Accueil Blog Page 509

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?





Ce vendredi, on dîne « bistronomique » à la table d’hôtes M.Chapoutier de Tain l’Hermitage. La soirée commence tôt, avec une dégustation à 18 heures, histoire de mieux comprendre les vins qui accompagneront les mets, à 20 h (tarif 65 €, réservation auprès de l’Ecole M.Chapoutier, qui organise ces ateliers). Ou alors on soutient l’enfance
en danger comme le fait Château Guiraud, en assistant au concert exceptionnel de cent artistes qui aura lieu au théâtre du Châtelet à Paris, et dont l’intégralité des recettes sera versée à SOS Villages d’Enfants.

Qu’il s’agisse de découvrir le passé viticole de l’île de Ré, celui de la ville de Courbevoie, qui produisait à la fin du XVIIIe siècle 400 000 litres de vin, ou bien les plus classiques châteaux bordelais, la 30e édition des Journées du patrimoine (trente ans d’affiches, c’est ici) est l’occasion de découvrir ou re-découvrir les hauts lieux du vin. Ainsi, l’appellation cadillac côtes de bordeaux propose pour la cinquième année consécutive un circuit de châteaux
au départ de sa Maison des Vins, une belle chartreuse dont on pourra, pour la première fois, découvrir l’histoire.

A Saumur, la quatrième édition du festival de la culture du vin Festivini qui a débuté le 7 septembre s’achèvera
ce dimanche sur ce qui en constitue l’origine, à savoir son marché des vins (et de produits régionaux). Plus
de soixante vignerons de l’appellation seront présents pour présenter leur travail sur la place de la République,
de 10 h à 19 h (4 € le verre de dégustation). Temps fort du festival, le dîner découverte de vignerons qui se tiendra ce soir à l’Abbaye de Fontevraud (abbatiale, cloître et grand réfectoire) proposera un parcours gustatif en quatre ambiances, blanc, rouge, bulles blanches et bulles rosées. On réserve sur le site de l’abbaye, qui participe également aux Journées du Patrimoine. Samedi, un marathon de photo aura lieu dans le vignoble saumurois.


 

Beaugrain et Joligrain





On a souvent parlé du matériel pédagogique conçu par l’interprofession des vins de Bourgogne (BIVB), dont une grande partie est directement proposée au grand public sur le site. Parmi ces outils, le kit Découvre ta Bourgogne est tout spécialement dédié au « petit » public, c’est-à-dire aux enfants, et plus précisément aux élèves. Depuis son lancement en 2009, ce matériel ludique permettant la découverte du monde de la vigne et du raisin au long d’une année scolaire a été commandé par 650 écoles bourguignonnes, soit plus de la moitié des établissements de la région. Cette année, les maternelles sont également concernées. Cinq-cent classes de grande section ont reçu
Les aventures de Beaugrain et Joligrain au royaume des vignes de Bourgogne. Un conte, un guide pour le maître d’école, un poster pour décorer la classe et une fiche d’activité par élève composent cet ensemble permettant aux plus petits d’appréhender (l’année précédant l’entrée au CP) une culture du vin et de la région qui s’affinera ensuite en primaire. Là, le BIVB fournit aux écoles qui en font la demande différents kits adaptés aux niveaux des élèves et abordant de nombreux sujets, raisin rouge et raisin blanc, cycle végétatif, vendanges, métiers de la vigne et du vin, climats de Bourgogne (et leur inscription au patrimoine mondial de l’Unesco), etc. A ce jour, 153 écoles primaires ont participé à ce projet pédagogique, soit 11 410 élèves pour 571 classes. Même si tous les élèves n’écoutent pas passionnément ce que leur raconte leur maître, même si seulement la moitié d’entre eux reste imprégnée de cette culture viticole, et la transmet plus tard, à sa famille, à ses amis, cela fait du monde chaque année. On aimerait que toutes les écoles, pas seulement dans les régions viticoles, soient demandeuses de ce genre d’outils. Ah oui, mais l’école, c’est l’Etat. Et aux dernières nouvelles, l’Etat est toujours fâché avec le vin.

