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David Moret, négociant beaunois

Jovial, gastronome et chasseur, David Moret est un négociant épicurien qui vinifie des blancs de matière qui ne sont pas filtrés. Les meursaults se taillent la part du lion, avec des vins gras, bien bâtonnés avec des élevages de qualité. En 2012, le rully sera un excellent rapport qualité/prix.

Saint-Romain 2011 : Ample, gourmand, ce vin appelle la gougère le matin dès 10h. 14

Meursault Narvaux 2011 : Rondeurs noisetées en attaque et trame tendue derrière, avec une finale briochée. 14,5

Meursault Charmes 2011 : Parfaite harmonie entre le gras et la tension, ce vin déjà charmeur appelle un pressé de lapin. 15,5

Meursault Genevrières 2011 : Accents de froment et de fleur de vigne au nez, bouche ample et bien construite avec une intensité savoureuse. 16

Corton Charlemagne 2011 : Ce grand cru possède de l’épaisseur avec une onctuosité en attaque et de l’énergie derrière, vin de grande dimension. 16,5

Rully 2012 : Sèveux, gourmand avec des rondeurs onctueuses, vin immédiat et charmeur. 14,5

Denis Hervier

Effervescence




effervescence

La cinquième édition du Festival international de la photographie culinaire, qui vient de s’achever et dont le thème était « luxe et fête », a été l’occasion pour la Maison de Champagne Nicolas Feuillatte d’inaugurer un nouveau prix de photographie. Quatorze artistes sont entrés en compétition et ont proposé des œuvres très variées, mettant en scène la bouteille Palmes dʼOr Nicolas Feuillatte. Le jury était composé de Dominique Pierre et Caroline Defaut, respectivement directeur général et directrice marketing de la Maison, de Jean-Pierre Stephan et Nà Luther, président et vice-président du festival et des journalistes Claudine Abitbol et François-Régis Gaudry. C’est la photo ci-dessus, intitulée Effervescence, qui a été récompensée. Elle est signée Laurent Rodriguez, photographe culinaire et publicitaire, qui a su révéler avec talent lʼesthétique unique de la bouteille de Palmes dʼOr.

Prix Taittinger 2013

prixtaittinger

La quarante-septième médaille Pierre Taittinger, l’un des prix culinaires les plus convoités au monde, a été remise
à Bertrand Millar (34 ans), qui seconde depuis trois ans le chef Jean-Luc Rocha au Château Cordeillan-Bages.
Lors de la finale internationale de ce prix créé en 1967 et obtenu par Michel Roth, Jean-Paul Bostoen, Guy Legay, Joël Robuchon, Régis Marcon, pour ne citer qu’eux, six candidats se sont affrontés à l’école de gastronomie Ferrandi (Paris). Il s’agissait de réaliser deux plats, une Selle d’agneau avec deux garnitures dont une à base d’abats et une Entrée chaude à base de légumes de saison dans l’esprit d’un millefeuille, sans pâte ni œuf avec
un minimum de trois légumes, inspirée de la carte d’Emmanuel Renaut, le président du jury.

Les deux plats présentés par Bertrand Millar à ses pairs ont séduit le jury par leur niveau d’exigence et l’attention apportée tant à l’alliance des saveurs qu’à leur architecture. Ce niveau d’excellence, Bertrand Millar le doit bien évidemment à sa passion et à un énorme travail personnel, exercés tous les jours dans les cuisines de Cordeillan-Bages (avant cela, il s’est perfectionné auprès de Marc Meneau, Anne-Sophie Pic ou Jean-Michel Lorain).
A Pauillac, toute son équipe, en chœur avec Jean-Michel et Jean-Charles Cazes, se félicite de voir récompensé son talent et contribuer à la renommée du Relais & Châteaux Cordeillan-Bages (deux étoiles au guide Michelin 2013 et Grandes Tables du Monde).

Santenay, des vignes et des arbres



santenay
C’est avec le soutien et en présence d’Aubert de Villaine, président de l’Association pour l’inscription des climats
du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco
, que sera inauguré ce jeudi après-midi à Santenay un projet de plantation d’arbres fruitiers au pied des vignes. Agissant ici en sa qualité de président de l’Organisme de défense et de gestion de Santenay, Hervé Muzard, par ailleurs vigneron de talent, a pour objectif de « restaurer ce qui existait auparavant en matière de biodiversité – oiseaux, plantes, chauve-souris – et de recréer ainsi un habitat naturel pour toutes les espèces. » Ce souci de préservation du cadre de vie et du patrimoine naturel de sa commune est aussi important pour les viticulteurs que pour ceux qui viennent se promener dans le vignes.
Fédérateur et ambitieux, le projet prévoit la plantation de 165 arbres, de l’équivalent de 450 mètres linéaires de haies vives, et l’élagage de 30 arbres remarquables ainsi que la taille de 15 bosquets. Il s’inscrit dans le programme de plantation du Conseil régional de Bourgogne («Paysage et bocage») et a également bénéficié de financements de la part du programme européen Leader du pays Beaunois. Sensible au maintien de la biodiversité dans les vignes, Aubert de Villaine a salué le fait « de voir l’ensemble des acteurs locaux sensibilisés à la préservation de leur patrimoine, au cœur des climats. »

