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Le haut de gamme d’une coopérative qui travaille très bien

Champagne Pannier,
Egérie 2006

Pourquoi lui
Ici, on a du goût pour les coopératives, leur nécessité sociale, leur activité professionnelle, le sens qu’elle donne aussi au travail et la palette de crus uniques qui sont à leur disposition pour bien faire. Ce qui n’est pas toujours le cas, hélas. Mais là, oui.

On l’aime parce que
C’est une grande bouteille, un grand champagne qui a passé neuf ans minimum en cave avant d’être mis sur le marché. Un vin généreux et racé.

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Professionnels du vin, la nouvelle vague vous attend à Paris

Premier grand rendez-vous international donné aux professionnels du vin à Paris, le salon Wine Paris est le fruit de l’union de deux salons internationaux, Vinisud (pour les vins méridionaux) et Vinovision Paris (pour les vins septentrionaux) et de l’initiative de la filière française. Après le succès de sa première édition (2 000 exposants, 26 700 visiteurs, dont 35 % d’internationaux), cette démarche collective qui réunit treize interprofessions viticoles*, fondatrices et partenaires de l’événement, s’apprête à nouveau à faire de Paris la capitale du vin du 10 au 12 février. Relayé par un « écosystème digital » destiné à faire le tour du monde (de l’application aux hashtags en passant par de nombreux contenus audiovisuels), Wine Paris lance cette année un parcours off dans une quaranteine de restaurants parisiens (plus détails ici).

Jeune producteur cherche distributeur

Au long des parcours thématiques mis en place par le salon « pour favoriser des rencontres ciblées et utiles », les professionnels retrouveront “La Nouvelle vague”, espace spécifiquement consacré à de jeunes vignerons – de 24 à 60 ans – à la recherche de leurs premiers réseaux de distribution en France et à l’international. Ils seront trente-sept à présenter leurs premières cuvées, et leur démarche, lors de cette édition 2020. De Serge Pillot (JST), ancien restaurateur qui mène ses 20 hectares languedociens en bio avec les conseils de l’œnologue Sophie Brun, au californien Victor Taylor (Serre Besson), ex-sommelier et ex-acheteur installé à Vinsobres depuis 2016 en passant par Simon Ribert (Strateus) et Olivier Leclerot (Château Cardinal-Villemaurine), qui sont les plus jeunes vignerons de leurs appellations respectives, madiran et saint-émilion grand cru, la variété des parcours promet de belles rencontres.

Simon Ribert, installé dans l’AOC madiran depuis 2015 (3,15 hectares, 10 000 bouteilles)

« L’objectif de Wine Paris est de soutenir ces entrepreneurs du vin au démarrage de leur activité et d’offrir aux acheteurs la possibilité de découvrir des productions encore inédites »

Olivier Leclérot, installé à Saint-Emilion depuis 2018 (4 hectares, environ 20 000 bouteilles)

*Alsace, Beaujolais, Bordeaux, Bourgogne, Champagne, Corse, Jura, Languedoc-Roussillon, Provence, Savoie, Sud-Ouest, Val de Loire, Vallée du Rhône

Scientifiques et artistes au rendez-vous du vin

Nouvelle année, nouveaux rendez-vous à la bordelaise Cité du vin qui accueillera samedi la première des ses rencontres “vin et santé”, sujet aussi complexe que vaste auquel le musée consacrera une journée complète d’échanges et de débats. Sur le thème Paradoxes et vérités, différents intervenants se succéderont dès 10 h au sein de l’auditorium (« médecins spécialistes du sujet, psychiatres, historiens, sociologues, politiques, éducateurs, viticulteurs », etc.) afin que de cette pensée globale puisse émerger « un corpus partagé aidant au libre choix de chacun dans sa diversité. » Hors le déjeuner (tarif : 20 euros), cet événement est gratuit. Tous les détails sont et la billetterie est par ici.

Entre œuvres d’hier et d’aujourd’hui, l’éternité du mythe

Par ailleurs, la Cité du vin proposera début avril la quatrième de ses expositions temporaires, Boire avec les dieux, un parcours consacré à la « période fondatrice des imaginaires liés au vin » qui présentera une cinquantaine d’œuvres antiques – dont certaines prêtées par le musée du Louvre et le musée national archéologique d’Athènes – et trois créations monumentales signées par des street-artists. Comme pour les œuvres inédites de Matali Crasset et Jérôme de Gerlache l’an dernier (pour l’exposition Renversant ! Quand art et design s’emparent du verre), la fondation pour la culture et les civilisations du vin a souhaité à nouveau s’engager auprès des artistes d’aujourd’hui : « Monkey Bird, Delphine Delas et Rouge ont créé chacun une œuvre (…) faisant écho aux œuvres antiques exposées. »

Devenez juré du Concours Prix Plaisir 2020

Le concours Prix Plaisir Bettane+Desseauve fête ses dix ans. La bonne idée ? Un label de prescription reconnu par pour les consommateurs qui concerne tous les vins français et étrangers qui coûtent entre 2 et 18 euros et des champagnes à moins de 30 euros. Le seul critère : le rapport prix-plaisir.

