Bon d’accord, il y a James Bond (on vous avait parlé ici de cette sortie très attendue et du champagne qui va avec). Mais il y a aussi les très jolis films que les domaines nous proposent sur les vendanges. Après celui de Smith Haut Laffite que nous avons évoqué en début de semaine, voici dans un autre genre, plus contemplatif, la très poétique vidéo de la famille Perrin (pour savoir de qui il s’agit, allez lire ce blog là et regardez leur site).
Bonne(s) projection(s) !
Les films du week-end
Moment de grâce à Angélus
Hubert de Boüard n’a pas fêté le nouveau classement de Saint-Émilion qui a vu son château-angélus accéder au rang suprême de premier cru classé A, avec château-pavie. Ils ont rejoint les deux stars de l’appellation, château-cheval-blanc et château-ausone.
Non, si nous étions réunis sur un belvédère posé sur le coteau du Château Bellevue, c’était pour assister à la consécration des dix-huit cloches du carillon suspendu à un campanile sur le toit de Château Angélus.
En effet, depuis de longs mois, Angélus est en travaux. Comme nombre de ses voisins, il est question d’un nouveau chai. Quand Cheval Blanc, La Dominique ou Montlabert ont fait le choix de la création architecturale contemporaine, Hubert de Boüard et sa famille se sont tourné vers une exécution à caractère historique. L’usage de matériaux de récupération, poutres et tuiles, le dessin mis en œuvre par un ancien architecte des Bâtiments de France, tout concourt à l’édification non pas d’un faux château, mais d’un chai historique. J’ai entendu que l’ensemble avait des airs bourguignons, je dirai plutôt que c’est périgourdin, donc voisin.
C’est déjà sublime alors qu’il reste encore une année de travail, nous y reviendrons dans un an…lire la suite
Ambassade de Bourgogne
D’accord, c’est sur le site pro du Bureau international des vins de Bourgogne (BIVB), et c’est conçu pour des «prescripteurs» qui ont envie de se former plus avant sur l’histoire, le terroir, la dégustation des vins, le conseil et le service. Mais rien n’empêche l’amateur lambda de suivre ce cours très complet qui offre une plongée ludique, interactive et très éclairante dans l’univers du terroir bourguignon. Des questions (auxquelles il faut répondre pour avancer, voir la capture d’écran ci-dessus), un cours, des vidéos, des témoignages, ce module de formation multimédia disponible en cinq langues propose – en ligne ou en téléchargement – un contenu riche et dynamique qui s’appuie sur les expertises et compétences des vignerons bourguignons et de l’Ecole des vins de Bourgogne. Terroirs, climats, lieux-dits, appellations, cépages, vinification, élevage, les différents thèmes abordés racontent aussi bien le quotidien de la Bourgogne viticole d’aujourd’hui que la longue histoire du vignoble, du côté des hommes (on compte en milliers d’années) comme du côté du sol (là, on compte plutôt en millions). La Bourgogne investit depuis de nombreuses années de manière significative dans l’accompagnement et la formation des prescripteurs de ses vins* : importateurs, sommeliers, cavistes, restaurateurs… Mais puisque le grand public a également accès à ces programmes, ne vous privez pas de devenir ambassadeur en votre demeure.
* Le BIVB organise chaque année, en France comme à l’international, de très nombreuses formations autour de la diversité des vins de Bourgogne. Depuis les thématiques consacrées aux « essentiels » des vins de Bourgogne jusqu’aux prestigieuses sessions dédiées aux climats et lieux-dits, les prescripteurs peuvent devenir de véritables experts, relais précieux auprès de leurs clients. En parallèle, le BIVB développe un réseau de « Formateurs officiels pour les vins de Bourgogne ». Au nombre de 71, ils proposent dans leurs 17 pays respectifs des formations sur les vins de Bourgogne aux prescripteurs et au grand public. On vous en avait déjà parlé ici.
Pas d’antenne sur l’Hermitage
Et voilà. Les instances en charge ont fait leur boulot. L’info révélée en premier par le quotidien Le Dauphiné Libéré nous apprend que le projet de l’opérateur Itastim est retoqué en raison de la procédure de classement de la colline de l’Hermitage au patrimoine national. C’est tout simple et ça vient du Ministère. Pour une ou deux de ces raisons administratives comme nous en avons le secret, cette interdiction est valable un an, mais devrait être « éternelle », comme le démontre très bien Le Dauphiné Libéré…lire la suite
Interview avec Pierre-Olivier Clouet, directeur technique de Cheval Blanc
Il existe dans le monde des vins d’exception. Cheval Blanc en est un.
