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Vingt champagnes en or

Même parmi les champagnes, il y a des merveilles à petits prix. Ceux-là sont montés sur la plus haute marche du concours Prix Plaisir 2020. Voici vingt pépites qui nous rappellent que la Champagne est une mine d’or. C’est la sélection de notre jury de consommateurs


Champagne Bonnet Gilmert, Cuvée de réserve Extra-Brut
Joli vin fumé et grillé qui lui donne du caractère.
24 euros
Où le trouver ? levingtdeux.com

Champagne Alain David et Fils, René 2015
Un champagne onctueux avec des notes beurrées, qui ne manque pas de fraîcheur.
30 euros

Champagne Alain Navarre, Prestige
Beau champagne avec des notes originales de poire et de jolis amers.
20 euros
Où le trouver ? champagne-navarre.fr

Champagne Claude Michez – la Villesenière, Flore
Du raffinement et de l’élégance, ensemble bien équilibré donnant du plaisir.
23,40 euros
Où le trouver ? champagne-michez.com

Champagne Driant-Valentin, l’Harmonie
Notes élégantes de pain grillé, crémeux, salin avec de la longueur.
17,50 euros
Où le trouver ? Au domaine

Champagne Henri Billiot, Réserve
Dynamique et frais, on l’appréciera pour sa tension en bouche et sa longue finale.
20,60 euros
Où le trouver ? twil.fr

Champagne Jean-Bernard Bourgeois, Réserve
Un pinot meunier exemplaire fait avec beaucoup de savoir-faire.
16,10 euros
Où le trouver ? champagne-jbbourgeois.fr

Champagne Lamiable, Grand Cru Terre d’Etoiles
Dans un style puissant et vineux mais sans jamais manquer d’équilibre. Très réussi.
28 euros
Où le trouver ? boutique.champagnelapielamiable.fr

Champagne Laurent Godard, Gebo
Construction classique et maîtrisée, c’est un champagne tendu, droit et agréable.
17 euros
Où le trouver ? champagne-laurent-godard.com

Champagne Leclere-Massard, Brut Blanc de Blancs
Dynamisme et peps en bouche, bel équlibre, c’est réussi et savoureux.
16 euros
Où le trouver ? Au domaine

Champagne Michel Littiere, Chorus
Un champagne de grande classe maîtrisé à l’attaque vive et avec beaucoup d’allonge.
26,50 euros
Où le trouver ? Au domaine

Champagne Olivier Père & Fils, Signature
Belle finesse au nez bien complété par de la fraîcheur en bouche.
28 euros
Où le trouver ? champagne-olivier.fr

Champagne Olivier Père et Fils, Gourmandise rosé
Très gourmand ! Un joli nez expressif, de l’intensité et de l’équilibre.
30 euros
Où le trouver ? champagne-olivier.fr

Champagne Serge Pierlot, Extra-Brut rosé
Ensemble harmonieux, bien construit, agréable et long en fin de bouche.
19 euros
Où le trouver ? Au domaine

Champagne Theret-Falmet, Clara
Champagne remarquable de tension en bouche et de finesse aromatique. Très expressif.
23 euros
Où le trouver ? Au domaine

Champagne Waris Hubert, Armorial
Bien équilibré et fin, avec une matière ample en bouche et de la gourmandise.
23 euros
Où le trouver ? Au domaine

Veuve A. Devaux, Augusta
Excellent champagne : grande tension minérale, sensation tactile et crayeuse en fin de bouche et finale aériene.
23,90 euros
Où le trouver ? Monoprix

Veuve A. Devaux, Blanc de Noirs
Superbe équilibre en bouche et bulle ultra fine, un champagne à recommander.
23,90 euros
Où le trouver ? Monoprix

Veuve Olivier & Fils, Perle de Lumière
De la finesse dans la bulle et une matière dynamique. Superbe.
20 euros
Où le trouver ? champagne-veuve-olivier.com

Un ratafia pour finir
Champagne Lacroix Triaulaire, Edition 01 ambré, 18 euros

Couleur soutenue et nez intense de fruits confits. Matière en bouche veloutée et suave.
Où le trouver ? Au domaine

Producteurs, plus que quelques jours pour inscrire vos cuvées au concours 2021

Une bouteille de vin, c’est un prix. D’accord. Mais est-ce que c’est tout le temps du plaisir ? Pour être sûr d’en trouver sous chaque bouchon, il fallait un concours qui récompense le goût en fonction du prix. Nous l’avons fait. Le rapport prix-plaisir a son label. Derrière le concours, des consommateurs. Chaque jury est composé de trois membres (minimum). Tout est dégusté à l’aveugle et les seuls éléments connus du jury sont la gamme de prix et la région d’origine. Les experts valident. Pour vous inscrire et pour plus d’informations, il suffit de compléter la fiche d’inscription sur le site www.prixplaisir.bettanedesseauve.com.

Contact Prix Plaisir
Anais Terrien
[email protected]
01 48 01 98 27

Une nouvelle collection pour Moët & Chandon

Pour la première fois depuis 152 ans, Moët Impérial, la cuvée emblématique de la célèbre maison de champagne, quitte son traditionnel habillage le temps d’une collaboration. Avec elle, c’est aussi le design de la cuvée Nectar Impérial Rosé qui change également.

C’est Yoon, créatrice tokyoïte mondialement reconnue, co-fondatrice et directrice artistique de la marque AMBUSH, qui signe cette édition limitée. « J’ai été ravie d’avoir carte blanche pour redessiner le design des flacons de Moët Impérial et de Nectar Impérial Rosé. C’était un grand défi étant donné les codes reconnaissables et iconiques de la maison. J’y ai vu l’opportunité d’apporter mon esthétisme à ces champagnes iconiques. Lors de ma visite à Épernay, j’ai pu ressentir l’attachement des collaborateurs de la maison à la nature et à leur terroir. C’est cela qui m’a inspiré ».

La créatrice Yoon dans les caves de Moët & Chandon à Épernay.

L’artiste partage avec la maison de champagne un profond respect des traditions artisanales et du savoir-faire ancestral. Minimaliste, ce nouveau design redessine le col de la bouteille et épure ses lignes. Le nouveau flacon de la cuvée Moët Impérial, teinte noire profonde, contraste avec la nouvelle étiquette en relief blanche. Celui de la cuvée Nectar Impérial Rosé, transparent, dévoile la couleur. Benoît Gouez, le chef de cave de la maison, est ravi de l’interprétation de Yoon qui « apporte une modernité certaine à l’héritage séculaire de Moët & Chandon. »

La cuvée Moët Impérial dessinée par Yoon sera mise en vente à la boutique de la Grande Épicerie de Paris dès le 1e mars. Nectar Impérial Rosé sera disponible à La Samaritaine dès son ouverture en 2021.