Se former (sérieusement) au vin


Emanation française d’un organisme international appelé le Wine and Spirit Education Trust *, l’Académie du vin
de Paris
vient de voir le jour avec pour ambition de dispenser des formations diplômantes accessibles à tout un chacun, travaillant ou non (ou pas encore) dans l’univers du vin. Basée à La Défense, dans les locaux du caviste Apogé, l’ADVP regroupe des professionnels du vin issus d’horizons divers. Formateur certifié WSET, Master of Wine, journaliste ou consultants, tous bénéficient d’une longue et solide connaissance du monde du vin. Outre leur expertise du produit, leur implication dans tous les secteurs d’activité du vin est la garantie d’une vision globale et internationale, indispensable à la compréhension du monde du vin aujourd’hui. 


Les formations proposées couvrent cinq niveaux de connaissance et de compétences, du débutant à l’expert.
Elles s’adressent aux amateurs souhaitant approfondir leurs connaissances, à ceux qui souhaitent mener une carrière dans l’hôtellerie, la restauration, le tourisme ou le négoce du vin, aux journalistes et aux attachés de presse, et à tous les producteurs, négociants, coopératives, employés, dirigeants, commerciaux impliqués dans l’industrie des vins et spiritueux. Chacun des niveaux d’enseignement est sanctionné par un diplôme obtenu à l’issue de l’examen qui suit immédiatement la session de formation. Les diplômes sont reconnus officiellement par le gouvernement anglais et garantissent la reconnaissance des professionnels partout dans le monde. Le niveau 4 (Level 4 Diploma WSET) est d’ailleurs un prérequis nécessaire à la candidature à l’examen de Master of Wine.

Accessibles aux salariés au titre du droit individuel à la formation (DIF), ces sessions se tiennent de septembre
à juin et durent entre un et cinq jours selon les niveaux. Elles sont dispensées en français ou en anglais. Sans pré-requis autre que de la motivation, le niveau 1 aspire à fournir les compétences pour préparer le candidat dans son premier travail dans l’industrie du vin par une introduction aux différents styles de vin et une connaissance du produit (200 € TTC, une journée). Il peut également convenir à un consommateur passionné. Introduction plus vaste aux vins et spiritueux du monde entier et à la dégustation (arômes, cépages, style, garde, accords mets-vins),
le niveau 2 est adapté à ceux qui ont déjà une petite expérience du monde du vin (630 € TTC, trois jours). Avec
pour pré-requis l’obtention du diplôme précédent, le niveau 3 permet d’obtenir une vision beaucoup plus technique du domaine des vins et spiritueux et de maîtriser l’anglais du vin (1050 € TTC, cinq jours). Pour le niveau suivant,
et pour toute autre renseignement, on écrit à [email protected]. 


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* Le Wine and Spirit Education Trust (WSET) de Londres est un organisme spécialisé dans la conception
et la délivrance de programmes de formations et de diplômes dans le domaine des vins et spiritueux. Riche
de plus de 40 ans d’expérience, il élabore des programmes, produit des supports didactiques et pédagogiques
et dispense ses formations grâce à un réseau de 400 centres agréés à travers le monde. Avec plus de 35 000 candidats aux examens dans 58 pays, le WSET est devenu le premier prestataire mondial en matière de formation
à la connaissance des vins et spiritueux. Il se caractérise par une approche résolument internationale, proposant une formation sur les vins du monde entier et délivrant une qualification destinée aux professionnels en contact quotidien avec les vins et spiritueux et/ou aux amateurs cherchant à parfaire leurs connaissances.


