C’est avec la promesse d’un « festival qui se déguste » que démarrent ce week-end Les grands chemins
en Minervois. L’occasion de découvrir, au long d’une quinzaine de jours, les vins, les produits et le patrimoine
du vignoble le plus étendu du Languedoc-Roussillon, qui fêtera prochainement ses trente ans d’AOC. En toute logique, c’est au départ de Minerve que se fera la première des différentes balades prévues au programme.
Elle sera consacrée à la (re)découverte du métier de cueilleur. Départ 9 h. Plus d’info ici.
Premier événement œnotouristique et gastronomique en Dracénie, le salon Autour du vin qui se tiendra samedi
et dimanche à Draguignan proposera au public de découvrir, de 10 h à 19 h, toutes les richesses issues du terroir, de l’agriculture et de l’artisanat locaux. Les étiquettes des grands vignobles et domaines de propriétaire côtoieront celles des moulins à huile, des fromagers, des apiculteurs et les signatures des artisans en céramique, faïence, poterie, bois et cuir, etc. Des ateliers d’initiation à la dégustation sont prévus, en partenariat avec la Maison des vins Côtes de Provence. Plus de renseignements là. Entrée + verre de dégustation : 5 €.
Les vendanges sont terminées au château de Fieuzal (pour un compte-rendu complet, voir ici, là et encore là), comme un peu partout ailleurs. Il va falloir attendre le début du printemps pour entendre reparler du millésime 2013. En attendant, on peut regarder ce joli film.
Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?
Hommage à Bernard Thomassin
Nous apprenons avec regret le décès de Bernard Thomassin à l’âge de 79 ans, survenu le 21 octobre.
Propriétaire de Château de France (Pessac-Léognan), cet homme de passions était un travailleur acharné doublé d’un visionnaire. Après une première vie de distillateur en Ile-de-France, il s’était découvert en 1971 une nouvelle passion, le vin et la viticulture. Il s’est alors consacré à la restauration du château de France, où rien n’avait changé depuis le XIXe siècle, avec pour ambition de donner à ce grand vin une qualité et une réputation à sa mesure. Précurseur, il avait anticipé la reconnaissance de son terroir, car à l’époque, seule l’appellation Graves existait. Ce n’est que plus tard que l’appellation Pessac-Léognan attirera les investisseurs. Tous ceux qui l’ont rencontré ont été frappés par l’intelligence et la ténacité qui l’animaient en toute entreprise. Homme de la terre, Bernard Thomassin n’acceptait aucune concession. Il avait aussi une qualité rare, l’intelligence du cœur. Rien ne l’arrêtait quand il s’agissait de défendre ses valeurs ou de lutter contre toutes les injustices. Nous transmettons ici toutes nos pensées à sa famille et à son fils, Arnaud Thomassin.
Le grand voyage de Château Guiraud
A partir du jeudi 24 octobre et jusqu’à fin décembre, le sauternes de Château Guiraud sera servi en impériale
et en exclusivité dans cinq restaurants d’Alain Ducasse. Ce format exceptionnel de six litres (soit l’équivalent
de huit bouteilles) sera proposé à Paris, Londres, New-York et Tokyo. Propriétaires et membres de la « famille Guiraud » s’envoleront aux quatre coins du monde pour inaugurer cet événement et goûter aux accords proposés, avec différents millésimes allant de 1988 à 2009, dans chacun de ces restaurants. Laure Planty sera au Jules Verne (Paris), Xavier Planty et Stephan von Neipperg au Benoît (New-York), Olivier Bernard au Dorchester (Londres)
et Adrien Bernard au Beige (Tokyo). Comme le montre la photo ci-dessus, ce très grand flacon est équipé d’une pompe (procédé Wikeeps) qui permet de tirer le vin pour le servir au verre à température idéale, mais aussi
de le conserver de manière optimale par injection d’un gaz neutre.
Deux printemps, deux étés, deux vendanges
« Désastre ou miracle ? », c’est la question que pose ici Charles Philipponnat, propriétaire de la maison
de Champagne du même nom, dans un texte en forme de mise au point sur le millésime 2013.
De la floraison aux vendanges, retour précis sur une année compliquée.
« Je suis un peu étonné par les commentaires que je commence à lire. D’aucuns généralisent le mauvais temps
qui aurait enveloppé tous les vignobles français de juin à octobre. Quelques champenois avancent que nenni,
notre région a été épargnée et bénie de conditions ayant permis un millésime qui tutoierait les plus grands.