La cuvée Moët Impérial par Le Nouveau Bettane+Desseauve
Crémeux avec de la vivacité, bulle présente mais très peu agressive, fraîcheur fruitée, d’une incroyable précision.

Moët & Chandon par Le Nouveau Bettane+Desseauve
Fondée en 1743, Moët & Chandon, « M » du groupe LVMH et constitue la plus puissante marque de Champagne (les professionnels champenois l’appellent à juste titre « La Grande Maison », avec une régularité qualitative qui force le respect. Sous l’impulsion de son brillant chef de caves Benoît Gouez, Moët a très intelligemment progressé sans renier ses fondamentaux : le fruité, l’équilibre, l’accessibilité juste, la faculté captivante au vieillissement, avec un style très frais qui se protège de l’oxydation, en quête permanente de l’absolue précision. Les cuvées s’affranchissent au fur et à mesure du dosage en harmonie avec les avancées viticultrices et une recherche technique de pointe à la constante longueur d’avance. Les vins éclaircissent leur axe et laissent entrevoir une dimension supplémentaire. Les fers de lance de la maison, Impérial et Rosé Impérial, sont des champagnes d’une précision aromatique et d’une finesse impressionnante. Les assemblages sont millimétrés, visionnaires et d’une grande intelligence. Les millésimes affichent une grande empreinte stylistique identitaire, en témoignent les 2012, saisissants de contemporanéité vigneronne. L’impatience de les déguster aussi dans quelques années comme d’autres grands millésimes Collection de la gamme est grande.

35 vacqueyras qu’il vous faut

Une autre appellation à la loupe, des supers cuvées, des grands rapports qualité prix, des nouveautés et des valeurs sûres. Notre dégustateur Frédéric Blanc a tout goûté. Voici sa sélection

Arnoux et Fils, S 2016
Très belle concentration pour cette cuvée élevée 37 mois qui pour autant n’est pas boisée et laisse une belle part aux fruits mûrs et aux épices. 15/20.

Clos des Cazaux, Les Clefs d’Or blanc 2019
De la fraîcheur, du fruit et de la finesse. Un vacqueyras sur l’élégance à consommer par exemple sur des crustacés. 14,5/20.

Clos des Cazaux, Templiers 2017
Très bel équilibre entre fruits, épices, tannins et alcool, finale harmonieuse et douce sur les épices douces. 14,5/20.

Clos des Cazaux, Saint-Roch 2018
Nez de garrigues, bouche suave, tannins enrobé et belle longueur : un vin d’esthète. 15/20.

Clos du Caveau Fruit, Sauvage 2018
Vif, sauvage sur des arômes de mûres. Une belle acidité et des tannins souples. Belle bouteille. 14,5/20.

Clos du Joncuas, La Font de Papier 2016
Cuvée très concentrée sur les fruits noirs et la réglisse avec une très longue finale. À attendre un ou deux ans. 15/20.

Domaine Chamfort, La Perdirère 2017
Fruits noirs, compotés et une belle fraîcheur. Un vin souple et agréable. 15/20.

Domaine d’Ouréa, vacqueyras 2018
Des fruits mûrs voire un peu compotés, une bouche souple et des tannins ronds. Finale, souple et agréable sur les petites épices. 14,5/20.

Domaine d’Ouréa, vacqueyras blanc 2019
Teinté jaune d’or, gras et épicé, la clairette majoritaire donne ici ce qu’elle a de mieux. Léger côté salin en finale. 15/20.

Domaine de la Monardière, Vieilles Vignes 2017
Bouche très ronde, suave avec des tannins enveloppants, finale racée sur les épices. Très belle réussite. 15/20.

Domaine de la Monardière, Galéjade blanc 2018
Gras, onctueux, gourmand, finale anisée et épicée. Magnifique. 15,5/20.

Domaine de la Monardière, Garrigues 2017
Vin d’une grande amplitude, gras, rond, ample, soyeux. Très belle longueur, vin de garde. 15,5/20.

Domaine de Montvac, Complicité blanc 2018
Un vin sur le fruit harmonieux et délicat. C’est le blanc qu’il vous faut. 14,5/20.

Domaine de Montvac, Arabesque 2017
Rond, beaucoup d’ampleur des fruits noirs et une finale sur les épices. Les tannins réclameront un peu de patience. 14,5/20.

Domaine de Montvac, Variation 2017
Bouche ronde, belle attaque sur les fruits mûrs voire compotés et jolie finale épicée. 15/20.

Domaine de Montvac, Cuvée Vincila 2016
Gras et rond, les fruits noirs murs laissent place à une agréable finale épicée et fraîche. Belle réussite. 15,5/20.

Domaine des Amouriers, Les Genestes 2017
Un vin puissant sur les fruits mûrs et les épices, grande concentration et très belle longueur. 14,5/20.

Domaine Font Sarade, Cuvée Prestige 2018
Très joli fruit, vin vif, tannins demandant un peu de patience : un vin gourmand. 15/20.

Domaine La Fourmone, Le Poète 2018
Sur le fruit, souple, fin et soyeux. Une jolie cuvée tout en rondeur et à boire sur le fruit. 14,5/20.

Domaine La Garrigue, La Cantarelle 2017
Plus consensuel et plus souple que osez-le-détour mais tout autant concentré. Très belle finale sur les épices douces. 14,5/20.

Domaine La Garrigue, Osez le Détour 2017
Couleur encre, rond et suave, tout en fraîcheur au début puis les fruits noirs et la garrigue envahissent le palais. Style Provence en bouche. 15/20.

Domaine La Ligière, Cuvée G 2016
Rond, sur les fruits, les tannins méritent encore un peu de patience, finale épicée et fraîche. 14,5/20.

Domaine La Ligière, Le Moure de la Caille 2018
Sur le fruit, intense, vif, belle acidité, tannins maîtrisés. Jolie bouteille. 14,5/20.

Domaine Les Ondines, Clo[s] des frer[es] 2016
Parfum intense de cerises griottes, de mûres et de réglisse, arrivée d’épices douces dans une bouche suave. 15/20.

Gabriel Meffre, Laurus 2016
Beaucoup de fraîcheur dans ce vin d’un millésime très riche, concentré sur les fruits avec une finale épicée. 14,5/20.

Gabriel Meffre, Saint-Barthélemy 2017
Un vin structuré, concentré, bouche soyeuse sur les fruits mûrs, finale sur les épices et le poivre. 14,5/20.

Maison Lavau, vacqueyras 2017
Très frais à l’attaque, puis sur les fruits noirs et les épices. Très agréable fraîcheur en finale : un vin gourmand. 14,5/20.

Mas des Restanques, vacqueyras 2018
Vin de caractère, vif et puissant. Du corps mais des tannins souples et maîtrisés. 14,5/20.

