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Balade au pays des arômes

©Route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes

Deuxième volet de la trilogie de portes ouvertes dans les propriétés qui anime l’automne sur la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes, le long week-end de portes ouvertes qui débute demain dans les appellations sauternes et barsac peut s’envisager comme une douce manière de faire ses courses de Noël, une belle occasion de repartir avec une bouteille à déposer au pied du sapin que l’on pourra assortir d’une belle anecdote tirée d’une rencontre avec un vigneron passionné.

Cette balade dans le vignoble du Sauternais, où « les grands crus classés se côtoient et se contemplent, offrant une densité de patrimoine impressionnante qui se visite aisément à vélo ou à pied », permettra à l’amateur de se voir accueilli dans une cinquantaine de propriétés au long de ces trois jours, dont certaines classées en 1855. Marchés gourmands, expositions, concerts et dégustations (vieux millésimes, accords sucrés et salés, sauternes en cocktail), le programme détaillé est à découvrir ici.

Départ gagnant pour Mathieu Kauffmann

Matthieu Kauffmann qui s’est associé récemment avec le domaine allemand Christmann pour élaborer de grands Sekts (le vin effervescent allemand produit en méthode traditionnelle, ndlr) vient d’être nommé « vigneron de l’année outre-rhin » par le Gault&Millau Weinguide 2020. Une reconnaissance de son travail de précurseur dans le monde des bulles germaniques. C’est la première fois qu’un vigneron obtient cette récompense sans être lié à un domaine en particulier.

On s’en souvient, c’était au mois d’août dernier, le talentueux Mathieu Kauffmann avait été démis de ses fonctions par la direction du Weingut Reichsrat von Buhl. Une rupture inattendue, justifiée par des « différents en termes de stratégie et en stylistique de vin » et par la mise en place d’une stratégie commerciale visant à développer les vins d’entrée et de milieu de gamme.

Arrivée en 2013, le transfert de cet ancien de la maison Bollinger avait propulsé le domaine allemand sur le devant de la scène. Chef de cave novateur et visionnaire, il s’est illustré, ces dernières années, par son interprétation réussie du grand cru allemand Forst et par son idée d’intégrer des vins de réserve dans l’élaboration des grands riesling Sekts.

Par Birte Jantzen

Louis Latour aussi était en Chine

La prestigieuse maison bourguignonne fondée en 1797 annonce que son corton grand cru Château Corton Grancey a été dégusté par les présidents Xi Jinping et Emmanuel Macron lors de l’inauguration à Shanghai de la deuxième édition de la Foire des importations (China International Import Expo). La France en est l’invité d’honneur et ce fut l’opportunité pour Emmanuel Macron de mettre notamment en avant son vignoble à travers une dégustation d’exception de trois vins, parmi lesquels figurait cette étiquette mythique de Louis Latour, choisie pour représenter la Bourgogne.

Ce pinot noir est issu d’un assemblage de quatre climats du grand cru – Bressandes, Perrières, Grèves et Clos du Roi – dont les proportions varient selon le millésime. Après un élevage séparé, les meilleurs fûts sont sélectionnés pour l’assemblage du château-corton-grancey. Deuxième visite officielle du président de la République en Chine, ce voyage d’État signe la conclusion de l’accord de reconnaissance mutuelle et de protection des indications géographiques (IG) entre l’Union européenne et la Chine, parmi lesquelles figurent 26 IG françaises.



Récolte 2019 en vallée du Rhône, une première estimation

L’inteprofession des vins d’AOC côtes-du-rhône et de la vallée du Rhône annonce des baisses de volume contenues à l’échelle de ses vignobles « alors que le gel ou la grêle très localisés du printemps, puis la canicule et la sécheresse estivales, ont entrainé une baisse de la production estimée à 14 % pour l’ensemble de l’hexagone. » S’il est encore un peu tôt pour se prononcer, la diminution de volume devrait être ici plus modérée et la récolte, estimée entre 2,6 et 2,8 millions d’hectolitres, devrait être proche de celle de 2018 (2,764 millions d’hectolitres). Cette situation concerne la majorité des appellations, les AOC côtes-du-rhône et côtes-du-rhône villages enregistrant même selon les premières estimations une augmentation de leurs volumes de 5 % par rapport à 2018 (précisément + 6 % pour les côtes-du-rhône régionaux avec 1,36 millions d’hectolitres et + 4 % pour les villages avec 330 000 hectolitres).

