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Laurent Ponsot, combattant de l'authentique

Le faussaire mis KO

Il a fait les prime time des journaux télévisés américains et la Une des journaux spécialisés et il est devenu un peu malgré lui le grand héros de la lutte contre les faussaires du vin. Laurent Ponsot avait été estomaqué par la vente aux enchères de vieux clos-saint-denis de son domaine dans des millésimes bien antérieurs à l’arrivée du grand cru dans le portefeuille des vignes familiales. Le FBI alerté par lui a enquêté, puis découvert d’autres fraudes de la même source concernant les domaines de la Romanée-Conti et de la famille Roumier, sans parler de Petrus et consorts. À chaque fois, l’intermédiaire pour ces faux était Rudy Kurniawan, fournisseur de nombreux collectionneurs américains, allemands, chinois et bon ami de quelques honorables maisons de vente aux enchères.

La guerre des bouchons

Mais Laurent Ponsot ne se contente pas de faire la guerre aux faux. Il a été aussi le premier producteur de grands crus bourguignons (il en vinifie douze) à dénoncer la loterie des bouchons de liège naturel et commence dès 1990 à faire étudier un type alternatif de bouchage. Il trouvera chez Zaegel la technologie nécessaire avec la mise au point d’Ardea Seal. Un bouchon révolutionnaire, en matière synthétique parfaitement résistante à la compression et évitant toute élongation, et pour la partie en contact avec le vin dans un polymère utilisé pour les cœurs artificiels, d’une pureté garantie pour des siècles. Tout ce qu’on demande à un bouchon parfait, sans le moindre risque de contamination.

La caisse intelligente

Le traumatisme des faux a encore inspiré à ce traditionnaliste amoureux du progrès et de la science avec conscience de mettre au point une caisse intelligente. Un capteur dont la batterie est prévue pour durer quinze ans calcule toutes les quatre heures dans chaque caisse le taux d’humidité et la température et mémorise les deux informations. Une application dédiée sur smart-phone permet au propriétaire de la caisse de lire tout l’historique de la conservation, de repérer les voyages indus, sans oublier que les étiquettes des bouteilles sont tout aussi intelligentes.

Le grand style

Mais Laurent Ponsot est avant tout un grand styliste et un amoureux de vins capables d’exprimer tout le potentiel du millésime et du terroir dans un lent et régulier processus de vieillissement. Il contrôle sévèrement les rendements, conserve ses très vieilles vignes, vendange très mûr en s’inspirant des cycles de la nature (vols et activités des oiseaux, comportement de la flore locale) et jamais des caractéristiques climatiques, vinifie avec le moins d’intervention possible dans une cave à la pointe de l’état de l’art (gravité totale, contrôle électronique total des températures et de l’humidité). Ne comptez pas sur lui pour laisser faire le hasard, il fait au contraire aboutir le rêve du Grand Vin débarrassé de l’ego du vinificateur.

Vendanges au jardin

Situé à un quart d’heure du centre de Bordeaux, le village de Bouliac dispose d’une vue panoramique sur la région qui lui a valu le surnom de « balcon de Bordeaux », balcon qu’il est de bon ton de fréquenter depuis l’après-guerre, qu’on y vienne pour se promener, déjeuner ou encore danser. En 1989, l’une des belles longères du XVIIIe siècle qui caractérisent l’endroit a été transformée en hôtel par l’architecte Jean Nouvel (des photos ici). Portant le nom d’une célèbre rue du centre de Bordeaux et doté d’un restaurant gastronomique, où officie le chef étoilé Nicolas Magie, le Saint-James Bouliac (Relais & Châteaux) dispose de quelques rangs de vignes qui forment le deuxième plus petit vignoble de la région en AOC (le plus petit, c’est celui de l’aéroport).


