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Le grand chef du Sauternais

Récemment classé cinq-étoiles (nous vous en avions parlé ici), le bel hôtel au décor signé Lalique ouvert au printemps dernier dans le cadre du château Lafaurie-Peyraguey, grand cru classé de Sauternes, vient d’être également distingué sur le plan gastronomique. Au palmarès 2019 de Gault & Millau dévoilé il y a peu figure en effet pour la région Sud-Ouest le chef du restaurant Lalique, Jérôme Schilling, dans la catégorie “Grand Chef de demain”.

Ce métier de chef choisi dès l’adolescence, Jérôme Schilling l’a d’abord appris dans un restaurant proche de chez lui en Alsace, puis auprès d’Hubert Maetz « qui exige la plus grande discipline. » Cette belle base sera complétée par la rigueur acquise chez Joël Robuchon et « l’apprivoisement d’un nouveau terroir » avec Roger Vergé. Jérôme Schilling s’initie ensuite à une cuisine d’avant-garde avec Thierry Marx et Jean-Luc Rocha avant de se poser à Chasselay auprès de Guy Lassausaie pendant sept ans.

Il le quitte en 2015 pour retrouver sa région d’origine avec l’aventure Villa René Lalique (Wingen-sur-Moder) aux côtés de Jean-Georges Klein. Il y a passé deux années en tant que chef exécutif avant de prendre les rênes de la table du Sauternais, entouré de Kevin Stroh et Alejandro Moyo, ses adjoints, Stéphane Corolleur, chef pâtissier et de l’équipe du restaurant, Patrice Blondit et Adrien Cascio, respectivement directeur de la restauration et chef sommelier.

Ci-dessus, l’équipe du Restaurant Lalique à Lafaurie-Peyraguey. De gauche à droite, Kevin Stroh, Alejandro Moyo, Jérôme Schilling et Stéphane Corolleur

Au degré près

Quatrième et avant-dernier volet de notre série vidéo sur Le Grand Tasting 2018, voilà les coulisses des master class. Franck Ramage, responsable vins à l’École Le Cordon Bleu, en est le chef d’orchestre avisé.

A temps pour Noël

Vins à offrir ou à s’offrir, grands classiques et perles rares, la sélection de Noël du site de vente en ligne iDealwine est une promesse de réussite pour tous les amateurs en quête du cadeau parfait ou de l’accord parfait (quelques pistes sont détaillées ici) comme pour le néophyte qui trouvera en cliquant de précieux conseils pour faire son choix.

Cette liste “sur mesure” élaborée par une équipe très attachée aux liquoreux – une sélection à découvrir ici – et férue de découvertes en tous genres déroule un éventail de champagnes et vins effervescents, les coups de coeur alsaciens, savoyards et jurassiens de la maison, ainsi que ceux du Rhône, de Bordeaux, de Bourgogne, du Languedoc, du Roussillon, de Corse, de Loire et du Sud-Ouest.

Pour parfaire ce tour du vignoble qui va de moins de dix euros à plus de trois mille et décline grands formats et vieux millésimes, il y a aussi de beaux spiritueux et quelques-uns des meilleurs vins étrangers. Cette vente se déroule ici jusqu’au 19 décembre et toute commande passée avant cette date sera livrée à temps pour Noël.

Lumineuse Champagne


Illuminations, prestations artistiques, ateliers culinaires et bars à champagne installés dans les cours des maisons (Moët & Chandon, De Venoge, Pol Roger, De Castellane, Leclerc-Briant, Boizel, etc.), Epernay ouvre aujourd’hui la dix-neuvième édition de son événement Habits de Lumière. Jusqu’à dimanche, la mythique avenue de Champagne proposera aux milliers de visiteurs attendus de nombreuses animations « imaginées pour le plaisir des papilles et des pupilles » dont on trouvera le détail ici.

Trois temps forts rythmeront la gastronomique journée de samedi : “Habits de Saveurs” (dix chefs des meilleures tables gastronomiques de la région accorderont leurs plats aux cuvées de dix maisons de champagne) se tiendra en public à la halle Saint-Thibault, les plus jeunes pourront rivaliser de talent lors du concours des petits pâtissiers et enfin les salons de l’hôtel de ville accueilleront des ateliers d’accords mets et vins « pour curieux et initiés » (gratuits, sur réservation).

Dimanche, important rassemblement de voitures anciennes réunissant des collectionneurs venus de toute la France et d’ailleurs, la parade automobile rassemblera plus de quatre cents véhicules d’exception dans les rues d’Epernay pour un voyage dans le temps à la « mise en scène savamment orchestrée. » Rappelons que depuis l’été 2015, l’avenue de Champagne – avec les 110 kilomètres de caves creusées dans la craie que renferment ses souterrains – fait partie des sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco sous le nom de “Coteaux, Maisons et Caves de Champagne”.