Pour le reste du vignoble, la récolte est également belle. Les AOC saint-joseph, cornas et hermitage s’attendent à des volumes proches de ceux de 2018, tout comme les crus méridionaux, et les AOC condrieu et côte-rôtie « allient quantité et qualité. » L’appellation crozes-hermitage, touchée par un épisode de grêle au printemps dernier, présente en revanche des quantités plus faibles. Idem pour les AOC costières-de-nîmes et grignan-les-adhémar, où la récolte serait inférieure à celle de 2018. Les appellations ventoux et duché-d’uzès devrait présenter une récolte équivalente et l’AOC luberon, une hausse de 2 % de ses volumes. Enfin, les vignobles du Diois annoncent une récolte légèrement supérieure à l’an passé. « Alors que les dernières grappes viennent tout juste d’être récoltées, les opérateurs des vignobles de la vallée du Rhône se savent chanceux de pouvoir compter sur des matières premières en quantité suffisante. Du nord au sud, la grande qualité du millésime se profile. »

Winerie parisienne : les cuvées préférées de Thierry Desseauve

On vous a déjà parlé des premières vendanges de la Winerie Parisienne dans les Yvelines et de leur chai éphémère installé au 1er étage de la tour Eiffel. Et oui, pressoir, barriques et cuves spécialement créées pour répondre aux exigences de la Dame de fer ont été installés au premier étage du plus célèbre monument parisien. Dans ce chai ouvert à tous les vents, à 57 mètres au-dessus du Champ-de-Mars, un bar à vins éphémère accompagne cette vinification hors norme. La Bulle parisienne propose aux visiteurs de déguster les vins de la Winerie et de découvrir les secrets de l’élaboration de cette première cuvée 100 % Paris.

Découvrez en vidéo la genèse de cette aventure 100 % parisienne et les cuvées préférées de Thierry Desseauve.
Cette vidéo est également diffusée sur le site de la tour Eiffel.

Montrose toujours plus vert

Domaine en cours de conversion bio dont la stratégie environnementale est planifiée jusqu’en 2028, le château Montrose accueille le nouvel auxiliaire en image ci-dessus, qui sera opérationnel dès la saison prochaine pour les traitements – bio, donc – du vignoble. Après le troupeau de brebis dont nous vous avions parlé ici, c’est le troupeau de tracteur du domaine qui s’étoffe avec l’arrivée dans les vignes de ce nouveau véhicule « équipé de la technologie d’injection directe PiiX-e 100% électrique ». L’achat de ce quatrième tracteur permet d’augmenter encore la part de l’électrique (30 % désormais) au sein de ce parc qui devrait l’être à 100 % en 2028 : « Ces enjambeurs écologiques présentent de nombreux avantages dans leur conception, leur utilisation et leur entretien. Les batteries LFP, pour lithium-fer-phosphate, ont une grande autonomie, une longue durée de vie et un recyclage facile. »

Pulvérisation nouvelle génération

Aboutissement d’une réflexion menée par la start-up Diimotion en partenariat avec les équipes de recherche et développement de Montrose, le nouveau système de pulvérisation PiiX-e permet de doser la matière active apportée aux parcelles avec une grande précision : « Des capteurs positionnés sur la rampe effectuent une lecture du végétal. Reliés aux électrovannes dont ils contrôlent chaque buse, ils garantissent un traitement sur mesure en régulant la pulvérisation en fonction de la détection ou non de surface foliaire. » Le mélange des cuves se fait automatiquement, à la demande, ce qui évite la gestion des fonds de cuves et les pertes de produits. Outre le gain de productivité et les économies permises, cette nouvelle technologie limite considérablement, par absence de manipulation, les expositions des équipes.

Si la pulvérisation directe est un procédé connu depuis plus de quinze ans, la mise en place de cette version tout-électrique constitue une véritable innovation et répond aux exigences environnementales de la propriété en matière de préservation du vignoble comme de limitation de son empreinte carbone. Son efficacité sera encore renforcée dès la campagne prochaine grâce aux nombreuses données issues de l’étude approfondie du terroir qui est menée à Montorse depuis 2006 (identification des unités pédologiques, analyse du comportement intra parcellaire du matériel végétal, mise en évidence des zones hétérogènes de sensibilité à la maladie).

Les kiwis d’Ampuis

Volontaires, courageux, follement énergiques, ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. Voici Julie et Graeme Bott et leur nouveau domaine en côte-rôtie, condrieu, saint-joseph. Attention, conte de fées

Une vie de dahu 
Du haut de la terrasse de leur maison accrochée au coteau, ils dominent le Rhône et, d’abord, une de leurs parcelles de viognier qui entoure la maison, plein est. C’est une particularité des vignes de ces appellations du Rhône-nord, elles imposent une vie de dahu. Intéressant d’apprendre qu’à la place de ses vignes, il y a peu d’années, il y avait d’épais ronciers et des arbres qui engloutissaient la maison. Ils ont tout défriché eux-mêmes. Et tout planté en échalas, tradition locale. Eux-mêmes, bien sûr. Résultat, une belle parcelle de viognier en échalas et une vue dominante sublime sur un cingle du Rhône. Pas mal.

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Vitis prohibita, l’histoire des interdits bien défendus

On connaissait vitis vinifera, vitis labrusca ou vitis riparia, moins la « vitis prohibita », C’est sous ce titre que le documentaire de Stéphan Balay s’intéresse aux hybrides producteurs directs (HPD). Nés en sauveurs pour vaincre le phylloxéra au XIXe siècle, puis mis au ban de la viticulture et finalement interdits par endroits, ils ne sont cultivés aujourd’hui que par quelques vignerons rebelles. Avec les enjeux liés aux problématiques environnementales, les voici à nouveau sur le devant de la scène.

