Accueil Blog Page 68

Brane-Cantenac, le sommet à portée de main

Depuis qu’il dirige ce château, Henri Lurton a porté son margaux tout en haut des rêves d’amateur. Verticale du grand vin et du second


Cet article est paru dans En Magnum #26. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


La visite du vignoble et du cuvier explique les impressions des derniers millésimes qui montrent un vin encore plus affiné et sûr de lui que par le passé, évolution parallèle à celle du propriétaire dont la timidité s’est mue en conviction indemne de tout dogmatisme. Avec son équipe (Christophe Capdeville et Florent Cillero), il connaît encore mieux son parcellaire, qu’il divise en trois terrasses, la plus siliceuse pour le margaux générique, celle sur graves fines et moyennement profondes qui donne Baron et celle de graves profondes pour le grand vin. Ce qui a permis dans les trois cas et dans les trois derniers millésimes de produire des vins parfaitement équilibrés dans leurs formats respectifs. En vinification, l’équipe – avec l’aide d’Éric Boissenot, toujours aussi bénéfique – a affiné la qualité des remontages et perfectionné l’ensemble du matériel. Tous les observateurs ont souligné la pureté de style actuel des vins de la propriété. Nous confirmons. Aujourd’hui, les trois vins offrent un rapport qualité-prix unique en Médoc.

Château Brane-Cantenac
2020
Le grand vin provient désormais d’une sélection parcellaire stricte, sur les graves plus profondes qu’on appelle “terrasse 4”. L’effet qu’il produit dans ce millésime magique est considérable. Le nez d’abord, noble sur le réglisse anisé (zan), puis sur la violette et l’iris. La texture ensuite, magnifique, suivie d’une finale montante, éclatante même. Cinq cépages. Évidemment le cabernet-sauvignon domine avec ses 70 %.
97

2019
Peut-être un peu plus de présence de bois neuf au nez, et plutôt la pivoine que la violette dans le floral. Excellent corps, ensemble frais, complexe, raffiné, mais un peu moins belcantiste que le 2020. Sans doute en raison de son demi-degré d’alcool supplémentaire (14°) malgré la quasi identité de l’assemblage.
95

2018
Le vin s’est refermé, ce qui est logique. On mesure son intensité, son énergie, la classe de son tannin, mais il reste assez muet sur le plan aromatique. Il nous demande d’attendre, ce que nous ferons sans broncher.
94

2017
Le millésime a marqué le cru. On retrouve les épices et le cuir plus le sel de Baron de Brane, en un peu plus puissant. 74 % de cabernet-sauvignon plus 4 % de cabernet franc apportent une trame serrée, un brin austère, fraîche dans le rebond de bouche. Nous dirons que c’est plus océanique. Encore un peu jeune.
89

2016
Le type même du grand médoc classique, sur le graphite plus que sur la fleur au nez, très droit, avec un corps parfaitement équilibré, et une matière riche, encore un peu austère sur le plan aromatique. Grand vin en devenir qu’il faudrait idéalement carafer une demi-journée avant de le boire dans son état actuel.
93

2015
Merveilleusement harmonieux au nez, floral et mentholé, texture noblement soyeuse et margalaise dans son apparente légèreté, long, complexe, et se laissant déjà admirer. Par rapport au 2016, 1 % de cabernet franc en plus (3 %), pris sur le carménère disparu, et 1 % de merlot en moins, remplacé par le petit verdot.
97

2014
Petite touche boisée qu’on sentait moins sur le 2015, finement épicé au nez, plus longiligne que charnu, frais, élégant, fait pour plaire aux amateurs de médocs plus qu’à ceux des vins de rive droite, car ici les cabernets dominent nettement (77 % de cabernet-sauvignon, 2 % de cabernet franc).
93

2013
Un peu décevant sur cette bouteille, nez évolué, vin facile, fluide, mais très net, doté d’un tannin fin. Il a manqué de merlot enjoliveur (14 % seulement).
88

2012
Comme pour Baron, une merveille au nez dans son développement complexe, harmonieux, qu’on retrouve pleinement en bouche, soyeuse à souhait, fraîchement mentholée en finale, long, à point. Les 32 % de merlot l’ont bien enrobé.
97

2011
Incroyablement et noblement floral au nez, une sorte d’archétype de beau margaux, fin, épicé, ouvert, subtil, prêt à boire. Assemblage original (56 % cabernet-sauvignon, 37% merlot, 6 % cabernet franc, 1 % carménère).
98

2010
Grande robe, corps monumental pour le cru, complexe, long, déjà bien ouvert mais ne pouvant que prendre encore de l’envol avec l’âge. 8 % de cabernet franc,
30 % de merlot, 62 % de cabernet-sauvignon.
98

2009
Généreux, avec un caractère plus “rôti”, c’est-à-dire plus sensuel, épicé, mais aussi moins fondu que dans le 2010. De la longueur et de la classe, mais je préfère ce jour-là le cadet. Peut-être un peu trop de merlot (40 %).
94