Chez Philipponnat, à Mareuil sur Ay, j’ai vu deux printemps, deux étés et deux vendanges.
Les terroirs hâtifs, dont le Clos des Goisses et les meilleurs coteaux de la « Grande Vallée » de la Marne et de
la « Côte des Blancs », ont fleuri vers la mi-juin, dans un temps froid et pluvieux. Les rendements y sont faibles
et modérés, la coulure, le millerandage et le filage des grappes ayant pris leur tribut. Les terroirs plus classiques, comme à Avenay, ou plus tardifs, ont fleuri fin juin, voire début juillet, dans des conditions de température et de lumière plus favorables. Ils ont subi un retard inhabituel par rapport aux premiers, et ont bénéficié de rendements potentiels d’autant plus importants que la sortie de grappes était très généreuse en nombre et en taille. A ce moment critique de la floraison, les grappes développées plus précocement ont parfois été affectées par des infections de botrytis, qui ont séché par la suite, mais ont parfois repris de la vigueur lors de la maturation.
Après un mois de juin très arrosé, le mois de juillet est resté humide, mais avec des périodes de rémission suffisantes pour permettre de maîtriser le mildiou, très peu présent cette année. En revanche, l’oïdium, qui s’était
par endroit installé en juin, a pu toucher certains vignobles de chardonnay en l’absence de précaution et de réactivité. Comme on sait, Philipponnat cultive essentiellement des pinots noirs et n’a pas eu ce souci. Les uniques chardonnays du Clos des Goisses, très bien aérés, ventés, aux grappes lâches, ont été totalement épargnés. Les derniers jours de juillet, le mois d’août et les premiers jours de septembre ont quant à eux été exceptionnellement secs. C’est le miracle qui a permis d’éviter le désastre, d’éviter de vendanger à la mi-octobre, et de terminer de dessécher les atteintes fongiques.
Les vendanges se sont annoncées avec la menace redoutée de fortes précipitations pendant quelques jours
autour du 10 septembre. Fort heureusement, ces précipitations de l’ordre de 50 millimètres se sont interrompues pour laisser place à un temps sec et chaud jusqu’au début de la cuillette, le 30 septembre à Mareuil. Cependant,
les pluies qui ont touché les régions plus méridionales ont été plus abondantes (dans le sud de la Marne et, surtout, dans l’Aube). Sur les terroirs les plus hâtifs, des baies ont parfois éclaté, favoridant la reprise désagréable du botrytis, voire quelquefois de la piqûre acétique. Là où le botrytis n’a pas été prévalent, essentiellement dans
les premiers et grands crus, le début de la vendange s’est révélé très beau, avec une belle voire forte maturité, accompagnée d’acidités très fraîches, sans toutefois (et heureusement) égaler celles de 1996. Dans les Clos des Goisses et au « Léon » à Ay, nous avons retrouvé des maturités similaires à celles de 2000 et 2012, entre 11,5°
et 12°, et des acidités proches de celles de ce dernier millésime ou de 2008.
Les terroirs plus tardifs sont assez hétérogènes. Deux grands facteurs ont joué. D’une part, les précipitations, avec leur effet de dilution, et en fin de vendanges, le développement d’un botrytis classique, gras puis sec. D’autre part,
la charge en raisins qui a influé sur l’atteinte, ou pas, d’une vraie maturité physiologique, toujours problématique au mois d’octobre quand les rendements sont élevés. Il y a cependant de très belles choses quand ces écueils ont été évités, notamment dans les vallées de la Marne et de l’Ardre. Toutefois, cette période de la vendange aura produit des vins de potentiel alcoolique plus habituel que ceux de la première période, avec des acidités souvent très fermes.