Jazz + vin




Comme l’année dernière, l’édition 2013 du festival de jazz de Beaune se déroulera en deux temps. Ce week-end, c’est le « off », c’est-à-dire des concerts donnés l’après-midi sur la place Carnot (entrée libre). Après ces Vendanges du jazz viendra la Paulée du jazz, la partie « in » du festival, qui se tiendra les 11, 12 et 13 octobre. Là, à l’exception de celui du big band du Conservatoire de Beaune qui suivra la masterclass de dimanche, les concerts sont payants (28 €) et précédés, uniquement pour les détenteurs de billets, de dégustations de vins des appellations de Bourgogne à la chapelle Saint-Etienne (programme complet et réservation ici et ).

La route de l’excellence





Le château Durfort-Vivens (Margaux), deuxième grand cru classé en 1855, s’apprête pour la première fois à vendanger une récolte entièrement cultivée en biodynamie. Cela ne signifie pas que le millésime 2013 portera mention de la décision fondamentale qui a été prise sur ce beau terroir. Le processus est régi par des cahiers des charges exigeants, les démarches auprès des organismes concernés sont en cours et les vins devraient être certifiés à partir du millésime 2016. Mais le fait est là, la conversion d’abord expérimentée sur 7 hectares de vignes est désormais totale. 
A la tête depuis 1992 de cette propriété rachetée en 1961 à Château Margaux par son père Lucien, il y a Gonzague Lurton, le frère de Bérénice Lurton, qui conduit également sa propriété selon les règles de la biodynamie (Château Climens, en appellation barsac). Respect, engagement et préservation d’un bel héritage sont au cœur des investissements qui ont été faits à Durfort-Vivens depuis vingt ans. Il s’est d’abord agi de doter
la propriété d’un outil de production à sa hauteur. En même temps qu’étaient installés un nouveau cuvier et un dispositif de réception de vendange pointu, le chai d’élevage était repensé. Tout était alors en place pour que puisse être explorées la singularité et l’identité du vignoble, parcelle par parcelle.

Gonzague Lurton observe, goûte, sélectionne, élève séparément. Avec les conseils de l’œnologue Jacques Boissenot, fin spécialiste du style unique de Margaux, il approfondit sa connaissance du terroir dont il a la charge.
Il a fallu du temps autant que de la méthode pour arriver à la juste appréciation de la pure maturité du fruit dans chaque partie du vignoble. Ce moment précis où sonne l’heure de la récolte est celui de l’équilibre parfait entre variété, microclimat et sol. Intéressé dès la fin des années 90 par des méthodes de conduite de la vigne respectant les traditions comme l’environnement (en 2000, Durfort-Vivens est «ferme pilote» pour la production intégrée en Gironde), Gonzague Lurton sollicite l’expertise de géologues comme Pierre Béchelet et Jean-Marie Viaud pour mieux comprendre les sols qui nourrissent et caractérisent ses vignes. L’exploration poussée qui est menée éclaire les subtilités qu’il avait constatées sur ses parcelles. Le ramassage comme le tri se font encore plus précis et la configuration des nouveaux cuviers bois et béton se fait sur la base du plan parcellaire. Chaque millésime des années 2000 est une nouvelle opportunité d’affiner la précision des vins et d’affirmer l’identité du cru.

Suivi individuel des parcelles, contrôle des températures et de l’humidité respectueux des équilibres naturels
entre le vin et son atmosphère, climatisation abandonnée au profit d’un système de ventilation utilisant l’air naturel, économie d’énergie… L’équilibre et l’harmonie règnent à Durfort-Vivens, et le pas d’après est naturellement franchi. Ce sera la biodynamie. Gonzague Lurton visite la propriété d’Alain Moueix, Château Fonroque à Saint-Emilion,
un domaine précurseur en la matière. Il goûte ses vins, et ceux de l’association Biodyvin, à l’occasion des primeurs du millésime 2008. La décision est prise et l’aventure commence à Durfort-Vivens en 2009, sur 15 % de la surface exploitée. Conseillée par Alain Moueix, l’équipe du château dans son ensemble prend goût à ces nouvelles méthodes. La vigne encore plus. Minéralité, fraîcheur et pureté, la précision obtenue confirme l’intérêt de l’expérience. Doublée en 2010 puis en 2011, la surface conduite en biodynamie représente près de 70 % du vignoble en 2012. S’il restait encore un doute, ce millésime difficile l’a balayé. Les parcelles en biodynamie ont mieux résisté à la pression sanitaire. Les vendanges 2013 sont attendues avec impatience à Durfort-Vivens. Tout comme la certification qui viendra couronner ces années dédiées à extraire patiemment le meilleur d’un terroir.




