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Le Grand Tasting Pro donne rendez-vous aux professionnels du vin le 11 avril

[Salon réservé aux professionnels du vin]

Vous êtes cavistes, sommeliers, restaurateurs, acheteurs vin, Michel Bettane et Thierry Desseauve ont le plaisir de vous inviter à la 9e édition du Grand Tasting Pro, le salon réservé aux professionnels du vin qui se déroulera le lundi 11 avril au Carreau du Temple à Paris.

Le Grand Tasting Pro, c’est..
La journée pour partir à la découverte d’une sélection de pépites, enrichir et diversifier votre offre, optimiser votre cave et répondre aux demandes de vos clients.

110 vignerons de 14 régions
Ce rendez-vous, aussi unique que convivial, vous permet de découvrir des vins sélectionnés par les experts Bettane+Desseauve. Les vignerons seront présents pour vous faire déguster leurs pépites et échanger avec vous dans un cadre idéal.

350 vins pour constituer ou renouveler votre cave
Toutes les régions, tous les prix, tout y est pour qu’en peu de temps vous ayez un panorama significatif de ce qu’il faut proposer dans votre cave et apporter à votre clientèle ce renouveau dont elle est si friande.

Pour une carte des vins TOP et PRO
Plus que jamais, Bettane+Desseauve souhaite donner à tous les bons vins la possibilité de s’exprimer et de se faire connaître. « Nous souhaitons pousser les professionnels à oser sortir des sentiers battus pour proposer une offre de vins diversifiée et de qualité pour tous les budgets. Nous avons la chance d’avoir en France un choix exceptionnel et varié de vins d’excellente qualité. Ce trésor doit être davantage proposé pour ravir les papilles de la clientèle » précise Thierry Desseauve.

Vous recherchez des pépites à un rapport prix plaisir intéressant ? On vous donne rendez-vous alors le lundi 11 avril au Grand Tasting Pro.

Dimanche 20 mars, tous à Nuits-Saint-Georges

Parmi les moments de l’année à ne pas manquer en Bourgogne, la vente des Hospices de NuitsSaint-Georges réunit les passionnés de grands vins de l’appellation. Pour la bonne cause

Rendez-vous est donné à 14 heures au clos de Vougeot pour la 61e vente des Hospices de Nuits-Saint-Georges. Similaire dans son principe à celle mondialement célèbre de Beaune, elle permet à cet hôpital-vigneron fondé vers 1270 – bien avant ceux de Beaune en 1443 – de continuer à fonctionner aujourd’hui grâce à la vente aux enchères des vins du domaine.

Douze hectares répartis essentiellement entre les crus de l’aire d’appellation nuits-saint-georges et constitués au cours des siècles par des donations. Les prix du foncier viticole raréfiant cette généreuse pratique, aucune donation n’a eu lieu depuis les années 1990.

En Magnum a dégusté quatre vins du millésime 2021 à retrouver au catalogue de cette vente. Le millésime renoue avec le classicisme bourguignon, retrouvé après les années chaudes qui se sont succédé depuis 2018. S’il s’annonçait généreux à la sortie des bourgeons, la production a été limité par le gel de printemps. La vente ne proposera d’ailleurs que 109 pièces contre 114 pour le millésime 2020, 123 en 2019 et 143 en 2018. Petite récolte donc et forte demande : les prix devraient grimper.

Domaine des Hospices de Nuits-Saint-Georges
Quatre premiers crus de Nuits-Saint-Georges à retrouver