La vigne et ses alliés

Certification environnementale basée sur une démarche volontaire des exploitations et sur différents niveaux de progression au sein de quatre thématiques dont on pourra découvrir le détail ici (protection de la biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation, gestion de la ressource en eau), le label Haute Valeur Environnementale concerne de plus en plus de propriétés viticoles. Dernier en date à annoncer avoir atteint le niveau 3 (le plus élevé) de cette certification, le domaine Les Clos de Paulilles – 90 hectares situés entre Collioure et Banyuls – a mis en place ces dernières années différentes actions « avec la conviction de protéger le sublime patrimoine naturel de Paulilles par des pratiques respectueuses de l’environnement et du vignoble. »

Entretien des dizaines de kilomètres de murettes en pierres sèches qui façonnent le paysage et servent de refuge à nombre d’insectes et de petits mammifères, installation de nichoirs pour oiseaux et chauve-souris, entretien des haies, bosquets et garrigues, mais aussi amélioration de l’oxygénation et de la vie des sols (enherbement naturel associé à de l’avoine, de l’orge, etc.) et abandon des méthodes chimiques sont autant de gestes qui, au-delà du travail essentiellement manuel mené dans ce vignoble en terrasses installé sur les derniers contreforts des Pyrénées, permettent de préserver ce bel écosystème. Allié à un meilleur enracinement des vieux ceps, ce soutien quotidien, parcelle par parcelle, a eu un bénéfice direct sur les raisins du domaine qui présentent « des pellicules épaisses chargées en tannins et en arômes olfactifs et de meilleurs taux d’acidité et états sanitaires. »

« Associé à notre savoir-faire ancestral de vigneron, le soin apporté à nos vignes, nos raisins, notre vendange, notre travail en cave, tout cet artisanat d’art se retrouve dans nos cuvées. La texture en bouche se trouve modifiée pour plus de finesse, de profondeur et d’élégance »

Aurélie Mercier,
responsable technique
Domaine Cazes

La disparition de Patrick Léon

Patrick Léon n’est plus parmi nous. Après avoir combattu pendant de nombreuses années une terrible maladie, son cœur si généreux a fini de battre. Œnologue brillant, esthète, humaniste, profondément inspiré par le meilleur de la tradition française, ouvert au monde comme peu d’autres dans sa génération, il cumulait des qualités rarement associées dans un métier parfois routinier. Il avait marqué certains grands crus du Médoc de son sens du style, particulièrement au château Mouton-Rothschild et, en famille, il produisait avec le même naturel et la même exigence un modeste mais délicieux fronsac. Il avait aussi conseillé de nombreux crus en Italie, son pays de cœur, et sur tous les continents. Sa plus grande réussite demeurera sans doute le vin rosé le plus recherché de la planète, conçu et mis au point avec Sacha Lichine au châteaud’Esclans. Sa prestance, son élégance naturelle de geste et de parole, renforçant l’impact d’un rare talent de dégustateur et de communicateur, resteront longtemps gravés dans nos mémoires, ainsi que notre reconnaissance envers tout ce qu’il nous a appris.

Michel Bettane
avec toute l’équipe de
EnMagnum

Crédit photo : PureTinCapsules

La Champagne en huit cadeaux

La preuve par six
Portant désormais un numéro d’édition, cette année a vu la sortie de la 166e, le champagne Krug Grande Cuvée ne s’est pas toujours appelé ainsi. D’abord baptisée Champagne n°1 par Joseph Krug, fondateur de la maison (en 1843) et créateur visionnaire de cette cuvée composée de plus de cent vingt vins issus de plus de dix années différentes, « mosaïque d’arômes et de saveurs d’une grande richesse, impossible à obtenir à partir d’une seule vendange », cette proposition sans cesse renouvelée de façon différente a aussi porté le nom de Cuvée Privée avant de devenir grande. Ce bel et unique assemblage est aujourd’hui élaboré par Eric Lebel, chef de cave de la maison Krug, qui travaille sur la base d’un palette d’environ quatre cents vins (de l’année et de réserve).
Champagne Krug, Verticale I – Grande Cuvée 161e, 162e, 163e, 164e, 165e et 166e édition, 2 000 euros

