Accueil Blog Page 106

Camille Giroud, un chassagne-montrachet un peu plus près des étoiles

Alain Chameyrat est un chanceux : il déguste en ce moment les bourgogne 2018 de la Côte d’or. Chaque semaine, il nous livre un coup de cœur dans un millésime qui se révèle magnifique.

Le domaine
Carel Voorhuis a succédé au talentueux David Croix depuis 2017, parti s’occuper de son domaine personnel à Beaune. Camille Giroud est un petit négoce de 75 000 bouteilles sur vingt-huit cuvées. Les 2018 de la nouvelle équipe ne renient rien de ce qui avait fait la renommée de cette maison qui existe depuis 1865. On retrouve toujours cette précision, cette pureté dans des vins qui s’imposent par leur spontanéité, leur soyeux et le parfum du pinot noir qu’ils exhalent. Les 2018 blancs et rouges sont d’un haut niveau, infiniment gourmands, racés, du plus modeste vin aux grands crus, avec la délicatesse et les touchers de bouche subtils qui sont la marque de cette maison bien proche d’une quatrième étoile.

Le vin
Camille Giroud, Tonton Marcel, chassagne-montrachet premier cru, blanc 2018

Ce tonton Marcel aurait eu l’habitude de faire la sieste auprès d’un menhir planté là bien après l’époque gauloise. Pur et cristallin, ce 2018 salin est de haute volée, aérien et précis sans occulter la petite rondeur caractéristique des chassagne-montrachet.

Le prix
110 euros

Les coordonnées
03 80 22 12 65 // [email protected]

Le rosé est le nouveau noir

Partout en France ou presque, là où l’on fait du vin, on fait du rosé. Et il y a de quoi être fier. En voici six pour la belle saison, premiers d’une série à suivre tout l’été.

Château Haut-Bailly, Rose de Haut-Bailly, bordeaux rosé 2019
Certaines années, quelques propriétés classées de Bordeaux proposent un vin rosé. L’initiative permet, entre autres, de découvrir leurs terroirs sous un angle nouveau. Haut-Bailly signe ce rosé de cabernets original et réussi. Rien d’étonnant quand on sait l’implication de Véronique Sanders et de son équipe. On y retrouve le raffinement propre au cru et un tannin délicat. Cette forte tête ne fera pas l’unanimité. Tant mieux, c’est ce qu’on appelle avoir du caractère et le rosé de Bordeaux en a.
17 euros

Domaine Montirius, Perle de Rosée, vacqueyras 2019
Les odeurs de garrigues, le romarin, la fraîcheur de la nuit qui tombe sur le Vaucluse l’été… Les bons millésimes, c’est ça les vins de Montirius. Et toute la gentillesse des deux générations de la famille Saurel. Depuis quelques années, leurs vins enchantent par un profil racé et minéral qui respecte le lieu et son identité solaire. Ce rosé 100 % grenache, conduit sur un hectare en biodynamie, oscille avec classe entre la fraise et la framboise.
14 euros

Clos du Mont-Olivet, lirac rosé 2018
Comme beaucoup de familles historiquement établies à Châteauneuf-du-Pape, les Sabon ont des vignes à Lirac. Les deux crus, séparés seulement par le Rhône, partagent le même terroir et ses spectaculaires galets roulés. Ils font parfois oublier l’autre grand sol des lieux : le sable. Frais, fin et profond, il apporte de la finesse et une fraîcheur immense à ce rosé obtenu à partir d’une pressée de mourvèdre (95 %) et d’une saignée de grenache (5 %). Coup de cœur absolu.
15 euros

Domaine du Bagnol, cassis 2019
Il y a dans le vin de Cassis, petit paradis que la Méditerranée a donné à la France, la beauté des eaux turquoise jetées au pied du majestueux Cap Canaille. Une poignée de vignerons prend soin de cette vieille appellation (seulement 200 hectares aujourd’hui) où, comme en de rares endroits, la magie du lieu prend le dessus sur celle du vin. Ce rosé salin, précis et équilibré, donnera un grand supplément d’âme à des rougets en papillote ou à la provençale.
15,50 euros