C’est sur ces 12 ares plantées de merlot, qui produisent chaque année entre 450 et 600 bouteilles de « Vin du Jardin », que l’hôtel vous propose de vous initier à la cueillette des grappes et au tri, sous la houlette de Richard Bernard, son chef sommelier. Pour récompenser ce labeur, les vignerons d’un jour recevront une bouteille du millésime vendangé. Tradition oblige, les vendangeurs déjeuneront tous ensemble autour d’un barbecue concocté par Nicolas Magie et d’une dégustation de « Vin du Jardin ». Au-delà de cette expérience à la vigne, le forfait proposé par le Saint-James Bouliac comprend un dîner pour deux dans le restaurant étoilé de l’hôtel et deux nuits dans l’une des chambres qui regardent Bordeaux et la Garonne.

gastronomiqueSaintJamesBouliacLes dates exactes de ce séjour, qui aura lieu à la fin de septembre ou au début d’octobre, seront connues quinze jours avant le début des vendanges. Plus de renseignements au 05 57 97 06 00.



Forfait Expérience Vendanges du Saint-James Bouliac, 795 euros pour deux.

Un livre d’école

A Bordeaux, mais aussi à l’international avec un réseau de trente-cinq écoles dans onze pays (et plus de 200 formateurs accrédités dans dix-neuf pays), l’École du vin de Bordeaux dispense aux particulier et aux professionnels des formations allant de l’initiation au perfectionnement. C’est avec la collaboration de Sophie Brissaud, journaliste et auteur spécialisé dans les vins et la gastronomie,
qu’a été conçu L’Essentiel des vins nbso online casino reviews de Bordeaux, un ouvrage mi-guide mi-documentaire proposant aux amateurs toutes les clés d’entrée nécessaires à la découverte de la richesse des vins de Bordeaux. Châteaux viticoles, négoce, crus, terroirs, cépages, assemblage, dégustation et même accords gourmands, tout est là. Cette plongée dans l’essence de Bordeaux peut se poursuivre à travers trente-huit vidéos à télécharger grâce à des QR codes. Disponible dès le 25 septembre.
Pour en savoir plus sur les cours proposés à l »Ecole du vin de Bordeaux, cliquer ici.

L’Essentiel des vins de Bordeaux, 168 pages. Editions de La Martinière, 19,90 €

Une nouvelle foire aux vins


La famille Legrand qui officie au Chemin des Vignes (Issy les Moulineaux) est la même que celle qui est à l’origine des mythiques caves Legrand Filles et fils de la rue de la Banque, à Paris. Si la boutique fondée par Lucien Legrand est toujours une très belle adresse (en lire plus ici), la famille est désormais installée à la Madeleine, au 7 rue Pasquier, pour l’épicerie fine et à Issy pour le stockage du vin – sur 3 000 m2 d’anciennes carrières de craie situées à 37 mètres sous terre – et les restaurants.

Forte d’une expertise qui court sur quatre générations, la maison Legrand propose pour la première fois cette année une foire aux vins dont le lancement se fera lors d’un des afterworks régulièrement organisés par la maison. En pleine période des vendanges, du mardi 16 au samedi 27 septembre, Aude et Yves Legrand présenteront des dizaines de vins « d’ici et d’ailleurs, de grands noms et de petits producteurs, pépites dénichées avec passion. » Pour accompagner les amateurs dans leur choix, à Paris comme à Issy, sept vignerons* seront présents à leurs côtés.

* Mas Belles Eaux – Languedoc, Château Pibran et Château Pichon Longueville – Pauillac, Domaine Vaquer – Côtes du Roussillon, Château Chamboureau – Anjou/Savennières, Domaine Montirius – Vacqueyras/Gigondas, Vignobles Faytout – Côtes du Castillon/Puisseguin, Château de l’Eclair – Chénas.

Foire aux vins – La vinothèque

La Vinothèque est un acteur incontournable dans la vente de vins de Bordeaux. Cette maison spécialiste des vins de la région, propose pour sa foire aux vins des références intéressantes. Elles vont des grands classiques de Bordeaux jusqu’à des cuvées plus difficiles à trouver. Ne ratez pas le clos Floridène en blanc ou le château Potensac, toujours impeccable. Téléchargez ci-dessous notre sélection sélection :