Propriété d’un seul tenant depuis 1871, où il trouve sa configuration définitive, Cheval Blanc obtient en 1954 le classement de Premier Grand Cru Classé « A ».
Planté sur un terroir mosaïque construit d’argile, de sable et de graves, le vignoble de Cheval Blanc est composé d’une proportion inhabituelle de Cabernet franc (58%) et de Merlot (42%).
Depuis 2008, la direction technique est assurée par Pierre-Olivier Clouet. Rencontre avec ce jeune prodige bordelais…voir la vidéo
Bernard Magrez à Sauternes
Avec l’acquisition de Clos Haut-Peyraguey, Bernard Magrez devient le seul propriétaire présent dans les trois classements (1855, Graves de 1959, Saint-Émilion de 2012) et dans quatre appellations prestigieuses (Sauternes donc, Pessac-Léognan avec Pape-Clément, Saint-Émilion avec Fombrauge, Haut-Médoc avec La Tour-Carnet).
Il ne lui manque plus qu’un pomerol et un premier grand cru classé du Médoc pour être parfaitement heureux.
Il démontre également que l’argent n’est pas son seul moteur. C’est tellement difficile à produire et si compliqué à vendre qu’on ne gagne pas (ou peu) d’argent avec un sauternes. Il y faut une passion dévorante et authentique.
En revanche, on peut espérer que l’arrivée d’un personnage de ce calibre dans l’appellation va booster l’intérêt pour ces vins magiques…lire la suite
JusticeVinexpo débouté
Pour faire une suite aux incidents qui se sont déroulés à Vinexpo en 2009, nous reproduisons ci-dessous un article du quotidien Sud-Ouest. Non sans un certain plaisir. Il va de soi que nous n’avons jamais approuvé la démarche des dirigeants de Vinexpo à l’encontre de l’organisation mise en place par Anna Serio. Nous pensons qu’on mesure l’ampleur d’un événement à la taille de ce qu’il entraîne de manifestations « Off » et qu’il est contre-productif de chercher à en limiter l’influence. Ainsi, ce qui fait la grandeur des festivals d’Avignon ou de Cannes, c’est la créativité et la multiplication des scènes off qui les entourent.
Il nous semble que les décisions de justice qui favorisent enfin Anna Serio ne sont que pur bon sens.
Extrait de l’article publié sur www.sudouest.fr
Vinexpo 2009 à Bordeaux : fort soupçon de partialité au tribunal
Si l’on en croit le dicton, la vengeance est un plat qui se mange froid. Anna Taddonio Serio a manifestement su prendre patience. Deux ans après avoir été lourdement condamnée (150 000 euros de dommages-intérêts) par le tribunal de commerce de Bordeaux pour « parasitisme et concurrence déloyale », la gérante d’Ital-Assist, une société spécialisée dans la diffusion de produits italiens de qualité, ne peut qu’apprécier l’embarras dans lequel elle plonge désormais ses juges.
Son conseil, Me Jean-René Farthouat, l’un des pénalistes réputés de la capitale, s’apprête à engager une procédure civile devant le tribunal de grande instance de Paris pour dysfonctionnement du service public de la justice. « Un fort soupçon de partialité entache la décision rendue en défaveur de ma cliente, insiste l’avocat. L’un des juges consulaires était en situation de conflit d’intérêt. Il n’aurait jamais dû siéger. »
Vinexpo à l’attaque
Le contentieux est né en 2009, lors du salon Vinexpo, la vitrine emblématique de la viticulture bordelaise. Ne pouvant obtenir la surface qu’elle souhaitait au sein du Parc des expositions, Ital-Assist s’était repliée dans les jardins d’un hôtel tout proche. Elle y avait installé un imposant chapiteau en toile pour faire la promotion de plusieurs dizaines de crus transalpins…Suite de l’article
Un millésime 2012 ?
Les turpitudes climatiques observées dans le vignoble champenois depuis le début de l’année n’ont finalement
pas eu d’incidences sur la qualité des raisins. L’inquiétude a (enfin) laissé la place à la sérénité. Après des gelées tardives et quelques orages de grêle, le temps froid et pluvieux qui s’est installé lors de la floraison a entraîné coulure et millerandage. Lors des premières semaines d’été, très arrosées, la vigilance quotidienne des équipes
a été nécessaire pour lutter contre l’oïdium et le botrytis. Malgré leurs efforts, la récolte sera quand même réduite
de 25 à 30 %. Le retour d’une météo clémente – soleil et températures estivales – à partir de la mi-août a permis une maturation du raisin dans d’excellentes conditions. Conséquence de l’étalement de la formation des fruits
au moment de la nouaison, l’hétérogénéité des grappes prévalait dans les parcelles, parfois même au sein d’un même pied. Elle a diminué sensiblement pour pratiquement disparaître dans les premiers jours de septembre.
