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L’Esprit souterrain

Au cœur des crayères de la maison Pommery à Reims, l'œuvre du duo d'artistes Pakui Hardware (photo : Fred Laurès).

C’est sur le thème du souterrain et sous le commissariat d’Hugo Vitrani que vient de s’ouvrir la quatorzième édition d’une exposition rémoise d’envergure, fruit des liens entre la maison Pommery et l’art contemporain qui déclinera jusqu’au 15 juin prochain les œuvres de Tania Mouraud, Aline Bouvy, Bruno Gironcoli, SAEIO, Olivier Kosta-Théfaine, Wouter van Veldhoven, Matias Faldbakken, Guillaume Bresson, Alix Desaubliaux, Ida Ekblad, Mohamed Bourouissa, Tala Madani, SKKi ©, Antwan Horfee, Holly Hendry, KAYA (Debo Eilers, Kerstin Brätsch) avec N.O. Madski, Pakui Hardware, Keiichi Tanaami, Zsofia Keresztes, Cleon Peterson, Florian et Michael Quistrebert.

Ces artistes internationaux issus de générations et de pratiques différentes (sculpture, peinture, vidéo, graffiti, musique, etc.) ont été invités à produire autour d’une même notion des œuvres in situ, en réponse au lieu, qu’il s’agisse de mieux le révéler, le magnifier ou le défier : « Le souterrain est un territoire de fantasmes. On y avance à pas de loup tant l’imprévu menace mais attire. Une no-go-zone dont la réalité augmentée serait hantée de chimères, de magma en chaleur, de serpents à trois têtes, de rituels chamaniques, de mystères, de beautés convulsives et de veines électriques », écrit Hugo Vitrani dans le texte qui accompagne l’exposition.

« Le domaine Pommery est souterrain. Ses caves sont composées de perspectives de tunnels, d’alcôves profondes et obscures, d’immenses crayères aux murs patinés et verdâtres d’humidité. Plongé dans ce labyrinthe – à la fois cavernes pariétales et tunnels du métro – le public se retrouve entre passé et présent, dedans et dehors, mystique et technique. Plongée dans l’opacité, l’exposition L’Esprit souterrain fonctionne comme une traversée des frontières physiques et mentales : l’art fait corps avec les lieux ou s’y confronte, entre éclat de lumière et pénombre, du monumental au détail, du spectaculaire à l’invisible en passant parfois par l’inaccessible.  »

L’Esprit souterrain, Expérience Pommery #14.

14 septembre 2018 -15 juin 2019, détails et réservation ici.

Les cavistes évaluent les cavistes

Organisé par le syndicat des cavistes professionnels (SCP), une entité créée en 2011 afin de représenter la profession auprès des institutionnels et de contribuer au développement et à la valorisation du métier auprès du public, le concours du meilleur caviste de France se déroule chaque année en partenariat avec le groupe Thiénot Bordeaux Champagne et vise à distinguer les qualités d’expert en vin, bières et spiritueux des cavistes tout autant que leurs compétences de commerçants (en France, près de 5 750 magasins spécialisés proposent aux amateurs des sélections de boissons alcoolisées ou non et chaque jour, les cavistes accueillent et conseillent environ 180 000 clients).

La demi-finale de cette session 2018, qui s’est tenue lundi dernier au château Belgrave, a réuni quarante participants autour d’une épreuve de culture générale et d’une épreuve de dégustation. Ces dernières ont été conçues par un jury composé d’exigeants confrères (en photo ci-dessous) : Patrick Jourdain, membre fondateur et vice-président du SCP (Les Caves Max Jourdain à Cusset et Les vins Girard à Thiers), Yves Legrand, membre fondateur de la fédération des cavistes indépendants (FCI) ainsi que du SCP qu’il préside depuis sa création (Chemin des Vignes à Issy-les-Moulineaux et à Paris) et Stéphane Alberti, Caviste d’Or 2014 (Cave Vin Passion à Saint-Amant-Tallende et Ceyrat).