Foires aux vins 2014

Est-il intéressant d’acheter en foires aux vins ? Les remises annoncées par la distribution classique ou sur internet permettent de le penser. La 6ème bouteille gratuite, -20% -30% par rapport au prix normal sont les accroches classiques des prospectus qui envahissent nos boîtes aux lettres ou nos boîtes mails. Mais de quel prix normal parle-t-on ? N’est-ce pas un prix créé pour l’occasion, artificiellement gonflé ? Et au-delà du prix, la vraie bonne affaire est-elle de payer un vin moins cher que ce qu’on aurait peut-être pu le payer si la qualité réelle n’est pas celle promise par l’appellation ou par la réputation du domaine ? Pour nous, la vraie bonne affaire consiste à payer un prix raisonnable pour la qualité réelle du vin proposé, qu’il soit à 3, 10 ou bien plus. Reportez-vous à notre encadré pour y voir plus clair sur la réalité des offres tarifaires. Au niveau de la qualité des références proposées dans ce dossier, nous avons retenu moins de 3% des vins de certaines enseignes.

D’autres chaînes sont beaucoup plus regardantes sur la qualité et l’essentiel de ce qu’elles proposent mérite une place sur la table de l’amateur. Devant une situation aussi hétérogène, téléchargez ci-dessous le meilleur des foires aux vins 2014.

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Un nouveau guide, un nouvel éditeur, un nouveau format et toujours autant de vins

Michel Bettane, Thierry Desseauve et leur équipe de dégustateurs émérites publient aujourd’hui la huitième édition de leur Guide des vins. C’est l’éditeur Flammarion qui reprend le flambeau dans une version plus moderne, plus simple, plus lisible. Nul doute que les amoureux du vin vont s’y retrouver avec bonheur.

Toujours aussi « sélectif, indépendant, complet et fiable », le Guide des vins bettane+desseauve 2015 est le résultat de près d’un an de travail. Dix dégustateurs ont sillonné le vignoble français à la recherche du meilleur. Après 50 000 vins dégustés, seuls 8 600 vins ont été jugés dignes de figurer dans le Guide. Avec une nouveauté majeure : une sélection de vins offrant le meilleur rapport qualité – prix.

Découvrez le palmarès de cette nouvelle édition.

– L’homme de l’année : Laurent Ponsot
– La révélation de l’année : Mas Saint-Louis
– La progression de l’année : Champagne Philipponnat
– La signature de l’année : Gérard Bertrand
– Le vignoble de l’année : Saumur-Champigny

La famille Frey acquiert le château de Corton-André en Bourgogne

La présence de la famille Frey dans le domaine viticole remonte à ses origines champenoises. Elle détient un important vignoble dans les plus beaux crus de la Champagne ainsi qu’une participation au sein de la prestigieuse maison Billecart-Salmon. Deux autres joyaux complètent le patrimoine familial constitué au fil des années par Jean-Jacques Frey : à Bordeaux, le château La Lagune, 3e grand cru classé 1855 et, dans la vallée du Rhône, les domaines Paul Jaboulet Ainé, dont le fameux hermitage La Chapelle s’inscrit au panthéon des plus grands vins du monde.

Caroline, la fille ainée de Jean-Jacques Frey signe à Bordeaux comme dans la vallée du Rhône des vins de haut niveau, dans un souci permanent de qualité et de respect des terroirs.

En rachetant au groupe Béjot le château de Corton-André (fraîchement acquis auprès du groupe Ballande et Meneret), la famille Frey arrive en Bourgogne en restant fidèle à ses valeurs d’excellence. Le Château de Corton André est emblématique du vignoble bourguignon. Son architecture et ses magnifiques tuiles vernissées surplombent les vignes d’Aloxe-Corton et il dispose d’un clos ainsi que d’un vignoble de sept hectares dans les prestigieuses appellations de Corton, Corton Charlemagne, Meursault, Volnay, Pommard…

Entre un château particulièrement représentatif et des terroirs d’exception, Caroline dispose d’un joli potentiel pour vinifier de grands vins.

Le crowdfunding appliqué au vin

Lancé le 13 août dernier, Fundovinoest le premier site de financement participatif consacré à l’univers du vin. Surfant sur la tendance du crowdfunding, la plateforme permet aux professionnels du monde du vin de faire appel à la générosité des internautes pour financer leur projet de développement plutôt que de s’adresser aux banques.