Un sticker pour les bourgeois

Aux origines de la mention de cru bourgeois, il y a les habitants d’un bourg appelé Bordeaux. A partir du XVe siècle, enrichis par leurs activités de commerce international, ces « bourgeois » acquièrent les meilleures terres viticoles des alentours. On les surnomme vite « crus des bourgeois », puis « crus bourgeois ». Un terme désormais assorti d’une démarche qualitative rigoureuse, homologuée en 2009 par les pouvoirs publics et illustrée par le sticker ci-dessus, qui vient de faire son apparition dans les rayons et les restaurants. A la fois caution de la qualité des vins, qui ont passé toutes les étapes d’un contrôle mené par l’organisme indépendant Bureau Veritas, et outil d’information pour le consommateur, qui peut obtenir des renseignements sur le château concerné via un QRCode (ou directement sur le site dédié), ce sticker interactif et infalsifiable est doté d’un code de sécurité unique pour chaque bouteille.

Il sera désormais apposé, à l’issue d’un processus d’éligibilité portant sur le millésime vendangé deux ans auparavant, sur une sélection de crus bourgeois de huit AOC (médoc, haut-médoc, listrac-médoc, moulis, margaux, saint-julien, pauillac et saint-estèphe). Les premiers vins à en bénéficier sont donc ceux de 2010. Pour ce millésime, 260 crus bourgeois vont porter ce sticker, ce qui représente 38 % de la production médocaine. La sélection 2013, concernant le millésime 2011, sera annoncée dans une semaine. Frédéric de Luze, président de l’Alliance des crus bourgeois du Médoc, prolongement du syndicat créé en 1962, précise que « cette mention valorisante avec un contrôle aussi poussé est une initiative unique au monde à ce niveau de production ». L’idée est de permettre aux consommateurs d’accéder en toute confiance et à prix sage (entre 8 et 30 €, on est loin des variations parfois spectaculaires des grands crus) à des bordeaux dont la qualité sera vérifiée chaque année.

Vous faites quoi, after work ?


Ce soir c’est la rentrée des ateliers After Work organisés tous les deuxièmes mardis du mois par l’interprofession des vins du Rhône à la Maison des vins d’Avignon. De 18 h à 20 h, et dans la limite des places disponibles, les amateurs peuvent venir parfaire leurs connaissances, échanger avec des sommeliers et découvrir de nouveaux accords mets-vins. La dégustation de ce mardi sera consacrée à une farandole de desserts qui accompagnera en douceur les nuances des vins des Côtes du Rhône. Celle du mois prochain se tiendra le mardi 8 octobre et aura pour objet les coquillages et crustacés. L’agenda complet de la fin 2013 est , tout comme les adresses et numéros nécessaires pour s’inscrire. Tarif : 25 € (à régler sur place)

Les plus belles jambes de Paris

Pour les plus belles jambes de Paris, direction l’Arpège. Alain Passard s’y connaît, paraît-il. La promesse est belle, fait rêver. Elle est tenue.
Nous avons rendez-vous dans le trois-étoiles de la rue de Varenne avec Silvio Denz, propriétaire de Lalique et, entre autres vignobles en Europe, du château Faugères à Saint-Émilion. En reprenant la cristallerie créée au début des années 20 par René Lalique, Silvio réalisait un rêve d’enfants, amoureux qu’il est depuis très longtemps des créations de la marque. Mais il a grandi et, ce faisant, a développé une autre passion, le vin. Pour le vin, il faut des verres adaptés et la cristallerie Lalique n’en avait pas. Pas la moindre gamme œnologique. C’est très bizarre, je vous l’accorde, mais les grandes cristalleries françaises ont depuis longtemps abandonné ce marché (on se demande pourquoi) à leurs homologues allemands, italiens et, surtout, autrichiens, Riedel en maître du monde. Certes, Baccarat a développé une gamme Chateau récemment avec l’excellent Bruno Quenioux, mais laisse l’impression de ne pas suivre l’histoire.

