
Tu ne m’offriras sans doute pas l’une des créations issues de l’association de la maison de négoce Cordier Mestrezat Grands Crus avec trois artisans bordelais en vue de décliner des versions très limitées de sa mallette 4Box. Eh bien ce n’est pas grave, cher Père Noël, je ne t’en voudrais pas. Ce qui compte, après tout, c’est la beauté du geste, et on la trouve dans une série de films qui emmènent l’amateur de grands bordeaux en voyage, pour trois minutes, entre luxe et artisanat. Pour le moment, seule la vidéo consacrée au travail de la Maison Alexandre Mareuil est disponible. L’artiste y travaille une fine sélection de peausseries pour donner naissance à la mallette Cordier Mareuil4Box en photo ci-dessus. On patientera jusqu’à début 2013 pour découvrir la naissance d’une pièce unique travaillée à la feuille d’or 24 carats selon les méthodes utilisées du temps de Louis XIV. Trois semaines de travail
ont été nécessaires à Véronique Debord, doreur-ornemaniste bordelaise, pour concevoir ce bijou qui a été vendu 50 000 euros à un homme d’affaires chinois au Salon Vinexpo Hong Kong 2012. Idem pour la vidéo montrant le travail de l’ébéniste-marqueteur Loïc Chassagne qui a conçu la mallette en photo ci-dessous (Cordier Royal4Box, 100 000 euros prix public TTC avec 4 bouteilles de Pape Clément, 1961, 1986, 1988, 1996). Sa fabrication a nécessité plus de 60 heures de travail et seuls 15 exemplaires seront disponibles, la rareté de la bille de chêne utilisée, issue de l’arbre de Marie-Antoinette, ne permettant pas d’en produire plus.

Cher Père Noël
Vin & santé
A l’heure où vins et champagnes vont prendre leur place à table pour les fêtes de fin d’année, on continue avec
les études publiées par Vin & Société (voir ici celle d’hier). Depuis 2 ans, cette association mène avec l’appui du cabinet Alcimed une étude bibliographique* sur les effets du vin sur différentes pathologies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, les maladies métaboliques (diabète, obésité…), les maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson…), les cancers, les maladies osseuses, etc. Constance Hervieu, qui mène cette étude pour le cabinet Alcimed considère qu’elle permet d’affirmer que « dans le cadre d’une consommation régulière et mesurée, le vin a des effets bénéfiques dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du diabète de type 2 et de certains cancer, résultats bénéfiques qui riment avec consommation mesurée et responsable. »
Quatre niveaux de preuve ont été définis. Le consensus signifie qu’au moins 8 études montrent toutes le même effet ou qu’au moins 4 études portant sur des populations de plus 100 000 personnes montrent des effets similaires. La piste sérieuse est établie lorsqu’au moins 4 études montrent une tendance claire ou qu’au moins deux études portant sur plus de 10 000 sujets permettent de dégager une tendance claire. La piste émergente est conséquence d’une tendance montrée par 2 à 4 études. Enfin, la controverse naît lorsque plusieurs études montrent des résultats contradictoires.
De manière consensuelle, l’étude montre que la consommation modérée de vin a des effets bénéfiques sur la mortalité générale et dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du cancer colorectal
et du cancer de l’oesophage.
Parmi les pistes sérieuses, les études démontrent un bénéfice de la consommation modérée de vin dans la prévention du diabète de type 2 et des maladies neuro-dégénératives ainsi que dans l’amélioration des fonctions cognitives. Concernant les cancers, les études de cette année permettent de confirmer que la consommation responsable de vin serait intéressante dans la prévention des cancers du poumon, de la thyroïde ou du rein et sans effet dans le déclenchement des cancers de la prostate et de l’estomac.
