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Les pessac-léognan 2011 par Michel Bettane

Une première dégustation dans des conditions techniques très difficiles avec des échantillons trop chauds, un brouhaha environnant et une organisation perfectible.

Heureusement, l’organisateur nous a proposé de regoûter les vins lors d’une nouvelle séance plus au calme avec des échantillons cette fois à la bonne température.

Dans une appellation déjà sérieuse et austère, on retrouve un millésime 2011 avec des vins sérieux et austères. Les vins sont droits, francs et les tanins raides.

Les meilleurs ont su tirer leur épingle du jeu grâce à une bonne sélection des raisins.

Au nez, on retrouve des senteurs de tabac, certains confrères autour de moi ont parlé de senteurs de fruits mais j’en ai peu trouvé.

Cette épisode illustre parfaitement la difficulté de la dégustation des vins en primeurs, la qualité de l’échantillon est cruciale. Je me demande quel jugement ont porté mes confrères lors de la première dégustation de ce matin.

Pour les vins blancs de Pessac-Léognan, c’est autre chose, on retrouve une belle acidité, fraicheur, de beaux arômes et une belle énergie.

Ce sont des bons vins mais d’un charme rapide, ils devraient être prêts d’ici 2 ou 3 ans.

Suite de la dégustation chez Haut-Brion…

Mes préférés pour le moment : Fieuzal, Larrivet Haut-Brion, Pape-Clément et Domaine de Chevalier

Photo: Guy Charneau

Questa sera

D’accord, d’accord, l’Italie est première en matière de volume d’exportations (23 % de parts de marché, devant l’Espagne 22 %, et la France 14 %, source Organisation internationale de la vigne et du vin),
mais c’est bien normal quand on sait le poids de la communauté italienne aux Etats-Unis, première destination de leurs vins. D’accord, d’accord, les vins italiens commencent à faire la course avec les nôtres sur le marché asiatique, mais qui a éduqué les palais, là-bas ? Ce soir, pas chauvin, on oublie tout ça. C’est «jeudivin» chez Divinamente Italiano, un restaurant situé au 28, rue Notre-Dame des Victoires, dans le 2e arrondissement de Paris, qui propose régulièrement des soirées d’initiation aux vins italiens, région par région. Le programme du jour, c’est la Vénétie. Viendront ensuite le Latium et la Sardaigne.
Réservation au 01 47 03 38 41.

La hiérarchisation des vins méditerranéens

Plus d’un siècle après Bordeaux et la Bourgogne, le Languedoc entre dans une démarche de hiérarchisation de ses vins et s’attaque à l’épineux problème de la lecture de l’offre vin par les consommateurs. L’appellation, le prix, le terroir, la réputation : quelles sont les meilleures clés d’entrée sur le marché ? C’est la question qui a été débattue par différents professionnels lors de la IXe journée technique organisée par l’association Vino Latino. Parmi les sujets abordés : la hiérarchisation actuelle et ses perspectives d’avenir (Catherine Richer, INAO Montpellier), la différence entre hiérarchisation et segmentation (Sarah Lumbroso, Montpellier Sup Agro), la pertinence du classement des vins de Bordeaux par rapport aux terroirs de l’appellation (Olivier Tregoat, Viti Développement) et l’utilité de la hiérarchisation pour les consommateurs (Philippe Faure-Brac).
Vino Latino est une association professionnelles fondée en 1992 à l’initiative trois laboratoires oenologiques du Languedoc-Roussillon (Riere, Dubernet et Œnoconseil). On la découvre ici.

 

 

Eaux de Pâques

Non, les capsules Kapsi ne sont pas que d’amusants petits objets colorés conçus pour égayer les tables, même si elles remplissent aussi très bien cette fonction. Elles contiennent chacune 5 ml d’une eau-de-vie sélectionnée pour plaire aux amateurs autant qu’aux nouveaux venus sur le sujet. Jaune, c’est pour la poire Williams. Vert, c’est l’absinthe. Orange, la mirabelle. Rose, la framboise, violet, la prune et rouge, la cerise (mais on dit kirsch). Elles se marient, selon les préférences de chacun, avec un café, un dessert et bien sûr, avec les chocolats de Pâques. Le tube de douze capsules est vendu 20 euro chez Nicolas.