Grands crus
Cuvée créée en 1985, élaborée uniquement dans les grandes années et patiemment élevée sur lies fines durant un minimum de neuf années, le champagne Palmes d’Or Brut Vintage est la proposition d’exception de Nicolas Feuillatte. Expression de la richesse des terroirs champenois, cet assemblage réunit dix grands crus : Chouilly, Cramant, Oger, Le Mesnil-sur Oger et Avize pour le chardonnay, Bouzy, Verzy, Verzenay, Aÿ et Ambonnay pour le pinot noir. Son dernier opus, 2006, est un « millésime complexe et gourmand » à accorder avec des poissons et crustacés nobles (« langoustines, noix de Saint-Jacques, filet de turbot ou de bar en nages d’agrumes »), un carré de veau au miel ou encore une salade de fruits frais.
Champagne Nicolas Feuillatte, Palmes d’Or Brut Vintage 2006, 90 euros

Anticipation
Dans un bel esprit d’innovation, la maison Mumm a lancé cette année une cuvée baptisée Grand Cordon Stellar destinée à être dégustée en apesanteur. La création de cette bouteille et de ces verres défiant les lois de la gravitation (on peut s’en rendre compte dans les vidéos visibles ici) a exigé trois années de travail. Traits d’union entre l’avenir de la maison et ses racines, les trois millésimes de la “Collection du Chef de Caves” (1985, 1990 et 1996) proposés cette saison forment un « véritable hommage au travail de ses prédécesseurs et aux cuvées qui ont marqué l’histoire de la maison champenoise. » Ces champagnes sont uniquement proposés en magnum, « format éblouissant révélant toutes les caractéristiques d’un grand vin », dans une série limitée à 150 exemplaires chacun.
Champagne Mumm, Collection du Chef de Caves – Millésime 1985, 500 euros

Triomphal
Hommage à l’art de vivre à la française également décliné en un jéroboam proposé en édition limitée (1 000 euros), l’étui de fête qui accompagne la cuvée Impérial de la maison Moët & Chandon fait honneur aux patrimoines français et champenois. Parmi ces illustrations, l’Orangerie de la maison, « symbole de l’héritage et du rayonnement de Moët & Chandon tout au long de son histoire » situé à Epernay, côtoie la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe voulu par Napoléon, l’un des premiers amateurs célèbres de cette maison fondée en 1743 et l’inspirateur du nom de cette cuvée.Champagne Moët & Chandon, Moët Impérial, 32 euros

Glamour
Champagne rosé célébré pour son intensité et sa vinosité, la cuvée Rosé Sauvage de Piper-Heidsieck est mise en valeur de façon audacieuse par la maison en cette fin d’année. Un ton en dessous, sur la gamme des couleurs et non en terme de qualité, la cuvée Sublime a droit au même traitement, joyeux coffret rappelant que l’histoire de la maison rémoise est aussi jalonnée de rencontres avec des créateurs de mode (Jean-Paul Gaultier, Christian Louboutin) et éternellement teintée du bel aveu de Marylin.Champagne Piper-Heidiseck, coffrets Couleurs, 63 et 68 euros

Les bons accords
« Les belles années en 7 sont rares depuis 1947. Ce millésime énergique associé à un long séjour de dix ans de cave apporte à cette cuvée Celebris de la maturité et un équilibre gourmand », explique le chef de cave Odilon de Varine à propos de ce vintage 2007. Dernier-né de la lignée créée en hommage à Albert Gosset, qui compte désormais sept représentants (Celebris 1988, 1990, 1995, 1998, 2002, 2004 et 2007), cet assemblage de 57 % de chardonnay et 43 % de pinot noir est « un vin complexe et structuré avec un potentiel de garde exceptionnel. » Pour l’accompagner, la maison recommande aux gastronomes « des produits simples comme les huîtres, les belons, les langoustines ou les plats plus travaillés comme une dorade à la sauce thaï, un poulet à la citronnelle, un grenadin de veau ou encore une sole grillée. »

Champagne Gosset, Celebris Vintage 2007, 140 euros

Spécial
Ce brut sans année illustre le soin apporté par la maison Taittinger à l’ensemble de ses champagnes. Composé de 40 % de chardonnay et de 60 % de pinot noir et meunier, cette entrée-de-gamme est issue de plus de 35 crus différents. La forte proportion de chardonnay, peu commune dans l’assemblage des champagnes sans année, apporte beaucoup d’équilibre et de fraîcheur. Le vieillissement en cave de trois à quatre ans lui permet d’atteindre une grande complexité aromatique. Le temps où le brut non millésimé constituait le point faible de la maison est bien révolu. Aérien, floral et fruité, c’est un délice apéritif. Et c’est d’ailleurs à ce moment de partage et de fête qu’on peut le recommander. Mais il sera également très à l’aise avec des fruits de mers, des volailles crémées ou des desserts aux fruits.Champagne Taittinger, Brut réserve, 39,90 euros