Parmi les pistes émergentes, comme les années précédentes, les études montrent que la survie après le diagnostic d’un cancer est meilleure chez les consommateurs modérés de vin. De même, l’étude montre que le vin aurait des bénéfices dans la prévention des cancers de la vessie et du sein non hormono-dépendant. Cependant, comme évoqué l’an passé, il semble que la consommation régulière de vin, tout comme celle d’alcool en général, augmente les risques de cancer du sein hormono-dépendant. Cette forme de cancer qui est la plus fréquente est également fortement influencée par d’autres facteurs de risque comme une puberté précoce, une ménopause tardive, une maternité tardive, une absence d’allaitement…
Pour finir, deux controverses existent. L’une porte sur les effets du vin sur les cancers des VADS (voies aéro-digestives supérieures), sauf l’oesophage, et l’autre sur le cancer de la peau. Les publications scientifiques concernant ces pathologies seront suivies avec attention par Alcimed et Vin & Société en 2013. En attendant,
on rappellera que ce qu’on appelle une consommation modérée correspond à trois verres par jour maximum pour un homme et deux pour une femme.
* Depuis septembre 2011, 869 publications ont été recensées dans la base Pubmed portant sur le vin, l’alcool et la santé. 99 études ont été sélectionnées à l’issue de ce premier regroupement. Les études in vitro, celles ne portant pas sur les thématiques retenues ou encore celles n’étudiant l’effet du vin que dans le cas d’un régime global ont été exclues. Les résumés de ces 99 études ont été lus attentivement et l’analyse a été complétée par une étude plus détaillée de 18 publications.
Les princes des caves (5/5)

Ce sont des travailleurs de l’ombre mais leur rôle n’en demeure pas moins essentiel. Responsable de l’élaboration et de l’élevage du champagne pour Dom Pérignon. Rencontre avec Richard Geoffroy.
Bosser un portrait de l’auteur de Dom Pérignon n’est pas simple. Comme tous les gens forts, Richard Geoffroy est assez pluriel, changeant, doué d’ubiquité, largement aussi complexe qu’un Dom Pérignon d’un vieux et bon (ce qui va bien ensemble) millésime. Le problème avec Richard Geoffroy s’énonce ainsi : comment fait-il pour produire une telle quantité d’un si grand champagne?
Naturellement, il ne répondra pas à cette question, il se joue de l’obstacle et part dans des digressions suffisamment passionnantes pour faire oublier la ligne de départ, des pays bleus où les considérations économiques n’existent pas, c’est plus pratique. C’est la règle dans le gros groupe (Moët-Hennessy pour ceux qui sont tombés de la dernière pluie), pas de chiffres, le champagne est une fête, un rêve, pas un produit, inutile d’affoler le monde.
Le gaillard a 58 ans. Né en Champagne, il est « the » champagne, son ambassadeur mondial, une marque à lui tout seul, l’icône des cuves.
Morceaux choisis pour lire vite.
Racines. « Quand tu viens de la terre, tu lui appartiens. » « Je suis fils de vigneron et j’ai une relation organique avec la vigne, voilà mes racines. »
Vins. « Je n’ai rien changé, juste cherché à aller plus loin dans le projet Dom Pérignon. Creuser le sillon, tendre vers un absolu, c’est une quête pour toujours. » « La trace d’un esprit, c’est de laisser respirer le millésime, laisser s’installer un dialogue entre le style de la maison et les caractéristiques de l’année. Conjuguer l’un et l’autre de la manière la plus saillante. » «La technique n’est pas dans la tradition Dom Pérignon ; le progrès; oui. »
Equipe. « Mon passé de médecin m’a appris à exprimer ce que je veux d’une façon compréhensible par mon équipe. » «L’excellence est dans le management. Emmener chacun à son meilleur niveau. C’est ce qui m’occupe le plus, ou pas loin. »
Vista. « La continuité n’existe pas. L’esprit est plus important que la reproduction ». « Il faut que la Champagne se détende. Il y a des vignerons qui bougent les lignes. La Champagne est en mouvement, le travail d’excellence avance partout. »
Demain. « Sur les millésimes de la décennie 2000, attendez-vous à des surprises. Il y a moyen d’étonner en étant soi-même, sans se perdre. »
Il faut bien écouter ce que dit Richard Geoffroy et surtout ce qu’il ne dit pas, et que ces mains en mouvement perpétuel ne trahissent pas. On l’aura compris, ce grand homme du champagne est un drôle de zigoto qu’on a vite fait d’aimer. Pas autant que ses Dom Pérignon, mais presque.
