Ca y est, il est minuit et une minute, son jour rien qu’à lui vient de commencer. C’est l’heure du beaujolais nouveau, que l’on annonce « friand ». On apprendra ici pourquoi ce troisième jeudi de novembre lui est consacré, et depuis quand. On découvrira là pourquoi la célèbre AOC a choisi de s’associer à l’univers de la mode (ci-dessus, la robe imaginée par l’étudiante gagnante du concours organisé avec Esmod Lyon). Enfin, il s’agira quand même d’y goûter à ce millésime 2012 à qui la météo n’a pas rendu la vie facile. Alors pourquoi pas à la guinguette du Chemin des Vignes d’Yves Legrand, dans une version non chaptalisée ? Au menu de ce soir, concocté par Mathieu Legrand, une salade de légumes marinés à l’aneth, un plat de côtes de bœuf au gingembre et à la citronnelle d’Issy et un millefeuille de coing du jardin (27 € sans le vin, 16 € la bouteille et 4 € le verre).
Issy Guinguette, Chemin des Vignes, 113 bis avenue de Verdun, 92130 Issy les Moulineaux.
Service continu de 19 h à minuit, sans réservation.
MàJ : à lire sur l’Avis du vin du Figaro, l’article du jour consacré à la « vinification beaujolaise ».
Le jour J
Hospices de Beaune 2012
Comme le veut la tradition, ce troisième dimanche de novembre sera consacré à la vente aux enchères des vins
des Hospices de Beaune. Cette vente de primeurs (c’est à dire des vins de l’année, qui demandent encore à être élevés) d’un genre unique va avec la longue histoire de cet hôtel-Dieu créé en 1452. Une histoire bourguignonne, faite de vignes et de charité, qu’on pourra découvrir dans cette série quatre vidéos dans lesquelles Laurent Gotti (auteur du livre « Hospices de Beaune, la saga d’un Hôpital-vigneron », Editions Féret, 2010) nous fait remonter le temps, du premier don d’une parcelle (en 1457) à la conduite actuelle (en bio, depuis 2006) des 60 hectares de ce domaine pas comme les autres. La plus récente des donations a été effectuée par Jean-Luc Bissey, dont la famille de viticulteurs est établie dans la région depuis quatre générations. Cette parcelle située dans « Les Échézeaux du Dessus » a été plantée par le père de Monsieur Bissey à partir de 1945. Après le Mazis-Chambertin (depuis 1976) et le Clos de la Roche (depuis 1991), cette nouvelle cuvée devient cette année le troisième grand cru de la Côte de Nuits dont les vins sont offerts à la vente par les Hospices.
Les vins
Ils sont proposés en fûts – des tonneaux de 228 litres appelés « pièces » – et sont issus des vignes des Hospices, dont 85 % sont classées premier cru et grand cru. Cette année, trente et une cuvées de vin rouge et treize de blanc seront proposées à la vente sous les Halles de Beaune. Au total, 512 pièces au lieu des 680 qui constituent la moyenne. On le sait, la récolte 2012 a été faible (la plus petite depuis 25 ans, avec des rendements variant de 23
à 32 hl/hectare), mais la vaste répartition des vignes entre mâconnais, Côte de Beaune et Côte de Nuits s’est révélée être un atout pour ce millésime perturbé par une météo printanière très agitée (gel, coulure, millerandage, pression des maladies, grêle et grillure). Les vendanges ont débuté le 19 septembre après un mois de temps sec et chaud et ce sont des grappes saines, riches en sucre, concentrées en saveur, d’une grande fraicheur et d’une belle pureté gustative qui ont été récoltées. A la fin des vendanges, le régisseur du domaine des Hospices de Beaune, Roland Masse, a déclaré : « La saison s’est terminée sous un ciel ensoleillé, permettant la récolte de raisins parfaitement sains et à bonne maturité. Ce sont les deux conditions fondamentales à la vinification de grands vins. Les blancs ressembleront probablement à ceux de l’année 2009 tandis que, pour les rouges, il semble que les pinots noirs présenteront une grande élégance et une concentration qui pourrait se révéler proche des 2005. »
Pour s’en faire une idée bien à soi, on découvrira ici la dégustation des 44 cuvées de l’année et on trouvera là
un extrait d’émission (France 3) en forme de mode d’emploi pour enchérir dès à présent sur les cinq cuvées sélectionnées par le partenaire historique de la vente, et son plus gros acheteur, la maison Albert Bichot.