Chez Lalique, Denz ne s’est pas trompé. L’œnologie et l’héritage de René Lalique convenablement assemblés, ça devait marcher. Pour lancer sa gamme dans le monde entier, il s’est assuré les services de…lire la suite

Les (toujours) belles bouteilles





Pour lutter contre le passage du temps, les ravages des insectes, de la poussière ou de l’humidité, les bouteilles
de vin ont désormais droit à une « seconde peau ». Conçu pour protéger l’intégrité des étiquettes, et par là leur valeur (une étiquette très abîmée ou manquante peut considérablement faire chuter le prix d’un vin aux enchères), Label Skin est un film vinyl électrostatique haute performance qui ne change rien à l’apparence d’origine de la bouteille. Transparent, souple et sans adhésif, ce film facile à poser ne laisse aucune trace une fois retiré. Pensé pour les professionnels autant que les collectionneurs, Label Skin est disponible ici au prix de 19 € les douze films adaptés au format bordelais. Il est également possible de faire réaliser sur commande des films de protection pour bouteilles de champagne, de bourgogne, etc.

Bordeaux, les nouveaux présidents


Bernard Farges (à droite sur la photo) a été élu à la tête du CIVB, le conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux fondé en 1948 et représentant les filières de la viticulture, du négoce et du courtage*, en juillet dernier. Ce viticulteur de 49 ans, qui exploite avec son frère 95 hectares de vignes en appellations bordeaux (rouge et blanc) et bordeaux supérieur (rouge), succède pour un mandat de trois ans au négociant Georges Haushalter, conformément aux statuts du CIVB.
Egalement vice-président de l’European Fédération of Origin Wines, président de la confédération nationale
des producteurs de vins et eaux de vie AOC, président du conseil d’administration de Bordeaux Sciences Agro,
Bernard Farges a aussi présidé jusqu’à cette année le syndicat des AOC bordeaux et bordeaux supérieur.
C’est Hervé Grandeau, jusqu’alors secrétaire général du syndicat, qui lui succède. Viticulteur à Tresses, et également président de l’organisme d’Inspection Quali-Bordeaux depuis 2008, Hervé Grandeau a rajeuni les équipes et nommé deux femmes à des postes-clés, Véronique Barthe, qui assure la vice-présidence, et Céline Wlostowicer, qui devient la secrétaire générale.

Photos : CIVB

Une passion bourguignonne


Avec l’histoire de l’un de ses plus anciens domaines, établi au XIIe siècle par les moines cisterciens, c’est la Bourgogne en ce qu’elle a de plus historique et iconique qui est racontée ici aux amateurs de grands vins. Préfacé par Yves Benard, vigneron à Boursault, près d’Épernay et ingénieur agronome qui fut successivement secrétaire général, puis président-directeur général des champagnes Moët & Chandon et Dom Pérignon, et président de l’Organisation internationale de la vigne et du vin de 2009 à 2012, Le Cellier aux Moines et son Clos fait le portrait d’un vignoble qui, au delà du caractère exceptionnel de son terroir, porte la marque du travail visionnaire des moines cisterciens de l’abbaye de La Ferté.

Ouvrage d’histoire qui se veut le témoin d’un héritage temporel autant que spirituel, ce livre est le fruit d’une rencontre entre l’historien Gilles Platret, spécialiste de la Bourgogne* et l’actuel propriétaire du domaine, Philippe Pascal. Revenu à la vigne après une longue carrière dans les métiers du luxe, Philippe Pascal a eu pour le Cellier aux Moines un véritable coup de foudre, partagé par sa femme Catherine (pour en savoir plus, on cliquera ici). Après avoir entrepris avec passion la longue restauration des lieux, ils ont fait leurs premières vendanges en 2006. En 2012, ils ont décidé de se consacrer totalement à leur vie d’artisans vignerons, inspirés dans leur quête d’excellence par leurs prédécesseurs cisterciens.

Le Cellier aux Moines et son Clos, éditions Assouline, 65 €


* À la suite de ses études à Sciences Po Paris et à la Sorbonne, Gilles Platret publie des recherches sur la Seconde Guerre mondiale, Le Vignoble en colère, La Libération de la Côte chalonnaise et Le Chalonnais entre en guerre. On lui doit également une étude d’histoire rurale, Les Loups dans l’histoire de Bourgogne, ainsi qu’un ouvrage sur les attaches bourguignonnes du général de Gaulle,
De Gaulle et la Bourgogne. Ses recherches portent essentiellement sur l’histoire viticole de la région (La Grande Histoire des vins de Givry de l’Antiquité à nos jours, L’Abbaye de Tournus et le vin : Fondements monastiques d’un vignoble de Bourgogne).