Nicolas de Rouyn. Photo, Mathieu Garçon.
Le vin plus que le foot
« Le vin conserve une bonne image dans le coeur des Français et fait partie de leur quotidien.
Il participe à notre art de vivre. »
Jérôme Fourquet, directeur du Département Opinion et Stratégies d’Entreprise à l’IFOP
Oui, vous allez dîner en famille, difficile de faire autrement ces temps-ci. Oui, pendant ce(s) dîner(s), vous allez parler de ce que vous mangez et aussi de de ce que vous buvez. Depuis septembre 2010, Vin & Société* suit,
grâce à un baromètre Ifop, l’image du vin en France selon différents indicateurs (consommation, attraits, risques, etc.). Les résultats de cette troisième édition viennent confirmer les tendances dégagées l’année dernière.
Le capital sympathie de la boisson alcoolisée la plus consommée en France est toujours puissant et le vin fait
partie du quotidien. 93 % des Français déclarent qu’il accompagne les repas et 75 % l’associent à la convivialité.
Ils sont également 88 % à considérer que le vin leur permet de passer un bon moment et 70% à dire que le vin
rend leur quotidien plus festif (+ 7 points par rapport à 2011). Un Français sur deux (48 %) consomme du vin au moins une fois par semaine et 39 % un peu moins souvent.
Le vin s’offre facilement et de plus en plus souvent. Par exemple lorsqu’on est invité à un dîner entre amis, pour
87 % des personnes interrogées et pour une occasion particulière comme un anniversaire pour 83 % d’entre eux. Pendant les vacances, on ne l’oublie pas. 81 % des Français cherchent à découvrir ou acheter des vins locaux.
Si la gastronomie et la cuisine comptent parmi les thèmes de discussion les plus fréquents (92 % en parlent avec leur entourage), le « sujet » vin est également très fréquemment abordé, bien plus souvent que le football. Ainsi,
72 % des Français parlent régulièrement de vin contre 44 % pour le foot.
Sans être des experts en vin (seul un sur deux déclare bien connaître le vin), les personnes interrogées citent facilement et de manière spontanée des noms de vignoble et des termes liés au vin. Evoluant avec son temps, le vin demeure une boisson qui n’est considérée ni comme branchée, ni comme ringarde. Cependant, plus les personnes interrogées sont jeunes, plus le vin apparaît comme une boisson branchée. En dépit de leurs gros investissements marketing, bières et spiritueux ne sont pas aussi bien jugés. 79 % des Français considèrent que le vin est bon pour la santé (+ 3 points par rapport à 2011). Ils sont également plus nombreux à dire qu’il les aide à se détendre (+ 5 points). Enfin, les atouts économiques de la filière, sa place de leader dans les exportations et son attrait touristique, ne sont pas ignorés. Neuf personnes sur dix les reconnaissent et ils sont 84 % à estimer que la filière représente
de nombreux emplois en France.
* Vin & Société est une structure qui fédère et représente l’ensemble des acteurs de la filière viticole
française : production, négoce et interprofessions. Composée de 29 membres (7 organisations nationales,
22 organisations professionnelles régionales), cette association de loi 1901 est l’interlocuteur unique du public sur tous les sujets touchant au vin pour la santé, la prévention, la société, ou l’art de vivre. Lire le manifeste
ici.
Montre-moi ton sol, je te dirai…

Stéphane Derenoncourt, globe-trotter forcené, a accordé trente minutes pour une interview à Benoist Simmat, auteur de nombreux ouvrages et bandes dessinées sur le vin. C’est avec un grand plaisir que je reproduis ici cet excellent entretien.