Mas des Restanques, vacqueyras blanc 2019
Rond, gras, puissant. Notes anisées et épices en finale. Un grand vacqueyras. 16,5/20.

Montirius, Minéral blanc 2019
Sur la minéralité, assez puissant où la finale saline donne envie de se resservir. Une réussite dans ce style rare dans la région. 17/20.

Montirius, Le Clos 2016
Les senteurs provençales envahissent le verre, la bouche est ronde, suave, les tannins maîtrisés laissent place à une finale épicée. 17/20.

Pierre Amadieu, La Grangelière blanc 2019
Vif, rond, frais, un vin gras, agréable et souple avec une finale nette épicée et anisée. 14,5/20.

Pierre Amadieu, La Grangelière 2018
Rond, gras, beaucoup de fruits, des fines épices tapissent la bouche, belle longueur. Un vin fin et très bien fait. 15/20.

Vignobles Alain Jaume, Grande Garrigue 2018
Souple, rond, bien fait, fruité et agréable, c’est un vin de table idéal. 15/20.

Vignobles et Compagnie, Les Roches des Dentelles 2019
Agréablement fruité, notes florales, les tannins demandent encore un peu de patience. 15/20.

Une syrah d’Ardèche, mais pas au bord du Rhône

Vignerons Ardéchois, Terra Helvorum, IGP ardèche 2015

Pourquoi lui
Les vignes qui produisent ce Terra Helvorum sont situées sur la commune ardéchoise d’Alba-la-Romaine. Déjà, on se prend à rêver. Il suffirait qu’une truffe blanche passe pas loin et le bonheur est là, tout près.

On l’aime parce que
On aime la syrah dans tous ses états. Et quand elle est mise en œuvre par une coopérative compétente, capable d’expliquer à ses adhérents l’intérêt de travailler soigneusement, on a toutes les chances d’avoir un joli vin à l’arrivée. C’est ce que fait Vignerons Ardéchois avec ses 1 500 adhérents du sud du département. Cette nouvelle gamme est un bon résultat.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Le vin du chef : Oui mon général 

Oui mon général est l’un des bistrots préférés du Lebey. Dans son restaurant, le chef et propriétaire Stéphane Raynaud met à l’honneur produits et vins de terroirs. Il inaugure cette nouvelle rubrique où les chefs que nous aimons parlent des bouteilles qu’ils aiment

Saint-jo dans la peau
« Je suis ardéchois, originaire du Chambon-sur-Lignon, et le saint-joseph est pour moi incontournable. C’est le premier vin que j’ai mis à l’honneur lorsque j’ai ouvert le bistrot Au 14 juillet, il y a toujours des lampions, situé rue Didot dans le 14e arrondissement. C’était un saint-joseph de chez Bernard Gripa, l’un des vignerons parmi les plus doués de sa génération. À l’époque, je le proposais à 160 francs. Depuis, j’ai toujours été fidèle au vin et au vigneron. Depuis presque trente ans, ce dernier m’a toujours accompagné, me réservant ses allocations, de la Villa 9 Trois à Montreuil jusqu’à Tratra à Londres. La touche épicée et poivrée de la syrah fait merveille avec la cuisine montagnarde, par exemple avec des joues de bœuf mijotées. Dès que je réalise un plat qui fait honneur à mon Ardèche natale, je pense à ce vin. L’accord fonctionne à chaque fois.

Saint-péray au fromage
En blanc, j’opte volontiers pour son saint-péray. Du gras et de l’opulence, sublime avec un fromage à pâte persillée. Pourquoi pas un bleu de brebis ou un roquefort ? Je n’impose pas d’accords à mes clients, je les laisse vivre leur envie du moment. L’accord mets et vins reste un concept subjectif. Je refuse ce diktat que certains restaurateurs imposent à leur table. Je cherche à renouveler en permanence la cave du restaurant (environ 300 références). Il y a des absents comme les vins de Fronton. Je n’ai encore jamais eu l’occasion d’en déguster un qui me plaise.

Son dernier coup de cœur :
la cuvée Divy Rysak de Richard Stávek, pionnier du vin nature en République Tchèque.

Oui mon général !
14, rue du Général Bertrand – 75007 Paris
Métro : Duroc
01 47 83 76 66
http://www.oui-mon-general.fr 
Propos recueillis par Pierre-Yves Chupin

Pour la Saint-Valentin, dites-le avec…

Pour offrir ou pour accompagner un moment, une rencontre, un repas ou une soirée, voici une sélection de flacons et de coffrets à découvrir ou à redécouvrir à deux

…de la douceur

Le champagne : Petite douceur rosé extra-dry de Champagne Gosset est un parfait équilibre entre fraîcheur, fruit, vinosité et une teneur en sucre bien maîtrisée. C’est un assemblage de 60 % de chardonnay et 40 % de pinot noir. Il s’est reposé sept ans en cave. Le dosage est de 17 g/l, normal pour un extra-dry.
Le moment : un repas asiatique avec des plats sucrés-salés ou au dessert
Le prix : 55 euros (boutique.champagne-gosset.com)

…de l’élégance

Le champagne : ce coffret de la maison Castelnau est composé d’une bouteille de brut rosé et de deux flûtes. C’est un assemblage de 30 % de chardonnay, 20 % de pinot noir et 50 % de meunier. Le meunier et le pinot noir sont issus de vieilles vignes et vinifiés en rouge donnent de la gourmandise et de l’élégance. La bouche est svelte et acidulée de notes de pamplemousse rose.
Le moment : un apéritif ou un dessert
Le prix : 47,28 euros (boutique.champagne-castelnau.fr)

…des mots et…

Le cadeau : mabouteille.fr est le spécialiste de la personnalisation. Le site propose de jolies bouteilles, des verres et des carafes personnalisables. Des cadeaux originaux et qui changent des traditionnelles fleurs. Vous pouvez faire graver un message, des initiales ou un cœur. Ou faire travailler votre imagination.
Le moment : une déclaration d’amour
Le prix : selon l’objet choisi (mabouteille.fr)

…de l’Intensity

Le cognac : Ce Camus XO d’une teinte dorée intense avec de riches reflets d’acajou est le résultat d’une sélection minutieuse des meilleures eaux-de-vie de la maison dont la maturation a duré au moins 10 ans en petits fûts en chêne. Il est distillé avec la méthode Intensity, en sélectionnant les litres les plus aromatiques pendant la deuxième distillation. Ce cognac est une explosion de notes fruitées somptueuses mêlées d’épices.
Le moment : une déclaration d’amour
Le prix : 160 euros (camus.fr)