2008
Encore une petite merveille au nez, floral à souhait, tout en élégance, en subtilité, en fraîcheur, en délicatesse, état de maturité idéal et assemblage idéal (72 % cabernet-sauvignon, 28 % merlot, 2 % cabernet franc).
98

2007
On trouvera un soupçon de poivron au nez, de sous-bois, de fougère, bref un départ vers les notes dites tertiaires. Frais, mais un peu simple. Les merlots (39 %) n’ont pas donné l’étoffe nécessaire.
89

2006
Il faudra deux bouteilles. La seconde, propre et nette, ne cache pas malgré un corps correct le manque de séduction du bouquet par rapport à la distinction du 2008.
89

2005
Un vin complet, peut-être un peu moins Brane, un peu plus Palmer (51 % cabernet-sauvignon, 43 % merlot), ce qui lui donne un supplément de chair mais un peu moins de finesse que le 2008. C’est évidemment très savoureux et long.
95

2000
Bu à table. Très généreux, complexe, raffiné, plus ouvert que le 2005. Peut-être un peu moins précis dans sa construction et son développement dans le verre que les millésimes les plus récents, qui ont gagné en « finition ».
94

 

Baron de Brane

2020
Dominé par son merlot (58 %) un peu comme un envers du grand vin, mais partageant avec lui une rare finesse aromatique, qui ne s’est pas encore refermée, et un tannin soyeux, élégant, caressant même. Ce jour-là, un pur délice.
90

2019
Plus de cabernet-sauvignon cette fois-ci (54 %), parfaitement secondé par les 45 % de merlot qui l’enrobent, le nuancent, l’étoffent en finale, mais lui permettent de conserver un rebond de bouche mentholé fort élégant. Rapport qualité-prix idéal. Le carménère (1 %) ne change rien à l’équilibre réussi d’un vin issu de vignes de 25 ans de moyenne d’âge.
91

2018
Riche de ses merlots (60 %) et de ses 14° bien sonnés, mais remarquable de netteté, d’équilibre et même de fraîcheur dans le rebond de bouche, avec un pH idéal (3,61) pour autant de maturité de raisin.
92

2017
53 % de merlot, 41 % de cabernet-sauvignon, adoucis par 5 % de cabernet franc. Le premier vin à décevoir un peu au nez, sans doute à cause d’un bouchon imparfait. Notes de fleurs fatiguées et tension instable en bouche, à revoir.
87

2016
65 % de merlot expliquent sa puissance et son “rôti”, entendez ses notes de prune un rien figuées et sa texture qui accroche plus que celle des millésime récents. C’est volumineux, mais encore un peu sévère.
88

2015
Complètement opposé au 2016, avec un nez libre, ouvert, caressant, floral et mentholé, mais avec une touche de caramel de merlots idéalement mûrs (57 %). Raffiné et long, un vrai margaux digne d’un joli perdreau.
90

2014
On est toujours dans le merlot de luxe (65 %), mais pas très équilibré, allant plus vers le sous-bois, les épices, voire le musc, et en bouche une touche de poivron. Plus léger que les précédents, moins chaleureux, il est entre deux eaux. Il faudrait idéalement le déguster à nouveau dans trois ou quatre ans.
87

2013
L’année tardive a favorisé un assemblage à dominante de cabernet-sauvignon (58 %), le merlot ayant coulé, ce qui change un peu le type mais renforce une sensation de légèreté élégante, soulignée par la réussite du cabernet franc (5 %). On ne sent rien des difficultés du millésime.
86

2012
Vraiment étonnant par la pureté et le développement d’arômes floraux exquis, avec le grain d’un grand vin et la classe de ses 60 % de cabernet-sauvignon et 7 % de cabernet franc. Ce qui contredit l’aplomb avec lequel certains nous affirment que ce dernier cépage ne convient pas à Margaux. On rebondit en bouche sur le cuir fin, les épices et le tabac blond. Bravo.
92

2011
Moins artiste et moins équilibré que le 2012 malgré son 50/50 cabernet-sauvignon et merlot. Le boisé ressort, les épices manquent de finesse, une note saline masque un peu la pureté du fruit.
87

2010
Coloré, puissant au nez comme en bouche, construit, solide, ferme même. Plus athlétique qu’artiste, des merlots très solides (47 %) musclant le cabernet-sauvignon, sans l’harmonisation du cabernet franc qui est parti dans le grand vin.
89

Ce saint-émilion est une apparition dans le ciel des amateurs

Château La Marzelle 2019,
saint-émilion grand cru

Pourquoi lui
Les 14,5 hectares de la propriété sont déployés dans le voisinage de Figeac, à l’ouest de Saint-Émilion et la famille Sioen, propriétaire de La Marzelle, en tire le meilleur possible. Cette étiquette moins connue est à découvrir d’urgence. Comme beaucoup de ses pairs, pas tous, La Marzelle est…

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Les NFT classés 1855

Le fait
La maison Bouey, important négociant bordelais, s’installe dans le commerce 3.0 en offrant à sa clientèle l’opportunité d’acquérir des crus classés 2021 via des NFT.