Les porteurs de projets sont des vignerons ou des professionnels du monde du vin (e-commerce, distribution, négoce) qui souhaitent équiper ou développer leurs entreprises. Les équipes de Fundovino étudient minutieusement chaque projet, le montant à collecter (le minimum accepté est de 100 €), la durée de collecte des fonds, les récompenses offertes par le porteur, le sérieux du projet et, évidemment, si celui-ci entre dans l’une des neuf catégories du site, “adoptez une vigne”, “vignoble”, “chai”, “bio”, “œnotourisme”, “caviste”, “culturel”, “innovation” et “autres alcools”.

« Un projet ne nécessite pas de montage juridique, ni d’acte notarial », explique Julien Worth, le directeur général de Fundovino. Le site capitalise l’ensemble des fonds pour les porteurs. À l’heure actuelle, Fundovino a réussi à fédérer sept projets. Julien Worth confie son désir qu’« à terme, l’ensemble des donateurs et des porteurs de projet proviennent des cinq continents. »

Sur chaque projet financé, Fundovino prélève une commission de 8 % dont 5 % revient à la plateforme et 3 % à S-Money, filiale monétique du groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne. Selon la valeur du don, le donateur recevra une « compensation en nature » qui peut aller d’un remerciement sur la page Facebook du domaine jusqu’à des bouteilles de vin, voire des séjours découvertes au domaine.

Adieu Philippine

Elle était la vie même. Vibrionnante, haute en voix et en couleur, tour à tour charmeuse ou excédée, attentive aux uns et aux autres et consciente de ce que sa simple présence imposait. Philippine de Rothschild est restée jusqu’à son dernier souffle dans la nuit du vendredi au samedi 23 août une comédienne passionnée de théâtre, le métier qui fut le sien à la Comédie Française puis au sein de la Compagnie Renaud-Barrault jusqu’à la succession de son père Philippe à Mouton en 1988. Mais en endossant ce nouveau rôle, elle a livré une interprétation unique et sensible qui a fait de Mouton-Rothschild la plus belle scène du vin de ces deux dernières décennies.

Succéder à ce père démiurge qui avait fait du Mouton un mythe presqu’autant qu’un vin n’était pas aisé. D’autant que le cru, devenu premier, ne constituait que la tête de pont d’un groupe qu’elle rebaptisa Philippe de Rothschild SA, produisant et commercialisant également l’un des plus célèbres vins de marque de la planète, Mouton-Cadet, nouant des partenariats prestigieux avec d’autres grands producteurs de tous les continents, le plus illustre demeurant le californien Opus One, fruit de la vision commune de Philippe de Rothschild et de Robert Mondavi.

Pour avoir, au milieu des années 90, signalé dans notre guide que le mouton des millésimes de la période 90/95 n’était pas au niveau de ce que nous attendions d’un tel cru, nous nous sommes rendu compte de la force et de la capacité de réaction de Philippine de Rothschild. Au lieu de nier tout problème (comme, hélas, le font nombre de vignerons) elle demanda aussitôt à son conseil de spécialistes techniques, commerciaux, financiers qui dirigeait avec elle le cru de remettre à plat l’ensemble du processus de production, de la vigne à la bouteille. A partir de 1997, Mouton Rothschild repart sur les rails de l’excellence. Sans jamais plus s’arrêter.

Mais l’essence de son œuvre est ailleurs. Comme son père, Philippine de Rothschild avait la ferme conviction de la dimension artistique du vin. Elle a toujours su et voulu démontrer que les crus qu’elle menait et, au-delà, l’ensemble de cette filière constituaient depuis toujours une part significative de notre civilisation. Elle aura inlassablement affirmé cette dimension fondamentale, du Musée de Mouton au choix des artistes qui illustrent les étiquettes de chaque millésime, de ses paroles comme de ses actes.

À Jean-Pierre de Beaumarchais, son mari, à ses trois enfants – dont Philippe et Julien qui participent déjà à la direction du groupe – nous transmettons nos plus sincères condoléances.

Michel Bettane et Thierry Desseauve