Les Didiers 2021
Monopole du domaine, cette parcelle célèbre jouxte le climat des Saint-Georges considéré par beaucoup comme le grand cru potentiel de Nuits-Saint-Georges. Situé dans la commune de Premeaux-Prissey, les hospices y distinguent trois cuvées. Celle-ci provient de vignes plantées il y a 40 ans. Un vin exubérant en attaque qui se retend ensuite sur l’acidité naturelle du millésime. Il développe bien l’aromatique et la puissance d’un coteau exposé au sud.
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Les Lavières 2021
Profondeur, finesse et onctuosité particulière pour ce vin typé vosne-romanée. Les deux parcelles assemblées dans cette cuvée sont proches du style de l’appellation. Grand fruit, ensemble souple et appétant dont on apprécie la fraîcheur. Élevage déjà intégré à ce stade. On apprécie la bouche franche et l’équilibre de ce joli cru.
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Les Boudots 2021
Moins en nuances que les-lavières à ce stade, ce boudots le dépasse en complexité et en puissance avec un soupçon d’alcool supplémentaire. Style généreux, garde assurée.
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Les Porrêts-Saint-Georges 2021
Dégusté avant la fin de la fermentation malolactique. Il provient de terroirs minéraux et cette sensation caillouteuse est bien visible. Rouge élancé, droit, en tension et racé. Une interprétation du millésime qui semble plus classique que celle livrée par les-boudots avec une sensation de chaleur moindre et davantage d’énergie.
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La Wine School by Fabrice Sommier fête un an de bonheur

Née du confinement, cette école très spéciale aux portes de Mâcon offre un univers vinique exceptionnel

Après vingt ans de sommellerie chez Georges Blanc, « de l’autre côté de la Saône », Fabrice Sommier, Meilleur ouvrier de France 2007 et Master of Port 2010, mi-berrichon mi-solognot n’avait qu’une envie : démocratiser le vin. C’est chose faite avec l’ouverture le 15 mars 2021 de la Wine School by Fabrice Sommier qui propose des ateliers découverte, des leçons de cuisine, des visites commentées dans le Mâconnais qu’il affectionne tout particulièrement. Ce vignoble offre des « vins francs et honnêtes élaborés par des vignerons qui se battent et qui ne sont pas toujours reconnus. »

C’est en visitant cette belle demeure bourgeoise, bâtie au milieu d’un parc aux portes de la ville, que sa Wine School a pris naissance.  Le confinement l’a aidé à peaufiner sa réflexion. Il en tire une conclusion « les gens qui viennent ici pourront mettre des mots sur leurs émotions, poser autant de questions qu’ils veulent, reprendre les sujets qu’ils ont mal compris, etc. ». Dans le parc, le sommelier a planté des vignes pour se projeter dans l’avenir.

La deuxième année s’annonce sous le signe des séminaires d’entreprise qu’il compte développer avec sa compagne propriétaire de la Fabrique de Charlotte.

La Wine School reçoit déjà une pluie de compliments « Très belle expérience et l’accueil est charmant. » Le jovial et passionnant Fabrice Sommier a réussi le pari de réunir en un seul lieu tous les projets qui lui tenaient à cœur.

Par Mathilde Hulot

Légende photo : Fabrice Sommier propose des balades œnologiques limitées à 5 personnes à bord de ce British Black Cab, avec visites de vignerons et déjeuner. 

Le dernier jour du Laurent

Légende photo : C’est ça, le prochain Laurent ? Qu’on ne m’y attende pas.
(photo extraite du site Paris Society)

 

« Tout fout le camp » s’attristaient les habitués aux comptoirs des bistrots en sifflant, mélancoliques, un ballon de rouge aussi ennuyeux que les propos tenus. La nostalgie a-t-elle encore droit de cité ? Je dis oui.

J’étais la semaine dernière au Laurent, ce restaurant mythique des jardins des Champs-Élysées que je considérais, émerveillé, comme le meilleur de mon monde. C’était le dernier déjeuner, la fin d’une époque, la fin de tout. L’ambiance n’était pas venue, on pliait les gaules, on traînait les pieds, ce n’était pas d’une gaieté folle. La clientèle habituelle, un rien clairsemée ce jour triste, occupait les banquettes confortables de cette grande salle aux vastes baies vitrées qui envoient la plus belle lumière naturelle qui soit. Patrons du CAC 40, politiques, grands antiquaires de l’avenue Montaigne voisine, un entre-soi de bonne compagnie qui n’était pas la moindre des qualités du lieu. Cet endroit représentait une sorte de résumé parfait de ce que Paris pouvait être d’élégance, de simplicité chic, de mesure, de tout ce qu’on aimait dans notre capitale et qui a une fâcheuse tendance à s’effacer sous les coups de boutoir d’un villedeparisme, comme disait le regretté Laurent Bouvet, échevelé, hystérique, destructeur.