Après cette journée médocaine dont on retrouvera le détail ici, les huit finalistes listés ci-après se retrouveront le 15 octobre à Paris pour disputer la finale, en présence du comédien François-Xavier Demaison, parrain de cette compétition : Marco Bertossi (La Dolia, Castelnau-le-Lez) ; Cyril Coniglio (Rhône Magnum, Pont-de-l’Isère) ; Eric Fèvre (Millésimes et Saveurs, Reims) ; Jean-Philippe Leroy (Vinothentik, Chabeuil) ; Franck Naudot, (Les Caves Naudot, Gannat) ; Fabrice Renner (Au Monde du Vin, Saint-Louis) ; Julien Ruault (Cave Nicolas, Reims) ; Antoine Sfeir (Le Repaire de Bacchus, Paris 15e).

« Ce que récompense le concours du meilleur caviste, c’est la qualité de la relation entre le caviste, ses produits et ses clients ; c’est le professionnalisme du chef d’entreprise ou du caviste-conseil qui fait tourner sa boutique, qui adopte et met en oeuvre la bonne approche, celle qui lui permettra de faire la différence entre son commerce spécialisé et la concurrence. »

Hymne au voyage

Comme nous vous l’avions annoncé ici, le catalogue de l’édition 2018 de la vente aux enchères de cognacs La Part des Anges déploie pour la première fois différentes expériences inédites dans l’univers, plutôt secret, de ces vénérables eaux-de-vie. Parmi l’éventail de flacons offerts par les maisons à l’occasion de cette soirée caritative organisée par l’interprofession du cognac (BNIC), certains seront ainsi dotés d’un supplément d’intérêt pour l’amateur.

Issue d’une collaboration entre l’agence Linea et la maison Larsen, fondée en 1926 par un aventurier norvégien pris de passion pour le cognac après une escale imprévue en France, la carafe ci-dessus est « fidèle à la personnalité pionnière de Jens Reidar Larsen et inspirée de ses nombreux voyages et expéditions. » Le cognac qu’elle contient a vieilli en fût de chêne au sein du fort Boyard : « L’eau-de-vie, l’une des plus exceptionnelles de notre Paradis, a été distillée sous Jean Larsen, deuxième génération de la famille, et a vieilli plusieurs décennies en fût avant d’être transférée en dame-jeanne pour figer son équilibre unique avant de connaître un vieillissement ultime sur le fort. »

De ces influences maritimes et ce goût pour l’exploration qui caractérisent cette maison cognaçaise, l’acquéreur pourra se faire une idée encore plus précise en étant invité à déguster son cognac dans ce même lieu, qu’il ou elle rejoindra par hélicoptère. C’est la maison Artcurial qui est en charge de la dispersion des vingt-deux carafes et assemblages exceptionnels – assortis de quinze expériences – proposés aux enchères pour cette onzième édition de La Part des Anges.

Ci-dessus, carafe soufflée bouche maintenue sur une sculpture en chêne massif qui évoque la charpente du drakkar emblématique de la maison Larsen, deux pièces uniques réalisées par des artisans d’art français. Estimation : 5 000 euros.

Accords antillais

Quatrième dîner de la session 2018 du concours que la maison Champagne Collet consacre aux ouvrages signés par des chefs, la présentation du livre de Jean-Rony Leriche (Ma Cuisine antillaise, Editions Brigitte Eveno) a donné lieu la semaine dernière à des accords mets-champagne inédits. Comme l’exige la compétition, Jean-Rony Leriche a proposé autour des champagnes de la maison Collet, plus précisément ses cuvées Art Déco, Esprit Couture, Brut Rosé, Brut Vintage 2006 et Rosé Dry, un menu en cinq temps « où les influences créoles se sont mêlées au terroir champenois. »

Avec les champagnes précédemment cités se sont entre autres accordés des Accras, Banane Pezé, Souskay mangue verte et avocat, Plantureuse, un Bébélé de Marraine Roger et ses crevettes flambées, pain au lard épicé et un Colombo de poulet, gratin de banane jaune, selle d’agneau boucanée, frites de légumes du pays, autant de recettes que l’amateur retrouvera dans le livre de cet ancien basketteur de haut niveau né de parents haïtiens, élevé en Guadeloupe et « bercé depuis son enfance par la cuisine. »

Si Jean-Rony Leriche est arrivé en métropole pour y étudier la chimie, la cuisine le rattrape vite et c’est sous la houlette du chef Franck Reminel, au restaurant étoilé En Marge (Toulouse), qu’il réalisera son stage de fin d’étude. Après différentes expériences dans d’autres établissements et en tant que chef à domicile, Jean-Rony Leriche — qui enseigne également la cuisine – a ouvert à Toulouse en 2014, avec son ami Hervé Turlepin, le restaurant Leriche de saveurs. Les plats proposés sont un hommage au terroir antillais et haïtien, avec des dressages et une version gastronomique de mets peu connus.