La pièce du président
Dans le droit fil de ce qui caractérise les Hospices depuis leur création, les profits engendrés chaque année par la vente à la bougie d’une certaine pièce de vin, dite « de charité », sont traditionnellement attribués à une association. Ce 18 novembre 2012, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, parrainée par Gérard Depardieu, partagera les fruits de
la mise aux enchères d’un fût de 350 litres de Corton grand cru – Cuvée Charlotte Dumay avec la Fondation Idée, parrainée par Guy Roux, personnage emblématique du football français également propriétaire de vignes sur
la Côte de Beaune. Placée sous l’égide de la Fondation de France, reconnue d’utilité publique, la Fondation
Carla Bruni-Sarkozy a été créée en avril 2009 et intervient dans trois domaines, la lutte contre l’illettrisme, l’accès
à la culture et aux pratiques artistiques pour les personnes souffrant d’un sentiment d’exclusion et le soutien à l’éducation pour les jeunes défavorisés. Ses fonds proviennent exclusivement de donateurs privés, particuliers
et entreprises. En trois ans d’activité, près de 5 millions d’euros ont été versés pour aider les jeunes à poursuivre
des études supérieures, accompagner les familles éloignées de l’écrit en zone rurale et proposer des activités culturelles ou artistiques là où elles sont rares (hôpitaux, maisons de retraites, établissements pénitentiaires).
Créée en 2007, la Fondation Idée (Institut des épilepsies de l’enfant et l’adolescent) est placée sous l’égide de la Fondation de l’Université de Lyon, reconnue d’utilité publique. Elle a pour vocation de soutenir la construction
d’un institut dédié à l’accompagnement et à la prise en charge des épilepsies*.
Rendez-vous dimanche à 14h30, donc, à Beaune ou sur Twitter, pour la 152e édition de cet événement suivi
par les amateurs du monde entier qui vient de faire l’objet d’un nouveau livre, co-écrit par Marie-Thérèse Berthier
et John-Thomas Sweeney (Guy Tredaniel Editeur, 496 pages, 24 euro) et d’une application pour iPhone et iPad
à télécharger ici.
* Parce que l’épilepsie touche 350 000 foyers en France, représente la principale cause de handicap neurologique chez l’enfant et reste l’objet d’une forte stigmatisation, d’une méconnaissance profonde et d’une mise à l’écart des grands plans de santé publique, la Fondation Idée s’engage à faire reculer la maladie en soutenant la création de l’Institut des épilepsies dont les fonctions seront l’accompagnement social, psychologique et éducatif des personnes souffrant d’épilepsie, le soutien aux familles, l’organisation de formations pour les professionnels de la santé afin d’améliorer le dépistage, le diagnostic et la prise en charge des malades, la création d’un réseau multidisciplinaire de chercheurs de très haut niveau collaborant sur des projets innovants et porteurs d’espoir pour ceux et celles dont l’épilepsie affecte les performances intellectuelles et, enfin, le rapprochement entre la recherche et l’industrie en fédérant des équipes de recherche d’excellence, travaillant sur les traitements futurs de l’épilepsie, ainsi que des industriels en capacité de concrétiser rapidement ces découvertes.
Toute une vie d’arbre
Tout commence le 20 janvier 2006, quand un majestueux chêne de Morat tire sa révérence après un règne
de près de 340 ans. Planté à l’époque de Louis XIV, c’était l’un des arbres remarquables du canton historique
de la futaie Colbert, au cœur de la forêt de Tronçais. Ce bois exceptionnel se voit alors offrir une deuxième vie.