…de La Romantic

Le champagne : ce magnifique écrin, en série limitée porte bien son nom : La Romantic. Fruit de la collaboration entre la Maison Cattier et Virginie Wiertz, fondatrice et directrice de création de sa marque éponyme. Le coffret est fabriqué en Bretagne, en cuir recyclé entièrement réalisé à la main. Il est accompagné de six sous-verres personnalisables et d’une bouteille de Brut Rosé Premier Cru. Robe rose pâle, nez riche et complexe, bouche fraîche et généreuse.
Le moment : Un énorme coup de foudre
Le prix : 220 euros (boutique.cattier.com)

…de la couleur

Les vins : le coffret Clos Victoire de Château Calissanne est composé de trois flacons (un rouge, un blanc et un rosé). Cette propriété qui s’étend sur 1 100 hectares, dont 110 de vignes, est située à Lançon-de-Provence. L’histoire raconte que les fameux calissons d’Aix, ainsi nommés, ont pour origine un coteau de Calissanne autrefois planté d’amandiers. Le blanc est floral et d’une belle longueur. Le rouge est puissant et expressif. Le rosé de gastronomie possède des notes de framboise, de groseille et de fraise des bois.
Le moment : une première rencontre
Le prix : 45,30 euros (calissanneboutique.fr)

…du S/M

Le vin : la cuvée S/M de Xavier Vignon nous vient tout droit de la Vallée du Rhône. Pas de confusion, S comme septentrional et M comme méridional. C’est un assemblage de deux terroirs, deux cépages et deux millésimes. Les syrahs du millésime 2015 proviennent du nord de la Vallée du Rhône et les grenaches 2016 proviennent du sud. Ce côtes-du-rhône sort des sentiers battus.
Le moment : un dîner aux chandelles
Le prix : 14,90 euros (vinatis.com)

…du style

Le champagne : le coffret marinière Saint-Valentin de la maison Besserat de Bellefon, comprend une bouteille de Rose Brut et deux verres à dégustation. Cette cuvée est le résultat d’un processus unique et singulier d’élaboration perpétué par Besserat de Bellefon depuis 1930. Il consiste à utiliser moins de liqueur de tirage pour avoir une prise de mousse plus légère et aérienne.
Le moment : un charmant tête-à-tête
Le prix : 57 euros (boutique.besserat.com)

…du Gold

Le vin : à classer parmi les belles cuvées de la presqu’île, voici Gold, un rosé brillant des Maîtres Vignerons de Saint-Tropez. Thierry Desseauve a dégusté tous les assemblages qui ont donné naissance à ce nouveau vin, universel, avec le terroir en plus. What else.
Le moment : un déjeuner décontracté
Le prix : 12,42 euros (vignerons-saint-tropez.com)

…du goût

Le menu : « Mon amour, mon cœur » est un menu d’exception imaginé par Le chef Yannick Franques, Meilleur ouvrier de France 2004, en accord avec la Cuvée Rosé de la maison Laurent-Perrier. Au menu : un mélange apéritif, un pressé de volaille et foie gras, un barbue cuit au plat, du comté et un dessert Cœur à Cœur.
Le moment : le 14 février
Le prix : 189 euros pour deux personnes (www.larotisseriechezvous.com)

…de la délicatesse

Le champagne : La cuvée Prestige Rosé dans son écrin diamant est un champagne délicat. Le savoir-faire et l’exigence de la Maison Taittinger sont là. Les 15 % de vin rouge tranquille qui entrent dans l’assemblage sont issus des meilleurs pinots noirs de la Montagne de Reims et des Riceys. Ils donnent à cette cuvée une couleur et une structure incomparables.
Le moment : une rencontre insolite
Le prix : 47,90 euros (vinatis.com)

Un peu de douceur et d’énergie

Le dernier carré 2014, Jurançon, Clos Cancaillaü de Lionel Osmin

Le vin : voici un parfait vin de Saint-Valentin, un équilibre entre douceur et énergie, comprenez entre acidité et sucre. Le Béarn produit l’un des plus grands liquoreux de France sur son vignoble de Jurançon. Si à Sauternes l’obtention des liquoreux mixe en fonction des millésimes l’action du botrytis et du passerillage, la concentration en sucre des liquoreux de Jurançon est obtenue exclusivement à partir de passerillage. Le raisin s’y dessèche naturellement sur souche sans l’intervention du fameux champignon.

Le domaine : Lionel Osmin a fondé il y a une dizaine d’années un négoce haut de gamme centré sur son Sud-Ouest natal et propose une sélection passionnante. Visitez ses marcillacs, irouléguys, cahors et madirans, vous découvrirez des expressions de terroirs qui égalent et parfois surpassent même la production des meilleurs vignerons locaux. Son jurançon 2014 réalisé à partir de 70 % de petit manseng et de 30 % de gros manseng est une expression idéale de ce terroir. Après une macération pelliculaire partielle, les raisins ont été pressés lentement pour exprimer toute leur pureté aromatique. Le prix est plus que raisonnable pour ce type de vin produit en volume très réduit, faites-moi confiance, votre Saint-Valentin ne sera pas au rabais.

Le prix : 15,90€ sur www.lacavedescontrebandiers.fr

Gigondas, les meilleurs sont là

Si l’appellation gigondas continue de trôner par les meilleurs rapports qualité prix du vignoble, elle le doit à ses nombreux domaines talentueux, encore injustement méconnus. Priorités pour l’amateur, nouveautés et coup de cœurs, notre dégustateur Frédéric Blanc a tout dégusté, voici ceux qu’il vous faut avec les notes et les commentaires


Arnoux et Fils, Sélection parcellaire 2018
Grande concentration, bel élevage, du fruit et des épices, mais il faudra patienter un peu pour que les tannins s’assagissent. 14,5/20.

Château de Saint-Cosme, Hominis Fides 2018
Structure plus imposante que dans la cuvée Le-Claux, les tannins demanderont un peu plus de temps. Grande délicatesse dans le toucher de bouche. Quelle finale ! 17/20.

Clos du Caveau, Champvermeil 2017
Un fruit bien extrait, des épices douces, un vin suave, tout en finesse. Belle réussite. 15/20.

Clos du Joncuas, gigondas 2017
Belle réussite pour cette cuvée harmonieuse où les fruits noirs cèdent la place aux épices sur un tapis de tannins délicats. 15/20.

Dauvergne-Ranvier, Vin Rare 2017
Bien construit, ce vin charpenté et concentré finit agréablement sur les épices. 15/20.

Delas, Les Reinages 2018
Agréablement fruité, souple, et d’une belle fraîcheur en finale. 14,5/20.

Domaine Brusset, Le Grand Montmirail 2018
Nez fin de garrigue, de laurier, attaque en bouche vive et fraîche, tannins enrobés, longue finale sur les épices. 15/20.