Je me souviens de la gastronomie d’Alain Pégouret, d’une rare justesse qui m’avait fait aimer l’endroit ; je me souviens de la meilleure sommellerie de Paris ; je me souviens de l’accueil de Philippe Bourguignon, de Ghislain, de Christian, des autres, tous les autres, du voiturier (un type formidable) au plus débutant des serveurs qui tous s’attachaient à produire le meilleur d’eux-mêmes dans un cadre unique et exigeant. Ici, on n’était pas assommé par une musique exagérée, on ne buvait pas de vins nature. Je me souviens, je regrette. Le printemps qui vient ne nous verra plus ravis sur la plus belle terrasse de Paris.

Le restaurant Laurent ferme.

Les murs appartiennent à la Ville de Paris, l’exploitation est concédée, la Mairie n’a pas retenu l’offre du concessionnaire historique, le groupe Partouche. C’est Paris Society dirigée par Laurent de Gourcuff qui prend la suite. Paris Society a créé une nébuleuse d’une vingtaine de restaurants « à la mode » à Paris, Courchevel, Megève, etc. Parmi lesquels Monsieur Bleu, la Maison Russe (devenue subitement, sottement, la Maison R. comme si le mot russe était devenu infréquentable, les imbéciles), Perruche et d’autres comme Apicius repris des mains fines et intelligentes de Jean-Pierre Vigato, on a vu ce qu’ils en ont fait, pas de quoi pousser des petits cris extatiques. Bref, tout ceci sent le branché et, pire, le festif. On y paiera trop cher une assiette approximative et une carte des vins à coefficient confiscatoire. À l’automne prochain, l’établissement fermera pour quelques mois, le temps des travaux. On va refaire la déco. Aïe. J’ai peur d’avance. La vulgarité nouvelle des Champs-Élysées gagne les jardins, n’en attendons rien de bon. J’avais déjà vécu pareille débâcle à la reprise de la Coupole à Montparnasse, nous avions beaucoup pleuré ce haut-lieu disparu.
Le monde change, vieux. C’est comme ça. Sans doute. Le monde pourra-t-il se passer de ses ancrages les plus brillants, les plus historiques ? Je ne crois pas. Je ne crois pas du tout.

Cela dit, le pire n’étant jamais certain, nous pourrions voir éclore une divine surprise.

Il y faudrait beaucoup d’humilité.

Demaison s’amuse, nous aussi

François-Xavier Demaison marie l’amour du vin et son métier de comédien. Acteur, auteur, vigneron à ses heures, son spectacle Di(x) Vin(s) a de l’allonge et du mordant

On ne l’avait pas vu seul en scène depuis un moment. Pour ce retour chez lui, dans son Théâtre de l’Œuvre, FX Demaison a choisi de rendre hommage au vin. Dans Di(x) Vin(s), chaque bouteille constitue une étape dans un cheminement qui lui permet de raconter cinq décennies de souvenir. Il en profite pour créer une amusante galerie de portraits. Le millésime 73 est celui de sa naissance. Pour fêter son Bac, en 1991, il évoque le dîner familial au Grand Véfour où son père avait commandé un ducru-beaucaillou 1986. Le jeune boutonneux à mèche de l’époque ne s’était pas fait prier pour en consommer largement. Un premier jalon mémorable dans un parcours qui va aussi lui faire apprécier les tokajs de Hongrie ou les vins du Roussillon. Le souvenir d’un danjou-banessy lui permet de croquer un de ces rugbymen catalans expansifs et bruyants. Il incarne aussi sa logeuse américaine du temps de sa vie d’avant. Elle boit un zifandel californien tellement « Oh my god » et raconte, avec l’accent, sa vie dissolue au temps du flower power.

La salle s’esclaffe sans arrêt dans ce spectacle rythmé dont l’écriture a été peaufinée avec Mickael Quiroga pendant les confinements. Au-delà des personnages exubérants, dont son incontournable boxeur avec qui il partage un gevrey-chambertin de Geantet-Pansiot, on sent que l’approche de la cinquantaine le pousse à être plus audacieux. Et parfois un peu nostalgique. Il a élargi son registre, comme un vin qui a bien vieilli. Il n’hésite pas à être plus mordant qu’avant et à jouer avec autodérision de son physique. Il fait dire à Giuseppe Quintarelli, vigneron vénétien, qu’il ressemble à un « petit cochonnet ».

