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Castel et le rosé, succès et nouveautés

Familial et international (c’est la nouvelle signature de sa branche vins), le groupe Castel est propriétaire de plus de 1 400 hectares de vignes en France, menés en viticulture raisonnée et certifiés Terra Vitis à 70 %. Entre autre tendance accompagnée dans le monde entier par la maison, celle du vin rosé, couleur de moins en moins dépendante de la belle saison qui connaît une croissance continue depuis une quinzaine d’années, se traduit pour Castel par la vente chaque seconde de cinq bouteilles dans le monde (c’est-à-dire 110 pays). Un succès que cette année ne démentira pas – toute la production déjà estimée des 132 hectares certifiés Terra Vitis est pré-vendue — et déclinera via un développement dans de nouveaux pays et le lancement de nouveautés dans les différentes maisons du groupe.

Ces cinq bouteilles font partie des nouveautés 2018 du groupe Castel en matière de vin rosé, tranquille ou effervescent.

Le groupe Castel a participé à l’engouement actuel pour le rosé dès la fin des années 90, via la production de ses propres vignobles et des partenariats viticulteurs sur ses marques. Des investissements en Provence (Château Cavalier, dont le millésime 2015 a été classé parmi les 50 meilleurs rosés du monde par la magazine Decanter), un centre de vinification dédié au rosé de l’AOC côtes-de-provence (Confrérie de Provence à Vidauban), le développement de marques dans chaque appellation régionale, sans oublier l’arrivée dans cet éventail de propositions de Kriter et Patriarche (2011), puis de la maison Listel (fin 2016), année après année, l’offre du groupe s’est diversifiée au point qu’aujourd’hui près d’une bouteille Castel sur quatre est une bouteille de vin rosé. En France, les ventes de rosés Castel en grande distribution ont augmenté de 24 % entre 2013 et 2017 et le gros succès des IGP pays-d’oc donne lieu à l’arrivée de nouvelles dénominations (IGP atlantique, IGP méditerranée).

A l’export, le développement du groupe numéro 1 des vins français dans le monde « va de pair avec le succès de la France comme premier producteur, consommateur et exportateur mondial de vins rosés. » Si les Etats-Unis achètent la moitié des rosés de Provence exportés*, l’Europe est le principal marché export du groupe, qui y réalise 61,5% de ses ventes en rosés. Malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste « un client en développement » en 2018, le volume des ventes de vins rosés de la French Riviera ayant augmenté de 53 % en 2017. Le Japon est un autre marché en croissance (+ 48 % en 2017) et, parmi les 110 pays vers lesquels Castel exporte ses vins, les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse forment le “top 4”, représentant respectivement 18,5 %, 14,2 %, 13,8 % et 8,5 % des volumes en 2017. Enfin, le succès du côtes-de-provence Château Cavalier à l’international est notable en 2017, avec une augmentation de 82 %, soit 7 600 caisses de 12 bouteilles de plus vendues.

* Selon Les Échos, mars 2018.

Les grands absents des Primeurs

La Californie se consumait sous l’effet de feux dantesques pendant que Saint-Émilion se recroquevillait sous un épisode de gel particulièrement dévastateur, tous les vignobles français ayant aussi connu des grêles épouvantables ces années dernières.
Selon les propriétés bordelaises, en 2017, de 0 à 100 % du potentiel est atteint. Et l’affaire est plus tordue que ça. Ainsi, les quelques grappes sont-elles en mesure de donner des vins au niveau de l’exigence des propriétaires ? Au Château Corbin, grand cru classé de Saint-Émilion, Anabelle Cruse a décidé qu’il n’y aurait pas de grand vin 2017 à Corbin. Au château de Fieuzal, pas plus…

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Les Américains et le champagne, changement de point de vue

Afin de déterminer quel vin était le plus populaire aux Etats-Unis, le Wine & Spirits Magazine, publication fort respectée par les professionnels du vin comme par les amateurs, a demandé aux vendeurs de vins d’établir un classement de leurs dix bouteilles les plus demandées. Leurs réponses agrégées ont permis de placer Krug à la première place des “vins pétillants les plus populaires”.