Qui ?
Bravo à Bernard Magrez (La Tour-Carnet, Pape-Clément) à Laurent Fortin (Dauzac), à Laure Canu (Cantemerle), à Jean Merlaut (Gruaud-Larose), à Matthieu Bordes (Lagrange), à Silvio Denz (Péby-Faugères, Lafaurie-Peyraguey). Ils jouent le jeu avec un sens de l’opportunité contemporaine qui les honore. Ensemble, ils sautent dans la grande piscine. Normal, l’eau est bonne.

Pourquoi faire ?
Évidemment, dis comme ça, on ne saisit pas ce qui distingue une vente sous NFT d’une vente classique puisque les vins ne sont disponibles que deux ans après l’achat. L’intérêt d’être propriétaire d’un NFT au lieu d’une simple facture comme preuve de propriété, c’est la capacité à le revendre avant d’avoir reçu les vins. Le spéculateur gagne du temps. Et comme la propriété touche

 

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Le mondovino de la semaine #161 tourne à fond

Qui sera le Meilleur Sommelier de France 2022 ? • Adopte une parcelle • Entreprise du Patrimoine Vivant • 170e et 26e • Chaque jour du nouveau, en voici quatre

Dans le vignoble


Qui sera le Meilleur Sommelier de France 2022 ?

Le concours du Meilleur Sommelier de France 2022 a débuté le lundi 2 mai dans les locaux de l’école Ferrandi, à Paris. Organisé par l’association de la sommellerie française, ce concours annuel a réuni 25 candidats lors de la première série d’épreuves. La journée a été rythmée par des épreuves pratiques et théoriques. Au centre des épreuves la maîtrise de l’anglais, les connaissances générales, la dégustation, le service. À l’issue de cette longue journée, le comité technique présidé par Jean-Pascal Paubert a donné le nom des sept candidats qui seront présents lors de la demi-finale dans quelques semaines.
Isabelle Mabboux (L’auberge de l’Île)
Pierre Vila-Palleja (Le Petit Sommelier)
Mikael Grou (Hôtel Beau-Rivage)
Bastien Debono (Restaurant Yoann Conte)
Logan Guignot-Trufley (Villa René Lalique)
Alexandre Freguin (WineTeach)
Xavier Thuizat (Hôtel de Crillon)
Plus d’informations sur sommelier-france.org

Adopte une parcelle

Aller au plus près du terroir, rencontrer les vignerons et consommer différemment et mieux, tel est le but de Cuvée Privée. Cette marque française propose aux amateurs de vin d’adopter des parcelles dans différents domaines. Une fois le certificat d’adoption en poche, l’amateur pourra suivre la vie de sa parcelle grâce aux échanges avec le producteur, la découverte du domaine et du vignoble. Lors de sa première visite, il pourra déposer un médaillon à son nom sur la parcelle adoptée. Au cours de l’année, l’amateur recevra sa propre cuvée avec en prime son nom inscrit sur la bouteille. Une belle façon de rapprocher le consommateur du vigneron et de comprendre son travail.
Plus d’inforamtions sur www.cuvee-privee.com

Entreprise du Patrimoine Vivant

Le château Dauzac, grand cru classé de margaux vient d’obtenir le label d’État Entreprise du Patrimoine Vivant. Ce label rassemble les entreprises familiales dont le métier est hautement reconnu et dont la démarche est innovante techniquement et socialement. Cette haute distinction couronne l’investissement et l’engagement de la propriété en matière de savoir-faire et pour sa capacité à innover. C’est le lieu de création de la bouillie bordelaise en 1884, de la méthode de thermorégulation en 1939, de la double douelle transparente en 2013 et d’une méthode alternative au remontage en 2018. Sur une parcelle en appellation margaux, Dauzac a replanté des vignes franches de pied dont les premiers raisins ont été récoltés en 2021. Préservation des sols et de la biodiversité, transmission des savoir-faire et partage de l’expérience du lieu, Dauzac exprime sa démarche sur le plan social et environnemental.
Plus d’informations sur chateaudauzac.com

Dans le verre


170e et 26e

C’est désormais un rendez-vous annuel attendu. La maison Krug vient de dévoiler ses nouvelles collections. La 170e édition pour la Grande Cuvée blanc de blancs et la 26e édition pour le rosé. « Chaque année depuis la fondation de la Maison, une nouvelle édition de Krug Grande Cuvée est créée, chaque année, l’inspiration sera la même, mais la création sera totalement unique et différente », explique Olivier Krug, directeur et sixième génération de la famille Krug. Cette 170e édition est composée de 195 vins qui proviennent de parcelles conservées et vinifiées individuellement et de douze années différentes, de 2014 à 1998. Un assemblage de 51 % de pinot noir, 38 % de chardonnay et 11 % de meunier. Un travail de précision, de délicatesse, d’élégance que Julie Cavil, cheffe de caves, maîtrise à la perfection.