Le lauréat

Tous les deux ans depuis 2009, la maison de Champagne Duval-Leroy organise le Trophée du meilleur jeune sommelier de France. Parmi les 82 participants au départ de cette troisième édition, le jury, qui rassemble les quatorze Meilleurs ouvriers de France sommeliers et cinq des meilleurs sommeliers du monde, a récompensé Maxime Brunet du restaurant Le Chapeau rouge à Dijon, en photo ci-dessus auprès de Michel Hermet et Carol Duval-Leroy. C’est l’aboutissement et la récompense d’un long parcours qui a commencé en avril dernier avec les présélections régionales, où dix candidats ont été retenus pour participer aux demi-finales, pour se terminer lundi dernier avec quatre finalistes. Le déjeuner de remise du prix a été orchestré par Lenôtre et son chef exécutif, directeur de la création et Meilleur ouvrier de France, Guy Krenzer, accompagné d’Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde 2000. Organisé en partenariat avec l’Union de la sommellerie française, ce concours est un tremplin pour ces jeunes sommeliers qui ont la possibilité d’exprimer leurs talents face à leurs pairs et de se faire un nom dans la profession.

Pour des siècles et des siècles, Argonne



argonne

L’opération lancée par la Maison de Champagne Henri Giraud en partenariat avec l’Office National des Forêt
(voir le film ici) a pris de la vitesse à la suite du grand succès qu’elle rencontre. Ainsi 7 700 chênes seront plantés plus tôt que prévu, c’est-à-dire dès le mois de décembre, au cœur de la forêt d’Argonne. La forte mobilisation internationale et les commentaires élogieux de Robert Parker (Wine Spectator) et de Lisa Perrotti-Brown (Wine Advocate) au sujet de la cuvée Argonne de la maison ne sont pas étrangers à cette accélération.

Claude Giraud, qui déclare que sa famille a été impressionnée par ce succès, « tient à remercier le Japon et les Etats Unis qui ont immédiatement montré leur enthousiasme pour ce projet. Mobiliser un public de plus en plus large et inviter les autres maisons de Champagne à s’intéresser à la forêt d’Argonne a toujours été notre volonté. Cela nous incite à élargir cette opération à l’ensemble de notre gamme en sensibilisant tous les amoureux de grands vins. Le lancement du nouveau millésime de la cuvée Argonne en juin 2014 (à Paris, les champagnes Henri Giraud sont en vente au Lieu du vin, avenue Gambetta, NDLR) marquera une nouvelle étape dans ce combat initié par notre maison, encore aujourd’hui la seule à travailler exclusivement avec des fûts de la forêt d’Argonne. » 



Depuis toujours, la maille exceptionnelle des chênes de la forêt d’Argonne a permis de produire les fûts qui ont fait naître les grands vins de Champagne. Meurtrie par deux guerres mondiales, puis abandonnée par les Champenois, cette forêt est aujourd’hui en péril. La Maison de Champagne Henri Giraud a engagé dès 1990 le combat pour sa réhabilitation avec son premier millésime de la cuvée « Fût de Chêne ». Cette relation fusionnelle s’inscrit naturellement dans une vision à long terme d’une production d’excellence. Il s’agit bien d’assurer la pérennité de cette forêt « pour des siècles et des siècles. » Plus de 7 hectares de la forêt d’Argonne seront donc très bientôt replantés de jeunes chênes, avec une densité de 1 000 pieds par hectare. Il faudra 180 ans pour élever ces arbres qui ne peuvent vivre et se reproduire sans l’intervention et les soins des hommes.

Rhône : un millésime d’une grande fraîcheur


L’interprofession des vins AOC Côtes du Rhône & Vallée du Rhône (Inter-Rhône) vient d’annoncer que la qualité était au rendez-vous de 2013. Elle le revendique par la voix de son président, Christian Paly, qui ajoute qu’on ne peut que « que regretter qu’il n’en soit pas de même côté quantité. Les caprices de la météo ont sérieusement
réduit les volumes, classant le millésime 2013 parmi les petites récoltes.
» Pascal Jaume, qui dirige à Vinsobres
le domaine qui porte son nom, dit avoir pensé que les fortes chaleurs de juillet permettraient de rattraper le retard causé par un printemps exceptionnellement frais. « Mais la nature en a décidé autrement, la vigne a poussé jusqu’en août et ne s’est concentrée sur ses fruits qu’en septembre. » Heureusement, notamment grâce au caractère venteux et sec du vignoble de la Vallée du Rhône, l’état sanitaire est resté parfait. Du côté de Cornas, Albéric Mazoyer (Domaine Alain Voge) estime que « les coteaux ont beaucoup aimé la pluviométrie généreuse
du printemps. La qualité des blancs sur Saint-Péray est superbe. De leur côté, les cornas sont très colorés avec
de beaux équilibres.
»