Cet engouement des amateurs américains, qui souligne la montée en puissance aux Etats-Unis, particulièrement dans les restaurants et bars, de la maison fondée à Reims en 1843 par Joseph Krug, a réjoui la présidente de Krug, Maggie Henriquez : « Cette magnifique reconnaissance (…) me remplit de joie et de gratitude. Partir de l’anonymat quasi total pour arriver à être nommé le vin pétillant le plus populaire dans le Wine & Spirits Magazine, est tout simplement le reflet de huit années de travail acharné et constant. »

Décrivant une nouvelle tendance dans la consommation du champagne aux Etats-Unis ces dernières années, le magazine américain note que les clients sont plus « plus ouverts » et apprécient désormais le champagne à table et non plus uniquement comme « une boisson de célébration ». Une vision élargie qui fait partie de la stratégie menée depuis cinq ans par Moët Hennessy USA, sous la direction de Jim Clerkin, et dont cette reconnaissance du public est sans doute « l’un des excellents résultats », estime Maggie Henriquez.

Étudiants brillants cherchent accords mets-vins difficiles

Le jury, présidé par Michel Bettane

Lundi 14 mai, l’École normale supérieure (ENS) organisait la troisième édition de la Coupe Ès-Sens Ferrières. L’occasion pour douze équipes de grandes écoles de s’affronter dans des épreuves de dégustations à l’aveugle.

La Coupe Ès-Sens Ferrières se tient au Château de Ferrières, somptueuse demeure construite pour le baron James de Rothschild dans les années 1850. Elle abrite désormais l’école hôtelière Ferrières dont le directeur académique rappelle les valeurs : travail, humilité, audace, tradition, innovation. Le jury est composé des fidèles Michel Bettane, ancien élève de l’ENS, et Manuel Peyrondet, sommelier fondateur de Chais d’œuvre. A leurs côtés cette année, Angélique de Lencquesaing, présidente d’iDealwine, Keiichiro Miyagawa, importateur de sakés, et Eric Ticana, chef à domicile.

 

Les équipes sont concentrées sur les épreuves sous le regard scrutateur de Michel Bettane.

Pour les équipes de trois étudiants qui s’affrontent au cours des épreuves de qualification pour la finale, il s’agit de déguster à l’aveugle quatre vins qu’il faut identifier et à associer avec l’un des quatre mets proposés. La première série est relativement simple avec un champagne, un chablis et un saké. Seule véritable difficulté, le vermentino de Corse, pas facile à situer. La deuxième série est plus complexe, avec deux sauvignons, l’un de sancerre et l’autre de pouilly (un vin de Didier Dagueneau, rapidement identifié par Michel Bettane), un jurançon, et un vin italien en DOC etna rosso, qu’il faut associer à des sushis. Le questionnaire portant sur la tradition gastronomique française est franchement difficile, mais pas de quoi effrayer nos brillants compétiteurs.

 

Michel Bettane et Manuel Peyrondet donnent les réponses et partagent leur savoir.

A l’issue de cette première manche, place à un plat servi à table que les trois finalistes – les équipes d’Oxford, de l’Essec et de Sciences-Po –doivent déguster et analyser avant de faire des propositions d’accords parmi un choix de huit vins, cette fois identifiés. Il faut trouver le meilleur accord, le plus mauvais et faire une proposition libre. Au-delà des choix, pas toujours évidents compte tenu de la complexité du plat (des ballottines de lapin mélangées à du lard, du foie gras, des épices tandoori et des graines de moutarde), il faut également faire preuve d’éloquence. L’Essec et Oxford choisissent le même “meilleur accord” avec un pinot gris alsacien du domaine Weinbach, tandis que Sciences-Po lui préfère un vin rouge d’IGP île-de-beauté du Clos Poggiale. Ces deux choix sont valables.

Ce sont les explications fournies qui vont faire la différence. Oxford bénéficie d’un redoutable orateur, le massif et expérimenté slovène Domen Presern, étudiant en doctorat. Il commet toutefois deux erreurs. Il parle à toute vitesse, en anglais, à un public très majoritairement francophone, ce qui rend son raisonnement difficile à suivre. Et il est extrêmement technique. Pour résumer, on peut dire qu’il a trop voulu « étaler sa science ». C’est ce qui permet à Sciences-Po de tirer son épingle du jeu avec son choix de vin original et des explications plus sensibles, plus posées. Axel Aubrun, étudiant en quatrième année, fait ainsi triompher le club œnologique de son école, In Vino Veritas, et permet à Camille Alix et Garance Pigeau, des deuxième-années, d’emmagasiner de l’expérience pour la suite.