Un label pour et par les consommateurs
Lors de ce concours, les vins sont dégustés à l’aveugle et notés par un jury de consommateurs, encadré par les experts Bettane+Desseauve. Les jurés, des amateurs passionnés de vins, disposent uniquement de deux informations : la gamme de prix et la région.
En 2019, sur les 1 727 vins goûtés par les jurés, 583 vins ont obtenu une médaille d’or, d’argent ou de bronze.

Le juré, c’est vous ! 
Vous avez envie de vivre une expérience unique de dégustateur dans des conditions professionnelles ? Alors inscrivez-vous vite, avant le 1er mars à minuit. Le principe est « Premier inscrit, premier servi ».

Quoi ? Concours Prix Plaisir Bettane+Desseauve
Quand ? Vendredi 27 mars et samedi 28 mars 2020.
Où ? Le Chemin des Vignes, 113bis avenue de Verdun, 92130 Issy-les-Moulineaux.
Qui ? Contact : Alice Boinet : [email protected] ou 01 48 01 90 10. https://prixplaisir.bettanedesseauve.com/fr/inscription-degustateur-concours-prix-plaisir-2020

Ci-dessous les coups de cœur de deux jurés Prix Plaisir 2019

Riedel à Bordeaux pour une masterclass grand public

La cristallerie autrichienne organise une masterclass à l’attention du grand public animée par son PDG Maximilien Riedel, le 18 février 2020 à Bordeaux. Bien connu des professionnels pour lesquels il organise souvent ces événements, le leader des verres à vins œnologiques présentera au cours de cette soirée tout son savoir-faire auprès des œnophiles amateurs. Une occasion rare de mesurer l’incidence de la qualité et de la forme de la verrerie sur l’expression des vins. Les participants repartiront avec quatre verres Riedel (d’une valeur de 90 euros) utilisés pendant la dégustation.

Où ?
Radisson Blu Hôtel Bordeaux
63 rue Lucien Faure-Dock, G6, 33300 Bordeaux
Quand ?
Le mardi 18 février 2020 à 19:00 (entrée à partir de 18:30)
Tarifs
39 euros ;  tarif couple : 60 euros
Moins 10 % avec le code BDRIEDEL
Une réduction de 10 % pour les lecteurs Bettane+Desseauve avec le code BDRIEDEL pour toute réservation sur www.weezevent.com/master-class-riedel-bordeaux-2

La bouteille au centre de la table

Quand la plupart des grands restaurants font le pari du vin au verre pour séduire les amateurs de grands crus, Alain Ducasse prend le parti de remettre la bouteille au centre de la table. Pour convaincre l’amateur, il lance avec son chef sommelier Gérard Margeon l’opération « 20 vins divins pour 2020 ».

Qu’est-ce qu’on boit ?
 « Cela fait très longtemps qu’il m’en parle », sourit Gérard Margeon. Ce fidèle collaborateur d’Alain Ducasse – il dirige la sommellerie de l’ensemble des restaurants depuis 2000 – explique la genèse de l’opération lancée au début du mois dans les quatre bistrots parisiens d’Alain Ducasse :
une sélection de vingt très grands vins, objets de fantasme de beaucoup d’amateurs. « Je suis toujours désolé de constater que beaucoup de grands vins sont collectionnés et ne sont parfois jamais dégustés. L’idée est de proposer des vins habituellement très chers au restaurant, et/ou absents des cartes des vins, à un tarif accessible par rapport au prix “sorti de cave”. », explique le chef multi-étoilé et business man averti.  « Les amateurs ne doivent pas être privés des très grands vins. En France, la question qui vient immédiatement après “Qu’est-ce qu’on mange ?”, c’est “Qu’est-ce qu’on boit” ? Paris n’est pas New-York où les gens boivent du thé glacé. », s’amuse celui qui gère plus de 60 adresses reparties dans sept pays et sur trois continents. D’où le choix de ces quatre restaurants parisiens qui proposent cette carte spéciale : Allard (75006), l’étoilé Benoit (75001), Aux Lyonnais (75002) et Rech (75017).