Résistance dans les rangs
Si l’histoire de ces hybrides est méconnue, c’est surement en raison de la réputation sulfureuse qui accompagne les six cépages du film (clinton, herbemont, isabelle, jacquez, noah, et othello), tous issus de croisements de variétés américaines et de vignes européennes. Accusés de tous les maux et même de rendre fou, ils ont été interdits en France dès 1934 et par la suite dans toute l’Union européenne. Des Cévennes, l’enquête nous entraîne en Vénétie, sur les terres du prosecco où une fête du clinton se dissimule sous les aspects d’une fête du village ; en Roumanie, où leur interdiction à conduit au remplacement de la moitié du vignoble et à un vrai désastre social ; en Burgenland autrichien, où ces cépages ont obtenu une autorisation temporaire, et jusqu’aux Etats-Unis, où ils n’ont jamais été interdits (sauf pendant la période de la Prohibition). Dans les parcelles interdites et dans les laboratoires, auprès d’ampélographes, d’ingénieurs agronomes, d’œnologues et de pépiniéristes, jusque dans un restaurant étoilé, Stéphan Balay promène sa caméra avec un angle de vue qui interroge sur l’avenir de ces hybrides et sur le rôle qu’ils pourraient jouer dans une viticulture sans pesticide. Une revendication résumée dans les derniers mots du documentaire : « Le temps est venu de libérer les cépages résistants et la diversité des saveurs ». À voir sans modération.

Par Pascale Cassagnes

Vitis prohibita, un film de Stéphan Balay
Prix du meilleur long métrage au Festival international Oenovideo 2019
Sortie nationale le 6 novembre 2019

Whisky : la marque française Bellevoye se dote d’une brasserie-distillerie

Marque qui s’attache depuis quelques années à faire parler le français aux amateurs de whisky, Bellevoye vient de prendre le contrôle de la distillerie Bercloux, fondée en 2002 par Philippe Laclie dans le village éponyme. Cette distillerie possédant sa propre brasserie – fait rare dans l’industrie hexagonale – était devenue l’un de ses principaux fournisseurs du fait de « la qualité exceptionnelle de sa bière à whisky, produite exclusivement à base d’orge maltée (malt).  »

En rappelant que le whisky est un distillat de bière à whisky et que la qualité de cette dernière est essentielle, Bellevoye évoque un rapprochement « logique ». D’abord parce que sa croissance exponentielle nécessite des investissements en rapport, ensuite parce que les relations sont excellentes entre les équipes des deux maisons (Philippe Laclie apportant notamment au projet son orge cultivée autour du village de Bercloux). Outre la maîtrise de son intrant charentais, la maison Bellevoye va également implanter au sein de sa nouvelle brasserie-distillerie un « ambitieux programme de recherche et développement » visant à compléter les travaux de son laboratoire actuel.

Philippe Laclie reste quant à lui actionnaire et gérant de la distillerie « qui va garder son autonomie et sa culture tout en bénéficiant de la dynamique très porteuse des Bienheureux, société propriétaire du whisky Bellevoye » (ainsi que des rhums El Pasador de Oro, Embargo, Coro Coro et de la cachaça Parati). L’aventure du triple malt Bellevoye, assemblage de trois whiskies single malt (Charente, Nord, Est), continue. En un peu plus grand.

Quel contexte pour la prochaine vente des Hospices de Beaune ?

© Hospices de Beaune

La 159e vente des vins du domaine des Hospices de Beaune se tiendra le dimanche 17 novembre. A quel résultat faut-il s’attendre ? Très probablement à un produit total des adjudications en retrait par rapport à celui de l’an passé, établi à près de 17 millions d’euros. Non que la “taxe Trump” de 25 % qui s’applique désormais aux vins tranquilles titrant moins de 14° affectera de manière significative les enchères. On peut en effet estimer qu’à peine plus de 10 % des lots prendront la direction des Etats-Unis, et parmi eux un certain nombre avec un degré supérieur à 14° – surtout dans les grands crus – qui devraient échapper à cette taxation.

Non, le facteur principal de ce pronostic plutôt pessimiste réside dans une baisse de l’ordre de 30 % de la production par rapport à l’an passé, année record en volume il est vrai. Il y aura 589 pièces en 2019, contre 843 en 2018. En contrepartie, soulignons bien des aspects positifs. Une qualité réputée excellente, ce que devrait confirmer nos prochaines dégustations et des institutions caritatives de premier plan pour l’attribution de la pièce des Présidents : une cuvée unique, jamais produite à ce jour de corton-bressandes, élevée séparément, dans un contenant luxueux de chêne issu de la forêt des Bertranges.

© Hospices de Beaune
Le produit de sa vente ira à deux associations tournées vers les maladies neurologiques dont l’Institut du cerveau et de la moelle épinière présidé par le Professeur Gérard Saillan et parrainé par Gérard Depardieu et Tony Parker. Plus de détails sur la session 2019 de cette célèbre vente aux enchères sur le site du domaine viticole des Hospices de Beaune, c’est ici.

Raoul Salama