Après avoir bondi sur la musique de Flashdance, un des moments les plus drôles, il passe parfois une tête au bar du théâtre. On peut y déguster des vins sélectionnés avec l’aide de son ami Gwilherm de Cerval, et surtout son vin. Cet épicurien a franchi le pas, dans la région de sa femme Anaïs. Avec le sommelier-conseil Dominique Laporte, ils ont acheté quelques hectares dans la vallée de l’Agly pour créer le domaine Mirmanda. Ils produisent 15 000 bouteilles de côtes-du-roussillon par an, en rouge et en blanc. Comme ce sont des garçons ambitieux, ils proposent aussi trois cuvées de négoce en vin de France. Ça représente désormais 60 000 bouteilles par an. Le-cibelle, goûté après le spectacle, est une base de grenache avec de la syrah et du viogner. Ce dernier apporte souplesse et fraîcheur. Une bonne façon de conclure la soirée ou de la prolonger.

FX Demaison, Di(x) Vin(s)
Au Théâtre de l’Œuvre (Paris 9e) jusqu’en mai
Réservations au 01 44 53 88 88.
Cibelle, disponible entre 15 et 18 euros.

Le mondovino de la semaine #153 tourne à fond

Soutien aux Ukrainiens • Le nouveau flagship parisien du saké • Beaujolais, la sélection de Montmartre  • Pages et cépages • Un clisson partagé entre équilibre et fraîcheur • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Soutien aux Ukrainiens

Une vente aux enchères caritatives sera organisée du mercredi 30 mars au vendredi 8 avril sur le site idealwine.com à l’attention de Ukraine Amitiés, une association humanitaire qui collecte des dons et des médicaments pour les populations civiles. Les lots seront mis en vente au prix symbolique d’un euro. Une idée solidaire de Laurent Fortin, consul honoraire d’Ukraine en Nouvelle-Aquitaine et directeur général de Château Dauzac. « Quand j’ai accepté mes fonctions consulaires par amour pour ce beau pays si proche de la France, personne ne pouvait imaginer que la guerre serait à nos portes, avec ses cortèges de réfugiés et ses désastres humanitaires. A l’époque où on parle de responsabilité sociale et de RSE, j’en appelle à l’engagement citoyen de la filière pour soulager ce peuple ami en détresse ».

Vous pouvez contribuer à cet élan de générosité en envoyant des bouteilles et/ou des grands contenants directement au château Dauzac jusqu’au lundi 21 mars. La propriété se chargera de les envoyer à la plateforme du site d’enchères.

Château Dauzac
1 avenue Georges Johnston
33460 Labarde

Le nouveau flagship parisien du saké

Fraîchement rénovée par l’architecte Kim Leou, la Maison du saké et du whisky, située rue Tiquetonne en plein cœur de Paris, s’affirme comme l’adresse incontournable des amateurs de sakés et de spiritueux d’exception mais aussi pour les gastronomes et les passionnés de mixologie. Trois espaces de dégustation, de découverte et de restaurations rythment ce lieu qui met à l’honneur le Japon contemporain. 650 whiskies et spiritueux du monde entier ainsi que 100 références de sakés issues des meilleures brasseries japonaises sont disponibles à la vente.
lamaisondusake.com et whisky.fr

Beaujolais, la sélection de Montmartre

La première sélection de Montmartre des beaujolais et beaujolais-villages a eu lieu le samedi 19 février au restaurant La Bonne Franquette. Près de 160 vins ont été dégustés par un jury de sommeliers, des cavistes, des restaurateurs, des journalistes, des vignerons, et des amateurs, présidé par Jean-Luc Jamrozik, président de l’Association des sommeliers Paris – Île-de-France. Daniel Bulliat, président de l’InterBeaujolais et David Ratignier, président de l’ODG Beaujolais et Beaujolais-Villages étaient également présents.
Retrouvez la liste des 51 vins sélectionnés sur bigbouffe.com