Taillé sur mesure par la tonnellerie Sylvain, le noble chêne devient une édition limitée de cinquante-six barriques, pièces rares convoitées par de prestigieux châteaux aux quatre coins du monde. Beauregard, à Pomerol, en fut l’un des heureux bénéficiaires. Son millésime 2009 a vieilli dans ce fût d’exception et le vin, de grande garde, raconte cet élevage de vingt-sept mois (il a été mis en bouteille au tout début de 2012). Pour l’historique bois, une troisième vie s’annonce alors. Michel Garat, gérant du château Beauregard, rencontre Thierry Moysset, gérant de la Forge
de Laguiole. Amour du travail et de la qualité, respect de l’autre et du patrimoine, ces deux-là avaient tout pour s’entendre sur un projet inédit, celui de prolonger encore l’histoire de ce bois de chêne dans le manche d’un couteau. On l’aura compris, le vin et le couteau, issus du même bois, ont tout pour parler aux amateurs. Ils font l’objet d’un coffret en édition limitée (moins de deux cents exemplaires), vendu 900 € et disponible ici et auprès
du château Beauregard à partir de jeudi.
Vignerons de Caractères, rencontre avec Pascal Duconget

A l’occasion du Wine Innovation Forum, organisé au SIAL, nous avons rencontré Pascal Duconget, directeur général des Vignerons de Caractère. Cette cave coopérative créée en 1957, regroupe près de 80 familles de vignerons sur une dizaine d’appellations dans la vallée du Rhône.
Développement durable et oenotourisme Pascal Duconget revient sur les valeurs de cette cave et sur son organisation.
L'université des eaux-de-vie
Vendredi, le pôle de compétences dédié aux spiritueux situé au cœur du vignoble cognaçais, à Ségonzac, a fêté ses vingt-cinq ans d’existence sur le thème de la gastronomie et des accords mets-spiritueux. Un quart de siècle, donc, que ce site universitaire rattaché à l’Université de Poitiers, accueille chaque année une vingtaine d’étudiants en master professionnel II – Droits, gestion et commerce des spiritueux et Commerce international – appelés à devenir des cadres de haut niveau sur le marché des spiritueux en France et dans le monde. 15 % de ces étudiants sont étrangers (dont une majorité venue d’Asie) et 70 % de ceux qui sont passés sur ses bancs sont restés en contact avec le site universitaire. Devenus ses meilleurs ambassadeurs, ils forment un réseau d’anciens étudiants appelé Elixir XO.
Le discours de Bruxelles
L’Association des régions européennes viticoles (AREV) est à nouveau allée faire entendre son point de vue
(voir ici et là) sur la libéralisation des plantations. C’était à Bruxelles, mercredi dernier, et ce rassemblement était constitué des élus de plus de cinquante régions viticoles européennes, dont une dizaine de régions françaises.
Une première qui a donné lieu à une déclaration commune pour dire non à la suppression des droits de plantation, à un mois de la clôture des réunions du groupe de réflexion sur ce sujet mis en place par le commissaire européen Dacian Ciolos. Nous reproduisons intégralement cette déclaration ci-dessous, précédée par le discours de Jean-Paul Bachy, président de l’AREV et président du Conseil régional de Champagne-Ardenne.
« L’évènement d’aujourd’hui s’inscrit comme une étape importante de la mobilisation nécessaire contre la suppression des droits de plantation. Lors du dernier Congrès International de l’AREV à Turin le 11 mai 2012, j’avais proposé l’organisation de cette action. Nous n’avons évidemment pas attendu cet automne pour faire connaître à tous les niveaux notre position. D’autres initiatives ont aussi été prises sur le plan régional ou national. Mais les adhérents de l’AREV ont estimé, à l’unanimité, que ces démarches individuelles n’enlèveraient rien à l’intérêt d’une démarche collective à l’échelon le mieux adapté, c’est-à-dire l’échelon européen. Nous y sommes.