Ouvrir une très grande bouteille au restaurant
Mais comment proposer des prix « raisonnables » ? C’est tout le talent de Gérard Margeon qui négocie en direct avec de grands vignerons qui lui ont offert une oreille attentive, eux-aussi convaincus que les grands vins doivent être bus et partagés avant d’être des objets de spéculation. De grandes cuvées de Guigal, Bouchard, Chevalier, Comte Senard, Jean Chartron, Louis Jadot, Château Latour, Sérafin, Taupenot-Merme, Mouton-Rothschild ou encore Pavie font partie de cette première carte. Bientôt rejoints par des domaines parmi les plus prestigieux. « L’idée est de proposer plusieurs cartes différentes pendant l’année. Mais la plupart des propriétaires des grands domaines sont sensibles à notre discours. », complète le sommelier, pour qui la tâche et plus facile en Bourgogne qu’à Bordeaux où tout ou presque passe par la place. D’autres s’y sont essayés, comme Duclot, qui propose chaque année au mois de mars l’opération « Carte sur Table » : de très grands bordeaux au prix caviste dans une sélection de restaurants à Paris et en province. Pour le chef multi-étoilé et le négociant bordelais, un même objectif, remettre les grands vins au centre des belles tables.

20 vins divins pour 2020
Allard
1, rue Saint-André des Arts, 75006 Paris
www.restaurant.allard.fr
Benoit, 1 étoile Michelin
20 rue Saint-Martin, 75001 Paris
www.benoit-paris.fr
Aux Lyonnais
32 rue Saint-Marc, 75002 Paris
www.auxlyonnais.com
Rech
62, avenue des Ternes, 75017 Paris
www.restaurant-rech.fr

Photo : Pierre Monetta

Jean-Claude Mas, l’homme qui valait 20 médailles

Il a séduit le monde avec ses cuvées Arrogant Frog et les jurés amateurs du Prix Plaisir 2019 qui ont plébiscité ses cuvées. Fervent défenseur du terroir languedocien, Jean-Claude Mas rêve de faire de sa région une référence, en France comme à l’étranger

L’histoire débute en 2000, quand Jean-Claude Mas crée le domaine Paul Mas à partir des 17 hectares de la propriété familiale. Le marché des vins languedociens traverse alors une grave crise. Les rendements sont trop importants, les pratiques culturales mal inspirées, la première région productrice de France cherche sa voie. La réflexion sur les terroirs, les cépages, la vinification n’est encore le fait que de quelques vignerons passionnés. Au moment où le Languedoc s’interroge, l’Australie, le Chili, l’Argentine, l’Afrique du Sud inondent avec succès les marchés d’export traditionnels avec des cuvées bien faites et abordables. Jean-Claude Mas décide alors de vendre son vin au Canada, en Italie, au Japon, des pays où l’on a envie de boire français et où la concurrence n’est pas trop forte. Et ça marche. De retombées médiatiques en récompenses, les cuvées Arrogant Frog, dont il a créé l’identité de A à Z, s’imposent comme des références à l’étranger. Évidemment, il n’y a pas que des succès. Il ne croit pas à l’essor du rosé et met aujourd’hui les bouchées doubles pour rattraper le retard. Au dernier salon Vinexpo, dix rosés différents Paul Mas sont mis en avant. L’idée est de faire du cinsault le cépage roi de cette gamme, aux côtés du grenache gris et du pinot gris.

Le bio et le terroir
Ce sera différent avec la pratique en bio sur laquelle il travaille dès 2005. Ses quinze propriétés, 700 hectares de vignes situées entre 50 et 150 mètres d’altitude en AOC languedoc, languedoc-pézenas, grès-de-montpellier et en IGP pays-d’oc, sont en agriculture raisonnée certifiée Terra Vitis ou en agriculture biologique. C’est le sens de l’histoire certes mais aussi de la valorisation du terroir. Vendre 22 millions de bouteilles par an dans plus de 60 pays, c’est très bien mais Jean Claude Mas aspire à produire des vins qui montrent au monde entier que le Languedoc est une grande région viticole. « En 1989, dans un restaurant de Miami, on m’a proposé un vin chilien, Errázuriz 1985. Une claque. Je me suis dit qu’on devait pouvoir faire aussi bien en Languedoc. » En blanc, son terroir préféré est celui de Saint-Hilaire. Pour les syrahs, il privilégie les terroirs de l’AOC côtes-du-roussillon. Il a aussi un faible pour le cabernet-sauvignon en terrasses- du-larzac, alors que ce cépage ne fait pas partie du cahier des charges de l’appellation.