Les amateurs sont attendus à Roissy

Advini, l’acteur de référence concernant les vins français de terroir, et la branche du groupe Lagardère consacrée au travel retail ont installé en collaboration avec Paris Aéroport un pop-up store dédié au vin à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle (terminal 2E, hall M). Cave éphémère présentant le travail de huit maisons situées à Bordeaux, en Bourgogne, dans le Rhône, en Provence, dans le Languedoc, le Roussillon et à Cahors, L’Expérience des Terroirs propose également aux passagers des expériences qui se pratiquent normalement dans le vignoble, de la découverte des principaux arômes du vin à sa dégustation en passant par la visite des propriétés, pratiquée ici de façon virtuelle.

En outre, ce lieu pensé pour l’échange et s’adressant aux connaisseurs comme aux néophytes accueillera durant un mois différentes figures du mondovino pour des dégustations thématiques illustrées par cinq vins. Parmi eux, Andréas Larsson, meilleur sommelier du monde 2007, sur le thème des “grands vins français” (14 septembre), Emmanuel Cazes, pour une session consacrée à l’agriculture biologique, à la biodynamie et aux pratiques environnementales durables (22 septembre) ou encore Fabrice Sommier, meilleur ouvrier de France sommelier et directeur de la restauration du groupe Georges Blanc, à propos des terroirs emblématiques du vignoble français (28 septembre).

Petits vendangeurs

Retour en images sur la récolte 2018 au Chemin des vignes (Issy-les-Moulineaux) où, comme chaque année depuis 1992, des écoliers sont venus vendanger et presser le raisin. Une journée pédagogique organisée et commentée par Yves Legrand, le propriétaire des lieux.

2 388 années d’expérience

Parce qu’on y parle de vin et d’avenir, nous reproduisons ci-dessous une communication – traduite de l’anglais par nos soins – signée par Hubert de Billy (Champagne Pol Roger), actuel président de Primum Familiae Vini, association qui réunit des propriétés viticoles, de France et d’ailleurs, uniquement détenues de façon familiale.

« Il y a vingt-cinq ans, ma famille a été invitée à rejoindre Primum Familiae Vini (PFV), que Robert Drouhin et Miguel Torres avait créé un an plus tôt. Ce fut et c’est encore un grand honneur que d’être accueilli au sein de cette éminente association et de participer à cette extraordinaire aventure. Il est de mon devoir, et c’est un plaisir, de remercier mon prédécesseur, Jean-Frederic Hugel, pour le beau travail qu’il a accompli et l’énergie qu’il y a consacré. A l’aube de mon troisième trimestre en tant que président, je suis fier de ce que nous avons fait ensemble pour montrer au monde que le vin n’est pas qu’un produit ou un commerce. La dimension familiale nous montre que le vin est fait de valeurs.

Il y a quelques jours, l’une des plus anciennes maisons espagnoles, Codorniu, a été contrainte, après cinq siècles de propriété familiale, d’autoriser une prise de participation majoritaire par l’une des plus grosses sociétés d’investissement. Le temps passe et le monde change. Les générations se succèdent et PFV doit continuer et s’adapter aux nouveaux défis afin que nous soyons plus forts ensemble.

La structure des sociétés qui composent Primum Familiae Vini, structure familiale par définition, est ce que nous connaissons et maîtrisons depuis longtemps. Nos propriétés totalisent 2 388 années d’expérience ; pour nous, plus que jamais, la famille signifie la durabilité et, par conséquent, la sauvegarde des valeurs sans lesquelles il est impossible de produire de grands vins et de préserver notre héritage commun. En cela, nous restons des symboles et des modèles pour le monde du vin et peut-être même au-delà. Nous avons décidé de réaliser un audit et d’examiner ce qui a été fait par le passé afin de comprendre de façon précise ce que signifie PVF pour chacun des ses membres. Nous sommes déterminés à avancer afin d’être capable d’exprimer clairement ce que nous voulons être d’ici 10, 20, 30 ans et plus encore.