(…) Vous avez une histoire, des traditions qui vous sont propres et des sensibilités politiques souvent différentes. Tous, vous voulez cependant exprimer vos attachements à une conception de la viticulture que la Commission conteste et veut remettre en cause. Ses technocrates ne veulent rien entendre. Les conditions dans lesquelles se déroulent les travaux du groupe de haut niveau que pilote le Directeur général de l’agriculture, en sont la preuve.
La meilleure réponse à ce blocage, c’est notre action et notre cohésion.
L’enjeu n’est pas seulement de défendre, ici, des intérêts catégoriels. Il est surtout de promouvoir l’avenir
de nos territoires. Au-delà des dizaines de milliers d’exploitations viticoles, il y a aussi dans nos régions, des dizaines de milliers d’emplois dans les industries connexes, dans le tourisme, dans les activités gastronomiques, dans l’environnement, dans la formation. Ils sont aujourd’hui menacés. Les consommateurs sont, eux aussi, concernés car lier la qualité d’un vin à son territoire d’origine, c’est leur garantir une parfaite traçabilité. Savoir ce que l’on consomme, c’est d’abord savoir d’où vient le produit et comment on l’élabore. C’est permettre à la viticulture d’améliorer ses techniques de production en réduisant les recours aux traitements chimiques. C’est concilier défense de l’environnement, protection du consommateur et promotion de la qualité qui est le principal argument
de vente de nos vins dans le monde.
L’attachement de nos régions à leurs terroirs n’est pas un dogme du passé. C’est la clé de l’avenir.
La Commission de Bruxelles voudrait nous diviser en créant, dans nos vignobles, un faux débat entre les producteurs qu’elle accuse d’être figés sur une position malthusienne et défensive, et les négociants qu’elle juge plus ouverts aux marchés internationaux et davantage partisans d’une augmentation des volumes. L’étude du Professeur Montaigne, diligentée par l’AREV, vient de démontrer que la maîtrise des droits n’empêchait nullement les adaptations au marché. Elle a démontré, par contre, que dans les pays où aucune règle n’existe, comme en Australie, le marché s’effondre. Il faut arracher les vignes et s’en est fini pour les petites et moyennes exploitations. Sans doute y aura-t-il toujours des conflits d’intérêts à trancher entre producteurs et négociants, mais c’est à eux
d’en décider. L’essentiel est que la maîtrise du potentiel de production soit maintenue en 2016. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura plus rien à débattre. On plantera des vignes n’importe où et n’importe comment. On délocalisera les vignobles partout dans le monde et les régions européennes concernées subiront le même sort que les bassins industriels vidés de leurs emplois comme de leurs richesses.
Cohésion et mobilisation sont donc les mots d’ordre du jour. Nous devrons demain aller plus loin encore. Nous avons, en effet, des alliés dans les autres secteurs agricoles dérégulés. Toutes les productions sont en fait concernées car ce que veut faire la Commission pour le vin, elle peut aussi le faire pour les fruits et légumes ou d’autres filières. Les organisations professionnelles tant nationales qu’européennes ont été d’efficaces relais d’information pour l’événement de ce jour. Je tiens à les remercier de cette collaboration. D’autres initiatives suivront. Notre front commun doit aussi s’élargir aux organisations de défense des consommateurs et aux associations de défense de l’environnement car les unes et les autres sont sensibles à notre engagement pour nos territoires. Nous pouvons enfin compter sur l’appui de nos gouvernements et de nombreux parlementaires nationaux et européens. Certains sont ici. Je les salue. Beaucoup m’ont écrit pour nous apporter leur soutien. L’important est maintenant que toutes les régions fassent cause commune et que, au-delà de leur diversité, elles s’expriment d’une même voix. Après avoir donné la parole aux Présidents et aux Ministres des régions viticoles ici présentes, nous adopterons une déclaration commune. Etablie en étroite collaboration avec le président du CEPV (comité européen professionnel du vin), Aly Leonardy (Luxembourg) et son vice-président Ettore Ponzo (Italie), cette déclaration reprend tous les arguments et thèses que les délégués politiques et professionnels de l’AREV ont unanimement validés au cours des sessions de l’AREV de ces cinq dernières années. »
Jean-Paul Bachy, Bruxelles, le 7 novembre 2012
Les territoires disent non au démantèlement de la viticulture européenne.