La 26e édition du Krug Rosé est composée de 25 vins de cinq années différentes, de 2013 à 2008. Un assemblage de 45 % de pinot noir, 30 % de chardonnay et 25 % de meunier. Julie Cavil explique son chef d’œuvre : « Ce qui distingue le Krug Rosé, c’est la manière surprenante dont il crée des accords vin et mets harmonieux là où l’on ne s’attendrait pas à voir un champagne rosé, comme aux côtés de plats terreux ou de gibier. »
Plus d’informations sur krug.com

Un pont universitaire entre Bordeaux et Tokaj

Trente plants de sauvignon, sémillon et muscadelle ont été plantés ce vendredi 29 avril dans la région de Tokaj, en Hongrie

« La coopération internationale permet de s’ouvrir et d’échanger entre cultures différentes, signe de tolérence et de progrès. » Ce sont les mots apaisants de Pierre Chéret, proviseur du lycée de la Tour Blanche, à Sauternes. Il parle depuis les vignes de Szarvas, sur les jupes du mont Tokaj, au nord-est de la Hongrie. En cette belle matinée de printemps, une quinzaine de personnes sont réunies pour planter trente pieds de sauvignon, sémillon et muscadelle dans la collection de cépages du Centre de recherche local. Il s’agit bien des cépages du Sauternais plantés dans le loess du fameux volcan endormi. Fin mai, ce seront des plants de furmint et de hárslevelű qui seront inaugurés à leur tour à Sauternes.

Les trente plants de sauvignon, de sémillon et de muscadelle qui proviennent de Sauternes et qui ont été plantés dans la région de Tokaj.

Avec ce geste symbolique, les acteurs présents marquent les échanges futurs entre les vignobles français et hongrois. Tibor Kovács, directeur du centre de recherche, est ravi de compléter la collection avec ces variétés françaises. István Stumpf, président du conseil d’administration de la fondation de la toute nouvelle université de Tokaj (THE), y voit un pas historique de coopération entre les universités, pour l’instant l’Institut scientifique de la vigne et du vin (ISVV) de Bordeaux.

L’ambassade de France en Hongrie prévoit notamment, dans le cadre des échanges scientifiques, des bourses pour les étudiants. István Stumpf, grand réformateur des universités hongroises, compte bien faire de la THE la première école viti-oeno de Hongrie.

A l’origine de ce pont franco-hongrois, le jumelage de Sauternes avec Tolcsva, l’une des 27 communes de la région de Tokaj, initié en 2021 et où s’est rendue Pascale Andréani, ambassadrice de France en Hongrie. Les liens se sont tissés avec cette diplomate hors pair pronant l’ouverture et les bienfaits du vin et de la viticulture : « C’est un magnifique point de départ entre nos deux pays », se réjouit-elle, un verre de furmint à la main.

Xavier Vignon, le pied dans la porte

C’est l’histoire d’un Picard d’origine, devenu œnologue. Issu d’une famille de tailleurs de pierre, tous compagnons du devoir, il a décidé de mettre son sens du collectif au service du vignoble rhodanien et de « L’Esprit Français »

La voie était pourtant tracée : « Même si je suis le premier à m’écarter de d’une lignée de sept générations dans la taille de pierre, les valeurs des Compagnons, qui sont celles de mon père et de mon grand-père avant lui, ne m’ont jamais quitté ». Attiré par les sciences à l’heure de se choisir un métier, l’homme découvre l’œnologie au détour d’un séjour en Champagne. Une révélation. Il fait ses classes à Montpellier, ses stages dans le Languedoc, bientôt à Bordeaux. « C’était difficile d’accéder à cette discipline, les places étaient limitées. Quand j’ai enfin réussi, je me suis souvenu de l’héritage du compagnonnage. »
Cet héritage, c’est le fameux tour de France des compagnons du devoir, celui que les jeunes ébénistes, charpentiers et autres artisans font à travers le pays pour se former. Lui ira plus loin, parcourant les vignobles de l’hémisphère sud pour suivre au moins deux vinifications dans l’année : « En France, en Australie, en Nouvelle-Zélande, j’ai fait des belles rencontres et je me suis formé auprès d’énormément de monde, j’ai découvert de nouveaux horizons, des visions complémentaires. J’avais la liberté de ne pas être coincé dans un seul endroit ».
Il en profite pour parfaire ses compétences. Vinifications des rouges, des blancs, mais aussi des rosés et des effervescents. Si ces voyages initiatiques sont aujourd’hui incontournables pour les œnologues en devenir, rares sont à l’époque les jeunes Français qui multiplient leurs expériences à l’étranger. Au point de se voir confier un poste à cheval entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande : « J’ai hésité. Je me suis rappelé mon envie de tour de France. Il me manquait une région où je n’avais jamais travaillé, c’était la vallée du Rhône ».
La suite de l’histoire est plus classique, au moins dans ses débuts. Dans les dentelles de Montmirail, Xavier Vignon découvre un terrain de jeu pour exprimer sa créativité et satisfaire sa curiosité. « Quand j’arrive dans la région en août 1996, tout est à faire, le côtes-du-rhône n’a pas bonne presse. Les gens étaient volontaires pour faire bouger les lignes. Je me retrouve dans un vignoble avec plus de vingt-cinq cépages et plein d’appellations pour m’éclater. C’était la première fois que j’avais envie de me poser quelque part. »