Nouvelles idées, nouveaux outils et nouveaux événements. Dans un avenir proche, de nombreuses décisions vont être prises qui vont mener cette association à un autre niveau, la faire mieux connaître et mieux comprendre de tous nos amis et des amateurs de vins du monde entier. Nous serons présents ensemble aux salons Prowein et Vinexpo pour vanter la qualité de nos vins et, plus spécifiquement, d’un éventail de vins qui se complètent les uns les autres et offrent une grande synergie. »

Hubert de Billy, 

président de Primum Familiae Vini pour 2018 et 2019



La côte des Blancs en six grands crus


Au contraire de Champagne Salon, sa maison-sœur et voisine au Mesnil-sur-Oger, « attachée à son désir d’unité absolue », Delamotte pratique l’assemblage et réalise avec sa dernière proposition une discrète « révolution de palais. » Spécialiste du blanc de blancs, la maison a décidé que ce ne serait plus quatre, mais six grands crus champenois (Mesnil-sur-Oger, Avize, Oger, Cramant, Chouilly et Oiry) qui seraient désormais assemblés à partir du millésime 2008, une année dont on trouvera le résumé ci-dessous. Après neuf années de vieillissement sur lies, le résultat est enfin là, une cuvée 100 % chardonnay qui porte en elle « de longues, très longues années de puissance et l’élégance des grands vins de garde. »  

2008 en Champagne, un temps impossible, mais quel été !

« Oui, l’hiver a été doux, mais le printemps, froid et pluvieux, exagère, avec un début juin glacial, alors qu’a débuté la floraison qui décide de l’avenir, donc des vins. On craint les accidents de coulure et de millerandage, redoutables maladies de la vigne. Les vignerons attendent et le ciel est avec eux. Juin bascule dans sa vraie nature d’approche de l’été, la nouaison est de bon augure : les raisins seront de belle taille et l’on peut prévoir la date de la vendange, confirmée par un mois d’août superbe, un début septembre encore un peu gris. Mais non, le chardonnay prospère, montant en puissance jusqu’au jour de la cueillette à la mi-septembre, sur la côte des Blancs dans toute sa gloire, l’assurance d’une année exceptionnelle. »

Champagne Delamotte, Blanc de blancs 2008, 52 euros la bouteille (prix conseillé)

Vins bio en bib

Cette semaine à Paris, l’amateur peut découvrir de plus près l’offre de vins naturels, bio et dynamiques* proposée par la nouvelle boutique en ligne Let it bib. Créé par Vincent Baverel, ce site est entièrement dédié au “bag-in-box” (ou bib), un contenant dont l’ancêtre était appelé “cubi”. Bien loin des poches en plastique dotées d’un simple robinet qui laissait entrer l’air, avec pour conséquence une rapide oxydation du vin, le bib moderne est composé d’une poche étanche multicouche qui garantit la non-altération de son contenu et préserve les qualités gustatives du vin au moins six semaines après son ouverture.

Pratique et recyclable, cet emballage sous vide économique et écologique (il est moins cher à produire et à transporter que les bouteilles en verre et son empreinte carbone est jusqu’à six fois inférieure) est décrit par l’équipe en charge de cette sélection qui décline en trois couleurs des vins issus de six régions viticoles françaises et une italienne, comme « adapté aux modes de consommation actuels, que l’on vive seul, en colocation, en couple ou en famille. » Outre l’« offre qualitative de vins vivants » déployée par ce nouveau site, l’espace investi jusqu’à dimanche dans le dixième arrondissement (37, rue des Petites Ecuries) accueillera des concerts, des lectures, des expos et une boutique.

* Certifiés ou labellisés AB, BioEurope, Demeter, Biodyvin, Vins S.A.I.N.S, Association des vins naturels (AVN) ou Nature & Progrès