Domaine d’Ouréa, gigondas 2018
Nez de fruits confis, bouche gourmande, finale épicée. Vin à carafer impérativement 2 heures avant le service. 15/20.

Domaine de la Tourade, Morgane 2016
Une belle attaque fraîche sur le fruit, des tannins maîtrisés et une finale épicée. Belle réussite. 14,5/20.

Domaine de Longue Toque, Hommage à Gabriel Meffre 2017
Attaque douce et harmonieuse, plein d’énergie et de fruits, tannins totalement maitrisés et finale finement épicée. Belle réussite. 15/20.

Domaine de Montvac, Adage 2018
Un vin tout en rondeur et en souplesse, une belle maîtrise des tannins autour de fruits veloutés. Belle réussite. 15/20.

Domaine des Bosquets, Le Lieu-Dit 2017
Rond, suave, matière énorme emballée dans un écrin de velours. L’archétype de l’élégance que l’on peut trouver dans le secteur. 16,5/20.

Domaine du Grapillon d’Or, Excellence 2016
Belle extraction de fruit et des tannins maîtrisés confèrent à ce vin une bouche suave et fraîche. Très belle réussite. 14,5/20.

Domaine La Bouïssière, Prestige La Font de Tonin 2017
Vin charpenté avec des fruits noirs et des épices en abondance, une longue finale. Sur les viandes grillées, il fera merveille. 14,5/20.

Domaine La Fourmone, Le Fauquet 2019
Nez de garrigues, thym, laurier, attaque fraîche et vive, jolis tannins mûrs. À attendre deux ans. 14,5/20.

Domaine Les Goubert, Florence 2015
Une cuvée arrivée à maturité avec ses délicieux fruits rouges et ses épices, le tout enrobés par des tannins séduisants. Belle réussite. 15/20.

Domaine Raspail-Ay, gigondas 2016
La délicatesse du toucher de bouche, la rondeur des tannins, les fruits extraits sans exagération et la finale épicée confèrent à ce vin une sorte d’apothéose de l’appellation. 17,5/20.

Domaine Raspail-Ay, gigondas 2017
Une douceur exemplaire qui envahit la bouche fait place à des fruits noirs mûrs et à une explosion d’épices. 16,5/20.

E. Guigal, gigondas 2016
Harmonieux, fruité et épicé, un vin représentatif de l’appellation et accessible à tous. 15/20.

Gabriel Meffre, Sainte-Catherine 2017
Un vin souple et accessible mais avec tous les composant du gigondas : fruits noirs, tannins enrobés, petites épices. 14,5/20.

Gabriel Meffre, Château Raspail 2016
Les quelques années de vieillissement apportent un surplus de complexité à cette cuvée généreusement fruitée et épicée. 14,5/20.

Mas des Restanques, gigondas 2018
Nez de garrigue et de laurier, vin charpenté avec une finale très épicée. Belle réussite. 14,5/20.

Montirius, Terre des Aînés 2017
Nez d’une grande fraîcheur sur les fruits rouges et les épices, bouche d’une rare suavité pour autant de matière, finale onctueuse sur les épices, la perfection. 17/20.

Montirius, Confidentiel 2016
La bouche est soyeuse, les tannins totalement enrobés dans une explosion de fruits noirs et d’épices. Un vin superlatif. 17/20.

Moulin de la Gardette, Ventabren 2018
Vin bien extrait et concentré, pulpeux, d’une grande fraîcheur avec une finale sur les épices. Une grande réussite. 15/20.

Pierre Amadieu, Domaine Grande Romane 2018
Vin frais, concentré, tannins maîtrisés et enrobés, belle fraîcheur et finale sur les épices douces. 15/20.

Pierre Amadieu, Le Pas de l’Aigle 2016
Très jolie cuvée, bien extraite avec des tannins harmonieux, des fruits présents au côté des tannins. Très belle réussite. 15/20.

« Taittinger est beaucoup plus moderne qu’on ne le croit »

Début 2020, Vitalie Taittinger a reçu des mains de son père, l’emblématique Pierre-Emmanuel, la gouvernance de la maison familiale. Aujourd’hui, c’est elle la présidente. Au bout d’une année, terrible, il était temps de faire un premier point. Et c’est bien

Nous sommes le jeudi 2 janvier 2020 au matin. Vous arrivez au siège de la maison Taittinger. Vous changez de bureau. Et de vie. Présidente, ça fait comment ?
Rien de radical. J’étais déjà lancée dans l’aventure depuis quelques années. C’est un changement de posture dans l’entre-prise. Je quitte une fonction opération-nelle, celle du marketing et de la commu-nication. Ce nouveau poste m’oblige à plus de retrait, plus de réflexion. Savoir obser-ver. Il y a une responsabilité que je n’avais pas. Elle a été d’autant plus évidente avec la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Mon premier geste fort dans l’entreprise, c’est d’avoir fermé la cuverie, une mesure nor-male toutefois en raison des circonstances. Nous avons travaillé deux jours pour arrê-ter et sécuriser le site et nous avons anti-cipé cette fermeture parce que nous ne voulions mettre personne en danger.

Vous voilà loin de votre carrière ini-tiale. Comment vous en sortez-vous ?
D’abord, je ne suis pas toute seule. J’anime une équipe avec laquelle je par-tage le poids des responsabilités. Je suis entourée de gens talentueux que je connais bien et en qui j’ai confiance. Ça fait treize ans que je travaille avec eux, je ne les découvre pas. Le comité exécutif s’occupe de veiller aux grands équilibres de l’entreprise. Il étudie la totalité des su-jets. En ce qui concerne mes propres com-pétences, c’est certain que les études que j’ai suivies ne me destinaient en rien à ma fonction d’aujourd’hui. En treize ans, j’ai compris que rien n’était impossible, qu’on apprenait un peu plus en situation dans les entreprises qu’à l’école.

Vu de l’extérieur, Taittinger est entre les mains d’une bande de jeunes. Un renouvellement total des générations ?
C’est vrai. Et pour tout dire, nous pen-sons déjà à celle qui nous succèdera. Tout va très vite. Nous avons besoin de nous appuyer sur une génération future qui soit très bien construite et formée. Il y a un objectif de croissance interne et externe à atteindre et des enjeux de taille. Quasi-ment toute l’équipe est là depuis l’arrivée de mon père Pierre-Emmanuel, en 2007. Dès le début, il avait mis le cap sur ce rajeunissement.