Pages et cépages

Dans le Ve arrondissement de Paris, face à la Sorbonne, cette nouvelle librairie spécialisée sur le thème du vin et de la cuisine vient d’ouvrir ses portes au 54 rue des Écoles. Pages & Cépages est le fruit d’une rencontre entre deux amis de longue date. Édouard Sindler, caviste indépendant et Laurence de Cabarrus, libraire. « Nous souhaitons donner vie à un nouvel espace convivial et accessible autour du livre et du vin. Chaque amateur ou connaisseur puisse trouver le livre et la bouteille qui lui convient. »
Pages & Cépages, 54 rue des Ecoles

Dans le verre


  • Un clisson partagé entre équilibre et fraîcheur

Sur le papier, on est à Clisson en appellation muscadet-sèvre-et-maine au climat océanique. Ce vin est issu de vielles vignes de plus de 40 ans. Un 100 % melon de Bourgogne, cépage plus connu sous le nom de muscadet, comme le nom du vin qu’il produit. Dans le verre, nez complexe, minéralité, fraîcheur. On doit le plaisir de ce vin blanc à Hugues Brochard, talentueuse 4e génération de vignerons. Un vrai vin de plaisir à l’image de cette Loire accueillante.
Hugues Brochard, Clisson, muscadet-sèvre-et-maine 2015, 12 euros

Rémy Martin, un pas de plus sur la voie verte

Cette innovation tout droit sortie du cerveau fertile de ses concepteurs, propulse le cognac dans un univers gustatif tout neuf. Il était temps

Dans un numéro récent, En Magnum faisait le point sur la démarche vertueuse dans laquelle la maison cognaçaise Rémy Martin engageait, avec son partenaire de toujours et un peu d’avance sur ses concurrents, la viticulture à l’origine de ses eaux-de-vie. Accompagnement des viticulteurs, alternatives et prévention pour réduire les traitements, réduction des emballages, la marque insistait sur la dimension collective de cette nouvelle vision, incarnée par une équipe œnologique et agronomique talentueuse et soudée, en ordre de bataille derrière la partition magistrale livrée par Baptiste Loiseau, maître de chai génial. Pour concrétiser ce travail d’équipe, la maison a fait le choix audacieux et inhabituel de proposer à la vente une édition limitée baptisée non sans malice L’Étape. Fidèle au style maison, ce cognac Fine Champagne, assemblage d’eaux-de-vie des terroirs de Grande et Petite Champagne, est un nouveau venu dans l’univers du centaure. Pour l’élaborer, Baptiste Loiseau a fait confiance au travail de dix-neuf viticulteurs de la coopérative Alliance Fine Champagne. Historiquement associée à la maison, cette cave partage les ambitions nouvelles de Rémy Martin en matière de logique environnementale et s’est engagée dans une démarche d’agriculture durable depuis des années. Pour Baptiste Loiseau, ce nouveau cognac représente « une étape représentative de l’équilibre des pratiques » de la maison, entre « amélioration » et « excellence ». Surtout, le lancement de cette édition limitée, dont le principe est reconductible avec d’autres partenaires, est une manière de concrétiser les ambitions RSE du groupe Rémy Cointreau et de leur donner ce « cadre de développement sur le long terme, respectueux de son environnement » souhaité par Philippe Farnier, le directeur de Rémy Martin. Cette première « étape », présentée en flacon de 35 ml sans autre emballage qu’un papier de soie dans le but de limiter son impact carbone, est aussi une petite révolution dans le monde discret des vignerons de Cognac, puisque les prénoms des participants à ce projet sont mentionnés sur l’étiquette et leurs témoignages, disponibles via un QR Code. Une volonté de transparence et de reconnaissance du travail fait à la vigne qui nous semble être une manière nouvelle et enthousiasmante de concevoir le cognac en prenant en compte la qualité de son vignoble, l’un des plus importants de France en surface, tout en l’inscrivant de plain-pied (et sans le ménager) dans les attentes environnementales d’un marché français des vins et des spiritueux premium et ultra premium sensible à ces questions. Avec ce cognac engagé et accessible, on peut souligner aussi la démarche entreprise par la maison mère du cognac Louis XIII pour revenir au-devant des consommateurs français. Nous ne souhaitons rien d’autre.