Château de la Mulonnière, La Vie en rose, cabernet d’anjou 2016
L’appellation, dont la santé est excellente en grandes et moyennes surfaces, produit quelques vins rosés remarquables, capables de s’accorder aux cuisines réputées difficile à marier. Bien vinifié par les équipes de la maison Saget, ce rosé offre un nez riche de fruits rouges acidulés et une bouche digeste malgré les sucres résiduels propres à l’appellation. Il faut regretter les préjugés tenaces à son propos.
8 euros

Une jolie bulle en bonus
Simonnet-Febvre, crémant de bourgogne rosé
Une crémant-de-bourgogne pour finir. Ou bien pour commencer. La maison, spécialiste de l’exercice, livre cette copie effervescente et rosée du pinot noir, au fruit gourmand, digeste et à la finale aérienne. C’est réussi et à ce prix, il faut en prendre au moins six bouteilles.
8,95 euros

Une nouvelle étoile dans le ciel de Bourgogne

Domaine Pierre Girardin,
Éclats de calcaire, bourgogne-chardonnay 2018

Pourquoi lui
De Pierre Girardin, nous ne savons que trois choses. Il est le fils de son père Vincent, grand Bourguignon retiré des affaires. Il a 21 ans, peut-être 22. Michel Bettane est tombé de sa chaise en goûtant ses blancs. Ceci expliquant cela, le voilà dans nos pages.

On l’aime parce que
Évidemment, c’est très bon, très terroir, très fin, très réussi.
On n’imagine pas l’éloge de Bettane à moins. Et on aime ces histoires de comètes qui apparaissent dans le ciel de France à toute vitesse en dispensant des cadeaux à l’humanité.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Provence : Catherine Castéja a racheté le château Bas

Frédéric Castéja annonce que la belle propriété en photo ci-dessus, 370 hectares situés au cœur de l’appellation coteaux-d’aix-en-provence, vient d’être acquise par la société Ficbal, holding familiale détenue par Catherine Castéja et ses enfants (outre Frédéric, Charlotte Lafourcade Jumenbo et Hubert Castéja). Plantés de grenache, cabernet-sauvignon, syrah, cinsault, mourvèdre, counoise, ugni blanc, rolle, clairette et bourboulenc, les 75 hectares donnant les vins rouges, rosés et blancs de Château Bas sont certifiés bio depuis 2010. Le domaine est dirigé par Vincent Deturmeny.

L’épouse de Philippe Castéja (co-propriétaire avec sa sœur des châteaux Batailley, Lynch-Moussas et Trotte Vieille, des maisons de négoce Borie-Manoux, Mahlër-Besse et De Luze Grands vins de Gironde et des sites lagrandecave.fr et 1jour1vin.com) souhaitait depuis longtemps faire l’acquisition d’une propriété provençale regroupant vignes et oliviers (10 hectares leur sont ici consacrés). Née Ballande, et actionnaire avec ses frères et sœur du groupe familial du même nom, basé en Nouvelle Calédonie et notamment propriétaire du château Prieuré-Lichine (grand cru classé de Margaux), Catherine Castéja a passé des années à chercher le domaine qui répondait à ses vœux.

Les forêts et les vallons du château Bas « s’entrelacent en autant de climats et de terroirs propices à la culture de la vigne avec de secs coteaux argilo-calcaires arrosés de soleil, au creux des vallées ombreuses et fraîches. » Avec pour objectif d’apporter plus de précision et de notoriété aux vins, notamment grâce à un travail millimétré à chacune des étapes de leur élaboration, quelques travaux sont au programme, au chai comme au vignoble ou encore à la boutique. Bâti sur l’emplacement d’une ancienne cité gallo-romaine, le château Bas reçoit tous les ans des milliers de visiteurs qui viennent découvrir ses vins et son huile, mais aussi son temple romain, sa chapelle médiévale et son parc.