« Les droits de plantation sont un instrument de régulation du potentiel de production, qui ne coûte rien au contribuable européen, qui s’inscrit dans une dynamique de développement durable et qui a une vraie dimension sociale. A ce titre, les régions, qui sont par excellence “les territoires de la viticulture”, tiennent à rappeler à La Commission Européenne les objectifs de la PAC (Art. 33 du Traité instituant la Communauté Européenne) et de sa propre stratégie “Europe 2020” qui vise à développer une croissance “intelligente, durable et inclusive”, alors que sa politique viticole est en porte-à-faux par rapport aux attentes territoriales des collectivités et de la société civile.
Considérant la décision prise en 2008 de rendre totalement libre la plantation de vignes
sur tout le territoire de l’Union européenne à partir du 1er janvier 2016 ;
Considérant que la culture de la vigne, depuis les années 1930 dans certains Etats membres
et depuis les années 1970 dans l’Union européenne, est régulée par des droits de plantation ;
Considérant que les droits de plantation sont la « clé de voûte » du modèle viticole européen,
lequel a permis de développer des activités économiques importantes, diversifiées et garantes
du maillage rural dans des zones ne disposant pas de productions alternatives ;
Considérant que cet instrument n’a aucune incidence sur le budget communautaire,
contrairement aux coûteuses mesures d’arrachage massif engagées de 2008 à 2011 ;
Considérant les conséquences néfastes qu’aurait la libéralisation des plantations sur l’économie
de nos territoires, les emplois périphériques, l’aménagement de l’espace rural, les paysages,
le tourisme, l’environnement : surproduction, chute des prix, diminution de la qualité, perte
de notoriété, disparition des exploitations familiales, délocalisation du vignoble vers les plaines,
concentration et industrialisation du secteur ;
Considérant les très vives inquiétudes que provoque cette décision chez les viticulteurs et les élus
des collectivités territoriales concernées et plus largement chez les citoyens et les consommateurs
à qui le système actuel des AOP/IGP garantit toute traçabilité sur l’origine de ce qu’ils boivent ;
Considérant les initiatives déjà engagées sur le terrain avant l’échéance du 1er janvier 2016
(spéculation, achats de terrains dans les plaines, etc.) et les inquiétudes grandissantes des vignerons,
notamment des jeunes, sur leur proche avenir ;
Considérant le Rapport Spécial N° 7/2012 rendu le 12 juin 2012 par la Cour des Comptes Européenne
sur l’avancement de la réforme de l’OCM vitivinicole dans lequel il est reproché à la Commission de n’avoir pas effectué d’évaluation approfondie des éventuelles conséquences de l’abolition des droits de plantation ;
Considérant que, comme l’a amplement démontré l’étude scientifique indépendante du Pr Etienne Montaigne,
l’encadrement du potentiel de production ne constitue pas un frein au développement des exploitations ni à
l’installation de jeunes viticulteurs (plusieurs dizaines de milliers d’hectares de droits attribués durant
ces dix dernières années), mais qu’une gestion judicieuse permet d’assurer un équilibre entre l’offre et la demande ;
Considérant que la quasi totalité des Etats membres producteurs ainsi que les majorités du Parlement Européen,
du Comité des Régions et du Comité Economique et Social Européen dénoncent aujourd’hui cette décision et demandent à la Commission de maintenir la régulation du potentiel de production pour toutes les catégories de vin ;
Considérant que la Direction Générale Agriculture reste sourde à tous ces appels ;
Nous présidents des régions et élus des collectivités territoriales rassemblées au sein de l’Assemblée des régions européennes viticoles (AREV), soutenus par l’écrasante majorité des organisations professionnelles régionales, nationales et européennes, demandons instamment à la Commission d’entendre la revendication portée par la quasi-totalité des territoires producteurs et de faire rapidement, conformément à l’expression démocratique, une nouvelle proposition législative s’appliquant à tous les Etats membres ; appelons le Parlement Européen à réintroduire l’encadrement du potentiel de production par des droits de plantation pour toutes les catégories de vin dans tous les Etats membres en amendant en ce sens la proposition de règlement « OCM Unique » de la Commission ; demandons aux chefs d’Etat et de gouvernement des pays producteurs de poursuivre leurs efforts et de convaincre, avant la fin 2012, les quelques Etats membres nécessaires à la formation d’une majorité qualifiée ; Invitons le Conseil des Ministres de l’Agriculture à acter formellement ces positions. »
Bourgogne : le millésime 2012
« Du jamais vu ! Voilà ce que les professionnels bourguignons disent de la météo de l’année. Face aux caprices
du temps, ils ont redoublé d’efforts pour obtenir le meilleur de leurs vignes. Les premières dégustations rassurent.