Quelles sont les activités de Pierre-Emmanuel Taittinger dans ce nouvel organigramme ?
Aujourd’hui, il est chargé de mission pour la maison. Il n’a pas de regard sur le business, il s’y intéresse, nous le solli-citons en cas de problème. Il apporte son expérience. C’est aussi un ambassadeur formidable qui incarne au mieux toutes les valeurs de la maison. C’est lui qui l’a reprise, c’était un rêve fou. Parce qu’il est curieux et actif, il regarde aussi ce qui se passe dans le monde des affaires. Il nous donne toutes sortes d’informations. Je l’ap-pelle souvent et on se voit beaucoup. Il a repris avec Philippe Varin l’une des plus vieilles entreprises françaises de vitraux, l’atelier Simon-Marq, installé à Reims, qu’il tente de sauver.

C’est une constante de la maison. Taittinger est un grand mécène.
La maison a participé, avec d’autres entreprises rémoises, à la reconstruction de la cathédrale de Reims. Nous conti-nuons à être investis dans le soutien du patrimoine rémois et champenois. En ce moment, nous participons aux travaux de rénovation de la façade et de la statuaire de la maison des comtes de Champagne. Cette demeure fait partie du patrimoine de l’entreprise et accueille beaucoup de manifestations culturelles.

Lors de la reprise en 2007, Pierre-Emmanuel avait insisté sur le carac-tère familial de la maison Taittinger et redéfini des objectifs pour cette nouvelle époque. Où en êtes-vous au-jourd’hui ?
Le premier objectif de la famille a tou-jours été de garder le contrôle de l’entre-prise. C’est le cas aujourd’hui. Bien sûr, la maison doit continuer à s’ancrer et à se développer. Aujourd’hui, nous disposons de presque 300 hectares de vignes. C’est énorme. L’achat de nouvelles parcelles n’est donc pas à l’ordre du jour. Nous voulons faire en sorte que cette entreprise acquière petit à petit son patrimoine. L’axe prioritaire de la maison, c’est le dévelop-pement de l’outil de production.

Pourquoi ?
La raison principale est simple. Le prix du foncier en Champagne est extrêmement élevé. Cela prend beaucoup de temps avant de pouvoir en tirer des bénéfices. Aujourd’hui, on a déjà un capital de vignes important et des partenaires avec lesquels nous travaillons bien et depuis longtemps. C’est un équilibre et à ce niveau-là, nous ne voulons pas aller plus loin.

Il y a quelques temps, Pierre-Emma-nuel a pris position en Angleterre dans le Kent pour produire un sparkling haut de gamme. Pourquoi ?
Pour les mêmes raisons qui nous ont amenés à nous installer en Californie dans les années 1980. La maison cherche à se solidifier en Champage et à se solidifier en général. Cette croissance externe as-soit la marque et notre savoir-faire sur les marchés qui sont pour nous les plus im-portants, États-Unis et Angleterre. C’était pertinent d’acheter un peu plus de trente hectares de vignes dans le Kent.

Pour la toute nouvelle présidente que vous êtes, la liberté d’innover, c’est possible ?
Je me sens libre. La meilleure façon pour moi d’être libre dans cette entreprise, c’est de vivre l’aventure et d’être aux aguets sur la qualité de nos vins. Je veux questionner la gamme jusqu’au bout et jusqu’au jour où la maison aura envie de changer. On change et on évolue depuis des années, ce n’est pas toujours visible. Mais dans l’invi-sible, beaucoup de choses changent. Je ne crois pas à une bonne communication qui ne relayerait pas l’envie ou le besoin de changer de message ou à une communi-cation sans nouvelle histoire à raconter. La feuille de route que nous nous sommes donnée avec ma bande, comme vous dites, c’est la liberté. C’est vrai, je suis un peu moins conservatrice que ne l’a été mon père. Pour lui, c’était important de mainte-nir chacune des cuvées. Nous voulons les maintenir et nous battre pour que toutes les références de la gamme soient impor-tantes. Dans les prochaines années, il y a aura des changements dans ce sens. J’in-siste, ma liberté n’est pas une posture. Ce n’est pas parce que je suis là que j’ai envie de tout changer. On changera ce qu’il faut changer pour que la maison soit dans son époque et qu’elle continue à raconter une histoire vraie et qui lui soit propre.

Aujourd’hui, l’idée reçue c’est que Taittinger est le grand ambassadeur du classicisme champenois. Nous l’avons vérifié chez Bettane+Desseauve, il y a plus de modernité dans les vins que l’idée qu’on se fait de la maison.
C’est vrai. Et notre objectif, c’est de le traduire. C’est la mission que j’ai confiée à celle qui a pris ma place, Hannelore Rima. Mon père a repris l’entreprise avec une folle audace, mais il n’aurait jamais remis en cause le travail qui avait été fait avant. Le classicisme est une vision très conservatrice de ce que nous sommes. Nous arrivons à un moment où nous ne sommes pas à l’aise avec cette idée dépas-sée. Elle ne ressemble pas à l’énergie qu’il y a dans cette maison, dans ses vins, dans son équipe. Le positionnement, c’est l’idée que le consommateur se fait d’un produit, d’une marque. Ce qu’il voit n’est pas for-cément ce que nous sommes. La première chose à faire, c’est de rétablir cet aligne-ment. Nous sommes en train de déterminer l’endroit où nous allons placer le curseur entre le classicisme et la modernité. Il doit témoigner à la fois d’une continuité – on ne renie pas le passé – et d’une grande transparence. Pour que l’on sache qui nous sommes et ce que nous sommes en train de construire.

Cet article a été publié dans En Magnum #21 (en kiosque).
Photo : Mathieu Garçon

Nos génies de l’année, tous ceux qu’on voit de loin

c’est un homme, une équipe, un endroit, une famille, une région, une vigne, un expert, une absence, même. ils se sont fait remarquer en 2020