Le temps de l’engagement
Vingt-cinq ans plus tard, Xavier Vignon n’a rien perdu de son caractère entrepreneur. En 1998, après trois ans à la tête d’un laboratoire œnologique dans la vallée du Rhône, il lance sa société de consulting. Succès immédiat. Il ira jusqu’à conseiller plus de 150 propriétés tout en trouvant le temps de continuer ses activités à l’étranger. « Au bout d’un moment, j’ai commencé à faire des vins pour mes amis, pour leur montrer qu’on pouvait faire de belles choses. Je suis devenu négociant par défaut. »
À partir des années 2000, cette nouvelle corde à son arc ne faiblira plus, l’obligeant à mettre un peu de côté ses activités de consultant, en déléguant au sein de son laboratoire : « Tout a été très vite. J’ai créé cette petite société de négoce en dilettante, elle n’avait aucun but commercial ».
L’homme est de ceux qui croient dans l’art de l’assemblage. Formé à l’école champenoise, c’est un savoir-faire qu’il cherche à montrer dans ses vins. « Cet art m’a beaucoup marqué. Je revendique cette influence, c’est ce qui m’a permis de créer une différence dans les vins que je proposais. Je crois en l’assemblage des vins, des millésimes et des origines, quitte à inclure des vins de réserve pour retrouver le style de la marque Xavier Vins. » Pas question cependant de s’enfermer dans une seule vision.
Xavier Vignon met aussi un point d’honneur à s’affranchir des règles, proposant la gamme Arcane dont la démarche est sensiblement différente, l’idée étant ici « d’enfermer l’exception dans la bouteille en étant le moins interventionniste possible ».

Naissance de l’Esprit français
Avec des projets aboutis et une marque arrivée à maturité, Xavier Vignon aurait pu en rester là. Consolider son activité de consultant et continuer à dénicher des lots de vins pour développer sa marque. Pourtant, le Picard ne s’essouffle pas. Il vient d’acheter trente cinq hectares de vignes. Surtout, il a créé L’Esprit français, une nouvelle gamme de deux cuvées, une en vin de France et un châteauneuf-du-pape, adossée à une fondation du même nom : « Au cours de ma carrière, je me suis rendu compte qu’il y avait un esprit français, proche de mes convictions et de mes valeurs héritées du compagnonnage. J’aime la France et ce qu’elle a de profondément démocratique. Le vignoble et l’environnement ont besoin qu’on s’engage, besoin de meneurs qui s’entendent pour changer les choses. C’est pour ça que j’ai créé cette fondation. L’idée est de s’enrichir de l’expérience et du savoir-faire de chacun. La bouteille est un outil de communication qui doit inviter les gens à se mettre autour d’une table pour discuter et partager ».
Dans cet esprit de cohésion et de force collective, plus de cent vignerons de la vallée du Rhône sont les co-auteurs de la cuvée L’Esprit français, issues de vignes cultivées en agriculture biologique. Défense du savoir-faire, mise en avant du savoir-vivre et du savoir-être, l’heure est à l’engagement et au combat pour préserver l’art de vivre à la française.
Xavier Vignon précise que cette fondation doit être ouverte à tous, aux producteurs et aux productrices, bien sûr, mais aussi aux chefs, aux couturiers et à tous ceux qui font la grandeur des “Froggies” à l’étranger. « La référence à la culture française par cette grenouille sur l’étiquette était facile, mais c’est aussi un symbole de la biodiversité », précise Xavier Vignon. Un bon moyen de se souvenir de ce qu’il faut préserver et de ce qui compte pour lui.