 

L’équipe de Sciences-Po au moment de l’annonce des résultats.

Concernant les accords mets-vins, Manuel Peyrondet rappelle pour conclure qu’il n’y a pas toujours un choix évident. C’est aussi une question de sensibilité et, surtout, de moment. Lui aimait bien le maury de Mas Amiel, mais il juge que pour un déjeuner ensoleillé d’été, un vin plus léger est sans doute un meilleur choix. Comme quoi, le vin n’est pas seulement affaire de savoir, mais aussi de goût personnel et de moments partagés.

 

Gilles Durand-Daguin

Balade à succès

Dimanche, le territoire viticole de l’AOC rasteau (dont nous vous avions parlé ici il y a peu) accueillera à nouveau les gourmets pour une traditionnelle escapade printanière organisée depuis près de vingt ans par un groupe d’habitants et de vignerons de Rasteau afin de « mettre en lumière leur terroir exceptionnel. » Rendez-vous convivial affichant systématiquement complet, cette balade dominicale « dans un territoire somptueux niché dans les vignes et à quelques encablures d’Avignon » réunit près de 2 500 promeneurs sur un parcours de six kilomètres ponctué de pauses permettant aux amateurs de rencontrer les vignerons et de découvrir leurs vins via des accords gourmands avec vue sur les Dentelles de Montmirail, les Préalpes, le Ventoux et la vallée du Rhône.

A vos paniers

Trois jours de pique-nique, pas moins. Le traditionnel rendez-vous donné aux amateurs par les producteurs travaillant sous la bannière collective Vigneron Indépendant, une fédération viticole née dans les années 1970 qui compte aujourd’hui 7 000 adhérents très impliqués dans l’œnotourisme (85 % reçoivent des visiteurs dans leur domaine et près de 5 millions d’œnotouristes ont été accueillis en 2016, dont 32 % d’étrangers), s’apprête transformer ce week-end de Pentecôte en un gigantesque déjeuner sur l’herbe dans toutes les régions de France.

Initié en Alsace en 1995 et étendu depuis à tout le vignoble, cet événement auquel participent chaque année des milliers d’amateurs est toujours aussi simple dans son fonctionnement. On choisit un domaine ici (il sont 400 à ouvrir leurs portes), on vient avec son pique-nique et le vigneron offre de quoi l’accompagner. Cette dégustation conviviale s’accompagne partout d’un programme varié de visites et d’animations pédagogiques et ludiques. De balades à cheval en balades en Harley, en passant par les calèches, les tracteurs ou la traction, plus de mille activités seront proposées.

The sweet escape


Non content de faire à l’amateur de sauternes de très originales propositions de dégustation (comme celle-ci), le château de Rayne Vigneau renouvelle chaque année son éventail œnotouristique. Après la ludique initiation lancée l’année dernière, nouvelle approche de ses trois vins dont nous vous avions parlé ), le premier grand cru classé en 1855 a lancé ce printemps une activité permettant aux visiteurs de découvrir le secret de Rayne-Vigneau, « une pierre semi-précieuse qui aurait la faculté de donner l’excellence aux vins de la propriété », au long d’obstacles constitués d’énigmes et de codes à décrypter. Cette visite en forme d’escape game d’une durée d’une heure et demie est conçue pour un minimum de quatre participants. Prestation à réserver au moins 72 heures à l’avance, plus de détails en cliquant .

D’or et de malbec

Une succession de médailles d’or sont venues récompenser le millésime 2015 du château Lagrézette depuis le début de l’année. Après le Concours général agricole qui s’est tenu lors du salon de l’Agriculture et le Challenge international du vin, qui ont tous deux distingué les cuvées Marguerite 2015 et Parangon 2015, le concours des vins de Mâcon a également décerné de l’or à deux vins de la propriété (Parangon 2015 et Château Lagrézette 2015).