Négociant en Californie, vigneron personnel de businessmen ou de stars (Francis Ford Coppola, entre autres), œnologue conseil de multinationales en Turquie, au Liban ou en Inde, propriétaire à Bordeaux, créateur de sa propre marque de vins de terroir, Stéphane Derenoncourt, 51 ans, est omniprésent sur la planète vin. Destin exceptionnel que celui de ce Ch’ti promis à une certaine marginalité et devenu la nouvelle star des winemakers français. Formé en Bourgogne et découvert à Bordeaux, Stéphane Derenoncourt a eu la vision prémonitoire que le terroir..la suite ici
Yquem ne millésime pas 2012
Pierre Lurton vient d’annoncer que le château ne millésimera pas son premier cru classé supérieur de Sauternes en 2012. Il l’avait laissé entendre il y a quelques semaines. En revanche, on peut s’attendre à une bonne production du blanc sec du domaine, Y d’Yquem, très belle expression du sauvignon.
C’est le magazine Terre de vins qui relaie l’info lâchée à l’occasion de la manifestation Bordeaux Tasting, organisée par le magazine et qui, semble-t-il, fait un tabac aujourd’hui à Bordeaux.
Pierre Lurton, qui qualifie yquem…lire la suite
La Romanée-Conti, voici ce qu’il y a dedans
C’est un long texte, pas un tweet. (Soyons un peu cistercien). Et quand on l’a lu, on se sent plus intelligent qu’avant. Prenez le temps de cette lecture, vous ne l’aurez volé à personne.
De quoi s’agit-il ?
Au deuxième jour du Davos du vin, aussi appelé WWS, Aubert de Villaine, vigneron et co-propriétaire de la Romanée-Conti à Vosne-Romanée, remplace au pied levé un conférencier excusé, pour brosser un peu plus qu’un historique du domaine, une sorte de profession de foi vigneronne. C’était un moment rare, c’est un texte magnifique. Nous en avons fait une transcription dans la salle de conférence du Davos.
Le voici dans son intégralité. C’est Aubert de Villaine qui parle.
« Au Domaine de la Romanée-Conti, des archives permettent de suivre l’histoire depuis 1000 ans. Comme, d’ailleurs, dans les autres crus du domaine et une grande partie des autres climats de la Bourgogne viticole…lire la suite
Edonys, la télé du vin, c’est parti

Trois ans de travail, tous les revers légaux et réglementaires possibles et imaginables, voire inimaginables, coincés entre les tapes dans le dos des copains et les ricanements des sceptiques, Jean-Michel Peyronnet et sa (toute petite) troupe sont arrivés au bout de leurs premières peines. Edonys, la télé du vin en français, émet sur le canal 520, du bouquet P & T luxembourgeois depuis le 15 décembre (hier) à 18 heures. Ils ont trouvé au Luxembourg l’intérêt et la bienveillance impossibles en France. Ce petit état souverain fait ainsi la preuve de son indépendance d’esprit, c’est remarquable.
Tout commence avec une interview de Hugues Mallet du château Haut-Maco, un côtes-de-bourg de petite notoriété. « Il n’y a pas d’intention cachée, affirme Peyronnet, c’est comme ça. Tout le monde sera à l’écran, mais pas que…la suite ici
Marions-les
Fort de ses nombreuses entrées mettant en situation tous les moments du vin (dîner à deux, visite inattendue, recevoir ou être invité, offrir, etc.), le site du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne dédié aux accords mets et vins a vu sa fréquentation exploser cette année avec + 60 % de consultation.
Si vous ne le connaissez pas encore, c’est le moment de cliquer ici pour trouver le bourgogne qui ira avec votre dîner de Noël ou bien le dîner qui conviendrait aux bourgognes que vous avez en cave. Alchimie des arômes, millésimes, accords parfaits, conseils pratiques, quizz, films pédagogiques et rubrique consacrée aux « mots pour le dire », ce caviste virtuel à votre disposition 24h/24 est aussi un espace très complet d’initiation à la dégustation.