Affirmer un cépage et une cuvée emblématique du Languedoc
Avec Clos des Mûres, une cuvée du château Paul Mas, il effleure du doigt son rêve. Réussir à affirmer un cépage du Languedoc et un vin, « un peu comme Penfolds l’a fait avec la cuvée Grange. Là, je pourrais m’arrêter et m’occuper de mes chiens et de mes moutons », sourit-il. Hyperactif et créatif, on n’imagine mal Jean-Claude Mas ralentir. En évoquant l’éducation de ses quatre filles, Astrid, Élisa, Apolline et Estelle, pour lesquelles il a créé de toutes pièces le clos Astélia, treize hectares plantés de cabernet-sauvignon, syrah, cinsault, grenache et mourvèdre, il a ces mots : « Quand je joue, pour moi l’important n’est pas juste de participer, c’est de gagner. »

Les pépites Prix Plaisir des Domaines Paul Mas
Les domaines Paul Mas ont récolté 20 médailles au Prix Plaisir Bettane+Desseauve 2019. Petit prix, grand plaisir, ces vins sont à découvrir sans attendre.

Trio en or
Arrogant Frog
, Cabernet Merlot Bio, IGP pays d’oc rouge 2018

Jean-Claude Mas a conquis le monde avec cette grenouille. Très bon pour cette catégorie de prix, c’est un assemblage réussi, facile à boire grâce à son équilibre digeste et sa fraîcheur convaincante.
6,90 euros

Les Soubergues, IGP pays d’oc rouge 2018
Soubergue, ça désigne un coteau en occitan. Le cabernet-sauvignon donne ici un vin agréable, de belle amplitude en bouche, avec de l’équilibre. Il faut le garder un peu en cave.
5,60 euros

Château Lauriga, Cuvée Bastien, côtes-du-roussillon rouge 2017
Un bel assemblage de carignan, grenache, syrah qui donnent une complexité certaine au nez. Sur les fleurs et les fruits frais, il est long en bouche et s’exprime avec panache dans la finale.
11,70 euros

Le rosé de la bande
Arrogant Frog
, IGP pays d’Oc rosé 2018

La grenouille en rosé dans version 100 % syrah. Résultat : une bouche fruitée, souple et agréable, et un nez charmant dominé par les petits fruits rouges. Ultra-gourmand.
6,50 euros

La petite bulle (pas si petite)
Prima Perla, crémant de limoux brut, 11 euros

Beaucoup de chardonnay, du chenin, du pinot noir et du mauzac. Voilà une bullé équilibrée qui ne manque pas de complexité, avec une bonne fraîcheur de fruits et une finale persistante.

Trois vins entre quatre et onze euros…
Château Ferrandière, Jérémie les Laisses, corbières 2017, 6,95 euros

Un corbières typique, dense en bouche et fruité. Agréable et frais, il est aussi canon que son prix.

Château Capendu, corbières 2018, 7,60 euros
C’est un vin bien accessible, digeste aux notes de torréfaction et abricot sec en bouche, une touche épicée et des tannins fondus. Très réussi.

Côté Mas, languedoc-pézenas 201, 11 euros
Un vin agréable, en finesse, avec une structure qui appelle des viandes grillées. A ce prix-là, on prend un carton pour les prochains barbecues.

… et des pépites en pagaille à moins de 10,50 euros
Château Paul Mas, Cuvée Secrète, clairette du languedoc 2018 // 4,95 euros
Côté Mas Blanc Méditerranée, IGP d’oc 2018 // 4,95 euros
Domaine Astruc, chardonnay, IGP d’Oc 2018  // 5,70 euros
Domaine Lauriga, Cabernet Merlot, IGP côtes catalanes rouge 2018  //  5,80 euros
Viognier Le Pioch Jean-Claude Mas, IGP d’oc blanc 2018 //  5,90 euros
Rural par Nature, IGP d’oc blanc 2018 //  5,90 euros
Paul Mas Enigma, IGP d’oc blanc moelleux 2018 //  5,95 euros
Paul Mas 1892, IGP d’Oc blanc 2018  // 6,10 euros
Paul Mas réserve syrah – viognier, IGP d’oc rouge 2017 //  6,95 euros
Château Ferrandière, Marselan, IGP d’oc rouge 2018 //  6,95 euros
Mas des Tannes Réserve, IGP d’oc blanc 2017 //  10,50 euros

Tous ces vins ont été dégustés à l’aveugle par un jury de consommateurs lors de la session 2019 du Prix Plaisir. Ces résultats sont à retrouver sur https://prixplaisir.bettanedesseauve.com/fr/concours/concours-prix-plaisir-2020

Photo : Mathieu Garçon pour En Magnum

Le dépérissement du vignoble, quelles solutions ?