Génie du vin


Gérard Bertrand, le pharaon du Languedoc

Les vignerons ont en commun avec les pharaons l’habitude de construire des pyramides. Certes, celles que bâtissent les premiers ne sont pas de pierre mais de vignes et de chais et s’y conservent non des momies, mais des bouteilles. Les pyramides du vin ont un sommet, une ou plusieurs cuvées rares et sévèrement contingentées, qui s’arrachent et font rêver les amateurs, un milieu, des vins de prestige dans des appellations qui ne le sont pas moins et une large base, des vins d’appellations dites génériques dont les mêmes amateurs apprécient la régularité et l’assurance de qualité. On l’a compris, ces pyramides-là, à l’inverse des égyptiennes, se bâtissent en commençant par le haut. Marcel Guigal, maitre en la matière, a construit son empire viticole en partant des quelques milliers de bouteilles de la Mouline et de la Landonne, et beaucoup d’autres, en Bourgogne, en Alsace, dans la vallée du Rhône ou à Bordeaux, ont su réaliser ce miracle architectural.
Gérard Bertrand, lui, est un cas unique – en France du moins – de vigneron ayant édifié sa pyramide en commençant par le bas. Parti du vignoble familial de Villemajou, cet enfant des Corbières élevé à la double et rude école du rugby et du travail de la vigne n’avait guère le choix quand il reprit l’affaire familiale après la disparition prématurée de son père. Le Languedoc apparaissait comme un vignoble de second ordre au début des années quatre-vingt-dix et, parmi ses terroirs, les Corbières paraissaient être le vignoble le plus sinistré de tous. Il a donc commencé par vendre du vin aux grandes surfaces, d’abord de différentes sources, puis sous sa marque. Il y a acquis une certaine assise, une compréhension immédiate des attentes des marchés et un sens quasi maniaque du détail. Beaucoup de professionnels et d’amateurs en sont restés là : un négociant – de surcroît du Languedoc – ne saurait devenir un grand vigneron. Pourtant, Gérard Bertrand a eu très tôt l’ambition de construire sa pyramide et n’a jamais perdu le cap. Une anecdote le raconte très bien. En 2000, il acquiert sept hectares merveilleusement situés sur des terrasses calcaires et argileuses face à la Montagne Noire, dans le cru de La Livinière. Il y a là de vieux carignans et syrahs. Il les complète aussitôt de grenache et de mourvèdre, il pressent que ce multi encépagement méditerranéen sera le gage d’un grand cru. Douze ans plus tard, voilà le Clos d’Ora, brillant sommet actuel de sa pyramide. Entre temps, il aura, étage après étage, édifié un impressionnant royaume des vins du Languedoc et du Roussillon, fondé sur 850 hectares cultivés en biodynamie, organisés en une quinzaine de propriétés toutes représentatives de la variété et du potentiel très largement méconnu des terroirs locaux. Son édifice, il l’a solidifié en prenant à bras le corps la vogue du rosé, en France comme aux États-Unis, pour en faire le moteur de sa croissance. Mais là où beaucoup d’autres se seraient contentés de faire pondre indéfiniment cette nouvelle poule aux œufs d’or, lui a pris le sujet du rosé au sérieux, qu’il s’agisse de sa version accessible et séduisante comme l’impeccable Côte des Roses ou de brillantes expressions de cru telle que la Villa du Château la Sauvageonne ou le très ambitieux et réussi Clos du Temple, second sommet installé dans les terroirs injustement oubliés de Saint-Saturnin. Comme Marcel Guigal avant lui, cet exigeant monarque ne se bat pas que pour lui. En faisant renaitre crus et terroirs, il redonne confiance et crédibilité au plus haut niveau à la première région viticole de France. Thierry Desseauve

Génie du vivre-ensemble


La cave de Tain

Depuis sa création en 1933, la cave coopérative de Tain possède l’un des plus prestigieux patrimoines de vignes de la vallée du Rhône. Grâce au don de son fondateur, elle est propriétaire d’un cinquième du vignoble de l’Hermitage dont une partie capitale au cœur de la partie historique du cru. Par le nombre de ses adhérents, elle est aussi et de loin le principal producteur de Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Cornas et Saint-Peray. Les hommes qui la dirigent aujourd’hui ont pris les bonnes décisions en matière de viticulture, de vinification et de marketing pour la moderniser intelligemment en restant fidèle aux valeurs d’authenticité nées de nos appellations d’origine. Daniel Brissot, le chef de culture vient de partir à la retraite après avoir formé Nicolas Ravel et montré à tous l’exemple de pratiques agronomiques respectueuses. Xavier Frouin, œnologue perfectionniste, se remet en question à chaque nouveau millésime. Le couple directorial formé par Jacques Alloncle et Xavier Gomart a permis à la cave les investissements nécessaires pour atteindre ses objectifs ambitieux. Développement de cuvées parcellaires, affinement et allongement des élevages, et surtout fidélisation des coopérateurs à cette recherche de la qualité. Les derniers millésimes sont tous simplement les meilleurs vins de son histoire. M.B.
Génie de l’œuvre accomplie


Philippe Dhalluin

Philippe Dhalluin peut partir à la retraite la tête haute. Depuis sa nomination en 2004 à la tête des vignobles Philippe de Rothschild et grâce à son savoir et sa détermination, il a accumulé les réussites. Évidemment, et de façon plus spectaculaire, à Mouton-Rothschild dont il a affiné viticulture et vinification, en gommant les inégalités et les lourdeurs qui avaient affecté de nombreux millésimes depuis 1973. Philippine de Rothschild lui avait fait confiance et donné tous les moyens de progresser, en construisant notamment pour Mouton puis pour Clerc-Milon de nouvelles installations techniques, et en prévoyant un nouveau chai pour Armailhac. Les ouvriers agricoles, les ouvriers des chais et les œnologues qui ont travaillé sous sa direction forment sans doute l’équipe la plus expérimentée du Médoc. Sans son concours quotidien rien n’aurait été possible. Comme nul autre, il aura su motiver et discipliner, par un discours clair, rationnel, porteur de bon sens agricole, vers la recherche de l’expression la plus harmonieuse des grands terroirs dont il avait la charge. Son successeur Jean Emmanuel Danjoy, formé par lui, lui succède aujourd’hui avec toutes les armes pour continuer dans le même sens. M.B.

Génie de l’art de vivre


Château de Ferrand à Saint-Émilion

Non contents d’avoir fait évoluer leur grand cru (classé en 2012) à tous égards et à toute vitesse, Pauline Bich et son mari Philippe Chandon-Moët ont fait du domaine acquis par le baron Bich en 1977 un modèle d’œnotourisme bien compris. C’est-à-dire la mise en scène gracieuse de la simplicité, du luxe sans ostentation, de cet accueil à la française qui fait la part belle aux visiteurs et, d’abord, aux amateurs. N.R.

Génie du parcours


Julie Cavil, chef de caves du champagne Krug

Après avoir été pendant treize ans la n°2 du grand Éric Lebel, son prédécesseur, son mentor, elle a pris en janvier 2020 les commandes de l’œnologie de la maison et des relations avec le vignoble, l’un n’allant pas sans l’autre dans les bonnes maisons. Cette nomination pour le moins prestigieuse couronne 15 ans d’exercice en Champagne et confirme, s’il le fallait, un talent jamais pris en défaut. N.R.

Génie de la famille


Famille Brunel, Château de la Gardine

Comprendre les ressorts internes d’une entreprise n’est pas chose simple, mais ce n’est rien à côté de ceux d’une famille. Alors ceux d’une entreprise familiale… Le monde du vin fournit d’innombrables exemples d’entreprises familiales se déchirant avec plus ou moins de fracas, à tel point que l’on se demande parfois si l’inverse existe. La famille Brunel fournit heureusement l’exemple d’une famille unie – deux frères, l’épouse de l’un et leurs enfants- au service de leur Château la Gardine à Châteauneuf du Pape et de plusieurs vignobles à Lirac et Rasteau. Chacun à son rôle, de la vigne au vin en passant par la commercialisation, contribue harmonieusement à la progression d’un cru modèle. T.D.