La récolte a été très étalée entre les premiers jours de septembre, pour les secteurs les plus précoces, et la fin octobre pour les plus tardifs. Avec trois semaines de retard par rapport à la moyenne de la dernière décennie, il faut se référer à des dates auxquelles les vignerons étaient habitués dans les années 70. Il a fallu beaucoup de patience pour attendre la maturité optimale de certaines parcelles, qui est venue lentement mais sûrement. Les quelques épisodes pluvieux, brefs et localisés, ont été sans conséquence sur la qualité des raisins. Alain Aubert, du Domaine du Grand Retour, au coeur du vignoble des Côtes du Rhône, parle de 2013 comme d’un « millésime de patience » au cours duquel il a retrouvé sa jeunesse. A ce stade, les vinifications se déroulent sans difficulté, les sucres se terminent bien et les premières fermentations malo-lactiques s’enclenchent facilement. L’équilibre des acidités a facilité la révélation de la couleur tandis que la durée des macérations permet une bonne extraction des composés phénoliques pour les rouges. Du fait d’une concentration modérée en sucres, les degrés alcooliques seront moins importants que lors des années précédentes.

A Beaumes-de-Venise, Guy Sarton du Jonchay, directeur général de Vidal Fleury, parle d’une belle récolte,
avec de beaux muscats. « Les vins doux seront de très bonne qualité. Pour moi, le marqueur de ce millésime est une vivacité plus importante que d’habitude qui apportera de belles fraîcheurs. On constate déjà de beaux équilibres pour des vins rouges qui auront un bon potentiel de garde. » L’appellation grignan-les-adhémar se félicite de l’équilibre, du fruit et de l’harmonie qui ressort de ses rouges, comme l’explique Philippe Fabrol, du domaine Bonetto Fabrol. En AOC ventoux, Frédéric Chaudière (Château Pesquié) se déclare « agréablement surpris par ce millésime. Les syrah sont superbes. Les blancs et les rosés sont lumineux, aériens et droits, des éléments valorisés par le marché ces dernières années. » Pour Sylvain Morey, vigneron à la Bastide du Claux (Luberon), « les blancs sont très beaux, les rosés sont pâles avec de belles nuances violacées, tandis que les rouges sont assez homogènes, avec des notes de fruits noirs et d’épices. ».

En costières-de-nîmes, les premiers vins élaborés présentent beaucoup de couleur et de structure. Les tanins
sont parfaitement mûrs et élégants. « Cette année, on a plutôt vendangé à la parcelle qu’au cépage, c’est une caractéristique du millésime qui s’annonce très bon sur les trois couleurs », indique Bernard Angelras, président de l’appellation. Toujours côté Gard, François Dauvergne (Maison Dauvergne et Ranvier) confirme que 2013 sera de très belle qualité. « Les principales caractéristiques de ce millésime sont de jolis fruits et une grande fraîcheur qui en feront un millésime élégant, se rapprochant des années 2007 et 2006. » Dans le nord de la Vallée du Rhône, Xavier Gomart, directeur général de la cave de Tain, estime que 2013 s’inscrit totalement dans la continuité de 2011 et 2012. Une trilogie qui complète une série d’années sans souci pour les appellations septentrionales. Président de l’Union des Maisons de négoce et vice-président d’Inter-Rhône, Michel Chapoutier (voir ici l’article consacré à ses vignobles) résume ainsi ces beaux résultats : « L’arc méditerranéen a une fois de plus bénéficié d’une influence climatique privilégiée. »

Chapoutier, le Rhône du nord au sud.

Les vendanges 2013 de la Maison M. Chapoutier se sont terminées le 12 octobre. De Côte Rôtie à Châteauneuf-
du-Pape, Michel Chapoutier parle d’une année fidèle à la devise du blason de la maison, fac et spera. Il aura fallu
« beaucoup de patience vis-à-vis de la nature et beaucoup d’audace dans nos observations et nos choix. Photographies d’un cépage dans un millésime sur un terroir donné, les parcellaires vont nous révéler de belles suprises. La première vient des blancs qui présentent des équilibres quasi bourguignons. »



Rhône Nord

« Les premières parcelles ont été récoltées dans la semaine du 23 septembre, sur Saint-Péray. Durant cette même semaine ont été vendangés les Saint-Joseph blancs et les premières tries des Hermitage blancs précoces. Les températures douces et la fréquence de vent du Sud, lors de la dernière décade de septembre, ont accéléré la fin
de maturation des rouges. Le coeur des vendanges s’est déroulé la semaine du 1er octobre, à commencer par les Cornas précoces et l’ensemble des Côte-Rôtie, suivis des Crozes-Hermitage et des Saint-Joseph. L’excellente tenue sanitaire des Hermitage rouges aura permis de pousser leur maturation jusqu’à la semaine du 7 octobre.