Étape franchie ?
Comme toujours avec la maison, notre dégustation se concentre sur les équilibres des saveurs, toujours irréprochables sans jamais tomber dans la facilité du consensuel. Notes fraîches d’abricot et de coing, senteurs florales dans un registre d’intensité identique à celle des notes boisées. Suavité, gourmandise, énergie finale. Son harmonie évite toute sensation trop présente d’alcool. On entrevoit dans la tension de cette sélection d’eaux-de-vie la qualité des raisins qui les ont fait naître. Ce qui est assez rare pour être souligné. À servir un peu frais, à déguster comme un vin.

Rémy Martin, L’Étape, 65 euros, 35 cl,
Disponible chez Drinks & Co, rue Saint-Lazare (Paris 8e) et sur cognatheque.com

Alice Paillard fait du champagne (encore une fille de qui fait très bien)

Alice Paillard est plus jeune que la maison que son père Bruno a fondée. Cette Champenoise élevée aux grandes valeurs de la région qui l’a vue naître en est un porte-drapeau impeccable. Directrice générale de Champagne Bruno Paillard, elle joue avec son père la partition de la transmission exemplaire, sorte de modèle pour le monde dont beaucoup feraient bien de s’inspirer. Elle précise : « Ce n’est pas simple. Le rôle du fondateur qui doit maintenant laisser la place n’est pas d’une évidence parfaite. Nous parlons beaucoup, un dialogue permanent qui me permet de confronter mes idées à son expérience. Comme il est moins concerné par l’opérationnel, il est prudent dans ses jugements. Nous partageons un respect mutuel qui est enrichissant. » C’est beau à entendre, et rassurant.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

[Vite vu, vite bu] Domaine Jean-Luc Colombo, Les Forots 2017 (épisode 1)

Ce superbe rapport prix-plaisir, au-dessus des standards de son appellation, enchante par ses notes gourmandes de petits fruits noirs, ses arômes précis d’épices et de réglisse. Vinifié avec style par cette famille iconique du nord de la vallée du Rhône, voilà un vin au profil typiquement rhodanien qui emprunte aux terroirs de Cornas dont il est issu une classe certaine et une concentration étonnante. Équilibre idéal, fraîcheur modèle, on pourra l’apprécier dès maintenant ou le garder encore un peu dans sa cave. Coup de cœur de notre équipe.

Note Bettane+Desseauve : 93/100

Pour vous faire profiter de nos sélections et de nos coups de cœur,
Bettane+Desseauve et son partenaire WineSitting proposent aux lecteurs d’En Magnum

un tarif préférentiel direct producteur : 12 euros au lieu de 14 euros
(Soit une réduction de 15 %).

Alain Graillot l’entêté

Alain Graillot nous a quitté brutalement hier. Avec une passion, un courage et un entêtement qu’il revendiquait fièrement, il avait lâché une première vie professionnelle pour créer son propre domaine à Crozes-Hermitage au milieu des années quatre-vingt, à une période où rares étaient les néophytes qui s’engageaient dans le métier de vigneron. Avec un immense respect pour son terroir, il avait pourtant innové sans relâche pour créer une vision originale et sincère du crozes moderne, loin des caricatures fatiguées que l’on trouvait à l’époque dans les mâchons lyonnais et les bistrots parisiens.  Sa cuvée La Guiraude, vite devenue un must have,a surtout donné envie à d’innombrables jeunes vignerons, en vallée du Rhône et ailleurs, de se lancer à leur tour et de maitriser comme lui la totalité de ce métier multiple sans jamais lâcher l’essentiel, la recherche inlassable de la qualité optimale. Inspirateur plus que guide, l’obstiné Alain ne s’est jamais endormi sur ses lauriers, affinant encore et encore son travail avant de transmettre la destinée de son domaine à son fils Maxime (qui a également créé Equis et le Domaine des Lises) tandis que lui s’amusait à conseiller quelques domaines comme le Château la Cavale de Paul Dubrule ou le domaine Ouled Thaleb au Maroc et sa cuvée Tandem. Attaché à la valeur des terroirs et à une véritable éthique du vin, il était devenu le président de la vénérable Académie Internationale du Vin et, avec notre consœur Laure Gasparotto, avait écrit et publié chez Glénat un livre d’échanges avec d’autres grands vignerons, justement baptisé « Éloge de l’entêtement ». Ce grand sportif était aussi, simplement, un honnête homme, un homme de cœur.

Nous transmettons à sa famille nos plus sincères condoléances.