Un vin à 9° d’alcool, interview avec le Domaine la Colombette

Situé dans le Languedoc, le domaine La Colombette, s’étend sur plus de 130 hectares de vignes, dont une partie en bio. Dirigé par François Pugibet et son fils Vincent, le domaine propose une gamme de vins à 9° degrés d’alcool. A l’occasion du salon Prowein, nous avons rencontré François Pugibet afin qu’il nous présente son domaine … Lire la suite

Languedoc, Coteaux du Languedoc – Terrasses du Larzac, Mas Cal Demoura, L'Infidèle, rouge 2008

Vincent Goumard a abandonné son métier dans le conseil financier pour reprendre cette propriété, installée à Jonquières, en Terrasses du Larzac, qui appartenait au père d’Olivier Jullien. La succession s’annonçait délicate, mais ce domaine produit aujourd’hui des vins typiques du secteur avec une trame structurée et puissante et une patte unique qui s’affine millésime après millésime. Les Combariolles est une cuvée dense de belle plénitude, et l’Infidèle est une entrée de gamme idéale pour comprendre les Terrasses du Larzac. Chaque millésime voit une progression qui porte le domaine dans la cour des grands. Les rouges, mais également les blancs, sont hautement fréquentables ! L’utilisation de chenin est une excellente idée pour donner du nerf aux blancs languedociens. Elle devrait faire des émules. Année après année, cette cuvée gagne en qualité de texture, en soyeux, dans les trois dimensions. La finale est gourmande, elle porte l’essence du grand languedoc.

Note bettan+desseauve : 16,5/20
Prix public : 13,50 euros
Tél : 04 67 44 70 82*

Les saint-émilion 2011 par Thierry Desseauve

Pendant que Michel Bettane bat la campagne sur la rive gauche, Thierry Desseauve passe la rive droite au peigne fin. On sent pointer une touche de déception…

« Après 2009 et 2010, ça fait tout drôle. Aucun doute, 2011 est un cran en dessous. Il y a une dimension, un volume qu’on ne retrouve pas cette année. Et c’est systématique. Ce qui classe le millésime 2011 dans une catégorie différente. À Saint-Émilion, d’habitude, les arômes de fruits rouges et noirs sont très démonstratifs. Cette année, ils sont très discrets voire absents. Dans les grands vins, c’est plus floral. Ou plus chocolaté quand on approche de Pomerol. Pour les autres, les vins apparaissent plus austères avec un manque total de fruit. Autres défauts, des creux en milieu de bouche qui semblent interminables et des tanins qu’on n’avait pas vu d’une telle sécheresse depuis 2006.

Pour le bon côté, le millésime 2011 est un juge de paix. Je n’ai jamais vu autant de différences entre les vins. Quand on déshabille les bouteilles après la dégustation à l’aveugle, on n’a pas beaucoup de surprises. On connaît ceux qui se donnent les moyens de bien travailler et ce n’est pas, ou pas seulement, une question d’argent (cf. Catherine Papon-Nouvel). Et il y a les autres.

C’est un millésime avec des déficits assez marqués. Il ne faut pas en attendre de l’exubérance, de la plénitude. Certains ont du charme, mais dans un registre qui ne sera jamais celui des deux millésimes précédents. Hélas pour l’amateur, beaucoup de vins sont oubliables. Heureusement pour lui, il y a de réelles réussites.

Parme les grands, Pavie, Valandraud, Larcis-Ducasse, Angélus, Beauséjour-Bécot ont fait de beaux vins. Je n’ai pas encore tout goûté et, particulièrement, pas les premiers. Parmi les noms moins connus, je retiens le Clos Saint-Julien, vraie réussite. Pressac, qui est le meilleur Pressac de l’histoire. Faugères est très bon et Bergat aussi. La-Clotte est délicieux. À Fronsac, Haut-Carles est formidable.