Si les instances interprofessionnelles ont fixé au 10 septembre la date de début des vendanges, Patrick Boivin,
le directeur du vignoble Deutz, a décidé de ne donner les premiers coups de sécateurs qu’à partir du 18 septembre afin de laisser aux raisins quelques jours supplémentaires de maturation. Même si les rendements sont faibles – 8 300 kg/ha contre 11 000 kg/ha fixés par l’appellation – les maladies ont été maîtrisées, l’état sanitaire des raisins est parfait et la maturité remarquable. A la sortie du pressoir, les jus sont d’un très bel équilibre avec une moyenne de 10,7° d’alcool potentiel pour une acidité de 8 g. On observe notamment de nombreux marcs au-dessus de 11° pour les pinots noirs (notamment Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ) avec une belle acidité totale comprise entre 6,5 et 8,3 g.
Fabrice Rosset, président directeur général de la maison, se réjouit de la qualité de ce cette petite mais belle vendange dont l’essentiel sera consacré à l’élaboration de la cuvée emblématique de la maison, le Brut Classic. Michel Davesne, dont c’est la dixième vendange chez Deutz, précise que cette année, plus qu’aucune autre,
les vins de réserve donneront leur pleine mesure en permettant de produire des vins conformes aux standards
de qualité et de style propre à Deutz. Alors millésime ou pas millésime ? Si tous les éléments semblent réunis,
la décision finale ne sera prise qu’au printemps prochain, au moment des dégustations de vins clairs.
Les zinzins du vignobles 2/3
Les vins « premium » ont trouvé leur place dans le champ d’investissement des assureurs, au même titre que d’autres actifs financiers comme les actions ou les obligations. Reste à les gérer et les valoriser. Tant pour une éventuelle revente à plus ou moins long terme avec une plus-value à la clé, comme l’a fait Colony Capital en cédant au prix fort Château Lascombes à la MACSF. Ou pour en tirer des revenus. « Nous gérons nos vignobles comme des immeubles. En tant qu’assureur, nous devons trouver un équilibre entre des titres financiers et des biens réels. Tous ont vocation à générer des revenus » insiste Hervé Gloaguen, président de Château Larose-Trintaudon et membre du comité exécutif d’Allianz France.
Le nouveau propriétaire doit consentir de très lourds investissements. Après le rachat de Château La Pointe par Generali, Eric Monneret se souvient « avoir passé les vignes au microscope pendant un an » en compagnie de d’Hubert de Boüard. Au programme : un arrachage et un replantage concernant 12 % des 22 hectares cultivés, puis un nouveau chais et un cuvier flambant neuf. « Nous sommes en train de regagner nos galons de challengers des plus grands crus de Pomerol, constate le directeur des lieux, auparavant gérant de Château La France, revendu depuis. À Cantemerle, on estime les efforts consentis à sa relance à plus de 15 millions d’euros en quatre ans. « Ce sont des propriétés qui demandent un travail acharné sur le long terme » martèle Christian Seely, qui manage les vignes d’AXA.
Reste à savoir si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Certes, la vigne apporte des rendements réguliers. Mais voilà, quand les assureurs la classe comme immeuble par nature, l’article 332-19 du Code des Assurances les assimile à des obligations. Or, pour se mettre en conformité avec les futures règles prudentielles Solvabilité II et Bâle III, le secteur devra renforcer ses fonds propres, et donc se défaire d’actifs à risque. En attendant, tous maintiennent leurs efforts pour valoriser leurs vignes et leurs vins.
Vincent Bussière
Hymne à l’amour
Si les mardis de Legrand sont réservés à la dégustation (prochaine date, le 13 novembre, pour l’Y d’Yquem),
les jeudis jouent les accords entre l’art et le vin. Ce 25 octobre à 20h30, la 92e édition de ces soirées sera consacrée à Edith Piaf. En écoutant Irène Roussel (chant) et Jacquy Delance (piano) interpréter les chansons
de cette grande amoureuse, disparue il y a presque cinquante ans, on découvrira les vins du domaine emblématique de l’appellation Vouvray, la maison Huet, en présence de son maître de chai, Benjamin Joliveau,
qui a succédé à Noël Pinguet en février dernier. Participation : 20 €. On réserve au 01 42 60 07 12, plus d’infos ici.