Le séminaire du Plan National Dépérissement du Vignoble

Les 9 et 10 janvier s’est tenu à Beaune le séminaire du Plan National Dépérissement du Vignoble. 150 chercheurs, scientifiques, conseillers techniques de toutes les régions réunis par une même cause. Explications.

En 2016, trois interprofessions, celles de Bordeaux, de Bourgogne et de Champagne, bientôt rejointes par d’autres, ont décidé de mettre leurs efforts en commun pour lutter contre le dépérissement, fléau qui voit les vignes mourir prématurément sans qu’on sache exactement pourquoi. Trois ans et 24 sujets de recherche plus tard, le Bastion de Beaune accueillait des participants de toute la France pour présenter les premiers résultats de recherches. Les causes du dépérissement sont multifactorielles, comme dit le jargon de nos scientifiques. Les axes de recherches sont aussi multiples : sols, matériel végétal, greffe, viroses, champignons, maladies du bois, flavescence dorée, climat, etc. Tout est passé en revue, sans qu’on parvienne, pour le moment, à déterminer l’origine du mal. L’explication la plus logique étant que 50 ans de viticulture intensive, les changements climatiques, et des gestes malheureux au quotidien mettent les pieds de vigne et leurs greffes à rude épreuve.

10 millions par an pour lutter contre le dépérissement

Jean-Philippe Gervais, directeur du pôle technique du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne était très enthousiaste à l’issue de ce séminaire. Il faut dire que convaincre l’état et plusieurs interprofessions de travailler ensemble et de consacrer 10 millions par an au sujet n’est pas une mince affaire au pays des rivalités régionales. L’enjeu est de fédérer autour du sujet et de partager les informations pour lutter plus efficacement contre ce dépérissement. La première phase a consisté à travailler scientifiquement sur les causes. La suite c’est évidemment de convaincre tous les partenaires de poursuivre leurs efforts afin d’identifier des facteurs clefs de dépérissement et de transférer. Dans le vocable de notre petite communauté, cela veut dire faire en sorte que les recherches effectuées soient transmises au vignoble et débouchent sur des solutions concrètes. En clair, que les vignerons qui financent ce plan via leur Contribution Volontaire Obligatoire aux interprofessions bénéficient de résultats concrets sur le terrain. Car la mortalité prématurée des vignes pèse sur les rendements et coûte en replantation. Comme l’a expliqué Laurent Charlier du Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, il faut développer un génie écologique comme il existe un génie civil, de façon à innover et à changer notre rapport au vivant. Une perspective stimulante.

Le dépérissement du matériel végétal
Le dépérissement du matériel végétal est un sujet de plus en plus inquiétant. Ce plan vise notamment à faire le lien entre avancées scientifiques et applications dans le vignoble.

La mort de Michel Lafarge, grand vigneron de Bourgogne

Je viens juste d’apprendre que Michel Lafarge a quitté pour toujours ses proches et son cher village de Volnay. Il avait 91 ans et il incarnait aux  yeux de tous et depuis si longtemps les plus hautes vertus de la viticulture familiale bourguignonne. Nous l’imaginions tous immortel. Il était, bien que fatigué, encore présent auprès de son fils Frédéric et de sa petite fille pendant les magnifiques vendanges de 2019 et j’avais eu le bonheur quelques mois plus tôt de le voir tel qu’en lui même au début de ma dernière dégustation au domaine. Le naturel et le raffinement de ses meilleurs millésimes — tout comme ceux élaborés par son fils dans une parfaite continuité de style — resteront longtemps pour nous des modèles. Je tiens au nom de tous les collaborateurs de Bettane + Desseauve à exprimer à tous ses enfants et ses amis nos condoléances attristées.

Photo : Meï Hong

Un bourgogne premier cru à un prix décent

Jean-Féry Aloxe-Corton

Domaine Jean Féry et Fils,
aloxe-corton 1er cru Les Guérets 2017

Pourquoi lui
Nous aimons beaucoup cette histoire familiale bien planquée derrière la colline de Corton. La grand-mère possède les vignes et préside les déjeuners ; le père, brillant avocat, a tenu la maison pendant des années et c’est le fils, entrepreneur lyonnais à succès, qui préside l’affaire aujourd’hui. Ce monde est très sympathique, très impliqué et produit une belle gamme de bourgognes à des prix encore à peu près serrés. Ambiance famille au mieux.

On l’aime parce que
C’est bon, tiens. La directrice technique travaille très bien, avec beaucoup de subtilité. Ce sont des bourgognes modernes et bien menés. Cet aloxe-corton est un honneur pour l’appellation.

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