 

Tenue de soirée
Uniquement disponible auprès du réseau de cavistes Nicolas jusqu’à la fin de l’année (et partout ailleurs ensuite), cette édition spéciale du flacon Cuvée Rosé de la maison Laurent-Perrier est habillée d’une “robe” Constellation qui donne un nouvel éclat à la « belle couleur framboise » et aux « notes de fruits rouges » qui caractérisent ce champagne rosé issu d’une « maîtrise parfaite de la macération du pinot noir. » Cadeau pour l’esthète qui sommeille en tout amateur, ce beau flacon est fait pour illuminer les dégustations de fin d’année.

Champagne Laurent-Perrier, Cuvée Rosé, édition limitée Constellation, 80 euros

Le Douro, en images et en musique

Ce soir et demain se tiendront à Bordeaux les deux derniers des différents événements qui ont accompagné tout l’automne l’exposition Porto : Douro, l’air de la terre au bord des eaux, visible jusqu’au 6 janvier à La Cité du vin (nous vous en avons parlé en détail ici).

Consacrée au cinéaste portugais Manuel de Oliveira, la soirée de ce jeudi se déroulera “hors les murs” du musée : rendez-vous est donné dès 17 heures au cinéma Jean Eustache de Pessac pour une conférence et la projection de deux films, Porto de mon enfance (2002) et L’étrange affaire Angélica (2012). Tous les détails sont .

Demain soir à 20 heures, à l’auditorium de La Cité du vin, le cœur de l’amateur battra au rythme des percussions de Sons do Douro, un concert qui sera suivi d’une dégustation. Plus de renseignements et billetterie (plein tarif : 12 euros) en cliquant ici.


897 – Sons do Douro – Lamego from Sons do Douro on Vimeo.

Le rosé par tous les temps

Avec plus de quatre millions de bouteilles commercialisées chaque année sur le circuit des cavistes et des restaurateurs, les producteurs réunis depuis 1964 sous la bannière des Maîtres Vignerons de la presqu’île de Saint-Tropez (en tout, dix domaines et trois caves) ont engrangé une expertise du rosé et de ses amateurs qui leur a permis de « comprendre et anticiper les tendances. » Bien avant l’explosion de la « folie rosé » au niveau mondial et national (« sur les 24 millions d’hectolitres consommés dans le monde en 2016, un tiers l’est en France »), ces vignerons lançaient dès 2008 un rosé d’hiver baptisé Grain de Glace.

Au-delà de la prouesse technique consistant à proposer « un rosé de qualité qui puisse être disponible, prêt à boire, au 1er décembre », cet assemblage de cinsault, grenache et syrah représente alors « une totale nouveauté dans le paysage méditerranéen », son profil aromatique plus intense étant adapté à une consommation à la froide saison. Le concept étonne et il plaît : la restauration et les cavistes suivent et Grain de Glace passe de 15 000 bouteilles vendues l’année de son lancement à plus de 140 000 bouteilles l’hiver dernier, avec un millésime 2017 qui a reçu une médaille d’or cette année lors du Concours général agricole de Paris. En dix ans, le rosé Grain de Glace est devenu grand et son flacon sérigraphié représentant chaque année un animal emblématique de l’hiver se décline désormais en formats magnum et jéroboam.

Du rosé sur les pistes

La consommation de vin rosé a bondi de 43 % entre 2002 et 2014 et cette couleur représente désormais 33 % de la consommation de vins tranquilles en France. Les codes de consommation se sont élargis jusqu’à rejoindre, bien au-delà des traditionnelles terrasses provençales, les stations de ski (où sont réalisées un tiers des ventes de la cuvée Grain de Glace) et les rooftops new-yorkais. Si certains engouements sont plus “tendance” que d’autres, ce que l’on qualifiait de “mode” semble désormais inscrit au rang des classiques. Ainsi, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour le compte des maîtres vignerons de Saint-Tropez, 62 % des Français considèrent que l’on peut boire du rosé toute l’année et 74 % des amateurs de vins consomment du rosé en hiver, un chiffre porté à 83 % chez les consommateurs âgés de 18 à 49 ans. Plus précisément encore, parmi les 18-34 ans, 42 % des personnes interrogées trouvent que le rosé est « une boisson adaptée à l’apéritif » et 38 % le considèrent « un vin qui se marie bien avec la gastronomie. »

Chiffres : “Sondage OpinionWay pour Les Maîtres Vignerons de Saint Tropez”

La Champagne de demain