Photo : Guenhael Kessler

Le saint-émilion le plus discret (ça change)

Clos Dubreuil 2016,
saint-émilion grand cru

Pourquoi lui
Benoît Trocard, issu d’une famille de propriétaires de vignobles bordelais depuis quatre siècles, a créé de toutes pièces ce pas-si-petit vignoble qui compte à ce jour 8,5…

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

La Côte-Rôtie, terrasses d’enfer

Dans « côte-rôtie », on ne sait pas ce qui, de « côte » ou de « rôtie », compte le plus. Sur ces falaises de vignes, la vie de vigneron ne nous a pas semblé d’une grande simplicité. Est-ce le prix à payer pour produire de grands vins ? Nous avons rencontré une dizaine d’acrobates qui s’en sortent bien à l’ombre du grand Marcel Guigal

Que dix vignerons ?
Il y a soixante-dix exploitants dans l’appellation côte-rôtie. Nous en avons rencontré dix. Il manque des grands noms, des inconnus, des puissants, des artisans. C’est ainsi. Nous aurions préféré voir tout le monde, il y a tant à apprendre, à comprendre. Les avis de Guigal, Gangloff, Jamet, Rostaing, Cuilleron, Villard, d’autres encore, nous manquent. En Magnum est un magazine, nos choix éditoriaux nous ont porté vers cette nouvelle génération idéale.

AGNÈS LEVET
Chez les Levet, l’histoire a commencé en 1929 avec le grand-père d’Agnès qui, elle, a repris le domaine des mains de son père en 2004. Michel Bettane qualifie les Levet de “héros secrets de la côte rôtie”. Il fallait rencontrer Agnès, sa discrétion, son humilité, pour comprendre. Elle dit : « On prenait mon père pour un fou parce qu’il binait tout à la main. » C’est clair. Elle mentionne à peine le fait que ce sont « des vignes difficiles », qu’il y a « des murs à remonter » (ce travail de titan). Décidément, il faut croire que le grand vin justifie tout et les sacrifices. Oui, Agnès Levet produit de grands vins et moins chers que son entourage immédiat. En plus d’être des héros de la Côte, les Levet sont la chance de l’amateur.

STÉPHANE OGIER
Les Ogier étaient d’importants producteurs de fruits. Un peu de légumes aussi, et de la vigne. Stéphane représente la septième génération des Ogier d’Ampuis, la seconde qui fait son vin. « Je ne suis pas éloigné du style de mon père. » Il a bien fait si l’on considère l’immense succès qu’il connaît dans le monde entier, ami des stars, producteur de cuvées parcellaires aux tarifs stratosphériques, réclamé partout. Le succès le plus total et le chai ultra-moderne qui va avec. Treize hectares en côte-rôtie, c’est un très beau patrimoine et il reste lucide quand il se souvient que « c’est l’arrivée des désherbants chimiques qui a permis le développement du vignoble ». Lui, il a été l’un des tout premiers à travailler les sols. Avec un cheval, même.

CHRISTINE VERNAY
La fille de Georges Vernay, l’homme qui a sauvé l’appellation condrieu, a un avis tranché sur le travail du sol. « Je trouve que la pioche, c’est de l’esclavage, donc on utilise aussi le treuil, la motobineuse et le cheval à certains endroits. » Avec vingt-cinq hectares, dont 70 % en coteau raide à très raide, on voit bien la somme de travail pour les quarante salariés du domaine. Pour réduire la pénibilité, « pour que ces coteaux continuent à vivre », elle revoit l’idée de l’enherbement, du couvert végétal. « C’est aussi ça, la biodiversité. » Pourtant, elle regarde ces pentes hallucinantes sans jamais oublier que « dans les années 1960, personne n’imaginait qu’on reviendrait un jour sur les coteaux ». Vu d’en bas, déjà, on y croit à peine.

PIERRE-JEAN VILLA
Son père était un footballeur espagnol qui, le mercato aidant, est arrivé dans la région, où il a rencontré sa mère. « Je voulais faire pareil, je n’avais pas le même talent. Je me suis retrouvé dans une banque. Ce n’était pas pour moi. J’ai rejoint mon copain d’enfance Yves Cuilleron dans les vignes et ça m’a plu. » C’est facile, la vie. Il devient chef des ventes au Clos de Tart (Morey-Saint-Denis) et là, Sylvain Pitiot lui donne envie de faire son vin. Retour dans le Rhône. On est en 2002 quand la belle histoire commence. Aujourd’hui, il est un pilier de l’appellation et l’un de ses plus remarquables interprètes. Précis, sensible, curieux, ouvert à tout et à tous, il mène son vignoble « au feeling » et c’est très bien comme ça. Ses vins le prouvent.

CHRISTOPHE BLANC
Si l’on peut admettre que celui qui est né et a grandi ici, dans une famille de vignerons ancrée sur ses pentes depuis des générations, s’accommode de cette viticulture de folie, on s’interroge sur ce que vient y faire un étranger. Issu d’un autre monde, le BTP, Christophe Blanc est arrivé en 2009 après trois ans d’études et de stages. « La force dans la région, c’est qu’on échange beaucoup entre nous ». S’il n’a que dix vendanges derrière lui, il a déjà sept hectares dans quatre appellations. Il découvre tous les jours la vigne, le vin, les murets à redresser et l’administration avec laquelle il faut composer. « Nous faisons du vin dans quatre départements, c’est donc quatre réglementations différentes. » Quel courage.

