1998 a marqué un premier tournant. Une nouvelle belle page de son histoire s’est ouverte, autour d’une belle tablée, un jour de 2017. Les vignerons Laurent Fournier, Sylvain Pataille et Jérôme Galeyrand s’étaient donné rendez-vous au restaurant Boisrouge (à Flagey-Echezeaux). À la carte du restaurant de Philippe Delacourcelle, pas moins d’une quinzaine d’aligotés. Conquis par leur qualité et leur diversité, ils décident avec le chef du restaurant de créer une association visant à promouvoir ce cépage susceptible, d’après eux, de donner des vins d’auteur. L’objectif est ambitieux : ancrer définitivement le cépage dans l’univers de la Bourgogne des terroirs et des climats.
Les raisons du succès
Quelques mois plus tard, l’association tient son premier salon qui rencontre un franc succès. Les Aligoteurs, c’est son nom, a rapidement pris de l’ampleur. Aujourd’hui, une grosse soixantaine de producteurs, de l’Yonne jusqu’au Mâconnais, a rejoint ses rangs après sélection. L’édition 2023 s’est tenue en côte de Nuits début mars. L’occasion de montrer une nouvelle fois que l’aligoté est capable, comme tous les grands cépages, de transmettre fidèlement les caractéristiques des terroirs sur lesquels il est planté, à condition d’être traité comme tel par des vignerons consciencieux. Les millésimes solaires devenus la norme (à l’exception de 2021) donnent aussi un coup de pouce dans la maturité de cépage assez tardif. Avec une mention particulière pour les bouzeron qui démontrent un surcroit de raffinement dans leurs textures. Bref, l’accession au rang d’AOC village était loin d’être usurpée.
Cette édition n’a pas manqué de faire briller des vignerons largement reconnus, ou d’autres qui mériteraient de l’être davantage encore. On citera dans le désordre : Vincent Dureuil-Janthial (Rully), Laurent Fournier (Marsannay), Laurent Lignier (Morey-Saint-Denis), les frères Chevrot (Maranges), Bernard Bouvier (Gevrey-Chambertin), le domaine Ponsot (Morey-Saint-Denis), Claude Maréchal (Bligny-lès-Beaune), Guilhem Goisot (Saint-Bris), les frères Fichet (Igé), le domaine Gouffier (Fontaines), Agnès Paquet (Auxey-Duresses), Grégory Patriat (Boisset à Nuits-Saint-Georges), Pierre-Louis Bersan (Saint-Bris), Julien Cruchandeau (Chaux), la maison Chanzy (Bouzeron), etc.
Ce début du printemps a été marqué par l’annonce de la disparition de Laurent Fresnet. Triste, brutale, soudaine, comme la maladie qui l’a emporté, en moins de trois mois, avec une évolution foudroyante qui a pris de court la plupart de ceux qui l’appréciaient. Laurent faisait partie de cette génération de chefs et de cheffes de caves décontractés, au parler franc, qui aiment s’amuser en travaillant, maîtrisent avec une grande rigueur toutes les facettes de son métier. Avec lui, toutes les questions pouvaient être posées, il n’y avait pas de sujet tabou. Je l’avais rencontré lorsqu’il exerçait chez Henriot en tant que chef de caves, entre 2006 et 2020. Nous avions passé de longs moments à passer en revue tous les projets qu’il comptait mener à bien pour cette maison qui avait depuis peu retrouvé sa pleine indépendance. C’est notamment lui qui avait lancé la fameuse Cuve 38, sur une idée de réserve perpétuelle qui commence maintenant à se généraliser en Champagne. Idée très novatrice à l’époque. Il avait également mis au point la cuvée Hemera, qui avait pour mission de succéder à l’iconique Cuvée des Enchanteleurs. Le style actuel de la maison, que l’on définit souvent comme lumineux, Laurent Fresnet en avait posé les jalons.
En 2020, il avait donné une nouvelle impulsion à sa carrière, partant exercer les fonctions de chefs de caves pour la maison Mumm, avec la même énergie et la même motivation.
Attaché à sa profession et reconnu par ses pairs, il présidait par ailleurs l’Amicale des chefs de cave de la Champagne. Laurent avait 56 ans.
À ses proches et à tous ses collaborateurs au sein de la maison Mumm, toute l’équipe Bettane+Desseauve présente ses sincères condoléances.
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