Il est bien difficile de faire des pronostics sur les vins à ce stade. Nous attendrons les assemblages en avril pour nous prononcer. D’ores et déjà, nous savons que la matière existe pour créer de grandes cuvées, à condition d’être sélectifs. Dans ce sens, 2013 n’est pas un grand millésime universel. Mais c’est peut-être un très très grand millésime pour les lots d’exception. L’acidité des éléments de maturité moyenne sera délicate à gérer, car elle sera quelquefois très vive. Nous avons pris la décision de n’empêcher aucune fermentation malolactique en cuve cette année. Dans les fûts, en revanche, nous l’éviterons comme d’habitude. Nous y avons donc logé la « première vendange », la plus mûre. Une nouvelle évaluation sera faite au printemps prochain, et dans quatre, six ou dix ans, pour vérifier le résultat dans le Royale Réserve, le Blanc de Noirs millésimé ou le Clos des Goisses 2013. »
Patrick Bize nous a quitté
Nous avons appris avec une infinie tristesse la disparition de Patrick Bize, qui dirigeait avec un talent reconnu de tous le domaine Simon Bize à Savigny les Beaune, dont le cœur a trop prématurément lâché prise. D’une très vive et attachante sensibilité, il avait de nombreux amis dans le monde du vin et particulièrement de joyeux compagnons de randonnées sportives et gastronomiques à bicyclette qui eux aussi doivent être bien tristes. Nous connaissons la force de caractère de son épouse japonaise qui aura à cœur, avec l’aide de toute sa famille, de continuer à produire des bourgognes blancs et rouges d’une insigne élégance. A tous nous adressons ici nos plus vives condoléances.
Les cinq meilleurs blancs du monde
« Les vins de France sont, à peu près, les seuls au monde que l’on puisse boire “en mangeant”. » L’auteur de ces mots est une célèbre plume (il fut, entre autres, le nègre du premier mari de Colette) devenu un grand critique gastronomique, Maurice-Edmond Sailland, dit Curnonski. Au début des années 30, celui qui fut élu Prince des Gastronomes a distingué cinq vins blancs comme étant les plus grands. Depuis, son souhait de voir réunies au long d’un même repas les étiquettes de Château Grillet (Vallée du Rhône), Château Yquem (Sauternes), Montrachet (Bourgogne), Château Chalon (Jura) et La Coulée de Serrant (Anjou) relevait du fantasme.
Plus de cinquante ans ans après sa disparition, ces cinq vins gardent une place à part. Les servir tous, en se posant la question de savoir dans quel ordre, et en accord avec quels mets, est un beau défi que relève Le Taillevent (depuis une semaine et jusqu’au 10 janvier) dans un menu en forme d’hommage à celui qui fut un hôte d’honneur de la Maison.
André Vrinat, fondateur du Taillevent, écrivit à propos de Curnonski qu’il avait appris à ses contemporains « que la véritable gastronomie se fondait sur la sincérité et le simplicité culinaires ainsi que sur l’authenticité des denrées et des boissons. » Célébration d’une époque, instantané de l’art culinaire français d’avant-guerre (service au plat et dressage particulier en vogue à l’époque), cet exercice de style exige un minimum de dix personnes à table, qui seront installées dans le salon Guimet ou Saturne de la Maison. Pour une critique plus complète de ce menu, que seuls quelques heureux du monde auront la chance de déguster, on lira cet article.
Menu « Les 5 de Curnonski », 1 200 € par personne. Sur réservation uniquement.
L'abus de modération nuit
Ceux qui l’ont rencontré, en Alsace ou ailleurs, ne l’ont certainement pas oublié. La vigneron alsacien Seppi Landmann aime écrire des lettres et il a des choses à dire (comme ici, au tout nouvellement élu François Hollande). Aujourd’hui, il donne des nouvelles de ses vignes, de ses vins et de ses toutes nouvelles étiquettes dont le message ne saurait passer inaperçu.
« La plupart d’entre vous m’ont rencontré en Alsace, à Soultzmatt. D’autres m’ont vu animer des dégustations,
un peu partout en France, souvent pour des clubs œnologiques. Ma barbe, de plus en plus grisonnante, trahit maintenant mon âge. J’ai dépassé la soixantaine et il a fallu me rendre à l’évidence que le travail de la vigne
et de la cave se faisait de plus en plus difficile. J’ai donc confié ces tâches à Thomas Rieflé, avec l’appui de son frère Paul et du Domaine Rieflé, à Pfaffenheim, qui m’aident à faire rayonner la signature Seppi Landmann et
les vins de la Vallée Noble en France et à l’étranger.
Thomas, 25 ans, franchit régulièrement depuis trois ans le col qui sépare Pfaffenheim de Soultzmatt pour venir travailler mon vignoble entièrement en reconversion bio avec certification en vue pour le millésime 2014.