AURÉLIEN CHATAGNIER
Nous voilà sur le plateau, tout en haut. On imagine le lieu les jours de grand mistral. Aurélien travaille dans une sorte de grand garage des cuvées de finesse qui font la joie des grands amateurs : « J’ai démarré avec un hectare d’une vigne louée ». Aujourd’hui, il a quarante ans et en exploite huit. Ne lui dites pas qu’il est connu, il se vit comme un agriculteur. « Il y a longtemps que je travaille en bio », explique ce curieux de tout ce qui peut améliorer son vin. S’il y a quelque chance que vous ne trouviez pas son côte-rôtie (mille bouteilles, c’est très peu), tentez le coup avec son son impeccable saint-joseph, ce n’est pas déchoir. Et il vient d’acquérir une parcelle de poiriers « pour essayer de faire une belle gnôle ». Prem’s !

GRAEME ET JULIE BOTT
Ils se sont rencontrés chez Stéphane Ogier où ils ont passé dix ans. En toute logique, après leur mariage, ils ont décidé de créer leur propre domaine et, contre toute attente, un tourbillon de bienveillance et quelques bonnes fées opportunes se sont penchés sur le projet qui est devenu réalité. Aujourd’hui, à force de travail et de savoir-faire, ils sont à la tête de 6,5 hectares dans trois appellations (côte-rôtie, condrieu, saint-joseph) et à Seyssuel, la bombe à retardement des grands vins à venir. De la tenue des vignes à l’ergonomie du site internet, tout est éblouissant d’intelligence et de talent. Vins compris, qui arrachent des “oh” et des “ah” aux dégustateurs du monde entier. Avec, pour couronner la perfection de l’histoire, un bébé à venir au moment, à peu près, où ses lignes paraîtront chez votre marchand de journaux.

PAUL AMSELLEM
Ce pianiste doué est aussi le mari de Christine Vernay. Il a la charge de la commercialisation des vins du domaine, une responsabilité majeure. C’est l’autre métier du vin, sans lequel ceux qui le font n’existent pas. D’une certaine manière et vu de l’extérieur, il est le parrain de l’appellation. Il parle avec tous, aide l’un, conseille l’autre, disponible, présent, drôle, sensible. Ils le disent tous et tous l’adorent. Comme un bonheur ne vient jamais seul, il a créé un groupe de rock, finement nommé Grapeful Dead, avec Yves Gangloff, Pierre-Jean Villa et d’autres, venus d’autres vignobles ou d’autres horizons. Et avec autant d’humour que de modestie distante. Autrefois, on aurait dit de lui qu’il est un type bien.

ROMAIN DECELLE
Ce garçon a une âme d’artiste et c’est une bonne nouvelle dans le vignoble. D’un père et d’une mère propriétaires à Bordeaux, dans le Roussillon, en Bourgogne et ici, au domaine de Boysset, il a appris le doute et le travail :« Je suis dans les vignes ». Il y ajoute l’enthousiasme. Pour les vignerons qui l’entourent, surtout la jeune garde évidemment. Pour la variété des terroirs et des opportunités de vinification. Pour le cépage : « Le plaisir de la syrah est dans l’aromatique et dans la simplicité. Je veux surtout éviter les dérives de surmaturité, de concentration et d’élevages poussifs ». Déjà trois millésimes dans ce domaine où tout est à construire : « Les anciens propriétaires vendaient tout aux particuliers ». À suivre de près.

MICHAËL GERIN
Son père est un célèbre vigneron de l’appellation côte-rôtie, dont Michaël est le président. Bien entouré par une fine équipe, Elsa Gangloff et Guillaume Clusel-Roch, le rôle lui permet d’avoir une vision intéressante. Il dit : « Avec 323 hectares revendiqués, l’appellation revient à son niveau d’avant le phylloxéra. Le vignoble est partagé entre 70 domaines. Celui qui ne trouve pas un côte-rôtie à son goût, c’est qu’il n’aime pas la syrah. Et il y en a à tous les prix ». Il est aussi aux premières loges du vignoble familial avec une approche modernisée de ce que l’époque impose, la conversion en bio notamment, entamée cette année. Et la nouveauté, c’est la cuvée Côte-Bodin, parcelle vinifiée seule pour la première fois.