Les beaux vestiges d’une longue histoire :

« C’est en 1442 qu’un riche habitant d’Avignon, Guillaume de Damian, rachète la seigneurie de Vernègues. Il n’obtient son titre de noblesse qu’en 1460, donné par Charles d’Orléans, comte d’Asti, d’où est originaire la famille. Dès le rachat de la seigneurie, il semblerait que la famille se soit installée dans la demeure seigneuriale de Maison Basse, sans doute à l’emplacement du château actuel sur les restes d’une agglomération antique à vocation agricole et viticole, celle-ci étant attestée par de nombreuses prospections archéologiques. (…)Le long du château, sur le chemin qui mène au temple, on peut voir encore les restes de la margelle monolithe d’un puits antique ainsi que le contrepoids d’un pressoir de la même époque. Ces blocs de pierre sont marqués par les traces de charrues qui témoignent de leur enfouissement pendant de très nombreux siècles. Le temple romain du château Bas (dédié à Diane) est daté des décennies 30 à 20 avant notre ère (…). Il faisait partie d’une agglomération antique composée d’habitations, de thermes et de bâtiments agricoles. Il se place au centre d’un péribole semi-circulaire, face à une source qui fut sans doute son élément fondateur.(…) Sur les trois temples antiques en état qui subsistent en France, c’est le seul qui se situe dans la campagne. »

Six côtes-du-rhône qu’il vous faut

La vieille appellation des côtes-du-rhône aura, cette année encore, toute sa place sur vos tables d’été. Dans son vivier de vignerons talentueux et de vins au rapport prix plaisir défiant toute concurrence, voici six rouges que nous aimons

 

L’original de la bande
Famille Perrin, Nature 2017
La famille Perrin, en plus de signer de grands vins à Châteauneuf-du-pape, fait profiter les appellations de la région de son intelligence du commerce peu commune, notamment en côtes-du-rhône dans les trois couleurs. Elle signe ce vin nature irréprochable, permis par un tri sévère des baies de grenache et de syrah qui arrivent au chai. Fruit éclatant et grande buvabilité, c’est digeste, on en redemande.
10 euros

La délicatesse en héritage
Santa Duc, Les Vieilles Vignes 2016
La nouvelle génération de la viticulture rhodanienne sait que l’avenir passe par plus de délicatesse et de fraîcheur de fruit. Sans rien renier de l’héritage de son père dont il a pris la suite, Benjamin Gras est devenu un interprète à suivre, en particulier à Gigondas. Dernier millésime de son père, Yves, qui tire sa révérence après 30 millésimes, ce 2016, avec ses vieilles vignes de grenache sur sables, réjouit par la fluidité de ses tannins et sa finesse aromatique. À ce prix-là, difficile de faire mieux.
9 euros

Un vin bien-nommé
Gramenon, L’Emouvante 2018
Du caractère, de l’esprit et une certaine habitude à ne pas passer inaperçu. Le domaine Gramenon, c’est tout ça. Installés avec 16 hectares dans un coin peu connu de la Drôme provençale, Michèle Aubery et son fils Maxime-François donnent à quelques vignes remarquables (et centenaires pour certaines) toute la lumière qu’elles méritent. Ici, c’est quelques syrahs au rendement dérisoire (25 hl/ha) conduites sur les safres. La finesse est au rendez-vous.
26,90 euros

Le duo d’enfer
Dauvergne-Ranvier, Vade Retro 2018
Le négoce des vins est inscrit de l’histoire du vignoble rhodanien. Le réinventer et lui donner un nouvel élan demande autant de talents d’entrepreneur que d’implication dans la production. Avec succès, c’est ce que font François Dauvergne et Jean-François Ranvier. La gamme de vins, qui s’étend du côte-rôtie au languedoc en passant par le bordeaux, s’est construite autour d’une exigence de précision. Vade retro, côte-du-rhône souple et enchanteur de grenache et de syrah, trouvera sa place sur les tables d’été.
9,40 euros