Le fruit de son travail et notamment la réintroduction des labours s’apprécie déjà dans la qualité des millésimes 2011 et 2012 comme le font remarquer les amateurs éclairés et les professionnels. Les flacons sont désormais proposés sous un nouvel habillage.
C’est Paul, 27 ans, qui a choisi de moderniser les étiquettes et de réorganiser les vins sous trois gammes mettant fortement en avant les origines Alsace, Vallée Noble et Grand Cru Zinnkoepflé, ainsi que mon nom sous la forme d’un logo à l’intérieur duquel les plus perspicaces reconnaitront la silhouette du Zinnkoepflé. Vallée Noble étant depuis peu une appellation d’origine à part entière au périmètre délimité, il a été nécessaire de créer la gamme Alsace pour tous les vins issus des parcelles ne pouvant prétendre à cette toute jeune appellation. En guise
de pied de nez à la mouvance prohibitionniste, ma devise “L’abus de modération nuit gravement à la santé
et encore plus au moral” se retrouve sur chacune des bouteilles de la gamme Alsace, à côté de mon portrait. »
Seppi aborde sereinement sa retraite. Son site internet a fait peau neuve et l’ensemble de ses vins y est disponible à la vente. Son caveau de Soultzmatt a été transféré à Pfaffenheim, où le public est accueilli toute l’année sauf les jours fériés et les dimanches. Pour le voir personnellement, mieux vaut cependant prendre rendez-vous.
Les traditionnels week-ends de vendanges avec ses clients et amis ont clos une année viticole d’abord compliquée (floraison délicate à cause du froid, puis pluie), qui s’est poursuivie par une météo magnifique en juillet et août.
Si la récolte est la plus petite en volume de ces 30 dernières années, le vigneron affirme que « 2013 est un grand millésime, avec d’excellents vins en devenir. » On en saura plus dans son traditionnel Courrier de Noël.
Pas de Vinexpo à Pékin
Le projet Vinexpo in Beijing initialement programmé pour début juin 2014 est annulé, faute de délivrance
par les autorités chinoises de la licence nécessaire, et ce « malgré les nombreuses démarches et les accords préalablement obtenus » par la société Vinexpo Overseas (on en lira plus ici et là), en anglais). Le salon est donc reporté « par respect pour les exposants et les organisateurs du salon qui ne souhaitent pas être confrontés
à un risque d’annulation tardive. » Il est dommage que cet événement, le premier en Chine continentale,
ne puisse avoir lieu pour le moment. En attendant, Vinexpo va recentrer ses efforts sur le fort développement
de Vinexpo Asia-Pacific qui se tiendra à Hong Kong en mai. Afin de satisfaire une demande grandissante,
15 000 m2 de stands sont prévus cette année sur deux niveaux d’exposition du Hong Kong Convention and Exhibition Center. Leur commercialisation avance à un rythme soutenu, supérieur aux années précédentes.
Des grands vins, les vrais prix
Voilà trois grands vins dans différents millésimes. Tous produits par l’iconique Henri Jayer, longtemps métayer du domaine Méo-Camuzet. Un type excellent, un maître de la Bourgogne.
Ce sont des prix de marché, pas d’épouvantables lubies de commerçants mus par un esprit de lucre hautement condamnable. Ce sont des prix de caviste, quoi. Haut de gamme, certes, mais caviste.
Il s’agit de bouteilles de 75 centilitres.
Les prix indiqués s’entendent hors taxes.
Ceux qui en veulent peuvent envoyer un mail de candidature à…lire la suite
Edonys TV. Les Français parlent aux Français (de vin)
C’est tout nouveau et c’est une excellente nouvelle. Vous avez tous entendu parler d’Edonys TV, la chaine de télévision de la vigne et du vin. Émise depuis le Luxembourg et auparavant seulement visionnable par l’adsl via le bouquet SFR et le site internet de la chaîne, il est désormais possible de regarder Edonys via Dailymotion sur PC et Mac. Ce flux « live » est également disponible en haute définition sur les tablettes (Ipad, Android, Windows) et smartphones. Pour ceux qui utilisent le bouquet Free, les abonnés auront accès à Edonys via l’application Dailymotion.
Pour résumer, vous pouvez désormais regarder Edonys TV partout avec une connexion internet. Allez, qu’attendez-vous ?