Indéniablement, les efforts importants consentis au vignoble dans les travaux en vert et les applications multiples de tisanes et décoctions végétales ont permis de juguler les pressions sanitaires diverses et de maintenir une pleine efficacité de feuillage jusqu’à maturité. Si bien que les équilibres ont consisté fréquemment à la récolte en des degrés potentiels compris entre 13 et 14 % et des pH de l’ordre de 3,2 sur les blancs et 3,4 sur les rouges. S’il est difficile de porter un jugement définitif sur les vins rouges à ce stade, les premières dégustations mettent en exergue une expression déjà fidèle aux origines, dans la race aromatique comme dans les textures. »

Rhône Sud

« Le vignoble de Châteauneuf a connu un hiver arrosé et un réchauffement poussif au printemps, amenant déjà trois semaines de retard phénologique au débourrement par rapport à 2012. Plus encore que dans le Nord, les premiers stades de croissance de la vigne ont été affectés par la dynamique thermique printanière “en escalier”.
La dernière décade d’avril, avec à peine 12°C de températures moyennes, a eu pour effets conjoints de compliquer la différenciation des ovules dans les boutons floraux et de freiner considérablement la pousse, rendant le feuillage encore importateur de réserves, au moment où la floraison requiert normalement toute l’énergie issue de la photosynthèse. La floraison proprement dite s’est par ailleurs déroulée dans des conditions de températures minimales journalières anormalement fraîches, inférieure de 8° en moyenne sur la dernière décade de mai.

Une coulure historique s’en est suivie sur le grenache, cépage par nature sensible au phénomène, y compris en dehors de ces particularités climatiques. Elle fut particulièrement marquée sur les vieilles vignes, déjà plus touchées que les jeunes par la mémorable vague de gel de février 2012. Heureusement, si l’on peut dire, le régime hydrique printanier (243mm de précipitations sur avril et mai) a permis un développement précoce des entre-coeurs. L’embellie climatique de juin et, par la suite, de l’été, tout à fait dans les normes locales, a permis une floraison massive et homogène. Tout l’art du vigneron a alors consisté à ne garder que les plus précoces de ces grappes de deuxième génération, la tardivité du millésime et la crainte locale des épisodes cévenols de septembre ne permettant pas d’espérer mener à son terme la maturation correcte de grappes à la phénologie si hétérogène.

Après un mois de juillet orageux comme partout, le mois d’août assez sec (15mm) a permis de restaurer un niveau de contraintes hydriques modérées, favorables à un ralentissement de la croissance et à la maturation. Les premiers coups de sécateurs ont pu être donnés le 23 septembre sur les syrah et il a fallu quinze jours de plus aux grenaches pour atteindre l’équilibre technologique escompté. A l’heure où les macérations post-fermentaires s’achèvent, la texture ferme qu’arboraient les pulpes lors des vendanges a pris la forme d’un fruité gourmand,
au grain énergique, certes bien différent de la générosité classique de Châteauneuf mais d’une expression digeste et pinotante comme le grenache sait l’offrir lors des millésimes tardifs.
»

Mais qui sont Robert & Marcel ?




roubertmarcelsaumur
La cave coopérative des vignerons de Saumur a changé d’identité. Et c’est en rendant hommage à son histoire qu’elle s’est dotée d’un nouveau nom, fidèle à son esprit, ses valeurs et ses ambitions. En 1957, une quarantaine d’hommes et de femmes du vin ont décidé de s’unir sous une même bannière afin de défendre et promouvoir leur travail. Parmi eux, Robert et Marcel Neau sont des figures emblématiques.
 Plus de cinquante ans après la création de la cave de Saumur, les voilà réinvoqués. Si la qualité des vins s’est améliorée, la protection de l’environnement est au premier plan et l’ancrage territorial au cœur du Val de Loire toujours aussi fort, le marché est saturé par l’offre. Afin d’aider les consommateurs à faire leur choix, les vignerons ont souhaité se doter d’une identité accessible qui sache refléter leur personnalité et leur travail.

Sous cette nouvelle marque, quatre gammes – dont une bio – couvrant l’ensemble des appellations du saumurois ont été imaginées. Les packagings ont été revus, les informations y sont délivrées de façon simple. L’idée est de devenir un repère fiable et stable. Evidemment, un nouveau site internet accompagne ce grand renouveau. Le cellier de vente de la cave a également été revu de manière de valoriser l’échange, la vente directe faisant partie des fondamentaux de la cave depuis toujours. Un marché fermier, des cours de dégustation, des safaris souterrains sont autant de projets qui conforteront cet espace, premier point de vente du Val de Loire, dans sa place de lieu de découvertes et d’initiations, au vin comme à la région.