La suite… »

Un week-end, des grands crus

Deux jours dans le Médoc ponctués de visites et dégustations aux châteaux Lafite-Rothschild, Margaux, Lynch Bages et Marquis de Terme + un dîner organisé à Lafite autour de quatre décennies de ses prestigieux crus (Lafite, mais aussi le pomerol l’Evangile, le sauternes Rieussec et
le pauillac Duhart-Milon) + une master class au cours de laquelle Anselme Selosse (Champagne Jacques Selosse), Hubert de Boüard (Château Angelus), Philippe Guigal (La Landonne), Dominique Lafon (meursault-perrières des Comtes Lafon) et Eric de Saint-Victor (Château Pibarnon) présenteront un de leurs millésimes inoubliables. Ils parraineront de jeunes producteurs dont ils estiment qu’ils ont toutes les qualités pour devenir les grands de demain : tout ceci se passe les 30 juin et 1er juillet prochains et, évidemment, le nombre de places est très limité.
Vite, on s’inscrit ici. Avant le 15 avril, on peut bénéficier d’une réduction.

Les vignobles et les fleuves

C’est l’anniversaire de Nicolas. Pas celui-là, évidemment, il n’est pas si vieux. L’autre, celui qui vend du vin, qui a été fondé en 1822 et a eu longtemps pour figures emblématiques les personnages de Nectar et Glou-Glou (il vient de là ton pseudo, dis ?). A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 2 mai, les cavistes du réseau proposent à leurs clients une balade le long des fleuves de France et du monde avec une sélection de dix vignobles et d’une quarantaine de vins et spiritueux.
Blancs typés d’Alsace, de Bourgogne ou de Loire, rosés frais (Provence, Meuse) et rouges boisés du Rhône ou de Bordeaux partagent donc l’affiche avec des vins portugais, espagnols ou chiliens. Comme c’est fête, il y aura aussi des bulles, crémants et champagnes. Enfin, les 44 magasins Nicolas situés à Paris et en région parisienne proposent dès maintenant un tout nouveau service : la vente de glaçons par sachet de 2 kg. La province y aura droit cet été.

 

 

Le vin et la raison

L’OMS a rendu son rapport Europe sur l’alcool le 26 mars dernier. Avec 12,5 litres par an et par habitant, l’Europe consomme plus d’alcool que le reste du monde (6,1 litres en moyenne). En revanche, on ne boit pas tous la même chose, ni de la même façon. Les conclusions de l’OMS sont extrêmement claires : «Toutes les consommations d’alcool n’ont pas les mêmes conséquences».
Au sud de l’Europe, dans les pays producteurs et consommateurs de vin, l’«indice de dangerosité à l’alcool» est bien plus faible que dans les pays situés au nord et à l’est de l’Europe. En France, il est
de 1,5. Etabli sur une échelle allant de 1 à 5 – du moins au plus dangereux – cet indice prend en compte la consommation d’alcool par personne, son évolution au cours des dix dernières années ainsi que les modes de consommation. L’OMS a également noté ces différentes «façons» de boire : de la consommation sans risque, notamment au cours des repas, à la consommation risquée, en dehors des repas, avec de fréquents épisodes d’ivresse. Comme les autres pays producteurs de vin, la France obtient 1.
Sur la base de ces enseignements, le secrétaire général du Comité Européen des Entreprises Vins a souligné qu’une «politique en matière d’alcool de type nordique – taxation forte, disponibilité réduite et restrictions publicitaires – ne peut donc pas être considérée comme efficace partout pour réduire les méfaits liés à la consommation excessive d’alcool». Un avis partagé par les acteurs de filière vitivinicole française, qui prônent une consommation faite de plaisir et de responsabilité.
L’un comme l’autre s’éduquent et, de kits d’information sur les bonnes pratiques de consommation en tours de France de ses représentants, la filière s’engage quotidiennement pour que son produit soit compris, apprécié et respecté (pour aller plus loin, on lit le Manifeste de Vin & Société ici). Ni abstinence, ni abus, voilà la seule position «responsable et réaliste» selon Marie-Christine Tarby, la présidente de
Vin & Société. En cette période électorale, il est bon de rappeler ses convictions à qui de droit.