Génie du partage


Marcel Richaud

En pas loin de cinquante ans de carrière, Marcel Richaud aura incarné mieux que beaucoup d’autres le métier de vigneron, tant par sa force de conviction pour secouer les immobilismes et les habitudes que par son amour du travail bien fait à la vigne comme au chai. Cette passion discrète et attachante, il en fait quelque chose de plus fort encore : il a su la transmettre. À ses enfants d’abord, qui travaillent avec lui et reprennent peu à peu le domaine de Cairanne, à ses disciples ensuite, comme Elodie Balme qui dans son propre domaine, toujours à Cairanne, réalise des vins magnifiques dans un esprit et un style inspiré de Marcel, mais au-delà à des dizaines de vignerons, en vallée du Rhône et ailleurs, qui se sont inspirés de cet exemple formidable pour aller jusqu’au bout de leur rêve. Cette émulation est au final d’un apport inestimable pour nous amateurs : combien de bonnes bouteilles dans notre cave doit-on au talent de transmission qu’aura incité sans nécessairement chercher à l’imposer Marcel Richaud ! T.D.

Génie de l’innovation environnementale


Champagne Louis Roederer

Est attribué à la maison Louis Roederer pour son implication XXL dans l’évolution des pratiques culturales sur une part importante de son domaine viticole. En effet, décision a été prise de convertir pas moins de 115 hectares en biodynamie. C’est un geste d’une grande envergure. Si la maison rémoise fondée en 1776 n’est pas à proprement un pionnier de la biodynamie en Champagne, elle est la première à agir sur de telles superficies. N.R.

Génie du temps retrouvé


Baptiste Loiseau, Maison Rémy Martin

Le cognac est affaire de temps. Attendre aussi longtemps une eau-de-vie qu’on n’assemblera peut-être pas de son vivant relève du sacerdoce. Cela peut créer quelques frustrations. Ou bien, comme Baptiste Loiseau, maitre de chai de la maison Rémy Martin, on peut, avec la joie le plus franche et l’humilité la plus profonde, continuer de rêver aux inépuisables ressources du terroir charentais et du savoir-faire cognacais. Le sien est immense, comme son talent. L.V.C

Génie de la parole


Personne !

Dans cette crise de la Covid où l’on aura vu se succéder sur toutes les chaînes de télé à peu près tous les représentants désignés ou auto-proclamés d’à peu près toutes les professions pour clamer haut et fort leur mal être, le monde du vin aura endossé évidemment sans tambour ni trompettes le rôle de grande muette. Pourtant, les drames humains sont nombreux, les difficultés d’autant plus immenses que tous les marchés nationaux et exports ont subi de plein fouet la crise et qu’au final, tant le dynamisme de la filière que cet art de vivre du vin (et de la gastronomie) français si souvent brandi fièrement risquent d’être impactés durablement par cet épisode dont on retiendra que convivialité et partage devenaient des périls à proscrire absolument. Tout cela mérite débat bien au-delà du microcosme viticole, mais, faute d’incarnation grand public – que ne facilite pas l’éternelle guéguerre entre les grands vignobles – le vin n’existe pas dans le débat public. On a le droit de le regretter. T.D.

Génie du geste


Sylvain Nicolas

Le chef-sommelier du « meilleur restaurant du monde », celui du triple étoilé Guy Savoy à la Monnaie de Paris, est-il le meilleur sommelier du monde ? On peut nous objecter qu’il y a un concours pour ça. Toutefois, nous avons toujours été impressionné par sa discrétion et le sérieux qu’il montre en préparant très en amont les accords mets-vins en étroite collaboration avec son chef. Un grand pro qui ne se prend pas pour une star. N.R.

Génie du plaisir


Jean-Claude Mas

Croire que les années se suivent et se ressemblent pour Jean-Claude Mas réduirait la performance que lui et ses équipes sont en train de d’accomplir. C’est bien de cela dont il s’agit. Pour la deuxième année consécutive, il porte le Languedoc au sommet des vins de plaisir. 17 fois récompensé lors la dernière édition de notre Concours Prix Plaisir, nous ne pouvons qu’applaudir ses domaines et ses marques, dont la distribution maîtrisée de bout en bout permet au plus grand nombre de les déguster. C’est une chance. L.V.C.

Génie de l’effort


Ceux de la Côte-Rôtie

Qui n’a jamais vu les pentes (on devrait dire falaises) de la Côte-Rôtie n’a pas idée de ce que signifie « cultiver de la vigne dans des conditions extrêmes ». À tel point que ceux qui, en plus, pratiquent la viticulture bio sont quasiment des héros de la planète. En attendant la légion d’honneur, à eux la pioche et les idées extravagantes pour tenter de mécaniser ce qui peut l’être. Pourtant, tous ces vignerons (environ 70) produisent des vins qui affolent les amateurs du monde entier. Certains sont des stars mondiales, d’autres vont le devenir. N.R.

Génie du lieu


La Provence

Bien des circonstances ne nous auront pas permis, au cours de l’année, de sillonner la France à la rencontre de ceux qui font le vin. Ce petit pincement au cœur nous serre à l’égard de toutes les régions. L’idée de les retrouver est un rendez-vous que ne nous ne manquerons pas. Le génie de la Provence, tant il s’y passe de bonnes et heureuses choses pour la culture de la vigne et pour le rayonnement du vignoble hors de notre territoire, mérite qu’on s’y intéresse de près. C’est ce que nous ferons bientôt. L.V.C.

Génie du commerce (en ligne)


lagrandecave.fr

Nous aurions pu récompenser un caviste pour le courage dont le métier a fait preuve au cours de cette année. Plus que jamais, la vente en ligne se fait une place dans le commerce des vins. Les producteurs, comme les consommateurs, ont désormais besoin de sites d’e-commerce per-formants, bien désignés et, surtout, fiables. Ainsi de La Grande Cave, spécialisée dans la vente des vins de Bordeaux, dont le contenu d’aide à l’achat, varié et intelligemment sélectionné, offre au vignoble une vitrine réussie. (lagrandecave.fr) L.V.C.

Génie de la table


Arcane (Paris 18e)

Pour la cuisine de Laurent Magnin, pure et harmonieuse, instinctive et élaborée. L’assiette joue ici la concision, jamais démonstrative ni inutile dans ses apprêts, et autorise d’heureux accords avec les pépites que réserve la cave. L’arrivée d’un nouveau sommelier Arnaud Fâtome, le service naturel et consciencieux, offrent des conditions optimales pour partager un tel souci de la perfection et une incontestable idée du bonheur. Guide Lebey