Du nord au sud de la Bourgogne, la filière est unanime : la qualité des vins en cours d’élaboration est excellente, inespérée aux vues des conditions climatiques. Seule ombre au tableau, les quantités récoltées sont en baisse par rapport à la moyenne, autour de 20 % selon les estimations (chiffres définitifs disponibles début 2013).
Hiver doux, mars printanier, fraîcheur et gel au printemps, mai estival, juin rafraîchi et pluvieux, été instable, canicule, grêle, orages, le programme météo a été chargé qui n’a pas épargné les vignes. Le froid et l’humidité
du printemps ont engendré coulure (non transformation de certaines fleurs en fruit), millerandage (fécondation incomplète de la fleur qui donne de petites baies) et une forte pression du mildiou et de l’oïdium. Les brèves mais fortes chaleurs de l’été ont provoqué échaudage et grillure des baies. Ces phénomènes, survenus avant la période de maturation, ont entraîné une baisse significative de récolte, sans impacter la qualité des raisins. Au contraire, des grappes aérées aux petites baies garantissent concentration et intensité.
Ayant dû composer avec les éléments et se battre au jour le jour, les hommes, comme le matériel, ressortent usés, mais vainqueurs, de cette campagne. A l’heure des vendanges, sous le soleil, c’est une matière première saine, exempte de maladie et de pourriture, qui a rejoint les cuveries. Rare, le millésime 2012 n’en sera que plus précieux !
Côté blanc, les vins expressifs dévoilent des notes de fruits frais et d’agrumes. Francs, ils offrent d’ores et déjà de très beaux équilibres en bouche. Puissants, les blancs du nord de la Bourgogne traduisent la typicité de leurs terroirs : minéralité, silex, notes crayeuses. Ce millésime classique, s’illustre par sa finesse et sa belle concentration. Certains vins, dotés d’une magnifique complexité et d’une structure parfaite, pourront attendre quelques années.
Les vins rouges sont d’une couleur très profonde, dense, presque noire pour certains. Ils exhalent des arômes
de fruits rouges, riches et intenses. Les tanins, mûrs et soyeux, leur confèrent une belle harmonie en bouche.
2012 s’annonce comme une valeur sûre. Ces vins reflètent la diversité de chaque région viticole et constituent l’épilogue heureux d’une année hors du commun. »
N.B. : Le communiqué officiel du Bureau interprofessionnels des vins de Bourgogne reproduit ci-dessus présente des généralités. Chaque vin et chaque vinificateur étant unique, la dégustation de chaque cuvée s’impose avant de la caractériser.
Mardi à Beaune
L’association des climats du vignoble de Bourgogne, en partenariat avec la filière viticole et les services de l’État, lance un nouveau rendez-vous à destination des professionnels, techniciens et élus. La première édition de ces rencontres techniques aura lieu le mardi 13 novembre, de 8 h 30 à 18 h, au Palais des Congrès de Beaune.