Photo mathieu garçon

Le mondovino de la semaine #160 tourne à fond

Des vacances dans le vignoble • Dix ans de Paulée • NFT, on en parle ? • Un bon châteauneuf-du-pape • Nouveau vintage pour Noval • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Des vacances dans le vignoble

Le vin, c’est aussi des visites, des vignobles et des rencontres. Livia Gonzalves a compilé les siennes dans son Guide de l’hospitalité vigneronne. Cette globe-trotteuse explore le monde depuis une dizaine d’années. Elle a sélectionné 80 gîtes et chambres d’hôtes dans des domaines viticoles à travers toute la France. « Ce guide s’adresse à tous les épicuriens. Il leur permettra de se rendre au cœur des plus beaux terroirs français et d’aller au contact de vigneronnes et de vignerons passionnés, qui proposent un accueil de qualité porté par les valeurs de partage et d’authenticité ».
Guide de l’hospitalité vigneronne, bbd éditions, 242 pages, 24,90 euros

Dix ans de Paulée

Le 27 juin, la Paulée d’Anjou fête ses dix ans. Cette dixième édition célèbre les terroirs d’Anjou à travers son histoire et ses vins. L’occasion aussi de découvrir les paysages, les grands vins de monocépage, le patrimoine et l’esprit d’un collectif de vignerons artisans pratiquant une viticulture respectueuse de l’environnement.
Les inscriptions se font en ligne sur www.pauleedanjou.com

NFT, on en parle ?

« Il est nécessaire de redonner confiance aux amateurs de vin en remettant de l’intégrité dans la traçabilité et en luttant contre les contrefaçons. La vente de vins par le biais de NFT (Non-fungible token, jeton non fongible en français) est un moyen non seulement d’y parvenir, mais aussi de remettre le contrôle de l’authentification des vins entre les mains des vignerons », annonce le comte Louis-Michel Liger-Belair. C’est ainsi que le propriétaire du domaine éponyme annonce son intention de commercialiser l’ensemble de sa production du millésime 2020 par le biais de NFT via la plateforme Wokenwine. Cette plateforme, qui ne sera lancée qu’en juin 2022, aura pour but d’éradiquer la fraude et de permettre aux amateurs de vin d’échanger dans un écosystème équitable, transparent et éthique.
Plus d’information sur wokenwine.com

Dans le verre


Un bon châteauneuf-du-pape

Béatrice, Isabelle et Christophe Jeune exploitent les 74 hectares de vignes, certifiés HV3, du domaine du Grand Tinel. 56 hectares en appellation châteauneuf-du-pape plantés avec du grenache noir, de la syrah, du cinsault, du mourvèdre, de la counoise pour les rouges et du grenache blanc, de la clairette, du bourboulenc et de la rousanne pour les blancs. 18 hectares en côtes-du-rhône avec du grenache noir, de la syrah et du mourvèdre. Issus de vieilles vignes de plus de 38 ans, les raisins sont récoltés à la main, éraflés puis foulés. Le vin est élevé en barriques neuves et d’un vin, le reste en cuve inox. Résultat : un joli nez de fruits. La bouche est équilibrée, ample et crémeuse rythmée par de délicates notes pétrolées et une belle fraîcheur. La finale est longue et citronnée. Production limitée à 10 000 bouteilles.
Domaine du Grand Tinel, châteauneuf-du-pape blanc 2016, 31 euros sur boutique.grandtinel.fr

Nouveau vintage pour Noval

« Je suis heureux de pouvoir annoncer la déclaration du millésime 2020 de Quinta do Noval avec deux portos vintage exceptionnels : nacional-vintage et vintage-port», annonce Christian Seely, directeur Général de Quinta do Noval et d’Axa Millésimes. Les grandes années les producteurs de Portos peuvent décider à l’unanimité une déclaration générale en résulte. Ce millésime exceptionnel a permis la production simultanée de ces deux grands portos produits en petite quantité et d’un assemblage de touriga nacional, touriga francesa, tinto cão, sousão, tinta roriz.
Plus d’informations sur quintadonoval.com

Grosses notes et commentaires automatiques

96 sur 100, c’est plus que 92. Fort de l’imparable constat, un petit troupeau de dégustateurs a flairé la bonne affaire et s’est engouffré dans la porte laissée entrouverte par le retrait en pleine gloire de Robert Parker.

La chasse aux primeurs est ouverte.
Avril 2022. Bordeaux présente au monde ébahi son millésime 2021. Une étape indispensable dans le système particulier de la mise en marché des vins des appellations désirables. Très bien, chacun ses méthodes. Que le vin ne soit pas prêt à être jugé n’a que peu d’importance, c’est vrai pour tous les vins. Que certains échantillons soient préparés pour les dégustations, c’est le jeu. Que le marché des primeurs ne concerne qu’une petite partie des marques bordelaises, c’est la loi du commerce qui vend ce qui s’achète.

Venons-en aux notes de dégustation.
Longtemps, les experts notaient les vins sur 20. Maintenant, ils notent sur 100. À l’américaine. Longtemps, le bon sens a prévalu. Maintenant, c’est l’inflation qui prend le dessus, comme chez le pompiste. Tel château qui produisait des vins autour de 92 voit sa production gagner trois ou quatre points et ce n’est pas l’amélioration des vins qui lui vaut ça, puisque cette progression qualitative est à peu près partagée par ses voisins, sauf négligence. Il y a aussi ceux qui

Lire la suite ici sur le blog bonvivant