La famille d’abord
Domaine de la Janasse, côtes-du-rhône 2018
La Janasse, c’est une signature indémodable. Elle ne vient pourtant pas souvent en premier quand on pense aux grands vignerons de Châteauneuf-du-Pape mais, depuis 40 ans, la famille Sabon s’impose comme une valeur sûre. On aurait tort de se priver de leurs côtes-du-rhône. Celui-ci vient de 23 hectares d’un seul tenant, fait la part belle au grenache et intègre un peu de vieux carignans. Il a, pour notre plus grand plaisir, ce nez de fraise écrasée si recherché des amateurs de grenache fins et délicats.
11,90 euros

Un grand vigneron
Domaine Marcel Richaud, Terre de Galets 2018
C’est une star même si le mot et le statut ne lui convienne pas. Marcel Richaud, vigneron charismatique de Cairanne, continue d’inspirer ses enfants qui ont repris le flambeau. À en juger par ce terre-de-galets 2018, la nouvelle génération ne laisse rien de côté du style du papa : haute maturité des cépages et vinification bourguignonne. Avec son nez floral et d’olive noire, ce côtes-du-rhône est une vraie belle émotion et une joie certaine. Un peu de tristesse aussi à mesure qu’on approche de la fin de la bouteille.
12,50 euros

 

Photo : ©Famille Perrin

Denis Durantou, remarquable vinificateur du Bordelais, est mort

Le Covid, indirectement, aura abrégé les jours d’un des plus remarquables vinificateurs du Bordelais, Denis Durantou. Esthète associant confiance dans la science et la technique à condition d’avoir une vision du grand vin et doté d’une sensibilité hors norme vis à vis des équilibres et des saveurs liés au millésime et au terroir, il a accumulé une série admirable de réussites dans sa propriété de Pomerol Château l’Église-Clinet.

Une partie de son savoir provenait des conseils de son mentor, Pierre Lasserre. Celui-ci possédait un vignoble réputé à Pomerol, Clos-René, et avait l’Église Clinet en fermage avant de le transmettre à Denis Durantou. Il avait aussi participé, je crois, à la vinification de millésimes mythiques de Cheval Blanc comme 1947. Son sens des équilibres de maturité du raisin a beaucoup inspiré son élève.

Denis avait en propre un don unique de dégustation, lié à un grand sens du commerce et de la communication qui en faisait un viticulteur et un négociant complet. J’avais pour l’homme une admiration et une affection qui me font amèrement regretter l’espacement de nos rencontres depuis quelques années. Ses grands vins serviront avec éloquence sa mémoire. Toute notre équipe transmet à Marie, son épouse, peintre remarquable, notre immense tristesse.

Un rosé de Provence pour énerver les snobs

Commanderie de Peyrassol, Le Clos Peyrassol,
côtes-de-provence 2018

Pourquoi lui
Peyrassol est un endroit unique au monde. Mille hectares de sauvagerie pour une centaine d’hectares de vignes. Vous la voyez, la bio-diversité, ses pins, ses garrigues, ses sangliers ? Le tout à quelques kilomètres des spots les plus courus de la Côte d’Azur. Pour compléter le tableau, c’est aussi un parc d’art contemporain qui rassemble une statuaire hors norme.

On l’aime parce que
Il est temps d’encaver quelques beaux magnums de rosés, format minimum, l’été approche et vous l’attendez. Il y a déjà longtemps que l’équipe en place travaille à sortir de beaux rosés fins et délicats, elle y parvient sous plusieurs étiquettes dans une gamme somme toute assez courte. Pour les rouges, c’est Stéphane Derenoncourt qui s’y colle avec succès.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 38

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, pour fêter le déconfinement, Thierry Desseauve passe chez le caviste, rend visite à des amis, déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable.