Le château a ensuite reçu quatre autres médailles lors du concours mondial des vins Féminalise pour ses cuvées Chevalier 2016 et Château Lagrézette, Paragon et Le Pigeonnier blanc 2015. Ce même millésime s’est également illustré à l’international avec les belles notes décernées par le magazine Wine Enthusiast (95 points pour Le Pigeonnier, 94 pour Paragon, 93 pour Cuvée Dame d’Honneur et 92 pour Château Lagrézette). Quant au critique Jeb Dunnuck, un ancien de l’équipe du Wine Advocate de Robert Parker qui a créé sa propre revue l’année dernière, il a attribué 95 points aux cuvées Marguerite, Le Pigeonnier et Paragon, qualifié ainsi : « Certainement un des meilleurs vins de l’appellation Malbec. »

Le millésime 2015 au château Lagrézette :

« L’exceptionnelle qualité du millésime s’explique tout d’abord par une météo particulièrement clémente, et ce malgré la période caniculaire de l’été : un hiver doux qui a entraîné une pousse précoce de la vigne dont la croissance a été accélérée grâce à un printemps chaud et ensoleillé. Des mois de juin et juillet très chauds ont conduit à une arrivée à maturation précoce. Une pluie salvatrice en août a permis une parfaite maturité des raisins malgré un stress hydrique lié à la canicule de juillet. Période idéale de vendanges, sèche avec des températures douces. Une combinaison de conditions particulièrement favorables à la production de vins très équilibrés avec une grande richesse et une bonne acidité qui apporte une certaine fraîcheur et qui font du millésime 2015 une des plus grands millésimes du domaine, à la hauteur des années 2009 et 2011. »

Grenaches du monde et du Roussillon

C’est dans le sud de la Catalogne que s’est tenu cette année le concours Grenaches du monde, une sixième édition marquée par un nouveau record de participation avec 839 vins présentés, soit 25 % de plus qu’en 2017. Composé de 75 professionnels, journalistes spécialisés, cavistes, sommeliers et œnologues originaires de dix pays (France, Espagne, Italie, Belgique, Allemagne, Danemark, Slovénie, Pays-Bas, Chine et Corée du Sud), le jury de cette compétition internationale a distingué à l’aveugle 259 cuvées issues de France, d’Italie, d’Espagne, du Liban, des États-Unis et d’Australie (le palmarès complet est ).

Au rang des récipiendaires des médailles d’or et d’argent attribuées à l’issue de cette session 2018 figurent quarante-cinq vins du Roussillon (provenant de vingt-huit producteurs). Très présent dans cette région viticole située entre Pyrénées et Méditerranée, le grenache est « représentatif de treize de ses quatorze appellations » (on les découvrira ici) et l’un des cépages nobles entrant dans la composition de ses vins doux naturels. Sur les 21 400 hectares de vignes exploitées en Roussillon, 8 500 hectares sont plantés en grenache. Parmi les vins doux naturels et vins secs récompensés cette année, à parts quasi égales, trente vins ont reçu une médaille d’or et quinze, une médaille d’argent.

Philippe Bourrier et Fabrice Rieu, respectivement président du conseil interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR) et président du concours, ont annoncé que la compétition ferait en 2019 son retour en Roussillon, région qui avait accueilli les trois premières éditions.

Le millésime 1774 aux enchères

La maison de vente Jura Enchères (Lons-le-Saunier) procédera le 26 mai prochain à la dispersion des derniers flacons provenant de « la plus belle cave du Jura », celle du commandant Grand (1886-1974), discret « gardien du temple » pour ce qui concerne le savoir-faire et les traditions d’une famille de vignerons d’Arbois connue depuis le XIVe siècle. Parmi les trésors qui seront proposés aux amateurs figure, en seulement trois exemplaires (photo), un vin jaune du millésime 1774 qui est l’un des plus vieux vins conservés au monde. Chacun de ces historiques flacons est estimé entre 15 et 20 000 euros.

Deux bouteilles issues du même lot proposées aux enchères en 2011 puis 2012 ont respectivement été adjugées 57 et 38 000 euros. « Le vin jaune, dont la durée légale de conservation est de 6 ans et 3 mois minimum pour qu’il puisse bénéficier de cette appellation, est un vin “indestructible” », explique Philippe Etiévant, chez Jura Enchères. En 1994, ce millésime 1774 fit l’objet d’une « dégustation mémorable » à laquelle participèrent vingt-quatre connaisseurs, scientifiques et œnologues qui lui attribuèrent la note de 9,4/10 et conclurent leur commentaire par cette formule : « A renouveler dans 100 ans. » Tout est dit.

Le catalogue de cette vente exceptionnelle de vins anciens d’Arbois, conservés jusqu’alors dans un endroit protégé appelé le “Tabernacle”, est à découvrir ici.