Le thème en sera « Classement national et reconnaissance mondiale : quelles opportunités pour la viticulture ? ». Signé par Aubert de Villaine, président de l’Association pour l’inscription des climats du vignoble de Bourgogne
au Patrimoine mondial de l’Unesco, l’édito de la newsletter consacrée à ces rencontres permet de comprendre le pourquoi de ce nouveau rendez-vous.
« L’idée de ces premières “rencontres techniques” est née de l’envie de proposer un espace d’échange et de débat autour des enjeux quotidiens de la gestion du territoire des climats du vignoble de Bourgogne. Etre candidat au Patrimoine mondial de l’Unesco, c’est non seulement rechercher une reconnaissance internationale pour ce site unique, mais c’est aussi améliorer les conditions de gestion en termes d’architecture, d’environnement, de tourisme, d’aménagement du territoire, de développement économique, de médiation… Habitants, entrepreneurs, vignerons, architectes, paysagistes, professeurs, tous celles et ceux qui façonnent et font vivre ce site ont ainsi invités à venir poser leurs questions et partager leurs réflexions. D’autres éditions à venir seront chacune consacrées à une thématique spécifique. »
Le Davos du vin 2012, jour 3

Il pleut sur le Davos du vin. Une belle pluie d’automne tenace et persistante qui ne ternit pas la bonne humeur des 250 participants. Il faut dire que certains lacs alpins (Annecy, Majeur, Côme, Garde, Constance) ont cette politesse d’être aussi charmants sous la pluie qu’en plein soleil. Rien n’abîme ces petits miracles de la géologie.
Le dîner d’hier soir
Feu d’artifice de vins rares ou juste impressionnants. Le plus rare sortait bien évidemment des caves du généreux Laurent Vialette dont c’est le métier, un porto Quinta do Noval 1880. Mais aussi des gevreys admirables apportés par Éric Rousseau et Arnaud Mortet, un romanée du Comte Liger-Belair, merci Louis-Michel, un vieux trévallon et un caberlot 02, danke Moritz, et même une modeste mondeuse 89 sortie du manteau d’Oliv (LPV), un vin magnifique qui démontrait l’aptitude au vieillissement remarquable de ce vin de Savoie ou encore un château-du moulin-à-vent 79 qui prouvait tout le bien qu’on pense du gamay dans ses grands âges, bravo Edouard Parinet. Jérôme Perez (LPV) avait sorti une chaussette pour jouer aux devinettes avec une très jolie chose, un blanc très aromatique, une sorte de perfection à moins de dix euros, il était ravi de son effet. Sont passé par là un pingus ou encore un bâtard-montrachet de Ramonet, on ne savait plus où donner du verre. Pour le reste de la soirée, ce qui se passe à la Villa d’Este reste à la Villa d’Este (smiley ravi)….lire la suite
Le Davos du vin 2012, jour 2
Le dîner d’hier soir
Chaque soir, les 25 tables de dix personnes sont occupées sans plan de table pré-établi. Nous nous sommes retrouvés avec les deux compères de La passion du vin, Jérôme Perez et Oliv, l’Espagnol Fredi Fresquito Torres, Guillaume Halley (La Dauphine, à Fronsac), l’Italo-Américain Antonio Galloni (Robert Parker) et un couple de jeunes Allemands, vignerons en Maremme à l’enseigne de Monteverro (http://goo.gl/g2fnl). Cette propriété créée ex-nihilo il y a quelques années a sorti son premier vin avec le millésime 2008 et avec les plus grandes ambitions. L’avenir dira si refaire Sassicaia cinquante après est une bonne idée ou non. D’ici là, belle finesse pour le monteverro 2010, même si l’élevage est encore sensible, évidemment.
Le dîner a vu se succéder vins allemands et vin luxembourgeois avec des bonheurs divers. Mention très spéciale au blanc Clos du paradis du Château de Pauqué, un vignoble tenu avec rigueur par le grand dégustateur Abi Dhur, membre du Grand jury européen….lire la suite