Jour 38 : Guilhem et Jean-Hugues Goisot, bourgogne côtes d’auxerre 2018

Un dîner secret

Il fallait fêter dignement notre sortie de prison patriotique. J’avoue ne pas avoir complètement respecté le règlement, je ne dirais pas comment. En revanche, je ne cacherai pas les héros du festin, tous un peu liés à ma déjà longue carrière. Le champagne non photographié (étiquette illisible) venait de chez mes amis Égly à Ambonnay, un des premiers assemblages de blanc de noirs de Francis, doré, mielleux à souhait, de ce miel frais typique des grands pinots de son village, une splendeur. Je suis heureux d’avoir un peu contribué à sa création. Le vin suivant était ma dernière bouteille et mon dernier souvenir reconnaissant des incomparables 1983 de Vincent Leflaive. Dans cette année qui avait tourné à la pourriture, il avait eu le flair de vendanger tôt et de vinifier des vins de grande intensité à la naissance, qu’il aurait d’ailleurs complètement négligé de faire vieillir, tant il buvait ses vins jeunes. Mais à plus de trente-cinq ans, ces Pucelles restent juvéniles, onctueuses à souhait, avec de très délicates et subtiles nuances tertiaires et cette harmonie incomparable liée au terroir. Bref, un grand chardonnay bourguignon d’avant le covid, euh pardon, d’avant le premox (oxydation prématurée, NDLR). J’aimerais rendre obligatoire un confinement de cinq ans avant commercialisation de ce type de grand vin et d’interdire leur réanimation à l’acide tartrique ou à la gomme arabique. Je rêve. Les rouges qui ont suivi étaient du même niveau. Le plus grand, et aussi le plus vieux par la force de son âge, un des chefs d’œuvre de l’esthétique médocaine mise au point par Émile Peynaud, château-giscours 1982. Ce millésime m’a fait naître et connaître comme critique de vin, parallèlement à mon ami Robert Parker. J’avais eu la chance de passer l’été 1982 en Médoc et de voir début septembre les raisins, récolte magnifique, abondante, idéalement mûre et saine, ce que je n’ai jamais cessé de faire depuis. L’harmonie, l’équilibre, le fondu des tannins, la classe du terroir, le naturel de la vinification et, surtout, les capacités de vieillissement ont rempli tous les espoirs placés en eux depuis leur mise sur le marché comme tous les vins vinifiés par le Maître. Tant pis pour l’idiotie de leurs détracteurs, qui ont d’ailleurs souvent moins vécu que ce giscours. Deux bourgognes enfin, jeunes, du même millésime souvent décrié, 2007 (les très vieux et rares sommeillent dans la craie de ma cave des bords de Seine), splendides représentants du style moderne de vinification du pinot noir, bien mûrs, non acidifiés, très colorés et intenses dans leur milieu et fin de bouche, un échezeaux du domaine des Perdrix et un gevrey-chambertin Clos Saint-Jacques de Sylvie Esmonin. Bertrand Devillard fut un des rares négociants bourguignons à défendre ma liberté de ton à mes débuts et protéger une célèbre revue française de la fronde de ses collègues, aussi médiocres que vindicatifs. Je suis ravi que ses enfants continuent dans le même esprit que lui à gérer leurs propriétés de Mercurey et ce beau domaine de la côte de Nuits. Quant à Sylvie Esmonin, j’ai pu suivre son évolution professionnelle et personnelle, depuis sa brillante intégration à L’Ensa de Montpellier et sa sortie sur- diplômée par rapport à la moyenne des petits maîtres actuels à la mode à Hong Kong, jusqu’aux vins si généreux et complexes, qu’elle produit depuis une vingtaine d’années, après avoir eu le courage de changer radicalement ses vinifications et ses élevages. Oui, dans les millésimes intermédiaires, les grands terroirs bourguignons bien cultivés produisent souvent des vins plus artistes que dans les « grandes années » si aimées du négoce spéculatif. Mon seul regret, mes convives n’aimant pas le sucre, je fus privé de grand liquoreux. Mais je prendrai ma revanche un de ces jours.

Champagne Egly-Ouriet, blanc de noirs grand cru
Domaine Leflaive, puligny-montrachet, les pucelles 1983
Château Giscours, margaux 1982 
Domaine des Perdrix, échezeaux 2007 
Domaine Sylvie et Michel Esmonin, gevrey-chambertin, clos-saint-jacques 2007

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 37

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, pour fêter la fin du confinement, Thierry Desseauve descend dans sa cave, déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable. Jour 37 : Champagne Jacquesson, cuvée n°736, dégorgement tardif, extra-brut